^ ^■-^' ifî*.-"' HISTOIRE DE LA VULGATE PENDANT LES PREMIERS SIÈCLES DU MOYEN AGE HISTOIRE DE LA VULGATE PENrj.VNT LES PREMIERS SIECLES DU MOYEN AGE THESE Pvésciiléc à la Faculté des Lettres de P(^ii':is TAU SAMUKL BERGER NANCY IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT Eï C" 18, KIjK UKS GfiVfJlS, IS 1893 -,^ Of MEOMf^^^S^ ^U« 1 1 1935 S037 A M. LÉOPOLD DELTSLE Hommage de reconnaissance et d'affection PREFACE L'IiisLoire de la Vulgate est encore presque inconnue, et pourtant elle mérite, à tous égards, d'attirer l'attention. La Vulgate est, en effet, à peu près la seule forme sous laquelle la Bible ait été ré- pandue, pendant mille ans, dans tout l'occident ; c'est la seule encore qui soit en usage dans l'Église catholique. De la langue de la Vulgate, où le latin rustique des premiers siècles chrétiens se mêle à la lati- nilé hébraïsante de saint Jérôme, sont sorties, pour une grande part, les langues romanes et particulièrement la langue française. La Vulgate a été, par excellence, le livre du moyen âge. Aucun ou- vrage n'a été copié si souvent et avec un si grand luxe, et son his- toire se confond avec l'histoire de la paléographie, en même temps qu'elle est un des plus beaux chapitres de l'histoire de l'art chrétien. Mais surtout, nul autre texte, à l'exception de la Bible grecque, n'offre comme la Vulgate plusieurs milliers de manuscrits présents dans nos bibliothèques. Une pareille abondance de documents fournit à la critique du texte des instruments qu'elle ne trouve pas ailleurs et un terrain d'expériences sans égal. Ici, la science critique peut mettre à l'essai des méthodes nouvelles, grouper d'après leur pays d'origine les manuscrits et les textes, prendre sur le fait les migrations des textes et chercher à les expli(|uer. Ce travail est d'au- tant plus facile, que certains pays ont été, pendant plusieurs siècles, pour des raisons diverses, tenus à l'écart de la civilisation chrétienne de l'Europe et ont conservé leur originalité locale presque jusqu'au milieu du moyen âge : telles sont l'Espagne et l'Irlande, séparées du monde latin, la première par l'invasion arabe, la deuxième par de vieilles traditions d'indépendance religieuse. Poursuivre la propa- gation de ces textes indépendants en Europe est une des tâches les .6 + YIII PREFACE. plus attrayantes auxquelles la critique de la Bible puisse nous con- vier. L'étude du texte latin de la Bible pose devant nous les problèmes les plus délicats. Chaque verset, pour ainsi dire, veut être traité sui- vant une méthode à part, car pour chaque passage les raisons qui ont pu causer l'altération du texte primitif sont différentes. On écri- rait, à propos de la Bible latine, tout un traité de mendonim causis. On trouve la cause de beaucoup d'erreurs dans la présence de plu- sieurs versions d'un même texte, en particulier de versions anciennes auxquelles l'Église avait peine à renoncer et dont quelques parties se perpétuaient dans la liturgie. L'exercice de la mémoire, plus dé- veloppé en des temps oîi les manuscrits étaient rares, devait égale- ment amener une confusion incessante entre des textes parallèles comme, sont les Évangiles. Enfin la dogmatique elle-même a sans doute une grande part de responsabilité dans la corruption du texte de la Bible latine. Les altérations dogmatiques, en effet, ne sont pas rares dans le texte de la Vulgate. La foi en l'infaillibililé des Écritures pouvait se trouver blessée des différences qui se rencontrent dans les passages parallèles des livres saints. De là la tendance toute naturelle à com- pléter un Évangile d'api'ès les autres. Les doctrines les plus chères aux théologiens du moyen iÀge exercent toutes leur influence sur le texte de la Bible. Ici c'est le dogme de la Trinité, que l'on veut trouver formulé en toutes lettres dans la Bible et que l'on affirme par la fameuse interpolation du passage « des trois témoins ». C'est la foi en la divinité de Jésus-Christ qui s'exprime en un grand nombre de falsifications de détail, toujours au détriment de son humanité. C'est, dans le troisième chapitre de la Genèse, un changement d'une seule lettre qui met « la Femme » à la place de « la Postérité de la femme ». Dans le second livre des Machabées, une série de modifi- cations successives transforment insensiblement le passage classique (le la doctrine de la prière pour les morts ; louée simplement dans le texte original, la prière pour les morts arrive, dans les textes de basse époque, à être prêchée en termes exprès. Dans le quatrième livre d'Esdras, un passage qui paraît contraire à la prière pour les trépassés est, sans plus, arraché de la Bible avec la page qui le porte, et cet exemplaire mutilé est, par une singulière rencontre, presque PRÉFACE. TX le seul qui ait jamais été copié. C'est ainsi que la petite foi des hommes à qui était confié le soin de reproduire le texte de la Bible exigeait que tous les objets de leur croyance fussent exprimés en propres termes dans quelque passage de la Parole de Dieu. La correction du texte sacré ne peut être tentée sans que l'inven- taire des manuscrits ait été fait avant tout et qu'ensuite, dans la me- sure du possible, l'histoire du texte ait été écrite à son tour. Pour longtemps encore, sans doute (nous verrons tout à l'heure pourquoi) , il sera difficile de tracer l'histoire des origines de la Vulgate. Mais les documents abondent sur l'histoire de ce texte au moyen âge, en particulier sur la période qui a produit les plus beaux manuscrits et les recensions les plus célèbres, sur l'époque des Carolingiens. C'est sans doute dans cette pensée que l'Académie des inscriptions a mis au concours, pour l'année 1891, l'étude des travaux qui ont été entrepris, à l'époque carolingienne, pour établir et pour reviser le texte latin de la Bible. Aucune époque n'était plus convenable pour en faire le centre d'une semblable recherche. L'étude des écri- tures carolingiennes, poursuivie par le maître de la paléographie contemporaine avec une persévérance et une pénétration infinies, fournissait à cette enquête un point de départ assuré. Nous avons essayé de répondre à la question qui était posée. L'Académie a bien voulu témoigner de la bienveillance à nos eflbrts. Qu'il nous soit permis de remercier particulièrement les membres de la commission du prix Bordin, M. Delisle, M. l'abbé Duchesne et MM. Hauréau et Kenan. Il ne dépendait pas de nous de limiter notre examen aux manus- crits carolingiens. Étudier les manuscrits d'une époque sans nous demander sur quels textes plus anciens ils ont été copiés eût été une œuvre vaine. Ce n'est pas avant tout l'histoire des manusci'its que nous éciivons, c'est encore plus l'histoire des textes. En outre les textes carolingiens se distinguent beaucoup moins qu'on ne pourrait penser des textes antérieurement usités en Gaule. L'œuvre person- nelle des savants du règne de Charlemagne, pour la correction de la Bible, a certainement été beaucoup moindre qu'on ne serait disposé à le croire, el leur origine a peut-être exercé une plus grande in- lîuence sur leurs travaux que les opinions ciitiques qu'ils pouvaient X PRÉFACE, avoir. An resto, les noms d'Alcuin et de Théodull'e n'épuisent pas l'histoire de la Bible sous les Carolingiens. Nous possédons beaucoup de manuscrits, copiés en France au ix^ siècle ou même plus tard, qui n'ont subi en l'ien l'influence des réformes tentées au temps de Charle- magne. Ce sont des textes éminemment français, tels que la France du nord les conservait, par une tradition déjà ancienne. D'autres, plus intéressants encore, ont été copiés dans le midi de la France à une épocjuc parfois beaucoup plus récente. Les pérégrinations de ces textes méridionaux et leur progrès vers les pays situés au nord de la Loire ne sont pas le moindre inlérèl de notre sujet. Tous ces textes iipparticnncnt à notre examen. Il pourrait sembler étrange d'aborder l'Histoire de la Vulgatepar son milieu, et d'en négliger la partie la plus importante, les origines. L'histoire ne s'écrit pas comme on voudrait l'écrire, mais comme on peut la connaître, or l'histoire de la Yulgate, dans les premiers siècles de son existence, nous est presque entièrement cachée. Sans doute, la correspondance de saint Jérôme et les préfaces qu'il a (îcrites pour le plus grand nomhre des livres de la Bible répandent , beaucoup de lumière sur la composition de la Vulgate. En outre, la version nouvelle, traduite sur l'hébreu, diffère si profondément des anciens textes latins, qui avaient pour base le texte .des Septante, (jue toute confusion est impossible. Mais il n'en est pas ainsi du Nouveau Testament, dans lequel saint Jérôme, par respect pour l'usage, a conservé tout ce qu'il pouvait des textes anciens. Les deux versions étaient si près l'une de l'autre, qu'elles se sont souvent presque confondues. Les manuscrits les plus anciens représentent le plus souvent des textes mêlés, où des leçons excellentes se rencontrent avec des altérations de toute espèce. On a pu hésiter à admettre que saint Jérôme soit, pour une partie du Nouveau Testament, l'auteur, même secondaire, de la Vulgate. Ces scrupules étaient exagérés, mais ils montiaient une juste appréciation des dilïicultés du sujet Plus obscure encore est l'histoire des livres apocryphes, ou deutérocano- ni(]ues, de l'Ancien Testament. Nous n'en savons guère qu'une chose, c'est que saint Jérôme n'a pas prétendu faire ici une œuvre nou- velle, et qu'il s'est borné à retoucher, plus ou moins rapidement, l('> versions anciennes. Tant (lue ces versions ne seront pas mieux ciui- PRP^FACE. XI nues (car nous en avons fort peu de manuscrils), nous ignorerons quelle a été la part du réviseur dans l'œuvre nouvelle. L'excellente édition des anciens textes bibliques que nous devons à Dom P. Sa- batier ne peut plus suffire aujourd'hui, et celle dont l'Académie de Munich vient d'entreprendre les travaux apportera sans nul doute à l'élude de ces questions de précieux éléments de critique, mais cette édition doit être préparée par des recherches étendues, qui devront déterminer les manuscrits à publier de préférence et en établir la valeur. Ce n'est pas tout. Nous avons conservé des fragments d'une version plus ancienne de l'Ancien Testament, faite par saint Jérôme sur le texte grec et qur, elle aussi, n'est qu'une revision des textes antérieurs; saint Jérôme a même traduit trois fois le Psautier. Le Psautier, dans cette ancienne version de saint Jérôme, peut être étudié facilement, car nous avons plusieurs bons manuscrits des textes antérieurs, mais il n'en est pas de même du livre de Job, pour lequel tout est h découvrir. Comme les textes des anciennes versions et de la nouvelle sont constamment mêlés et enchevêtrés dans les manuscrits, on voit que rien ne peut être fait, pour l'histoire des origines de la Vulgate, avant que l'inventaire des principaux ma- nuscrits ait été dressé, et surtout avant que l'histoire de la filialioii des textes ait été écrite, ou du moins qu'on en ait tracé le plan. Il semblerait qu'en ces matières Cassiodore doive nous être d'un grand secours. Toute une partie de son fameux livre De Instilutione divinarum lilterarum est en effet consacrée à la description des manuscrits de la Bible que le grand savant avait fait copier dans son couvent du Brultium. Même, la belle découverte de M. de Rossi nous avait fait espérer quelque temps que nous avions retrouvé, dans le célèbre Codex Amialimis, un texte très voisin de celui de Cassiodore. Il a fallu renoncer à ces espérances. Les chapitres de VTnstitutio nous apportent, encore aujourd'hui, plus de difficultés que de lumière, et cette incertitude s'augmente encore si nous abordons l'étude des parties accessoires de la Bible, en particulier des sommaires qui sont en tête des livres saints, et dont Cassiodore a composé plusieurs. Lesquels? nous ne le savons. On voit que tout est incertitude dans l'histoire ancienne de la Vulgate. Il n'y a donc qu'une marche à suivre, c'est de partir de l'époque la plus connue, où les manuscrits abondent, pour remonter le plus près qu'il sera XII PREFACE. possible des origines, et d'étudier surtout, dans les manuscrits, la généalogie des textes. C'est là ce que nous avons essayé de faire. Mais quel ordre devions-nous choisir et quelle direction devions- nous donner à des recherches qui ne pouvaient s'étendre sans fin ? Pour tout dire en un mot, et s'il n'est pas trop ambitieux de parler de méthode, nous nous sommes apphqué à suivre avec une fidéhlé constante l'ordre géographique. C'est de la géographie des textes que nous nous sommes préoccupé avant tout, nous avons mis tout notre soin à rechercher l'origine locale des diverses recensions du texte bibhque et, pour cela, à poursuivre toutes les indications qui pouvaient servir à classer géographiquement, soit les manuscrits, soit les textes, soit les leçons elles-mêmes. Voici pourquoi celte recherche s'imposait particulièrement à nous. On ne peut pas dire qu'il y ait un texte gaulois de la Vulgate. La Gaule est restée longtemps fidèle aux anciennes versions et c'est du dehors que lui sont venus les manuscrits de la Vulgate. A cet égard, les Irlandais, ces maîtres en l'art d'écrire, ces missionnaires par naissance et par vocation, ont exercé sur notre pays une profonde influence. 11 ne faut pas en séparer les Anglo-Saxons, ces fidèles ser- viteurs de l'Église de Rome, qui s'étaient formés aux mœurs de l'Irlande pour mieux gagner les Scots schismatiques. D'autre pari l'empire visigolh n'avait pu occuper une partie de notre pays sans y laisser des (races très étendues de sa riche civilisation. Les Iles Bri- tanniques et l'Espagne, ces pays longtemps fermés au dehors et qui ont conservé plus longtemps que d'autres leur caractère, devaient nous fournir un point de départ très bien déterminé. Ce n'est pas en une fois que les textes irlandais et espagnols ont fait la conquêtr parlielle de notre pays. On peut, il nous semble, suivre la march»» des textes irlandais des rives de la Manche aux bords de la Loire. On sait mieux» encore quel chemin ont suivi les textes visigoths. La Septimanie, terre gothique, et la vallée du Rhône sont la grandi' route d'invasion des textes espagnols, et c'est au cœur do la France (|ue nous trouvons les deux courants réunis et confondus. Mais les textes étrangers n'ont pas, à l'époque carolingienne, exercé une inlluence directe sur rétablissement des textes français L'autorité a appartenu tout entière aux textes que nous pourrions PRÉFACK. Xlll appeler des textes de pénétration, à ces rejetons des textes, soit espagnols, soit irlandais, qui se sont implantés, de proche en proche, dans notre pays. Ce sont ces textes, natiirahsés français, que nous devons étudier avec le plus de soin. Or les manuscrits anciens du midi de la France sont rares : trop de catastrophes ont passé sur ce malheureux pays. Mais les textes anciens peuvent se retrouver dans des manuscrits récents 11 en est surtout ainsi lorsque le pays qui a produit ces textes a été longtemps, comme nos provinces du Midi, volontairement étranger à Fintluence de ia mère patrie et enfermé dans son particularisme. C'est au treizième siècle que nous cher- cherons notre point d'appui, et nous le trouverons dans les versions en langue vulgaire, fidèles témoins de la tradition du pays. Or les versions provençales nous font connaître un texte tout particulier, espagnol ou, pour mieux dire, catalan par son origine, mais très distinct des textes espagnols, plein d'interpolations et remph de souvenirs des versions anciennes. Nous retrouvons ce texte dans un certain nombre de manuscrits récents, mais parfaitement groupés localement et qui rayonnent autour de Carcassonne et de Narbonne : c'est le texte languedocien du moyen âge et le texte de l'ancienne Septimanie. Remontant dans l'histoire, nous voyons le texte espagnol d'invasion établi, du huitième au dixième siècle, sur les bords du Rhône, à Vienne et autour de Lyon, mais le principal profit que nous tirons de son étude, c'est qu'il nous mène directement à Théodulfe : le célèbre évêque d'Orléans était Visigoth et Narbonne était sa patrie. Le texte de Théodulfe est avant tout un texte septimanien, fondu avec un texte franco-irlandais et corrigé par la main d'un évêque franc. C'est une opinion étabhe depuis quelques années, que la Bible de Théodulfe est une bible espagnole, copiée et corrigée en France. C'est prendre la partie pour le tout et confondre l'ancien empire des Visigoths avec l'Espagne. Il ne faut pas chercher les modèles de Théodulfe plus loin que dans sa patrie la plus restreinte. Sans doute, la disposition générale de sa Bible est espagnole et certains hvres représentent le texte usité en Espagne : tels sont les livres des Rois et surtout les Épîtres de saint Paul. Dans ces derniers livres, Théo- dulfe ne fait que reproduire une édition, célèbre dans toute l'Espagne, des Épîtres de l'Apôtre. Cette édition des Épîtres de saint Paul a été XIV PIIKFACK. rédigée par un inconnu qui se cache sous le pseudonyme de Pere- grinus ; elle se recommande du nom de l'hérélique que l'Espagne a vénéré comme un saint et dont saint Martin de Tours a été l'ami, de Priscillien. Mais les rapports du texte de ïhéodulfe avec les textes des bords du Rhône et avec ceux du Languedoc ne sont pas moins évidents. Certains livres, les Actes des Apôtres en particulier, nous ont conservé un texte presque identique au texte languedocien, et, pai' une juxtaposition étrange, ces textes méridionaux sont associés à la recension irlandaise des Évangiles. Pour parler plus exactement, le texte des Évangiles qu'a reproduit ïhéodulfe est de ceux qui appar- tiennent par origine à l'Irlande et par adoption à la France du nord. La P)ible de Théodulfe présente encore pour nous cet intérêt par- ticulier, qu'elle est aussi conlorme au génie du peuple hébreu qu(-' peut être une traduction. Les passages poétiques sont écrits sous forme de vers, selon le « parallélisme » de la poésie hébraïque, el les livres saints sont classés à peu près dans l'ordre de la Bible des Hébreux : la Loi, les Prophètes, les écrits sacrés. Cette fidélité à l'esprit de la Bible est un héritage de la tradition espagnole, mais elle suffirait à rendre l'œuvre de l'évêque d'Orléans très précieuse à nos yeux. Tout ceci n'est pourtant pas encore l'œuvre personnelle de Théo- dulfe. Ayant recueilU en un volume les textes hétérogènes qui for- ment sa Bible, et les ayant rangés dans l'ordre même de la Bible hébiaïque, il les a corrigés avec beaucoup de sagesse, exponctuant les interpolations et s'efforcant de se rapprocher toujours, autant (|ue possible, du texte le plus pur. C'est ainsi que sa Bible repré- sente, en beaucoup d'endroits, un texte excellent. Malheureusement son travail est inégal, peut-être par faute de bons manuscrits, peut- être par la lassitude du correcteur. Au reste à aucun endroit Théo- dulfe ne fait disparaître entièrement les leçons qu'il a écartées : il les conserve à titre de renseignement, en les marquant d'un signe de blâme. En outre, par une curiosité de collectionneur qui était dans les traditions espagnoles, il s'est appliqué à inscrire sur les marges de sa lUble toutes les variantes qu'il avait pu réunir : les manuscrits espagnols et ceux du midi de la France lui en ont fourni une ample moisson. Certains bons manuscrits espagnols lui ont éga- lement sci'vi [)Our la conection du texte, car rEs[)agne est la patrie PREFACE. XV des plus mauvais textes et des meilleurs, mais c'est à Alcuiii qu'il a le plus souvent demandé la règle et le modèle de ses corrections. Il semble que l'évêque d'Orléans ait été un esprit large, ouvert au doute et hésitant à affirmer, et qui comprenait que tout n'est pas inutile pour la science dans les textes mêmes que nous repoussons, mais son œuvre ne devait pas lui survivre, car elle était tout indi- viduelle, et par cela même elle ne pouvait pas être comprise. Théo- dulfe dut le sentir lui-même, si les malheurs de ses dernières années lui ont permis de s'intéresser encore à des questions de pure science, car il n'a pu faire copier exactement la Bible qui lui avait coûté tant de peines. Si son édition ne nous servait pas, aujourd'hui, à corriger le texte sacré, on pourrait dire qu'elle n'a eu d'autre résultat que d'augmenter la cori-uption du texte et de propager les mauvaises leçons. Un Visigolh, indépendant de caractère et d'esprit et Ùls d'un pays qui était depuis des siècles séparé du reste de la Gaule, devait rester un étranger dans l'empire de Charlemagne. La discipline et l'esprit de suite des Anglo-Saxons devaient mieux servir la volonté puissante et la pensée claire du souverain. Nous connaissons les intentions du roi des Francs par un capitu- laire de 789 : Charlemagne voulait des livres d'église correctement copiés : (( emendatos libros » . La correction de la Bible ne fut pas son premier souci, car l'unité de la hturgie avait à ses yeux une bien plus grande importance, mais il ne tarda pas à confier à Alcuin le soin de corriger le texte sacré. Ce fut là, du reste, une œuvre privée beaucoup plus qu'officielle, et aucun capitulaire n'a jamais ordonne l'adoption du texte étabh par Alcuin. En 796, Charlemagne autorise l'abbé de Saint-xMartin de Tours à faire venir d'York ses manuscrits; au commencement de l'an 801, nous voyons Alcuin près d'achever son œuvre et, à la Noël de la même année, il envoie son élève Nathanaël (c'est le surnom de Frédégise) présenter à l'empereur le volume achevé. Tous les renseignements que nous avons sur les tra- vaux d'Alcuin relatifs à la Bible se rapportent aux environs des années 709 à 801 : c'est de ce temps que date la correction de la Bible. Une grave question se pose ici : quelle est la Bible d'Alcuin, ou |)lutot (car ses autographes ne se sont pas conservés) quel est le texte alcuinien ? Nous possédons deux textes très différents l'un de XVI PRPJFACK. l'autre, qui tous deux se réclament d'Alcuin : le premier est repré- senté par un seul manuscrit, le fameux Code^ Valllcellianus, le se- cond se retrouve dans la grande famille des manuscrits copiés à Tours. Les manuscrits de Tours ont pour eux toutes les apparences, car ils sortent de l'atelier qui avait été fondé par Alcuin ; néanmoins la balance doit pencher le plus souvent du coté du Codex ValUcel- lianus : c'est un texte à beaucoup d'égards plus ancien et qui esl sans doute, sous plus d'un rapport, plus semblable à celui qu'a dû faire copier Alcuin. Dans le texte du Codex Vallicellianus, nous rencontrons deux courants, l'un anglo-saxon et l'autre représentant le texte usité dans le nord de la France. D'excellentes leçons s'y rencontrent avec d'autres qui sont très suspectes. C'est un texte inégal, mais dont l'éditeur a recherché avec sincérité la pureté du texte sacré. Ce texte porte la marque de son origine, car de tous les manuscrits qui ont été étudiés, celui dont le texte des Évangiles, dans le Codex Val- licellianuSj se rapproche le plus est un manuscrit bien connu, écrit en lettres d'or et plein de leçons irlandaises, qui est aujourd'hui encore conservé à Tours et qui faisait partie, depuis les temps les plus anciens, du trésor de la basilique de Saint-Martin. Quant aux manuscrits copiés à Tours même et que la paléographie suffit à nous désigner, leur date, aussi bien que leur texte, semble les séparer beaucoup des originaux d'Alcuin. Les plus récents de ces manuscrits datent des années 840 à 850 ou de peu après ; les plus anciens remontent au règne de Louis le Débonnaire, et c'est sous l'administration de Frédégise, qui fut abbé de Saint-Martin de 807 à 834, que le calligraphe Adalbald inventa l'écriture qui a illustr»' l'école de Tours. Il serait inutile de parler ici des corruptions sans nombre qu'a subies, en ces quelques dizaines d'années, le textr d'Alcuin. Le texte des derniers manuscrits de Tours n'est pas un mauvais texte, car on lui a épargné les grandes interpolations et \q^ copistes de l'école de Tours ont, an fond, observé la pensée d'Alcuin : mais ce texte est un texte médiocre, abâtardi et sans caractère, comme doit être un texte sur lequel se sont exercés de nombreux copistes el de plus nombreux* correcteurs. Malgré tout, l'intention de Charleinagne a été comprise et son désir a été respecté. Une certaine uniformité a été introduite dans PREFACE. XVII l'établissement des textes et dans la copie des manuscrits. Que l'on considère ce qu'étaient les textes bibliques qu'on a copiés jusqu'au milieu du ix* siècle, et plus tard encore dans les lieux reculés : un mélange désolant de textes excellents et de textes détestables, quelquefois deux traductions du même livre juxtaposées, les an- ciennes versions mêlées à la Vulgate dans une confusion indicible, et les livres de la Bible copiés, dans chaque manuscrit, suivant un ordre différent. Après Alcuin, tout est changé; le niveau a passé sur ces singularités, le texte est devenu plus égal et sa couleur plus terne. Les anciennes versions ont été mises, presque partout, hors du texte biblique et les exemplaires du livre sacré sont devenus plus ou moins semblables entre eux : tout ceci sous la réserve de varia- tions de détail innombrables et d'altérations incessantes. Mais, du moins, ce l'ésultat a été acquis : depuis Alcuin, la seule Bible en usage a été la version de saint Jérôme et les anciennes versions ont disparu. C'est bien là ce que Gliarlemagne avait voulu. L'œuvre de Théodulfe n'était pas née viable, parce qu'elle tendait à perpétuer l'ancienne liberté et la diversité des textes dans un empire dont l'unité était la loi. La réforme d'Alcuin, au contraire, était inspirée par Tesprit même du règne de Gharlemagne. Quoi- que aucune loi ne l'ait imposée, la pensée qui l'a produite était une pensée d'autorité : la science individuelle, l'érudition et la curiosité n'avaient rien à faire sous le règne des Carolingiens. Les hommes de goût et ceux qui ont le sens de l'histoire n'en regretteront pas moins l'insuccès de la tentative de Théodulfe. Son œuvre n'était pas de son temps. L'histoire de la Bible au ix^ siècle présente encore bien des pro- blèmes. La paléographie les a posés, et elle en donnera sans doute la solution. Quelle est la patrie des manuscrits des Evangiles, écrits en lettres d'or et enluminés à grands frais, qui représentent l'art dé- coratif du règne de Charlemagne dans toute sa richesse ? Ont-ils été copiés dans l'école palatine créée par Alcuin 7 C'est à la science pa- léographique à en décider. Grâce à elle déjà, les manuscrits du nord de la France ont pu être groupés en une famille et localisés, comme l'avaient été auparavant ceux de Tours et ceux de Fleury. Nous con- naissons leurs origines et nous savons qu'ils ne sont pas antérieurs à l'invasion des Normands, qui avait fait refluer la civilisation des HIST. DE I.A VUliGATB. h XVIII PRÉFACE. bords de la Loire vers les plaines du nord. Leur texte est de basse époque el sans caractère, et tel qu'il convenait à des temps déjà éloignés de la réforme d'Alcuin. Après eux, Tépoque carolingienne n'a rien produit qui mérite l'attention. Le siècle de plomb a succédé au siècle qu'avait inauguré le couronnement de Charlemagne. Seuls, les bords du Rhin et les contrées voisines ont conservé le secret de l'art décoratif. Saint-Gall etReichenau d'abord, puis Cologne, Trêves et Bamberg ont produit, au dixième siècle et au commencement du onzième, des chefs-d'œuvre de calligraphie et de peinture. Mais ce n'est plus là notre sujet. Notre étude est le premier travail dans lequel l'histoire de la Vul- gate soit présentée avec suite et avec quelque ensemble. Nous avons pourtant été précédé, dans ces recherches, par beaucoup d'hommes considérables et d'excellents auteurs. Au moyen âge, ce sont Roger Bacon et sa pléiade et, avec des vues moins élevées, Hugues de Saint- Gher et les dominicains de Paris ; au xv!** siècle, il faut nommer Robert Estienne et le cardinal Antoine Carafa ; plus tard, Richard Simon, le P. Le Long, le cardinal Tommasi, Martianay, Vallarsi, Joseph Bianchini et surtout Pierre Sabatier et Richard Bentley. Eu ce siècle, nous nous rangeons à la suite de Tischendorf, d'Ernest Ranke, du P. Vercellone, de l'évêque Westcott et de M. Frilzsche, ces deux derniers auteurs d'excellents traités relatifs à notre sujet, de feu P. de Lagarde, de M. de Rossi, de M. Thompson, de M. Hort, le savant modeste et distingué qui vient d'être enlevé à notre amitié, du regretté évêque Reeves, du P. Denifle, de M. Delisle enfin, à qui il appartenait de traiter ce sujet et qui ne saurait y avoir renoncé. Deux ouvrages, parus en ces derniers temps, méritent de notre part une mention particulière. Le premier est le Nouveau Testament d'après la Vulgate, publié avec toutes les ressources de l'érudition et de la critique par l'évoque de Salisbury, M. J. Wordsworth, assisté de M. White. Le premier fascicule de cetle excellente édition, bientôt suivi de deux autres, a paru en 1889. Je me sens trop ra|)proché, par une respectueuse amitié, des auteurs de ce livre, pour pouvoir dire tout le bien que je pense de leur œuvre. L'étude du Codex aureus de Trêves, Die Trierer Ada-Handschrift, est également datée (le 1889. Sous les apparences d'une monographie, ce luxueux ou- PRKFACE. XIX vrage nous donne tous les éléments d'une histoire de la Bible au temps des Carolingiens. Un groupe nombreux d'hommes de science s'est associé pour cette publication, qui est, au point de vue artis- tique, un véritable chef-d'œuvre. J'aurai plus d'une fois à me pro- noncer dans un antre sens que les auteurs de ce livre, mais je tiens à dire que je leur dois une très grande part de ce que cette étude peut contenir de véi'ité. C'est en particulier à M. Corssen, l'auteur de la dissertation sur le texte des manuscrits, que s'adressent mes remerciements. Je n'ose penser aux lacunes qu'aurait présentées mon travail, si je n'avais eu son livre sous les yeux. Si nous différons quelquefois dans nos conclusions, il importe assez peu. Ce qui est à considérer, en une science aussi obscure et aussi nouvelle, c'est la bonne méthode et la sincérité du travail. L'étude qui s'achève en ce moment a été préparée par des re- cherches longues et étendues ; en la terminant, j'en sens bien vive- ment les lacunes. J'ai vu le plus grand nombre des manuscrits dont je parle. Je n'ai pu étudier par moi-même ceux qui sont à Rome, et dont quelques-uns comptent parmi les plus importants, mais les des- criptions et les collations extrêmement détaillées qu'en donnent les auteurs m'ont permis d'en avoir une connaissance suffisante ; en outre, des savants et des amis tels que l'évêque de Salisbury, le R. P. Denifle et M. White m'ont ouvert le trésor de leurs collations ou ont bien voulu augmenter les miennes au prix de bien des tra- vaux. L'Angleterre et l'Irlande, qui sont la patrie de tant de beaux manuscrits, ont naturellement été la terre promise de mes recherches. Au Musée Britannique, à la Bodléienne, à Cambridge, à Dublin, à Durham, j'ai éprouvé plus d'une fois l'accueil amical des savants qui s'appellent Thompson, iNeubauer, Madan, Magnusson, Abbott et Greenwell. J'ai connu l'hospitalité anglaise, et il m'est doux de penser que c'est à un commun amour pour la Bible que je dois les heures passées dans l'enclos de Sarum età Auckland-Castle. A Saint- Gall, M. Idtensohn, qui vient de mourir, m'a reçu comme il aimait à recevoir ceux qu'attirait sa précieuse bibliothèque. Je dois rappeler également les services que j'ai reçus de beaucoup de bibhothécaires de la Suisse, de l'Allemagne et de l'Italie, de M. Th. Dufour, de M: Fritzsche et du R. P. Gabriel Meier, d'Einsiedeln, de M. Sieber, dont le nom restera, à côté de celui de Bradshaw, parmi ceux des XX PREFACE. bibliothécaires qui ont beaucoup aimé leurs livres et leurs amis, de M. LeiLscliuh, de M. Ilolder, de M. Hermann Haupt, de M. Geriani, de M. Ratti et de beaucoup d'autres excellents confrères, auxquels je dois joindre M. le professeur E. Nestlé, d'Ulm. A Madrid, MM. Paz y Melia, Zarco del Valle et Hodriguez Villa ont facilité mes travaux de plus d'une manière. C'est à l'appui bienveillant et aux conseils du R. P. Fidel Fita que je dois d'avoir pu pénétrer dans les archives des cathédrales de Tolède et de Léon ainsi que de la collé- giale de San-ïsidro. Je ne saurais manquer au devoir de remercier les prélats qui m'ont fait un gracieux accueil dans ces deux villes épiscopales, et je désire associer à ce témoignage de reconnaissance M"' l'archevêque de Cologne et M''" l'évêque du Puy. Je ne peux énu- mérer ici toutes les bibhothèques des villes de France où j'ai été reçu avec empressement. Je désire seulement rappeler ici le nom d'un des plus distingués parmi les conservateurs de nos bibliothèques de province et d'un des plus aimables entre tous, A. Castan, qui vient de nous être enlevé. Depuis bien des années, j'ai appris à con- sidérer la Bibliothèque nationale comme une sorte de maison pater- nelle. Que M. M. Deprez, M. 0. Thierry et M. H. Omont veuillent bien recevoir ici, avec l'éminent administrateur général de la Biblio- thèque, des remerciements qui sont une dette bien agréable à payer. Je ne pourrais ne pas nommer à côté d'eux les conservateurs des au- tres grandes bibliothèques de Paris, et particulièrement M. A. Fran- klin, M. A. Molinier et M. H. Martin, desquels j'ai toujours reçu l'aide la plus fidèle, et je ne peux non plus oublier ce que je dois à M. Lon- gnon, dont la science et le désintéressement sont également inépui- sables, et à M. Petit de JuUeville, que je ne saurais assez remercier pour ses précieux conseils. J'ai placé à la fm de ce travail une étude rapide, mais aussi pré- cise qu'il m'a été possible, des parties accessoires des manuscrits de la Bible : ordre des livres, sommaires et chapitres et stichométrie ou calcul de la longueur des livres saints. Cette dernière partie est suivie de tables très complètes, où le lecteur trouvera la justification de bien des affirmations de cet ouvrage. J'ai cru devoir y faire entrer tous les manuscrits dont j'ai connaissance, depuis les plus anciens jus- qu'aux plus récents. Lorsqu'il s'agit d'éléments traditionnels comme sont ceux-là, l'âge des manuscrits est peu de chose, et ce n'est pas PREFACE. XXI des manuscrits que nous sommes avant tout occupés, mais des textes. En une pareille matière, la paléographie et l'histoire du texte doivent se compléter et se soutenir réciproquement. La paléographie avait posé les principes, j'ai essayé de les appUquer à l'histoire du texte bihlique. C'est à la paléographie que doit appartenir le dernier mot, et c'est dans cette pensée que je me suis permis d'inscrire en tète de ces pages le nom de M. Léopold Delisle. C'est pour moi une satisfaction très vive de pouvoir mettre ce travail sous le patronage de la Faculté des lettres de Paris, à laquelle m'attachent tant de hens de reconnaissance. L'histoire des études religieuses appartie»nt également à la théologie et aux lettres. Ce domaine, étranger aux luttes et aux divisions, est celui sur lequel tous ceux qui recherchent la vérité peuvent se tendre la main. Je voudrais que cet essai, inspiré par l'amour de la Bible, put être con- sidéré comme une contribution à l'histoire religieuse et httéraire des pays latins en général, et particuhèrement de noire pays. LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES QUI INTERESSENT L HISTOIRE DE LA VULGATE T.-K. Abbott, Evangeliorum versio antehieronymiana ex codice Usseriano, accedit versio vidgcUa secuiidam codicem Amiatinum, etc. Dublin, I8S4, 2 vol. in-8°. Ada-iîandsdirift. Voyez die Trierer Ada-Handschrift. Le comte de Bastard, Peintui-es et ornements des manuscrits, in-folio. Com- parez L. Delisle, Les Collections de Bastard d'Estang, Paris, 1883, in-8°. R.-L. Benslv, The inissing fragment of the fourtii hook oj Ezra. Cambridge, 1875, in-40. S. Bercer, Des Essais qui ont été faits à Paris au xiii® siècle pour corriger le texte de la Vulgate. Revue de théologie et de philosophie, t. XVI. Lausanne, 1883, p. 41. Le même, De l'Histoire de la Vulgate en France. Leçon d'ouverture. Paris, 1887, in-8°. Le même, Qiiam notitiam linguse hebraicœ .habuerint christiani medii œvi temporibus in Gallia. Paris, 1893. Le même, De la Tradition de l'art grec dans les manuscrits latins des Évan- giles. Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LU, p. 144, et à part. Le même, Notice sur quelques textes latins inédits de l'Ancien Testament {So- ticc's et extraits des manuscrits, t. XXXIY, 11 et à part), sous presse. J. BiANGHLNi, Vindiciœ canonicarum Scripturarum. Home, 1740, in-folio. Le même, Eoangelium quadruplex. Uonie, 1749, 2 vol. in-folio. (Les textes ])ubliés dans cet ouvrage ont été reproduits dans le t. XXIX de la Patrologie la- tine de Migne.) A. Calmet, Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Paris, 1716, t. XX, Appendice, et édition de 1724, t. VU, Appendice. A. Caurièhe et S. Bercer, La Correspondance apocryphe de saint Paul et des Corinthiens. Revue de théologie et de philosophie, t. XXIY, p. 333, et à part, Paris, 1891. Comparez A. IIarnagk, Theologische Literatarzeitung, t. XVII, 1892, col. 2. Carus (J.-M). Voyez Tommasi. P. CoRS.'^EX, Epistula ad Galalas. Berlin, 188.'3, in-8°. Voyez aussi Die Trierer Ada-llundschrifl. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits. Paris, 18G8-1881, 3 vol. in-i° et planches. Le même, Les Bibles de Théodulfc. Paris, 1879, in-8°. (Extrait de la Biblio- thèque de l'Ecole des Chartes, t. XL.) Voyez aussi Thompson. Le même, Mémoire sur l'école calligraphique de Tours. Paris, 1880, in-1**. (Extrait des Mémoires de l'Académie des biscriptions, t. XXXII, i.) Le même, Mémoire sur d'ancicKS sucramentaires. Paris, 18S6, in-4" ot planches. (Extrait des Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XXX II, i.) LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES. XXIII Lk même, VEvaiicjéliaire de Saint-Vaast d'Arras ci la calligraphie franco- saxojuie. Paris, 1888, iii-lblio. H. Denifle, Die Handschriften der Bibel-Corrcctorien des 13. Jahrhunderts . Archio fiir Uteratur- und Kirchengeschichte, t. IV, 1888, p. 263 et 471. K. DQmmler, Pociœ latini xvi Carolini, 2 vol., 1881-1883, in-4". [Monumenla Germanise historica.) L. YAN Ess, Biblia sacra vulgatsa editionis jaxta exemplar onni 1592, sub- stratis lectionibus ex Vaticanis Bibliis anni 1590. Tubingue, 1822-1824. 3 vol. in-8°. O.-F. Fritzsghe, article Lateinische Bibelilbersclzungen, dans le t. YIII de la Real-Encijklopudie de .l.-J. Herzog et G.-L. Plitt. Leipzig-, 1881, in-8°. D*" Gilbert, The national manuscripts o/ Ireland. Southanipton, 1874, 3 vol. in-folio. Th. Heise et G. T-isghendorf, Biblia sacra latina Veteris Testamenti, cum tes- tinionio codicis Amiatini. Leipzig, 1873, in-8°. H. Jaxitschek. Voyez Vie Trierer Ada-Handschrift. F. Kaulen, Geschichte der Vulgata. Mayence, 1868, in-8°. F. Kfller, Mittheilungen der antiquarischen Gesellschoft in JAirich, t. VU, 1851. Traduit par W. Reeyes dans The Vlstcr journal of Archœology, juillet 1860. P. de Lagarde, Psalteriam juxta Hebrseos Hieromj?ni. Leipzig, 1874, in-8°. Le même, Mittheilungoi, t. I et II. Gœttingue, 1884 et 1887, in-8^. Le même. Probe einer ncuen Atisgabe der lateinischen Uebersetztmgendes Alte/i Testaments. Gœttingue, 1885, brochure in-8°. J.-F. Le Bret, De usu versionis latinse veteris in ecclesia christiana occa- sione codicum Stuttgardiensium. Thèse. Tubingue, 1786, iu-4". F. -F. Leitsghuh, Der Bilderkreis der karolingischen Malerei. Bamberg, 1889, in-8«. J. Le Long, Bibliotlieca sacra, t. I. Paris, 1723, in-foho. J. Martianay, s. Hieronymi Opéra, 1. 1. Paris, 1693, in-folio. Comparez Vallarsi. J.-P.-P. Martin, Saint Etienne Harding. Amiens, 1887. (Extrait de la Revue des sciences ecclésiastiques.) Le même, La Vulgate latine au xiii® siècle. Paris, 1888, brochure in-8°. Le même, plusieurs articles dans la Science catholique, t. III, 1888-1889. (Sur le passage I Jean, y, 7.) Le même. Le Texte parisien de la Vulgate latine. Musëon, t. YIII, 1889, p. 444. E. Nestlé, Ei7i Jubildum der lateinische/i Bibel, zîcm9. Nou. 1892. Tubingue, 1892, in-8^ W. NowAGK, Die Bedeutung des Eieronymas fiir die alttestamentliche Text- hritik. Gœttingue, 1875, brochure in-8°. The Pal/EOGraphigal Society, Facsimiles of mayiuscripts and i7iscriptio7is, éd. by E.-A. Bond and E.-M. Thompson, t. II et III. Londres, 1873-1883, in-folio. — New séries, éd. by E.-M. Thompson and G. -F. Warner, 1884 et suiv. •I.-R. Rahn, Das Psalterium aureum in S.-Gallen. Saint-Gall, 1878, in-4°. E. Ranke, Codex Faldensis. Marbourg, 1868, in-8°. H. RœNSGH, Itala luid Vulgata. 2® édition, Marbourg, 1875, in-8'>. J.-B. DE Rossi, La Bibbia offerta da Ceolfrido. Extrait de VOmmagio giubilare délia Biblioteca Vaticana al S. P. Leone XIH. Rome, 1888, in-folio. Comparez F.-J.-A. HORT, The Academy, n° 773, 12 février 1887, et n° 788, 11 juin 1887; P. CoRSSEN, The Academy, n° 831, 7 avril 1888, et JahrbUcher fiir protestan- tische Théologie, t. XVII, 1891, p. 611. P. Sabatier, Bibliorum sacroriim latinse versiones antiquœ. Reims, 1743, 3 vol. in-folio. XXIV LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES. 0. ScHMiDT, Ueber verschiedene Eintheilungen der Heiligen Schrift, insbeson- dere iiOer die Capitel-Eintheilitng Stepha/i Langions. Graz, 1892, in-8°. F. -H. -A. ScRiVENER, A plain Introduction to ihe criticism of tlie New Tesla- went. 3* édition, Cambridge, 1883, in-S". Dans la 4* édition, qui est sous presse, la partie relative aux textes latins sera faite par M. White. J.-B. SiLVESTRE, Uuiversal Palœographg, éd. by Sir F. Madden. 2 vol. in-folio, Londres, 1850. II. Simon, Histoire critique des versions du Nouveau Testament. Rotterdam, 1690, in-4°. Pli. Thielmanx, Beitrage zur Textkritik der Vulgata, insbesondere des Bûches Jadit/i. Spire, 1883, in-8°. (Programme de la Studienaustalt de Spire.) E.-M. Thompson, Ca/a/or/z^e of ancient manuscripts in tlie Britisli Muséum, part il. Londres, 1884, in-folio. Comparez L. Delisle, Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XLVI, 1885, p. 315. C. Tjschendorf, Novum Testame/dum ex codice Amiatino. Leipzig, 1850, in-8°. (Comparez Heise.) Le même, Novum Testamcntum triglottum. Leipzig, 1865, in-18. Le même, Novum Testamentum grsece, éd. VIH critica major. 2 vol., Leipzig, 1869-1872, in-8°. Les Prolcgomena, rédigés par M. C.-U. Greuory, sont en cours de publication. (J.-M. ToMMASi), Sacrorum Bibliorum veteres tituli sive capitula, sectiones, slichometriœ, etc., cura J.-M. Cari. Home, 1688, in-'i°. Comparez J.-M. Thomasii Opéra, recens. A. -F. Vezzosi, t. 1. Rome, 174.7, in-4°. Die Trierer Ada-Handschrift, bearbcitet und herausgegeben von K. Menzel, P. Corssen, h. Janitschek, a. SghnUtgen, F. Hettner, K. Lampreght. Leipzig, 1889, in-folio. [Publikationen der Gesellschaft filr rheinische Geschichtskunde, n°VI.) D. Yallarsi, s. Uieronymi Opéra, post ?nonachoî'um congr. S. Mauri dcnuo éd., t. IX et X, Vérone, 1738 et 1740, in-folio. Ed. altéra, t. IX et X, Venise, 1770 et 1771, in-4°. (Reproduit dans le t. XXIX de la Patrologie latine de Migne.) C. Vergellone, Varice lectiones vulgatse lati/iœ Bibliorum editionis, t. 1 et II. Rome, 1861 et 1864, in-4°. Le même, Dissertazioni academiche. Rome, 1864, in-8°. B.-F. Westgotï, article Vulgate, dans le Dictionarrj of the Bible de W. Smith, t. m. Londres, 1863, in-8». J.-O. Westwood, Palsoographia sacra pictoria. Londres, 1845, in-4°. Le même, Facsimiles of the miniatures and ornaments of anglo-saxon and irish manuscripts. Londres, 1868, in-folio. H.-J. WiiiTE, Tlie Codex Amiatinus. Studia biblica, t. II. Oxford, 1890, p. 273. Appendix : The italian origin of the Codex Amiatinus, by W. Sanday. Ib., p. 309. (Voyez les articles suivants et l'article Sgrivener.) J. WoRiJSWORTH, Old-latin biblical Texts, fasc. I-llI. Oxford, 1883-1888, in-4° (avec MM. W. Sanuay et H.-J. White). Le- même, Novum Testamentum D. N. J. C. latine, t. I, fasc. l-lll. Oxford, 1889-1893, iii-4° (avec M. H.-J. White). HISTOIRE DE LA VULGATE PENDANT LES PREMIERS SIÈCLES DU MOYEN AGE PREMIERE PARTIE LES TEXTES PRIMITIFS CHAPITRE PREMIER DE l'introduction DE LA VULGATE EN GAULE Dans l'histoire de la Bible, chaque pays a sa place et chaque peuple a son heure. L'Italie, patrie de Cassiodore, l'Espagne, qui conservait la tra- dition des Visigoths, l'Irlande missionnaire et l'Angleterre, fidèle servante du siège de saint Pierre, paraissent tour à tour au premier rang pour s'effacer ensuite ou pour disparaître. La France tient, dans cette intéres- sante histoire, une très grande place. Longtemps incertaine et attachée paji' une ancienne habitude aux textes mêlés, elle devait trouver en Alcuin le restaurateur du texte de saint Jérôme. C'est à Paris que, plus tard, Roger Bacon et ses élèves ont conçu la pensée de rétablir, parla critique, le texte pur de l'Écriture sainte. C'est l'histoire des premiers travaux en- trepris pour corriger le texte de la Bible que nous essayons d'écrire ici, et c'est de la France qu'il nous faut partir. Personne ne pourrait dire à quel moment la traduction de saint Jérôme s'est introduite en Gaule. C'est peu à peu et d'une manière insensible que la nouvelle version de la Bible a pris la place des anciennes. L'histoire de l'introduction de la Vulgate dans notre pays soulève tant de problèmes; elle suppose des études si étendues, qu'elle pourrait difficilement être écrite en ce moment. Les premiers siècles de notre histoire nationale no nous présentent souvent, à cet égard, qu'incertitude et que contradictions. IlIST. DE LA VULG.VÏE. 1 2 I^ES TEXTES PRIMITIFS. Nous nous demnntlerJons en vain de quelle Bible faisait usage le grand prédicateur du commencement du vi® siècle, saint Césaire d'Arles. Les sermons qui lui sont attribués sont si mal assurés, dans leur authenticité et dans leur texte, que nous ne pourrions les prendre pour point de dé- part. A en juger par leur texte imprimé, le plus grand nombre de ces sermons reproduisent la Vulgate sans changement, et d'autres citent une ancienne version ou paraissent suivre l'un et l'autre texte tour à tour. Le livre bien connu du célèbre archevêque de Lyon, saint Eucher (y 450), semble nous fournir une base plus solide'. Si le texte récemment établi peut être regardé_comme définitif, saint Eucher a fait surtout usage de la Vulgale, et il a même cité, une fois du moins, le Psautier « hébraïque», œuvre définitive de saint Jérôme, qui ne figure pas dans les Vulgates mo- dernes. Il est vrai que les manuscrits de son livre ne sont pas antérieurs au XI*" siècle ; ce n'est donc pas sur eux que nous pourrons faire reposer une conclusion durable. Quant aux conciles des Gaules, dont le premier volume a été publié avec soin par les bénédictins, les textes que nous en avons sont d'un usage si difficile, qu'il vaut mieux ne pas trop nous arrêter en ce moment à leur examen. 1. Saint A vit. Deux auteurs, et des plus considérables, nous sont assez bien connus pour que nous puissions être assurés de posséder le texte de leurs œu- vres! Le premier est saint Avit, l'illustre archevêque de Vienne, mort en 517. Si nous étudions attentivement les citations de la Bible contenues dans ses divers ouvrages, nous serons conduits à des résultats assez nets, quoique singulièrement bigarrés. A l'exception du livre de Barucli et d'une seule citation d'Ésaie -, les prophètes paraissent toujours cités par saint Avit d'après la Vulgate. Les livres des Rois et celui de Job, au contraire, ainsi que le Psautier, suivent l'ancienne version , tandis que le Penta- teuque et les Proverbes sont cités alternativement d'après l'un et l'autre texte. Dans la Genèse et dans les Proverbes, nous constatons des rappro- chements remarquables avec un texte absolument gaulois, le livre ano- nyme cité, cent ans auparavant, par Prosper d'Aquitaine. Le Nouveau Tes- tament nous montre un tableau tout différent. On ne trouve pas, dans saint Avit, une seule citation du Nouveau Testament qui soit tirée de la Vul- gate. Ce résultat n'est pas pour nous étonner. La version nouvelle de l'xVncien Testament, incomparablement supérieure aux essais antérieurs, a fait plus facilement son chemin que la révision du Nouveau Testament. Cette dernière différait si peu des anciens textes usités en Gaule, qu'il 1. s. Eudœru Ubellus de fornndis spiritualis inlcUhjcnliœ, cd. F. Pauly. Graz, issi. 2. Es., II, 3, i. — Kp. XXll. GREGOIRE DE TOURS. 3 pouvait ne pas sembler nécessaire de la mettre à leur place. L'Ancien Testament au contraire n'a réellement été révélé aux peuples latins que par saint Jérôme. Mais les manuscrits de l'une et de l'autre version, tels qu'ils ont circulé en Gaule et en d'autres lieux du v^ au viu® siècle, ne contenaient généralement qu'une portion restreinte de l'Ancien ou du iNouveau Testament : de là l'état de marqueterie où nous trouvons les citations bibliques de nos anciens auteurs. Au reste la suite de ce travail montrera que, dès une époque peut-être assez ancienne, la confusion a dû s'établir entre les différentes versions, en sorte que bien souvent les textes bibliques qu'avaient entre les mains les auteurs gaulois ont été des textes mêlés. 2. Grégoire de Tours. Au temps de Grégoire de Tours, la Bible circulait encore par volumes isolés'. Bien peu d'églises sans doute réunissaient dans leur trésor tous les livres de la Bible, et aucune peut-être ne possédait ce qu'on appelait alors une c( bibliothèque », c'est-à-dire une Bible complète ^ De là l'iné- galité que nous remarquons, ici encore, dans l'usage des divers groupes de livres qui constituent la Bible. Grégoire de Tours ne cite pas tous les livres de la Bible. Les Épîtres de saint Pierre, de saint Jean et de saint Jude sont les seuls livres du Nouveau Testament qui ne paraissent pas dans ses citations, mais, dans l'Ancien, nous ne rencontrons aucune cita- tion du Lévilique, des Nombres, de Josué, des Juges et de Ruth, des Chroniques % d'Esdras, de Tobie, de Judith, d'Esther ni des Machabées, non plus que de Daniel et de l'Ecclésiastique. Ce silence s'explique assez bien par le fait que le plus grand nombre des livres omis ont moins de valeur religieuse ou présentaient moins d'intérêt pour l'auteur; il n'est néanmoins pas défendu de penser qu'en partie du moins, ils n'étaient pas à l'ordinaire sous la main de l'historien des Francs. En effet, ces livres se trouvent rapprochés les uns des autres dans beaucoup d'anciens manus- crits, soit espagnols, soit francs. Ainsi l'absence de citations de Daniel, tandis que celles des autres prophètes sont si nombreuses, pourrait faire supposer que, dans le manuscrit des Prophètes que Grégoire de Tours avait en main, Daniel n'était, pas plus que dans les manuscrits auxquels nous venons de faire allusion, joint aux autres prophètes. Mais la chose est d'assez peu d'importance. 1. Hist. ceci., 1. IV, ch. tG: « Positis cletici tribus llbrls super altarium, id est proplœliœ, apostoti atque evangelioruhi. » V, 14 : « très libros... id est psalferii, regam, evangetioriun. » 10. : « reserato Salomonis libro. » 2. Sur Tiisagc du mot bibliotheca, dans le sens de « bible », voyez en dernier lieu le Bullcliii critique, t. XIII, 1892, p. 147, 3. La citation de la prière de Salamon [V . P., 4i), que M. Krusch rapporte à Il Ghron., vi, 20 et suiv., peut au moins aussi bien être tirée de III Rois, yiii, 3G et suiv. 4 ■ LES TEXTES PRIMITIFS. Quant au texte même des divers livres bibliques cités par Grégoire de Tours, nous arrivons à des résultats assez semblables à ceux auxquels nous a conduits saint Avit. Les prophètes (Baruch excepté) sont en grande partie cités d'après la Vulgate ; les variantes sont nombreuses et parfois elles concordent avec les anciens textes, mais nous trouvons beaucoup d'expres- sions caractéristiques de la version de saint Jérôme. Il est vrai que nous ne possédons que des fragments des anciens textes des prophètes, mais la confusion n'est guère possible. Des livres des Rois on ne peut rien dire, sinon qu'ils sont cités librement et sans doute de mémoire. Une seule ci- tation (F. P., 5, prol. — I Rois, ii, 5) paraît reproduire la Vulgate. Une longue citation du troisième livre des Rois (vi, 15-35*), contenue dans le traité de Cursti stellarum, reproduit exactement la Vulgate ; mais l'authen- ticité de ce singulier ouvrage n'est peut-être pas sufïisamment établie. Dans le Pentateuque, nous rencontrons certaines expressions qui ne se retrouvent que dans la Vulgate, mais, dans l'état fragmentaire où senties manuscrits, il est difficile de rien affirmer. Job est évidemment cité d'après un ancien texte, de même que les Proverbes et, sans doute, le Psautier. Il est vrai que le Psautier ancien, tel qu'il nous en reste plusieurs manus- crits gaulois, diffère à peine du Psautier dit « romain », c'est-à-dire de la première révision de saint Jérôme, mais le Psautier romain ne paraît pas avoir joui en Gaule d'aucun crédit et n'a pas à être considéré ici. Les cita- tions textuelles des Évangiles sont très nombreuses dans Grégoire de Tours; j'en ai compté 76, en dehors de celles qui sont faites de seconde main d'après saint Avit ou Eugène de Carthage. Dans tous ces passages, de même que dans ceux qui sont tirés des Actes, de l'Épîlre de saint Jacques et de l'Apocalypse, il n'y a pas une seule citation qui appartienne évidem- ment à la Vulgate et qui ne se retrouve que là, et pas une déviation delà Vulgate qui ne se retrouve dans les textes anciens. Les Épîtres de saint Paul sont représentées par 53 citations. II est plus difficile d'exprimer un jugement sur elles que sur les citations des Évangiles, à cause du petit nombre de textes anciens des Épîtres qui sont conservés; mais, ici encore, il semble que le texte de Grégoire de Tours se rapproche des anciennes versions plus que de la Vulgate. Les conclusions que nous venonsd'avancer sonl, àfort peu de chose près, celles de l'auteur du beau livre sur le Lalin de Grégoire de Tours ', RI. Max Ronnet. Elles sont en un singulier accord avec celles que nous avons tirées de l'étude de saint Avit. II semble donc qu'en Gaule, du com- mencement à la fin du vi^ siècle, quelques livres de l'Ancien Testament de saint Jérôme aient été seuls généralement en usage, et que le reste de la Bible, et particulièrement le Nouveau Testament tout entier, ait été ordi- nairement emprunté aux textes anciens. Cette fidélité à la tradition des anciens textes explique ce fait, que nous constaterons bientôt, que la l. Paris, ISOO, p. ûi et siiiv. LES ANCIFJNNES VERSIONS. Vulgate n'a pu, pendant plusieurs siècles, se faire accepter en Gaule que sous la forme d'un texte mélangé. 3. Les anciennes versions. Le lecteur est en droit de nous demander quels étaient, parmi les nom- breux textes latins qui nous sont conservés, ceux qui étaient usités en Gaule. La réponse à cette question est difficile à donner, et il sera sage de nous maintenir, à cet égard, dans une certaine généralité. Les textes anciens des Évangiles sont, parmi les anciens textes bibli ques en latin, les seuls qui soient parfaitement connus. MM. Westcott et Hort en ont donné le classement, résultat d'une étude de vingt ans '. Ces textes sont de trois espèces : les plus anciens sont les textes « africains », qui sont généralement d'accord avec les citations de saint Cyprien; le Codex Bohiensis en est le type. Nous reconnaissons ensuite les textes dits « européens », qui ont été en cours au iv'' siècle dans l'ouest de l'Europe, et spécialement dans le nord de l'Italie : les manuscrits en sont nombreux, le meilleur est peut-être le Veronensis; à sa suite se rangent le Vercel- lensîs, le Colbertinus et beaucoup d'autres. Enfin les textes qu'on appelle ((•italiens», pour se conformer à l'expression de saint Augustin, sont d'accord en une large mesure avec les citations de ce Père ; postérieurs au milieu du iv^ siècle, ils semblent être des textes européens retouchés, le Codex Brixianus en est le représentant le plus connu. Ces derniers textes ont servi de base à la révision de saint Jérôme, c'est-à-dire à la Vulgate. Le même classement paraît pouvoir s'appliquer au reste du Nouveau Testament, et les auteurs anglais ont fort bien groupé, d'après ce système, les manuscrits des Actes, des Épîtres et de l'Apocalypse. Parmi les textes «africains», il nous faut compter un palimpseste des Actes des Apôtres et de l'Apocalypse, récemment étudié et qui provient de Fleury : on trouve ainsi, en tous lieux et à toute époque, des textes errants et dépaysés. En tête des textes « européens » des mêmes livres, nous placerons ceux qui sont tirés du manuscrit appelé Gigas librorum, et qui ont été publiés par M. Belsheim : c'est de la Bohème, cette patrie d'élection des textes mêlés et impurs, que nous vient cet étrange manuscrit, le plus grand qui soit au monde. Les Epîtres de saint Paul ne nous fournissent aucun manuscrit tant soit peu complet des versions anciennes, en dehors des manuscrits grecs-latins, dont il faut souvent se défier ; mais un commentaire qu'on appelle VAmbrosiaster^ semble reproduire le texte « italien ». On doit également rattacher aux textes « italiens » quelques fragments tirés de 1. The New Testament in (jreek, 1881, t. II, p. 78 et suiv. 2. Ce texte a été publié par les bénédictins dans le tome II des œuvres de salut Ambroise; il a été reproduit dans le tome XVII de la Patrologie de Migne. 6 LES TEXTES PRIMITIFS. palimpsestes de Freisingen et de Gôttweih, Enfin l'étude des Épîtres catholiques nous permet d'isoler un quatrième ordre de textes, italien par son origine, mais africain par adoption. Ce texte africain de basse époque est exactement celui que pratiquaient les écrivains catholiques de la pé- riode vandale ; nous en retrouvons un fragment dans le même palimpseste de Fleury dont nous avons parlé, et peut-être n'est-il pas éloigné d'un texte récent mais remarquable, le Spéculum autrefois attribué à tort à saint Augustin. Les anciens textes latins de l'Ancien Testament n'ont jamais été classés, et il serait peut-être temps d'essayer d'y mettre de l'ordre. Depuis que l'attention des savants s'est portée vers le texte grec de nos versions latines, on a pu reconnaître que certaines d'entre elles ont pour base une même recension des Septante : tels sont les fragments des quatre livres des Rois que Vercellone a publiés d'après les notes marginales d'un ma- nuscrit de Léon ; telle est l'ancienne version latine du livre d'Esther, tels aussi les fragments du Pentateuque conservés par les palimpsestes de Wurzbourg et qui paraissent représenter, dans l'Exode, le même texte que notre fameux Codex Lugdunensis. Nous y joindrons la version des Prophètes qui se lit dans un autre palimpseste de Wurzbourg. Ces textes sont traduits sur une recension de basse époque du texte grec, sur celle qu'on est en droit d'attribuer à Lucien le martyr; ils semblent former famille : peut-être correspondent-ils en quelque mesure aux textes a ita- liens j> du Nouveau Testament. La date de 312, qui est celle du martyre de Lucien, indique l'époque récente de cette version. Un autre groupe, dont nous ne parlerons pas, est antérieur à saint Cyprien. Mais les textes que j'ai tout à l'heure rapprochés des textes italiens se distinguent encore par un autre trait commun, par l'analogie avec le Spéculum déjà cité et avec les citations, non seulement de saint Augustin, mais tout particuliè- rement de saint Ambroise, l'illustre évêque de Milan. C'est que l'expres- sion d'Italie désignait, au temps de saint Augustin à qui est dû le nom iVItala, le nord seulement de la presqu'île italienne, la province ecclésias- tique de Milan, h'itala proprement dite parait avoir été la version, ou la révision biblicpie, usitée dans le « diocèse » politique d'Italie, qui compre- nait alors Vérone, Aquilée, Brescia, Ravenne et Milan '. Trouverons-nous dans ce qui précède quehpie lumière sur l'usage de la Bible dans les (laules? Assurément, s'il nous suffît d'une connaissance générale des textes qui y ont été en cours. Nous savons déjà que les textes dits européens ont été tout particulièrement pratiqués en Gaule : saint Ililaire de Poitiers est un de leurs principaux répondants. Il devait en être 1. Sur ces questions, voyez on particulier Vercellone, Vartiv Irvl/onrs, t. H, p. 346 ; E. \\ankL% Par jm/imp.seslorum Wiirchunicnshun , p. i03 et suiv. ; Frilzsche, IJhri apocnjpJii ]'. T., p. xn ; Ziegler, Bruchsiuvhc, 1883, p. xxx (E. Uankc). et surtout Ceriaui, Jtendiconli dcl B. Istilulo Lomhanlo, ser. Il, roi. XIX, fasc. iv, 18 février 1880, et De codice Marchaliano commentalio, Home, 1890, in-folio. LES ANCIENNES VERSIONS. 7 ainsi, el cette remarque confirme absolument ce que nous croyons savoir touchant la date récente des églises des Gaules '. Dans notre pays, pende provinces, sans doute, ont connu l'Evangile au temps où les anciens textes africains étaient encore en usage, et les colonies d'étrangers qui avaient apporté l'Évangile au ii® siècle sur les bords du Rhône parlaient le grec. En dehors de Lyon, de Vienne et d'Arles, peu de diocèses, dans les Gaules, font la preuve d'une organisation antérieure au commencement du IV® siècle -. Il est donc naturel que les textes du ^^^ siècle soient les textes gaulois par excellence. Les textes « italiens » n'ont pas tardé à faire con- currence aux textes « européens », et ils n'ont sans doute pas eu moins de succès en Gaule que les textes plus anciens. Il serait bien difficile de dis- tinguer, dans les auteurs du vi° siècle, l'influence de deux groupes de textes si rapprochés. Les manuscrits bibliques eux-mêmes n'étaient pas toujours absolument d'une recension ni de l'autre. Pour l'Ancien Testa- ment, du reste, le classement des textes n'est pas, nous l'avons vu, iden- tique à celui du Nouveau. Nous nous bornerons donc à rappeler que nous avons trouvé dans saint Avit, pour le Pentateuque,des leçons toutes gau- loises et nous dirons en concluant que les textes a européens » et « ita- liens » paraissent s'être partagé la Gaule, à l'exclusion des textes «afri- cains ». Ce serait le moment d'énumérer et d'étudier les plus anciens manuscrits de la Vulgate qui proviennent de France, mais nous ne pourrions encore le faire avec profit. Avant de pouvoir juger des textes delà Vulgate usités en France avant le milieu du viii® siècle, il nous faut apprendre à con- naître l'histoire de la Bible dans des pays voisins, dont la littérature bibli- que a dû exercer une grande influence sur la nôtre. Le royaume des Francs était une terre ouverte à toutes les importations, et par consé- quent un pays de textes mêlés et sans caractère propre. Au contraire, l'Espagne d'une part et l'Irlande de l'autre ont été longtemps des pays fermés, où devait se développer une littérature biblique très homogène. L'influence de ces textes, tout imprégnés de couleur locale, sur les textes mérovingiens et carolingiens se reconnaîtra facilement. 1. Serins traiis Alpes Dei relhjioae SKscepki (Siilpice Sévère, Chronicorum lib. \\, 32, édition Halm). 2. Tel est le système qui a été réceaimeut présenté avec éclat par M. Tabbé Ducliesnc (Mémoire sur l'origine des diorèses cpiscopaux dans l'ancienne Gaule. Paris, 1890. Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. L). CHAPITRE II LES BIBLES ESPAGNOLES Les textes bibliques espagnols se montrent à nous, dès leur première apparition, avec un caractère absolument à part. Aucune famille de textes, excepté les textes irlandais, ne montre une originalité aussi exclusive, mais l'Espagne a sur l'Irlande cet avantage, qu'elle a conservé la Bible entière. En outre, séparée beaucoup plus longtemps des pays voisins, l'Espagne chrétienne a conservé sans mélange la tradition des Visigoths jusqu'au milieu du moyen âge. Je ne parlerai pas ici de l'exemplaire de la Bible copié sous les yeux de saint J,crôme pour Lucinius Beticus, dont le nom indique la patrie \ car nous ne savons, ni quelle était cette bible, ni quelle en a été l'influence. Je rappellerai seulement que nous possédons depuis peu, grâce à la précieuse découverte de M. Schepss, onze traités du célèbre hérétique Priscillien, l'évêque d'Avila ^ Les citations de la Bible dont ces opuscules sont remplis nous montrent, régnant en Espagne avant l'époque de saint Jérôme, un texte dont nous retrouverons la trace certaine dans les vulgates espagnoles. S'il était permis d'en parler sans en avoir fait une étude approfondie, nous dirions que le texte biblique de Priscillien présente tous les caractères des textes «italiens», et qu'il semble former la transition entre ces textes du iv® siècle et leur rejeton, le texte « africain de basse époque )> que nous retrouvons régnant à la fin du v° siècle dans l'empire des Vandales \ 1. Textes antérieurs à l'invasion arabe. La plus ancienne de toutes les bibles espagnoles est un palimpseste conservé aux archives de la cathédrale de Léon''. Sous une écriture visigolhique qui paraît du x^ siècle, ce manuscrit contient en premier lieu un texte important de la lex romana Visigolhoriim, écrit au vi^ siècle, 1. Saint Jérôme, épîti'cs LXXI et LXXV (Vallarsi). 2. Corpus scriptonun ccdesiasiicorum lalinorum, t. XVllI, 1S89. 3. Dans la curieuse mosaïque des îles Baléares que vient de publier M. J. de Lau- ricre, on trouve [.lray]«/ \mo]n\s] à côté de ^oas, prouve de la persistance des anciens textes en Espagne {Ihilleliii motmmcnlal, t. LVll, 1S91-1892), 4. Je ne mentionne que pour mémoire, et d'après Kwald et Lœwe [Exempta scrip- (urœ visi(jo(icx, lleidelberg, in-folio, 1873, p. 3-5 et pi. iv et v), les fragments palimpsestes en onciale qui se trouvent dans un fameux ms. de TEscurial (R. ii. 18), qui était k Oviédo dés le i\° siècle. D'après nos auteurs, récriture de ces fragments est du vif siècle environ. Le ms. avait 2 colonnes de 30 lignes. Le texte en est lu Vulgate. LE PALIMPSESTE DE LEON. 9 puis quarante feuillets d'une bible écrite en semi-onciale au vii° siècle environ et qui contiennent en particulier des passages des Clironiquos, de Jérémie, d'Ézéchiel, du I" livre des Macliabées, des Actes, de lalPÉpître aux Corinthiens, de celle aux Colossiens et de la première Épître de saint Jean. La Vulgate paraît former le fond de ce texte; on la retrouve notam- ment dans Jérémie, dans les Actes et dans les Epîtres de saint Paul, mais d'autres livres présentent un texte de tout autre nature. Les Macliabées montrent des variantes assez importantes et qui nous rappellent un texte espagnol ou en tous cas méridional'. Dans la première Epître de saint Jean, et spécialement dans le fameux c( passage des trois témoins », nous retrouvons, non sans plaisir, un texte antérieur à saint Jérôme, bien connu par un fragment de Freisingen et dont les leçons caractéristiques sont celles des manuscrits espagnols. C'est à M. Rodolphe Béer qu'est due la découverte de cet important manuscrit et c'est à lui que j'en dois la connaissance. Au moment où j'ai visité les archives de Léon, M. Béer venait de découvrir dans ce palimp- seste le texte juridique qu'il se propose de publier. Depuis ce temps, le manuscrit a pu être transporté à Madrid, où le P. Fita et M. Béer ont pu l'étudier à loisir, et on annonce que le texte biblique qu'il contient sera admis dans l'édition que préparent ces deux savants. En attendant cette publication, je reproduis ici quelques passages de la P^ Épître de saint Jean, tels que j'ai pu les déchiffrer dans la hâte du voyage et à la clarté douteuse d'un ciel d'automne. Ce n'est pas sans peine que je suis arrivé à combler les lacunes du texte lisible. Mes conjectures sembleront au pre- mier moment bien hardies; je crois pourtant que mes restitutions ne lais- sent pas de place à beaucoup d'erreurs ; elles sont le plus souvent néces- sitées par l'espace à remplir et je les ai tentées avant tout sur l'autorité du fragment de Freisingen et des manuscrits espagnols. Les passages restitués sont imprimés en italique. po 124 v^ l'^^ col. I Jean, iv, 3-6. In carne uenisse ex dô non est et hic est illius anticristi quod audistis quia uenturus est et nunc in saeculo est "* Jam nos ex do estis Filioli e^ uicistis eum qnm maior est qui in uohis est qu«m is qu^ in sseculo ^ hi de sœculo sitnt propterea de sœculo locunhcr et ssecuhcm au dit eos ® n06" ex do sunius qui cognoscit dm aiiùiX nos quz non est ex do non audit nos ex hoc eosnùsci/HKs 1. Compl\, Lyon 35G et B. N. 11553. 10 l'KS TEXTES PRIMITIFS. F° 117, 1'*^ col. I Jean, V, 3-11. eius grmna non sunt ^ quia omne quod natum est ex do uincit sœculum cl Iiœc est mcloria qitse ui/iciê sseculum fides nos tra ^ quis est qui uincit sseculum nisi qui crédit quouiam ihs est filius di ^ hic est qui uenit i^Qr aquam et spiii et samjuinem ihs xps et non tantuni in aqua sed in aqua et sauguine et sps est testi moniuw quia sps est ueritas ^ quoniani très sunt qui Xestinionium dant in terra sps et aqua et sanguis ' et très sunt qui tes,timoniu?u dicunt in cselo pa ter et uei^bum et sps ses et Iti très unum sunt in xpo ihu ^ si testinionium hoininum accip/wz^s testimoniuni di maius est quo mam hoc est testimonium di quia testi flcatus est de fiho suo ^'^qui crédit in filio di h;ibet testimonium di in se qui non crédit filio meudacem facit eum quia non credidit in testimo7num eius quod testifica tus est ds de filio suo " et hoc est testimo nium qnm uitam îeternam dédit no bis deus et hsec uita in filio eius est F 124 v^ 2® col. I Jean, V, 12-16. Qui habet filium uitam habet et qui non habet filium di uitam non habet '^Haec scriao uobis ut sciatis quia uitam tetcrnam habetis qui crcditis in nom! ne fili di '''Et haec flducia quam habemus ad eum quia quodcumque petierimus secundum uoluntatem eius audit nos ^^ et scimus quia audit nos quidquid petierimus scimus qnm habemus jjetitiones quas j>eliuimus ab eo ^'^ si quis scit fratrem suwn peccare pec cation non ad mortem postulabit et dabit ei uita (') La première bible espagnole dont nous ayons retrouvé les débris esl donc un texte mêlé, et déjà d'un caractère éminemment espagnol. La revue que nous allons faire des manuscrits visigoliis nous montrera une recension unique remplissant, avec assez peu de variétés, presque tous les manus- 1. Notes, iv, 3 in carne uenissc: Tert. Cypr. Aug. Fulg. — ethic est illius antc- vhrisli: q car. Théod* B. i\. 321*. — v, 6 e' spirihim et sanqnincm : Thood. ; et sanyifincm el spirihim: car. toi. compi-. leq-**. ose. Vieiiiu' 1190. — 7 in Chrislo Jlu'su: Priscill. complu leg^ ; cf. m toi. car. leq-**. cnmpl--^ ose. B. N. IGT. 321*. — 16 On peut lire aussi: fratrem sunm pecra/Y? pcccafum non al mortem pelât et dabit ei uitâ {jwstulabil: /ris. Tert. ; pefat : loi. car. B. >'. 321*). LE PENTATEUQIIE A PEINTURES DE SAINT-GATIEN DE TOURS. 11 crits espagnols. Mais avant d'étudier les beaux manuscrits de l'époque où les Arabes possédaient l'Espagne, nous devons examiner un manuscrit plus ancien et encore beaucoup plus beau; je veux parler du célèbre Pentateuque à peintures de Saint-Gatien de Tours, qui s'est appelé trop longtemps le Pentateuque Ashburnham. Le manuscrit sans égal que nous avions perdu et que le patriotisme de M. Delisle nous a fait recouvrer, est encore aujourd'hui, au point de vue de l'histoire, un trésor sans maître. Nul n'en connaît la patrie, et c'est sans preuve et sans beaucoup de fondement que les éditeurs du recueil de la Palaeographical Society l'ont attribué aux écoles de l'Italie du nord. La date paraît en être le vii^ siècle ou au plus tard le commencement du VIII^ Le texte en est une Vulgate intéressante par certaines leçons bonnes et anciennes. Je ne parle pas des corrections qu'y a apportées une seconde main, et qui sont accompagnées de la note : Contuli ut potui, car elles ne se retrouvent dans aucun manuscrit et il y a lieu de les croire pure- ment arbitraires. C'est dans les accessoires du texte de la Bible que se trouvent les plus grandes originalités de notre manuscrit. Il y a ici une tradition toute dif- férente de celles de tous les pays connus. Les sommaires et la division des chapitres ne se retrouvent nulle part ailleurs. Il en est de même des indications stichom étriqués qui terminent les divers livres. Ces chiffres remontent peut-être fort haut. L'art qui se révèle dans les illustrations du Pentateuque n'est pas moins étranger à toutes les traditions. Comme le dit fort bien M. Springer, il y a là plus qu'un art différent, une civilisation à part, dans laquelle les cou- tumes des peuples germaniques paraissent se combiner avec les mœurs romaines. Pour chercher la patrie de cet art étrange, il nous semble naturel de procéder par exclusion. A l'époque où nous sommes, la Ger- manie et l'Alémanie ne comptent pas, l'Afrique chrétienne est morte, l'Irlande et l'Anglosaxonie suivent de tout autres traditions, l'Italie demande ses modèles à la Grèce, et la Gaule mérovingienne cultive un art plus grossier, mais dont l'inspiration est, au fond, romaine. Un seul pays ne nous a rien appris de ses origines artistiques, c'est l'Espagne visigothe, avec ses dépendances dans la France méridionale. Mais nous possédons de fort beaux monuments de l'art visigoth, plus récents, il est vrai, de plu- sieurs siècles. Or nous retrouvons dans les bibles de San-Isid;?^o. de Léon et dans les manuscrits de l'Apocalypse de Beatus ces fonds à teintes plates, ces grands corps nus de géants donnés aux premiers hommes, ces yeux trop grands, ce mélange de raideur et de vie, qui sont les caractères des peintures du Pentateuque de Tours. Ces peintures ont été exécutées dans un pays méridional et qui était en relation avec l'Afrique; on y voit des figures de nègres, des palmiers chargés de dattes, des scorpions ; les tentes coniques y sont dessinées avec un soin particulier; les chameaux de somme et de course qui y sont figurés en plusieurs endroits sont pris 1:2 LES TEXTES PRIMITIFS. sur la nature, et les selles et les bâts sont imités avec une exactitude par- faite. Il n'est pas prouvé sans doute que les rois de Tolède aient possédé, avant 711, Ceuta et la Mauritanie tingitane; mais, à tous égards, il n'y avait pas loin de l'Espagne à la côte d'Afrique. Dans les rubriques de nos peintures, le bétacisme espagnol est fréquent; on remarque même deux fois uincerna pour pincerna. Passant à la paléographie, nous cherchons dans les recueils de facsimile les analogues de l'écriture de notre Penta- teuque. Peu de manuscrits paraissent s'en approcher autant que le plus ancien manuscrit espagnol qui existe, à part le palimpseste de Léon, je parle du saint Augustin de l'Escurial '. La plume de notre copiste est plus molle et la main beaucoup moins ferme, mais les caractères généraux de l'écriture sont presque en tout les mêmes. Or voici qui paraît décisif. Nous avons remarqué dans le Pentateuque la note du correcteur : Contuli ut potui. Dans le saint Augustin, les corrections sont accompagnées des mêmes formules : Contuli ut potui, Contuli quantum milii Dominus opi- tulatus est. Nous en savons désormais assez pour pouvoir, avec quelque probabilité, mettre le Pentateuque de Tours à la première place parmi les monuments de l'art espagnol. 2. Le Codex Toletanus et le Codex Cavensis. Le Codex Toletanus est conservé aujourd'hui à la bibliothèque natio- nale de Madrid. Il est particulièrement célèbre depuis qu'en 1588 le bi- bliothécaire du chapitre de Tolède, Cristobal Palomarès, en a envoyé la collation au cardinal Antonio Carafa, président de la commission chargée de reviser le texte de la Bible. Ce manuscrit montre, presque en toutes ses parties, des caractères distincts et qui souvent ne se rencontrent pas ailleurs. Les sommaires qu'il met en tête des livres de la Bible sont sou- vent uniques. Je ne puis énumérer les nombreuses leçons singulières de ce manuscrit, qui est un texte mêlé s'il en fut; de ces interpolations, les unes sont communes au plus grand nombre des manuscrits espagnols, d'autres, en particulier les très curieuses variantes qui sont inscrites sur les marges, ne se retrouvent pas ailleurs. Beaucoup de leçons de fort bonne nature attestent en même temps l'antiquité de ce texte. Des hedene servent de ponctuation aux incipit. Les cahiers sont numérotés, d'abord par les lettres de l'alphabet latin, puis, lorsqu'il est épuisé, par les lettres arabes. Devant Michée, Nahum et Zacharie, on voit une image grossière de ces prophètes -. Au-devant des Évangiles, les canons d'Eusèbe, dont il 1. Ewald et Loewe, pi. i. 2. On lit, eu télo de la Sapieiice, la note suivante : Hos l/ùros qui scquuntur (luamqiiam Hcbrei inler canon/cas scripfuras no)i rccipient sed hitcr alcoqraua IcclUcuf, lauicn sogfeski calholica eos in canonc sauclarum \scrij)h(ranim rcci- piendos esse decreuit, co qnod ineis muHa misferia de Christo et œylesia sanctus Spiriius prcnofarit. Et après le sonnnaire : Incipit IcJOc-tY&a^o;, id est liber Sapiendc, qui pi opter siinililudinein cloquii Satomonis {iliifo prcnotatur. LE CODEX ÏOLETANUS. 13 ne reste que le dernier, sont ornés d'une belle arcature arabe en fer à cheval; les chapiteaux sont composés de motifs de feuillage; en haut se voient les emblèmes de Luc et de Jean, fort bien peints. En tête des petits Prophètes on lit le premium in libro Osée prophète ab Esidoro Spa- lensi episcopo indilum, etc., et des extraits du traité d'Isidore de Séville, de ortu et obitu patrnm. Devant les Epîtres de saint Paul on trouve les canons de Priscillien, dont nous aurons à parler plus loin, accompagnés du premium santi Peregrini episcopi. A la fin du manuscrit se lit une note écrite d'une autre main. Quelques mots en sont effacés : je les reproduis en italique ; ils se lisent en partie à l'aide de deux transcriptions du xviu* siècle. Voici cette note : mal com- prise, elle a induit en erreur un grand nombre de savants. In nme dni saluatoris nri ihu xpi auctor possessorq huius libri in quo uetus nouumque omne sacrum testamentum continetur seruandus diue memorie fuit, r/ui enimuero natiis eruditusque in bt^ata spalensis sede postea catedram bastigitane meruit tenere a quo inclito uiro con cessus est hic codex iolianni sodali intimoque SUD qui etiam postea quam in hanc eximiorem sedem spalensis nutritus et a patruo sue béate memorie stefano sapien tissimo loculentissimoque a5^■£ionensis sepco eruditus ac sacerdotii ordine dedi catus ad cartaginenem sedem missus est îepscs Et item inde translatus cordube magne regieqne sedis presul electus Ex qua sede egregie incolomis corpore ac mente : decreuit hune codicem. compte perfectum : dno deo offerre in suprafata spalensis sede pênes memoriam sce semperque uirginis marie decimo i^lds ianuarias era millesima xxvia cum tali dicione (2® main nullus clericoruiii audeat hune codicem transferre aut mu tare a^ hac suprafata sede et si quis quod absit fecerit sit a deo et angelis suis scisque omnibus condemnatus On lit ensuite une note arabe qui paraît moins ancienne et qui doit se traduire ainsi ' : Fut déposée (littéralement : attachée) au siège de Sainte-Marie de Séville (Ichvilia), que Dieu la garde, et ce fut certainement fait par Salvatiis, le métro- politain minime. 1. La traduction ci-dessus est cella de M. F.-X. Simonct. J4 LES TEXTES PRIMITIFS. Le nom de Salvatus est probablement identique à Servandus, et la note arabe paraît n'être que le résumé de la note en latin. Pour l'intelligence de celle-ci, il faut dire que Basti est Baza, Acci est Guadix, Astigi est Ecija et Asklona est Médina Sidonia. Toutes les villes mentionnées appartiennent à l'Andalousie et c'est à l'église de Séville (Hispalis) que notre manuscrit a été donné. Vera 102G correspond, dans la chronologie espagnole, à l'an 988. Faut-il donc penser ([ue le Codex Toletanus, ce type des textes espa- gnols, n'est pas plus ancien que la deuxième moitié du x" siècle? De bons auteurs l'ont cru. Le jugement de la paléographie est pourtant formel. Ewald et Lœwe déclarent que l'écriture du manuscrit leur paraît du Yiii° siècle, et je crois que les bons juges accepteront tous cette opinion. Mais en réalité il n'y a nul désaccord entre les données de la paléographie et les affirmations de notre note. Celle-ci ne dit pas du tout que Servandus ait copié ni fait copier le manuscrit. En droit romain, aiictor rei n'est nullement celui qui a fait une chose, mais celui qui en revendique la légi- time propriété. Le Codex Toletanus est donc bien du viii^ siècle ou à peu près, et Servandus en fut, au x^ siècle, le propriétaire et le donateur. Il est certain qu'avant d'être le manuscrit de Tolède, le Codex Toletanus a été le manuscrit de Séville. Nous sommes moins heureux pour le Codex Cavensis et nous n'y trou- vons point de note qui nous permette d'en déterminer exactement la patrie. Mais ce superbe manuscrit est d'un caractère national si évident, que l'on comprend à peine que l'on ait pu douter de son origine. Notre manuscrit ne le cède à aucun autre de ceux que nous étudions, sinon au Toletanus, tant pour son texte que pour sa décoration. Le texte est tantôt fortement mélangé d'éléments anciens, comme sont le plus grand nombre des textes espagnols, tantôt, dans d'autres livres, remarquablement pur; il se range très souvent aux côtés du Codex Toletanus. Quant à l'ornemen- tation du volume, je ne puis guère que résumer la très bonne description qu'en a donnée, dans le Codex diplomatlcus Cavensis, D. Bernardo Cae- tani d'Aragona. En effet, je n'ai pas eu la satisfaction de le voir, mais la collation de M. Wordsworth, que j'ai eu le bonheur de pouvoir consulter, et les nombreux extraits que le P. Denille a bien voulu prendre pour moi de la collation qui est à Rome, me mettent à même de contrôler et de compléter les renseignements fournis par l'auteur italien. Le manuscrit est signé. Après Vexplicit de Jérémie et au-dessous de Vincipit d'Ézéchiel, qui sont l'un et l'autre enfermés dans un beau rec- tangle en arabesques, est écrit en jaune pâle : Danila scriptor. M. Words- worth a retrouvé ce nom, dont la forme est parfaitement visigolhe, parmi les souscriptions du xvi" concile de Tolède, tenu en 093. De nombreuses croix ornent le manuscrit, et c'est un nouveau trait de ressemblance avec les manuscrits espagnols. Le commencement de l'Evangile selon saint Mat- thieu, ainsi que le sommaire de cet Évangile, sont écrits sur parchemin ROYAUME DE LÉON. 15 pourpré, en rouge, en blanc et en jaune, en forme de croix. Les canons des Evangiles sont inscrits sous une colonnade dont l'architecture est moresque et affecte la forme du fer à cheval. En tète des Épîtres de saint Paul on lit le proimium sancti Peregrini apiscopi et les canons de Pris- cillien. Après l'Apocalypse se lit un deuxième texte du Psautieu*, du reste incomplet : c'est le Psautier « hébraïque »; la traduction des Psaumes qui figure au milieu du manuscrit est au contraire le Psautier « gallican » ; celui-ci est, paraît-il, accompagné, sur les marges, de nombreuses va- riantes de l'ancienne version, de sorte que nous avons ici trois Psautiers en un seul manuscrit. Nous reconnaissons à ce trait l'amour des copistes espagnols pour les textes complets plutôt que corrects et leur goût des variantes marginales. Enfin le mot, tout espagnol, iVera, apparaît dans une note avec le sens de a numéro » '. C'en est assez pour que le lecteur, renonçant à l'opinion de D. Bernardo Caetani, qui appelle l'écriture du manuscrit ((lombarde», déclare, avec MM. Corssen et VVordsworth, que le Codex Cavensis est un pur manuscrit visigoth. En réalité, l'écriture de notre manuscrit est une superbe écriture visigothe. Silvestrea pensé qu'il remontait au ix'' siècle, et M. Wordsworth confirme cet avis; M. Corssen lui donne pour date la frontière du viii'' et du ix® siècle. La vérité n'est pas loin de l'une et de l'autre date. 3. Royaume de Léon et haute vallée de l'Èbre. J'en viens à un groupe nombreux de manuscrits qui présentent un même texte, proche parent de celui des manuscrits qui viennent d'être décrits. Ils représentent, à proprement parler, avec les deux premiers, la recension espagnole : le nombre de ses représentants suffit à lui assurer ce nom. La bibliothèque de l'Université centrale de Madrid est héritière du plus grand nombre des manuscrits du grand cardinal Cisneros, Francisco Ximenès; ces trésors avaient été réunis par l'éditeur de la Polyglotte dans la bibliothèque du Coleglo mayor de S. Ildefonso, c'est-à-dire de l'Univer- sité d'Alcalâ -. Au premier rang des manuscrits de Ximenès se trouvent trois superbes bibles, reliées aux armes de l'Université d'Alcala, qui sont celles du cardinal ; les deux premières seules sont en écriture visigothi- que. La deuxième et la moins ancienne de ces bibles (nous parlerons plus tard de la première) est inscrite sous le numéro 32; elle comprend la seconde moitié de l'Écriture sainte, des Proverbes à l'Apocalypse. C'est un très grand volume, dont l'écriture paraît remonter aux limites du ix® et 1. Comparez Delisle, Catalogne des Mss. Libri et Barrols, p. 11 et 283. 2. J. Villa-Amil y Castro, Catdlogo de los ms.s. existe ates en la Bibl. del novi- ciado (le la Universidad central, P. 1, Madrid, 1878. Comparez J.-S. Wood^ Journal of Philology, t. VII, 1877, p. 2Gi. Sur les bibles espagnoles en général, voyez J.-M. de Egiirén, Memoria desciptiva de los côdicss notables coaservados en los archi- vos eccleskisticos de Espana, Madrid, 1859. 16 , LES TEXTES PRIMITIFS. du xe siècle. On voit, en tète de certains livres, des ornements de style mozarabe qui rappellent le Codex Cavemis. En tète du livre de Daniel on lit le premium bcat\i\ Esidori Spalenûs episcopi in libro Danielis prophète^ Les canons des Evangiles sont peints en quatre couleurs; l'art en est gros- sier et enfantin; les évangélistes y sont représentés avec une rare inexpé- rience; l'arc arabe en forme le couronnement. Les canons de Priscillien, avec le premium sancH Peregrini episcopi, précèdent les Epîtres de saint Paul. On ne sait où Ximenès avait acquis ce beau manuscrit. A côté de la seconde bible d'Alcalâ il convient de mentionner le Codex ^milianeus, la bible de San-Millan, conservée à Madrid, à l'Académie de l'Histoire. Elle est, d'après P. Ewald, du x* siècle : ce jugement doit être accepté. Le volume est incomplet; il commence au milieu du Psau- tier, qui est représenté par la version hébraïque. On voit sur les marges, dans les Psaumes, de nombreuses notes exégéliques, et quelquefois la note in greco, qui introduit des variantes du Psautier gallican. Les canons des Évangiles sont inscrits sous des arcs arabes en fer à cheval, sous les- quels sont dessinés d'autres arcs arabes. Les emblèmes des évangélistes y sont dessinés grossièrement, sans doute d'une main postérieure. L'Epîlre aux Romains est précédée des sommaires des deux Épîtres aux Corin- thiens, écrits d'une écriture plus fine, et des autres accessoires ordinaires du texte espagnol. Avant l'Interprétation des noms hébraïques qui fait partie de ces préliminaires, on lit les mots suivants, écrits d'une écriture postérieure et sur un lavage : Sub era DCCII per Q. On voit en marge des Épîtres de saint Paul des numéros qui semblent correspondre aux canons de Priscillien. La même écriture plus fine que nous avons remar- quée, se reconnaît dans les sommaires des Épîtres aux Colossiens et au\ Hébreux; ils sont écrits après coup, mais dans un espace réservé à l'avance, celui des Hébreux après l'Épître elle-même. Nous devons à la môme main l'Épître aux Laodicéens, écrite en marge. L'abbaye de San-Millan, dont provient le manuscrit, est située dans le haut bassin de l'Èbre, non loin de Logroùo. Après les Machabées, on lit, écrite en encre noire, verte et violette, la note qui a été reproduite en facsimile dans le recueil d'Ewald et Lœwe : Tandem finitis ueteris instru menti libris quos «ola catholica in canone dininanim recipii scriblurarum. ad euangelia nouumque testamenlum xpo iubantc peruenimus : am^n per quisium monacum sanii emilinni sub era. dgc. script: Marlinus abbas in saiiclo e miliano. 1. Ku lête de la Sapiencc ou trouve les mêmes notes que daus le Codex TofcNinus. LES BIBLES DE LÉON. 17 Le texte des six premières lignes se retrouve dans la bible de la catbé- drale de Léon et dans celle d'IIuesca. Les deux dernières lignes sont d'une autre écriture. Les deux précédentes, ou du moins celle qui commence par les mots : Per Qiiisium, paraissent écrites sur un lavage. Suit une liste d'abbés de San-Millan, ajoutée après coup. La bible de la cathédrale de Léon est écrite d'une écriture assez fine; elle commence avec Ésaie. On y voit, aux feuillets 148 à 155 v°, les canons des Évangiles peints en couleurs vives (le vert dominant), avec les images des évangélisles fort grossièrement figurées. Mais l'ornementation du manuscrit tout entier est remarquable : au verso du premier feuillet, on voit une croix pattée avec les lettres A et Û, peinte en couleurs vives, et semblable à celle qui orne l'Antiphonaire de Léon; si je me souviens bien, on en voit également une semblable dans la Chronique des Rois d'Oviédo, appelée Codex Vigilanus, et conservée à l'Escurial. Cette croix, qu'on appelle la croix d'Oviédo, est à elle seule une marque d'origine. Au folio 2, un abaque, qui doit se lire : Maurus abbati librum Vimara pres- biterfecit\ Au folio 3, une rose des vents fort curieuse, avec la croix pattée ; au verso, des images monstrueuses, au-dessous desquelles est écrit : Jkuannes ppsbs sci per. Folio 91 v° : Explicit Malacia propheta. Obsecro vos qui hec legeritis met Johannis peccatori meniinerilis, etc. Au folio 101, on lit un fragment, écrit d'une main un peu plus récente, de la vie de saint Froilan, évèque de Léon, puis, de la première main : Joannes d[i]ac[o]n[u]s scrp. Après l'Évangile de saint Jean (fol. 201 v°), on voit une longue peinture, plus que primitive, entourée d'une sorte d'entrelacs et comprenant quatre images intitulées : Maria ctim Gabriel — Maria cuM Jhesu — Ubi Jhesus inluminat cecum — Ubl Jhesus loquitur cum muliere Samaritana (en bas : puteum), et en face (fol. 202) une grande figure de toute la page, incroyablement grossière, représentant Maitkeus dans un cercle entouré de quatre rosaces. Autour du cercle est écrit : Joannes diaconus fecit et pinxit. Qui léger it or et pro peccatore si Chris- tum habeas protectore et in omnibus adiutore, etc. Le texte qui suit est une sorte de commentaire sur les Évangiles'; il est interrompu par une image de saint Marc semblable à celle de Matthieu — • la tête de l'évangé- liste repose sur un lion hideux — et par une figure de saint Luc, analogue à celle de saint Marc et entourée des mots : 0 leclor dum legis ora pro scriptore si Christum abeas protectore quando Dominum noster rogabe- ritis. Joannes dans fecit. Ce petit traité est suivi du traité d'Isidore de Séville : Incipit ortum et obituni apostoloriim..., et par des généalogies bibliques. Folio 217 : Explicit féliciter. Deo gracias. Obsecro vos, etc. 1. 3e transcris les 9 premières lettres, que je n'avais pas su lire, d'après une note du xviii^ siècle. 1. Commencement: Apis fabos de omaicjems Jloribus... Ce texte se retrouve dans le ms. Ji. N. 113. HIST. DE LA VULGATE. 18 LES TEXTES PRIMITIFS. Johannes diaconusscripsit. Qiiisquis quis legeril oret pro peccatore si Deum habeat protectorem. Après les Actes, on voit les canons de Priscillien, pré- cédés du premhim sancli Peregrinl episcopi. En tète du sommaire de l'Épitre aux Romains, folio 233 v°, on lit : Obsecro qui hec legilis Vima- rani peccatori meminerilis quando Dominum noslrum J/iesum C/iristum rogaberills. Enfin, au verso du dernier feuillet, dans un encadrement à entrelacs, de tons vert et rouge, on lit, en face d'un abaque effacé, la note suivante, rendue encore plus illisible parla couleur brune avec laquelle on paraît avoir voulu la faire revivre. Je la lis à Taide des anciennes transcrip- tions. Sub Icjpi nomine complètes fuit iste liber suh umbra aule sce marix et SCI niartiià in mona^ terio uocabulo ' aVoa res notum die VIII /t7s era dc(?)cgcl\iii anno féliciter gle, . .- reg-e ^ ordonius vi anno régnante Plus bas, on distingue seulement le mot Félix. Dans une description récente qui est écrite au commencement du vo- lume, on lit que le manuscrit provient du monastère des saints Côme et Damien, dans le val de Torio. Le monastère d'Albarès est en effet, au témoignage de l'bistorien de Léon, Risco, le môme que celui des saints Côme et Damien. Ce couvent était situé sur le Torio, dans la vallée d'Abe- liar, dans la banlieue de Léon. Si la date a été bien lue, le manuscrit est daté de l'an 920, et en effet l'an 6 du règne d'Ordoflo commence en 919. A ce moment, le monastère des saints Côme et Damien venait d'être fondé ; l'évèque Axila, son fondateur, s'y reposait dans la retraite \ Le Codex gothicus Legionensis, connu par les extraits de l'ancienne version qui sont copiés sur ses marges, n'est pas, comme le précédent, conservé à la catbédrale de Léon, mais dans les arcbives de la collégiale de San-Isidro. C'est une bible complète, dont l'ornementation présente un extrême intérêt. Il mérite, aussi bien que le premier manuscrit de Léon, 1. Le P. Tailhan intercale : de. 2. La leçon de Tailhan : im (= B. jN'. g** 172.>0** etc.). — xxii, 28: Qiiam facile le cirem romannm dicis {= B. N. 17200** etc.). E(jo sumnia pecini'a liane cirilafem, etc. — xxv, 21 : iiiterpeltavit me in Ern.solimis ut traderem eiim morli. Inaccnsabilem non pofui (radere einn propfer mandata que liabemus Cessaris. Si quia aitfem accussa' enm .seqnafur Cc.s.saream ubi custoitilar. Qui cum conveni.s.fent cfamarerunt : To'litc cum de vilu (== B. N. 172J0**), non oporirf rirere cum amp/ius. K(jo vero com- pcri, etc. — Rom., iv, 18: Tun'juam sielliv avli et lanquam liarena que e<' ad oram maris non denumerabilur a muUitudîne. — xv, 30 : utso/icifudinem inper- tiamini in orationibus vesiris ad Dominum pro me (cf. ambstr. BûleB. I. G*. Monza I. 1. B. N. 172-13). — I Cor., vu, 35: ut sit frequens orafio restra ad Dominum sine iilla occupai iono. — xi, 2i: ([uod tralidi pro robis. — tl.vi.., h. 2: qui existimabantur esse jnajo'es. — Erii., ii, 5: j)rcca'is et concitpi.icrn'iis, rinijUarit nos in Cliristo, cujus gralia su m us suivi per Jldem favfi, et simul suscitaril LE BOOK OF MULLING. 33 espai;nols que nous rencontrons les analogues des interpolations du (^odex Armachanus. Ce défaut d'unité dans le style de notre manuscrit s'expli([ue très bien quand on y regarde de près. En plusieurs endroits nous recon- naissons des doublets évidents (j'entends parla, puisque nous sommes sur le sol du Royaume-Uni, ce qu'on appelle en Angleterre coîi/îa/e readings, c'est-à-dire deux synonymes accolés) ou des sutures maladroites '. Le Book of Armagh représente la juxtaposition d'au moins deux textes, dont l'un parait avoir été excellent, l'autre procédait de l'ancienne traduc- tion sous sa forme irlandaise et ce texte irlandais, dont notre manuscrit est le seul témoin, semble n'avoir pas été sans relation avec les textes es- pagnols. Nous avons remarqué l'attribution, faite au moine breton Pelage par le Book of Armagk, des préfaces des Épîtres de saint Paul. Nous devons re- lever la persistance de son souvenir dans la mémoire de son peuple. Le Livre d' Armagh n'est pas le seul document qui attribue à Pelage la préface des Épîtres de saint Paul. A la suite d'une petite bible du Xiii^ siècle, qui occupe le numéro 73 à la bibliothèque de Berne, on lit, copiés d'une écri- ture contemporaine, les arguments qui manquent dans le manuscrit. La préface Primum qusevitur (fol. 473 v^) est précédée des mots : hicipil prologus Pelagii in omnes epystolas sancli Pauli apostoll. Ainsi l'adver- saire de saint Augustin est mis, pour ainsi dire, en pendant à l'hérétique espagnol Priscillien, mais ce n'est pas, sans doute, qu'il y ait aucun droit. La préface en question, en effet, commence par les mêmes mots à peu près que le commentaire, qu'on attribue à Pelage, sur les Épîtres de saint Paul % mais c'est là tout ce que les deux ouvrages ont de commun. Le Book of Mullingest, comme le Livre d'Armagh, conservé à Trinihj Collège de Dublin. La paléographie en est asssez rapprochée de celle du Book of Armagh. Au dernier feuillet de l'Évangile de saint Jean, on lit la signature : \Nom\en autem scriptoris Mulling dicitur. Finiiint quatuor simulque feclt sedere . — Col., m, 8 : turpilorjuiiwi de ore non procédât cum acfi- bus. — I. TiM., II, 6: temporibus suis datum est. — II. Tim., iv. 5; Tu v,vo sobrius esto, in omnibus labora... jani enim ego immolor (cf. anibstr. Aaibi*. E. 2G inf.]. — I Pierre, iv, 14 : quonicun glorix Del splritus in vobis requiescit, ab aliis blasfematus, ab vobis aulein liononficatus (cf. toi. complu harl. B. N. G**. 321*. 342* et une version provençale, B. N. fr. 2125). — II Pierre, i, 14 : signifi- cavit mihi per revelationem {= Théod. deni. B. N. 321*). — Apoc, i, 11 : sep te m. ecclesiis , dicit Dominus qui est et qui erat et venit omnipotens , EJJesuin eî Smyrnam. — xi, 19: tonitrua et fulgora et voces (cf. h). — xiv, 7 : mare et omnia quse in eis sunt et fontes aquarurn (= B. N. 254 et textes du xiii^ siècle). — XV, 6, vestiti lintiamine mundo candido (cf. h). 1. AcT., XVI, 1 : Et cum circumiisset lias naliones Pervenit (sic) autem in Der- ben. — XVIII, 21 : vafefaciens dixit : Oportet me diem sollemnem qui supervenit facere Hierusatem, dicens : Iterum revertar ad vos. — xxvii, 18: Permanente autem valde (en marge : vel valide) autem nobis tempestate jactatis. — I PiEiuir;, IV, 12: Carissimi, nolite mirari in fervore qui ad temptationem vobis est noiile pavere. — Apoc, xxii, 19 : de libro vitœ et de ligno vitse. 2. S. Hieronymi opéra, éd. Vallarsi, t. XI. HIST. DE LA VULG.VTE. 34 LES TKXTES PRIMITIFS. evangelia. C'en est assez pour qu'on ait cru pouvoir attribuer notre ma- nuscrit à un saint local irlandais qui fut évèque de Ferns à la fin du vil® siècle, à saint Moling, (d'un des quatre prophètes de l'Irlande ». Nous venons de voir qu'il est de deux siècles plus récent. Le volume n'a jamais été relié (les anciens Irlandais ne paraissent pas avoir connu l'art de la reliure) ; il est conservé dans un coffret en cuivre, qui laisse entrevoir, sous un énorme cabochon, une inscription du xiv" siècle. Les feuillets étant détachés, il a été quelque peu difficile de reconstituer les cahiers. Quant au texte, c'est un texte irlandais s'il en fut, un texte mêlé qui con- tient les leçons les plus curieuses et dont beaucoup rappellent le Codex Usserianus; d'autres sont d'accord avec le texte courant des Iles Britan- niques'. Mais ce qu'il a de tout particulier, ce sont certaines leçons étranges et absolument uniques. Ainsi, Luc, x, 42, nous trouvons, dans les paroles de Jésus à Marthe de Béthanie, une leçon que nous connais- sons bien en grec, mais qui est tout à fait inconnue en latin : Paucis vero opiis est vel etiam uno *. On a pu croire à une retouche sur le grec, et sur un bon texte grec. Mais que le lecteur veuille bien étudier de près les témoignages en faveur de notre leçon. Les excellents manuscrits qui l'ont admise ne sont pas au-dessus du soupçon, car il s'y est glissé plus d'une leçon latinisante, et parmi les rares témoins de cette variante, qui paraît bien n'être qu'un doublet, on trouve le chef de file des textes latins, le texte de la marge de la version syrienne qu'on appelle philoxénienne. Pas plus ici qu'en aucun autre cas, on ne peut dire que les Irlandais aient corrigé leur texte d'après le grec. 2. Ganterbury et Lindisfarne. Passons en Grande-Bretagne et reprenons, avec l'arrivée de saint Augus- tin, l'histoire des conquêtes de la Vulgate sur l'ancien texte latin. Lorsqu'on 596 saint Augustin aborda dans l'île de Thanet, apportant la 1. Choix des leçons de la première main. M.vttii., vi, 12: remitfe... remittemus. — il)., 13: et ne pal taris nos indiici in temptaiionem. — x, 12, la 2" main exponctue : dicenles, pax huic domui. — xiii, ô5 : yonne liic est fil ius fabri Joseph . — XIV, 35 : adoracerunt eum et . — xxiii, 25 : plenisimt. — xxv, 1-4 : peregre exp. — ià., 30: inulilem servum nequam ciecite foras. — xxvi, 9: prelio multo. — iù., 26: accipite et mandmale. — ib., 70 : neque intellego. — xxvii, 58: corpus Jhesu. El cum uccepisset Joseph corpus Jhesu. — Marc, yi, 3: yoiine isle est fabri JiUus et Mariœ. — xii, 40: elpupellorum. — ib., 42: vcra duo minuta. — Lie, x, 21 : sic fuit placitum ante te. Et conrersus ad discipufos di.vit. — xiii, 27: omues operamini. — xiv, 23: et compelle introire quoscumque inreneris. — xv, 21: fac me sicul vnmn de merciiiariis tuis. — ib., 31 : mccum fuisti et es. — Jean, V, i: AïKjelus aulcm Domini secundum lempus lerabalur iu nalatoria et move- balur aqua. Et quicuinque prior disceudisset in nalatoria posl molationcm aqux sanus ficbat a langore quocuinque tenebatur. Voyez aussi, plus loin, lo tableau dos interpolations irlandaises. 2. 'OXiywv ôe èiTi ypsia f) §vo; : B. CM., l. 33. Hier. syrr"'K. CANTERBURY ET LINDISFARNE. 35 liturgie romaine, la Pàque et la tonsure romaines, le christianisme autoch- thone avait presque entièrement disparu des pays occupés par les Anglo Saxons. Les rapprochements que l'on tenta d'établir entre les mission- naires romains et l'ancienne Église du Pays de Galles échouèrent : on devrait donc croire que l'Église missionnaire anglo-saxonne resta pure de tout mélange avec les anciennes traditions du pays. S'il faut en juger d'après nos manuscrits, il n'en a nullement été ainsi. 11 s'est conservé plusieurs manuscrits de la Bible, des plus anciens et des plus beaux, qui portent le nom de saint Augustin ou du pape saint Grégoire. Examinons- les par le détail. Nous écarterons d'abord la célèbre Biblia Gregoriana (Musée Bri- tannique, I. E. VI), qui est, en réalité, un manuscrit des quatre Évan- giles. Ce superbe manuscrit, chef-d'œuvre de la calligraphie et de l'art saxons, n'est certainement pas plus ancien que le viii® siècle. On suppose qu'il a fait partie d'une bible complète, car il s'est conservé une numéro- tation des cahiers, datant il est vrai du xiii® siècle seulement, dans laquelle le folio 12 porte la cote du cahier lxxx. Le texte est une Vulgate mêlée de quelques leçons de caractère irlandais*. Les Évangiles qui portent le numéro 286 à Corpus Christi Collège, à Cambridge, proviennent du couvent de Saint-Augustin, à Canterbury. Le plus célèbre des a maîtres » de Corpus, Matthieu Parker, fut élevé par Elisabeth au siège primatial d'Angleterre : c'est par lui que Canterbury fut privé, au profit de Cambridge, de plusieurs de ses plus beaux joyaux. Notre volume est un superbe manuscrit, écrit stichométriquement, ou per cola et commata, d'une belle écriture onciale qui paraît du vii^ siècle. En tète de l'Évangile de saint Luc, on admire une histoire de l'Évangile, en douze tableaux avec inscriptions, et une figure de saint Luc véritablement grandiose et qui est directement inspirée par l'art romain le plus pur. Néanmoins le manuscrit ne vient très probablement pas de Rome. Son texte est un texte un peu mêlé, exempt des grandes interpolations irlan- daises et qui paraît admettre certaines leçons espagnoles remarquables, mais qui, dans le détail, semble tenir par bien des points aux textes irlan- dais et anglo-saxons*. Le manuscrit Bodley 857, connu sous le nom « d'Évangiles de saint Augustin», ressemble au précédent comme un frère. La figure de saint Luc est presque identique à celle du manuscrit de Corpus; l'écriture est très analogue; les Évangiles sont écrits de même per cola et commata. Le manuscrit n'est pourtant copié, quant à son texte, ni sur le manuscrit de Corpus ni sur son modèle, mais il contient plusieurs leçons qui paraissent 1. Matth., V, 5: lufjunt. — vi, IG: demoUuntur. — x, 29 : sine patris vestri voliuitate. — XIII, 55: Nonne hic est faO ri fi Uns. — xxvi, 9: prœtio multo. 2. Je renvoie pour les preuves à Tédition de M. Wordswortli et je me borne à citer Matth., i, 17*: Omnes itaque gène ratio nés... sunt XLII et Luc, xi, 2* : Fiat vo- luntas tua sicut in cselo et in terra. 36 LES TEXTES PRIMITIFS. irlandaises ', et il est certainement parent du manuscrit de Corpus, auquel le rattache plus d'une particularité. Ainsi, Matth. xxii, 19, l'un et l'autre ont, pour nomisma, la singulière leçon novissima. Le texte de ces deux manuscrits paraît être à la base du développement du texte anglo-saxon. Après ce qui vient d'être dit, nous comprendrons qui si nos manuscrits portent le nom de saint Augustin, c'est qu'ils proviennent de l'abbaye qui est consacrée au souvenir du grand missionnaire. Il n'en va pas autrement du Psautier « romain » qu'on appelle le Psautier de saint Augustin \ Il ne paraît pas plus ancien que le ix^ siècle. Les textes qui se réclament du nom de saint Augustin sont de beaux textes et des textes très anciens, mais ce sont déjà des textes saxons, ce ne sont plus de purs textes romains. Ainsi, dès le moment où la Vulgate apparaît dans le Kent, elle s'y mon- tre mêlée d'un élément local et imprégnée de la saveur du terroir. Il n'y a guère de conquête religieuse sans une certaine assimilation du vainqueur avec le vaincu. L'Angleterre a été le champ de bataille de l'influence romaine et de la tradition irlandaise, et la victoire du siège de Canterbury n'a pas été sans bien des revers. Les Écossais ont, au vu® siècle, colonisé les pays du nord de l'Humber, et les moines d'Jona occupaient l'île sainte de Lindisfarne alors que déjà le sud de l'Irlande négociait avec Rome. Le mélange des traditions religieuses est resté longtemps la loi des provinces du nord de l'Angleterre et plus encore des pays celtiques. lona môme fut divisé pen- dant une partie du viii^ siècle. Il est donc tout naturel qu'une partie des meilleurs manuscrits du type irlandais proviennent de Mercie ou de Nor- thumbrie, et ces manuscrits sont des textes mêlés, c'est-à-dire des Yul- gates remplies d'interpolations irlandaises. Le mélange des textes, tel est le trait dominant de l'histoire de la Bible dans les Iles Britanniques, de même que le mélange des rites a été le caractère de la lente conquête des Iles Britanniques par les missionnaires romains. Où la raideur d'Augustin avait échoué, la victoire devait appartenir à l'habileté du moine de Tarse qui fut archevêque de Canterbury, de Théo- dore (668-G90), et à la persévérance de l'évêque d'York, Wilfrid (607-709). C'est à ces hommes remarquables, où plutôt aux collaborateurs dévoués dont ils étaient entourés, qu'il était réservé d'introduire en Angleterre la Vulgate avec les traditions romaines. On a cru récemment avoir retrouvé un manuscrit copié par ordre de Wilfrid et offert par lui au monastère de Ripon\ Il s'agit des Evan- 1. Je citerai seulement deux passages de ce ms. Matth., x\, 15* : quod rolofaccrc de rem mcam. — ib., 28: Voa auleni quœrids de modico crescere et de maxinio minui. Cum aidem introerUiSy etc. 2. Ms. Cotton. Vesp. A. 1. 3. Voyez la Vie de Wilfrid, par Eadde, ch. xvi (Mabillon, .1.1. SS. 0. S. B., s. IV, I, p. 552). LE CODEX AMIATINUS. 37 giles, écrits en lettres d'or sur pourpre, de la collection Ilamilton*. L'hy- pothèse de M. Wattenbach ne sera soutenue par personne qui ait vu le manuscrit de près, et M. Quaritch, qui a été quelque temps le possesseur de ce précieux document, a pris les devants sur la critique en l'attribuant aux premières années du règne de Charlemagne, donnant ainsi un bel exemple d'honnêteté scientifique et de désintéressement. C'est d'une bien autre découverte qu'il nous faut parler. Nous pourrons le faire briève- ment, car elle est du domaine public. Des fondations du siège d'York dans le Northumberland, aucune n'exerça une plus puissante influence que les deux abbayes sœurs de Wearmouth et de Jarrow. Le siège de Rome les dirigeait sans intermédiaire. Bède, qui avait été élevé à Jarrow, a consacré un livre tout entier aux voyages des abbés des deux monastères unis au tombeau des Apôtres. Parmi les tré- sors que Benoît Biscop et Ceolfrid rapportent à chaque fois de Rome, la Bible occupe toujours le premier rang. Cette Bible est la Vulgate, et néan- moins Ceolfrid avait également rapporté de Rome un exemplaire complet de l'ancienne traduction. Aussitôt après les premiers voyages des abbés de Jarrow et de Wearmouth à Rome, nous trouvons dans le Northumberland tout un groupe de manuscrits qui tiennent ensemble par beaucoup de caractères. L'un d'entre eux est le meilleur et le plus célèbre des manus- crits de la Bible latine, le Codex Amiatinus, aujourd'hui conservé, chacun le sait, à Florence. C'est au commandeur de Rossi qu'est dû ce que M. Delisle a pu appeler «une découverte paléographique de premier ordre 5>. Depuis cent ans, la science s'obstinait, malgré les avertissements de quelques critiques qui n'étaient pas écoutés, à placer le Codex Amiatinus en l'an 541 environ et à l'attribuer à un certain Servandus, qui a laissé des traces de son pas- sage au Mont-Cassin en cette année. Par une véritable divination, M. de Rossi a lu le nom de Ceolfrid sous le grattage de l'inscription effacée, et quelques mois après, à la grande confusion de tous ceux qui étudient la Vulgate et l'Histoire d'Angleterre, M. Hort nous montrait, dans un texte qui a été imprimé deux fois et qui est dans toutes les mains, dans la Vie anonyme de Ceolfrid, la dédicace du Codex Amiatinus : Corpus ad eximii merito venerabile Pétri, Quem caput ecclesioe dedicat alta fides, Ceolfridus, ÀDglorum extremis de fmibus abbas, Devoti affectus pignora mitto mei.... Ne dites pas qu'il importe peu à l'histoire de la Vulgate, et que le Codex Amiatinus, rapporté à Rome en 716 par les serviteurs de Ceolfrid, n'était que la copie d'un autre manuscrit qu'il avait lui-même apporté de Rome : double voyage d'un texte qui retourne à son lieu d'origine. Le Codex 1. Hamilton251, actaellement k M. Th. Irwin, d'Oswego. 38 LES TEXTES PRIMITIFS. Amiatinus ne peut pas être identique au manuscrit romain sur lequel il a été copié. Certains de ses sommaires, ceux des Actes et des Épîtres catho- liques ainsi que ceux du prophète Sophonie, ne se retrouvent dans aucun autre manuscrit ; d'autres, ceux des Evangiles, ne se rencontrent que dans les manuscrits northumbriens ou dans des copies postérieures et où se trahit l'inlluence des textes de la province d'York. Quant au texte lui- même, celui qui douterait de son caractère anglais n'a qu'à étudier les variantes que M. Wordsworth a réunies dans son édition des Évangiles; il y verra que le Codex Amiatinus se plaît en la compagnie des manuscrits anglo-saxons et particulièrement des fragments d'Utrecht et du Booh of Lindisfarne \ Nous avons déjà constaté, et nous verrons par de nouveaux exemples que les copistes saxons ne savaient pas copier un texte étran- ger sans lui donner, pour ainsi dire, la couleur locale des textes de leur pays. Au reste le Codex Amiatinus n'est pas dans toutes ses parties une Vulgate pure; certains livres, tels que les deux Sapiences, sont beau- coup plus correctement conservés dans les manuscrits espagnols ou dans d'autres encore *, la prière de Salomon s'y est glissée tout entière d'après une version ancienne, et certaines leçons très pures se doivent chercher ailleurs ^ Voici maintenant deux frères, et peut-être deux frères jumeaux du Codex Amiatinus, deux manuscrits probablement copiés à peu près en même temps que lui à Jarrow ou à Wearmouth. A la suite du célèbre Psautier d'Utrecht, autrefois dérobé à la Biblio- thèque Cottonienne, on trouve douze feuillets en onciale, qui ont été repro- duits par la photographie avec le Psautier lui-même. Les sommaires, la division des chapitres, le détaildu texte, l'écriture rapprochent ce fragment du Codex Amiatinus^ et des particularités significatives, telles que la ma- nière dont sont écrites les concordances de la marge, confirment cette impression. A côté du fragment d'Utrecht, il faut citer les neuf feuillets de saint Luc qui sont reliés à la suite du manuscrit A. II. 17 de Durham. L'écriture, qui est une assez grosse onciale, ressemble étonnamment à celle du fragment d'Utrecht, et le texte paraît, sauf l'orthographe person- nelle du scribe, à peu près identique à celui du Codex Amiatinus. Or nous pouvons remonter très près de l'origine de notre fragment. On y lit, à la marge du folio 106, le nom cVAldred god biscop. Ealdred fut évêque 1. Voyez en particulier, dans fédition de M. ^Vords^vo^(h, Matth., ii, 13 et 22; m, 4; IV, 25; V, û et 24 ; vu, 22; ix, 2 ; x, 12 et 2G ; xiv, 30; xv, 17; xviii, 9; xix, 5; XX, 17; XXV, 41 et xxvii, 40. 2. II faut mentionner ici la ressemblance toute particulière qui unit le Coder Atn/a- tinus à un important ms. saxon des livres sapientiaux, le ms. Egerton lOlG, du ix° siècle: je parle des ff. 1-1 G et 32-48 de ce ms. 3. Je pourrais citer, dans la Genèse, Jpsa conteret (m, Ij), et, dans les Évangiles, Jean, v, 4. Les seuls mss. qui omettent ce verset sont, avec les textes « ilaliens « antérieurs k saint Jérôme, les mss. satKj. hcirl* . ann. dunn. CCCG \{)1 et Wurzbourg 67. LINDISFARNE ET NAPLES. 30 de Chester-le-Street de 957 à 958, et Chester-le-Slreel avait recueilli l'hé- ritage du siège de Liiulisfarne, plus tard transféré à Durham. Le fragment de Durham provient donc, selon toute apparence, soit de Lindisfarne, soit des abbayes voisines de Jarrow ou de Wearmouth. Je pourrais encore, sur l'autorité de M. Wordsvvorth, rapprocher du Codex Amiatinus deux manuscrits northumbriens, dont le texte est prescjue semblable à celui du manuscrit de Ceolfrid. L'un est le Stonyhurst S. John, qu'on prétend avoir été conservé, à Durham, dans la châsse de saint Cuthbert (f 687), l'autre est le manuscrit de maîiu Bedae, conservé à la bibliothèque du chapitre de Durham (A. II. 16). Semblable au manuscrit de Lindisfarne pour tout le reste, le texte de ce manuscrit est, pour saint Jean, presque identique à celui du Codex Amiatinus. Mais j'en ai assez dit pour mettre le Codex Amiatinus à sa place au milieu même du Northumberland. Je passe au dernier et au plus beau des manuscrits de la famille northum- brienne, au chef-d'œuvre de la calligraphie hiberno-saxonne, au Book of Lindisfarne, ornement de la Bibliothèque Cottonienne et, aujourd'hui, du Musée britannique. Il y porte la cote Nero D. IV. Le Book of Lindisfarne est signé d'Eadfrilh, qui occupa le siège de l'île sainte de 698 à 721. C'est un monument de la victoire des Saxons sur les Scots. Mais les moines de Lindisfarne, en abjurant la Pàque écossaise, n'avaient pas renoncé à leur art national, et ils ont offert à Dieu et à saint Cuthbert un chef-d'œuvre comme seuls les Irlandais ou leurs disciples pouvaient l'exécuter. Ces artistes avaient pourtant des noms saxons; l'un d'eux, Œthilvald, fut évêque de Lindisfarne de 721 à 740. Je ne dis point la splendeur de ces ornements formés d'entrelacs disposés en croix et des monogrammes qui sont en tète de chaque Evangile. Quant au texte, je l'ai déjà placé non loin du Codex Amialinus. Mais voici qu'une découverte toute récente est venue rapprocher encore le texte northumbrien de l'Italie. Elle est due à un religieux bénédictin de Maredsous, en Belgique, Dom G. Morin. Chose étrange, ce n'est pas le nom de Rome qui a été prononcé à cette occasion, c'est celui de la ville de Naples'. En tête de chacun des F>angiles, dans le Book of Lindisfarne, aussi bien que dans un autre manuscrit anglo-saxon qui paraît du ix'' siècle (M. Br. I. B. VII) et qui porte, au folio 15 v% la signature: /Elhetstan cyng, on trouve l'énumération d'un certain nombre de fêtes ou de céré- monies pendant lesquelles, assurément, on lisait des leçons de cet Évan- gile. Ce texte liturgique n'est autre chose que le calendrier de l'église à laquelle appartenait le manuscrit primitif, celui sur lequel le Book of Lin- disfarne a été copié. Or, parmi le très petit nombre de fêtes des saints, nous trouvons la fête de saint Janvier, précédée du jeûne de la veille, et - \. La Liturgie de Naples au temps de S. Grégoire. Revue bénédictine, t. VIII, 1891, p. 481. 40 LES TEXTES PRIMITIFS. îa fête de saint Vit; nous voyons la dédicace d'une église : In dedicatione basiUcse Stephani. Or chacun sait que saint Janvier est le grand saint local de Naples ; saint Vit y fut honoré avant d'être transporté à Saint-Denis et de là à Prague, et la cathédrale de Naples s'appelait basilica Stephani ou la Stephania, en l'honneur de son deuxième fondateur, l'évêque Etienne I", vivant après l'an 500. Nous avons du reste un autre calendrier ancien du diocèse de Naples, et il concorde de tous points avec notre texte liturgi- que. Celui-ci est donc bien napolitain. Mais quelle relation y a-t-il entre l'église de Naples et la Northumbrie? La réponse est facile à donner. Nous laissons la parole à Dom Morin : « En 668, le Grec Théodore et l'Africain Adrien furent envoyés en An- gleterre avec l'Anglo-Saxon Benoît Biscop, afin de travailler de concert à l'organisation définitive de la chrétienté dans ce pays. Or cet Adrien était abbé d'un monastère près de Naples, appelé par Bède tnonasterium iMsi- daniim. Mazzochi a identifié ce lieu avec la petite île de Nisita, entre Naples et Pouzzoles, la Nesis des anciens, mentionnée par le Liber ponti- ficalis parmi les donations faites par Constantin à l'Église de Naples. « Il y eut effectivement dans cette île un monastère qui a laissé çà et là quelques traces dans l'histoire, du vu® au xiii° siècle. (( Mais ce n'est pas tout. Un des premiers soins du vieil archevêque Théodore, après son installation à Canterbury, fut de parcourir l'une après l'autre les diverses provinces de l'île confiée à ses soins, accompagné et secondé en tout par l'abbé Adrien •. Ils arrivèrent ainsi jusqu'à la métro- pole celtique de Lindisfarne, dont le prélat voulut consacrer lui-même la cathédrale en bois, bâtie par l'évêque Aïdan. Si Théodore avait bien ap- porté avec lui un Homère qu'il lisait sans cesse, on n'aura pas de peine à admettre qu'Adrien de son côté s'était muni des livres liturgiques qu'il estimait devoir être utiles aux églises et communautés monastiques de l'Angleterre. Parmi ce bagage littéraire il a pu se trouver quelques ma- nuscrits des Évangiles provenant de Naples. » Si notre calendrier est de Naples, comme on ne saurait en douter, le texte des Évangiles qu'il accompagne est-il nécessairement aussi napoli- tain ? Oui sans doute, car on ne peut guère admettre que l'on ait interpolé ainsi un manuscrit en quatre endroits différents, et les notes liturgiques qui sont sur les marges sont d'accord avec le calendrier. Cela ne veut pas dire qu'entre Naples et Lindisfarne notre texte n'ait pu éprouver plus d'une altération. On en jugera par les profondes différences qui séparent le Book of Lind infâme du manuscrit d'.Ethelstan, qui paraît pourtant copié sur lui. On se souvient que, dans le Codex Amialinus, les Evangiles sont en dehors des traditions ordinaires et forment groupe, à tous égards, avec les manuscrits northumbriens. 11 est donc diflicilede ne pas admettre que 1. Bède, llisl . ceci., IV, 2: Moxque pcnujrala htsiifa loin... per oniniu coini- (anle et coopérante J/adrmito dis.scinhiaOal . LE BOOK OF KELLS. 41 Ceolfrid a eu le manuscrit du moine Adrien sous les yeux. La chose pa- raîtra beaucoup plus naturelle quand on considérera qu'il a eu également devant lui un des manuscrits de Cassiodore. Vivarium, le couvent de Cas- siodore, était en Calabre. C'est donc du sud de l'Italie que sont venus plusieurs des textes les plus importants de l'Angleterre. Ce résultat ne manque pas d'intérêt. 3. Textes mêlés. 11 nous reste à examiner les textes mêlés, mais tel est le nombre des manuscrits qui les contiennent, que nous ne pouvons, sans ennui pour le lecteur, en étudier qu'un petit nombre. Nous examinerons de préférence les manuscrits de Dublin, pour nous éloigner le moins possible des ori- gines du texte irlandais. Le Book of Durrow ou Codex Durmachensis ' est sans doute le plus ancien des manuscrits de cette famille. Il ne faut pourtant pas en croire la légende et il serait imprudent de l'attribuer à saint Columba (f 597), sur la foi d'une note ancienne. Le manuscrit est, à n'en pas douter, sen- siblement plus récent; peut-être est-il d'assez peu antérieur au Book of Kells, qui va suivre. Durrow ou Dearmag est la célèbre abbaye fondée par saint Columba et située dans King's Countij. Le texte de ce manuscrit est une Vulgate avec quelques interpolations irlandaises. Kells ou Kenanna est la célèbre abbaye du comté de Meath où l'abbé d'Iona transporta, en 802, les reliques de saint Columba, lorsque son couvent eut été incendié par les Normands. Le Codex Kenanensis - est au moins l'égal en beauté du Lhilisfarnensis, dont il se rapproche infiniment partons les détails de son ornementation dont la richesse est tout irlandaise ; il paraît pouvoir être également daté des premières années du viii® siècle. Il est fort possible qu'il ait été apporté d'Iona. Le fond du texte est la Vulgate, mais elle est mêlée d'un grand nombre de leçons de type européen et de beau- coup de leçons irlandaises. Ce que ce texte a de plus curieux, c'est qu'il nous laisse voir le procédé par lequel il a été compilé. Il est rempli de doublets, ou, pour parler à l'anglaise, de conflate readings. J'en donnerai quelques exemples. Matth., vi, 16, la Vulgate écrit : exterminant enim faciès suas; presque tous les manuscrits irlandais lisent : demotiuntur ; on lit dans le manuscrit de Kells : demuliuntur exterminant. Dans le fameux passage, Matth., xxi, 31, où certains manuscrits ont la leçon: dicant primus et d'autres les mots : dicunt novissimus ou dicunt ei novissimus, le Codex Kenanensis écrit : dicunt primas ei novissimus. Le scribe trahit son pro- cédé psr la note qui s'est glissée dans le texte au chapitre xxiii^ de saint 1. Dublin, Triaitif Collège, A. 4. 5. 2. Dubliu, Triiiitij Collège. A. 1. 0. 42 LES TEXTES PRIMITIFS. Luc, verset 15, où on lit : Jn alio sic : Uemisi eum ad vos. Nam remisi vos ad illiim. On voit que la glose a été mise avant le texte. Il ne faut cependant pas croire que toutes ces leçons doubles soient propres au Codex Kenanensis. Ce n'est pas seulement le manuscrit de Kells où l'on rencontre des répétitions et des traductions doubles, ce sont en général les textes mêlés, et si j'ai insisté sur les doublets du Book of Kells, c'est que j'y trouverai tout à l'heure l'occasion d'un rapprochement intéressant avec l'un des manuscrits français les plus importants. Le deuxième manuscrit d'Ussher ' est, comme les précédents, un texte mélangé, mais beaucoup plus rapproché de l'ancienne version, et où l'on rencontre un grand nombre de leçons purement irlandaises. Une de ses leçons (Matth., xxi, 29-31) ne se retrouve que dans le manuscrit de Rushvvorth et dans les manuscrits espagnols', et a conservé un texte très remarquable, qui est celui du manuscrit grec du Vatican (B). L'écriture ne paraît pas beaucoup plus ancienne que le x® siècle. Ce manuscrit n'est pas le premier et ne sera pas le dernier manuscrit irlandais qui nous amè- nera à tourner nos regards vers l'Espagne. Le Stowe S. John faisait autrefois partie de la collection d'Ashbuni- ham-Place; acquis par le gouvernement britannique, il a été déposé par son ordre dans la bibliothèque de Royal Irish Academy. L'Évangile selon saint Jean, qui occupe les feuillets 1-11 du volume, n'a rien de commun avec le célèbre Missel Stowe, auquel il est accolé. Il appartenait à une église du Munster, peut-être à celle de Lothra, au comté de Tipperary. C'est un texte irlandais assez remarquable, mais qui n'est pas très ancien. Ce qu'il a à nos yeux de plus intéressant, c'est la note qui suit l'Evangile, au folio 11 : Rogo quicumque hune librum legeris ut raemineris mei peccatoris scriptoris i[d est]' (ici un mot en écriture ogamique qui doit se hre sonid ou dinos^) pe- regrinus. Amen. Sanus sit qui scripsit et oui scriptam est. Amen. Que signifie le nom de Sonid et quel rapport a-t-il avec le mot ou le nom de peregrinus ? Sonid est sans doute le nom du copiste. M. Wh. Stokes, et après lui le Rév. Mac-Carthy, ont pensé que ce nom était la traduction de sanus. M. d'Arbois de Jubainville, au contraire, veut bien m'assurer que ce nom ne peut signifier que « celui qui possède à fond l'art de tuer les gens ». Le professeur J. Rhys, d'Oxford, consulté également 1. Dublin, TrinUy Collège, A. 4. 6. 2. JJicvnt novissimuSj après rinterversion des versets 29 et SI** (= loi** . ce m. ose. ley^**). 3. Cette tournure paraît irlandaise. Comparez la note du commencement du xi" siècle insérée diins le Jlookof Arnuujii (Hogan, p. 53i) : Jùjo scr/psi kl est Cafrus Prrrnnis. A. Sur récriture ogamique, voyez en particulier dWrbois de .lul)ainville, Complcs rendus Av. Jnscr.,i. IX, 1881, p. 20, et Th. Berger, Histoire de Ivcitnre dans ranliquUv, 1891, p. 341. MANUSCRITS IRLANDAIS. 43 par moi, traduit exactement de même Sonid par 'Eu[jLà-/T]ç. En aucune ma- nière, Sonid ne peut signifier peregnmis. Il est donc probable que nous avons ici deux noms juxtaposés. Or Peregriniis n'est pas pour nous un étranger. Les termes presque identiques de la note où se lit son nom et des notes analogues qui se lisent dans les manuscrits espagnols nous donnent l'assurance qu'il n'est autre que l'éditeur de la Bible espagnole, dont un manuscrit irlandais vient de nous rappeler une fois de plus le souvenir. Notre objet n'est pas l'histoire des manuscrits irlandais, mais du texte irlandais. C'est pourquoi je ne m'arrêterai pas aux nombreux manuscrits irlandais ou anglo-saxons qui pourraient encore prétendre à retenir notre attention. Ils ont été presque tous parfaitement décrits dans les grands recueils paléographiques anglais, et ils ont été classés, quant à leur texte, d'une manière définitive, dans le bel article de l'évêque Westcott. En voici la simple énumération : MANUSCRITS DES ÉVANGILES, Durham, A. II. 16. Commencement du viii^ siècle, de Ghester-le-Street. Université de Cambridge, LL. 1. 10. Passions des Évangiles, viii® siècle, pa- raissant venir de Lindisfarne. Même bibliothèque, KK. 1. 24. Fragment saxon, vm® siècle*. Cambridge, Corpus Christi Collège 197. Fragment saxon, vin® siècle. Bibliothèque Cottonienne, Otho C. V. Débris d'un manuscrit saxon, vin® siècle. Oxford, Bodléienne, Rawlinson 167. Saxon, vin® siècle. Bodléienne, 3964. Manuscrit de Rushworth, copié par Mac-Regol, qui parait être un abbé de Birr {Queen's County, Irlande), vivant vers 820. Glose mercienne et northumbrienne. Cathédrale de Lichfield. Book of S. Chad ou Codex S. Ceaddœ, provenant de Landalf au Pays de Galles. viii®-ix® siècle. Cathédrale de Hereford. Breton, vniMx® siècle. Université de Cambridge II. 6. 32. Book of Deer, écossais, viiiMx® siècle. Stockholm. Codex aureus Holmiensis, provenant de Ganterbury, viii® siècle. Superbe manuscrit écrit en or sur pourpre. M. Br. I. B. VII. Manuscrit d'Jlthelstan, saxon, première moitié du ix® siècle. Dublin, Trinity Collège A. 4. 23. Book of Oimma, irlandais, ix® siècle. M. Br. add. 9381. Manuscrit de l'église S.-Petroc's à Bodmin, Gornouailles, commencement du x® siècle. Lambeth. Manuscrit copié par Maeielbrithus Mac-Durnain, avant 926. Irlandais. M. Br. I. D. III. De Rocliester, x® siècle. Oxford, Corpus 122. xi® siècle. Irlandais. 1 . Je noterai, par exception, quelques leçons de ce ms. : Luc, ii, 7 : et posuit (barré) et recUiiavit eum (doublet). — 10., 33: Et ipse Joseph pater ejus et mater ejus. — Jean, i, 42: Tu es Simon Johannis f rater Andrese (doublet; CCC: S. fr. Andréas). Le verset Jean, v, 4 est accompagné de la note, confondue avec le texte: Hoc in grecis exemplaribus non habetiir. 44 LES TEXTES PRIMITIFS. M. Br. Harl. 1802. Copié en 1138, à Armagh; par Maelbrigte Hua Maelvanaig. Ib., Harl. 1023. Irlandais, xiii*' siècle. MANUSCRIT DES ACTES. Bodléiennes Selden 30. Saxon, paraissant au plus tôt du viii® siècle. ÉPÎTRES DE SAINT PAUL. Bodléienne, Laud 108. Saxon, paraissant du ix^ siècle. Cambridge, Trinity B. 10. 5. Saxon, ix® siècle. Je ne mentionne qu'en passant les Psautiers, parmi lesquels il faudrait citer le Psautier Catach ', le Psautier de Ricemarch % le Psautier Vitel- lius F. XI (ix^-x^ siècle), et le Psautier d'Utrecht. J'ai déjà parlé du Psau- tier dit de saint Augustin et du manuscrit des deux Sapiences, Egerton 1046. Quant aux nombreux manuscrits irlandais qui sont sur le continent, ils seront étudiés plus tard. Il nous suffît en ce moment des manuscrits in- sulaires. Pour terminer ce chapitre, il ne sera pas inutile de donner dans une note, à l'exemple de M. Westcott, les principales interpolations pro- pres aux textes mêlés irlandais des Évangiles '. 1 . Gilbert, pi. m, etc. 2. Westwood, Pal. sacra, pi. xx. 3. PRINCIPALES INTERPOLATIONS IRLANDAISES. Matth., VIII, 24: Erat autem [enim: ken. lich. S. Gall. 51) illis ventus contra- rias {coiitr. V. : her.; v. c. illis: ken.): arm. midi. ken. lich. ru.sh. CCC. her. S. Petroc's. S. Gall 51 min. gat. g^ Angers 20. B. N. 16275** (tiré de saint Marc). X, 29: Sine patris veslri voluntate qui est in ce lis : arm. CCC. lich. holni. Harl. 1802 et her** [q. i. c. e); s. v. patris v. q. i. c. e.: Berne 671; sine pâtre V. q. i. c. e. : ken.; s. patres vestru q. e. i. c. : S. Gall 51*; s. v. patris v.:fab*. Avg. 211. Gannat*; s. v. pâtre vestro: mm. (tiré d'une ancienne version). XIV, 35: venerunt et adoraveru'nt eum: ken. CCC. S. Gall 51. ept.**; ado>'a- verunt emn et: mull. rush, her.; adorabant : gat** . S. Petroc"'s (tiré d'une ancienne version). XXIV, 31 : Cum [mull.: c. hec) cœperint autem fieri: r r- mull. CCC. i. e. vi. XXVII, 49: Alius autem accepta lancea pupungit [gat** : popungit et aperuit) latvs ejus et exitt aqua et sanguis {gat** : s. et a.): arm. mull*. ken. j-ush. lich. CCC. r\ S. Gall. 51. Dimma. Wurzb. 61. ept**. i. e. vi. Harl. 1023. S. Petroc's [popunxit]. mm. gat. Berne 671. B. N. 342* [punxit). 9386*. 16262 {punxit). — tiré d'une ancienne version. Marc, xiii, 18: ut hieme non fiet fuga restra: lich.; ut h. n.f.f. v. vel sab- bato: ken. rush. CCC. ept*. g^ Harl. 1023. 1802; ut non fra (sic)/, v. h. v. s. : her. ; ut ne fiat f . v. h. v. s.: gat. ; ut ne fiât h. f. v. v. s. : arm.; ut h. ne fiant f. V. vel a sab. : S. Petroc's ; ut non fiat f. v. hieme: r*; ut non fixint hœc hieme : I. I). III. I. a. XVIII**; ut hieme non fiant hœc : g^. Laud. 102** big. mt CCCC; ut hieme v. s. non fiat f. v. : S. Gall 51 ; ut non fiant f. v. hieme ; i. a xyiii* (cf. k.). Luc, XXIII, 2: et solveutem Icgein [nostram : her. mm gat.) et prophetas : arm. (om. et pr.) 7'ush. her. CCC. mm. gat. r^ ; et s. l. n. projetas: ken. XXIV, 1 : Maria M. et altéra Maria et quœdam cum eis : mull. (om. et q. c. e.) rush. CCC. Rawl. 167. Jean, xix, 30: Cum aulcm (ergo: S. Gall. 51) expiravit {expirasset: arm . mull. Deer. rush. S. Gall 51. 60. ept**. Rawl. 1G7; aspirarit : CCC; trd/sct (sic) spiri- tum : her.) vélum [celameutum: rush, lich.) tcmpli scissum est médium [m. om. TEXTES IRLANDAIS. 45 L'histoire des textes irlandais se continuera désormais liors d'Irlande, car l'œuvre religieuse du peuple irlandais a rempli l'Europe. / S. Gall 51) a summo usque {ad: arm. mull. Cambr.) deorsum [a s. u. d. med. : Angers 20): arm. mull. rush. lich. S. Gall 51. GO. epl** . Deer. Cambr. KK. 1. 24. Rawl. 167. Angers 20. Harl. 1023 (expirasset). 1802 [it.]. Berne 671; >• ; cum tra- didisset sp. vélum [t. se. e.] med. a s. usq. deorsum. XXI, G : Dixerunt autem (om. aut. Rawl.; ergoei: g- ;ei: emm.; Prseceptor : emm . mm): Per totam noctem laborantes nihil cepimus. In (om. in S. Gall 51) verbo autem tuo mittemus [demittemus: S. Gall 60; mittimus : rush. Harl. 1023; mite- mus : her. ; laxttemus rete : CGC. ; laxaùo rete : g^. emm . ) : mull. durm . S . Gall 5 1 . 60. Deer, rush. g-, emm. mm. Harl. 1023. Rawl. 167. Berne 671 (tiré de saint Luc). CHAPITRE IV LES IRLANDAIS EN EUROPE, En posant le pied sur le continent, nous y rencontrons encore des ma- nuscrits irlandais et des textes irlandais. Les Irlandais ont étendu partout leurs conquêtes pacifiques. Aucun peuple n'a jamais été plus voyageur ni plus noblement inspiré de l'ardeur missionnaire. Les Bretons et les Scots ont apporté la civilisation et le christianisme à toute une grande partie de l'Occident ; l'Armorique est restée terre bretonne et, pour ne pas rappe- ler le nom de Boniface, toute la frontière de l'empire des Francs, des bords de la Moselle jusqu'au delà des Alpes, a été remplie des colonies d'Iona et de Bangor. Il est donc naturel que nous trouvions, autour des États des Mérovingiens, comme une ceinture de manuscrits irlandais et de textes bibliques de famille irlandaise. Quoique plusieurs des manuscrits que nous allons examiner n'aient sans doute pas été copiés sur le conti- nent, il convient de ne pas séparer les monuments, quels qu'ils soient, de la tradition irlandaise : la paléographie seule les distingue et elle les dis- tingue parfois insuffisamment, car il serait étonnant que les Irlandais n'eussent pas apporté avec eux leur écriture et leur art décoratif. Au reste, ce n'est ici que le premier chapitre de l'histoire de l'influence irlandaise sur la Bible des Francs. Saint-Gall nous ramènera plus d'une fois à l'Irlande, et Saint-Martin de Tours et Fleury à la province d'York, et nous retrouverons des leçons irlandaises dans les plus beaux manuscrits français. 1. Neustrie. Les bénédictins avaient été frappés de l'air de famille qui rapprochait trois manuscrits de Tours, aujourd'hui dispersés. Dom Léon Lechovalior en avait communiqué les principales leçons à Dom Calmet, qui les a pu- bliées dans son Commentaire, ainsi qu'à Sabatier, qui du reste a pris par lui-même connaissance du manuscrit de Saint-Martin. Le plus ancien des trois est le manuscrit de Saint-Gatien, auquel nous avons le bonheur de n'avoir plus à donner la cote Libri 14-. Il forme aujourd'hui le n° 1587 des Nouvelles acquisitions latines de la Bibliothèque nationale. Libri le mettait au vu" siècle, il est en réalité du viii'' ; l'écriture est irlanchiise ou anglo-saxonne. Le manuscrit était sur le continent, sinon dès le viii^ siè- cle, car la signature de Bépin n'est pas au-dessus du soupçon, du moins LES IRLANDAIS EN EUROPE. 47 sans doule au ix^ siècle. Une note, également difficile à lire et à com- prendre, qui se lit au folio 100, nomme le copiste : Ego holcundus mihi trinitas missereator amen Precor uos omnes xpiani ut pro me commonem dm diprecemiai peccatore pium ut ne demergar in pyri flagae ba- ratro sed fiam cum binis exercitibus in bapho ubi habitant thesaredes ter et octoades bis ' uates et eucusi thesera senes et xx. ter. et sex bis ^ discipuli ut uobiscum omnium xpm saiuatorem exoreut diem eglemon epacacon cepoeson ^ ecaton in hoc euim tota agio grapa pastricatur : emanuhel : amen amen. Le manuscrit de Marmoutier, plus anciennement dérobé à la biblio- thèque de Tours, esl demeuré à l'étranger ; il porte au Musée britannique la cote Egerton 609. L'ornementation en est évidemment irlandaise, mais l'écriture ne semble pas avoir rien d'irlandais ; c'est une minuscule très nette, qui ne semble pas du type carolingien ordinaire et que j'aurais cru être du commencement du ix* siècle. M. Thompson la met dans la se- conde moitié du ix^ siècle. L'alliance d'une décoration saxonne et d'une écriture qui paraît continentale est faite pour attirer l'attention. Le troisième manuscrit est encore à Tours ; il y figure sous le nu- méro 22 à la bibliothèque publique. C'est le volume sur lequel les rois et les princes français prêtaient serment comme chanoines de Saint-Martin, et la formule de ce serment est écrite en lettres d'or, puis imprimée sur les derniers feuillets. Le manuscrit est écrit en entier en onciale d'or, les titres sont en capitale rustique. L'écriture paraît du ix^ siècle : c'est exactement l'onciale des manuscrits copiés à Tours. Les ornements ne comprennent pas d'entrelacs ; les canons sont dans le genre des manus- crits de Tours, quoique sans les lustres et les autres objets qui sont sus- pendus aux arcades dans ces manuscrits. Jusqu'à preuve du contraire, nous devons croire que ce beau manuscrit n'est pas éloigné d'avoir Tours pour patrie. Le copiste était sans doute Irlandais ou Saxon, quoique admi- rablement formé à l'écriture française ; au folio 65, une correction de la première main montre le mot aiUem contracté en une sorte d'/i, suivant l'usage des scribes insulaires. M. Wordsworth a relevé la même abrévia- tion en plusieurs passages du manuscrit de Marmoutier. Il n'y a pas lieu de nous étonner de trouver à Tours un scribe saxon, ni un texte irlan- dais. Près de cent ans plus tard, entre le ix® et le x^ siècle sans doute, nous trouvons le souvenir de saint Patrick très vivant dans cette ville. Le manuscrit 14 de Tours, qui est un Psautier liturgique très probablement copié à Tours (il en a la semi-onciale, mais surtout son contenu trahit son origine), a conservé, avant la « Confession d'AlcuinM), une confessio 1. iV. Tr. Dipl.: [om. ter) et eneneatocades. 2. Ib.: bini. 3. Ib.: cetlemon epacagon ce poeseon. 4. F° 183 \°: Confessio quam beatus Alcuinus composuU domno Karolo impera- lori: Deus ineestimabilis miser icordias... 48 LES TEXTES PRIMITIFS. sancti Patricii episcopi '. Dans la litanie qui suit le Psautier, on trouve les noms de saint Colomban et de saint Gall mêlés aux saints français ainsi qu'à ceux du nord, parmi lesquels figure saint Boniface. Ces trois manuscrits, dont les ressemblances ont depuis longtemps frappé les auteurs, ne sont pas les seuls de la famille irlandaise qui se rattachent à la province ecclésiastique de Tours. Je vais en indiquer deux qui se rapprochent, géographiquement aussi bien que par leur texte, de nos trois manuscrits. Le manuscrit 13169 de la Bibliothèque nationale est connu, dans la liste des textes des Évangiles, sous le nom de deuxième manuscrit de Saint-Germain ; on le désigne par le sigle g"*-. Il est écrit d'une belle mi- nuscule du x'' siècle. Le texte en est irlandais, et les entrelacs du mot Liber qui commence l'Evangile de saint Matthieu rappellent l'Irlande. La grande initiale qui orne les mots : Christi autem generalio sic eral (Mattii., I, 18) suffirait à trahir une parenté avec les manuscrits de ce pays. Au folio 41, nous retrouvons Y autem indicateur des scribes irlandais ou saxons. Il n'est pas impossible de retrouver, sinon la patrie, du moins l'ancien séjour de ce manuscrit. Au folio 79 on lit, en lettres grecques et latines mêlées, la mention suivante : « aa^axo) reverau? eat olgrinus in (pBStivitate ôï; ae-jerini ôw yrôâm. » En cherchant dans les listes d'évê- ques de la province de Tours, nous trouvons qu'un certain Ulgrinus fut évoque du Mans de 1057 à 1065. Or, un ex-libris du xii^ siècle, écrit au folio 2 v° et qui a été lavé, nous a conservé quelques lettres du nom de l'église à laquelle appartenait le manuscrit, et cet ex-libris ne peut se lire que : L[iber sanctse] Marix Ce[nom]anensis. La cathédrale du Mans était sous le vocable de Notre-Dame avant d'être consacrée à saint Julien, et c'est Vulgrin, xdificalor nimis, qui a entrepris de la relever. Il n'y a donc nul doute, le manuscrit de Saint-Germain était au Mans au milieu du xi^ et au XII® siècle. Il était sans doute à Angers peu auparavant, car une main qui paraît du xi® siècle a ajouté, au folio 117 v°, la prose de saint Maurice, patron de la cathédrale d'Angers. Il n'est pas impossible que le manuscrit ait été apporté d'Angers au Mans par Vulgrin lui-même, car ce prélat avait été abbé de Saint-Serge d'Angers avant d'être évèque du Mans*. C'est encore à Angers que nous ramène le manuscrit que nous allons étudier. 11 s'agit du numéro 20 de la bibliothèque d'Angers. Le ma- nuscrit est français, mais les })oinlillés rouges nulour (h's initiales et la grande rubrique aux mots : Christi autem generalio sic eral indiipient un rapport avec l'Irlande. En tête du premier Evangile, on voit deux images 1. F° 180 v°: J)rm, Dets mcua rcx omnipo'ciis, cjo humililcr te aiioro... Cette confession des péchés, qni paraît une œuvre reniar(|uul»le. n\i rien de eomniun avec la Con/cssio Pahicri conservée dans le Jiooli oj Aniuitjh, qui est raulobiographie du saint patron de l'Irlande. 2. La bible n° 3 d\Vngers co.nlicnt uue charte relative à Vulgrin iMartèn\ Thvsau- rits nous, t. I. col. KiS). MANUSCRIT DU MANS. 49 étranges : au folio 7 v"*, une figure grossière, mais remarquable, (^u rouge et en jaune, rappelle le crucifiement du Christ. Le soleil et la lune, vê- tus, tiennt^nt des palmes ; à droite et à gauche on voit deux oriflammes ; la Vierge Marie et saint Jean pleurent en se cachant la bouche ; Lon- ginus et Slefaton entourent la croix ; le sang de Jésus découle sur une tète barbue. Les dessins qui sont au-dessous s'expliquent par les rubri- ques suivantes : Partiunlur vestimenla. Gesmas, Dismas\ Duo Jiidei qui fregerunt crura latrones. Folio 8 : Josep accipiens Jhesus de cruce. hte Josep. Nichodemus (il décloue les pieds de Jésus). Au-dessous : Josep et Nichodemus portant es Jhesiim Christum sepulcro. Le texte est irlandais*. Ce groupe de textes irlandais, réunis dans la province ecclésiastique de Tours, constitue pour nous un problème qui n'est peut-être pas insolu- ble. La Bretagne appartenait de toute antiquité à la province de Tours, et malgré l'esprit de révolte qui souffla sur elle au ix^ siècle, elle n'a jamais réussi à briser ce lien. Or, la Bretagne armorique était, plus qu'aucune autre terre, une colonie spirituelle de l'Irlande ; ses évêchés avaient pour siège des couvents, et beaucoup des particularités de la vie religieuse ir- landaise s'y sont longtemps perpétuées. N'est-il pas naturel d'admettre que les textes irlandais aient rayonné de la Bretagne sur les pays voisins, et qu'ils se soient arrêtés dans les trois sièges voisins, au Mans, à Angers et à Tours ? Le manuscrit d'Angers, qui applique d'une manière si inusi- tée à la miniature la tradition de l'ancien art des dyptiques, ne serait-il pas l'œuvre naïve de quelque artiste breton ? Je ne séparerai pas du groupe que nous venons d'étudier un sixième manuscrit des Évangiles, dont le lieu d'origine nous est inconnu et qui est conservé au Musée britannique (I. A. XVIII). On l'appelle manus- crit d'yEthelstan, parce qu'une note d'une écriture saxonne, qui est peut- être du xiii^ siècle, dit que ce roi, qui régna de 925 à 940, l'a donné à l'église de Saint-Augustin de Canterbury. Le manuscrit paraît écrit entre le ix^ et le x® siècle (dans la première moitié du x^ siècle, d'après M. De- 1. Longinus est le centarion ; il est toujours identifié avec l'homme qui perça le flanc de Jésus et il tire son nom de la lance (XoY/71); Thomme qui présente au Seigneur Téponge au bout d'un roseau est représenté fréquemment, mais son nom, Slefaton, apparaît rarement. Dlsmas et Gesmas sont le bon et le mauvais larron. 2. La collation, du moins partielle, des quatre premiers manuscrits, étant publiée, je me borne à indiquer quelques leçons, presque toutes irlandaises, du ms. d'Angers. Matth., IV, 10: rétro (= mm g-, irl.j. — vi, 16: demoUuiitur (= g- gai. mm. irl.). — VII, 1 : nolite contempnare el non conlempaamini. — viii, 20 : taberna- cula ubi requiescant (= rush.; tabernacula: g'^ . irl. 5 niûos ubi requiescanl: mm. ken.). — X. 23: et cum in alia persequentur vos fugile m tertiam (= mm. gat. g^igat.: aliam; g^: alteram). — xx, 28: Vos autcm, etc. (=: i. b. vu. bodl. emm. Théod. hub** sauf deux ou trois mots; ^^ a le même texte à partir de: cum autem). — xxi, 31 : dicunt ei novissimus. — Marc, xi, 1 : in Bethphage et Belhanise (= bodl. CCCC* . big. j/'). — xiv, 3 : pislici {= gai. etc.). — Luc, xiv, 23 : conpelle inlrare quoscumque inveneris (irl.; cf. mm. gai.). — xxi, 38: magni- ficabant ad eum [corrigé : festinabal ad eum). — Jean, xix, 30, voyez p. 44). IIIST. DE LA VULGATB. 4 50 LES TEXTES PRIMITIFS. lisle), sur le continent. Néanmoins, son texte est un texte mêlé irlan- dais '. Les mots : Christi autem generatio, etc., sont en rubrique avec un grand X. S'il est permis d'en juger d'après un petit nombre de citations, le manuscrit d'/Ethelstan présente, pour le texte, une ressemblance par- ticulière avec le groupe des manuscrits de Tours et il a peut-être avec certains d'entre eux quelques liens de parenté ou de commune origine. J'arrive au plus ancien, au plus remarquable et au plus célèbre des manuscrits de type anglo-saxon conservés en France. Le lecteur sera peut-être étonné de voir cette définition appliquée au Codex Bigotianus ^ Ce manuscrit oncial est généralement considéré coiTime un des bons textes de la Vulgate. Mais si nous étudions avec soin la collation qu'en donne M. Wordsworth, nous trouverons le Codex Bigotianus plus qu'au- cun autre en relation étroite avec les textes anglo-saxons : non pas qu'il en ait aucune des interpolations caractéristiques % mais la ressemblance du détail est frappante. Les manuscrits dont il se rapproche le plus sont peut-être les textes irlandais copiés en France, les Évangiles de Marmou- tier et de Saint-Martin de Tours, ainsi que le manuscrit de Saint-Ger- main (B. N. 13169). Poursuivant notre recherche, nous remarquerons que le manuscrit appartenait, au xv^ siècle, à l'abbaye de Fécamp, située en face des côtes de l'Angleterre. Enfin il nous faudra terminer cet exam( n par l'étude des caractères paléographiques du manuscrit. L'écri- ture est une superbe onciale du viii® siècle, mais il suffit d'un coup d'oeil jeté sur les belles initiales, toutes composées d'animaux entrelacés, des Kvangiles de saint Luc et de saint Jean, pour reconnaître au premier abord la main d'uu artiste de l'école irlandaise. Nous n'hésiterons donc pas à ranger le Codex Bigotianus au premier rang des manuscrits irlan- dais copiés en France. Quittant les Évangiles, j'aborde l'examen d'un important manuscrit des Épîlres et de l'Apocalypse, qui nous offre un véritable problème paléo- graphique. Je parle d'un manuscrit dérobé à la Bibliothèque du Roi, comme tant d'autres, par Aymon, du manuscrit Harléien 1772. L'écri- ture paraît du viii^ au ix^ siècle et elle n'a aucun caractère irlandais ; les rubriques de plusieurs couleurs qui sont en tête des livres ne diffèrent pas beaucoup, excepté peut-être pour la forme de quelques lettres, de celles des manuscrits du nord de la France ; l'Apocalypse est précédée 1. Voici quelques leçons du ms. i. a. xvin: Marc, xui, 18. voyez p. 41. — Lie, XIII, 27: omnes (jui operarii iniquiUitis. — xiv, 23: coupelle hilrare qiioscinnqtie inreiœris. — xviii, 14: aO illo ma* : et sifiunt propter justitium. — Ib., 11 : ros oderint liomines. — xui, 17 : qvx vos ridistis. PFÂFFP]RS. 5' Dans ruiie dVlles (fol. 74 v"), un certain Adalward prie un personnage nommé Kiolbreht d'accorder une portion de la dîme aux serviteurs de Dieu à Bederindona. Le texte est un texte mêlé, comme sont les textes ' irlandais el anglo-saxons du ix'^ siècle. On en a vu plus haut quelques leçons '. J'en dois relever une qui présente un caractère tout spécial. C'est un doublet. Luc, xxiii, 15 : Sed negiie Hirodis. In alio sic: remissit enim eum ad nos. Nam remisi vos ad illum. Nous avons déjà trouvé cette sin- gulière injicrpolation, qui n'est qu'une glose déplacée, dans le Codex Kenanensis. Nous la retrouverons ailleurs ^ A Genève , nous trouvons un manuscrit anglo-saxon des Evangiles (n° 6), écrit entre le viii^ et le ix® siècle. Je n'en dis rien, sinon qu'on y rencontre la même et singulière mutilation du sommaire de saint Luc que nous remarquons dans les Evangiles de saint Augustin (Bodley 857), et, après eux, dans beaucoup de textes d'origine saxonne. Ce som- maire commence par le mot Ommutuit. On ne s'attendrait guère à rencontrer jusqu'en Rhétie des textes irlan- dais. Le manuscrit que nous allons étudier présente pourtant les traits irlandais les mieux caractérisés, et son origine est aussi certaine que pos- sible ; c'est le Livre des confraternités de l'abbaye de Pfàffers, con- servé aujourd'hui aux archives conventuelles de Saint-Gall. Il y a en effet, à Saint-Gall, des manuscrits ailleurs qu'à la bibliothèque du couvent et à celle de la ville. La veille au soir du jour où je devais quitter la ville, M. Wilkens, jqui avait travaillé dix jours à mes côtés et qui ne m'avait pas ménagé les bons avis, m'engagea à examiner un manuscrit du Stifls- archiv contenant des textes bibliques, et il me fit voir un des plus curieux volumes que l'on puisse voir, un monument peut-être unique de l'art rhétique au commencement du ix® siècle. Ce ne sont pas les quatre Evan- giles, mais des extraits de chacun d'eux, composés, semble-t-il, de quel- ques leçons de l'office des dimanches et, sans aucun doute, destinés à recevoir le serment de confraternité. Entre les divers Évangiles sont des arcatures destinées à recevoir les noms des moines c( confrères » de Pfàf- fers ; ces colonnades paraissent copiées sur les a canons » d'un manuscrit des Évangiles irlandais. Quoique le premier cahier soit seul numéroté, et que les Évangiles et les confraternités occupent des cahiers à part, on ne peut douter, à cause de l'identité de l'ornementation, que le manuscrit n'ait été tout entier, dès l'origine, écrit pour la destination qu'il a reçue. 1. Voyez p. 4i. Notez aussi Jean, y, 4 : Angélus autem JJomini discendebat se- cundiim (empim et lavahat in nafaforie Slloae et movebalur aqua et qui prior disccndisset in nalaforio Siloœ pont motationem aque sanus ejjiciebatur a langore quocumque teneba'ur. 2. Voyez plus haut, p. 42. La même interpolation se rencontre dans le ms. B. N. 11ù.)3 et dans le beau ms. Rawlinson 167, dans ce dernier sous cette forme: sed neque Herodis in alio sic invenit. Remissit enim eum ad nos. Nam remisi vos ad illum. 58 LES textp:s primitifs. M. Wilkens, habitué à la paléographie de ces contrées, y reconnaît l'écri- ture rhéto-romane du commencement du ix® siècle. Le texte biblique est absolument irlandais. Il est étrange de trouver en pays rhétique ce re- marquable mélange de l'ornementation irlandaise et d'un art beaucoup plus naturel et qui n'a rien de la raideur irlandaise. PfàflVrs n'a pas été fondé par les Irlandais, mais par saint Pirmin qui était Aléman, et ce ne fut que sous Salomon lïl (891-920) que l'abbaye fut unie à Saint-Gall. Mais il suffit de la puissante inffuence de Saint-Gall pour expliquer com- ment nous trouvons la Bible irlandaise et l'art irlandais établis en Rhétie dès le commencement du ix*" siècle. Chose naturelle, mais bien digne de remarque, les manuscrits irlan- dais font pour ainsi dire le cercle autour du royaume des Francs ; ils en dessinent la frontière extérieure, témoignage durable de l'activité mission- naire des fils d'Erin. Le monastère de Bobbio, où saint Colomban a ter- miné sa vie agitée et laborieuse, devait avoir conservé quelque souvenir des moines irlandais qui l'ont fondé et de leurs premiers successeurs. Ce n'est pas que nous attachions la moindre importance à une prétendue tra- dition d'après laquelle le célèbre Codex Bobiemis de Turin, ce fragment du plus ancien texte latin des Évangiles, aurait été l'Évangile de voyage de saint Colomban : le saint l'aurait porté, à la mode irlandaise, dans un sac de cuir'. Le manuscrit de Bobbio qui nous reste à étudier est moins an- cien, du moins pour la plus grande partie, que le temps de saint Colom- ban : je parle du manuscrit I. 61 superior de la Bibliothèque Ambro- sienne. Je ne mentionne qu'en passant les deux feuillets palimpsestes (fol. 90 et 91) de ce volume; ils contiennent un célèbre fragment de la Bible gothique d'Ulphilas, et l'écriture supérieure reproduit le xxviii^ cha- pitre de saint Matthieu, d'après la Vulgate, écrit en une belle semi-onciale fort ancienne. Le manuscrit lui-même est écrit en longues lignes non réglées, d'une écriture semi-onciale irlandaise assez grosse et bien formée, qui paraît du viii® siècle. On ne trouve pas dans ce manuscrit les grandes interpolations des textes'mèlés irlandais, mais les leçons irlandaises y foi- sonnent*; d'autres leçons qu'on y rencontre sont rares dans les manus- crits \ Mais le manuscrit de Bobbio est bitui autrement intéressant par les 1. Voyez Wordsworth, Old-lalia bibllcal texts, P. II, p. vu et comparez le Ilnlfe- Un critique, t. VIII, 1887, p. 322. 2. Matth., II. 4: inferroyarit ab eis nascerelnr ubi Christus. — Ib, 1 : erqui- sirit. — IV, 10*: rade relro. — v, 19* : om. qui autcm — cœlorum. — xxi, 9* : os.sianna; 2^ m. : osianna. — xxii, 45: in spiritii vocal. — xxvi, 2G : niauducatc. — Marc, vi, 3 : fabri filins et Marin'. — xiv, 3: nar(fi pi.sf/ci. — Lie, ix, i>5* : ODî. (licens — salcare. — Jean, i, 42 : Simon filins Johannis. 3. Mattii., I, 12: om. El post lrans)ni(jrationem Jiabi/lonis. — m, 15: Tnnc di)nisit cnni baplizari et confeslim asccndil. — vi, 32* : om. scit — indiyclis. — xxvn, IG : qni propler homicidinm missus Jnerat in carcercm. — Ib., 4C : heli heli lama zabaUiani. — Luc, vi, 42* : om. \nl qnomodo — ridrns. — vu, 2* : om. qni illi eral pretiosus. BOBBIO. 59 corrections dont il est chargé. Ces corrections sont de plusieurs écritures; l'une est irlandaise et l'autre est une cursive mérovingienne \ Le correc- teur mérovingien est-il le même que le correcteur irlandais? On ne peut guère en douter. En effet, les additions en cursive sont, à une seule excep- tion près, celles qui devaient occuper le plus de place sur des marges étroites; en outre la minuscule mérovingienne se retrouve dans le texte même, à la fin de l'Évangile de saint Luc et dans les mots de la fin (fol. 89) : Deo semper gracias; enfin et surtout le texte de l'un et de l'autre cor- recteur paraît être le même. Nous avons donc lieu de penser que notre manuscrit a été corrigé sur le continent, aussitôt après avoir été écrit, et il n'est nullement impossible qu'il ait été copié à Bobbio même. Ces interpolations présentent le plus grand intérêt; elles sont toutes fort rares dans les manuscrits, et plusieurs ne se rencontrent dans aucun manuscrit latin. Elles n'en sont que plus importantes, car elles représentent le texte grec sur lequel ont été faites les plus anciennes traductions latines des Evangdes, le texte dit « occidental », que nous ne retrouvons nulle part dans sa pureté, sinon dans le seul texte syriaque de Cureton. Le texte de notre interpolateur est celui de Cureton. C'est ainsi qu'à Bobbio le texte irlandais s'est rencontré avec les plus anciens textes de la Bible. L'odyssée des textes irlandais n'est pas achevée. Nous en poursuivrons prochainement le cours. 1. Matth., I, 8: Joram genuit Ochoziam, Ochozias g. Joas, Joas g. Amasiam. — Marc, xiii, 32 : om. neque filius. — Luc, viii, 43: Hœc cuni audisset de Jhesu qiiod transiret cœpit dicere intra se: Si tetigero fimbriam vestimeiiii ejus salua ero et. — ix, 55: et dixlt: nescitis quali spiritu es ti s filius, etc. — xi, 3G : Si ergo lumen quod est in te tenebrse sunt, tenebrse quantœ sunt. — xix. Ah '. et mensas nummiilariorum evertit et cathedras vendentium columbas. — xxiii, 37 : et inposuerunt in capud ejus spineam coronam. — Ib., 53 : et inposito eo inpo- suerunt in 7nomimento lapidem magnam. DEUXIEME PARTIE LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS CHAPITRE PREMIER DES PYRÉNÉES A LA LOIRE L'histoire des anciens textes français est tout eiitière dans la combinai- son des textes étrangers sur le sol de la France. Depuis Grégoire de Tours jusqu'à l'époque de Charlemagne, il ne s'est pas élevé en France une école qui prît la direction du mouvement littéraire et religieux. Lérins avait perdu son éclat longtemps avant d'être saccagé par les Sarrasins; Colomban était étranger et son œuvre a surtout prospéré hors de France; Boniface a été avant tout un missionnaire. La France mérovingienne a été un pays divisé et, par conséquent, ouvert à l'étranger. Les écoles de Séville, d'Iona et de Canterbury devaient s'y partager l'influence. L'histoire que nous étu- dions est celle de la pénétration de la France par les textes espagnols, anglo-saxons et irlandais. Peut-être pourrons-nous, en nous attachant scru- puleusement à l'origine des manuscrits et au groupement local des textes, obtenir, sur ces points délicats, quelques résultats certains. 1. Lyon et Vienne. La vallée du Rhône est le chemin naturel qui conduit de la côte orien- tale d'Espagne au centre de la France. Nous examinerons, avec un soin particulier, les manuscrits qui nous viennent des bords du Rhône, et en particulier ceux qui sont conservés à la bibliothèque de la ville de Lyon. Je ne m'arrêterai pas au célèbre Psautier oncial, n° 351 de Lyon, que complète aujourd'hui le volume 1585 des nouvelles acquisitions la- tines de la Bibliothèque nationale (n° 5 de Libri). C'est un superbe ma- nuscrit écrit en une grosse écriture onciale du vi" siècle. Le texte est celui du Psautier a gallican M) . Je ne parlerai pas non plus longuement d'un bon 1. Au contraire, le célèbre Psautier de Saint-Germain (B. N, 11947) est un Psautier ancien, c'est-à-dire antérieur à saint Jérôme. 62 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. manuscrit des Rois et des Chroniques conservé à Lyon sous le numéro 327. Les deux parties dont se compose ce manuscrit remontent, selon toute apparence, à la fin du viii® siècle et présentent une analogie toute particulière avec l'écriture qui était pratiquée à Saint-Gall vers le même temps. On lit, à la fin du manuscrit, une légende de saint Maurice : saint Maurice est le patron de la cathédrale de Vienne depuis le commencement du IX® siècle. Le manuscrit 356 nous présente un tout autre intérêt. Il est écrit d'une écriture minuscule qui paraît dater des premières années du ix"* siècle. Il contient d'abord les livres d'Esdras et de Néhémie, d'après la Vulgate, puis la Confession d'Esdras, morceau emprunté au IV livre d'Esdras (viii, 20^-36), d'après un texte qui présente certaines ressemblances avec celui du manuscrit d'Alcalâ'. On y lit ensuite les livres des Macha- bées dans un texte ancien qui doit attirer toute notre attention. Ce texte est très rapproché de celui de la première Bible d'Alcalâ (le même que nous retrouvons, incomplet, dans le manuscrit B. N. 11553). Enfin nous trouvons le livre d'Esther, dans l'ancienne version, tel qu'il se lit égale- ment dans le manuscrit d'Alcalâ, ainsi que dans un manuscrit de Corbie (B. N. 11549), dans les manuscrits 6225 et 6239 de Munich, dans un ma- nuscrit du Mont-Cassin (n° 35), et dans un manuscrit de Bobbio (Ambr., E. 26 inf.), et tel qu'il se lisait dans le manuscrit B. 7 de la Vallicellane, aujourd'hui égaré, et dans un manuscrit de Carcassonne qui est perdu. Bref, notre manuscrit lyonnais représente certainement un texte espagnol analogue à celui du Codex Complutensis. Ne semble-t-il pas que nous ayons trouvé à Carcassonne, que nous venons de nommer, et à Lyon les étapes de la marche des textes espagnols vers Paris ? Un manuscrit non moins intéressant est conservé à la bibliothèque de l'Université de Berne (A. 9). L'écriture, qui est de plusieurs mains, ne semble pas remonter plus haut que le xi' siècle. Mais si le manuscrit est récent, son texte est ancien, et aucun manuscrit ne peut, mieux que celui-ci, nous apprendre quel a été le texte usité dans la vallée du Rhône. Il provient en elï'et de la ville de Vienne en Dauphiné, et l'on trouverait difficilement un manuscrit dont l'origine soit mieux élablie. A divers en- droits on y trouve des textes étrangers à la Bible, insérés par des mains contemporaines et qui nous montrent que le manuscrit était conservé, au xi* siècle, dans une des églises de Vienne. Au commencement du Psautier, qui est c( gallican », après la préface à Sophronius, on lit des prophéties relatives aux empereurs d'Allemagne et attribuées à une sibylle-. Plus loin, 1. La Confession d'Esdras se trouve encore dans les mss. Il N. 4**. 6. 167. Grenoble 3. A. 25, et dans deux mss. cités par M. Bensly. Ces mss. sont presque tous uiéridionauK. 2. Ce texte a été publié par M. U. Usinger dans les Forschungcn zur dcufschen GcsdUdde, t. X, 1870, p. G21 ; cf. t. XI, 1871, p. 147. LYON ET VIENNE. 63 sur un feuillet resté blanc au milieu des Machabées, on a écrit la formule du serment de respecter et de défendre les droits temporels deTéglise de Vienne dans les diocèses et comtés de Vienne et de Belley, dans le diocèse de Lyon et dans le comté de Sermorens. Ce document, intéressant par rénumération des propriétés de l'Eglise, paraît la répétition d'un serment prêté une première fois sous l'archevêque Theutbaldus (970-1000 environ) par le comte laïque de Bourgogne, à titre de comte de Vienne '. A la suite de l'Apocalypse on a écrit, d'abord la Vie de saint Jean attribuée à Mel- litus, évêque de Laodicée, puis une notice sur les évêques de Vienne, de saint Crescent à saint Avit, qui n'est pas empruntée à Adon\ Ces divers morceaux sont de si peu postérieurs au manuscrit où ds ont trouvé place, que l'on serait tenté, n'était l'absurdité de la chose, de croire l'écriture des additions plus ancienne que celle du manuscrit, et de dater du x® siècle le Psautier « hébraïque » qui termine le manuscrit et qui est copié après les additions. Notre bible a donc été, selon toute apparence, copiée dans la ville môme de Vienne et pour l'usage de l'église de Vienne. L'écriture est méridionale, le parchemin mauvais, l'encre pâle. Les grandes initiales sont en rouge et en noir, avec des entrelacs; après elles, les premiers mots sont écrits en une sorte d'onciale méridionale. Les premiers mots de certains livres sont ménagés en blanc (ils sont parfois passés à la couleur rouge) sur un fond noir, avec quelques lettres enchevêtrées, à la mode du midi. L'ordre dans lequel les livres de la Bible sont rangés dans ce manuscrit ne se retrouve nulle part, sinon dans le troisième manuscrit d'Alcalâ (il s'éloigne peu de celui de la grande bible française, B. N. 45 et 93). Le texte du Pentateuque semble montrer quelques leçons espagnoles. En tète du P' livre des Bois on trouve un sommaire (c'est le seul qui soit dans tout le volume) que nous n'avons rencontré que dans deux manuscrits. Il suffît de les nommer pour marquer à la fois l'origine et le caractère local de notre texte : l'un est la bible de Bosas en Catalogne (B. N. 6) et l'autre le manuscrit 337 de Lyon. Après ce sommaire, on lit un texte de saint Isidore de Séville. Le texte des Prophètes, non compris Daniel, est exac- tement celui que nous retrouverons dans la bible de Théodulfe \ En tète des petits Prophètes, on lit une interprétation de leurs noms {Osée sal- vans, etc.) qui se retrouvera dans le manuscrit 15 de Saint-Germain (B. N. 11553). Le livre de Job est divisé, en marge, par une main con- 1. Le comté de Vienne, après avoir eu pour comte laïque Paton, vers la tin du x^ siècle, passa au xi® siècle (on ne peut fixer la date) dans la maison comtale de Bourgogne (communication bienveillaute de M. Longnon). 2. M. Tabbé Duchesne publiera ce texte dans ses Fastes ecclésiastiques des pro- vinces du sud-est. 3. Je relèverai en particulier le livre de Baruch, avec les rubriques (/>e oraHone et sacrificio j^ro vifa Aafjucodoaosor, etc.) et la glose de Ez. , xxi, 29: Non est dœmomun divinaHo, sed Dei, etc. (Voyez plus loin, à propos de Théodulfe), 64 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. temporaine, en cinq parties, exactement comme dans le manuscrit de Rosas, déjà cité. Le texte des Proverbes semble interpolé : on y trouve, dans les trois derniers versets seulement, les additions de Théodulfe'. La Sapience et l'Ecclésiastique (ce dernier livre est mutilé) paraissent avoir le texte de Théodulfe-. Le texte des Évangiles paraît en général peu inté- ressant : il a sans doute subi l'influence des textes courants du ix® siècle ; celui des Épîtres de saint Paul présente également peu d'intérêt. Dans les Épîtres catholiques, au contraire, notre manuscrit montre le plus grand nombre des leçons caractéristiques de Théodulfe \ Le texte des Actes ressemble surtout à celui qu'a copié Théodulfe; ; on y voit néanmoins assez peu d'interpolations et on y trouve également un certain nombre des leçons du Codex Toletanus ou du Cavensis''. Enfin on remarque, à la fin de l'Apocalypse, de nombreuses corrections contemporaines. La deuxième main représente un texte curieux et très incorrect \ On trouve également dans les Épîtres catholiques et dans les Actes des corrections intéres- santes \ Tel que nous le connaissons par notre manuscrit, le texte vien- nois dérive, on n'en peut douter, dans plusieurs de ses parties, des textes espagnols. A-t-il à sa base, dans d'autres parties, la bible de Théodulfe ou le texte sur lequel Théodulfe a pris modèle? Ce n'est pas le moment d'en décider, mais l'origine espagnole de notre texte est certaine. J'ajoute qu'il présente très peu de rapprochements avec des textes répandus dans d'autres régions du midi de la France et qui proviennent sans doute aussi des textes espagnols, je veux dire avec les textes languedociens. 1. XXXI, 29-30: multœ fecerunt potenllans (sic).,, timorem autem Domini ipsa coalaudat. 2. Sap., VII, 18: et consinnniationes fcmporum et medilatioaes omnium corum mulationes et divisiones temponim. — Sm., xxxvii. \2^ après Justitia: yoli con.si- liari cum eo qui siispectum te habet et ab œmulatitibus tibi absconde consilium. 3. 1 Pierre, iv, 4: In (jiio peregrinantur. — II Pierre, ii, 4: sed carccribus caligiiiis iiiferi retnidens (radidit in judicium cniciandos reserrari. — I Jean, IV, 6: Qui novit Deum audit nos quia nos ex Dco su mus. Qui autem... — Ib., 8: Qui non diligit fratrem suum non habet caritafem et non novit Deum... et ex hoc. . . 4. AcT., IV, 18: Consenticnlibas omnibus denunciaverunt. — xxvii, 41: in lo- cum bilhalassum, iiùi duo maria conveniebant {= cav. etc.). — xxviii, 29-31 : Et cum non essent inicHajcntes eyressi sunl Judci multa secum conquirenfes. Mansit aulem Paulus biennio lofo in conduclu suo disputans et recipiebal omnes qui in(jrediet)antur ad eum Judeos atque Grecos, prœdicans regnum Dei et do- cens quoniam hic est Christus filius Dei per quem omnis mundus judicabitur, cnm omni Jiducia sine prohibilione {= tôt. car. leg\ etc. — 2^ main: per quem omnis mundùs incipiet judicari (aiaïKiuc la lin), cf. B. >'. 4**. 7. 342, etc.). 5. Apoc, XXII, 21, 1'° m.: cum omnibus (oui. robis amen = B. N. 11503). — 2'' m.: vobiscum amen. G. I Jean, v, 7. f'^ui.: Quoniam très sunt qui tesfimonium dant {•2" m.: in ferra) spiritus aqua et sanguis et très unum sunt (2" m.: Et très sunt qui testi- monium dicunt in cœlo Pater et Filius et Spirilus sanclus cl hii Ires unum sunt). LE MANUSCRIT DE SAINT-GERMAIN. G5 2. Le manuscrit 15 de Saint-Germain. Le texte que nous allons étudier est à la fois le plus remarquable et le moins français des anciens textes copiés en France. Le lecteur sait déjà qu'il n'y a pas, à proprement parler, de textes français, et que la France doit à l'étranger ce que ses manuscrits de la Bible ont de meilleur et de pire. Le manuscrit que nous allons étudier n'est que la seconde moitié d'une bible. C'est le manuscrit latin 11553 de la Bibliothèque natio- nale. Il a porté à Saint-Germain, depuis 1744- (plus exactement depuis les années 1735 à 1744), le numéro 86, mais la cote sous laquelle il est connu est Sangermanensis 15 : c'est le numéro de 1677 (peut-être est-il antérieur), qu'il portait lors des travaux des bénédictins, auxquels il doit sa légitime célébrité. Robert Estienne, qui l'avait coUationné pour sa belle édition de 1540 ', l'a désigné par l'abréviation : Ge.l. Je ne sais pourquoi ni comment on a tiré de ces trois lettres le barbarisme : Gennaimm latum. Estienne a lui-même transcrit sa formule en écrivant : S. Germani exemplar latum, et il serait imprudent de vouloir corriger son latin. Des extraits importants de notre manuscrit ont été publiés, les Cantiques, Judith, Tobie et les Machabées par Sabatier, saint Matthieu dans les col- lations de Martianay et de Sabatier, les Évangiles dans l'édition, en cours, de M. Wordsworth. L'évêque de Salisbury en a donné une notice que je n'ai pas à louer, mais il n'a pas porté son attention sur toutes les parties du manuscrit ; il sera d'autant plus nécessaire pour nous d'étudier le vo- lume que Richard Simon appelait « cet excellent manuscrit de Saint-Ger- main-des-Prez ». Le manuscrit paraît écrit dans la première moitié du IX® siècle ; son original était, en beaucoup d'endroits, disposé per cola et commata-. Le manuscrit commence au milieu du cantique de Moïse (Misisti iram tuam, Ex., xv, 7-19), lequel est suivi des Cantiques d'Amhacum (Hab., m), d'Anne (I Rois, ii, 1-10) et d'Esaïe (Es., xxvi, 9-19), ainsi que du Canti- que des Trois-Jeunes-Gens (Dan., m, 26-90) ; les uns et les autres sont reproduits d'après le Psautier a romain », c'est-à-dire d'après une ancienne version. Les Proverbes commencent au folio 2, après les mots Explicit psalterium ; ils sont interrompus à la fin du folio 8 (xxvii, 25). Le texte de ce livre est fort intéressant et particulièrement bon, meilleur assuré- 1. Voyez rexcellente étude des manuscrits de R. Estienne que M. Wordsvvorlh a donnée dans ses Old-latin biblical texts, n° I, p. 47. 2. Dans les Cantiques et dans les Livres sapientlaux, la fin des stiques est marquée par trois points. HIST. DE L.A VUIiGATB. 5 06 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. ment que le texle du Codex Amialinus \ Ce texte paraît le même que nous avons déjà l'tîncontré dans la première bible d'Alcalâ. Mais les mau- vaises leçons, ou plutôt les leçons de l'ancienne version, prennent leur revanche sur les marges. Le texte du livre des Proverbes est en général, on le sait, un des plus tourmentés *. Les interpolations y foisonnent, et, de celles-ci, les unes sont usuelles et se retrouvent même dans la Vulgate officielle, les autres, tout particulièrement celles de notre seconde main, sont rares et d'un caractère particulièrement espagnol K Ainsi il se trouve qu'autant que nous pouvons savoir, le texte de notre manuscrit est, pour la première main, un très bon texte espagnol, pour la deuxième, un mauvais texte mêlé qui est lui-même, en tout ou en partie, espagnol. Par suite de la perte d'un cahier, la fin du livre des Proverbes manque, ainsi que l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques et le commencement de laSapiencede Salomon. La Sapience n'est conservée que depuis le chapi- tre X, v. 1 ; elle est suivie de l'Ecclésiastique, à la fin duquel se lit la prière de Salomon, reproduite d'après l'ancienne version. Le texte de ces deux livres est d'un caractère particulièrement distingué. M. de Lagarde a publié les deux Sapiences d'après le Codex Amiatiiius% dans la pensée de faire voir combien ce célèbre manuscrit est peu digne de foi dans ces livres. Notre manuscrit, au contraire, a conservé ici un texte excellent'. Je ne dis pas qu'il soit sans faute ; ainsi, Sm., ix, 11, la leçon : Ciim aliéna muliere \. Puov., IV, 27, il y a des traces de grattage sous les mots: vias enim — pro- ducit (om. cav. compt^*. Metz 7*. B. N. 11533. Piiy; Théod** omet vias enim — siiiistris sunt; Orl. 13 om. itinera — producet). — vi, 11: Si vero — Juyiet a te est omis (=: cav. leg-. carcass. Metz 7*). — xv, 26: om. finnabitur ab eo [= toi. cav.). 2. Le P. Denifle lui a consacré une intéressante étude (Archiv, t. IV, p. 473). 3. Puov., IX, 18: Qui adpiicabitur illi descendet ad injeros, nani qui descessc- rit ab ca salvabitur (= Théod**. cav. [habscesserit liab eis]. B. >'.93**.ll505**. 1 1940 [ces 3 mss. : adplicatur... abscesserit], textes du xiii" siècle et version vau- doise). — XI, 4: JJeJuuclus justus relinquet psenitentiam, promptus autem fit et in.suilabi/is impiorum iateritus (unique). — xiii, 13 (au lieu de: Animes, etc.): Filio doloso nihil erit boni; servo autem sapicnti prospcri erunt actus, et diri- (jentur vise ejus (= Théod**. B. N. 17. 11505**; cf. 1194U** et version vaudoise). — XV, 28: Acceplx apud Dominum vive justorum, et per ip.'sos etiam inimici amici fiunt (= 11505** et version vaudoise; cf. 11940**). — xvi, 17 : Qui accipit disciplinam in bonis erit, qui autem cusiodit increpationes sapiens Jiet. Qui cus- lodit vias suas custodit animam suam, diliijens autem vitum parcet ori suo (= toi. cf. cav.). — XIX, 23, après ad vitam: i\am qui sine timoré est habitat in focis quse non visitât yEternus (unique). — xx, 1 1 : e^ si cum sancfo fuerit, di- recta est via ejus (unique). — Je ne reproduis pas les interpolations qui se re- trouvent dans la Vulgate oflicielle, xii, 11''; xv, 5''; xvi, 5''; xvii, IG''; xvni, S** et 22**). 4. Mittheihimjen, t. Il, p. 241. 5. Exemples des bonnes leçons: Sap., xi, 14: om. admirantes in fincm cxitus (= compl^). — XII, 1 : Bonus enim spirïtus tuvs est in omnibus; propter quod cos (= compl^. Ambr. E. 20 inf. cav. [Iios]). — Siu., m, 24 est omis. — vi, 9 : om. et est amicus — denudabit. — ix, 4 est omis (^^ Bodl. auct. E inf. 2*). — xii, l etc.), — XX, 28 : Vos autem quseritis de pusillo crescere et de minore majores fieri (première partie de Tinterpolation des textes européens, etc.), — Luc, xxiii, 45: om. et obscuratus est sol (avec deux mss. grecs). — Ib., 48: revertebantur dicentes : Vœ vobis quse facta sunt hodiœ propter peccata nostra. Apropinquavit enim desolatio Hierusalem. 2. Old-latin biblical texts, n° 1, p. xxxii et suiv. Voyez aussi Jean, xvii, W: ad te venio, et jani non sum in hoc mundo et in hoc mundo sum. 3, Voyez plus haut, pages 42 et 57. 4. Voyez J.-R. Harris, American Journal of Philology, t. IX, 1888, p. 58, et Texts and Studies, t. II, i, Cambridge, 1891, p. 7. 70 . LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. Il y a peut-être là, ainsi que M. Harris le fait très justement remarquer, un indice sur l'origine de notre manuscrit. Les sortes ne sont pas de la même main que le texte des Évangiles, mais elles sont en tous cas contem- poraines. On a en effet dit ailleurs que le nom de Rathbold notarius, que l'on croit pouvoir lire dans un monogramme sur la marge du folio 1 :J4, à la fin du quatrième Évangile, est peut-être seulement le nom de celui qui a copié les sortes sanctorum. L'explicit de saint Jean montre une ligne en blanc au lieu où devait se trouver le nom du copiste : Evangelium secundum Johannem explicit in nomine Domini Dei nostri Jhesu Christi. Quicumque legis obsecro rogo dicas Pax tibi scribtor. Orare non pigeât per ipsum te peto Omnipotentem et memor esto... Après saint Matthieu et avant les autres Évangiles, on lit, à chaque fois, deux vers incorrectement copiés '. Ces vers, qui sont universellement attribués à Juvencus, semblent avoir été accompagnés, dans l'original, des figures des évangélistes et de leurs symboles, dans le style des ma- nuscrits irlandais. Les sommaires qui précèdent les Évangiles sont à la fois ceux des anciens textes et des manuscrits irlandais. Les Actes des Apôtres sont précédés d'un indiculum quid fecerint Opos- toli in Actlbus suis, qui n'est autre chose qu'un sommaire ; ils paraissent avoir un texte remarquable, très différent du Codex Amiatlnus, quoiqu'il ait en commun avec lui de fort bonnes leçons, peut-être plus rapproché du Codex Fuldensis, et dont un certain nombre de leçons se retrouvent tour à tour dans la bible de Rosas et dans la bible de Théodulfe, ainsi que dans la bible française, B. N. 93, que nous étudierons plus tard, et dans les manuscrits languedociens *. Les Épîtres catholiques, qui vien- nent ensuite, ont un texte décidément mauvais et de caractère espagnol ou languedocien \ où l'on trouve un doublet tel que I Pierre, iv, A : In quibus nunc obstupescunt in quo admirantur, doublet fréquent dans les manuscrits languedociens et qui a passé dans les Vulgates du xiii® siècle. L'Apocalypse, qui suit les Épîtres catholiques, paraît avoir un bon texte. Les Épîtres do saint Paul sont })récédées de plusieurs morceaux, en 1. Mattheus institnlt virtutani tramite mores... Marcus frémit ore leo similisqnc ru- denti... Lucas uberius describit prœlia Christi... Johannes amat terras inter caeliimque Yolare... 2. Exemples des mauvaises leçons: Act., u, 7: ad invicem dicentes {=■ Aug. d gig. B. N. 321*. 17250**). — xv, 31: gavisi sunf, gaiidio magna super consota- tionc. — If)., 32: et confinnavernnt animaa eonnn {=• B. N. 0). — 11)., 39: inter ittos dissensio (= B. N. 6. 342. 17250**). — xvii, 6: isti sunt et hue rené- runt. — XVIII, 10: e^ nultus nocere te poterit et nemo apponetur tibi ut noceat te (doublet — = B. N. G**. 93). — xxiii, 18: Paulus rocans rogavit me (= toi. cav. Théod. B. N. 4**. G. 7. 93. 140. 254. 32t. 17250**. Berne A. 9). 3. On y voit les deux interpolations. 1 Jkan, v, G ot 20. qui seront indiquées plus tard à propos du ms. B. N. 93. LE MANUSCRIT DE SAINT-GERMAIN. 71 partie empruntés à Isidore de Séville'. Elles se terminent par les mots que voici : Explicit ad Hebreos Icge cnm pace Bibliotheca Hieronimi presbiteri Bethléem secundum grecum ex emendatismis exemplaribus conlatus. Incipit liber Pasto- ris, etc. Le texte de l'Épître aux Galates a été étudié de près par M. Corssen ; il lui paraît meilleur que tous les autres textes. Quelque bon qu'il soit d'ordinaire, certaines leçons inusitées qu'on y trouve doivent paraître sus- pectes de parenté avec les anciennes versions -. A partir de la I" Épître à Timothée, on trouve sur les marges un certain nombre de variantes tirées certainement d'un texte « italien », ainsi que quelques mots grecs. La stichométrie des Épîtres de saint Paul est défigurée par des fautes de copie bizarres, que M. R. Harris a fort bien réussi à redresser % montrant qu'il y a là la juxtaposition de deux systèmes. Mais les corrections si heu- reuses de M. Harris ne nous éclairent pas sur l'origine de ces singulières fautes de copie, car il est obligé d'en chercher l'origine dans la mauvaise lecture du signe qui représente 90 en grec, et qui est lu trois ou quatre fois 60. Le grec n'a rien à faire ici. J'aimerais mieux me souvenir que, dans l'écriture visigothique, 90 se lit LX^ Il n'est pas un apprenti en pa- léographie visigothique qui n'ait plus d'une fois fait la même erreur que le copiste franc. On ne peut douter que le manuscrit des Épîtres de saint Paul, sur lequel le nôtre a été copié, n'ait été un manuscrit visigoth \ Le Pasteur d'Hermas qui termine la Bible, est mutilé ; il s'arrête à Vis. III, 8. Nous ne savons à quel moment notre manuscrit a perdu ses 1. F° 158 v": Nvper cum pari fer essemus... De decem nominibus Dei... De diapaalmatc . . . Etœmologise nominurn slngulorum : Osée iuterprœfafur cozon... Paitlus apostolus scripsit ad sepfem eccles/as... Romani surit in parte Ilalix... Habet apostolus versus. IIII. DGGGG. LXVIIKj (sic). In opéra legis carnalia quœ spirilualiter intelligenda sunt. 164 v*^: Romains... 183 : Inc. ad Hebrœos Episfutœ aposfoli XIII a Romanos usque ad Philcmonem numerum versus conputantur ab Hierosolgma usque Illirycum et per toto orbe versus, v. milia. 2. 1 Cor., vu, 35*: om. et quod — obsecrandi (avec VAmbrosiaster et divers Pères). — IX, 24: Vos autem sic currite ut omnes comprehendatis . — x, 8* : viginti quatuor milia hominum [= compV). — Ib., \1 : et de uno calice (= toi. compV . sem. S. Gali 70, etc.). — xi, 24: om. quod et tradetur (= Falgence; leçons des bons mss. grecs). — Eph., v, 14: e^ illuminabit tibi Dominus. — Je rends Je lecteur attentif à Pimportante leçon Galliam, Il Tim., iv. 10* (= ani* . toi . cav. long**). — Notez la bonne leçon, I Tim., v. 1G: Si qua fidelis {= am. liarl* . laud. Piiy. B. N. 4**. 7. 93. 10440. 11505. Trin. Coll. B. 10. 5. S. Gall 83. add. 11852). — Je remarque, Hom.. viii, 20: un doublet instructif: gemitibus inenarra- bilibus quœ verbis qui exprimi non possunt. Il y a là une leçon triplée, car la correc- tion çi« s'est ajoutée à Pinterpolation de /wM. toi. long. S. Gall 70: quœ verbis exprimi non possunt. — L'omission de Deus, Rom., ix, 5, pourrait paraître suspecte d'arianisme, apparaissant dans un nis. visigoth (voyez p. 51). 3. American Journal oj Pirilologg, t. V, 1884, p. 1)4. 4. Je dirai, au chapitre de la stichométrie, comment le total, étrangement défiguré, des lignes des Épîtres de saint Paul, s'explique par la lecture de Vepisema, dont la valeur est 6, au lieu d'un G qui était inexplicable. 72 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. dernières pages*. Le premier volume, qui manque aujourd'hui, a été au XVI'' siècle entre les mains de Robert Kstienne, qui a tiré de notre ma- nuscrit, complet à ce moment, des collations prises dans presque tous les livres de la Bible *. Dans quelle région notre manuscrit a-t-il été copié ? Jl se distingue, par sa décoration, de tous les manuscrits écrits dans le nord de la France qui sont connus de nous. Les initiales, ornées, l'une de poissons, les au- tres de dragons, ont une maigreur et une raideur qui ne sont pas dans les traditions franques. Le texte, nous l'avons vu, vient en partie de l'Es- pagne ; il en vient par la Catalogne et le Languedoc, ou, pour mieux dire, par la Marche d'Espagne et la Septimanie. Dans les Évangiles, au contraire, l'influence irlandaise est certaine, et cette remarque semble devoir nous interdire les régions du midi. C'est dans la zone intermédiaire que je voudrais chercher la patrie de notre manuscrit. Or, le seul manus- crit français qui nous ait montré des analogies frappantes avec le texte du nôtre est à Lyon, et les sortes sanctorum qu'on remarque dans notre manuscrit se retrouvent, en grec, dans un célèbre manuscrit rapporté de Lyon, mais qui auparavant paraît avoir été à Clermont. Peut-être ne sommes-nous pas loin de posséder les éléments suffisants pour aboutir dans notre recherche. Dans notre manuscrit, le commence- ment de l'Apocalypse est accompagné, de même que les Machabées, les Actes et les Épîtres catholiques, d'une glose en caractères tironiens qui, si on en juge par les mots « en clair » qui y sont mêlés, n'est pas dénuée d'intérêt. Le seul auteur à peu près dont nous y rencontrions le nom est Jean Cassien (fol. 147) et nous y lisons (fol. i46 v°) le nom de « Bruni- childe ï). Mais parmi ces notes on lit, au folio 152 v°, dans l'entre-colonnes, ces mots écrits en toutes lettres d'une belle écriture fine du ix* siècle : In nomine Domini conmemoratio domiiii Cypriani abbatis mai celebrantur mense februario ambulantes dies octo. Item domno meo Victuro fiet conmemoratio mense aprile ambulantes dies XXVII. J'ai cherché en vain ces noms dan§ les divers volumes du Gallia chris- iiana. D'autres sauront, je l'espère, les retrouver. Pour moi, je ne les chercherais pas loin de Lyon. 3. Le texte languedocien. Avant de pénétrer plus avant dans l'intérieur de la France, nous devons donner un regard au texte qui fut usité pendant tout le moyen âge dans t. M. 0. de Gebhardt a pensé que le ois. s'étendait au xv® siècle jusqu'à Vis. iv, 3, mais son raisonnement repose siu' un malentendu [Thcol. Literatur-Zeilung, t. IX, 1884, p. 595). 2. Les seuls livres à propos desquels II. Eslienne ne cite pas le ms. « Ge. l. » sont (en outre de Judith, de Tobie et des Machabées, qui ne représentent pas la Vulgate) Job, Baruch, Daniel et les petits Prophètes. Le Psautier « gallican » est cité. LE TEXTE LANGUEDOCIEN. 73 le Languedoc. Ici les documents anciens nous font défaut, mais nous au- rons la satisfaction de retrouver un texte très ancien dans des manuscrits très récents. Le Languedoc, en effet, est toujours resté fermé aux influen- ces françaises, et son particularisme lui a permis de conserver ses tradi- tions religieuses jusqu'aux désastres du xiii® siècle, à ce point que les versions provençales sont le meilleur témoin du texte languedocien. Les origines de c^ pays étaient, à bien des égards, espagnoles. Les Visigoths en avaient disputé la terre aux Arabes et les Pyrénées n'ont jamais formé une frontière entre la Marche d'Espagne et la Septimanie, entre la Cata- logne et le Languedoc. C'est pourquoi les textes languedociens se ratta- chent directement à l'antique tradition des Visigoths. Il serait sans doute intéressant d'étudier par le détail le texte langue- docien, le mieux délimité, au point de vue géographique, de tous les anciens textes de la France. La date récente de nos manuscrits nous interdit de nous y trop arrêter. II est néanmoins de notre sujet de passer en revue les principales autorités de ce texte. Nous verrons par la suite de ce tra- vail, et en particulier par le chapitre consacré à Théodulfe, que les ques- tions d'histoire locale des textes que nous rencontrons ici sont du plus haut intérêt. Le plus ancien des manuscrits languedociens est la grande bible dont le chapitre du Puy a fait hommage en 1681 à Colbert ; c'est le Codex Aniciensis des bénédictins, aujourd'hui Bibliothèque nationale, 4 et 4^ : il paraît écrit entre le ix® et le x^ siècle. La paléographie n'en est pas ordinaire. La première main représente un texte à peu près semblable au Codex Vallicellianus, mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les cor- rections très nombreuses qu'y a faites une main presque contemporaine '. Le texte qu'a suivi le correcteur est à peu près constamment celui de la Bible de Mazarin dont nous allons parler. Le manuscrit célèbre sous ce nom est le numéro 7 de la Bibliothè- que nationale. L'écriture paraît du xi^ siècle. C'est par sa décoration que ce splendide manuscrit est surtout remarquable. Les grandes initiales, les unes de couleur sur un fond de pourpre pâle, les autres peintes sim- plement en un beau rouge vif, disputent notre admiration aux riches et beaux monogrammes qui sont en tête de certains livres. On remarque en particulier le titre de l'Épître à Paulinus, écrit en une très belle majus- cule entrelacée, en partie sur un fond noir pointillé en rouge. Ce style est celui des manuscrits copiés en Languedoc, et particulièrement à l'ab- baye de Saint-Gilles *. 1. B. >'. 4**, I Jean, v, 7 : Quoniam très sunt qui testimonium dant in cselo Pater Verbum et Spiritus et très unum sunt; et très sunt qui testimonium dant in terra sanguis aqua et caro. Si testimonium... 2. Voyez The Palseographical Society, Facsimiles, pi. lxii et Recueil de jac- simile à l'usage de lEcole des Chartes, 350, et comparez le ms. Harl, 4772 et 4773, qui sera décrit plus loin, et les mss. Berne A. 9 et B. N. 10 et 2 328. 74 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. L'ordre des livres est singulier ; de tous les manuscrils, celui qui s'en approche le plus est le manuscrit de Montpellier (Harl. 477:2 et 4773) dont il sera question tout à l'heure. Les sommaires du Pentateuque sont d'origine espagnole, celui des Nombres ne se rencontre que dans la bible d'Huesca et dans la bible de Montpellier, déjà citée. La stichométrie de l'Épître aux Romains ne se retrouve que dans la bible de Théodulfe, dans le Nouveau Testament B. N. 321, qui provient du diocèse de Narbonne, et dans deux manuscrits de Saint-Gall. Le texte des Actes, dans nos deux manuscrits 7 et 4**, est particuliè- rement remarquable par son origine espagnole et par son caractère local. J'en donne en note un petit nombre d'exemples '. Ce texte doit assuré- ment être regardé comme un texte languedocien. Le manuscrit dont nous avons à parler ensuite est le meilleur docu- ment de la persistance, sur la terre languedocienne, des anciens textes et des plus anciennes traditions. Deux pays seulement, à notre connaissance, montrent, en plein moyen âge, un attachement obstiné aux textes anté- rieurs à saint Jérôme : ce sont les pays albigeois et la Bohème, terres d'hérésie et d'indépendance religieuse autant que de particularisme fier et jaloux. La Bohème a conservé plus longtemps son caractère et l'on y trouve, dans des manuscrits du xv^ siècle, les textes les plus anciens. -Les pays du midi, au contraire, ont vu leur résistance brisée dès le xiii^ siècle, et les manuscrits languedociens qui sont postérieurs au règne de saint Louis ne montrent plus que les souvenirs de l'ancien texte local. Notre manuscrit est le numéro 254 de la Bibliothèque nationale (autrefois manuscrit 4051 de Colbert). Il est célèbre dans Thistoire des anciennes versions latines sous le nom de Codex Colbert inus. Il contient en effet le seul texte complet qui soit conservé de la version « européenne » des Evangiles. Telle est l'indifférence des éditeurs et même des critiques ,à l'égard de l'origine des manuscrits et des textes, que personne n'a songé à rechercher la patrie du Codex Colbertinus. La date même en est mal indiquée par les auteurs, qui le mettent au xi^ siècle ; le catalogue de 1744, toujours enclin à rajeunir les manuscrits, indique le xiii^ siècle. La vérité paraît être entre les deux : le Codex Colbertinus est probable- t. AcT., II, 33, 4** : lioc donum quod (= toi. cav. compl^'. lcij\ ivnt. ose. Théod. B. N. 93. 254, 321. 11505**. 17250**. Mun. G230, ms. proven(."al de Lyon et bible allemande [cod. Tepl.^-^ B. i\. 6: liunc donum. qucm ; B. >'. 102(52: dontnn. Hoc qnidcm vos v/deUs). — iv, IG: diceiiles: Viri fratres (B. \. 4**. 7. 342. 343.11932, versions provençales [Lyon et B. N. fr. 2425] et vandoise). — xiii, 0. à la tin : quod intcrprctatur paralus (Lucifer, gig. leg-*. dem. Met/. 7*. Vienne 1190. Théod. Ambr. E. 53 inf. B. N. 4**. 7. Il [quiint. p.]. 93. 11505** [qui iiit, p.]). — xxviii, 31 : sine profiihitionc , qitia hic est J . C. filins J)ci per qucm incipicf lolns mundus judicari (4**. 7. fcg-** . dcm. Thi^od. [oui. Jlicsns] 11. N. 9. 93 [oui. ./A.J. 202. 315. 342. 343. 11533*. 11932. 10262. Lyon ;!47. 3()7. Mars. 250, versions provençales [mss. de Lyon et B. N. fr. 2425], catalane et alle- mande [Tepl]). LE TEXTE LANGUEDOCIEN. 75 ment, d'après son écriture, de la seconde moitié du xii'' siècle. Le carac- tère archaïque de ses illustrations s'explique par le fait qu'il a été exécuté dans le midi de la France, pays dont le développement artistique retarde sur le nord de la France. Je ne dirai pas par quelles recherches et avec quelle méthode M. H. Omont, aidé de l'expérience de M. Delisle, est arrivé à retrouver la pro- venance du Codex Colbertlnus. Il me suffira de dire que, dans le manuscrit latin 9364 de la Bibliothèque nationale, on trouve aux feuillets 74- et 75 un « Catalogue des manuscrits donnez à Monseigneur (à Colbert) par M. de Rignac... le 6 février 1682 », et que vers la fin de la liste des livres in-4° (fol. 75) on voit indiqués les volumes suivants : Epistolse Pétri de Vineis (Colb. 4050). IS'ovum Testamentam (Colb. 4051). Vêtus collectio canonum (Colb. 4048). Nous sommes donc en droit de donner au manuscrit 4051 de Colbert he nom de manuscrit de Rignac. Etienne de Rignac était conseiller à la Cour des aides de Montpellier. C'est du Languedoc que provient notre Nouveau Testament, et il y a tout lieu de penser qu'il n'a pas été copié bien loin. Le volume est composé de deux manuscrits différents ; le premier contient les Évangiles et le second le reste du Nouveau Testament. L'ordre dans lequel sont rangés les livres saints est assez rare : il se ren- contre en particulier dans le manuscrit 15 de Saint-Germain (B. N. 11553), dans la grande bible du Puy (B. N. 4), dans un Nouveau Testament qui paraît languedocien (B. N. 341) et dans cinq bibles italiennes. Les Évan- giles représentent un texte ancien, pur de tout mélange avec la Vulgate ; ils sont pourtant accompagnés du système de sections et de parallèles qui est ordinaire à la version de saint Jérôme. Après les Actes des Apô- tres, nous lisons, écrite en petit caractère, une note sur la passion de saint Pierre et de saint Paul analogue à celle que nous retrouvons dans deux anciens manuscrits espagnols '. Je n'insiste pas davantage sur les particularités extérieures de ce curieux texte. Quant au texte lui-même, il est, avant tout, méridional. Les manuscrits desquels notre texte se rapproche le plus sont le manuscrit tyrolien (peut- être bohème) B. N. 140 et le Codex Demidovianus. Certaines leçons isolées nous rappellent les manuscrits 347 de Lyon et B. N. 17250 ^ Je 1. Post jMssionem Domini \xy anno i. secundo Neronis... Petrus et Pmdus martyrio coronati sunt (= B. N. 163). — Leg^. compO : Hoc faction est anno Neronis quarto... seculorum. Amen. 2, AcT. XV, 23, après eorum: epistolam continentem hsec (= B. N. 202 [apos- toli c. h.'\. 1(533. 17250**, versions provençales [Lyon et fr. 2425] et allemande [Tepl.]). — Ib., 38: in opus quod missi fuerant [= toi. cai\ Mun. 0230; ad quod m./.: Wernig. B. N. 202; quo m. /. ; B. N. 6. 140. 17250**; bibles vaudoise, 76 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. relèverai en particulier le doublet de Épii., iv, 29 : opportunitatis fidei. Ce conflate rcading ne se rencontre que dans la bible de Mazarin et dans un manuscrit de Bâle (B. I. 6, x^ siècle), qui provient de la Chartreuse de Strasbourg et qui paraît bien avoir été écrit dans le Midi. C'est encore de Montpellier que provient la grande bible de la biblio- thèque Harléienne (n**' 4772 et 4773). Ces deux beaux volumes ap- partenaient aux capucins de Montpellier, auxquels ils avaient été donnés le 2 janvier 1622 par Fr. Ranchin, chancelier de l'Université de méde- cine. La famille Ranchin était célèbre à Montpellier et ses membres avaient réuni une bibliothèque qui a été dispersée en bien des lieux '. Ces deux curieux volumes sont écrits d'une écriture pâle du Midi qui pa- raît du commencement du xiii^ siècle. Les premiers mots de chaque livre, dans le premier volume, sont généralement écrits en lettres enche- vêtrées sur fond noir, ainsi que nous avons vu dans la bible de Mazarin. Le tome II paraît plus récent que le premier, mais il est également écrit dans le Midi. Je n'insiste pas sur ce texte, qui est méridional par toutes ses attaches. Je relèverai seulement les lignes qui terminent le livre de Job : Fuerunt ergo omnes dies vite illius CC' XLVIII annorum, et ex hoc apparuit eum quintum fuisse ab Abraham. Ces mots se retrouvent dans un superbe manuscrit, richement enluminé, paraissant du xiii*' au xiv^ siècle, qui se trouve à la bibliothèque canto- nale de Lausanne (U. 964) et qui est apparemment écrit dans le midi de la France*. Quant au manuscrit de Ranchin et à ceux qui le précèdent dans ce chapitre, si leur texte est certainement méridional, ils présentent néanmoins un caractère local beaucoup moins accentué que celui des ma- nuscrits du Nouveau Testament que nous allons étudier. C'est dans ces manuscrits, quelque récents qu'ils soient, que nous avons à chercher le véritable texte languedocien. catalane et allemande [Tepl]). — xxi, 34, après in turba: alii vero aliud (= B. N. 0**. Lyon 347). — xxiii, 23, \\ la tin : sint parafé exire. Et centurionibus precepit stare et junientum preparare ut impositum Paulum eum salvum, etc. (cf. Lyon 347, h. et ms. provençal, fr. 2425). — Ib., 25 : Timiiit enim ne forte rapidités eum Judei interficerent et ipse jmsfmodum accusaretur quasi pecuniam accepisset. — XXVIII, 19, à la fin: sed ut libcrarem animam meam de morte (= B. N. 341. 342. 343 et versions provençales [Lyon et fr. 2425], vaudoise. allemande [Tepl] et bohème). — Rom., xiii, 9: Non coucupisces rem proximi tut [:=gig. B. N. G. 140. 342. 343. 11932. 16262, textes du xni" siècle et versions provençales [Lyon et fr. 2425], vaudoise et allemande [Tepl]). — I Cor., h, 16: nisi spir/lus Domini (= laud*. B. N. 6. 93. 341. 343. 11932. 16262 et versions provençales [Lyon et fr. 2425], vaudoise et allemande [Tepl]). — Ib., xvi, 12: signijico vobis quia (= ambstr. B. N. 343. SSiS. 11932. 16262]). 1. Voyez Montfaucon, liibliofhcca bibiiothecarum, t. II, p. 1281 et Le Cabinet des mamiscrits, t. 1, p. 365. 2. Les mêmes mots, avec quelques différences insignifiantes, se trouvent dans le ms. Bodl. auct. E inf. 1 (xii° siècle), ms. anglo-normand, mais dont on ne peut douter qu'il n'ait été copié sur un original provenant du Midi. LE TEXTE LANGUEDOCIEN. 77 Il nous faut nous arrêter quelques moments à l'étude d'un manuscrit très intéressant du Nouveau Testament qui semble être, par son texte comme par son origine, intermédiaire entre la France et l'Espagne : il s'agit du manuscrit Bibliothèque nationale 321, qui paraît écrit au commencement du xiii^ siècle. Il est terminé par un calendrier dans lequel se déroule toute la procession des saints du Midi, suivis de ceux de l'Espagne. Pour le diocèse de Narbonne, ce sont saint Paul, les saints Just et Pasteur, patrons de la cathédrale, saint Pons et saint Aubin de Tomières ; pour Béziers, saint Aphrodise ; pour Carcassonne, saint Hi- laire ; pour Nîmes, saint Baudile ; pour Toulouse, saint Sernin. Albi nous montre saint Salvi, sainte Sigolène et sainte Carissime ; Rodez, saint Amans et sainte Foi de Conques ; Cahors, saint Amarand de Moissac ; Clermont, saint Julien de Brioude et saint Géraud d'Aurillac. Arles nomme saint Genès, saint Césaire et saint Honorât ; Avignon, saint Ruf et saint Magne '. Quant à l'Espagne, elle est représentée dans notre martyrologe par saint Vincent de Saragosse, dont la translation est mentionnée, par saint Félix de Girone, saint Eugène de Tolède, sainte Eulalie de Merida et saint Aciscle de Cordoue, auxquels une main du xv^ siècle a ajouté saint Cucuphat. On le voit, la sphère de notre calendrier comprend tout le Languedoc et la haftte Guienne, et l'Espagne n'est pas en dehors de son horizon. Plus nous avançons vers la frontière catalane, plus le catalo- gue des saints locaux est fourni ; à Carcassonne, la frontière politique est déjà franchie. Le texte biblique contenu dans notre manuscrit est plus éloquent encore. Dans plusieurs livres, il est encore plus catalan que lan- guedocien. L'orthographe du manuscrit, dans toutes ses parties, est incor- recte et étrange ; on n'y relève pas le bétacisme espagnol, qui est étranger à la Catalogne, mais l'emploi de qu pour c devant l'o * et une confusion absolue dans l'usage de l'aspiration. N'oublions pas qu'au temporel Car- cassonne fit partie de la Catalogne jusqu'au règne de saint Louis, et qu'au spirituel l'archevêque de Narbonne a eu juridiction, jusqu'au xi^ siècle, sur la Marche d'Espagne. C'est du côté de cette frontière incertaine, c'est entre Narbonne et Carcassonne qu'il nous faut chercher la patrie de notre manuscrit. Le texte des Évangiles est fort ordinaire et n'a rien de méridional. Le livre des Actes des Apôtres est composé de deux parties fort différentes. Le premier tiers, jusqu'au verset 7 du chapitre xiii, représente un texte mêlé dans lequel les éléments anciens tiennent une si grande place, que l'on peut à peu près le considérer comme un texte ancien. Le texte anté- rieur à saint Jérôme reprend à xxviii, 15 et occupe la fin du livre. Mal- heureusement les leçons anciennes ont été le plus souvent corrigées par 1 . Le culte de saint Magne ne semblant guère dater que de sa translation, c'est-à- dire de 1321, il se peut que le manuscrit ne soit pas antérieur à cette année. 2. Quonnumeratxis, quohortis, etc. Ailleurs: cholencium, chohortis, etc. 78 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. grattage, de sorte qu'il est quelquefois difficile de les retrouver. Entre ces deux limites, le texte semble être un texte méridional ou languedo- cien, tel que nous en verrons plusieurs dans la suite de ce chapitre. Une étude détaillée des parties anciennes du texte des Actes nous montrerait l'étroite parenté qui unit ce texte au Gigas librorum, manus- crit bohème du xiii^ siècle, et au Codex Laudi anus (F. 82 : e), antique et vénérable manuscrit qui provient de la Sardaigne et qui a été entre les mains de Bède. Mais tout n'est pas dit avec ces mots, car en beaucoup d'endroits ce n'est pas le Gigas qui donne la leçon ancienne, c'est le ma- nuscrit languedocien. Très souvent, notre manuscrit est seul à conserver les termes de l'ancienne version. C'est ainsi que je pourrais relever le verbe benenunciare (v. 42 ; viii, 4. 12. 25. 3"-). 40 ; x, 36 ; xi, 20), qui est sans doute bien plus ancien quevangelizare ; la synagogue est appelée, ici seulement, convencio (vi, 9 ; ix, 2. 22 ; xiii, 5) ; les traditions s'di\)- ^eWeni consuetudi?ies (vi. 14). Des expressions telles que efjfugavit se ei inguilinus (vu, 29), Suhlimissimus pour Altisslmus (vu, 48), magnum falsiim vatem ^ponr pseudoprophetam (xiii, 6), la traduction en latin des noms propres tels que Damula (pour Dorcas, ix, 36 et 39), tout ce langage, encore étranger au vocabulaire de saint Jérôme, nous ramène plus haut que le Gigas. Nous pouvons être assurés que notS manuscrit nous a seul conservé des éléments importants d'un texte ancien des Actes des Apôtres '. Les Épîtres catholiques nous montrent à peu près le même texte que le Codex Toletanus et les manuscrits espagnols en général. S'il fallait en juger par le petit nombre des passages que nous avons collationnés dans tous les manuscrits, celui dont notre texte semble se rapprocher le plus serait le manuscrit de Huesca, circonstance d'autant plus remarquable qu'il y a presque contact entre le diocèse de Huesca et la province ecclé- siastique de Saragosse, d'une part, et la province de Narbonne, de l'autre. Mais si notre texte tient d'un côté à l'Espagne, de l'autre il est étroitement apparenté aux textes languedociens. On le voit, c'est au premier chef un texte de frontière. Je ne dis rien de l'Apocalypse, non plus que des Épîtres de saint Paul, quoique dans celles-ci on trouve quelques traits curieux. Quant \\ la se- conde main, qui a corrigé d'un bout à l'autre notre Nouveau Testament, nous verrons tout à l'heure qu'elle représente simplement le texte du Languedoc. Notre manuscrit est un des anneaux de la chaîne qui, partant de Séville et passant par Tolède et par la Catalogne, unit les textes espa- gnols à ceux du Midi de la France. Il montre cond)ien, au xiii" siècle, l'esprit local était encore vivace dans ce pays de frontière, qui était, en 1. AcT., XXVIII, 28-31* : hi enim audient. Et eu m hivc dijrissef. exienint Judei mv/fas haOeiifes ialcr se (pivcifiones. Pdulits aufcni pcr h/rniihim toln in coiuhfctK suo mancns cxcfpfcOcU oinuc.'i qui rcnicbaal ad cum et (Uspulalnil cum Judeis et Grecis, aflnunciaus re(/uuht Dei ad/innans et dicens sine utia prohibitione quia hic est J/iesus Jilius Dei per qucni incipiel talus munUus judicari. LE TEXTE LANGUEDOCIEN. 79 réalité, par ses mœurs, comme il l'est encore par sa langue, intermé- diaire entre la France et l'Espagne. Les textes qui nous restent à étudier forment un groupe étroitement serré. Quoique datant tous du xni^ siècle seulement, ces manuscrits représentent mieux que tout autre le texte du Languedoc. En effet, d'une part ils sont en parfait accord avec la plus ancienne version provençale, qui paraît avoir été composée dans le Bas-Languedoc, et d'autre part les rapprochements que nous montreront les manuscrits du ix'' siècle nous permettront d'être assurés que le texte de ces manuscrits récents est un texte ancien '. J'ai déjà fait observer que plusieurs de nos manuscrits sont des Nou- veaux Testaments. Ce n'est pas chose vulgaire dans l'histoire de la Bible latine. En effet, on connaît fort peu de manuscrits latins du Nouveau Testament qui aient été copiés dans le Nord ; pour le Midi, au contraire, nous possédons un certain nombre de petits Nouveaux Testaments ; les traductions provençales sont bornées au Nouveau Testament, celle des Vaudois au Nouveau Testament et aux livres sapientiaux incomplets. Tel Nouveau Testament copié en Bohème, dont nous parlerons tout à l'heure, trahit un modèle languedocien, et l'ancienne Bible allemande, dont les plus anciens manuscrits * sont des Nouveaux Testaments, nous ramène certainement, sous une forme ou sous une autre, à un original languedo- cien. Ce fait n'a rien qui puisse nous étonner. Dans le Nord, en effet, la Bible était plutôt un livre d'église ou un livre de cabinet ; dans le Midi, pays de polémique religieuse et de piété individuelle, il en devait être de même que chez les protestants, où le Nouveau Testament est le compa- gnon inséparable du pasteur et de l'évangéliste itinérant. Au reste, l'hos- tilité bien connue des Albigeois à l'égard de l'Ancien Testament ^ suffirait à expliquer cette préférence pour le Nouveau, qui était déjà presque une présomption d'hérésie. Les prêtres et les moines voyageurs, au contraire, portaient parfois avec eux une bible de poche, de petit format, mais com- plète, et pourvue de tout l'attirail de la controverse antialbigeoise \ Voici l'énumération des principaux manuscrits du type languedocien : Bibliothèque nationale 342, manuscrit du Nouveau Testament, pa- raissant écrit au commencement du xiii® siècle. L'écriture est méridio- nale et à peu près semblable à celle du manuscrit 321. 1. Sur le sujet traité ici, voyez Romania, t. XVIII, 1889, p. 3ô4- coaiparez le t. XIX, 1890, p. 514, et la Reçue historique, t. XXXII, 1886, p. 184. 2. Manuscrits de Tepl et de Freiberg. 3. Voyez G. Schmidt, Histoire des Cathares, t. II, p. 23. 4. En tête du ms. B. N. 13152 (170 niillim. sur 120, xiii*'-xiv® siècle), on lit trois feuillets d'une summa brevis contra maaicheos palerinos et hereticos et circa passa- ginos et circumcisos et contra multos altos hereticos. A la fin du ms. B. N. 174 (190 millim. sur 135, xiv® siècle), on lit également, f° 181 v°, une summa contra he- 7'eticos et maniceos. Ce ms, paraît avoir appartenu à un franciscain prédicateur de TAragon. 80 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. Bibliothèque nationale 343, Nouveau Testament paraissant écrit au commencement du xiii*' siècle d'une écriture méridionale. Bibliothèque nationale 341, manuscrit du Nouveau Testament, parais- sant écrit dans le midi de la France vers la fin du xiii® siècle. 11 était en 1479 en Vénétie. Les manuscrits qui viennent eiisuite sont un peu moins anciens que le plus grand nombre de ceux qui précèdent ; ils ne remontent pas plus haut que la seconde moitié du xiii® siècle. Ce sont des bibles complètes, et dont le texte a, du moins pour la forme, subi Tinfluence des textes parisiens. En effet, ils ont tous, marquée de la première main, la division en chapi- tres qui est encore aujourd'hui celle de la Vulgate ; néanmoins, pour le Nouveau Testament, leur texte est resté languedocien. Ces manuscrits sont les suivants : Bibliothèque nationale 11932, bible copiée entre le xiii" et le xiv^ siècle, d'une écriture méridionale ou plutôt languedocienne. Une partie est peut-être écrite par un Italien. Cette bible appartenait en l'an 1600 à un chanoine de Rodez. Bibliothèque nationale 16262, bible du xiii^ siècle, manuscrit français mais non parisien, provenant de la Sorbonne à laquelle il avait été légué par maître Robert Bernard de Normandie. Il faut rapprocher de ces deux manuscrits celui qui est bien connu sous le nom de Codex Demidovianus. C'est une bible qui appartenait à la fin du siècle dernier à Paul Demidof Gregorovitch; elle provenait de la maison professe des jésuites de Lyon. Le texte du Nouveau Testament a été publié de 1782 à 1788 par C.-F. Mattliaei et Tischendorf en a donné la collation partielle dans son editio VJII critica major. Matthaei datait le manuscrit du XII® ou du xiii° siècle, mais, comme les chapitres modernes y sont marqués de la première main, il ne doit pas être antérieur au milieu du xiii® siècle. La Bohême, rendez-vous des textes curieux et inusités, nous a légué un manuscrit du Nouveau Testament, copié sur papier au commencement du xv" siècle et qui reproduit un texte semblable au texte languedocien. Il est conservé à la bibliothèque comtale du château de Wernigerode, dans le Ilarz, propriété des comtes de Stolberg. Le manuscrit porte de nom- breuses notes interlinéaires en tchèque ; une note, écrite de la même main qui a ajouté en tète la table des leçons, relate une famine arrivée en Bohème en 1-433 et 1434, l'année où « les frères » de Prague assiégèrent Pilsen. 11 n'y a guère lieu de douter que ce texte dépaysé n'ait été copié en Bohème sur un manuscrit méridional apporté par un Cathare ou plutôt par un Vaudois. Les bénédictins citent quelquefois un manuscrit qui a disparu aujour- d'hui et qui paraît avoir eu tous les caractères dos textes languedociens. Il appartenait à l'ahbaye de Saint-André d'Avignon, dont les murs for- LE TEXTE LANGUEDOCIEN. 81 tifiés se dressent, dans Villeneuve, en face du château des papes'. Une collation de quelques passages de ce manuscrit, due à D. Estiennot, se trouve à la Bibliothèque nationale. On trouverait sans doute, dans les régions voisines du Languedoc, un grand nombre de manuscrits qui, sans reproduire le pur texte languedo- cien, en ont néanmoins recueilli beaucoup de leçons. J'en puis citer quel- ques-uns, provenant de Lyon, de Vienne, d'Avignon et de Marseille. B. N. 202 (xiii^-xiv® siècle, relié aux armes de Pierre de Villars, arche- vêque et comte de Vienne); Lyon 330 (xiii^-xiv^ siècle), seconde main ; 331 (même date); 333 (même date); 338 (du couvent des Augustins de La Voulte, même époque — ce ms. présente une ressemblance frappante avec le n° 330, auquel du reste le ms. 331 ressemble à d'autres titres); 345 (xiii" siècle); 347 (même date; des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon); Marseille 250 (xiii® siècle, des frères mineurs); Avignon 80 (xiv® siècle; des célestins — ce ms. présente certaines ressemblances avec le précédent et avec les mss. 330 et 338 de Lyon '). Tous ces manuscrits ont certainement été écrits dans le midi de la France. Ce sont les docu- ments de la fusion du texte languedocien avec le texte de Paris : ils mar- quent la fin de l'histoire des textes du Languedoc. Je donnerai, dans une note, quelques-unes des leçons caractéristiques du texte languedocien. Je les cherche plutôt encore dans les versions pro- vençales que dans les manuscrits latins, et je n'ai garde de négliger la bible allemande qui, comme on le sait, forme famille avec les textes lan- guedociens \ Au reste, le présent chapitre sera, pour ainsi dire, continué dans celui qui sera consacré à la Bible de Théodulfe \ Je n'insiste pas sur 1 . Martianay, Remarques sur la version italique de l'évangile de saint Matthieu, Paris, 1695, p. xlvii; Calmet, Commentaire. 2. Dans les mss. Avignon, 80, Lyon 331 et Marseille 250, Osée est précédé d'nn texte commençant ainsi : Régule sunt hee (Mars. : hec) suh quibus significatio- nibus... Dans les mss. Avignon 80, Lyon 330 et 338, l'argument des Romains com- mence ainsi : Quoniam (pour Romani) sunt qui ex Judeis... 3. Sur la Bible allemande, et en particulier sur la question du Codex Teplensis, voyez la belle publication de M. W. Walther: Die deutsche Bibelabersetzung des Mittelalters , Brunswick. 1889-1892, in-4°, et (^om^diX'QiXdi Revue historique, i. XXX, p. 167; t. XXXII, p. 184 (1886). et t. XLV (1891), p. 148. 4. Matth., XVIII, 15 : 342*. 16262. ms. provençal fr. 2425. vaud. : Aspicieas Jhesus in discipulos suos dixit Simoni Petro. — xx, 28 : 342*. 343. 11932. 16262. S. André, ms. prov. de Lyon : Vos autem queritis de pusillo crescere et de magnis majores esse. Intrantes autem ad cenam nolite, etc. — Marc, viii, 28: 11932. vaud.: Hieremiam . — Luc, ii. 33: 342. Lyon 333. ms. prov. de Lyon. fr. 2425. vaud. tepl.: Joseph et Maria mater ejus. — ix, 43, à la fin : 342*. 343. 11932. ms. prov. de Lyon. tepl. : Dixit Petrus: Domine quare nos non potuimus eicere illum? Quibus dixit: Quia hujusmodi genus nisi in orationibus et jejuniis non eicitur. — xviii, 28, à la fin : 343. 11932. 16262. fr. 2425. vaud. tepl.: Quid ergo erit nobis? — xxiii, 53, à la fin: Lyon 331**. fr. 2425. tepl.: Et jussit Pilatus tradi corpus ejus. — Jean, xiii, 24, après ei : 321**. 342*. 313. 11932. 16262. ms. prov. de Lyon : Interroga (343 : int. eum). — Ib., 25 : 343. 1 1932. tepl. : qui tradet te? — Act., iv, 8 : 321**. 342. 343. 16262. versions provençales, tepl. : seniores domus Israël. — vu, 24: 341. ms. prov. de Lyon**, vaud. : percussoque HIST. DE LA. VULGATE. 6 82 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. les doublets dont sont remplis nos textes. Ils prouvent qu'en réalité ce sont des textes mêlés, résultat d'une compilation, et cette remarque, il faut le dire, diminue leur autorité et peut-être leur antiquité. Mais les leçons qui sont ainsi entrées en composition n'en sont que plus anciennes. Un texte ancien dispersé dans des manuscrits récents, tel est le texte lan- guedocien. cgyptio abscondit sabulo. — viii, 4, à la fin : 321. 3i2*. 343. 11932. Wernig. ms. proY. de Lyon. vaud. tepl. (cf. fr. 2426): circa (om. 342*) cioitates et castella Judée. — Ib., 38, à la tin: 202. 321. 3i3*. fr. 2425. tepl.: Spiritus sanctus ceci- dit svper eunuclmm. — ix, 7: 202. 321. 342*. 343. 11932: vidente.'. 14. 112. 17227 et dans la bible de Monza. La note du uis. B. N. 14 parait copiée sur celle de la bible de Monza, celle du ms. B. N. 112 sur celle du ms. B. N. 17227. 2. Choix, de leçons de ce ms. : Matth., xxvn, 16: qui propter homicidium missus Jucrat in carcerem, — Marc, vi, 3 : Nonne isti est Jabri Jilius Mariœ ? — Luc, H, 1 : Et jactum est. — xi, 2 : fiât voluntas tua sicut in cxlo ita 'et in terram. — xvni, 18 : aô illo phariseo. — Jean, i, 42 : Symon Bariona. — III, 5 : non potest habite regnitm Dei. — vu, 39: non cnim eral Spiritus, quia Jhesus nondum Juerat honorificatus. — xx, 16: dicit ei œbreice Raboni. ANCIENS TEXTES DES ÉVANGILES. 91 grand nombre de leçons moins bonnes, dont une grande partie sont d'ac- cord avec le Codex Fuldensis ; on n'y relève pourtant aucune leçon très mauvaise ni extraordinaire, sinon, Jean, vu, 29, l'interpolation des ma- nuscrits espagnols et irlandais : Et si diœero, etc., leçon adoptée par plu- sieurs manuscrits français qui vont suivre et par les textes languedociens ', et, Jean, xiii, 32, l'omission de Si Deus clarificatus est in eo. Certaines corrections paraissent contemporaines ; le deuxième correcteur, qui est du VIII® siècle, a introduit certaines leçons curieuses et rares, telles que Matth., XX VII, 16 : qui propter homicidium missus fuerit in carcere, et l'interpolation irlandaise, ib,, v. 28 : indueruni eum tunicam purpuream et...., ainsi que Luc, xi, 2 et 4 : [Fiat voluntd\s \tuà\... sed eripe nos a malo. Je rangerai aussitôt après le manuscrit de Notre-Dame un manuscrit de Colbert, qui porte la cote de Saint-Denis marquée au xv^ siècle, le ma- nuscrit B. N. 256. 11 est également écrit d'une écriture onciale du \if siè- cle. C'est une Vulgate avec beaucoup de leçons des anciennes versions. J'en pourrais citer un grand nombre pour leur ressemblance avec le texte du manuscrit précédemment cité et avec la bible de Saint-Riquier (B. N. 93) dont il sera bientôt question. Je mentionnerai en particulier la cor- rection, Matth., vi, 25 : mit quid bibatis, et la grande interpolation, Matth., xx, 28 : vos autem quœretis de pusillo crescere et de majore mi- noris esse. Inirantes autem, etc. *. Nous rencontrons souvent, d'accord avec les manuscrits 17226 et 256, deux autres manuscrits qu'il nous faut considérer de plus près. Le pre- mier n'est pas ancien, il paraît dater de la fin du ix® siècle, c'est un ma- nuscrit de Saint-Victor, B. N. 14407. Il est écrit d'une orthographe très irrégulière et par là même il montre qu'il n'est pas dans la tradition des textes corrigés. Dans les numéros des sommaires, on remarque Vepisema employé pour le chiffre 6. Je ne m'arrête à ce manuscrit que pour le rap- procher nettement des deux manuscrits qui précèdent K Le manuscrit additional 5463 du Musée britannique nous retiendra quelques instants de plus, car il nous offre un problème qui doit trouver une solution. C'est un fort beau manuscrit copié avec soin, presque sans 1. Ego scio eum, et si dixero quia nescio eum, ero similis vobis mendax, et scio eum, quia, etc. (= toi. compP'^. sem. ose. keii. S. Gall 60. mm. mt. g^. Autan 3. B. N. 93. 256*. 11505*. 14407. 17226. M. Br. add. 5463. Grandv. B. N. 342. 343. 11932. 16262 et les versions provençales, vaudoisc et allemande [^e/>/.]). 2. Ce texte, qui varie à rinfini dans les mss., se trouve ici dans la recension des mss. de Tancienne version « européenne » (mss. a (b) n h ?- = compl^ . M. Br. I. D. III et mss. languedociens). Le texte de notre ms. est en tout semblable à celui du ms. 12 de Douai (viii®-ix° siècle), qui provient de Marchiennes. 3. En voici quelques leçons: Matth., xxi, 17 : et docebat eos de regno Dei. — XXVI, 26: manducate. — Marc, yi, 3: faber filius et Mariae. — Luc, xviii, 14: magis quam ille phariseus. — xxi, 8: quia ego sumChristus. — xxiii, 53: exciso in petra, ^ 92 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. ratures, et très bien conservé. L'orthographe est ancienne. Il est écrit per cola et commata en écriture onciale. Il est admis que ce manuscrit a été copié par ordre d'Aton, qui fut abbé de Saint-Vincent de Volturno, près de Bénévent, entre 739 et 760 environ. Je ne crois pas que cette attribution ait aucun fondement. Voici sur quoi on l'appuie : Au folio 239 v°, on lit, en lignes alternativement rouges et noires : Précepte pli patris Atoni obtemperans exig-uus monachus Lupus beali Hiero- nimi labore translatuin evangeliorum scribsi libruoi, etc. D'autre part on voit, au folio 76 v°, d'une écriture plus ou moins lom- barde qui paraît du xii^ siècle, un Ventarius Ubrorum hujus ecclesie sancti Pétri monasterii de Benevento. Il est donc probable que le manuscrit a été au XII' siècle à Bénévent. Mais la conclusion qui fait d'Aton un abbé du duché de Bénévent me paraît aussi aventureuse que le raisonnement par lequel on a retrouvé au Mont-Cassin l'écrivain du Codex Amiatinus. 11 n'y a pas l'ombre d'une raison paléograpliique pour placer l'origine de notre manuscrit au sud de l'Italie, et son écriture ressemble fort à l'on- ciale artificielle du commencement du ix^ siècle. Le texte est fort rappro- ché de celui du groupe parisien, qui vient d'être étudié, sans toutefois y être identique ; on y trouve ce mélange de leçons espagnoles et irlandai- ses qui nous a semblé former le fond des textes français des Évangiles '. En face de ce groupe de manuscrits, échelonnés entre le vu® et le IX® siècle, et auxquels l'Église de Paris paraît servir de centre, je pour- rais mentionner une autre famille de textes interpolés des Évangiles, dont le texte paraît se rattacher à celui d'une grande bible (B. N. 11505) qui provient de Saint-Germain *. Dans l'un ou l'autre de ces manuscrits, je pourrais montrer des interpolations irlandaises ou des particularités évi- demment anglo-saxonnes \ Je devrais également rendre le lecteur attentif à un manuscrit de Bichelieu, paraissant du x® siècle (B. N. 16275), dont le texte n'est pas ordinaire et où une deuxième main a introduit des leçons irlandaises. Mais ces manuscrits sont d'époque récente et il doit nous suf- fire d'avoir trouvé, au milieu du pagus de Paris, une famille de textes géographiquement bien déterminés, où les anciens textes espagnols et irlandais se sont, pour ainsi dire, rencontrés. 1. Je ne citerai que les deux interpolations. Jean, m, 6: caro est, quia de carne nalum est... spiritus est, quia Deus spirilus est et ex Deo natus est. 2. B. N. 9386 (ix° siècle, de la cathédrale de Chartres), 264 (ix« siècle) et 268 x' siècle). 3. Ms. B. N. 9386, Matth., xxvh, 49, interpolation irlandaise. — Ms. 268, inter- prétation des noms hébreux comme dans les mss. irlandais et particulièrement dans le ms. d'Echtcrnach. — Dans les deux mêmes mss., le sommaire de saint Luc, mutilé des premiers mots, commence par Ommutuit, comme dans les Évangiles de saint Augustin (Bodl. 857; voyez ci-dessus, p. 57). LES BIBLES DE SAINT-RIQUIER. 93 2. Les bibles de Saint-Riquier. La bible en deux volumes qui porte les numéros 11504 et 11505 à la Bibliothèque nationale a formé les manuscrits 3 et i, puis 16 et 17 de Saint-Germain ; Robert Estienne la désignait du nom de manuscrit long de Saint-Germain, c( Ge. o. ». Dans l'O initial de l'Ecclésiastique (t. II, fol. 11 v°), on lit la date : Ânno régnante domno Hludovvicus VII f, c'est- î\-dire 822. Le monogramme qui est au centre de cette légende était en- touré d'une autre inscription qui a été grattée ; il a pour initiale un M et il semble devoir se lire : Michael Gabnhel. Au folio 206 du même volume, avant les Épîtres catholiques, on lit : Giihernalor Michael Gabrihel angelo. Les notes tironiennes qui suivent ces mots ne paraissent pas devoir nous aider à débrouiller le mystère de l'origine de notre manuscrit ; M. Omont y a retrouvé les lettres : Qui monach... anim... do... con... La paléogra- phie est celle des manuscrits copiés dans le nord de la France. Le manus- crit vient de Corbie, mais il était au xv° siècle à Saint-Germain. Dans cette abbaye, un culte spécial était consacré aux archanges. La tour de l'entrée était sous l'invocation de saint Michel : il en fut du reste ainsi de plusieurs couvents aux temps anciens du moyen âge. A Saint-Riquier, les tours du parvis étaient sous l'invocation des archanges '. En tête de la Genèse nous lisons dix-huit vers : In hoc quinque libri retinentiir codice Moysis... Ces vers sont d'Alcuin. Néanmoins le texte de notre manuscrit ne sem- ble avoir rien de commun avec les textes copiés à Tours non plus qu'avec le Codex Vallicellianus. Il en est de même du manuscrit 1190 de Vienne, qui est, de toutes les bibles, celle qui contient le plus grand nombre de poèmes d'Alcuin. L'ordre des livres indiqué dans ce petit poème n'est en rien celui que l'on retrouve dans notre manuscrit ; celui-ci se rencontre, à cet égard, avec les manuscrits de Tours. Nous étudierons en détail le texte de ce manuscrit, sans nous occuper, pour le moment, des nombreuses corrections et additions de la seconde main. La Genèse présente un texte très remarquable, où l'on relève des leçons très rares et souvent très bonnes, et qui ne se retrouvent que dans un petit nombre de manuscrits*. Peut-être celui auquel notre texte ressem- IdIc le plus est-il le manuscrit en onciale de la bibliothèque ottobonienne. 1. Voyez Albert Lenoir, V Architecture monastique, t. Il, p. 67. 2. Gen., III, 15* : Ipse conteret capat tuum {= ottob. toi* . vall* . Tours 10*. Monza G. i et L. |). — Ex., xxviii, 42* : femina (= am* . toi. ottob. Zurich. B.N. 45. 11532). — xxxii. 15*: tabulas testimonii manu l)ei scriptas {= Théod.). — Ib., 28*: quasi tria milia {= toi. ottob. B. N. 11532*). — Nombres, xxiy, 22* : de stirpe Cham (= vall. B. N. 1. 2. 3. 6. G8. Zurich. Monza. Eins. 1). 94 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. au Vatican '. Néanmoins, les interpolations et les mauvaises leçons n'y manquent pas*. Le texte des Rois est un bon texte, sans les interpola- tions ; il s'y est pourtant glissé quelques-unes des additions que nous re- connaîtrons plus tard comme faisant partie du texte de Théodulfe'. Les Prophètes suivent les livres des Rois. Le texte paraît en être assez pur, néanmoins on y rencontre quelques interpolations ^ Job et le Psautier manquent ; ces deux livres devaient remplir deux cahiers à la fin du premier volume. Les livres sapientiaux montrent un bon texte, qui ressemble de près à celui de Théodulfe sans lui être identique. Au reste une grande partie de l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques et la plus grande partie de la Sa- pience ont disparu. Le deuxième livre des Chroniques se termine (t. II, fol. 50 V) par cette note : Explicit liber. Si quis in hac interpretatione voliierlt quid reprehendere, inter- roget hebreos, suam coriscientiam recelât, videat ordinem textumque sermonis, et tune nostri laboris si potuerit detrahat. Après les livres d'Esdras et de Néhémie, on lit le m® et le iv' livre d'Esdras. Ces deux livres apocryphes sont disposés dans un ordre particu- lier', que nous ne retrouvons exactement dans aucun autre manuscrit. Malgré cette différence dans la disposition des parties, nous remarquons ce fait étrange que tous les manuscrits du iv^ livre d'Esdras qui sont con- nus, à l'exception de celui de Corbie (Amiens 21), d'un manuscrit de la Mazarine (n° 7) et des trois qui sont en Espagne, soit 8i manuscrits, et tous les textes imprimés, ont notre manuscrit 11505 pour original, pour le IV® livre d'Esdras seulement. En effet, dans notre manuscrit, une main inconnue a coupé un feuillet entre les mots : et injusticix non dormibunt et : primus Abraham propter Sodomitas (vu, 35 et 36). La raison en est 1 . Manuscrit de Toctateuque, en onciale, écrit au viii® siècle par un nommé Domini- cus. Voyez, sur ce ms., qui était appelé autrefois Codex Cerviiiiamis, Vercellone. t. I, p. LXXXVII. 2. Voyez en particulier le grattage de Nombres, iv, 14, qui cache la leçon omtiia vasa, etc. — Ex., xxxvi, 34 : (= Vulg.). — Ib., 38 : quas openiit auro. 3. I Rois, XX, 12: Vivit Dominus Deus Israël (= Théod*. B. N. 11532. 11353). — Il Rois, V, 20 : et percussit eos ibi (= Théod*.). — vi, 20 : benedixit cum et ait (item). — IV Rois, xxi, 26 : Dormirifque cum patribus suis et sepclicntnt eum. 4. Es., xiii, 5* : omnem terratn Chaldœonim et Babylonis (= B. N. 6**. Genève 1 ). — JÉR., Li, 11, à la tin : Rcx Mcdonim, etc.). 6. F° 60 v° (d'une écriture plus fine) : Darius autem rex (III Esdr., m, 1 — v, 3)... ascendcre simul cum illis. Doxa patri ke io ke aio pneumati ke nin ke eis (os eonis... 61 : Liber Ezrœ proph. secundus filii Sarei (IV Esdr., i, 1 — ii. 48)... 62 v° : et quanta mirabilia (2° m.: Domini Dei) vidisfi... Inc. liber Ezrx tertius : Et fecit phase Josias (III Esdr., i, _|_— », 15)-.. c^ Dabihniain llierusalem. Inc. liber Ezrœ quarlus cum iwrsus. II DC. Anno tricesimo ruincc cirifads eram in Babilonem eyo Salathihel qui et Ezras (IV Esdr^. m, 1 — xiv, 47)... 70 v©: Et Jeci sic... Inc. liber quinfus Ezrx cum ver. IICCXXX. Ecce loqucre (IV Esdr., xv-xvi)... 73 : ad dcvoralionem ignis. LES BIBLES DE SAINT-RIQUIER. 95 très simple. Le passage qui a été amputé contenait, sur la prière pour les morts, une doctrine qui a paru opposée à celle des Pères : Sic numquam quisquam pro aliquo rogabit. Cette lacune volontaire s'est perpétuée dans tous les textes jusqu'à nos jours, à l'exception de cinq manuscrits. Il ne faudrait pas croire que, pour le reste de la Bible, notre manuscrit ait eu la même influence dominante. Le iv^ livre d'Esdras est la seule partie de la Bible pour laquelle nous puissions prouver que ce manuscrit a servi de modèle aux textes usuels du moyen âge. Après les livres d'Esdras nous lisons Esther, d'après la Vulgate, Tobie et Judith, d'après l'ancienne version ', et les Machabées, dans la Vulgate. Le texte de Tobie et de Judith est exactement semblable à celui que nous retrouverons dans le manuscrit B. N. 93 ; il diff'ère un peu de celui du manuscrit B. N. 11553 et des manuscrits espagnols. Le livre d'Esther, quoiqu'il suive la Vulgate, a pour titre courant le titre du résumé qui en lient la place dans l'ancienne version : Liber Edisse quod dicitur Hester *. Le texte des Évangiles est remarquable sans être bon. On y trouve un certain nombre de leçons qui doivent être relevées K Celui des Actes a quelques leçons rares et curieuses plutôt que bonnes \ Dans les Épîtres catholiques, nous remarquons de nouveau la ressem- blance avec le texte de Théodulfe qui a plusieurs fois attiré notre atten- tion. Les Épîtres de saint Paul, qui sont mutilées après la première à Timothée, remontent à un texte intéressant, mais qui n'est pas bon ^. Le texte de l'Apocalypse ne paraît ni bon ni remarquable. Sur les marges du manuscrit, on voit de nombreuses additions en par- tie grattées et qu'il faut souvent deviner ; les plus anciennes sont d'une main contemporaine, sinon de la main même de l'écrivain. Ces additions représentent, pour la plupart, des leçons semblables à celles que nous trouverons dans les manuscrits de la famille de Théodulfe. Je n'examine- rai pas en ce moment l'origine de ces leçons théodulfiennes, et je me bornerai à remarquer que le texte des manuscrits de Théodulfe n'est pas seul représenté sur les marges de notre manuscrit. J'y trouve quelques leçons empruntées ailleurs, et d'autres uniques et singulières, qui sont 1. Liber sermonum Tobi filii Thobihel filii Ananihel... Anno duodecimo regni Nabuchodonosor qui regnavit Assyriis... Voyez ci-dessus, p. 67. 2. Voyez ci-dessus, p. 62. 3. Matth., XII, 42* : om. et ecce plus quam Salomon hic (= harl* ; 2° m. : et ecce hic plus Salomone). — xx, 28 (avec obèles) : Vos autem quseritis de mo- dico crescere et de maximo mimii. Cum autem introieritis , etc. (= Théod.. etc.). — XXVI, 26*: hoc est enim corpus meum {= for. irlandais). — xxvii, 46: Heli Heli lemazapthaai . — Luc, xvii, 35 : om. dao in agro — relinquetur (= g\ avec les grecs). — Jean, vu, 39*: non enim erat Spiritus datus {= Théod., irl. et anciens textes). 4. AcT., xxvii, 15* : Jluctibus [= s. arm.). 5. RoM., I, 27* : relicto nahirali usu in eum usum qui est contra naturam feminœ. — vu, 3*: om. si autem — cum alio viro (= B. N. 11533). — I Cor., X, 8* : xxiiii milia (= toi. S. Gall 70*). 96 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. simplement des gloses '. Dans le livre des Actes, ces additions marginales sont, en grande partie, empruntées au manuscrit B. N. 93, souvent cité, ou à un texte identique*. ïl y a plus. Non seulement les livres de Tobie et de Judith, dans notre manuscrit, sont copiés sur un manuscrit tout semblable à la bible B. N. 93, mais le premier livre d'Esdras, avec Néhémie % ceux des Machabées et probablement aussi le livre d'Esther, sont copiés sur le même modèle. Dans le II* livre des Machabées, par suite d'une interversion des feuillets dans le modèle, le manuscrit 93 insère le passage xiv, 19 dexlras — -42 au milieu du verset 38 du chapitre xii, entre les deux parties du mot su- perveniret. Le manuscrit 41505 montre la même interversion. Ainsi donc, quoi qu'il faille penser des rapports de notre manuscrit avec le texte de Théodulfe, qui a certainement été sous les yeux du cor- recteur, il est établi que le manuscrit de 822, écrit peut-être à Saint-Ri- quier et en tous cas dans le nord de la France, a été en partie copié et en partie corrigé sur un modèle semblable à la bible que nous allons étu- dier, et qui provient de la même abbaye. Le fait que l'une et l'autre main suivent le même modèle doit contribuer à nous faire penser que le ma- nuscrit a été copié et corrigé presque en même temps. La grande bible dont nous venons de parler plusieurs fois et qui occupe les numéros 45 et 93 du fonds latin à la Bibliothèque nationale est connue sous le nom de Codex regius, sous lequel elle figure chez les an- ciens auteurs. Elle portait les numéros 3563 et 3564 à la Bibliothèque du Roi. Elle appartenait entre le i\® et le x^ siècle à une grande église qui possédait beaucoup de reliques. La liste, peut-être incomplète, de ces re- liques est copiée à la fin du second volume ; en tête figurent un morceau 1. Gen., xlvi, 5 : [et dluxcriint seciim grecjes suos etomnia. — III Rois, viii, 66 : et Israël populo suo, quia altare œreum quod erat coram Domino minus eraf et capere non poterat holocausfa et sacrificium et adipem pacificorum {= B. N. 1**). — Es., Liv, 1 : Lxtare sterilis. — Ez., xx, 16, à la fin: et judicia in quibus non vivent. — Dan., xiii, 15: diem aptum, qriando eam possent invenire solam f= mss. de S. Gall). — Le dernier verset de Daniel est eu marge, de la main du cor- recteur. — Matth., XIII, 35: Hœc omnia facta sunt ut implerefur quod scripfum ei'at per Asaph propliefam: Aperiam, etc. {Asaph: Hier.). — I Cor., xi, 2'i:et gratias agens benedixit Jregit et dixit (doublet). 2. AcT., V, 34 : jussit pusillum aposlolos secedere (^ œm. cf. B. N. 93). — xiii, 6: Barieu, qui interprelatur paratus [quod i. p.: Tliéod. B. N. 93 etc.). — xviii, 2: accessit ad eos et salulavit eos {=Ii. gig. B. N. 93. 16722*. Ambr. E. 53 inf. et bible prov., B. N. 2425). — /b., 21: Oporfet me sollempnem diem ad- venientem facere Iliero^ohjmam et [= gig. ose. Théod. Muu. 6230. Vienne 1190. B. N. 4**. 1. 10. 93. 202. 341. 11932. 16262. 17250**. dem., textes du xiii" siècle et versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.'\). — xxvii, 30: in mare, occa- sionem quœrentes sub obtenfu... exfendere, ut tulius nauis staret {:= gig. B. N. 93. 309. Ambr. E. 53 inf. etc.). — Ib., 41 : bilhalassum ubi duo maria convcnie- bant (= B. N. 93. 309. etc.). — xxviii, 16: foras extra castra {= Tbeod. B. >'. 93. 309, etc.). 3. Nkh., VIII, 1** : mcnsis septimus sccnophegix sub Esra et ISeemia (= B. N. 93. 94* et textes du xiii° sicclej. LES BIBLKS DK SAINT-IUQUIKR. 97 de la vraie croix et des parcelles du saint suaire, des os de saint Etienne et de saint Denis et une portion du corps de sainte Geneviève. L'église qui conservait ces reliques ne doit pas être cherchée ailleurs qu'à Saint- Riquier en Picardie : nous le démontrerons tout à l'heure. L'écriture du manuscrit est du ix° siècle. Le texte de cette bible est d'autant plus digne de notre attention, que son origine locale paraît certaine. Le texte du Pentateuque paraît ressembler à celui de la marge de la bible de Tliéodulfe, mais il a en propre certaines leçons remarquables. Celui des livres des Rois ressemble par endroits au texte de Théodulfe, mais beaucoup plus encore aux anciens textes espagnols ' ; en outre, il montre quelques leçons singulières, qui du reste ne sont que des gloses *. Je n'ai fait que peu de remarques sur le texte des Prophètes, qui pa- raît bon \ Le livre de Job, avec lequel commence le deuxième volume, présente quelques bonnes leçons, dont la plus importante ne se retrouve guère que dans des manuscrits espagnols". Le Psautier est «hébraïque». Dans les Proverbes, une partie des additions est copiée par une seconde main. Les deux derniers chapitres du Cantique des Cantiques sont copiés deux fois, la seconde fois également au commencement d'un cahier, en tète du livre de Daniel. Cela est d'autant plus remarquable que, dans certains manus- crits espagnols et dans d'autres encore, les trois livres de Salomon sont suivis du livre de Daniel. Il y a là un « repentir d du copiste, c'est-à-dire l'indication de ce fait, que le copiste a changé l'ordre dans lequel les livres étaient disposés dans son modèle. Les deux Sapiences sont exemptes du plus grand nombre des interpolations qu'on y voit d'ordinaire ; elles sont suivies du livre de Daniel, après lequel viennent les Chroniques et Esdras, puis Esther, dont la fm est écrite per cola et commata. J'ai déjà dit que Tobie et Judith, qui se lisent ensuite, reproduisent une ancienne version, dont le texte se retrouve, avec quelques différences, dans les ma- nuscrits espagnols % et je ne reviens pas sur ce que je viens de dire du manuscrit 11505 qui, dans ces livres et dans les Machabées, n'est que la doublure de notre manuscrit. Le texte de nos deux manuscrits semble être, pour les Machabées, particulièrement intéressant. J'y trouve, au fameux passage II Mach., xii, 46, une leçon qui correspond seule, parmi les nombreuses variantes de ce verset, au texte grec de Lucien le Martyr ^ 1. I Rois, xyii, 3G: om. quoniam quis est — viventis (B. N. 11504*; cf. toi. leg^. B. N. 6), — xxix, 4, après prœlium : et non sit consiliarms noster {= toi. Théod*. B. N. 11504**. 11532*. S. Gall 78. 1398\ F et V de \ erc . paul .) . 2. II Rois, xix. 4: Aùsalom, fili mi Absalom, quis mihi tribuet ut ego moriar pro te? 3. Je relève pourtant Es., lui, 1 : Domine, quis credidit (= B. N. 11534). 4. Job, i, 21* : oqi. sicut Domino — factum est (= madr-. tol^. ose. Muu. 6225*). — XIX, 25 : om. die {= am. Théod**., etc.). 5. Voyez ci-dessus, p. 07 et 95. 6. Voyez p. 23. HIST. DE liA. VUIjGATB. 08 LKS ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. Le texte des Évangiles est très impur. J'ai déjà dit plus haut qu'on (;n trouve les éléments dans un groupe de manuscrits des Évangiles, dont l'un provient de Saint-Denis, un deuxième de Notre-Dame et un autre de Saint-Victor'. C'est, comme il serait facile de le montrer, un texte dont les caractères principaux paraissent espagnols, et qui n'est peut-être pas sans avoir recueilli plus d'une leçon irlandaise. Le livre des Actes nous offre un choix tout particulier de leçons étran- gères à la Vulgate et de gloses, les unes et les autres d'un caractère espa- gnol et ressemblant surtout aux textes languedociens : tant il est vrai que les textes établis à Paris ont pris, pour pénétrer en France, la route de la Catalogne et de la Septimanie, terre visigothique. Après les exemples que j'ai donnés à la page 96, je ne reproduirai plus que deux spécimens de ces leçons espagnoles ou méridionales : XXII, 26 : Quo audito centurio quod civem romanum se esse dixit*. xxvni, 29-31 : Et cum non essent intelligentes egressi sunt Judœi multa secum conquirentes. Mansit autem Paulus biennio toto in suc conductu disputans et suscipiebat omnes qui ingrediebantur ad eum Judœos atque Grœcos, prîedicans regnum Dei et docens quoniam hic est Ghristus filius Dei per quem omnis mun- dus judicabitur, cum omni flducia sine prohibitione, (Voyez p. 64.) Telle est la fin du livre des Actes, non seulement dans notre manus- crit, mais dans toute une famille de textes dont les représentants les plus anciens sont en Espagne et les plus récents dans le midi de la France \ Les Épîtres catholiques ont également un texte espagnol ou languedocien, dont voici les deux interpolations les plus caractéristiques : I Jean, v, 6 : Hic est qui veuit par aquam et sunguinem et spiritum J. G sed in aqua et sanguine et spiritu ''. 1. Mss. B. N. 206, 17226 et 14407 et M. Br. add. 5463. Voyez plus haut, p. 1)0- 92. .le me borne, en ce moment, à citer quelques passages. M.\tth., vi, 25 : aut qnid bibatis (= <; • ô, anciens textes, gig. B. N. 256**. gat* . Iiolm.). — Luc, xi, 2 : Fiat voluntas tua {= harl. leg^*. œm* . Théod. B. N. 256*. 17226**, ancienne version). — Ib., 4: sed eripe nos a malo (= B. N. 256**. 14407. 17226**, ancien texte). 2. = gig. B. N. 6 [dixerei). 342. 343. 11932. 16262. Vienne 1190. Anibr. E. 53 inf. Harl. 4773, versions provençale, vaudoise et allemande [tcpL). 3. Les mss. que voici ont exactement le texte que nous venons de reproduire: toi. cao. leg\ compl-. ose. Ambr. E. 53 inf. Berne A. 9. B. N. 10. U. 305. 309. 341 (oui. Cliristvs)^ etc., versions provençale (B. N. fr. 2425), catalane et allemande (tepl.). Les mss. suivants au contraire terminent le livre (après sine prohibitione) par les mots: quia hic est J. C. Jllixis Dei per que m incipiet tôt us mundus judi- cari: leg^. dem. B. N. 4**. 7. 202 (om. quia). 315. 342. 343. 11533. 11932. 16262. Lvon 347. Mars. 250. ms. provençal de Lyon, etc. 4. = toi. cav. compn. ose. leg-**. B. N. 6*. 11553. 16722. Venisel. 8. Vienne 1190*; cf. Théod.. qui n'a Pinlerpolation qu'à la première place {et spir. et sang), et les mss. suivants qui ne Tout qu'à la deuxième: B. N. 341*. compl*. (et sang, et earne) arm. [sed in aq. et sang, et spiritu qui testificantur) et la version pro- vençale. B. N. fr. 2425. TKXTFS PARISIENS. 00 l Jean, v, 20 : Et scimus quoniam Filius Dei venit, et carnem induit nostri causa et passus est et resurrexit a mortuis et adsumpsit nos, et dédit nobis sen- sum, etc. *. Le texte des Épîtres de saint Paul n'est pas non plus un bon texte. Il s'y trouve un certain nombre de mauvaises leçons ou d'interpolations, et plusieurs de ces interpolations se retrouvent dans la bible deRosas, c'est- à-dire dans le texte catalan, auquel notre manuscrit nous ramène sans cesse *. L'Apocalypse paraît avoir quelques bonnes leçons. Son texte n'est peut- être pas sans rappeler celui de certains manuscrits méridionaux. Nous avons donc retrouvé dans un manuscrit français un texte espagnol ou plutôt catalan, étroitement lié à celui que nous rencontrons, jusqu'au XIII'' siècle, seul usité en Languedoc, où les Visigoths l'avaient sans doute apporté. Il nous reste à prouver que ce texte, méridional par son origine, est en même temps un texte français entre tous. Nous avons vu que la grande bible dont nous parlons, et qui a été écrite au IX® siècle, était avant la fin de ce siècle dans l'abbaye de Saint- Riquier. La liste des reliques qui y est copiée est en effet presque iden- tique à celle des reliques qu'Angilbert avait données à cette abbaye {AA. SS. 0. S. B., s. IV, I, p. 114). Nous avons également remarqué que le texte des Évangiles, dans cette bible, est à peu près le même que celui d'un groupe de manuscrits très anciens dont deux sont du vu® siècle et proviennent de Paris. Nous avons vu ensuite les leçons les plus remar- quables de notre texte copiées, dès le ix® siècle et peut-être dès l'an 822, sur les marges d'un manuscrit qui est intimement lié à celui-ci et qui a probablement été copié de même à Saint-Riquier. Deux manuscrits, en outre de ceux que nous connaissons déjà, présen- tent une relation toute particulière avec le nôtre. Le premier est le ma- nuscrit B. N. 309, du XI* siècle environ. On y voit d'abord les Épîtres de saint Paul, parmi lesquelles l'Épitre aux Laodicéens, qui suit celles aux Thessaloniciens (cette disposition est très rare), puis, au folio 63, la pré- face des Épîtres catholiques, suivie immédiatement, au verso, des Actes ; après les Actes, les Épîtres catholiques, l'Apocalypse, et, pour finir, l'ar- \. = m {quia) Hil. toi. cav. compV'^-^. ose. {redemit) Harl. 4773. B. N. 6. 10. 11. 202. 306. 309. 321*. 11553**, etc., et les versions provençale (B. N. fr. 2425) et allemande [tepl.). Tous ces niss. omettent et avant adsumpsit. Cf. B. N. 342* (et iiid. carn. pro nobis et mortuus est et ass. nos), 343, ms. prov. de Lyon et Bible vaudoise [et ind. carn. pro nobis et mortuus est pro nobis et res., etc.) et 1G262 [et ind. carn. pro nob. et mort, est pro nob. et ass. nos). 2. Rom., II, 28: quœ in palam {= Vienne 1190). — vu, 23: captivum me du- centem {= B. N. 6). — I Cur., ii, 1G : nisi spiritus Domini (voyez p. 7 6). — iv, 16: Rngo ergo vos, plâtres. — xi, 24 : Accipite et édite (= B. N. 30.j). — xv, 54 : Cu?n aulem corruptibile hoc iiiduerit incorruptioiiem et morlale, etc. {= d. B. N. 17250** [corriiptum'], avec les meilleurs qiss. grecs). — Ei'u., ii, 5 : cujus yratia sumus salvati (= B. N. 1150)**). — Col., m, 8: turpcm sermoiiem de ore vestro non procédât (= Metz 7**. Monza. B. N. 1*. 3. 342. IIoOj*, etc.). iOO LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. gument des Actes et le Cantique des Cantiques. Le texte des Actes esl exactement celui du manuscrit 93. Il paraît en être à peu près de même dans les Épîtres catholiques '. L'autre manuscrit est le numéro 305 de la Bibliothèque nationale; il paraît dater également du xi^ siècle. On y lit les Actes des Apôtres, les Épîtres catholiques, et parmi celles-ci l'Epître aux Laodicéens, comprise entre les Colossicns et les Thessaloniciens, enfin l'Apocalypse. Ce manus- crit paraît avoir exactement, dans les Actes, le texte du manuscrit 93. Dans les Épîtres catholiques, dans celles de saint Paul et dans l'Apoca- lypse, il en est à peu près de même. Mais les Actes nous montrent une particularité tout à fait remarquable. Le nom Dionysius Areopagita (xvii, 34) y est écrit en lettres rouges. Le manuscrit a donc été certainement copié, sinon à Saint-Denis, du moins dans le diocèse de Paris. Si donc nous trouvons notre grande bible copiée, pour les Évangiles, sur le mo- dèle d'un manuscrit de Saint-Denis, si nous la voyons elle-même, au IX* siècle, dans une grande abbaye des bords de la Somme et si elle est étroitement liée à une bible de l'an 822, qui paraît également copiée à Saint-Riquier, si enfin son texte fait encore autorité à Paris au xi** siècle, nous croyons avoir toute raison de l'appeler la bible française. Le texte, en partie espagnol, qu'elle représente a, selon toute apparence, été usité pendant plusieurs siècles en France. Nous retrouverons, dans le manuscrit 1190 de Vienne, un texte qui rappelle de près celui-ci copié, au commencement du ix^ siècle, dans une abbaye du nord qui est peut-être Saint-Vaast d'Arras. C'est ainsi que notre texte, parti des frontières de l'Espagne, s'est ramifié jusqu'à l'extrémité du royaume des Francs. Mais il nous faut d'abord étudier le texte qui fut usité à la même époque dans le pays que nous appelons aujourd'hui la Lorraine. 3. Metz. Le pagiis de la Moselle nous montre, encore plus que celui de Paris, l'invasion du pays des Francs par les textes méridionaux et la fusion des textes du Midi avec ceux qui venaient d'Irlande. Aucun manuscrit, parmi ceux qui ont été écrits dans le nord de la France, ne présente ce carac- tère avec autant de netteté que la demi-bible qui porte lo numéro 7 à la bibliothèque de Metz. C'est qu'il y avait fort pou de dislancc entre l'ancien royaume des Burgondes, qui appartenait à la tradition méridio- nale, et la vallée de la Moselle. Aujourd'hui encore, les habitants de nos 1. II PiERiiE. II. 7, OU lit dans B. N. 93. toi. car.: a ucfandonnn input/ha conversai ione eniU, et dans la Vulj^alo : a (oui. Tliéod.) nclamionim injuria (in- jusfa: B. N. 1. 0; injuriœ: Théod*.) ac Ivxuriosa [am. Tluiod. oui. ac lux.) cou- versalione eripuit {émit: am. Théod.). Le ms. 309 unit les deux leçons : a ne/an- dorum injuslilia ac inpudica conversalione émit. ,^\yà\j,9lj^0h\^^^ 6T. MICHa EL'S \ -^A METZ. 101 frontières de l'Est parlent, du Rhône à la Meuse, à peu près le même dia- lecte : il est naturel que les riverains de la Moselle aient reçu leur Bible des bords du Rhône et sans doute, indirectement, des pays visigoths. Le manuscrit 7 de la bibliothèque de Metz contient la seconde moitié d'une bible, des livres sapientiaux à la fin, ou à peu près. Il est écrit en une belle minuscule qui est presque une semi-onciale et qui remonte pro- bablement au commencement du ix* siècle. L'ordre des livres est à peu près exactement celui du Codex Toletanus. Le texte des Proverbes est très bon, et tel que nous ne le trouvons que dans un très petit nombre de manuscrits, en grande partie espagnols ou méridionaux, en particulier dans le manuscrit B. N. 11553*. Mais, au mdieu du livre de la Sapience, ce texte change de caractère et devient au contraire un texte fortement mêlé, où abondent les passages tirés des anciennes versions *. Malheureu- sement, notre manuscrit a été corrigé de telle manière, que souvent il est impossible d'en reconnaître le texte primitif. Mais à ce double titre, comme représentant du meilleur texte de la Vulgate et du texte antérieur à saint Jérôme, il éveille le plus vif intérêt. Judith et Tobie nous conser- vent le texte ancien, tel que nous le trouvons, en particulier, dans le manuscrit B. N. 93 \ Dans les Évangiles, on voit beaucoup de leçons an- ciennes, malheureusement grattées : plusieurs paraissent irlandaises. Dans les Actes, on devine, sous les grattages, de nombreuses leçons anciennes, qui nous rappellent fréquemment le Book of Armagh. Le sommaire de l'Apocalypse serait un unicum, s'il ne se retrouvait dans le manuscrit d' Armagh. A d'autres endroits, dans les Actes, nous retrouvons les leçons d'un manuscrit de Corbie (B. N. 11533). C'est ainsi que, dans toute son étendue, la France du Nord unit les traditions du Midi aux importations des missionnaires irlandais. 4. Corbie et Saint- Vaast. Nous avons heureusement conservé un assez grand nombre de manus- crits de Corbie pour qu'il nous soit possible d'esquisser une histoire du texte biblique à Corbie entre la fin du viii^ siècle et le milieu du IX^ Ces manuscrits sont, comme on sait, partagés entre la bibliothèque d'Amiens et le fonds Saint-Germain de la Bibliothèque nationale. Je ne parle pas de ceux des manuscrits de Corbie qui, dérobés en 1791, sont aujourd'hui 1. Voyez ci-dessus, p. 66, 2. Sir., vi, 31*: et vincula illius fila hyacynthina alligatura salutaris. — ix, 4* : Cum psaltrice noli esse assiduus. — xxxvi, 21* : sicut faucibus ferarum devo- rantur cibi, sic cordibus sematis verba meiidacia. — xxxviii. 17 et 18* : Amct' ricajletum et calefac luctum et jac plandum secundum meritum illius unum diem vel duo propler detractalionem et consolare pi^opter tristitiam. — xliii, 25: om. Jhesus (=: toi. cav. compl*.). 3. Voyez plus haut, p. G7 et 97. 102 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, objet de nos regrets continuels. Nous avons déjà touché un mot des manuscrits des anciens textes qui proviennent de Corbie ; ils nous montrent les anciennes versions copiées fort longtemps dans cette abbaye. Avant la fin du viii'' siècle, nous allons y voir la Vulgate solidement établie, non sans pactiser pendant bien des années encore avec les textes anciens. Il existe à la bibliothèque de la ville d'Amiens, sous les numéros 6, 7, 41 et 12, quatre volumes qui ont certainement fait partie d'une bible en un grand nombre de volumes. Quoiqu'ils soient d'un format inégal et qu'ils ne soient pas copiés dans le même système, ils font évidemment partie d'un même ensemble, et la bible complète ne devait pas compter moins de douze volumes. Dans le premier, les cahiers sont marqués à la fin, les vingt-trois premiers par les lettres de l'alphabet, en lilas (ces let- tres sont entourées de pointillés verts et rouges), les derniers par des chiffres lilas; dans le deuxième, les lettres de l'alphabet sont employées de même; dans le troisième, les lettres de l'alphabet sont peintes en rouge et en vert et entourées de pointillés en rouge, en noir et en vert; dans le quatrième volume, la marque des cahiers, s'ils ont été marqués, a disparu. La couleur lilas, s'unissant au rouge, au vert et au jaune dans les rubri- ques en onciale et dans les titres courants, forme le trait caractéristique de ce beau manuscrit. L'écriture est une belle minuscule qu'on pourrait croire du ix^ siècle, si le manuscrit n'était daté. Au folio 96 du manuscrit 11, à la fin des Machabées, on lit, dans la même onciale en quatre couleurs que nous avons déjà remarquée, cette inscription : Ego Maur dramnus abb.. propter Dei amorem et propter conpendiuin legentium hoc volumen lieri jussi. Quicumque hune librum legerit Domini misericordiara pro me exoret. Mordramne fut abbé de Corbie jusqu'à l'an 781, où il abdiqua en fa- veur d'Adalard. Le texte de la bible de Mordramne est, comme tous les textes du viii° siècle et comme ceux du commencement du ix", très inégal. Il paraît différer profondément des textes que l'on attribue à Alcuin. Le Pentaleu- que contient un grand nombre de leçons mauvaises, dont plusieurs, du reste, sont rares. Il en est de même des livres de Josué et des Juges, où nous rencontrons une interpolation déplacée, signe de compilation'. Le texte des Proverbes n'est ni bon ni mauvais; il contient les additions qui se trouvent partout. Celui des deux Sapiences, et en particulier de l'Ecclé- siastique, est très intéressant et absolument en dehors de la tradition 1, Juges, vu, 24: atqvc Jordancn usque Bethbera. CORBIK. 103 ordinaire; on y trouve quelques très bonnes leçons. Le texte des Macha- bées n'est pas bon, mais, dans ces livres comme dans les corrections de l'Ecclésiastique, nous rencontrons un certain nombre de leçons, d'un ca- ractère local très accentué, que nous ne retrouverons pas ailleurs que dans les corrections de la grande bible de Gorbie, B. N. 11532 et 11533'. Plusieurs manuscrits provenant de Corbie, et qui sont de peu plus ré- cents que la bible de Mordramne, nous ont conservé des textes importants ou méritent notre examen à des titres divers. Le célèbre Psautier de Corbie (bibliothèque d'Amiens, n" 18) est écrit au ix^ siècle ou même entre le viii'' et le ix*" siècle. C'est un Psautier « gallican », suivi des cantiques de l'Ancien et du Nouveau Testament, du Te Deum et du Symbole d'Athanase, mutilé à la fin. Ce beau manuscrit a été certainement écrit au diocèse d'Amiens. On y trouve deux litanies, toutes deux ajoutées dès le ix'' siècle; celle de la fin, folio 14-1 v°, montre les saints de la Picardie, auxquels sont joints à la fin saint Gall, saint Col- man, saint Kilian, saint Boniface, etc. '^ ; la première mentionne également les saints du Nord, avec saint Boniface. C'est dans la deuxième que se trouve la prière : Ut imperatorem et exercitiim Francorum conservare digneris, ut eis vitam et sanitalem alque victoriam dones... te rogamun. Le manuscrit 10 d'Amiens jouit d'une certaine célébrité depuis que M. Bensly y a découvert le seul texte complet, connu à ce moment, du IV^ livre d'Esdras. Il est écrit au ix*' siècle. Ce manuscrit est du très petit nombre de ceux dont le texte est antérieur à la mutilation qui a été très probablement faite à Saint-Riquier; il contient donc le fameux passage sur la prière pour les pécheurs qui a été cause de la mutilation du ma- nuscrit B. N. 11505. Les autres manuscrits intacts sont tous en Espagne, excepté un manuscrit qui provient des Cordeliers de Paris (Mazarine 7); le texte du manuscrit de Corbie ne paraît néanmoins pas être parent des textes espagnols. L'intérêt du manuscrit 13174 de la Bibliothèque nationale réside moins encore dans son texte même que dans une note qui l'accompagne. C'est un manuscrit des Actes, des Épîtres catholiques et de l'Apocalypse, écrit probablement à la lin du ix*" siècle. Le texte en paraît bon. Je n'en citerai qu'un seul verset. Le passage des trois témoins (I Jean, v, 7) s'y lit en ces termes : Quoniam très siiiit qui tcstimoiiium daat, spiritus aqua et sanguis, et très unum sunt. t. Notez les leçons Puov,, m, '^0: homineni iacolam p'usfra. — Sai'., vh, 18: (= S. Gall 7). — SiR., I, Si-S'S fiU omis. — vi, 31** : jUa iacinctina ac ligatura (B. N. 11533**). — H Mach., iv. 7 (= B. N. 11533**). — xii, 2 {it.). 2. Une main du ix^ siècle a ajouté dans Tune et Pautre liturgie : S. Adarade (sic), S. Ratberle, S. Precordi. 104 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. C'est la leçon des bons manuscrits '. Une deuxième main, presque contemporaine, a complété ainsi ce texte : Ouoniam très sunt qui testimonium dant in terra, spiritus aqua et sanguis, et très unum sunt; et très sunt qui testimonium dicunt in caelo, Pater Verbura et Spiritus sanctus. et hi très unum [sunt]. Ce texte est exactement (à l'exception des mots quia et et Filins) celui de la première main de la bible de Théodulfe. Mais à la fin du manuscrit, sur le \erso de l'avant-dernière garde (fol. 139), au dos de la page qui contient Tépitaphe du célèbre abbé de Corbie, Ratoldus, le même écrivain sans doute auquel est due la correction qui vient d'être citée, a écrit les quatre variantes que voici : [A]uu[usTiNusJ : Ouoniam très sunt qui testimonium dicunt in terra, spiritus aqua et sanguis, et hi très unum sunt in Christo Jhesu ; et très sunt qui testi- monium dicunt in cselo, Pater Verbum et Spiritus, et hi très unum sunt. Item : Hi sunt qui testiûcantur in ceelo, Pater et Filius et Spiritus sanctus, et hi très unum sunt. Athanasius : Très sunt qui testimonium dicunt in cselo, Pater et Verbum et Spiritus, et in Christo Jhesu unum sunt. FuLGENTius : Très sunt qui testimonium perliibent in coelo, Pater Verbum et Spiritus, et très unum sunt. Le texte mis sous le nom de saint Augustin est exactement celui du Spéculum attribué à tort à ce Père. La deuxième variante ne se retrouve pas dans les œuvres de saint Augustin; elle parait d'accord avec le texte du palimpseste de Freisingen (^), avec celui de Cassiodore et avec la tra- duction latine du commentaire de saint Épiphane sur le Cantique des Can- tiques ; il faut aussi la rapprocher de la bible de Corbie, qui sera citée tout à l'heure. La citation suivante est tirée du livre du Pseudo-Athanase sur la Trinité; enfin Fulgence est cité exactement d'après sa Responsio ad Arianos. Dans ce curieux essai de comparaison des textes, il y a assuré- ment bien peu de critique, mais une réelle érudition, et c'était sans doute un homme de beaucoup de lectures que le moine de Corbie qui amassait ainsi les variantes du passage le plus discuté de la Bible. Il est vrai que cette érudition-là est la mort des bons textes et l'origine de toutes les interpolations. Nous avons conservé, parmi les manuscrits de Saint-Germain (B. N. 11532 et 11533), une belle bible en deux volumes qui provient de 1. Am. fuld. harl vall* . paiil. Icg^*. B. N. 1. 2. 3. 4*. 5. 8. 47. 93*. ^ÔO. 8847. lloOô. 17250*. Maz. 189 A. .\ngers 1. 2. 3. Chartres 73. Reims 2. 19. Baui- berg 5. Zurich. Grandv. Berne 4. Cologne 1. Mon/a S. liait G3*. Munich G230. etc. — Arm. Berne A 9*. B. >". G* 11503 et M. Br. i. e. mii* ont le uiême texte avec le mot quia {arm. : et aqua}. CORBIE. 105 Corbie. A la fin du tome deuxième, on lit une Adbreviatio Chronicx qui se termine pour ainsi dire deux fois : .... et inde domnus Karolus solus regnum suscepit et Deo protegente guber- nat usque in preesentem annum féliciter qui est annus regni ejus XLII imperi autem VllI. *Sunt autem totius summse ab origine mundi anni usque in prsesen- tem annum MMMM.DCG.LXI. A Hludovico imperatore usque ad Hlotharium filiura anni XXVII. A Hlotario imperatore usque ad Hlotharium filium ejus anni XVIII. Martianay et les auteurs du Nouveau traité de Diplomatique, ainsi qu'en- core M. Wordsworth, ont cru remarquer que l'écriture changeait à l'en- droit où j'ai mis un astérisque et ont par conséquent daté le manuscrit de 809. En réalité, nous avons lieu de croire que tout le passage est de la même écriture. C'est donc du règne de Lothaire II (855-869) qu'U faut dater notre manuscrit. Mais il ne faut pas se hâter de dire qu'il a été copié sur un original de l'an 809. La date de 809 n'est pas celle du manuscrit biblique qui a servi de modèle au nôtre, mais uniquement celle de la Chronique. En effet, un autre texte de Y Adbreviatio Chronicse , que M. Delisle a retrouvé dans un manuscrit provenant de la cathédrale de Beauvais et qui paraît écrit sous Louis le Débonnaire, est également daté de 809'. Le texte de la bible que nous étudions est intéressant comme sont tous les textes antérieurs à la réforme du ix* siècle, et il est mêlé comme sont presque tous les textes de ce temps; il unit de fort bonnes leçons à d'au- tres qui sont tirées des anciennes versions, mais sans qu'on y trouve, comme dans les bibles du type espagnol, des livres entiers empruntés à ces anciennes versions. Le Pentateuque paraît avoir un bon texte, quoique avec certaines leçons moins bonnes'. Les livres des Rois n'ont pas les interpolations ordinaires, ou plutôt elles sont ajoutées en marge par une deuxième main qui paraît du X* siècle. On y voit un très petit nombre de leçons mauvaises ou d'in- terpolations curieuses, que nous ne retrouvons pas toujours ailleurs '.Les Chroniques, qui viennent après les Rois, sont suivies du Psautier « hébraï- que)). Les Proverbes et les deux Sapiences ont un texte sans interpola- tions, et où l'on remarque même l'absence d'un demi-verset qui a été interpolé dans presque tous les manuscrits". Sans que le texte des livres sapientiaux soit en général le même que celui de Théodulfe ou des manus- crits espagnols, on y rencontre certaines leçons qui ne se retrouvent que 1. B. N. 9517. Voyez Le Cabinet des manuscrits, t. III, p. 253. 2. Ex., n, 22*: om. de Alterum — adjutor meus seulement. 3. I Rois, xym, 34 et 35* : et venit leo vel ursus, tulitque arietem de medio gregis, et secutus sum eos, etc. (le tout au parfait). — II Hois, xiv, 27, à la fin : H sec fuit in matrimonio Roboam filii Salomonis (cf. Théod*. et les mss. de Corbie, B. N. 11939 et 1194G). — xix. 11*: pervenerat ad regem ut reduceret eum in domum régis (2® m. : suam). 4. Prov., IV, 27. Voyez p. G6. iOO LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. dans les textes visigoths ou dans les manuscrits qui proviennent de Théo- dulfe'. Les Prophètes, avec lesquels commence le second volume, prêtent à très peu de remarques'. Le livre de Baruch s'y trouve à la suite de Jéré- mie, tandis qu'il manque dans tous les manuscrits de la France du Nord précédemment étudiés, et il a les mêmes rubriques, la première exceptée, que dans la bible de Théodulfe \ Le livre de Baruch semble, en général, mal copié. Le livre de Job vient après les Prophètes ; il est suivi de la note : Hoc post finera hbri Job scriptum invenimus, sed requirendum est in quo opère sancti Hieronimi ita scripserit : Job quoque exemplar patientiai... ^ On lit ensuite Tobie, Judith et Esther, Esdras et les Machabées. Le texte des Machabées semble particulièrement mêlé, on y trouve des leçons qui paraissent empruntées à l'ancienne version, la même que nous connaissons déjà par trois manuscrits ' ; d'autres sont de simples fautes de copie, telles que I Mach., xiv, 21* : ecclesia, pour et letitia (texte de Théodulfe), ou la copie d'anciennes fautes, comme II Mach., xii, 2* : et Apollonius géhenne filius {= Mordr. ; pour Gennei, texte de la 2^ main) ; d'autres leçons pa- raissent bonnes. Les Evangiles présentent un petit nombre de leçons intéressantes, mais probablement presque toutes mauvaises \ Le livre des Actes est un texte mêlé, dont les interpolations nous offrent un vif intérêt \ Nous reviendrons tout à l'heure à ce livre et au caractère de ses interpolations. t. Voyez ci-dessus Piiov., iv, 27. — xxxi, 3*: et vias tuas (= cav.]. — Sir., vi. 31*:^/a iacinctina alllgatura salutaris (= cav. Metz 7*. B. N. ttôOô*. Théod™». — 2® m. : ac ligatura). 2. Ez., XX, 39*: Eo quod non audissetis me, et nom en meiim polluât is. — Dan., xih, 53*: innocentent et justwn oppriniens. — Ib.: om. Innocentent — interficies. — Hab., m, 1*: Canticum Habacuc prophetœ pro ignorationihus. Domine audivi auditum tuum et timiti, consideravi opéra tua et expavi (= am* . ; B. N. 6. Ambr. E. 26 inf.: et excidi mente). 3. Commencement: Hœc verba libri... (= Théod**). — Rubriques: ni, 9: De doctrina ecclesiastica initiatio, etc. (= Théod.). 4. Job, xlii, 14*, on trouve la mauvaise leçon Cornus tibice (= toi. car. rail. B. N. 1*. 2. 3. 4*. fi. 94*. 104*. Col. 1. — Genève 1: Cornustijbicv). ;j. II Mach., iv, 19*: misit Jason jacinorosus ab Hierosolimis speculatores (2* m. am. cav. Mordr. et Vulg. : viros peccatores ; Ambr. E. 20 inf. Lyon 350 : specta- tores. — LXX : Oswpou;). 6. Matth., XI, om. du v. 15. — xii, 32: om. remittetur — Sp. sancfum. — XXI, 31: Dicunt ei novissimvs, sans l'interversion. — xxiii, 18. dcbitor est (irlan- dais). — XXVI, 28: Hic est enim calix sanguis mens novi testamenli. — xxvii. il» : Heli Heli lemazabthani . — Marc, i, 31 : Et stafim ascendens. — Lie. iv. 34* : Scito te. — Jean, viii, 27: quia de pâtre eis dicebat. 7. Leçons de la preuiière main: Act., iv, 17: Sed ne amplins dirulgentur in po- pulo verba ista (cf. h. gig.). — v, 34: jnssif modicion foras aposfolos scccdcrv. — VII. 21 : Exposilo auletn illo in Jlum/nc (Vienne 1190. B. N. 9;). liO. 202. 11505**. 1G2G2**, versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.]). — Jb., 24 : quemdam injuriam patientent de génère suo (= gig.). — Ib., -42 : Conrertit uutem se Deus ab eis. — x, 25 et 26: adoravit eum... sicut et tu. — xi, 17 : prohi()crf CORBIE. 107 Le texte des Epîtres catholiques n'est pas moins mêlé '. Celui des Épîtres de saint Paul, au contraire, ainsi que celui de l'Apocalypse, ne prête guère à aucune observation, en bien ni en mal *. Notre manuscrit a été corrigé plusieurs fois. Les premières corrections sont d'une belle écriture du ix^ siècle; elles sont très nombreuses et re- présentent une révision sur le même texte qui avait servi de modèle au copiste. D'autres, qui représentent un texte différent, paraissent du x^ siècle ^ D'autres enfin sont du xiii® siècle; elles rétablissent les leçons du texte courant de cette époque. Ce qui nous intéresse plus que ces corrections, généralement insigni- fiantes, c'est l'étude de détail des interpolations qui appartiennent à la première main. On y trouve d'abord un doublet, AcT., xxvi, 19 : non fui incredulus cselesti visione vel celestis visionis. Cette double leçon est de la nature de celles que les Anglais appellent « leçons alternatives ». On y rencontre ensuite des interpolations déplacées, ainsi AcT., viii, 11* : arti- bus magicis suis* ; ix, 4-0 : In nomine Jhesu Christi, surge \ L'une est tout à fait caractéristique. AcT., xvii,32*, nous trouvons les mots incohérents : Cum audissent autem resurrectionem mortuorum, dédit hominibus, qui- dam quidem irridebanl. En fait, les mots dedil hominibus appartiennent au verset 27, en tête duquel ils sont mis par quelques anciens textes : Dédit hominibus quœrere Deum\ Cette interpolation a du reste l'humeur voya- Deum ne daret illis Spiritum sanctum credentibîis in nomine J. C. (cf. Théod. etc.). — XV, 23 : epistolani continentem liœc (voyez p. 75). — II)., 24, à la fin : dicentes circumcidimini et custodite legem [= gig.). — xvi, 1 : Et cum circuisset has nationes (= arm. seld. Metz 7*. B. N. 202. 341. 342*. 343. 11932. 16262. Wemig.. versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.l). — Ib., 40 : narra- verunt quanta fecisset Dominus cum eis, consolantes eos j)rofecti sunt (cf. d.). — xvn, 7: nescio quem esse Jhesum (cf. gig.). — Ib., 28: creatura et genus sumus. — xxviii, 31 : sine prohibitione, quia hic est J. C. filins Dei per quem in- cipiet totus mundus judicari. (Voyez p. 98.) 1. Première main: 1 Pierre, i, 10: de juturis in vobis gaudiis quse data sunt. — III, 15: spe et Jldei (sic; et fide: dem. B. N. 140). — iv, 14 : quoniam gloriœ Dei spi?'itus in vobis requiescit (= Théod. arm. compP. B. N. 4**. 7. 321*. 11553. S. Gall 83. 907. Genève 1). — v, 5: invicem quietem et humilitatem animi induite (== toi.). — Ib., 12: vestram, veram gloriam. — II Pierre, i, 17 : de magnifica majestate [= h). — I Jean, v, 7: Quoniam très sunt qui testi- moniiim dant (2® m. : in terra), spiritus aqua et sanguis, et très unum sunt ; et très sunt qui (sur un grattage : de cœlo) testificantur (2' m. : testimonium dicunt in cœlo), Pater Verbum et Spiritus, et très unum sunt [testificantur est la leçon de q et de Cassiodore). 2. Je relèverai seulement la glose suivante, Philém., 13*: detinere filium meum carissimum. 3. III Rois, xxi, 20: Num invenisti me inimicum tibi, inimice mee (doublet)? — II M.vcH., IV, 7: Seleuci levitatem et excessum. — Act., vu, 43* et transferam vos pj'opter hoc trans Babylonem . 4. Magicis suis artibus: B. >'. G. 140. tcpL; magicis suis: Mun. 6230. B. N. 254. 321. 5. Surge in nomine J. C: Cyprien, Metz 7*. 6. Ar?n**. B. N. 6**. 202. 17250**. tepl. 108 LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. geuse, car, dans le manuscrit de Wernigerode, nous la trouvons au milieu du verset 26 : et terminas hahilationis dédit hominibus eorum. Il est donc établi que le seul livre de la bible de Corbie qui montre des leçons espa- gnoles en une proportion appréciable ne les a reçues que par interpola- tion. Il en est sans doute ainsi des rares leçons de même nature que nous avons trouvées éparses dans le reste de la Bible. L'analogie du livre de Baruch avec le texte de Théodulfe, en particulier, doit nous faire penser que ce livre ne se trouvait pas dans l'original de notre manuscrit, et que le copiste l'a emprunté à quelque manuscrit méridional. En somme, le texte de la bible de Corbie n'est nullement un texte es- pagnol. Le peu qu'il a d'éléments espagnols lui vient du dehors, et les soudures s'en voient encore. C'est par là que les textes de Corbie se dis- tinguent de ceux de Saint-Denis et de Saint-Riquier. Je ne dirai qu'un mot des sommaires de notre manuscrit. Ils sont, pour la plus grande partie, identiques à ceux de la deuxième bible de Charles le Chauve. Les sommaires des livres des Rois présentent une ressemblance toute particulière avec ceux qui se voient dans un autre manuscrit de Corbie, écrit au x^ siècle, B. N. H94G, et ceci est une raison de plus de penser que notre manuscrit a été copié à Corbie même '. Quant à la deuxième bible de Charles le Chauve, nous serons plus tard dans le cas de nous rappeler qu'il en a été fait mention à propos d'un manuscrit du nord de la France. Le manuscrit 1190 de la bibliothèque impériale de Vienne a été regardé longtemps comme un monument daté de la calligraphie de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras. On y voyait, en effet, avec le nom de Radon, qui fut abbé de Saint-Vaast de 795 à 815 environ, la mention de l'incendie qui détruisit le couvent sous son administration. Aujourd'hui la critique conteste cette attribution. Nous devons donc l'examiner de près et consi- dérer si elle doit être conservée ou rejetée. Le manuscrit [présente tous les caractères de la paléographie du nord de la France. La date qu'on lui donne, aux environs de l'an 800, pourrait lui convenir; il paraît en effet dater du commencement du ix® siècle. En tète (fol. 16 v°), après 15 feuillets formant un cahier à part et qui contiennent en particulier le Psautier gallican et les quatre premiers des cantiques de l'Ancien Testament, on lit deux poèmes d'Alcuin : Li capite hibliotechœ ab Alcuino editi . In hoc quinque hbri retineiitur codice Moysis... Dum primus pulcliro fuerat homo pulsus ab horto... 1. Si notre ms. a été écrit à Corbie. la chronique qui raccompajîne'a été copiée sur un DIS. (les États de Lottiaire. SAINT-VAAST. 109 Le dernier de ces deux poèmes se termine par ces quatre vers : Codicibus sacris hostili c'.ade periistis Et radÔ fervens hoc reparavit opus. Hoc opus, hoc etenim flammis te substrait atris, 0 Icctor, si tu pacis amore legis. Ces vers ne sont pas une addition au poème d'Alcuin, ils en font partie, mais l'un d'eux, au moins, est emprunté à un auteur plus ancien. Trois fois, dans sa correspondance ', Alcuin répète en le variant le vers de Ju- vencus : Hoc opus, hoc etenim forsan me subtrahet igni. Quant aux mots : Et radû (c'est-à-dire Radon) fervens, ils sont parfaite- ment lisibles et ne peuvent être lus autrement. Ces vers ne sont pas inconnus de ceux qui s'occupent de la Vulgate. En tète du Codex Amia- tinus, dans le fameux cahier préliminaire qui, par son original, remonte fort près de Cassiodore, on lit, au-dessous de l'image d'un homme écri- vant : Codicibus sacris hostili clade perustis Esra Deo fervens hoc reparavit opus. 11 faut néanmoins nous garder de prendre une fausse piste. Nos deux vers ne sont probablement pas plus anciens qu' Alcuin. D'après M. Corssen ', ils ont été inscrits dans le Codex Amiatinus par une main postérieure. Le personnage dont ces deux vers accompagnent le portrait n'est sans doute pas Esdras, mais saint Jérôme. Mais il paraît qu'un manuscrit de Ratis- bonne, aujourd'hui perdu, qui contenait les poèmes d'Alcuin, avait con- servé la leçon : Ezra Deo fervens. Nous n'avons donc aucune raison de penser qu' Alcuin, dans son poème, ait fait la moindre allusion à son ami, l'abbé de Saint-Vaast, Radon, ni à l'incendie du monastère d'Arras. Mais tout n'est pas dit avec ces mots. La leçon Et radô est trop certaine el, dans un manuscrit du nord de la France, elle est trop remarquable pour que nous puissions passer devant elle sans lui prêter attention. L'in- cendie de Saint-Vaast a été un événement historique. Une lettre d'Alcuin^ lui est consacrée, et c'est l'abbé de Tours qui a composé les inscriptions de l'église reconstruite par Radon \ La première commence par ces vers : Haec domus aima Dei flammis crepitantibus olim Arsit et in cineres tota redacta ruit. Sed, mi.serante Deo, Rado, vcnerabilis abba, Gonstruxit meUus ac renovavit eam. 1. Epistola 126 (fin de 790). Jaffé, Monumenta Alcuiniatia, p. 510; 'ORD. fut à la fois, (le 760 à 781, évêque de Constance et abbé de Sainl-Gall et de Reicbenau. Un manuscrit tout semblable à celui-ci, quoique écrit d'une écriture un peu plus grosse, et qui compte également parmi les ancêtres du texte de Hartmut, se trouve sous le numéro 28 ; il comprend les livres sapien- tiaux. Dans les anciens catalogues, ce manuscrit figure comme écrit par un certain Kipand. Cette attribution repose sur une erreur. Sur la garde, p. 265, on voit une figure de moine debout et bénissant, et ces mois : Effigies Kipand (ou Kipandi) scrihx do\cto\ris. Mais le tout est de la fin du ix^ siècle. Parmi les manuscrits du viii® au ix^ siècle qui sont à la base de la tra- dition des textes de Saint-Gall, je dois mentionner encore le manuscrit 6, comprenant les Chroniques, Esdras et Néhémie, Tobie, Judith et Eslher, le manuscrit 14, dont nous parlerons plus tard, à propos de Notker Bal- bulus, et où le livre de Job est partagé en cinq parties, comme dans la bible de Rosas et dans deux manuscrits du Midi ', enfin le manuscrit 12, ou plutôt la partie la plus ancienne de ce volume, comprenant les Macha- bées. A la page 336, entre Néhémie et la Passion des Machabées, on lit celte note, d'où malheureusement le nom du copiste a disparu : Quseso te ut quicumque hune codicem in manu adprehenderis et ad fiuem usque perlegeris, ubi ad istum titulum perveneris ora pro scriptore S... [deux longs mots grattés, dont le second parait être : presbitero) peccatore si in dieni judicii Deum habeas protcctorem. Amen amen amen. Fiat fiât liât. A la fin du manuscrit, on trouve un texte assez rare dans les manus- crits de la Bible, la Passio Machaheorum, ou quatrième livre des Macha- bées, traduction d'un texte apocryphe attribué à tort à Josèphe '. Noire manuscrit en est, je pense, le plus ancien document. 1. B. N. 4 et Berne A. 9. 2. La Passion des Machabées se lit encore dans les mss. B. N. 12 et 162G0, Amiens 22, Arras 3, Douai 1 et 3 et S. Gall 35. — Voyez, sur ce livre, .T. Freudeuthal, Die FI. Josephus ()eigelegte SchriJ't iiOer die Herrschaft der Vermnift. Broslau. 18G9. CHAPITRE 111 IIARTMUT ET SON ÉCOLE Avec Hartnuit, nous pénétrons dans Tintérieur d'un scviptorium du ix'' siècle, nous surprenons l'écrivain à son œuvre, et cet écrivain fut un administrateur distingué. Hartmut fut abbé de Saint-Gall de 872 à 883; déjà sous son prédécesseur, Grimaldus (8il-872), d avait mérité la célé- brité par son talent de calligraphe et par son zèle d'éditeur. Je ne peux citer ici en entier le curieux texte dans lequel le chroniqueur Ratpert parle de l'œuvre de Hartmut et des manuscrits qu'il a copiés sous Grimald ou au temps même où il était abbé, pour l'usage du monastère, comme de ceux qu'il a écrits de sa belle main (jucunda palravit scrip- tura) pour lui-même, et qu'il a légués à Saint-Gall, les accompagnant d'imprécations contre ceux qui les déroberaient '. Parmi les premiers, les manuscrits bibliques sont au nombre de neuf, et les derniers forment une bible complète en neuf volumes. Le volume des Évangiles qui faisait partie de cette bible paraît avoir passé dans la bibliothèque de Kraft à Ulm (iSestle, Bengelals Gelehrter, p. 58). De ces dix-huit volumes, nous croyons reconnaître une dizaine parmi ceux qui se sont conservés jusqu'à nous. Nous possédons également un très ancien catalogue de la bibliothèque de Saint-Gall, écrit au ix® siècle, probablement dans la dernière année de l'administration de Hartmut ^ Des quarante et un manuscrits bibliques qui y sont inscrits, nous avons, sauf erreur, trente et un : c'est dire que la bibliotlièque formée par Hartmut s'est conservée merveilleusement. Nous possédons treize volumes bibliques, formant dix manuscrits, écrits en l)artie ou corrigés de la main de Hartmut. H n'y a sans doute pas beaucoup de copistes du moyen âge dont l'œuvre se soit conservée intacte à ce point. Voici, comme exemple, une des dédicaces que Hartmut inscrivait de sa main sur ses livres : Ezechihel et bis sent Danihelque prophetne Hoc textii scripti falgent simul atque lig-ati, t. Ratperti Casus S. Galli. Mon. Germ., Script, t. II, p. 70. Comparez F. Weid- mauii, Geschichte der BibUo'hek V S. Gallen, 1841. •2. Stiftsbibliothck, 728. Weiduianu, p. 3G4. Cet inventaire est daté par les men- lion.s suivantes (p. 397 et 398): Lectioiiarium optimum, quem petenti Imperatori Karolo dédit domnus Hart- motus et pro eo alterum reposuit... rsalterium optimum glosatum, quod ipse Grimaldus Notingo Brixiensi epis- copo primum, post vero Eagekjehirge regtnse dédit... Psalterium boaum Marco Hibernensi dédit, quod est positum in ecclesia. Aliud Ditoni, quod habet adliuc Hartmotus. Comparez Tinventaire de 14G2: Weidmann, p. 401. 126 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. Hartmofus Gallo quos contulit abba beato. Pi quis et hos aufert, gyppo scabieque redundet' ' On remarquera, dans le mot gyppo, qui est sans doute écrit \iO\xv gibbo, la trace de la prononciation haut-allemande de l'écrivain. Comme on le voit, il nous reste quatre manuscrits signés de Hartmut. Ces manuscrits ne sont pas écrits en entier de la même main, mais les quatrains qui les si- gnent sont tous d'une seule et même écriture, et telle que, dans toute l'histoire de la calligraphie, on n'en trouvera probablement pas une autre semblable. C'est une écriture individuelle, petite, grêle, ronde et droite à la fois, avec quelques ligatures ; les hastes s'élèvent en forme de massue ; la main de l'écrivain est ferme et il paraît maître de son art : son style calligraphique n'a pas varié pendant sa longue carrière. Les dédicaces sem- blent pourtant écrites d'une main plus fatiguée. Il n'y a pas de doute que nous ne devions regarder comme provenant de Hartmut tous les manus- crits où nous reconnaîtrons la même écriture, soit dans le texte, soit dans les corrections. Hartmut en effet est beaucoup moins un écrivain qu'un éditeur, ou, pour mieux dire, un chef d'atelier et un directeur d'école. H ne s'est pas conservé un seul manuscrit qui soit copié en entier de sa main. Le plus grand nombre de ceux que nous devons lui attribuer sont écrits en grande partie en une minuscule carolingienne qui se distingue absolument de l'écri- ture de Hartmut; cette minuscule diffère assez peu de l'écriture usuelle des manuscrits français, par exemple de ceux de Tours, mais surtout elle se rap- proche des écritures allemandes du x^ siècle, chose d'autant plus naturelle, que l'art des bords du Rhin est sorti de l'école de Saint-Gall. Nos manus- crits semblent tous écrits de la main du même scribe; cette conclusion serait sans doute excessive, tant était grande la discipline dans les écoles du ix'' siècle. Nous reconnaîtrons la part de Hartmut dans l'établissement des textes de Saint-Gall en passant rapidement en revue les manuscrits où l'on retrouve son écriture. Énumérons d'abord brièvement les manuscrits de Hartmut : N° 19 : Psautier hébraïque, avec dédicace de Hartmut. N° 7 : Livres sapientiaux et Ciu'oniques ; ces deux manuscrits étaient déjà réunis lorsque Hartmut y a inscrit sa dédicace. N" 81 : Livres sapientiaux, Job et Tobie. N" 46 : Ézéchiel, petits Prophètes et Daniel, avec la dédicace de Hart- mut. N" 45 : Ezéchiel, Daniel, petits Prophètes. Musée britannique, add. 11852 : Nouveau Testament sans les Évan- giles. Autrefois dans la bibliothèque du patricien d'Ulm, U. Kraft de Del- 1 . Manuscrit 4G, p. 4. Comparez, dans le Catalogue de Scherrer. les inscriptions des manuscrits 7 et 19, et voyez celle du manuscrit M. Dr. add. 11852. HARTMUT. d27 mensingcn. Il a été collalionné par le théologien wurtembergeois Bengel, auquel il avait été communiqué par Schelhorn '. Les cinq volumes suivants semblent avoir fait partie d'une bible com- plète. Us présentent vme ressemblance particulière avec le manuscrit 81, déjà mentionné, qui paraît, malgré la répétition du livre de Tobie, devoir y prendre sa place après le n" 82. N° 77 : Octateuque. N« 78 : Rois. N" 82 : Ésaie, Jérémie, Ézéchiel, petits Prophètes, Daniel. N" 79 : Chroniques, Tobie, Judith, Esther, Esdras, Machabées. N° 83 : Saint Paul, Actes, Épîtres catholiques. Apocalypse. N" 75 : Grande bible corrigée de la main de Hartmut. Nous avons assez de documents entre les mains, sans doute, pour pou- voir connaître les procédés en usage dans l'atelier de Hartmut. Prenons comme exemple le manuscrit 81. Il est de l'écriture du scribe ordinaire de Hartmut, mais on y remarque des corrections de l'écriture du célèbre écrivain. Au commencement du sixième cahier, la main de Hartmut succède à celle de son secrétaire, et sept pages de ce cahier (p. 78-84) sont de son écriture. A ce moment, entre la page 77 et la page 78, par une inadvertence qu'explique le changement de main, il y a une lacune de seize versets (Eccl., ix, 1-16). Mais voici qui doit nous éclairer sur les rapports du maître et de l'ouvrier : deux feuillets, qui se sont conservés par hasard à la fin du volume, sont de l'écriture de Hartmut. Les rubri- ques ne sont pas marquées sur ces deux feuillets. C'est, ligne pour ligne et lettre pour lettre, le modèle des pages 68, 69, 74- et 75 du manuscrit. Nous voyons par là quel soin le. chef des ateliers de Saint-Gall prenait de faire recopier son écriture. Ailleurs Hartmut prend une plus grande part dans le travail définitif : dans le manuscrit 82, l'écriture de Hartmut et celle de son scribe se succèdent dans un même cahier et sur un même feuillet. Le manuscrit 83 est écrit, au commencement, de l'écriture du scribe, et à la fin, de l'écriture du maître. Parfois Hartmut ajoute au modèle des textes nouveaux. Dans le manuscrit 43, il écrit de sa main la préface de Daniel; dans le manuscrit add, 11852, il ajoute, après l'Épître aux Hébreux, l'Épître aux Laodicéens, sur une feuille de vélin plus grossier. Dans le manuscrit 45 , les corrections de Hartmut sont accompagnées d'un double H; dans les manuscrits 75 et 78, le signe employé est un R barré". Ces corrections si visibles et si nombreuses nous permettent de tracer, d'une manière assez certaine et assez complète, la généalogie des textes de Saint-Gall. 1 . Je dois des reuseignements excellents sur l'histoire de ce oianuscrit à la science de M. le professeur Nestlé, de Tubingue. 2. Comparez le Psautier quadruple de Salomon lit (Hamaun, p. iv). 428 SAINT-GALL ET l'iTALÏE DU NORD. Nous avons parlé au chapitre précédent du manuscrit 28; nous aurions pu l'ajouter à la liste des manuscrits de Hartmut, car il est corrigé de sa main. Le texte des livres sapientiaux, dans le manuscrit 7, paraît se retrouver exactement dans le manuscrit 28 '. Quant aux livres des Chro- niques contenus dans le même manuscrit, ils paraissent représenter un bon texte, le même peut-être que celui du manuscrit 6. Le livre de Tobie, dans le manuscrit 81, paraît copié sur le manus- crit 6 ou sur un autre tout semblable *, et le texte des livres sapientiaux y est également semblable à celui du manuscrit 7. Le manuscrit 46 (derniers Prophètes) paraît copié sur le manuscrit 43, précédemment cité, qui lui-même semble copié sur le manuscrit 44; le manuscrit 45 semble provenir de la même source \ Quant à la bible en cinq volumes, son texte présente des ressemblances remarquables avec plusieurs des anciens manuscrits de Saint-Gall. Le livre de Tobie, dont le dernier feuillet est seul conservé, se termine comme dans la première main du manuscrit M*. Quant au volume des Prophètes, le texte d'Ésaïe et de Jérémie paraît être celui du manuscrit 39, complété par Notker, dont nous parlerons plus tard Pour Ézéchiel, les petits Pro- phètes et Daniel, notre manuscrit est copié sur le manuscrit 46, déjà cité. Enfin, le Nouveau Testament est probablement, malgré bien des diffé- rences, copié sur le manuscrit du Musée britannique. Les deux manuscrits présentent de grandes ressemblances avec le texte de Winitharius, du moins avec le manuscrit n° 907 (Epîtres catholiques), qui paraît leur avoir servi plus ou moins directement de modèle \ Quant aux Actes et aux Epî- tres de saint Paul, le fond en paraît différent du texte de Winitharius, et 1. Notez la leçou Sap., vu, 18 : vicissitadinum permiUationes et consximmationes temporum, monnn mulaUones et dirisioaes temporum {= S. Gall 10. 28**. 75**. 81. Mordr.), doublet qui unit les leçous de toi**. B. ]N'. 1.2. Zurieh et de Theodulfe. 2. Fin de Tobie (xiv, 17) : et cuncfis halnlaforibus terrœ {= S. Gall 9. 14*. 79 ; S. Gall 6. 8 : quant cunctis liabifahriOus terrse). 3. Leçons du ms. 4G : Ez., xviii, 32, après morientis : sed ut converlafur et vivat (= S. Gall 43. 44. 45. 75**, 82. Eins 1 [convertaiitur et invanf] et textes du xiii*^ siècle). — Osée, viii, 13* : adterunt [= S. Gall 43*. 44**. 45); 2« main. : adhèrent (= S. Gall 41. 43**. 82**j. — Z.\ch., iv, 14 : olei hoc est splcndoris {= S. Gall 41. 43. 44. 45. 82). — Dan., xiii, 15 : quaado eam passent invenirc solam (= S. Gall 43. 45*. 82. B. N. 11505**). 4. Voyez la note 2 ci-^dessus. 5. I hEiiiiE, IV, 4, S. Gall 83. add. 11852* : Tu quo peregrinantur. — Th., 14, mômes mss. : quoaiam gloriœ Dei spir/tus in roifis requiesc/t {= S. Gall 907). — 1 Jean, ii, 14, les mêmes : Scribo vobis, pafres, quia cognovislis eu m qui a') initio est. Scribo vobis, ju vertes (= B. N. 1. 2. G. 11505; Tlièod. B. N. 93. 11553 de même sauf: adulescentes [93. 11553 : adol.; 11553 om. est]; S. Gall 907 : Scrif)o vobis quia c. e. q. ab i. e. [om. et vi'vbum D. m. in. <>.]; B. >'. 11533 omet la seconde partie du v. 14). — v, 7, les mêmes, S. Gall 72 et 907 et Eins. 1 et 7 : Quia très sunt qui testimonium dant, .spirilus et (oui. 72. Eins.) a'/ua cl sanguis. et très uaum sunt; sicut in ciido très sunt, Pater Verbum et Spirifus, et très unum .sunt. —111 .Iean, 14, S. Gall 907. add. 11852 : Satu'a aniicos per nomen {= arm. lem. am. Thêod. Berne A. 9. Muu. G230. B. N. 4**. 7. 93. 305. 11553). HAUTMUT. 12'° 8 (Tobie, paraissant copié sur le ms. 6). — N° 9 (Tobie, Judith. Ksther et le Cantique des Cantiques, paraissant copié sur le ms. 14). — N** 10 (Job et les livres sapientiaux. Voyez p. 55. Le ms. paraît copié sur le ms, 81 ou sur le ms. 30). — N° 30 (livres de Salomon, copié sur le qis. 28). — N° 42 (Ésaïe et Jére- mie). — N° 72 (Nouveau Testament sans les iLvangiles, probablement copié sur le ms. 83). — >'° 63 (même contenu, texte intéressant). — Zurich, bibliothèque de la Ville, n** 577 (même contenu; ms. signé de Marcellus et de Gislebert. Voyez \Vei('- mann, p. 440). — S. Gall, n° 49 (Évangiles. Voyez p. ()9). — Einsiedeln, 17 (Évangiles copiés à S. Gall). Notez quelques leçons du ms. 63 : Act., v, IG, à la fin : et magnificabant ro- mST. DE LA VULOATB. 130 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. savants les plus éinirionts ne dédaignent pas de s'occuper de la copie des manuscrits. Le célèbre Notker Balbulus , (( qui sequentias composait y> (f 912) , a été bibliothécaire à Saint-Gall '. Il emprunte à un manuscrit de Keichenau, pour le faire copier dans le manuscrit 14, déjà mentionné, « l'Énigme des trois jeunes gens » qui forme les chapitres m et iv du troi- sième livre d'Esdras-, et il fait ajouter le livre de Baruch à la fin du ma- nuscrit 39, qui contient les Prophètes \ Nous savons par Ekkehard IV qu'il a copié de sa main, non sans peine, les Epîtres catholiques en grec, d'après un manuscrit que lui «ivait prêté le célèbre évèque de Verceil, Liutvvard (880-901)'. Salomon III, l'élève d'/so magister et de Notker le Bègue, qui fut abbé de Sainl-Gall et évèque de Constance de 891 à 920, et qui est célèbre à tous égards comme écrivain et comme administrateur % a établi, en 909, une importante édition du Psalierium quadruplex. Le plus ancien manuscrit que nous en ayons est le manuscrit A. I. 14 de la bibliothèque royale de Bamberg ' : INoûgentis pariterque novem labeutibiis annis... Mente humili pollens Salomon, pietate redundans... Prœsul et abba simal mentis electus opimis... Hoc et Psalterium docte collegit in unam... Le Psautier quadruple de Salomon III est une fort belle oeuvre; les minum J. C. (= S. Gall 75**). — xi. 17 : qui prohibere potui JJeum. — xxviii, 31 : ncmine prohibenle (= (jUj. B. N. 140). 1. Voyez sur lui les articles de M. Meyer von Kuonau dans les Mittheilungea der Zurclter anUquanschen Gescllsdtaft, t. XIX, et dans la Real-E ncijklopûdie de Herzog et Plitt,t. X, p. G4S, et llauck, Kirchengescldchte Deutschlaads, t. Il, p. G07. 2. P. 332 : Rex Darius fecit cenam omnibus qui eraat sub eo et omnibus magisfralibus Médis et Persis et omnibus purpurafis satrapis et preforibus et consii/ibus et pre/eclis sub illo... Ce texte, coumie on le voit, séloigne assez souvent de la Vulgate pour se rapprocher du ms. Mazarine 7. 3. Ce ms. est de la première moitié du i\^ siècle. — Le livre de Baruch, d'après la Vulgate, se lit dans un grand nombre de mss., dont la plupart sont de type méridio- nal, en particulier dans les mss. B. N. G. 7. l:<4. 15177. Uouen 223 et Vall. B. 7, après les Lamentations 5 dans Théod. B. N. tlj32, Bâle B. 1. 6 et Berne A. 9 avant les Lamentations; dans cav. après les petits Prophètes. 4. Mon. Germ., Script, t U, p. KU et édit. Meyer von Knouau, Milflicilunycn zur vaferl. Gcscli. v. histor. Verein in S Gallen, t. XV-XVI, p. IGt. 5. Voyez sur lui C.-M. Tommasii Opéra, éd. Vezzosi. Home, 1747, t. Il; T. Neu- gart, Episcopatus Constanliensis,t. 1, 1S03; i. v. Arx, Gescli. des Kantons S. Gal- len, 1810, t. I, p. 83; L. Rockinger, Quellen zur baierisc/ien Gescliichte, t. VU, 1858; E. DùQimler, J)as Formelbucli Salomo II f, Leipzig. 1S57; Gcsch. des ostfrdnkis- clien Jteichs, t. 11. 1865. p. G8l, et Forscliuuyeu zur Deutschen Gesih/chte, t. VI. 18GG, p. 125; C. llamann, Caudciim Moijsi ex psallerio (luadruplici Sa/omonis III. léna, 1874; P. de Lagarde, 7^•a//e^/^//y/jMu;7a //^-(î'/a'o.s- yy/c/o/iz/y///, Goellingue, 1874; G. hoGwe., Prodromus corporis (jiossariorum lai inornm, Leipzig, IKÏG, p. 234; S. BiM'ger, De ylossariis, etc., Paris. 1879, p. 9; J. Wordsworlh, article Te Deum dans le Didionary 0/ Ilijmno/oyij, Londres, 1892. (). Ce manuscrit paraît du xi'' siècle environ. Le manuscrit 8 de Cologne est écrit, d'après Jalïe et Watlenhacli, entre le m" et le xn'' siècle. Les vers de Salomon lll. écrits au x® siècle, se lisent dans un fragment contenu dans le manuscrit 39 de la Bibliothèque Palatine, au Vatican. FOLCHARD ET SINTRAM. " 131 psautiers « gallican », « romain » et « hébraïque » y sont complétés par le texte grec transcrit en lettres latines : Mucarios anir os uc eporeulhi, etc. Les Cantiques de la Bible, et les autres morceaux liturgiques qui accom- pagnent ordinairement le Psautier, achèvent le volume. Le texte des différentes versions, dans le Psautier de Salomon III, ne semble pas être le même que celui de l'autre famille des Psautiers quadruples, de celle que représente le Psautier de Sainl-Martin de Tournai '. Ce serait une étude intéressante que celle de l'origine des Psautiers triples et quadruples, et de l'usage antique des diverses traductions du Psautier. L'époque de Salomon III a été l'âge d'or de la calligraphie de Saint- Gall. C'est Hartmut qui a formé les grands calligraphes de la fin du IX* siècle et du commencement du x®. Folchard, son disciple, lui rend cette justice : Hune prœceptoris Hartmoti jasa secutus Folcliardas studuit rite patrare hbrum. C'est en tête du célèbre Psautier qui forme le n° 23 de Saint-Gall que sont écrits ces deux vers. Le Ps3lterium aureum (n° 22), œuvre admi- rable qui constitue la transition de l'art irlandais à l'art allemand *, est écrit dans les mêmes principes. La belle minuscule allemande du x® et du XI* siècle s'est formée à Saint-Gall : le représentant le plus distingué de cette école calligraphique est le moine Sintram \ La minuscule régulière et gracieuse, les belles initiales, les lettres rouges remplies d'or qui cons- tituent le style de Sintram ont excité l'admiration de l'Allemagne et sur- tout des cités des bords du Rhin. Erkanbold, évêque de Strasbourg, fait venir de Saint-Gall le moine Victor pour lui confier la direction de l'école de sa cathédrale^; l'archevêque de Trêves, Egbert, fait écrire et décorer son bel évangéliaire par deux moines de Reichenau, et la grande école calligraphique du règne des Othons n'a pas cherché ses traditions ailleurs que dans l'école de Sintram. L'art rhénan est sorti tout entier du monas- tère de Saint-Gall. 1. B. N. >'ouY. acq. lat. 2195 (Delisle, Mélanges de paléographie, p. t50). 2 l/im et Taiitre psautier sont « gallicans », de même que le beau psautier signé de Wolfcoz (n° 20), que teroiinent les Gauliques, les textes liturgiques ordinaires et quelques hymnes. 3. Siutraai, auquel Ekkehard IV attribue VEvangeUuin longirm (n° 53 de Saint- Gall), paraît comme témoin dans des chartes de 8S5 et de 895. Amala. qui est nommée comme ayant contribué à rornementation de ce manuscrit, figure dans une charte de 903. VEvangelmm longuni n'est pas un manuscrit des quatre Evangiles, cVst un évangéliaire, c'est-à-dire un r. caeil des k'çous évaugéliques pour les dimanches et fêtes. 11 en est de même de Tévangrliaire de Cuucgonde (ii° 54). 4. G. Schmidt, ISaUce sur u.t inaauscrit du x*^ siècle qui jadis a fait partie de la biblio'hèque de la ca'hédiale de Strasbourg, Strasbourg. 1883 (extrait du JhilU'fin de la S'>cié'é pour la codserra'ion des moiinnieiits his'oriques d'Alsace, t. \l\). Le manuscrit éladié par M. Schaiidt provient sans doute de Saint-Gall; il a été acquis à la vente Didot par M. Armand Weiss, de Mulhouse. CHAPITRE IV EINSIEDELN ET REICHENAU La Glose ordinaire. L'abbaye de Notre-Dame des Ermites n'est pas fille de Saint-Gall. C'est, dit-on, en 861 que saint Meinrad mourut en son ermitage et que sa mort fut vengée par les corbeaux du désert ; ce n'est pourtant qu'au commen- cement du x" siècle que la cellule de Meinrad devint le centre d'un mo- nastère : les franchises du couvent d'Einsiedeln ne datent que de 947. Les premiers moines, dit-on, venaient de Strasbourg et étaient de noble famille '. Leur premier soin dut être de se procurer l'Ecriture sainte et ils ne pouvaient demander ailleurs qu'à Saint-Gall les modèles sur lesquels ils la firent copier. Telle est en effet l'origine des plus anciens manuscrits conservés à la bibliothèque d'Einsiedeln. Le numéro 1 de cette bibliothèque est une bible qui paraît copiée au commencement du x^ siècle, c'est-à-dire à l'époque même où le monastère fut fondé. L'écriture n'est pas celle qui était en usage en ce temps à Saint-Gall ; il est donc possible que notre bible ait été copiée à Einsiedeln même: elle y était en tous cas au XV® siècle. Cette bible a certainement été copiée sur un ou plusieurs modèles empruntés à l'abbaye de Saint-Gall, non pas cependant sur le manus- crit 75, dont elle n'a pas toutes les leçons ; mais, presque aussitôt copiée, elle a été corrigée d'après un autre manuscrit de Saint-Gall, probablement en partie d'après ce manuscrit 75*. En même temps, les religieux d'Ein- siedeln faisaient copier un autre exemplaire, disposé à peu près selon l'ordre des offices et destiné à la lecture des heures. Il occupe les numé- ros 5 à 7 dans la bibliothèque du couvent. Ce deuxième manuscrit a été également corrigé par une main contemporaine, et l'une et l'autre main, tour à tour, reproduit le texte des manuscrits de Sainl-Gall. Les deux manuscrits d'Einsiedeln se tiennent de si près, qu'on pourrait monlrer des leçons qui ne se trouvent que dans tous les deux '. Au reste, la biblio- 1. Voyez Meyer von Knonau, article Ehmcdcln, dans rEucyclopédie de Herzog et Plitt. 2. Ex., xxxix, 41, après vestes quoqiie, la 2^ main ajoute l'intorpolation : ad mi- nistrandvm in sancliiario et vestes sunctas. Cette interpolation se lit à xxxix, 1, après vestes, dans les manuscrits B. N. 1150J**. 11'J:W** et S. Gall 7ô**; dans ce dernier manuscrit, il est copié aux deux endroits. ; 3. Os., vm, 13, Eins. 1 . () : ojfcrunt. — Zach., iv, li, mêmes manuscrits: ofivsu hoc est spiendoris. Comparez p. 12S, EINSIEDELN ET REICIIENAU. 133 thèquc de l'abbaye d'Einsiedeln a conservé l'un des modèles sur lesquels la grande bible n° 1 a été copiée : c'est le manuscrit des Évangiles, numéro 17, dont il a été question plus haut. On remarque dans l'un et l'autre manuscrit des leçons qui ne se retrouvent pas ailleurs '. Or ce ma- nuscrit provient sans doute de l'église Saint-Magne, dépendance de l'ab- baye de Saint-Gall '. Pas plus qu'Einsiedeln, Reichcnau n'est une colonie de Saint-Gall. Colonie franque au milieu des pays alémans, le monastère du lac de Cons- tance dut se distinguer beaucoup, à l'origine, de la puissante abbaye qui fut la forteresse de l'esprit aléman. Mais le malheur des temps et la com- mune oppression des évoques de Constance, ces ennemis-nés des libertés de Saint-Gall, rapprochèrent les deux abbayes. Plusieurs fois, au reste, dans le cours du viii* et du ix* siècle, Saint-Gall et Reichenau eurent le même abbé, et cet abbé était l'évêque de Constance. De cette commune administration, et peut-être non moins de l'opposition contre les même^ adversaires, naquirent sans doute des rapports plus étroits. C'est ainsi que le célèbre Walafride ou Walahfrid le Louche fut doyen de Saint-Gall avant d'être appelé en 842 au gouvernement de Reichenau. L'éducation de Walafride se fit surtout à Fulda, à l'école de Raban Maur, mais nous montrerons que Saint-Gall n'a pas été sans influence sur son instruction. Poète et historien, l'abbé de Reichenau a surtout attaché son nom au commentaire de la Rible dont les innombrables manuscrits encombrent nos bibliothèques, à la Glose ordinaire. L'histoire de cette volumineuse compilation ne peut être écrite aujour- d'hui. Elle exigera une étude de manuscrits également précise et étendue, et une connaissance parfaite de la patristique et du texte de la Rible. Telle qu'elle a été bien des fois imprimée et telle qu'elle a été copiée en un nombre prodigieux de manuscrits, la Glose ordinaire ne peut être l'œuvre même de Walafride le Louche. Le nom de saint Rernard, que l'on rencontre souvent dans les manuscrits, suffît à jeter le doute sur l'origine de beaucoup des gloses que le moyen âge attribuait à Strabus, L'édition qu'en ont donnée les bénédictins n'est elle-même aucunement une édition critique. Quant aux manuscrits, malgré leur nombre qui est légion, ils nous aident beaucoup moins dans notre recherche qu'on ne pourrait croire. Ce n'est pas embarras de richesse, c'est beaucoup plutôt pauvreté* En effet, presque tous les manuscrits de la Glose sont de date relativement récente. On n'en connaît presque pas qui soient écrits avant le xii^ siè- cle, et avant le déclin même de ce siècle. Au reste, il ne faut pas 1, L'argument de saint Matthieu commence dans les manuscrits 1 et 17 par les mots : Maltheus qui et Levi. 2. Ce manuscrit a probablement été copié peu après la dédicace de cette église, qui fut consacrée eu 898 par Salomon III, ou peut-être pour cette solennité. Il représente le texte courant du ix® siècle. . 134 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD, croire que tous nos manuscrits représentent un'même commentaire. Le nom de Glose ordinaire couvre souvent, dans les catalogues, les compila- tions les plus hétérogènes. Il est pourtant indispensable que nous ayons au moins quelque idée de l'origine de la Glose ordinaire. Ce commentaire a été le pain quotidien des théologiens du moyen âge ; toujours accompagné du texte biblique, il a été presque aussi souvent copié que le texte isolé. L'époque de sa grande faveur a précédé immédiatement l'organisation de l'Université de Paris et la constitution, dans cette Université, d'un texte presque officiel de la Bible. Il n'est pas probable qu'une édition si généralement admise dans les écoles ait été sans influence sur l'établissement du texte parisien. Sur cette question, du reste, nous avons des indications précises. Vercellone, qui a donné h. la Glose ordinaire le soin qu'elle mérite, nous dit que le texte biblique des éditions qu'elle accompagne, manuscrites et imprimées, est généralement uniforme et varie très peu entre les différents exem- plaires. Telle était l'opinion des critiques du xiii* siècle, pour lesquels glosa était le nom à la fois d'un commentaire et d'un texte. Lorsque les manuscrits de la Glose diffèrent entre eux, les dominicains savent bien, dans les notes de leur grande bible ', le faire remarquer : « Plures libri glosatl habent. » Si la remarque de Vercellone est confirmée, l'uniformité relative du texte biblique, dans les manuscrits récents et dans les éditions qui n'ont pas été retouchées d'après la Vulgate % abrégera beaucoup l'étude des manuscrits qui est à faire et permettra sans doute de jeter par-dessus bord le plus grand nombre des manuscrits modernes et des éditions incunables. Nous avons parlé de la rareté des manuscrits anciens de la Glose ordi- naire. Telle est à cet égard la pauvreté de nos bibliothèques, qu'il n'est pas possible de ne pas se poser cette question : la Glose ordinaire est-elle, en une mesure quelconque, l'œuvre de Walafride ? Pour chercher la réponse à cette question capitale, nous ne pourrons mieux nous adresser qu'aux bibliothèques de l'Alémanie et à celles qui ont recueilli les manuscrits des couvents de ce pays. Nous examinerons donc avec un soin particulier les manuscrits glosés de la bibliothèque de Saint-Gall et de la bibliothèque de Karlsruhe, qui a hérité de la plupart des manuscrits de Reichenau. Il faut d'abord considérer avec attention les rares manuscrits qui por- tent le nom de Walafride. Le premier est un commentaire sur les Psau- mes ; ce manuscrit est partagé entre les bibliothèques de Karlsruhe et de Saint-Gall \ Cette compilation n'a rien de commun avec la Glose ordi- 1. B. N. 10719-10722. 2. Voyez Vercelloue, t. I, p. lu, xcix et cm. 3. Karlsruhe, Avg. 192 : Inc. Walahfredi ahbatis super Psalmos. — S. Gall 313 (x«-xi« siècle). LA GLOSK ORDINAIRE. 135 nairo. Il en est de même d'un commentaire sur le Pentateuque, en partie extrait par Walafride de celui qu'a composé son maître Raban '. Tout autre est la Glose sur les Épîtres catholiques, qui est conservée dans nn manuscrit du x° siècle qui provient de Keichenau ^ J'ai sous les yeux des extraits très étendus de ce commentaire : je les dois à la bienveillance de M. le D"" Holder. Ce n'est assurément pas la Glose ordinaire, telle que nous la trouvons dans les manuscrits posté- rieurs ; mais le commentaire de Walafride se rencontre avec la Glose en tant de points, la Glose en emprunte si souvent les termes mêmes, que nous devons considérer que, du moins pour les Epîtres catholiques, le commentaire de Walafride est à la base de la Glose ordinaire, qu'il en est le premier jet. L'étude des manuscrits non signés nous donnera des résultats analo- gues. Au milieu des nombreux manuscrits glosés qui ne font que retarder notre recherche, un volume doit retenir notre attention, c'est le numéro 41 de Saint-Gall, auquel les notes des chapitres précédents ont déji fait quelques allusions. Ce manuscrit a été écrit entre le ix^ et le x^ siècle. Il contient les Prophètes, accompagnés d'une glose marginale et interli- néaire, et cette glose est en grande partie identique à la Glose ordinaire. Pour mieux dire, non seulement nous y retrouvons les principaux éléments de la Glose ordinaire, mais aussi quelques-unes des notes qui forment, dans les exemplaires plus récents, la Glose interlinéaire. On est convenu d'attribuer cette « Glose interlinéaire » au célèbre Anselme de Laon (f 1117), qu'Abélard, qui fut son élève et qui ne goûta guère sa méthode d'interprétation, traite de « figuier stérile ^ ». Peut-être est-elle moins son œuvre qu'on ne croit d'ordinaire, et peut-être le verbeux écolàtre de Laon a-t-il plutôt propagé l'ancienne glose, à la fois marginale et interlinéaire, qui était restée presque inconnue jusqu'à lui. Si des gloses nous passons au texte, nous retrouverons dans le manus- crit 41 les leçons les plus caractéristiques des manuscrits de Saint-Gall *, Il n'y a donc pas lieu de douter que la Glose ordinaire n'ait été écrite, pour ce qui est des Prophètes, par un moine de Saint-Gall ou d'une ab- baye placée sous l'influence de Saint-Gall. Cette remarque rend à Wala- fride, sous toutes réserves de détail, ses droits d'auteur sur la Glose ordinaire. Sans prolonger outre mesure notre recherche et en la restreignant, faute de manuscrits plus anciens, à ceux du xii^ siècle, nous rencontrons 1. S Gall 283, ix« siècle. 2. Karlsruhe, Avg. 136, f. lOfi : Inc. glosa ht epislolam b. Jacobi Walafridi mayisfri. 3. Hisloria calamitatvm siiariim, chapitre III. 4. Osée, viii. 13: adferent. — Zacii., IV, 1i : olei hoc est splendoris. — Voyez p. 128. (136 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. ilans la Glose ordinaire plusieurs des leçons familières aux textes de Saint- Gall, et ces leçons se sont généralement introduites dans le texte parisien du XIII® siècle. Ainsi s'explique la ressemblance, parfois surprenante, qui se remarque en bien des passages entre les textes de Saint^Gall et le texte de l'Université de Paris'. Pour expliquer ces rapprochements, dont rien d'autre ne peut donner la raison, il suffît d'un seul intermédiaire, de la Glose ordinaire de Walafride le Louche, 1. Ez., XVIII, 32, le texte du xiii* siècle: sed ut convertatur et vivat, ne se ren- i'ontre pas, à ma connaissance, ailleurs que dans les manuscrits de S. Gall et d'Ein- siedeln (voyez p. 128). — Jean, xiv, 1 : neque formidet (après vestrum) ne s'est pas trouvé ailleurs que dans le manuscrit 51 de S. Gall, dans les textes du xiii^ siècle et dans les versions provençale (ms. de Lyon) et vaudoise. — Col., m, 8, les ma- nuscrits anciens de la Glose ont presque tous la leçon de S. Gall (voyez p. 129) : non emiserilis. — Apoc, i, 1 1 , Tinterpolation de la Vulgate : quse sunt in Asia, ne se ren- contre, à ma connaissance, dans aucun texte antérieur au xiii® siècle, sinon dans les manuscrits S. Gall 83 et add. 11852**, dans B. N. 254 et 321** et dans la Glose ordinaire. CHAPITRE V ROBBIO ET MILAN Un fail remarquable, dans l'histoire des anciens textes de Saint-Gall, est le peu de place qu'y tiennent les textes irlandais. Saint-Gall était, en réalité, une abbaye alémane et nullenient irlandaise. Son vrai fondateur n'est pas saint Gall, mais saint Othmar ; les moines irlandais qu'on y pouvait attirer y étaient retenus comme un ornement et comme un sou- venir des temps légendaires, et les libri scottice scripti y étaient des objets 4e luxe plutôt que d'usage. En revanche, nous avons dû plus d'une fois, dans les pages consacrées au texte de Saint-Gall, faire allusion aux textes espagnols. Il nous a semblé reconnaître souvent, dans les manuscrits de Saint-Gall, des leçons espagnoles ou des textes apparentés aux textes visi- goths. D'où les moines de Saint-Gall ont-ils donc tiré leurs traditions et leurs textes ? Par quelle voie les influences espagnoles se sont-elles in- troduites en Alémanie ? Quel rôle l'Italie a-t-elle joué ici ? Telle est la question qu'il nous faut examiner. Nous savons d'où les moines de Saint-Gall tiraient leurs manuscrits grecs. Notker le Bègue, nous l'avons vu, a copié les Épîtres catholiques en grec sur un manuscrit emprunté à Liutward, évêque de Verceil. Quant aux manuscrits latins, il se peut que l'église de Verceil en ait aussi fourni plus d'un à Saint-Gall. Les fragments des Évangiles, dans l'ancienne ver- sion « européenne», qui sont conservés à Saint-Gall et à Coire (n) pré- sentent avec le texte du Codex Vercellensis (a) une telle ressemblance, que M. Hort a cru devoir, pour cette seule raison, désigner les fragments de Coire par le signe a*, qui atteste leur parenté avec le texte du manus- crit de Verceil. De toute manière, les relations des Églises de l'Alémanie avec celles de la province de Milan ne laissent pas que d'être très vrai- semblables. L'évêché de Coire a été, jusqu'à 843, dépendant de la pro- vince ecclésiastique de Milan, et la Rhétie, qui comprenait toute la vallée du Rhin presque jusqu'au lac de Constance, était à peine séparée de Saint-Gall par deux heures de chemin. Je ne rappelle pas qu'au vi* siècle l'empire de Théodoric embrassait, d'une part, les deux versants des Py- rénées et les côtes de Provence, de l'autre l'Italie du nord avec les vastes régions qui s'étendent au nord des Alpes. A ce moment, l'Alémanie n'était pas chrétienne. Mais, comme nous le verrons tout à l'heure, on ne peut guère douter que la province ecclésiastique de Milan n'ait été en quelque mesure en communication, quant aux textes bibliques qu'elle pratiquait, avec le midi de la France et avec la côte orientale de l'Espagne. C'est 138 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. ninsi que la liturgie ambrosienne est proche parente des liturgies gallicane et mozarabe. Il n'est donc pas impossible que certaines influences se soient exercées, à travers les Alpes, des pays méridionaux sur les pays alémans. r/est avant tout aux manuscrits de Bobbio que nous irons demander quels ont été les textes usités dans l'Italie du nord '. Le seul manuscrit biblique de quelque étendue, qui provienne de Bob- bio et qui ait un caractère nettement local, est le manuscrit E. 26 « infe- rior » de la Bibliothèque ambrosienne. C'est la moitié d'une bible, commençant aux Chroniques et finissant aux Epîtres de saint Paul. Les livres sacrés y sont rangés dans un ordre qui tient de près à celui qui est suivi dans les offices. L'écriture paraît dater de la fin du ix^ ou peut-être du commencement du x^ siècle. On ne peut douter que le manuscrit n'ait été écrit à Bobbio. Une note écrite au xiii® siècle, mais qui paraît copiée, d'après le manuscrit même, de la même main qui a refait les derniers feuillets, nomme les deux abbés, du reste inconnus, Audericus et Luni- bertus, sous lesquels la bible entière aurait été écrite. Un diplôme impé- rial de l'an 901, qui intéresse à la fois l'évêché d'Alba et Bobbio et qui a été copié aussitôt sur une page blanche, atteste que le manuscrit appar- tenait dès lors à l'abbaye de saint Colomban. Le texte est étrangement mêlé, comme il en est dans beaucoup de bibles du ix^ siècle. Certains livres, tels que les deux Sapiences, ont. conservé un très bon texte, très rapproché de ceux qui nous viennent d'Espagne ou du midi de la France. Le Cantique des Cantiques est accompagné de rubriques qui ne se retrou- vent pas ailleurs, sinon dans le Codex Toletanns. D'autres livres, au con- traire, représentent purement et simplement l'ancienne version : tel est le livre de Tobie, tel surtout le deuxième livre des Machabées. La version decelivre que notre manuscrit a conservée ne se rencontre pas ailleurs et présente un extrême intérêt*. Chose singulière, le premier livre montre un bon texte de la Vulgate. C'est ainsi que le livre d'Esther, qui est con- forme à la Vulgate, est précédé du résumé de ce livre d'après l'ancienne version ^ Dans les Prophètes, nous trouvons quelques-unes des leçons ca- ractéristiques des textes catalans. Les Épîtres de saint Paul ont pour nous 1 . La meilleure étude sur les textes bibliques de Bobbio est celle qu'Amédéf Pcyron a jointe à son livre : M. T Cfceroais ora'ioiium pro Scauro, pro TuUio et in Scaurum fragmcnfa inediia, Stuttgart, 182 4. in-i". 2 Ce livre a été fort mal publié par Peyron, non seulement à cause des fautes de lecture ou d'impression qui sont nombreuses, mais surtout parce que cet éditeur, ordinairement plus soigneux, n'a pas tenu compte du texte primitif, cacbé sous les corrections du x" siècle. 3. Commencement de Tobie (fol. 110 v°) : Inc. liber Tobin. Ijber sermonum Tobis filii Tobie/ Jilii Asiel jilii Gabaliel ex tribu IScptalim, qui capHnt.^ ductu.'i est in diebu.'i Sa/mnnasar... (compaiez p 67). — Fol 12G: Inc. pro/o(/us Hester... Inc. liber He.'u?n sermonum. — iv, 5: Tu vero sobrius esto (= (fhub.str. arm.; interpolation déplacée). — Ib., 6 : ego enim jam immolor (voyez p. 33). — Tite, n, 7 : fo>mam bonomm opervm (= arm.). 3. Variantes du fragment de Monza : Rom., viii, 38 : neque angeli neque virtutes neque presentia neque futur a. — ix, 25* : oni. et non miserico diam consecutam misericordiam consecutam. — xv, 30 : ut sollicitudinem inpertiamini mihi in HO SAINT-GALL ET l'ITALÏE DU NORD. texte qui résulte des deux manuscrits comme un texte milanais. On vient de voir que le manuscrit de Bobbio supprime les trois derniers versets de l'Épître aux Romains ; il en est de même du manuscrit de Monza : or, le seul document où nous retrouvions, en latin, celte omission, est un ma- nuscrit bilingue, le Codex Bœrnerianus, qui a été certainement écrit à Saint-Gall ; le Codex Augiensis présente, en grec, la même particularité. De même, le livre de Tobie se termine, dans le fragment de Monza, à peu près de la même manière que dans les manuscrits de Saint-Gall *. C'est ainsi que l'un et l'autre manuscrit contribuent à rendre moins improbable l'hypothèse d'après laquelle les textes de Saint-Gall proviendraient en une certaine mesure de l'Italie. Les Alpes en effet sont peut-être, de toutes les frontières, celle qui a été, depuis les temps les plus anciens et jusqu'à nous, le plus aisément franchie. Elles n'ont jamais présenté un obstacle au besoin d'expansion des peuples, et leurs cols, en certains endroits moins glacés qu'aujourd'hui, ont été, de l'époque des Romains au moyen âge, plus fréquentés que beau- coup de routes de pays. Les chaussées romaines des Grisons demeurent comme un témoignage de ce commerce entre les deux versants des Alpes, et parler de la Rhétie c'est presque parler de Saint-Gall. Saint Othmar, le véritable fondateur de l'abbaye de Saint-Gall, n'a-t-il pas été envoyé en Rhétie pour s'y instruire dans les lettres? Si nous ne le savions pas par son biographe, Walafride *, nous pourrions le supposer, car la Rhétie par- lait |latin et elle était, au viii^ siècle, beaucoup plus cultivée que l'Alé- manie, sur laquelle bien des guerres avaient passé \ Il n'y aurait donc rien d'étrange à ce que la grande abbaye alémane eût tiré du nord de l'Italie, ce centre de vie intellectuelle et religieuse, quelques-uns de ses textes sacrés. Or nous avons quelque lieu de penser qu'il y a eu, d'autre part, entre la province ecclésiastique de Milan et la côte orientale de l'Espagne, quel- que échange de textes bibliques. Des textes qui paraissent espagnols par leurs origines ont été en usage, non seulement dans la Septimanie, mîus dans la vallée du Rhône jusqu'à Vienne, et cela jusqu'au x^ siècle : il est fort possible que ces textes aient, eux aussi, franchi les Alpes et se soient mêlés à ceux qui, depuis les temps anciens, étaient en possession del'au- lorité religieuse dans ce grand et riche pays. Par malheur, nous avons conservé très peu de manuscrits anciens delà Vulgate provenant de la orationibus ad Deum (Bâie B. I. 0* : '// soll . inperc. [2** ui. : mihi] in hotat. pro me ad I)om. = ambstr.; arm. : ut solic. inpert. in orat. ve.stris ad Dom. pro me; B. N. iTS-iS : vt soit, inpert. mihi in or. pro me ad Deum). — l Tim., m, 1G : (oui*. Et manijeste) Maynum pietatis misterium quod [mysf : ambstr. tand.; S. Gall 70* : misterium pielatis sacramentvm). 1 . ToD., XIV, 1 7 : ita vl acccpti esscnf omnibus habitatoribvs terrœ (voyez p. 128). 2. Mon. Germ., Scr/pf. t. Il, p. 41. 3. Rettborjj, Kirchenge.'icliichte J)eutschfan(/s, t. Il, p. 113. BOBBIO ET MILAN. i^l'; Gaule cisalpine : peut-être et sans doute parce que Vltala a été plus long- temps qu'ailleurs en faveur dans l'ancien diocèse d'Italie, dont elle porte encore le nom. Mais des manuscrits nombreux, dont. aucun n'est antérieur au x^ siècle, attestent la tradition des églises d'Italie et spécialement de celles de la province de Milan. Le très grand format, l'écriture, l'ornemen- tation spéciale de ces manuscrits, où les tons verts et jaunes dominent, suffiraient à les réunir en un groupe distinct, et leur texte présente des. particularités qu'on peut dire nettement italiennes ou, mieux, milanaises'. Ce sont en effet les leçons du. texte même que pratiquait l'illustre légat de Milan, Pierre Damien ou Damiani (f 1072). Le plus ancien de ces beaux manuscrits (F) a conservé le Psautier « romain », ce texte antique qui est presque identique au texte de Vltala et qui est resté en usage à Rome jusque sous Pie V, à Venise, dans la chapelle des doges, jusqu'en 1808%: et dans l'église dé Milan jusqu'à ce jour. Le type de ces manuscrits mila- nais est, pour le savant Vercellone, un manuscrit de Sainte-Marie a ad Martyres », c'est-à-dire du Panthéon, qui a été donné par le cardinal Lani- bruschini aux Barnabites de Rome et que Vercellone désigne par la lettre F. Il est, d'après notre auteur, du x® siècle. Il faut énumérer brièvement les principaux de ces manuscrits italiens ou plus exactement, sans doute, milanais. J'ai déjà dit que tout leur exté- rieur, que les couleurs même dont ils sont décores suffisent à les rendre reconnaissables dès le premier coup d'œil. Vercellone range à la suite du manuscrit F le manuscrit 4216 du Vati- can (provenant du monastère d'Avellana), le manuscrit qu'il appelle V et qui appartenait également aux Barnabites de Rome (il n'est que du xiii^ siècle et c'est peut-être un texte mélangé) et un manuscrit donné en 18G0 au Vatican, qu'il désigne par X, qui provient de Todi et qui date du XI* siècle. Nous pouvons encore énumérer, parmi les plus beaux types de cette école, les manuscrits suivants : je les date approximativement, car il faudrait une grande habitude de la paléographie locale pour appré- cier exactement la date des manuscrits italiens, et peut-être sont-ils plus rapprochés les uns des autres qu'il ne semble. Venise lat. I (x^ siècle), provenant de Bessarion. Genève 1 (x®-xi^ siècle), fameux manuscrit qui a été donné au chapitre de Saint-Pierre par l'évoque Frédéric (1031-1073). Bibliothèque nationale 50 et 104 (xi^ siècle). Ce manuscrit porte le t. Vercellone, qui a. le premier, groupé ces manuscrits, donne comme caractéristiques de leur texte les leçons suivantes : Ex., xxxiv, 28 : S'etH ergo lui cuni Domino Moyses (P. Damien, F V X de Vercellone, Venise, 1. I. Madr. A. 3. E. H. 8). — LÉv.,i IV. 2 : per igiiorantiam de hostia (P. Damien, F V .\. Madrid E. U. l. 8. Genève 1). — Ib., XVIII, 17 : sororis uxoris tuse (P. Damien, F V X. Madrid E. R. 1. Genève 1). — NuM., m, 45, à la fin : in prseceptis mets ambulent (P. Damien, F V X, Venise 1. I. Madrid E. R. 1. Genève 1). 2. Voyez Fritzsche, article cité, p, 44G. 142 SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. nom d'un abbé de 5. Siepha.'ias de Ne more. Une note italienne, qui esl, comme la première, du xiv* siècle, donne à penser que ce monastère doit être cherché en Italie. Vienne 1167 et 1168 (au plus tôt du xi^ siècle), provenant de Sainte- Jusline de Padoue. Bibliothèque nationale de Madrid, A. 3 et (si je ne me trompe) A. 5 (commencement du xiii® siècle environ). A ces cinq manuscrits, évidemment italiens, il en faut joindre deux autres qui ont été copiés en Espagne à une date postérieure. Le premier est orné de très belles et très grandes initiales en or et couleur, de style ar.ibe; dans le deuxième on a intercalé de superbes peintures de l'His- toire sainte qui semblent remonter au xi® siècle et qui sont un fort beau spécimen de l'art espagnol de ce temps '. Madrid, bibliothèque nationale E. R. 1 (xni® siècle). Même bibliothèque, E. R. 8 (commencement du xiii^ siècle), provenant d'Avila. ' Ces deux manuscrits, copiés sans nul doute sur des originaux italiens, peuvent montrer comment l'inllujnce des textes de l'Italie s'est étendue au loin et comment le texte italien est, pour ainsi dire, revenu aux pays de son origine, en attendant le moment où les textes français se sont im- posés à l'Espagne aussi bien qu'à l'Italie et à tous les pays. On peut dire des grands manuscrits italiens la même chose que des bibles copiées dans l'école de Tours : ils représentent une véritable édi- tion. J'ai déjà montré, d'après Vercellone, que leur texte est celui qui était en usage au xi^ siècle dans l'église de Milan. Il n'est pas possible de ne pas remarquer la ressemblance que ce texte présente, dans les Pro- phètes, avec le texte de Théodulfe. Il en reproduit les leçons les plus remarquables et même la grossière interpolation qu'on y remarque dans Ézéchiel '. Néanmoins il n'est pas certain que le texte italien provienne de la bible de Théodulfe : une des leçons citées ci-dessous n'est pas dans Théodulfe, mais dans la bible de Rosas, et la plus grande partie de la Bible, dans nos manuscrits, n'a rien à faire avec le texte qu'a fait copier l'évèque d'Orléans. Il est probable que le texte des Prophètes, dans la Bible italienne, a été copié sur le même modèle que la bible de Théo- dulfe. Dans le Nouveau Testament, dans les Évangiles aussi bien que dans les 1. Comparez ci-dessus p. 23. 2. Leçous (le Genève 1 et de B. N. ôO : Es., xiii, ô : Chalflr"^>'nm et Ihi')ylonis (voyez p. y4). — .lÉii., xxv, 2S : Dju^ /va?/ (= Tliéod. B. N. 0**. 1 IJO >**). — Ez.. XXI, 29 : i\oii est denvMunii, ete. (^ Tliéod*.). — Daniel est divisj en visions, à peu près comm^vdans Theodiilfj. Un r.Muiir.i.n dans B. N. ,)0, à Ez. x\xii. 10, d mx intor- polalions aecuni.dé^'s : orore nhnio fo-ini la'iun^ .\ 11939. 119^6, etc., et B. N. 11532 jusqu'à .<^a/ow.). XVII, 14*, après utile : cl ut videretur esse consilium Chusai bonum coram Xbsnlon {= toi. F V. B. N. 11504**). XIX, \\* : ad regem ut reducat eum in domum ejus, quia dixerat rex : Hsec dicetis ad populum {= toi. FV, elc. ; la fin seulement est dans leg^. et dans le bréviaire mozarabe). Ib., 43* : apud regem, et primogenitus ego su)ii (== toi. FV. B. JV. 2. 11504**. 11532. 11549; Puy et B. N. 11937* ajoutent : quam tu — ces deux mots sem- blent appelés, dans Théodulfe, par un signe de renvoi qui correspondait à une note elFacée ou qui n'a jamais été écrite). XXI, 2* : juraveraat eis ne périmèrent illos [= toi. FV, etc.). J'ajoute quelques citations seulement du troisième et du quatrième livre des Rois : III Rois, i, 8* : et Scmei et Cerethi (ce dernier mot, gratté, est rétabli ici d'après le manuscrit du Puy; = tol^. F*). XXI, 20 : Num invenisti me, inimice meus (= cav. F**. B. N. 11504**. Berne A. 9; inimice mi : paul. Genève 1**; inimice mei : toi. etc.; inimice mee : B. N. 11532**. am. [^«eœj; xiii*^ siècle : inimicum tuum; vall. B. JN'. 1. 2. 11504*. 11532* F*. Genève 1*. Vulg-. : inimicum tibi). IV Rois, XXI, 26*, au commencement : Dormivitque eum patribus suis et {= toi. Vat. 5729. V. B. i\. 11504. 11549). On vient de voir que les autorités de Théodulfe, dans les livres des Rois, sont avant tout espagnoles, mais elles ne sont guère moins ita- liennes. Il faut également tenir grand compte de ce fait que, dans un des rares passages où Théodulfe se sépare du texte espagnol (II Rois, m, 39), il suit la leçon de l'important fragment en onciale, provenant de Fleury, que nous avons trouvé à Orléans ', et qui est seul entre tous les manus- crits à donner la même leçon. Le manuscrit de Fleury doit donc être considéré comme l'un des modèles, mais non comme le seul modèle de Théodulfe. Les sommaires des livres des Rois, que nous voyons dans la bible de Théodulfe, se retrouvent, presque uniquement, dans les manuscrits visi- golhs; la même division en chapitres a été marquée par une deuxième main dans le fragment de Fleury. 1. Voyez ci-dessus, p. 84. 154 LA BIBLE DE THÉODULFE. 3. Les Prophètes. J'ai peu de chose à dire du texte des Prophètes : je n'y comprends pas Daniel, que les Hébreux et, après eux, Théodulfe, rangent avec les Hagio- graphes. Les Prophètes, étant en général plus épargnés par les interpola- leurs, prêtent moins au classement des manuscrits. Au reste Théodulfe semble avoir consacré très peu de soin au texte des Prophètes, où nous ne trouvons presque aucune correction ni aucune variante marginale. Il se trouve que la bible catalane (B. N. 6) montre sur les marges des Pro- phètes de curieuses additions, et que deux de ces interpolations se retrou- vent mêlées au texte de Théodulfe : JÉR., XI, 6, après ad me : Inventa est conjiiratio in viris Juda et in habitato- ribiis Jherusalem (cette interpolation, tirée du v. 9, se rencontre encore dans S. Gall 39. 42. Monza. B. N. t. 68. 9382). Jt)., XXV, 28 : Dominus exercituum, Dominus Israhel {= B. N. 6**. 50. 11501**. Genève 1). Mais cette ressemblance est de peu d'importance et il ne faut pas y in- sister. Ce qui est plus remarquable, c'est une énorme interpolation, ou plutôt une glose absolument étrangère au texte, que Théodulfe a exponc- tuée et qui néanmoins a passé dans tous les manuscrits théodulfiens (Puy, hub. B. N. 11937, S. Genev. A. 1. 3 f^; cf. Orl. 14) : Éz., XXI; 29*, après mendacia : Non est dsemonum divinatio sed Dei, jitdi- cium qui i)erjcctse malitise dédit finem. Cette glose, assurément caractéristique, se retrouve dans la bible de Vienne (Berne, A. 9) et dans les manuscrits italiens (B. N. 50*, Ge- nève 1*). Le livre de Baruch suit Jérémie, comme dans un grand nombre de ma- nuscrits, et particulièrement de manuscrits espagnols*. C'est une inconsé- quence, car Baruch n'est pas à proprement parler un livre prophétique, mais un livre deutérocanonique ou apocryphe. Baruch a pour titre, comme dans les manuscrits catalans ou méridionaux ' : De oraiione et sacripcio pro vila Nabuchodonosor. Il est divisé, comme dans la bible de Vienne \ par des rubriques dont voici la première : Bail, m, 9 : De doctri7ia ccclesiastica initiatio. 1. Dans la bible de Théodulfe, comme dans leg^^. œm. Berne A. 9, Bâle B. 1. G, etc., Baruch précède les Lamentations; dans B. N. G et 7, il suit les Lamentations; dans rat', il est copié à la tin des Prophètes. 2. B. N. 6. 7. Berne A. 9. Bdle B. 1. G, etc. 3. Berne A. 9; cf. B. N. 11532. LE MANUSCRIT DE MESMES. 155 4. Hagiographes. Le texte du livre de Job n'est pas bon; on y trouve, après vi, 6, l'in- terpolation qu'on rencontre également dans un grand nombre de manus- crits ' et qui est tirée de Prov., xxvii, 7 : Animée eiiiin esurienli etiam amara dulcia esse videntar. Le Psautier est hébraïque, comme dans les plus anciens et les meilleurs manuscrits, et en particulier dans tous les manuscrits espagnols, un seul {compV.) excepté. Les Proverbes montrent un texte particulièrement intéressant. On n'y trouve pas, dans le texte de la première main, les grandes interpolations dont la marge de notre manuscrit offre une si abondante moisson'; mais le texte lui-même présente un certain nombre de leçons qui méritent d'être notées, mais dont aucune, sans doute, n'est bonne \ Je n'en veux relever que les deux derniers versets : Prov., xxxi, 20, 30 : {cof) Multse filiae congTegaverunt divitias, multœ fecerunt potentiam; ires) tu supergressa es universas. Fallax imago et vaiia est pulchri- tudo; {xiui) mulier tiraeus Dominum ipsa salvabitiir, timorem autem Domiai ipsa conlaudat. Le texte de ces deux versets est absolument conforme au texte des Sep- tante; c'est aussi le texte de saint Augustin. Je n'en sais aucun d'ana- logue, sinon dans la bible de Vienne % souvent citée pour sa ressemblance avec la bible de Théodulfe, et dans un manuscrit Borghèse, étudié par le P. Denifle. Les autres hagiographes sont, pour ainsi dire, des textes neutres et qui fournissent peu à l'histoire du texte. J'y remarque pourtant quelques mau- vaises leçons, dont plusieurs ont trouvé place dans les textes du XIII* siècle ', 1. Vall. paul. B. N. 1. 2. 3. 6. 93*. 94. Genève, 1 etc., et textes du xiii® siècle. 2. On trouvera une étude intéressante et instructive du texte des Proverbes, en par- ticulier dans Théodulfe, dans le deuxième article du P. Denifle sur les correctoria. {Archiv, t. IV, p. 483.) 3. Prov., v, 4 : et liiigua ejus (Puy et xiii^ siècle : I. e. acicfa) quasi. — vi, 31. à la fin : et Uberabit se (= B. lA. 93**. 11553**. 11940**. Egerton 1046. S. Gall 28**, textes du xiii® siècle). — xiv, 6 : Quserit derisor doctrinam. — xxi, 4 : De- lectatio oculorum. — Ib., 9 : cum muliere linguosa. — xxiii, 28 : quos incautos invenerit. — xxv, 20 : corde perverso {= xiii® siècle). — xxix. 1 : super eum veniet. — xxx, 13 : m altum porredœ (xiii® siècle : in alla porrectœ). — Ib., 14 : et qtiod mandit. — xxxi, 5 : et obliviscantur benejiciorum tuorum. — Jb., 25 : et décor ornamentum ejus. 4. Berne A. 9. Voyez ci-dessus, p. 64. 5. EccL., I, 1 : régis Israhel. — Gant., h, 4 : Introduxit me rex (= Orl. 16**. B. N. 2. 4**. 93**. 309. textes du xiii® siècle). — Ib., viii, 2 : in domum matris 156 LA BIBLK DE THKODULFE. 5. Livres deutérocanoniques. Le texte des deux Sapiences est, en général, des plus intéressants par les variantes innombrables des manuscrits et par les nombreuses inter- polations qui s'y sont glissées, même dans les meilleurs manuscrits. La bible de Théodulfe nous fournit en abondance, dans ces deux livres, des leçons remarquables. On en pourrait citer beaucoup qui paraissent être bonnes : Sap., X, 1 : illum qui primus /met us est pâtre m {= am. toi. cav. [puler] madr\ Egertoii 1046. S. Gall 7. B. i\. 93. 11532 [/ictus]. 11553. Mordr*. [2« m. : fictiis] ) . Sir., I, 31 et 32* soat omis [am. Egerton 1046. B. N. 11553. compta Metz 7*. Mordr. Âmbr. E. 26 inf. omettent de 31-33 Fili). XI, 15 et 16 sont omis (ainsi tous les anciens manuscrits). îb., 20* : om. et mors appropinguet et et morietur (de même). xn, 7 : om. qusecumque feceris illi (de même). xni, 9 : omis (= am. B. N. 11553). XVII, 26 : omission de ante mortem confitere et de confessio (avec am. toi. cav. B. N. 13*. 93. 11553. Il9i0*). XXI, 5 : Cataplectatio pour Objurgatio ; om. et domus — superbia (= am. cav. B. i\. 93. 11553. 11940). XXV, 25 : om. ingemuit vir ejus (avec tous les anciens manuscrits). xxxiv, 11 omis, avec cav. Mordr. B. N. 2. 13*. 93. 11504*. 11532*. 11553, coutre am. XXXV, 3 : om. et deprecalio — ab injustilia, et v. 5 : om. pro peccatis (=r am.) '. Il se pourrait que cette leçon ne fût pas la meilleure. xxxvn, 33 : infirmitas, aviditas et aplestia (= am. Egerton 1046. B. N. 93**. 11505**. 11940*. Berne A. 9; toL cav. 11940** : apoplexia). Les mauvaises leçons sont plus nombreuses que les bonnes. Je me borne à indiquer celles qui ne sont pas restées dans la Vulgate officielle et qui diffèrent de la tradition ordinaire des textes du ix® siècle : Sap., in, ^ : et ab itinere jvsto abierunt in exterminium, et quod {= cav. vall. B. 1. 2. 11505. 11532, textes du xiii» siècle; cf. Sijct.). VII, 18 : vicissitudbium permutationes et mutât iones omnium morum, mutu- tiones et divisiones temporutn (ce verset varie beaucoup dans les manuscrits; voyez p. 64 et 128). mese et in cubiculum genitricis meœ (= B. N. 4**. 93**. 309. xni* siècle). — H Chron., x, 19, à la fin : Faclum est autem (etc., comme dans III Uois, xu, 20)... Juda solam (= B. N. 1 1505**. xin® siècle). — Ib., xi. 12. à la fin, la 1" main insère la plus grande partie du v. 13 du ch. xii : Quadraginta et unius anni rrai Bo- boam — I\'aama Ammanites. — Nkh., i, 1 : ibUn se m pi te mu m (= B. N, 1 1505**). l. Le texte des v. 3-5, où les homœoteleuia abondent, varie dans chaque ma- nuscrit: B. N. 93 om. 3-5 iniquitate ; vall. B. N. l. 2. 13*. 11532* om. (v. 6) et depr. — ab injustUia; pro peccafis, v. 5, est ouîis par B. N. 1 1532 et par les textes du xni* siècle. Comparez p. 67. LE MANUSCRIT DE MESMES. 157 jiviii, 9 : patri omnium décantantes laudes [cav. Sixt. — Le texte de ce verset Tarie à l'iiiliui '). Sir., m, 'S\ : et vincula illius fila iachintina netura salutaris *. X, lô* : qui tcnuerit itlam abomi/iabilis erit apud Deuui. XV, *), à la lia : quia non est a Deo missus (= textes du xm^ siècle [a Domino}). XXXIII, 8*, à la fin : per Dei sapientiam 'dividuntur (=B. N. 11 jOô**, textes du xiu^ siècle) XXXVII, 12, après de justitia : Noli consiliari cum eo qui suspcctum le habel. et ah œmulantibus tibi absconde consilium (= cav. B, N. 11505**. 11532**. Berne A. 9). L'Ecclésiastique est suivi de la prière de Salomon, d'après une ancienne version; ce texte se retrouve dans le plus grand nombre des bons manus- crits eux-mêmes ^ Le texte des livres de Tobie et de Judith paraît assez bon; celui des Machabées s'éloigne du Codex Âmlalinus en plusieurs endroits, et, dans le plus grand nombre de ces passages, Tliéodult'e a pour lui et contre le (lodex Amiaiinus l'autorité du grec '. Dans aucun des livres deutérocanoniques, nous n'avons trouvé, dans le texte de la première main de la bible de Théodulfe, aucune trace du texte espagnol. Nous avons déjà vu qu'il en est probablement de même de tout l'Ancien Testament, les livres des Rois exceptés. 6, Évangiles. La bible de Théodulfe nous a conservé un texte très intéressant des Evangiles; il est caractérisé par les leçons suivantes : Matth., I, 17, à la fin : Omnes itaquc generationes ab Abraham usque ad (liristum generationes sunt XLIl^. 1. Patj'i omnium jam décantantes laudes : B. N. 2'^patrijam décantantes lau- des : madr^. B. N. 93*. 11505*. 11553. Ambr. E 26 int.; pairi laudes décan- tantes omnium : compl^ .; jmlri omnium laudes decanfabant : Eg. 104G; patriam décantantes laudem : toi. B. N. 93**; pa'^rias décantantes laudes: am. vall. Genève 1. Tliéod°'s \aL\ B. N. 1. 13*. 11505**. 11532, textes du xin" siècle ; ;;a- t ris décantantes laudes: bible de 42 lignes et bible de Mayence, 1402; patrum jam décantantes laudes : Vulg. ; grec : 7:aTc'p(ov r^or^. 2. Am. Ambr. E 2(S inf. : netura salutaris; B. N. 11553: nexura salutaris; B. N. 1. 2. 13*. 93. 11940, textes du xm® siècle, Vulg. : attigafura salutaris ; V\iy^ comme Théod., sauf: hyacinthina. Cf. p. 103. 3. FA inclinavit Salomon genua... (III Huis, viii, 22-31 = am. vall.paul. B. N, 1. 2. 3. 4*. 5. G. 7. 8. 10. 13. 104. 11505. 11533. 11553. Ambr. E. 2G 2/?/. Vall. 7. compl\ ose. leg^. Ambr. E. 2G inf. E. 53 inf. Vienne 1190, etc.). 4. I Mach., x[, U* : Alexander(=li.^. 11505. 11533* 1 1553. Lyon 35G: P/Ao- lomeus : Théod^s [al], am. cav. B. N. 1. 2. G. 11532**; Plolomeus : Mordr. (lenève 1*). — xiv, 27 î Et hoc exemplum scripturœ (om. am.). — ïb., 28* : regio- nis [am. cav. B. N. 2. 11532* : régis). — II Mach.. v, 14 : non minus autemve- nundati (cm. am. Mordr. cav. B. N. 1*. 2. 11532*). — xu, 2*: Gennsei {am. cav. B. N. 11533*. Mordr*. : Gehennœ; Théod ""s : al. Johanne). 5. = Compl'. arm. (ergo). CCCC* . Haii. 1802. Ada. Douai 12. B. N. 140. 170*. 253. 2GG. 8848. 11957. 13172. Puy. hub. b. c. 158 LA BIBLE DE TIIÉODULFE. X, 29 : sine voliuitate patris vestri {d. p. 44). XX, 28, à la fin : ^"^ Vos autem quœritis de modico crescere et de maxinw minui. '-'"' Qaum autem introieritis ad csenam vocuti, noiite recunibere in supe- rioribus locis, ne forte dignior te superveniat, et accedeas his qui te invitavit dicat tibi : Ad/iuc inferius accède, et confundaris. Si autem rccubueris in in- feriori loco et adoenerit humilior té, dicet tibi qui te invitavit : Accède adhuc superius, et erit tibi hoc utilius. — Ce texte, qui varie infiniment dans les ma- nuscrits, est emprunté à l'ancienne version « européenne » ; il se retrouve, exacte- ment dans les mêmes termes, dans les manuscrits bodl. emm. B. N. 264. 268. 319**. 11535. 14407. Puy et hub** . Berlin 1, et presque exactement de même dans les manuscrits M. Br. 1. B. VII [vencrit). Tours 25* {prioribus ; om. hoc). Angers 20 (om. forte; adh. inf. descende ; ascende: om. hoc) B. N. 9397 (om. ne forte et hoc) et 11505 [recumberis). Les cinq derniers manuscrits lisent: hue superius (comparez p. 95). XXVI, 32, à la fin : ibi nie videbitis (tiré de xxviir, 10). xxvn, 16, après Barabbas : qui propter homicidium missus fuerat in carce- rem (tiré de S. Luc; = compP . ose*, lind** . 1. B. Vil* {erat^. Autun 3. Angers 18. Reims 39*. Ambr. 1. 61 sup. Harl. 2823. Bâie B. I. 6. Col. 1**. Eins. 17. B. N. 1. 3. 6. 9. 104**. 16722* 17226** [fuerit missus]. 17227*. add 9381, ver- sions anglo-normande [fr. 1], provençales [Lyon et fr. 6261] et vaudoise). Ib., 41 : cu?n scribis et pharisœis dicentes [et pharisaeis : ancienne version, gat.; dicentes : manuscrits espagnols et irlandais, a)n. g^-^. B. ]N. 17226). Ib., 46 : Heloi Heloi lema sabacthani (= bodl. B. N. 14407; hub* : lema sa- bactani). Marc, ii, 22, à la fin : et ambo conservabuntur (= «/' et anciens textes; arm. : et utraque conservantur; ken. rush, epf^^ . gat. mt.mmiet utraque servantur). VI, 3 : fabri filius et Mariœ {= toi. compU'^. ose. arm. mull. etc. gat* . Douai 12. Metz 7*. B. N. 342. 16262, versions provençales de Lyon etfr. 2425). XIII, G : quia ego sum Christus (=: compP. arm. ken. ept. gat. Autun 3. B. N. 14407. Harl. 1023**). xiv, 14 : diversorium meum et refectio mea {= bodl. Angers 20. mt. big. add. 5463. B. N. 93. 256**. 262*. 14407; harl. et Ambr. I. 61 sup. om. et). Luc, XXIII, 15 : ?ia)n remisit eum ad nos (=: compl*. ose. leg^ . bodl. Corpus Cambr. 197. Cambr. KK. 1. 24. Angers 20**. Autun 3. B. N. 252. 14407. Cler- mont 1. Souvigny). Jean, iir, 6, à la fin : quia Spiritus est Deus et de Deo natus est (ex Dca : harl*. ken. bodl. \. B. Vil**, add. 5463; leg^ : de eo). v, 4 : et qui p ri mus descendisset in natatoriam... tenebatur. De toutes les leçons que nous avons citées, aucune n'est évidemment espagnole; toutes au contraire, sans exception, sont d'accord avec les textes irlandais. Parmi leurs autorités, nous rencontrons souvent les nia- imscrits écrits en France sous l'influence des textes irlandais ou anglo- saxons. Les sections d'Eusèbe, qui sont marquées dans noire manuscrit comme dans presque tous, y dirterenl un peu de la tradition ordinaire, qui est ('(die (lu grec, moins pourtant que dans le manuscrit du Puy, où Matthieu a 357 sections au lieu de 355. Le désaccord commence avec la grande LK MANTSCRIT DE MESMES. 159 iiilerpolalion, Matth., xx, 28 (voyez ci-dessus); il esl, dans le manuscrit du Puy, d'une unité jusqu'à xxiii, 13, et de deux à partir de ce verset, où le numéro 232 est remplacé, par erreur, par 233. 7. Épîtres de saint Paul. Les Épîtres de saint Paul ne nous présentent pas un texte facile à classer. Les bonnes leçons y sont nombreuses ', mais elles n'y sont pas seules. On en jugera par les citations que voici : RoM., lY, 18*, à la fiD : sicat stellss cseli et arena maris {== /. g. dem. Sixt.; œtn*. et vers. prov. [fr. 2425] : et sicut). X, 8* : GDI. scriptura {= toi. dem. B. N. 11553. S. Gall 70). XII, 6 : secundum gratiam fidei (unique). XV, 19 : evangelium Christi Domùii nostri [it.]. Ib., 30 : in orationibus vestris lit oretis pro me ad Deum {long. B. N. 10440, 17250**. Bàle B. I. G** [al.] : in orationibus et oretis pro me ad Dominwn). I. Cor., XI, 24, la seconde moitié du verset est écrite sur un grattage; dans Puy, les mots : quod pro vobis tradetur, manquent, de même que dans S. Gall 70**; dans B. N. 11553, comme dans les bons manuscrits grecs, les mots quod et tradetur sont omis; quod manque dans am. cav. XV, 55 et 56 : aculeus {= ambstr. toi. cav. Ambr. E. 26 inf.). Il Cor., I, 6 : om. sive consolamur pro vestra consolatione (^ toi.). Gal. , II, 2 : qui videbantur prœstantiores (unique). III, 1 : non credere veritati {= toi. cav. B. N. 1. 2. 6. 254. 10440. 11505. 11533. 17243**. 17250. vall. paul. Berne A. 9). Ib., 6 : Sicut scriptum est : Credidit Abraham Deo { = fuld. g. S. Gall 70. B. X. 10440. Ambr. E. 26 inf.). Ib., 28* : neque gentilis (unique). iv, 26 : mater omnium nostrum {= Ambr. E. 26 inf. et plusieurs Pères). VI, 1 : in spiritu ?nansuetudi/ns {= fuld. laud. S. Gall 70), I TiM., II, 3* : salutari nostro (om. Deo) — unique. Ib., 10* : promittentes castitatem (B. J\. 342* : castitatem vel pietatem). V, 16 : si quis fidelis vel si qua fidelis (= ambstr. fuld. toi. cav. harl** . vall. paul. S. Gall 70. 75. B. N. 1*. 2. 3. 4*. 6. 10. 47. 254. 309. 343. 11533*. 11932. 16262. 17250*. Zurich. Col, 1. Eins. 6, manuscrit provençal de Lyon). II TiM., IV, 10 : Gallatia (Puy : Gallaciam ; Galliam : am*. toi. cav. long**. B. N. 11553*; Galaciam : vall.; Galatiam : am** . fuld. dem., etc., Vulg. — La leçon de Tliéodulfe semble être un compromis entre les deux leçons originales). HÉBR., I, 12* : involves eos {= fuld. arm. harl*. laud*. B, N. 11553. Cambr. Trin. B. 10. 5 [involvens]) . V, 12 : non cibo forti (unique). X, 30 : ego reddam, dicit Domimis (unique en latin). 1. Je n'en citerai qu\me. Ei'H., iv, 29 : ad xdificaHonem opportunitatis (= am, fuld. toi. sem. harl*. don. Metz 7*. Genève 1*. Miin. 6229, Berne A. 9. B. N. 4**. 6. 11553*. 17243). 160 LA BIBLE DE THÉODULFE. J'ai surtout attiré l'attention sur les leçons singulières ou même uniques de notre manuscrit. Si nous faisons abstraction de ces particularités, notre texte nous apparaîtra comme un texte assez fortement mêlé, où les leçons des manuscrits visigoths tiennent une large place. Mais il ne faudrait pas céder à l'entraînement et ranger sans examen notre texte parmi les textes espagnols, car, si on le compare avec les manuscrits Toletanus et Cavensis, on trouvera plus de désaccords que de ressemblances'. Néanmoins la notion d'un texte espagnol est chose si variable, et les textes espagnols diffèrent tellement entre eux, qu'à tout prendre nous devons attacher plus d'importance aux ressemblances qu'aux dissidences, et nous pouvons en tous cas ranger le texte de saint Paul, sinon parmi les textes espagnols, du moins à leur suite. Dans les parties extérieures des Épîtres de saint Paul, tout est espa- gnol. La Théologie paulinienne de Priscilli(^n, la préface de Peregrinus, l'énumération des tesiimonia de Veteri Testamento tirés de chaque Epître, les préfaces empruntées à saint Isidore et, en général, les accessoires du texte, tout l'extérieur de l'édition, en un mot, est dans les traditions es- pagnoles. Les sommaires des Épîtres de saint Paul sont également ceux des manuscrits espagnols; il en est de même de l'appareil assez compli- qué de chapitres et de renvois qui est sur les marges de notre maimscrit. On y voit en effet deux séries différentes de chapitres et tout un système de renvois aux a canons » de Priscillien. Tout ceci est encore l'héritage des textes espagnols ou, pour mieux dire, de l'édition de Peregrinus. Au reste, la division en chapitres (la principale, celle qui correspond aux sommaires) paraît, dans notre manuscrit et dans ceux de sa famille, moins ancienne que celle par canons. Les chapitres ne sont pas même toujours accompagnés d'une lettre rouge. Ces chapitres sont évidemment plaqués; ils commencent parfois au milieu d'une phrase, ainsi, Phil., m, 4, quam- quam est le dernier mot du chapitre m, et le chapitre iv commence avec ego haheam. Peut-être l'édition de Priscillien comprenait-elle les para- graphes, petits et nombreux, qu'a conservés la bible de Théodulfe; il est fort probable qu'elle ne connaissait pas les sommaires des manuscrits espagnols, qui sont aussi ceux de notre bible. J'ai dit que les numéros des canons de Priscillien sont marqués sur la marge, soit simplement par leur numéro, soit par un chiffre précédé de la lettre K {kanon ou plutôt kapitulum, suivant l'orthographe espagnole). 11 est un chiffre, fréquemment employé, que je ne peux comprendre, c'est celui-ci : K. QS. Le même signe est employé dans le Codex Tole- tanus. 1 . Parmi les leçons de TÉpître aux Galatos (fiio M. Corsson regarde eooime mau- vaises. 22 sont propres à Théodulfe, 7 communes à Tliéiul . à lof. et à car . W à Théod. et à toL, 3 à Théod. et à car. Parmi le nu^me choix de h'çons. (of. a 12 leçons propres et cav. en a 0, Tuu el Paufre ont 1 j leçons en commun eonire Théod.. et en tout 22 leçons en commun. LE MANUSCRIT DE MESMES. 161 La slicliométrie des Épîtres de saint Paul présente un caractère tout particulier : elle ne se retrouve, à peu près complètement, que dans les anciens manuscrits de Saint-Gall, écrits par Winitharius ou par Hartmut; les manuscrits méridionaux (B. N. 7. 321; 11553), dont l'un provient de Carcassonne, un autre du Languedoc et le troisième peut-être des bords du Rhône, montrent quelques-uns des chiffres de la bible de Théodulfe. En résumé, les Épîtres de saint Paul, dans la bible de Théodulfe, repré- sentent la recension espagnole, mais altérée par un élément qu'on ne peut appeler que languedocien. 8. Actes des Apôtres. Le livre des Actes des Apôtres nous montre le texte le plus mêlé et le plus curieux. 11 faut en citer les principales interpolations : AcT., Il, 37, à la fm : demonstrate nobis {= e[monstr.^ coiupP . ose. ai-m. B. N. 16262. Berne A. 9, versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.'\]. m, 11, après Johannem: is qui swius effectus fuerat [^=- B. N, 202. 254. 341. 343. 16262, versions provençale [Lyon], vaudoise et allemande [tepl.'\). Ib., 17 : fecistis hoc malum i= B. N. 202. 321. 343. 11932, version vaudoise). Ib., 22 : dixit ad patres 7iostros {=: d. h. gig. xm* . legK B. N. 202. 321. 343. 16262. Berne A. 9, versions provençales et allemande [tepl.]; e. : vestros). IV, 18 : Consentientibus autem hominibus et vocantes eos [omnibus: Puy. d. h. Berne A. 9 [om. autem et et voc. eos]). Jb., 31*, à la fin : volenti credere (= B. N. 343. 11932 ; omni volenti credere : d. e. compl^ . B. N. 202. 16262, version provençale [Lyoa]; volentibus credere : B. N. 341). V, 21, après docebant : in nomine Bomini ?iostri Jhesu Christi (B. N. 341. 342*. 343. 11932. 16262, versions provençales : in nom. Dom. Jhesu). Ib., 36 : Theodas magus, dicens se esse aliquem magnum [magus : B. N. 202. 17250**, ms. prov. de Lyon. — magnum : B. N. 93, 11505**. 11533**, autre version allemande [Augsb. 3]). VI, 10, à la fm : propter guod arguerentur ab eo cum omni fiducia. Quum ergo 7ion possent resistere veritati {=: leg\ ms. prov. fr. 2425. tepl.; cf. e. h. compP. am**. B. N. 202. Chartres 157**). IX, 5 : Ait autem : Quis es. Domine? Bominus autem ad illum : Ego sum Jhe- sus Nazarenus, quem tu persegueris, sed surge (cf. Berne A. 9 [enim — om. sed]). Ib., 17, après inanus: in nomine DominiJ. C. (cf. h. B. N. 342*, version vau- doise). X, 41, à la fin : per dies XL {= e. leg\ sem.; et conversati sunms cwn eo XL dies : B. N. 202. 342*. 343. 11932. 16262. Wernig., version vaudoise, tepl*; cf. 321. ms. prov. de Lyon [avant postquani]) . xr, 1, à la fia : et honorificabant Deum (= 11505**; cf. p. 82). Ib., 17, à la fin : ne daret illis Spiritum sanctum credentibus (Puy ajoute : in Dominum J. C.) — cf. seld. B. N. 11. 202. 343. 11533. 16262. Metz 7*, etc., versions provençales, vaudoise, française [fr. 899**] et allemande [tepl.]. HIST. DE LA VULGATE. H i62 LA BIBLE DE THÉODULFE. xn, 18, à la lin : aut quomodo exissct (= B. N. 202. 321**. 342*. 343. 11932. 1G2G2, versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.]). ]b., 21, à la fin : et regratiato eo Tyriis [regr. eo T/iiriis et Sidoniis : B. N. 202. 321**. 342*. 343. Wernig., versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.]). XIII, 6, à la fin : quod interpretatur paratus (= gig. leg-* . dem. B. N. 4**. 7. 11 [v^«■]. 93. 1150Ô** [qui]. Vienne 1190. Metz 7*. Ambr. E. 53 ùi/.). II)., 43, à la fin : Factum est autem per universam civitatem dijfamari ver- bum (= e. B. N. 202. 341**. 342. 343. 11932. 1G2G2, versions provençales, vaudoise et allemande [tepl.]). XIV, 2, à la fin : Domi/ms autem dédit cito pacem (= leg\ B. N. 4**. 7. 93. 202. 341. 342. 343. 11932. 1G262. Wernig. Vienne 1190, textes du xiii« siècle et versions provençales, vaudoise, catalane, anglo-normande [fr. 1] et allemande [tepl]]. XV, 29, Si^vès fornicatio/ie : et ea quss vobis fieri non vultis aliis ne feceritis {= B. N. 202. 321. 341**. 343. 11932. Wernig**, versions provençales, vau- doise, catalane, anglo- normande et allemande [tepl.]). XVII, 28 : vestrum prophetarum (ms. prov. de Lyon : savis ; tepl. : weissagen). XVIII, 21 : e^ dicens : Oportet me sollempnem dicm adoenienteni facere Hie- rosolymani et (= gig. ose. dem. B. N. 4**. 7. 10. 93. 202. 341. 11932. Vienne 1190, textes du xiii^ siècle, versions provençales, vaudoise, catalane et alle- mande [tepl.]). XIX, 11 : non modicas quas Deus faciebat [non modicas : gig. toi. cav. B. N. 4**. 6. 7. 93. 254. 321. Berne A. 9. dem., textes du xiii® siècle, versions provençale [Lyon] et allemande [tepl.]] quaslibet : B. N. 4*. S. Gall G3**; 7ion quaslibet : vall. B. N. 1. 2. Genève 1*. Vulg. ; non modicas quaslibet : ]S . N. 202. 11553**. Sixt.). XXI, 1, à la fin : deinde Mijra (= B. N. 1 1505** ; Miram : gig. B. N. 7 et textes du xiii^ siècle; et i/ide Mirram : B. N. 202). XXV, 23, après audire : Et Festus ait (= B. N. 4**; cf. p. 120). xxvni, 1G* : sibimet foras extra castra (= B. N. 4**. 315. 17250**. dem.; cf. B. N. 93. 202. 309. 321. 343. 11932. 1G2G2. Vienne 1 190 [/or?^], etc. ; versions anglo-normande, provençale [Lyon], vaudoise et allemande [tepl.]). Jb., 31, à la fin : quia hic est Christus filius Dei, per quem incipiet totus mundus judicari. (Ces mots sont écrits, de la première main, après Vamen qui termine les Actes et après Vexplicit; de même, dans le manuscrit du Puy, ils sont écrits d'une écriture plus fine, mais sans Vamen et sans être séparés du texte. Comparez p. 74.) Les collations que nous venons de donner exigent un mot de commen- taire. Presque tous les manuscrits que nous venons de citer, en dehors des manuscrits espagnols, sont copiés on Languedoc ou conlionnont un texte languedocien ; ils sont déjà suflisamment connus de nos lecteurs. Quant aux versions provençales, qui suivent la même tradition, la plus ancienne a été, de l'avis de tous les savants, faite dans le pays qu'occupe aujourd'hui le département de l'Aude, ou tout auprès. Ainsi, presque tou- tes les autorités du texte de Théodulfe, en dehors des manuscrits visi- goths, sont languedociennes, el les textes espagnols eux-mêmes ne sont LE MANUSCRIT DE MESMES, 163 jamais d'accord avec Théodulfe que quand Théodulfe est d'accord avec les textes languedociens. Nous avons donc toute raison de penser que le texte de Théodulfe est, en grande partie, le texte espagnol, mais sous la forme où ce texte a été usité en Septimanie pendant tout le moyen âge. 9. Épîtres catholiques. Dans les Épîtres catholiques, nous trouvons également le texte le plus mélangé : I Pierre, i, 14 : non figurantes vos illis prioribus {non configurantes, etc. : q. toi. cav. Berne A. 9. Puy; non figurati, etc. : Mun. 6230**). m, 3 : capillorum inplicatio (=: q. toi. cav. complu harl. B. N. 254. 321*). Ib., 15 : de fide quœ in vobis est et spe (toi. cav. harl. B. N. 254. 309. 315 : de fide et spe quœ; fide et spe : B. N. 321** ; spe et fide : dem. B. N. 140; spe et fidei : B. N. 11533*). IV, 4 : In qiio peregrinantur (B. N. 4**. 7. 321*. /ew. Berne A. 9. Genève 1. add. 11852*. S. Gall 83. Mun. 6230). Ib., 12 : expavescere, pour peregrinari [= q. toi. cav. conipl^. harl. lem. BerûC A. 9. B. N. 321*). Ib., 17 : Quoniam tempus incoationis judicii (= q. toi. cav. coinplK B. N. 321*). y, 3 : sedfonnœ estote [formse : S. Gall 907. B. N. 254. 321*; estote : h). II Pierre, i, 14, à la fin : per revelationeni {■= arm. dem. B. N. 321*), Ib., 16* : JSo?i enim commentitias fabulas (= h. toi. cav. B. N. 321*). n, 4 : sed carceribus caliginis inferi retrudens tradidit in judicium crucia- tus reservari {=■ Berne A. 9 \cruciandos']) . I Jean, ij, 17, à la fin : sicut et Deus manct in œternum (= Augustin. B. N. 11505**; toi. : quomodo Deus, etc. ; B. N. 321* : quomodo et Deus, etc.). lY, 3* : Et hic est illius Antechristi, quem audistis, etc. (= s. palimpseste de Léon. cav. B. N. 321*). /6., 8 : Qui non diligit fratrem suum non habet caritatem et non novit, etc. (= Berne A. 9. B. N. 11505**). V, 6 : per aquani et spiritum et sanguinem (cf. p. 98). Ib., 7* : Quia très sunt qui testimonium dant in terra, spiritus aqua et san- guis, et très unum sunt; et très sunt qui testimonium dicunt in celo, Pater et Filius et Spiritus sanclus, et hi très unum sunt (cf. B. N. 252 [quoniani]. BodI. aucl. E. inf. 2 \Jii très... dant] et versions provençales \it.])^. Ici encore, l'élément local est tellement prononcé, qu'il ne peut y avoir de doute. Notre texte est espagnol d'origine, mais il est né entre les Py- rénées et le Rhône et son meilleur témoin est un manuscrit copié non loin de Carcassonne. 1. Dicunt est espagnol et méridional; Fitius est rare : on le trouve encore dans Cassiodore, dans le manuscrit Glermont 1 et dans la bible de Souviguy, ainsi que dans la version vaudoise. 164 LA BIBLE DE THEODULFE. Quant au texte de l'Apocalypse, il paraît assez bon et il ne semble pas avoir rien d'espagnol. En un mot, la bible de Théodulfe, considérée dans le texte de la pre- mière main, est espagnole dans sa disposition extérieure, mais son texte est tellement inégal qu'il n'est pas possible de croire qu'elle ait été copiée sur un seul original. Les livres des Rois, les Épîtres de saint Paul, les Actes et les Épîtres catholiques en sont les seules parties dont le texte puisse être dit espagnol, et dans presque tous ces livres, le texte espagnol n'est arrivé à Théodulfe que par le Languedoc. Le texte des Évangiles est irlandais ou plutôt anglo-saxon, et tel qu'on le copiait généralement, au nord de la Loire, entre le viii® et le ix*" siècle. La bible de Théodulfe, dans son texte primitif, est une bible mêlée, comme devait être un ma- nuscrit copié, vers le commencement du ix^ siècle, sur la frontière entre les pays du Nord et ceux du Midi, par un prélat né en Septimanie, terre gothique. i CHAPITRE m CORRECTIONS ET VARIANTES La Bible n'est pas sortie des mains de Théodulfe telle que nous venons de l'étudier. Entre les lignes et sur les marges, on remarque, dans le ma- nuscrit de Mesmes, un grand nombre de corrections et de variantes d'une écriture plus fine encore que celle du manuscrit, paraissant différente de la première, mais certainement contemporaine. Les passages condamnés par le correcteur sont généralement exponctués, quelquefois barrés, une seule fois (Jos., xxi, 36) placés entre deux astérisques. Les variantes de la marge sont précédées des signes a., al. (une fois, II Rois, x, 19 : alihi\ s. {sive)y ou de deux traits verticaux (c'est-à-dire, peut-être : II) ; le signe al. et les deux traits sont quelquefois joints ; un même mot a sou- vent plusieurs variantes. On rencontre en certains endroits, pour intro- duire ces variantes, un obèle ; deux variantes (I Chron., vi, 8, et Sir., i, 33) sont placées entre les lettres h p (hxc pone) et sr {sequitur)'^ \ la marge porte le renvoi hrà{lisec désuni). Ces corrections et ces annotations, sans être de la main de Théodulfe, représentent certainement, avec la disposition générale du manuscrit, la part de l'évêque d'Orléans dans l'établissement de sa bible. Nous devons donc les étudier avec attention. 1. Pentateuque. Les corrections et les exponctuations, dans la Genèse, ont presque tou- jours pour effet de remplacer une mauvaise leçon par le bon texte. Je ne citerai, parmi les bonnes leçons de la seconde main, que les quatre sui- vantes : Gex., XV, 18 : Jliivium magmim, Jlumen Eaphrateii [■= cim. ottob., ut. vid.). XVI, 15 : cm. Agar (= a)n. Tours 10. vall. paul. B. N. 1. 3. 93**. 11504*. 11533. Monza. Pent. de Tours). XYiii, 28 : om. quadraginta [= am. Mordr. B. N. 1*. 3. G*. 11504*. Genève 1**). XXIV, 24 : filii Melchœ, quem peperit Nahor (= am** . ottoh.). Si, dans un petit nombre de cas, le texte rétabli par la seconde main n'est pas celui des meilleurs manuscrits, il est encore celui du groupe des manuscrits alcuiniens. Presque toutes les corrections que j'ai relevées sont conformes aux textes de l'école de Tours. 52 sur 59 se retrouvent dans le Codex Vallicellianus, et 55 dans la première bible de Charles le Chauve. 166 LA BIBLE DE THÉODULFE. Les variantes marginales, au contraire, sont prises de plusieurs mains. Je vais m'efforcer de les grouper d'après leur caractère et d'après leur origine : 1° Le plus grand nombre (soit environ 45 sur 79) donnent le texte du groupe alcuinien. Elles sont introduites tour à tour par les signes a., aL, s. et Jl ; quatre fois les signes al. et //, s. et al., sont réunis pour la même variante. Ces leçons ne sont pas toutes bonnes. J'indique dans une note quelques-unes de celles qui ne sont pas dans le Codex Amiatinus\ S'' Un petit nombre de ces variantes se retrouvent dans de bons manus- crits, mais non dans les manuscrits alcuiniens ; elles sont marquées a., al. ou s., l'une (xxiv, 24) : s. al. ^ 3° Quelques-unes au contraire ont un caractère nettement espagnol : IX, 21 : nudatus jaciiit (=^ toi. cav., textes du xiii° siècle). X, 23 : Gothor et Mosoch (= toi. seul). xn, 16 : et familim {■= toi. F. B. N. 45*. 11504*). xvni, 2 : occiirrit (= cav. seul). Ib., 4 : sub arbore hac {= toi. seul). XXX, 32 : furvum {= ottob. toi. cav. F, B. N. 45). Ib., 37 : plataninas (= toi. seul). xxxiv, 8 : animas (= toi. seul). XXXV, 19 : al. hsec est s. (sic) quse dicitur {toi** : hase est quœ ducit). XL VII, 15 : defecissent emptores pretio [toi. : defecisset emptores pretio). Ces leçons sont également marquées, tantôt a., tantôt s. 4° Enfin un assez grand nombre de variantes, marquées indifféremment al, a. ou s. (une fois s. al., une fois s. //), ne se rencontrent nulle part et paraissent mauvaises ; quelques-unes sont simplement le renvoi à la marge d'une leçon exponctuée dans le texte. J'en citerai trois seulement dans une note ; les autres ne semblent pas présenter beaucoup d'intérêt \ Ainsi, dans la Genèse, Théodulfe semble avoir mis à profit, pour enri- chir sa collection de variantes, au moins quatre textes différents; l'un était un texte espagnol, un autre a peut-être été un texte alcuinien. 2. Les livres des Rois. Les remarques que nous avons faites à propos de la Genèse paraissent s'appliquer assez bien au texte des deux premiers livres des Rois. Les 1. Gen., I, 17 : eas Deus. — viii, 19 : agressa siint arcam. — Ib., 21 : ani- mnm (lisez : animam). — xvi, Il : concipies. — xxx, 32 : rufum. — xxxvn, 27 : Ismahelitis. — xli, 54 : crat famés. 2. Gen., ix, 23 : verecunda (= am.). — xxiv, 24 : peperit ci Nahor (= am*}. — XLVU, 15 : emploris pretium (= am. ott. B. N. 45. 11504. 11532*). etc. 3. Gen., xi, 18 (pour Rcu) : Ragau. — xxvui, 9: Bascmach. — xxxi, 25 : tum ille conseqmdvs eum. CORRECTIONS ET VARIANTES, 107 nombreuses interpolations dont ces livres sont remplis sont exponctuées suivant le texte d'un manuscrit qui devait ressembler de près au Codex Vallicellianus. En effet, lorsqu'une de ces additions s'est glissée dans le Vallicellianus, elle demeure intacte dans la bible de Tliéodulfe : ainsi I Rois, iv, 1 : Et faclum est — pugnam ' ; en général, le texte de la se- conde main est celui du Valliceltiamis. Quant aux variantes de la marge, leur principale source se trouve dans les manuscrits espagnols. Le plus grand nombre sont marquées d'un obèle, une seule fois (II Rois, xii, 1) accompagné de : al[ibl]. On en ju- gera par les exemples suivants : I Rois, XIII, 21, à la fin : ei'atque vindeniia parala, vasa autem erant tribus siclis in hidentem et securim, et faix in suhstanliam erat eis (cf. leg^**). XXI, 7, à la fin : Ilic pascebat mutas Saut {= toi. F, bréviaire mozarabe, B. N. llôOi**). II?., 15, tiX>^ès Juriosi : aut desidero ephilenthichos (Puy : ephilenthicos ; epi- lepticos : Isidore V). xxiji, 3, à la fin : et in ventres illorum imus (manuscrits des LXX), 11)., 24, après campestribus : ad vesperam transierant (= B. N. 11504**, LXX). XXV, 31, à la fin : et tu benefacies ei (= toi. leg-. madr-. F. B. N. 45. 11504**, textes du xiii® siècle). Ib., 44, après David : alio viro (= toi. madr-, V, B. N. 93**. \\b(i\* paul.), xxYii, 5, après hujus : circa agros (= LXX). XXIX, 4 : et non sit consiliarius noster (voyez p. 97). II Rois, ii;, 8, après hodie : ipse mihi feci hxc (;= toi. leg^**. F. V.). v, 24, après pyroruin : loci planctus illorum sublatum de silvis ululatum l=F). xir, 1, après dixerunt ei : Responde mihi judicium (= toi. F. Y. B. N. 93. 11504**. Genève 1, textes du xni^ siècle). XIV, 14, après revertuntur : et non sperant in ea animum (= un manuscrit des LXX). XV, 34, après rex : patere me vivere i= toi. F. V, bréviaire mozarabe. B. N, 93*. 11504**). XVII, G, après an non : tu quid dicis {= F. V. B. N. 11504**)? , Comme on le voit, plusieurs de ces variantes ne se trouvent nulle part ailleurs, mais plus d'une se rencontre à peu près uniquement dans les manuscrits F et V de Vercellone, c'est-à-dire dans les représentants du texte italien. Les leçons espagnoles elles-mêmes sont en même temps ita- liennes, en sorte que nous nous retrouvons, ici encore, sur ce terrain com- mun aux textes espagnols et italiens que nous avons déjà reconnu pour la première main. 1 . Un très petit nombre des additions les plus courtes ont survécu malgré vall., ainsi I Rois, iv, 9 : confortamini et bellate {= madr-. paul. B. N. 2. 4**. G. 93. 11504**. 11532. Vienne 1190. Genève 1. Orl. 10); v, 10: Cumque — Accaron { = paul. B. N. 2. G. 11504**. 11532**); \iu, 18 : quia — regem (voyez p. 84). J68 LA BIBLE DE THÉODULFE. Les variantes marquées a[libi] présentent le même caractère*. Une seule semble marquée s[ive], elle est Inexplicable : I Rois, y, 8, en marge de Getihsei : mentis excessio. Ces mots sont entrés dans le texte du manuscrit du Puy. 3. Les Proverbes. Nous trouvons, sur les marges des Proverbes, un grand choix d'addi- tions du plus haat intérêt. Nous reconnaissons beaucoup d'entre elles pour les avoir rencontrées sur les marges du manuscrit de Saint-Germain (B. N. 11553), mais toutes les interpolations de ce manuscrit méridional ne sont pas ici ; d'autre part, certaines additions de notre seconde main ne se trouvent pas dans le manuscrit de Saint-Germain. Sans insister sur celles qui sont dans la Vulgale officielle % nous devons relever les addi- tions suivantes : Prov., yiI; 1 : Fili, honora Deicm et valehis, praetei' eum vero ne timneris alienum {= B. N. 95**. 11Ô05**. 11553**. 11940**. Egerton 1046, textes du xin** siècle). IX, 18, à la fin : Qui adplicabitur, etc. (voyez p. 66). K, \\,3i\)rès os justi : at qui jjalam arguit pacificat{:=^.^. 11505**. 11940**). xni, 13 : Filio doloso, etc. (voyez p. 66). XXIV, 32, à la fin : Usquequo jnger dormis, usquequo de somno consurgis ? (= B. N. 93**. 11505**. 11940; cf. xiii« siècle et Sixt.; S. Gall 28**. 81 : Usquequo piger dormis?). Au milieu de ces mauvaises leçons, nous en trouvons une qui est bonne. Prov., iv, 27, les mots vias enim — sinistris stint sont cxponc- tués ; la lin du verset, iusqn'a producentur , est également exponctuée dans le manuscrit du Puy \ On remarquera que cette bonne leçon n'est conser- vée que par des textes espagnols ou d'origine espagnole. • 4. Hagiographes et apocryphes. Dans les deux Sapiences, les variantes marginales sont plus rares et présentent moins d'intérêt. L'une (SiR. i, 31) est une interpolation pro- bablement tirée du verset 26, et qui se trouve dans les manuscrits alcui- 1. I Rois, VII, 11 : viri (F° m. : fi/fi). — x, \2 : et Cis patcr cjits {= F). — xiu, G: silos {= CUV. feg -). — xvi, 11: hvc vcncrit ad hmiio/andum Domino (unique). — xvii, 5 : armala (= F*, bréviaire mozarabe). — II Uois, i, 18 : filios Judseorum (om. arcvm). — xi, 13: dormivii simililer {= toi. F. V). 2. X, 4 : Qui nilitur — fin. — xv, 5 : In abundanti — fin. — Ib., 27 : Per misericordiam — fin. — xvi, 5 : Initium — fin. — xvii, 16 : Qui allam — tiu. — XVIII, 8 : Pigrvm — fin. — xxv, 10 : Gratia — fin. — xxix, 27 : Verbum — fin. 3. Voyez ci-dessus, p. 66. CORRECTIONS ET VARIANTES. i69 niens. Il semble qu'en général le texte des variantes de ces deux livres n'est pas très éloigné de celui des manuscrits alcuiniens. En un endroit, nous trouvons deux variantes ', ce qui indique la même pluralité des sources que nous avons déjà souvent constatée. La deuxième main du livre de Judith, ou plutôt le texte des variantes marquées al[ibi], paraît représenter tantôt un bon texte, tantôt au con- traire un texte fautif. Ici encore, les notes marginales sont prises à deux sources différentes, et l'une de ces sources est un texte tout semblable à celui du Codex Cavensis. Dans le livre des Machabées, une seule des variantes de la marge paraît être une interpolation* ; les autres paraissent suivre généralement, mais non toujours, le texte des bons manuscrits ^ Enfin le livre de Baruch, qui manque dans les bons manuscrits, montre un petit nombre de variantes ou de corrections dignes d'être relevées \ Dans les autres livres de l'Ancien Testament, et particulièrement dans les Prophètes, la seconde main de la bible de Théodulfe ne m'a pas sem- blé prêter matière à aucune observation. 5. Nouveau Testament. Les notes marginales aussi bien que les corrections sont très rares dans les Évangiles. Ce n'est pas sur un parchemin pourpré et dans des pages écrites à l'encre d'argent qu'un appareil d'érudition eût été à sa place. Je ne relève qu'une variante et une correction intéressantes : Matth., VI, 16, \^^ m. : exterminant ; marge : vel demoliuntur (leçon irlan- daise). XIII, 44, V^ m. : universel qiise habuit [habuil est irlandais); 2® m, : omnia quœ habuit (irlandais). Ce ne sont pas là des variantes à proprement parler, mais certainement des notes ou des corrections de la première main, avec le texte de laquelle ces leçons sont en plein accord. Les corrections et les variantes 1. Sm., XXXV, 3, 2® m. : lifare (= B. N. 11505*); en marge: al. vitare (= vall. paul. Mordr. B. N. 2.11533. Gol. 1**) al. salutare [= am. B. N. 1. 11505** Col. 1*). 2. I Mach., II, 64, après quia: quum feceritis quœ vobis prœcepta siint a Do- mino Deo vestro {= Mordr**; les textes du xiii® siècle ajoutent in lege entre sunt et a Domino). 3. I Mach., m, 46 : sub pedes elephanti {=am. Mordr*; 1" m. : sub elephan- tum = Mordr**. LXX). — xi, 14 : Plolomeus (cf. am. cav.). — xiv, 28 : régis ( = am. cav.\ V^ m. : regionis = LXX). — II Mach., xii, 2 : Johanne, pour Gemiasi (unique). — Ib., 42 : oblivioni traderetur [V^ m. : obliteraretur = am. cav.). 4. Bar., vi, 26, 1" m. : mimera eoriim; eorum est exponctué par la 2® main; en marge : al. odoramentorum. — Ib., 27, après illorum, en marge : inmundas. — Ib., 30, après scissas, 2« m. : turpiter (=S. Gall 39). — Ib., 2^ m. : pour nwrfa sunt : ritu femineo cooperta sunt. 170 LA BIBLE DE THÉODULFE. ne sont pas beaucoup plus nombreuses dans le Nouveau Teslament. Dans les Épîtres de saint Paul, certaines variantes ramènent le bon texte, d'au- tres proposent de mauvaises leçons, d'ailleurs en partie inconnues ', deux seulement ont conservé un texte qui semble méridional : Rom., II, 24, à la fin : in Isaia (= B. N. 343 et versions provençale [fr. 2425] et allemande {tepl.']). I GoR., X, 8, après tria milia : al. homi/ium {= arm. laucl* . S. Gall 70**. Ambr. E. 26 in/. B. N. 6. 254). Dans les Actes, certaines variantes ont également un caractère langue^ docien ^ : AcT., V, 29. à la fin : al. At illi dixerunt : Deo. Respondit autem Petrus (= arm. B. N. 202. 342*. 343. 11932, traductions provençale [Lyon] et catalane; cf. gig. d. h. B. N. 1G262, fr. 2425). IX, 17, après misit me : ad te (= B. N. 321**, versions provençales, vaudoise et catalane). xvji, 6 : hi sunt (= d. toi. cav. dem. S. Gall 2. 63. B. N. 254. 341. 342. 343**,. versions provençale [Lyon], vaudoise et allemande {tepl.']; B. N. 202. 11932 r swit M). XX, 29 : al. rapaces {= fald. S. Gall 2*. 83. Berne A. 9. vall. B. N. 1. 2. 4*. 140. 202. 254. 342. 17250; l'"^ m. ; graves). XXII, 26 : Vide quid (= gig. B. N, 321. 343. 11932, version allemande [tepl.]). II n'y a à peu près rien à relever, pour la deuxième main, dans les Epî- tres catholiques ni dans l'Apocalypse. C'est donc d'une manière très inégale et irrégulière que Théodulfe a recueilli, soit les corrections au texte qu'il avait fait copier, soit les va- riantes dont il a enrichi la marge de sa bible. Les sources auxquelles il a puisé ont varié suivant les diverses parties de la Bible, mais les principales ont été sans doute : 1° pour l'Ancien Testament, un texte presque sembla- ble au Codex Vallicellianiis ; 2° pour toute la Bible, des textes espagnols ou plutôt méridionaux. C'est pourquoi nous ne pouvons que répéter ce que nous avons dit tout à l'heure en le précisant davantage : la bible de Théo- dulfe est bien ce que devait être une bible copiée sur les bords de la Loire par un évêque visigoth, chassé de la Septimanie par l'invasion des Arabes et établi sur les confins de la France et de l'Aquitaine, non loin du monastère d'Alcuin, par le protecteur des lettres, Charlemagne. 1. UoM., XV, 26 : {[)our probauerunt) al. cotisetiserunt. — II Cou., iv, 9 (pour desli- tnimur) : al. destruimur. — Hébr., vu, 4 (pour de prsecipuis) : al. de prœpiiNis. al. de principibus. — Philém., 6, la r° m. omet, avec presque tous les uiauuscnls : operis et quod est, et la uiarge uioulre lu variaute de futd. et de Muu. 6229 : al. oi)inis operis boni (/uod in nohis est. 2. D'autres sont iucoimues : Acr., iv, 21 (pour accideral) : al. contigerat. CHAPITRE IV LA BIBLE DU PUY 11 est temps d'aborder l'examen de la bible du Puy et de la comparer avec le manuscrit de Mesmes. Nous ne savons rien de son histoire, sinon que, d'après une note reproduite par M. Delisle, elle appartenait en 1511 à Pierre Rostaing, chanoine du Puy et en même temps chanoine-comte de Lyon. Il serait superflu d'insister, après la démonstration qu'en a donnée M. Delisle, sur la ressemblance presque parfaite des deux manuscrits, ressemblance beaucoup plus grande pour l'extérieur des manuscrits que pour leur texte môme. La bible du Puy est copiée avec moins de soin que le manuscrit de Mesmes. On y remarque d'assez nombreuses fautes de copie ; je n'en citerai qu'une : nomen pour semen, Rom., iv, 8. De même que le manuscrit de Mesmes, la bible du Puy a été corrigée, mais elle l'a été beaucoup moins. On y remarque un certain nombre d'additions et de variantes marginales. La main qui a écrit ces notes paraît la même à la- quelle nous devons les variantes du manuscrit de Mesmes, mais les va- riantes sont ici moins nombreuses et on n'y relève pas d'autre signe que al. ou alibi. Les différences qui distinguent les deux textes étant, grâce à l'étude de M. Delisle, aussi connues que la ressemblance des deux manuscrits, il nous importe de chercher à reconnaître si l'un des deux a été le modèle de l'autre ou, plutôt, si la bible du Puy peut avoir été copiée sur le ma- nuscrit de Mesmes. Nous prendrons pour point de départ la conclusion de M. Delisle : « Le manuscrit A (de Mesmes), ou un manuscrit très voisin de A, a été l'un des modèles d'après lesc^uels le manuscrit R (du Puy) a été copié, corrigé et annoté. » Nous ne nous attacherons donc pas à re- chercher les preuves, trop nombreuses, de la dépendance où la bible du Puy semble être à l'égard du manuscrit de Mesmes, mais au contraire les exceptions à cette remarque, c'est-à-dire les cas dans lesquels le manus- crit du Puy semble plus près de l'original. La première et la principale différence des deux manuscrits est dans le Spéculum qui se lit à la fin. Comme M. Delisle l'a fait remarquer et comme on peut le vérifier dans l'édition de M. Weyhrich, le texte du ma- nuscrit de Mesmes, qui a seul conservé le titre et la table du traité, est retouché d'après la Vulgate et le manuscrit du Puy représente le texte pri- mitif de ce recueil d'extraits d'une ancienne version de la Rible. Ici donc, le rapport ordinaire de nos deux textes est, sauf pour le titre, renversé. Nous nous en étonnerons moins si nous nous souvenons que 172 LA BIBLE DE THÉODULFE. récriture change, dans le manuscrit de Mesmes, au milieu de l'Apo- calypse. Or, il n'en va pas autrement du manuscrit du Puy, où le der- nier cahier de l'Apocalypse est, de même que les textes qui suivent, d'une autre écriture que ce qui précède. Les chapitres ne sont pas marqués dans ce cahier, et en général ils ne sont pas numérotés dans l'Apocalypse. Au reste, il ne s'agit pas ici de la Bible môme, et nous ne devons pas oublier que les deux manuscrits ont été exécutés, presque en même temps et peut-être par le même copiste, dans la bibliothèque même de Théodulfe, où étaient conservés les modèles qu'il avait ordonné de co- pier. Cette remarque nous met, dès à présent, à l'aise pour apprécier les anomalies que nous observons dans le rapport de nos deux manuscrits. Mais nous devons ouvrir ici une parenthèse et nous demander comment était divisé le texte biblique dans les manuscrits qui ont servi de modèle aux deux copies du Spéculum. Pour le manuscrit de Mesmes, la réponse est fort simple. Ce manuscrit reproduit purement et simplement les chiffres de la division employée par Théodulfe dans le corps même du manuscrit. Le manuscrit du Puy, au contraire, se réfère, dans tous les livres de la Bible où l'on remarque une division des chapitres, à un système de divi- sions qui paraît identique à celui du Codex Amiatinus, à trois exceptions près : l** la division en chapitres se borne au Pentateuque, aux Juges, au livre de Job, aux livres sapientiaux et au Nouveau Testament ' ; 2° dans les Evangiles, la numérotation la plus fréquente, qui est celle de Théo- dulfe, est entremêlée à celle du Codex Amiatitius, et même les sections d'Eusèbe sont confondues avec les chapitres * ; 3° enfin la numérotation du Deutéronome est difficile à comprendre : il semble que deux systèmes y soient appliqués à la fois, et l'un des deux ne se rencontre avec aucune division de ce livre qui soit connue. Aucun manuscrit du Spéculum, en dehors des deux manuscrits de Théodulfe, ne porte la trace d'une numé- rotation des chapitres. Ainsi, sans parler davantage de la division du manuscrit de Mesmes, dont l'original est sous nos yeux, nous pouvons dire que les chapitres du manuscrit du Puy sont, non seulement fautifs, mais d'origine récente. En effet, nous verrons plus tard qu'une partie des sommaires qui sont à la base de la division du Codex Amiatinus sont tirés de la Vulgate et n'ont rien de commun avec l'ancienne version dont est tiré le Spéculum. Nous n'oublierons pas non plus que les sommaires d'un giand nombre de livres de y Amiatinus, en particulier ceux de l'Octateuque et ceux des Evangiles, c'est-à-dire ceux mêmes dont il est question ici, sont fort rares et parfois presque uniques dans les manuscrits, et que ceux des Évangiles se re- 1 . Daus Josuc, les Rois, les Chroniques, Esdras, Tobie, Judith, Esther, les IM'o- phètes et les Maehabées, les numéros des chapitres sont restés eu Manc. 2. Jean, xx, 28 : vup. r.cxviii. LA BlBiLE DU PU Y. 173 Irouveiil dans le Codex Vallicellianus, souvent mentionné clans le chapi- tre précédent; l'accord de Théodulfe avec ces textes mêmes, dans l'Octa- teiujue, nous a paru devoir être relevé. On ne peut douter qu'un ou plusieurs manuscrits, fort rapprochés à certains égards du Codex Amiali- nns, n'aient figuré dans la bibliothèque de Théodulfe. Nous en avons ici une nouvelle preuve, et nous constatons en même temps que le manuscrit du Puy, dans les endroits mêmes où il est plus près de ses originaux que le manuscrit de Mesmes, n'est, alors même, qu'un texte retouché. L'original commun de nos deux abrégés du Spéculum paraît avoir été fort rapproché du fragment du viii^ siècle que M. Hort a retrouvé parmi les manuscrits de Lord Ashburnham et que M. Delisle nous a fait connaî- tre '. On sait que ces importants débris proviennent de Fleury. - Comparons maintenant les parties accessoires, c'est-à-dire les préfaces et arguments et les sommaires des divers livres, dans nos deux manus- crits. Lorsque nous relevons, dans la description parallèle et dans les colla- tions que donne M. Delisle, les différences qui séparent un manuscrit de l'autre, ces désaccords paraissent au premier abord extrêmement nom- breux et, dans bien des cas, l'avantage semble rester au manuscrit du Puy. Mais si nous examinons de près ces supériorités apparentes de la bible du Puy, elles se réduiront à fort peu de chose. Vers la fin, sans doute, le manuscrit du Puy semble plus près de l'original, ce que du reste nous savons déjà par le Spéculum ; il a seul conservé (fol. 319) le titre de la Chronographie de saint Isidore, et peut-être telle leçon, comme deli- ciarum pour delictorum dans le traité qu'on a cru être de Méliton * (fol. 337 v*"), est-elle meilleure. Pour les dernières pages, la supériorité du manuscrit du Puy est chose accordée. Quant au reste des différences, celles qui sont à l'avantage du manuscrit du Puy, dans les quatorze pages de la collation de M. Delisle, se bornent, si l'on ne tient pas compte d'un ou de deux noms hébraïques, qui étaient dans toutes les mémoires, et des deux incipit des Psaumes et de l'Ecclésiaste, qui paraissent tirés de la fantaisie du copiste, à la moitié d'un mot, dans l'argument mutilé de l'Épître à Philémon, et au sommaire de Judith, que la bible du Puy est seule à donner \ 1. Kouv. acq. lat. 159G. L. Delisle, Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XLV, p. 478; Catalogue des manuscrits Libri et Barrois, p. 25. 2. Cet ouvrage, qui a été publié par le cardinal Pilra sous le nom de la Clavis de Mé- liton de Sardes, n'est qu'un dictionnaire mystique de la Sainte Écriture, tiré des écrits des Pères occidentaux (voyez G.-E. Steitz, Studienu. Kritiken, t. XXX, 1857. p. 584). 3. Les mots : Expliciunt capitula libri primi vel secundi, à la fin des sommaires des deux premiers livres des Rois, qui forment un seul livre dans beaucoup de ma- nuscrits, pourraient faire penser à une double source. Il y a très souvent, dans le nombre des chapitres des sonmiaires, une différence d'une unité entre les deux ma- nuscrits ; cette différence semble provenir do la négligence du copiste de la bible du Puv. 174 LA CIDLE DE THÉODULFE. Si donc la bible du Puy est indépendante du manuscrit de Mesmes en quelque chose, c'est en très peu de chose. Passons au texte même de la bible du Puy. M. Delisle a collalionné le texte de 78 passages choisis dans les deux premiers livres des Rois et tous importants par leurs interpolations, leurs corrections ou leurs variantes marginales. Dans ce nombre, une seule le- çon marginale de la bible du Puy, la glose de I Rois, xiv, 14, n'a pas son équivalent dans le manuscrit de Mesmes. A l'exception de ce seul texte, toutes les leçons de la bible du Puy citées par M. Delisle, première et seconde main, texte et marge, s'expliquent parfaitement par les leçons du manuscrit de Mesmes. Ainsi il paraît résulter de l'étude détaillée des deux livres de la Bible les plus remarquables peut-être par les variations de leur texte, que le manuscrit de Mesmes — M. Delisle ajoute, avec sa prudence accoutumée : ou un manuscrit très voisin de celui-ci — a été le modèle, et le modèle presque unique, sur lequel a été copiée la bible du Puy. Telle est également l'impression produite par la comparaison d'un très grand nombre de passages, pris dans toutes les parties de la Bible. Presque partout, en effet, la bible du Puy nous apparaît comme une copie, faite sans intelligence et sans aucun principe, du manuscrit de Mesmes. Le texte même est composé, tour à tour et à peu près au ha- sard, des leçons de la première et de la seconde main ou des variantes de la marge ; la marge reproduit, avec le signe al[tbi], tantôt certaines variantes prises parmi les notes marginales de la bible de Mesmes, tantôt certaines leçons du texte, que le copiste a interverties avec les variantes de la marge. Le copiste n'a pas compris la pensée de Théodulfe : ce calligraphe a fait tout le contraire de ce que le critique avait voulu. Jamais un savant n'a été plus mal récompensé de ses efforts. Au reste, il ne semble pas que Théodulfe ait trouvé grand plaisir à l'œuvre de son copiste, car le manus- crit de Mesmes est seul resté dans le trésor de sa cathédrale, et la bible du Puy n'a, à notre connaissance, jamais été copiée. Ces observations resteraient vraies dans le cas même où la bible du Puy n'aurait pas été copiée sur le manuscrit de Mesmes, mais sur un autre manuscrit presque exactement semblable. C'est cette hypothèse qu'il nous faut maintenant examiner. Quand on compare avec soin la bible du Puy et le manuscrit de Mesmes, on remarque un certain nombre de leçons qui ne s'expliquent pas facile- ment si l'on admet que le premier nommé de ces manuscrits a été copié sur l'autre. Ces leçons ne sont pourtant pas nombreuses et elles ne sont généralement pas impoiiantes. Sur plusieurs centaines de passages colla- tionnés, et qui presque tous diffèrent du texte du manuscrit de Mesmes, nous n'en avons remarqué que vingt-deux, soit neuf leçons de la marge et treize leçons du texte, où la bible du Puy ne paraît pas dépendre de ce manuscrit. Des neuf leçons marginales étrangères au manuscrit de LA BIBLE DU. PUY. 175 Mesmes, huit sont sans grande importance ' et une seule mérite l'atten- tion. M. Delisle l'a déjà signalée : I Rois, xiv, li : {i/i média — consuevit) al. in bolidis et in petrobolis et in saxis campi *. Cette variante, qui reproduit le texte des LXX, est évidemment em- pruntée à une ancienne version. Nous ne devons pourtant pas nous y arrêter, cette note marginale pouvant venir de toute autre source que d'un original commun. Les différences dans le texte même sont de plus d'importance, mais elles ne méritent pas toutes une égale considération. Celles que voici pa- raissent de pures fautes de copie : Agt., IV, 31, à la fin : audenti credere (2^ main?). — Thèod*. : volenti cre- dere (exponctué). — Cette leçon parait corrig-ée en écriture tironienne. Ib., XX, 32 : iji sanctijicationibus. I Pierre, ii, 5 : eô ipsi vos. Ib., 17 : regem autem. Dans deux endroits, la différence se réduit à ce que la leçon de la bible du Puy a disparu du manuscrit de Mesmes par un grattage. Il est possible que le grattage ait eu lieu après la copie faite : Gen., xxiv, 4 : terram meam [meam est gratté dans Théod.). m Rois, i, 8, la leçon Cerethi, qui est celle du manuscrit du Puy, a été grattée dans Tliéod. et recouverte par le mot Rehi. Les deux variantes qui suivent sont sans doute également fortuites : Prov., V, 4 : et acuta lingua ejus (juxtaposition des leçons de Tliéod. et de la Vulgate). Agt., V, 24 : quidnam esset; en marge : al. fieret. Nous ne trouvons donc à retenir que les cinq variantes que voici : II Rois, XIX, 43, nous avous constaté (p. 153) que le manuscrit du Puy confient les mots quant tu, de plus que Tliéod*; après les mots barrés : et primogenitus ego siun, on remarque dans Tiiéod. un signe de renvoi. Il est vrai que les mtos quam tu forment pléonasme et ne se trouvent pas dans les manuscrits anciens. Mais comme ils se retrouvent dans le manuscrit de Saint-GermaiU; qui parait copié t. Gen., xxvn, 27 : pleni, omis dans le texte comme dans Théod., est écrit en marge avec le signe al. — 11 Rois, xx, 19 {subvertere) : subruere. — Act., viii, 20 [in perditionem) : al. in iiiteritum. — Hébr., vu, 6 : [non annu7neratur in eis) : al. nondum erat in eis. — 1 Jean, ii, 17 [facit] : al. jecerit. — Jb., 19 [prodierunl] : al. exierunt. — iv, 21 [habemus] : al. accepimus. — v, 3 [custodiamiis) : al. ser- vemus. 2. Je peux à peine regarder comme une variante la glose marginale de Hébr., v, 2 (après condolere) : alibi jnxta mensuram suam cum dolore. 176 LA BIBLE DE THÉODULFE. sur le manascrit de Mesmes, nous devons penser que la note marginale où on les lisait a disparu, Prov., IV, 27, nous avons vu (p. 6G) que le manuscrit du Puy a le bon texte; Tiiéod. n'a exponctué que la première moitié de l'interpolation. AcT., IV, 18, le manuscrit du Puy lit, avec les anciens textes : Consentientibus autem omnibus, tandis que Théod. a la leçon moins bonne : hominibus (voyez p. 150 et 161). XI, 17, le manuscrit ajoute à l'interpolation de Th6od., mentionnée plus haut (p. 161) : in Lomimim Jhesum Christian. II Pierre, ii, 4 : in judicium cruciandos reservari. — Théod. : cruciatus (voyez p. 163). Il nous reste donc en tout quatre ou cinq leçons qui ne s'expliquent pas par les leçons correspondantes du manuscrit de Mesmes. Le lecteur estimera sans doute que c'est trop peu pour nous obliger à recourir à l'hypothèse d'un original commun. Cette hypothèse serait ici d'autant moins naturelle, que nous ne pourrions la formuler qu'ainsi : le même copiste, ou les élèves d'un même atelier auraient, presque en même temps, copié le même modèle, une fois avec une exactitude presque par- faite et l'autre fois avec une inintelligence choquante. L'une des deux copies serait digne d'être faite par Théodulfe lui-même, l'autre serait la destruction de toute son œuvre. Au reste, on ne persuadera pas facile- ment à un homme qui a étudié avec attention le manuscrit de Mesmes, que ce manuscrit est une copie. On peut copier exactement des variantes, on ne copie pas des signes d'exponctualion. C'est pourquoi, sous la ré- serve d'un très petit nombre de leçons qui restent la part de l'inexpliqué, nous devons déclarer que, selon toute apparence, la bible du Puy est la copie du manuscrit de Mesmes et celui-ci nous semble, jusqu'à preuve du contraire, être l'original établi sous les yeux de Théodulfe et conformé- ment à ses directions. CHAPITRE V LÏÏS DESTINÉES DU TEXTE DE THÉODULFE 1. Les manuscrits de Fleury. Quel a élé le sort du texte de Théodulfe? de quelle popularité a-t-il joui ? Telle est la question qu'il nous importe d'élucider. C'est naturelle- ment parmi les manuscrits qui proviennent de Fleury que nous cherche- rons avant tout les traces de l'influence du texte de Théodulfe. Parmi les manuscrits qui viennent de cette illustre abbaye, on remar- que le livre des Prophètes, qui occupe le numéro 14 à la bibliothèque d'Orléans. C'est un beau manuscrit duix® siècle, où l'on admire de grands et très beaux ornements d'un ton vert, avec des entrelacs richement dé- veloppés et accompagnés de têtes d'animaux. La rubrique du dernier feuillet attire notre attention sur les rapports de ce manuscrit avec le texte de Théodulfe : Explicit Maîachim. Explicit secundus ordo prophe- tanim. * Si pourtant nous nous laissions arrêter par les apparences, nous pour- rions croire que ce manuscrit est étranger au texte constitué à Fleury, car, à rencontre des bibles de Théodulfe, qui séparent Daniel des autres Prophètes, notre manuscrit est un Liber prophetarum complet. Mais, pour être éclairés sur cette question de généalogie des textes, nous irons d'abord au passage caractéristique, Ez., XXI, 29*, et nous y trouverons les mots, empruntés sans aucun doute au texte de Théodulfe, où pourtant ils sont exponctués : Non est demonum divinatio sed Del (la suite de la glose manque). Le détail du texte semble confirmer celte conclusion. Je n'en citerai qu'une leçon. Osi':e, viii, 13, la première main écrit: Hostlas MfJ'er a/fer (ce dernier mot est gratté et la deuxième main a écrit : Hoslias offerenies) ; cette leçon est celle de Théodulfe ^ Ainsi donc, dans le cours du IX® siècle, à Fleury, le texte de Théodulfe était le texte courant, mais l'ordre de la Bible de l'évèque d'Orléans était déjà rompu. Cent ans après Théodulfe, le texte établi par lui n'avait pas perdu toute autorité à Fleury, car un autre manuscrit, qui paraît du x° siècle plu- tôt que du ix®, semble se rattacher à la même recension. Il est composé des volumes 11 et 13 de la bibliothèque d'Orléans. Ces deux volumes semblent avoir fait partie d'une même bible ; le premier comprend les livres des Rois, le second est composé des Proverbes, du Cantique des 1. Voyez plus haut. p. 154. 2. C'est également la leçon des manuscrits B. N. 11504 et 11533. Berne A. 9' inST. DS LA VULGATE. 12 178 LA BIBLE DE THÉODULFE. cantiques, de Job, des Machabées et de Tobie : cet ordre n'a rien à faire avec celui de Théodulfe. L'ornementation de ces deux volumes est élé- gante, et dans le style ordinaire des manuscrits des bords de la Loire. Le livre de Job est écrit en versets, ou plutôt en lignes inégales. Le Can- tique des cantiques a les rubriques ordinaires'. A quelques exceptions près% le texte paraît être celui de Théodulfe, mais il suit tour à tour la première et la seconde main. Du reste, ces ressemblances de détail ont peu d'importance dans un manuscrit qui a abjuré les signes extérieurs les plus visibles de la recension de Théodulfe. Ce n'est pas de Fleury que nous viennent les copies les plus exactes de la bible de Théodulfe. 2. Le manuscrit 9 de Saint -Germain. M. Delisle a comparé avec les bibles de Théodulfe un manuscrit qui, du temps de Martianay, portait le numéro 9 à Saint-Germain-des-Prés. Robert Estienne le désigne par le signe « Ge. p. », ce qui signifie S. Ger- mant exemplar parvum. Il porte le numéro 11937 au fonds latin de la Bibliothèque nationale. Il est écrit d'une écriture fine du w" on du com- mencement du ,x^ siècle. Il est mutilé et ne comprend qu'une partie de l'Ancien Testament. Comme M. Delisle l'a fait observer, c( l'écriture de ce manuscrit se rapproche assez de celle des deux bibles de Théodulfe pour qu'on puisse affirmer que le copiste du manuscrit de Saint-Germain avait sous les yeux, sinon l'une de ces bibles, au moins un exemplaire analogue ». En tête du livre de Job, nous reconnaissons le cercle carac- téristique des nianuscrits de Théodulfe, avec l'inscription : ExpUcit sccun- dus ordo propheticus. Incipit lertkis ordo agiograforum. Le manuscrit de Saint-Gei'main est, pour l'extérieur, un type achevé de bible Ihéodul- fienne. Il semble également avoir été copié sur le texte de ThéoduKV, mais avec une certaine négligence. Il n'en faut pas plus que la description très exacte que M. Delisle a donnée de ce manuscrit pour nous assurer qu'il est copié sur le manus- crit de Mesmes. Quant au détail du texte, nous n'avons rien à ajouter à l'étude que M. Delisle en a faite. Il nous suffira de dire que notre manus- crit reproduit, indifféremment et sans raison apparente, tantôt le texte de la première main de la bible de Théodulfe, et tantôt celui de la seconde main ou les variantes de la marge. Je n'ai remarciué qu'un seul passage (l'interpolation de Jér., xi, G) qui soit omis dans ce manuscrit sans qu'il ait été exponctué dans la bible de Théodulfe. Nous trouvons, Ez., xxi, ^9, l'interpolation caractéristique des textes théotluUiens. Les sommaires des divers livres de la Bible sont ceux de Théodulfe, mais les divisions du 1. I, 4 : Vax sijiuujcxjw, de. (■= uni.). 2. Ainsi l'iiov., iv, 27, cité plus haut, p. GG. LES DESTINÉES DU TEXTE DE THÉODULFE. 179 texte semblent avoir été marquées après coup et n'ont pas été indiquées partout. Nous voyons sur les marges, à côté de quelques variantes, de nom- breuses notes marquées de la lettre A, initiale de hebrxus\ Marlianay, qui a publié ces notes, les a attribuées, sans doute à raison, à un juif, assurément baptisé, qui vivait dans la première moitié du ix® siècle. Ua- ban Maur appelle par deux fois cet hébraisant : Hebrxus quidam modér- ais lemporibits in legis scientia florens; Martianay lui attribue deux ou- vrages que tout le moyen âge a considérés comme l'œuvre de saint Jérôme, les Quxstiones hebraicx sur les livres des Rois et sur les Chroniques. Ces notes, qui révèlent une véritable connaissance de l'hébreu, sont une œuvre d'exégèse et non de critique ; elles intéressent pourtant l'histoire du texte biblique, car plus d'une fois, grâce à l'inintelligence des copistes, elles se sont introduites dans le texte de la Bible ^ Martianay cite quatre manus- crits dans lesquels le livre des Psaumes a été ainsi retouché; l'un appar- tenait au Mont-Saint-Michel, et le deuxième aux Augustins de Bordeaux (c'étaient sans doute des Psautiers) ; les autres sont le Codex Farfensis (Vatican 5729, du xi® au xii^ siècle) et le manuscrit perdu de Carcas- sonne ^ On trouverait sans doute d'autres manuscrits de cette recension corrigée mal à propos d'après l'hébreu. Tel était l'exemplaire qui a servi de texte à la célèbre traduction anglo-normande du Psautier \ 3. La bible de Saint-Hubert. La deuxième copie de la bible de Théodulfe que nous avons conservée est plus complète ; c'est le manuscrit additional 24142 du Musée bri- tannique, qui provient de Saint-Hubert des Ardennes. Il est écrit sur trois colonnes, ce dont on ne connaît que peu d'exemples, d'une petite écriture de plusieurs mains qui paraît de la même date environ que le manuscrit de Saint-Germain ; peut-être notre manuscrit est-il quelque peu plus ancien. Il est copié avec assez de négligence, et l'on a dû corriger fréquemment les erreurs des copistes. Le Codex Hiibertianus est disposé exactement comme les bibles de Tiiéodulfe : il suffirait, pour le prouver, des extraits qu'en a donnés M. Delisle. Les sommaires et la division en chapitres suivent en général le modèle de Théodulfe, mais avec beaucoup de lacunes et avec certaines particularités qui rappellent les manuscrits du nord de la France. En gé- néral, les chapitres semblent marqués avec négligence et on pourrait indi- t. Un Psautier de Reichenaii, le manuscrit Aug. 107 de Karlsruhe, collatiouné par M. de Lagarde, désigne ces notes par les initiales ine^cpliquées /. c. 2. Voir Martianay, Proleyotnena, et P. de Lagarde, PsaUerium juxta UeOrœos. 3. Martianay, sur les Ps. i. 3, lxix, 14, lxxiii, 28, etc. 4. S. Berger, La Bible frança/se, p. G. . . 180 LA BIBLE DE THÉODULFE. quer d'autres différences encore entre notre manuscrit et celui de Théo- dulfe'. Le Codex Hubertianus n'a pas été copié directement sur l'une des bibles de Tliéodulfe ; il n'a pas servi de modèle pour le manuscrit de Saint-Germain. En outre des différences du texte, l'absence de sommaires dans un certain nombre de livres suffîrait à établir ce dernier point, et le premier est prouvé par une interpolation singulière. Dans le célèbre pas- sage, II Macii., xii, 42-46, qui figure dans l'office des morts et qui est la principale autorité de la prière pour les trépassés, on lit, au milieu du texte du verset 4'2, après les mots : rogaverunt, ut id, quod factum erat, delictum obliteraretur % la phrase qui suit, et qui du reste a été barrée : Abhinc cœperunt agendas pro mortuis fieri et chrislianis. Cette glose de- vait se trouver sur la marge du manuscrit sur lequel a été copié le Codex Hubertianus. Le texte de notre manuscrit reproduit au hasard le texte de la première main de Tliéodulfe ou celui de la seconde ; en général, il conserve les interpolations que la seconde main a exponctuées ; il n'in- troduit que rarement les additions de la marge. Mais c'est bien sur le ma- nuscrit de Mesmes, et non sur la bible du Puy, que la bible de Saint- Hubert a été indirectement copiée : on en trouve la preuve en des endroits assez nombreux\Dansun petit nombre de passages, notre manus- crit n'est d'accord ni avec la première, ni avec la seconde main du ma- nuscrit de Mesmes, non plus qu'avec la bible du Puy, et ces leçons sont en grande partie d'accord avec celles du manuscrit B. N. 45 \ Parmi les nombreuses preuves de la négligence des copistes que nous donne notre manuscrit, on peut remarquer que, dans Ez., xxi, 29, la glose plusieurs fois citée s'est maintenue dans le texte, et que, Judith, xi, 9-21 {tremov 1. Les Proverbes n'ont que la première préface : Tribus nominibus... Dans le Can- tique des cantiques, la première ligne de cliaque paragraphe (i, A. G, elc.) est en ru- brique. ^ 2. Obliteraretur est également le texte de Théod*. Puy. B. N. 4*. 11503 [oblill.), ainsi que d'am. cav. ley^-. compl-. œm. Lyon 356, etc.; Théod., eu marge: al. obllvioni traderetur (= Mordr. B. N. 1, 2. 3. Vulg., etc.). 3. NuM., XXIV, 22 : Cam (= Théod*. B. ^\ 45. 11532** Gen. 1. ; Puy. S. Gall 2*. Pent, de Tours: Cain ; Mordr. B. N. 1. 2. G. 11504. vall. paul. etc. : Cfiam ; Théod**. S. Gall 2**. 75**. Berne A. 9. B. N. 11532*. 11937**: Cinei. Théo- dulfe, en marge : Librariorum errore vitium iiiolevit ut pro Cineo hic Cam scribe- reliir). — Deut., vi, 13 : ipsi soli servies [= Théod**. madr-. B. N. 1. 2. 45. 11532 etc. ; am. Théod*. Puy. Mordr. B. ^■. A*.ottob. cav. S. Gall 2 om. 5o//). — 11 Kois. XIX, 43 : om. qvam tu {\oyez[). 153). — Jean, ni, G : (juia spiritus est Deus et ife JJeo natus est (om. Puy; voyez p. 158). — 1 I^ierue, i, 14 : non Jiyurantes vos illis (voyez p. 1G3). — m, 7 : vasa (voyez p. 150). 4. Ex., II, 22, om. Alterum — Pharaonis (= ottob. B. N. 45*. 11504*; B. N. 11532* om. Alterum — meus; Théod*. am'. l'ent de Tours: Alium rero vocarit Eleazar; Théod** = Vulg.). — 11 Uois, v, 23 : obviam eis (= toi. F. B. N. 45; Théod. Puy : in obviam illorum). — xvii, 3 : quomodo omnes rcverti soient ( = car.; Théod**. Puy. B. N. 11937* : q. unus rev. solet ; unus est sur un grattage dans Théod.; Théod ""s : al. amnis (= ottob. vall. Col. 1. B. N. 1*. 2. 11504**. pauT*. textes du xin° siècle) .9. omnis {= paul*. B. N. 1**. 11504*. 11532. 1G719; B. N, 11937** : 7. ?ev. solet ; toi. = Vulg.; am. : q. omne rev. solet). LES DESTINÉES DU TEXTE DE THÉODULFE. 181 — in dotno), onze versets sont omis. Ce long passage formait sans doute une colonne dans Toriginal du Codex Hubertianus. 4. Le fragment de Copenhague. Il existe enfin, à la Bibliothèque royale de Copenhague (nouveau fonds royal, 1), un fragment assez étendu d'un autre manuscrit théo- dulfien. M. Delisle, qui Ta fait connaître', a bien voulu m'en communi- quer le fac-similé ainsi que des extraits et une description telle qu'il sait les prendre. L'écriture en est fine et à peu près semblable à celle des manuscrits de Saint-Germain et de Saint-Hubert ; elle paraît appartenir également à la fin du ix® ou au commencement du x° siècle. On voit, en marge des Psaumes, les gloses tirées de l'hébreu, déjà connues de nous par le manuscrit de Saint-Germain, et qui sont, ici encore, introduites par la lettre h. Le manuscrit de Saint-Germain, auquel celui-ci ressem- blait probablement plus qu'aux autres manuscrits de la même famille, est interrompu fort peu après l'endroit où commence le manuscrit de Co- penhague, en sorte qu'il est difficile de vérifier la ressemblance des deux manuscrits. La bible de Saint-Hubert est au contraire, de tous les manus- crits théodulfiens, celui dont notre fragment s'éloigne le plus. Comme tous les autres, ce nouveau manuscrit a ses singularités. Pour n'en citer qu'une, la stichométrie notée à la fin du livre des Psaumes est un uni- cum ^ Mais, en général, nous avons ici un représentant de plus de la fa- mille des textes qui proviennent du manuscrit original de Théodulfe. 5. Le Saint Paul de Peregrinus. L'édition des Épîtres de saint Paul que précède la Théologie aposto- lique de Priscillien, et dont la forme actuelle paraît due, nous l'avons vu, à l'évêque Peregrinus, s'est conservée à nous, grâce à Théodulfe sans doute, dans un certain nombre de manuscrits. En dehors des bibles espa- gnoles et de celles de Théodulfe, dont elle fait partie intégrante, elle se retrouve dans plusieurs bibles qui ne sont pas, pour la plus grande partie, théodulfiennes. Le manuscrit le plus rapproché du texte de Théodulfe, et en même temps le plus ancien de ceux qui nous occupent, est sans doute la bible de Dreux, actuellement conservée à la bibliothèque de Chartres sous le numéro 67. L'ordre des livres est celui de Théodulfe, à cette diffé- 1. Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XLVI, p. 321. 2. Fol. 25 : Expl. Psalterium. Sunt in Psalterio versus IIDXXVII. Je ne re- trouve une stichométrie analogue que dans le manuscrit B. N. 10420, provenant de Fulda et écrit au xiu® siècle : versus 2606. Le sommaire de TEcclésiaste ne se retrouve que dans le manuscrit 3 de Grenoble (xii® siècle). 182 . LA BIBLE DE THÉODULFE. rence près que le Psautier hébraïque n'est pas copié après le livre de J0I3, et qu'il est remplacé par le Psautier gallican, qui termine le deuxième volume. Les sommaires sont généralement, non pas pourtant toujours, ceux de Théodulfe. Les préliminaires des divers livres de la Bible (pré- faces, arguments, etc.) sont en partie les mêmes que dans la bible de Théodulfe. En tête de Job, on lit, en rouge : Incipil terlius ordo agiogra- phorum, quorum primus liber Job. Je n'ai pas observé qu'il se soit con- servé dans notre manuscrit d'autres notes du même genre. 11 n'y a pas de variantes sur les marges et le texte, qui du reste paraît présenter peu d'intérêt, n'est pas, en général, celui de Théodulfe. Le manuscrit est écrit d'une très grosse écriture, qui paraît du xi® au xii® siècle. En efTet, le feuillet 234 du tome II porte une inscription en vers et en prose, de laquelle il résulte que cette bible a été déposée le jour de Noël de l'an 1116 sur l'autel de Saint-Étienne de Dreux par Thomas, sénéchal d'un seigneur Gervais qui est certainement Gervais de Châteauneuf en Thime- rais'. Thomas le sénéchal figure dans des chartes de ce seigneur en 1105 et 1107 {Cartulaire de S. Père de Chartres, p. 318 et 567). Après la bible de Dreux, le manuscrit qui a le plus de ressemblance avec les bibles de Théodulfe est une bible du xii* siècle qui porte le nu- méro 10 au fonds latin de la Bibliothèque nationale, et dont l'écri- ture est méridionale. L'ordre des livres est celui des bibles copiées à Tours, mais les sommaires sont en grande partie ceux de Théodulfe. Ceux des Chroniques ont une autre origine : on les rencontre, en particu- lier, dans le manuscrit B. N. 11535 dont il sera question tout à l'heure. L^ sommaire de l'Apocalypse est purement espagnol. Les épîtres de saint Paul reproduisent l'édition de Peregrinus, précédée de la Théologie pau- linienne de Priscillien % mais augmentée d'une deuxième série de som- maires. Ce double emploi est expliqué par la note suivante, écrite après le deuxième sommaire de la P^ Epître aux Corinthiens: Islitilulinonsunt conjuncti eum canones. Vides quia non sunt de canones, sed sunt pro- bandi per singulos versos in epistola ad Corintios. ExpUcit. Quant au texte, il semble être une sorte de compromis entre la recension couiante propagée par les manuscrits de Tours, le texte de Théodulfe, et des 1, Noverint lectiiri prœsentes alqiie futiiri Thomœ dapifcri doniim fore, scripla Rogeri... Anglis Hcnricus, Francis preerat Ludoviciis, Noverint omnes... quod Thomas dapifer domini GervasU... hanc bibliofhccam Deo sanctoque prolhoniarhjri Stephano dcdil pro remedio anhnx sux et uxoris Ermelhisu ac filii sui Herberli et fUiarum (1'"° m. : fiiio, Jiliabus) Margaritcc a(- que Frcdeburge... data manu ipsius Thomx et manu conjugis super alfare beali proUinniarlyris in die Natalis homini, anno ab incarnaiiouc Domini millesimo cenleshuo XVf. régnante j)iissimo ac Dei culfore magno rege Ludnrico fi/io régis Phitippi. 2. IMiis loiu, après la liste des saints mentionnés dans TKpître aux Uomains. on lit la note que voici : Post nos (lisez : hos?) sanctos scribendum prologum S. Peregrini episcopi . LE SAINT P\UL DE PEREGRINUS. 183 textes encore mal délerminés, parmi lesquels on remarque un important manuscrit qui est peut-être méridional, le manuscrit 6 et 7 de la Biblio- thèque Mazarine. On conserve à la Bibliothèque nationale, sous le numéro 271 de la collection Baluze, un fragment d'un grand manuscrit de la Bible, écrit au xi^ siècle. Les Épîtres de saint Paul suivent immédiatement, sur un même feuillet, les livres des Machabées ; elles représentent la recension de Peregrinus et elles en ont tous les préliminaires, y compris les canons de Priscillien. Nous ne pouvons rien dire de plus de ce manuscrit, dont il ne nous est demeuré qu'un débris. Après ce fragment, nous devons mentionner un manuscrit de Saint- Germain, conservé à la Bibliothèque nationale sous les numéros 11534 et 11535. C'est un très beau manuscrit du xii® siècle, orné de miniatures admirables, un des plus beaux monuments de l'art anglo-normand que l'on puisse voir. Au reste nous possédons à Paris un autre manuscrit an- glo-normand encore plus beau, et qui est bien près du modèle d'après lequel notre manuscrit a été enluminé : c'est le manuscrit A. 1. 5. f% de Sainte-Geneviève ; il date du xii^ siècle et est signé de Manerivs^ scrlp- tor Cantuariensis '. Le manuscrit de Saint-Germain paraît, lui aussi, pré- senter certaines ressemblances avec les textes courants usités depuis le IX® siècle, mais les Épitres de saint Paul y sont conservées sous la forme introduite par Peregrinus. L'ordre des livres est à peu près celui des ma- nuscrits de Tours. Je n'en dis pas davantage sur ce beau manuscrit. Nous trouvons encore le saint Paul de Peregrinus, ou du moins les préliminaires de son édition des Épîtres de saint Paul, dans le manuscrit 16741 et 16742 de la Bibliothèque nationale, qui provient des Feuil- lants, et qui paraît écrit dans la seconde moitié du xii'' siècle. 11 manque un volume à cette bible, qui semble avoir été divisée à peu près comme la bible de Théodulfe. Certains détails, dans les accessoires du texte, rap- prochent ce manuscrit du précédent. C'est ainsi que les cinq premiers mots du sommaire de saint Luc manquent dans les deux manuscrits. Ce sommaire commence, dans le manuscrit B. N. H535, par : Ommutuit et postea, et, dans la manuscrit 16742, par: Obmiituit et postea. Cette faute de copie est une des caractéristiques les plus anciennes des manuscrits anglo-saxons ". C'est ainsi que l'ancienne édition espagnole de saint Paul, introduite en France par Théodulfe, s'est perpétuée dans les manuscrits de France et d'Angleterre jusqu'après le milieu du xii^ siècle — nous pourrions dire : jusqu'au xv® siècle. En effet, la liste des manuscrits qui contiennent, soit l'édition de saint Paul qui porte le nom de Peregrinus, soit du moins les canons de Pris- 1 . Dans la curieuse noie qui contient la généalogie de Técrivain. on remarque l'accent tonique marqué .sur les mois. 2. Voyez plus haut, p. ô7. 184 LA BIBLE DE THÉODULFE. cillien et la préface de Peregrinus, serait peut-être longue. Il faudrait mentionner le Codex Farfensis (Vatican 5729), du xi^ au xii° siècle, le manuscrit 151 du chapitre de Pistoie qui est peut-être du x" siècle, et dans lequel les canons de Priscillien sont à la suite de saint Paul, et d'autres plus récents". Mais c'en est assez sur cette dernière ramification du texte espagnol^ En réalité, l'influence du texte de Théodulfe n'a pas été très étendue. En dehors de l'édition de saint Paul signée de Peregrinus, laquelle avait déjà, avant Théodujfe, sa célébrité dans les pays visigoths, nous n'en trouvons la trace que dans un petit nombre de manuscrits. Je mention- J nerai à cet égard le manuscrit A. 1. 3. f° de Sainte-Geneviève, écrit au xii^ siècle et qui provient de la cathédrale de Senlis*, et le manuscrit 102 de la Bibliothèque Mazarine, écrit également vers le xii® siècle et qui était à Saint-Victor dès le siècle suivant \ On voit que l'œuvre de Théodulfe n'a pas laissé une trace profonde dans la littérature biblique de la France. 1. Bibliothèque de TUoiversité de Leipzig, n° 13 (xiii^-xiv® siècle); Munich 14023 (de Saiiit-Emnieran, xv® siècle). Sur ces manuscrits, voyez Schepss. 2. Après Esther : Expl. tertius ordo hagiographorum , etc. On trouve dans Ez., XXI, 29, rinterpolation caractéristique de Théodulfe. 3. Après Malachie : Inc. tercius ordo agiograjorum , etc. On trouve dans ce ma- nuscrit rinterpolation de Théodulfe, II Chron., xi. 12. I CINQUIÈME PARTIE ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS CHAPITRE PREMIER CHARLEMAGNE ET ALCUIN Quel a été, dans l'histoire de la Bible, le rôle dAlcuin, et dans quelle mesure l'abbé de Saint-Martin de Tours a-t-il été dirigé, dans ses travaux sur la Bible, par la volonté de Charlemagne? Telles sont les délicates questions sur lesquelles nous demanderons un peu de lumière, en pre- mier lieu aux textes historiques, et ensuite aux manuscrits. Vingt ans après la mort de l'empereur, la tradition lui attribuait déjà un rôle actif et personnel dans la correction du texte de la Bible. Thega- nus, écrivant vers 835, raconte que, dans ses dernières années, Charte- magne « ne faisait plus que vaquer à la prière et aux aumônes et que corriger les livres », et que, le dernier jour de sa vie, il avait travaillé « avec des Grecs et des Syriens », à corriger le texte des quatre Evan- giles'. Ce témoignage est sans valeur, sinon en ce qu'il atteste l'impres- sion profonde qu'avait laissée, dans la mémoire des contemporains, l'in- térêt que le fondateur de l'Empire portait à la pureté du texte des livres d'église et de la Bible en particulier. Dès les premières années du règne de Charlemagne, un religieux de Saint-Gall témoignait déjà du soin que le jeune roi prenait de faire copier exactement les œuvres des Pères, et il insistait si fortement sur le zèle que le maître y apportait, que l'on a pu s'y méprendre. Des auteurs mal inspirés ont cru trouver, dans le ma- nuscrit qui contient cet éloge du futur empereur, des corrections de sa propre main ^ Le texte classique, à cet égard, est le célèbre capitulaire par lequel le roi des Francs a promulgué, en 789, les décisions du concile d'Aix-la- Chapelle : Et ut scholse legentium puerorum fiant. Psalmos, notas, cantus, compolum, grammaticam per singula monasteria vel episcopia, et libros catholicos bene emen- 1. Voyez plus haut. p. 1 19. 2, Manuscrit 743 de Vienne. Voyez la page citée ci-dessus. 186 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. datos; quia sœpC; dum beue aliquid Deum rogare cupiunt, sed per inemendatos libros, maie rogaut. Et pueros vestros noa siuite eos vel legendo vel scribeudo corrumpere. Et si opus est Evangelium, Psalterium et Missale scribere, perfectae œtatis homines scribant cum orani diligentia'. Ce texte important montre combien la pureté des textes sacrés tenait à cœur à Charlemagne. On cite souvent, comme confirmation de ce capi- tulaire, un décret de la collection de Benoît le Diacre, mais ce recueil est plus que suspect et Pertz classe le décret dont il s'agit parmi les spuria. Nous en donnons les termes à titre de renseignement : Volumus, et ita missis nostris mandare prœcipimus, ut in ecclesiis libri cauo- nici veraces habeaiitur, sicut jam iû alio capitulari sœpius maudavimus -. Au reste la législation carolingienne tout entière s'est approprié la pensée du chef de la race. Dans un capitulaire d'Aix-la-Chapelle, daté de 817, Louis le Débonnaire répète les mêmes prescriptions : Et ut operam dent quatiuus prcsbyteri Missalem et Lectionnarium, sive caeteros libelles, bene correctes habeant \ Ce ne sont là que des prescriptions générales, ou qui s'appliquent à des livres de chœur et à quelques parties de la Bible seulement. Nous trouvons, dans un capitulaire antérieur au couronnement de Charlemagne, la preuve de ce fait, que la réforme prescrite à Aix-la-Chapelle a dû s'appliquer à la Bible entière et que l'œuvre de correction du texte biblique n'a pas tardé à être mise à exécution. Le capitulaire auquel nous faisons allusion est destiné à recommander l'édition corrigée de l'IIomiliaire qui avait été confiée à Paul Diacre. L'empereur y déclare qu'il s'applique à réformer toute la littérature ec- clésiastique et qu'il tient à donner l'exemple du culte des « arts libéraux ». Depuis longtemps déjà, il a « corrigé exactement, avec l'aide de Dieu, le texte de tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament ». A l'exem- ple de Pépin son père, qui a enrichi les églises de la Gaule par l'intro- duction du chant romain, il s'occupe de leur faire don d'un recueil de leçons bibliques, et il veut aujourd'hui leur donner un choix de sermons pour l'année entière, car c( il ne peut supporter que, sous son règne, les leçons sacrées qu'on entend aux saints offices soient déparées par des so- lécismes mal sonnants ». Igitur, quia curoe nobis est ut nostraruni ecclesiarum ad meliora semper pro- ficiat status, oblitteratam penc majoriim desidia reparare vigilanli studio satagi- 1. Mon. Germ., Loges, l. l. p. 63, c. 71; B;iln/(\ Capilitlar/a, t. I, col. 237; cf. col. 7I/i. 2. Capilulamtm l. VI, c. 2S0. nalii/o, t. l, col. 071: IVrl/.. Loges, I. II. p. S7. 3. C. 28. Balu/e. (. l. col. 'M\\). CIIARLEMAGNK. 187 mus ofTicinam, et ad pernoscenda studia liberaliumarliam nostro etiam quos pos- sumiis imitamus exemplo. Inter quce jampridera uaiversos Veteris ac Novi lustrumenti libros, librariorum iuperitia depravatos, Deo nos iû omnibus adjuvante, examussim correximus. Acceusi prœterea venerandœ mémorise Pippiui geuitoris nostri exemplo, qui totas Galliarum ecclcsias Romauee traditionis suo studio cautibus decoravit, nos uiliilominus solerti easdem curamus intuitu preecipuarum insignire série lectio- num. Deinde, quia ad nocturnale officium conpilatas quorundam casso labore... rep- perimus lectioues..., non sumus passi nostris in diebus in divinis lectionibus inter sacra officia incoDsonantes perstrepere solœcismos, atque earundem lectio- num in melius reformare tramitem mente intendimus, idque opus Paulo diacono, familiari clientulo nostro, elimandum injunximus... Nostra eadem volumina auctoritate constabiiimus vestrseque relig'ioni in Cliristi ecclesiis tradimus ad legeudum. A quelle date faut-il placer ce décret, qui suppose que la correction de l'Ancien et du Nouveau Testament a déjà été tentée? Pertz le datait de 782. Jaffé évite de préciser aucune époque et il dit simplement : entre 782 et 800. M. Boretius place le décret entre 786 et 800 ', et M. Corssen entre 786 et 789-. Il est antérieur à l'an 800, puisque Charlemagne n'y porte pas d'autre titre que celui de roi des Francs et des Lombards et de pa- trice des Romains. D'autre part, il n'est pas plus ancien que l'année 786, puisqu'il accompagne l'Homiliaire de Paul Diacre, que l'on croit écrit au Mont-Cassin, s'il est vrai, comme la chose est admise % que Paul Diacre soit rentré avant 787 dans ce couvent. Il semble même postérieur au 23 mars 789, date du capitulaire d'Aix-la-Chapelle, car il s'agit ici de la mise à exécution des mesures décrétées à Aix-la-Chapelle, et la réforme annoncée en 789 semble déjà fort avancée. Si, par la correction de la Bible qu'il déclare avoir déjà achevée depuis un certain temps, Charle- magne entend l'œuvre confiée à Alcuin, le capitulaire est probablement postérieur, et de plusieurs années, à cette époque ; mais nous n'avons pas le droit de tirer cette conclusion. En effet, rien ne nous assure que d'au- tres personnages, attachés à l'école palatine ou à la cour du roi des Francs, n'aient pas travaillé, avec les encouragements du prince, à l'éta- blissement d'un bon texte de la Bible. Nous avons conservé quatre vo- lumes d'une bible écrite avant 781, avec soin et même non sans luxe, par ordre de Mordramme, abbé de Corbie, et dont le texte semble assez pur'. Il n'y a sans doute aucune raison de penser que Mordramme ait accompli son œuvre sous l'impulsion de Charlemagne, mais il suffit qu'un travail sérieux ait été entrepris, dans la première moitié du règne de ce grand 1. BeUrûge zur Kapilularienkritik, 1874. 2. Ada-Handschrift , p. 35, 3. Ebert, Allg. Gesch. der Literatur des M. A., t. Il, p. 38. 4. Voyez ci-dessus, p. 102. 188 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. roi, par un homme qui occupait une haute position dans le royaume, pour que nous n'ayons plus le droit de prononcer le nom d'Alcuin chaque fois que nous entendons parler d'une édition de la Bible entreprise par ordre de Charlemagne. Nous pouvons nous faire une idée de ce que Charlemagne entendait par l'établissement du texte biblique, en considérant de quelle nature étaient les travaux, pour ainsi dire parallèles, qu'il avait prescrits et dont il sur- veillait l'exécution. La pureté grammaticale était certainement le premier souci du réfor- mateur des lettres. Charlemagne était un puriste et, en décrétant l'usage de l'Homiliaire compilé selon ses ordres, il insiste particulièrement sur l'horreur qu'il éprouve pour les solécismes qui défigurent les saints oflices. Le Lectionnaire, auquel il fait une allusion évidente dans le capitulnire que nous étudions, nous offre un exemple encore mieux choisi de la ré- forme carolingienne des livres sacrés, car c'est à Alcuin que Charlemagne avait confié le soin de le publier. De tous les manuscrits du Lectionnaire de Charlemagne, ou du Cornes ab Albino emendatus, le plus remarquable sans doute est le manuscrit de Chartres', qui date du ix^ siècle et dont la préface est écrite dans la semi-onciale de l'école de Tours, de même que les premières lignes de chaque leçon. Ce précieux manuscrit a été mutilé. Au temps de Mabillon^ on y lisait, après le milieu, une note qui a dis- paru aujourd'hui. Ce manuscrit, était-il dit, a été copié sur l'original même établi par Alcuin {ab Aibino), il est tel qu'Alcuin l'avait corrigé. Le correcteur s'était particulièrement étudié à appliquer les règles de la grammaire et de la ponctuation et à fixer la prononciation, en vue de la lecture à haute voix : Lt a preefato viro ad purum corrigeretar, et distinctionibus artis grammaticae pronuntiandi gratia dislingueretur, ita videlicet ut legentibus ejusdem cotlicis textum ita planum pararet, ut audientium auribus nihil iiicousonum afferret. On voit qu'à cet égard la préoccupation d'Alcuin était exactement la même que Charlemagne exprime dans le capitulaire qui accompagne l'Ho- miliaire de Paul Diacre. Mais ce n'était pas là son seul ni son premier souci. La pensée de l'abbé de Saint-Martin, comme celle de Charlemagne, portait au delà, et il s'agissait avant tout de l'application de la réforme du culte, commencée par Pépin. Un mot de la note en question le montre clairement : « imitando et sequcndo libellum Papx Gregorii sacramento- rum^ ». Ainsi la conformité des lectures bibliques avec la liturgie était le premier objet de la réforme du Lectionnaire ordonnée par Charle- magne et exécutée par Alcuin. S'il a suivi les mêmes principes dans la t. N° 32 (ancien 2i, de Sainl-Pùiv). 2. Annales ordinis S. Bcncdicli, scvc. H, p. 328. 3. Comparez E. Hauke, Das hirchliche Pericopensystem, 1817, p. 155. ALCUIN ET CHARLEMAGNE. 189 correction de la Bible, Alcuin a du cliercher à établir un texte pur et un texte correct au point de vue de la langue. Une œuvre semblable a en effet été poursuivie par Alcuin, nous en avons de nombreuses preuves. Il n'est peut-être pas diflicile de concilier les textes relatifs aux travaux qu'il a accomplis sur la Bible. Dans une lettre écrite à Gisèle, sœur de Charlemagne, et à la fille du prince, Bolrude, Alcuin s'exprime ainsi : Totius forsUan Evaugelii expositionem direxerim vobis, si me non occupasset domni régis pi'seceptum in emeudatione Yeteris Novique Testanienti '. La date de celle lettre est établie par l'épître 159, adressée aux mêmes princesses, et qui est écrite elle-même au commencement de 801, car Alcuin y parle ce de exallalione excellenlissimi domini mei David ^ et de pvosperitate apostolici viri, et delegatione honesta sanctse clvitatis^, y) Dixns cette lettre, Alcuin fait allusion à une partie du commentaire sur saint Jean, qu'il a envoyée à ses correspondantes l'année d'avant {anno lian- sacto). Or l'épître 136 accompagnait cet envoi. Elle a donc été écrite au commencement de l'an 800. Une autre épîlre d' Alcuin, adressée à Charlemagne lui-même, était des- linée à servir de lettre d'envoi pour le présent d'une bible soigneusement corrigée, offerte par Alcuin à l'empereur: Sed quserenti milii et desideranti nihil dignius pacatissimo honori vestro inve- uiri posse, quam divinorum munera librorum, quos, in unius clarissimi corporis sanctitatem conexos atqiie diligenter emendatos, vestrœ altissimae auctoritati per liunc carissimum flliura nostrum Yoi)isque iidelem famulum dirigera curavi K La lettre suivante donne le nom du messager, Nathanaël. Ce nom cache très probablement (c'est le jugement de tous les auteurs) celui de Frédé- gise ou Fridugise, l'élève de prédilection d'Alcuin, dont il occupa plus tard la place comme abbé de Saint-Martin de Tours. C'est à lui que l'é- pître :20b est adressée, et cette lettre contient les mois suivants : c( Epis- tolam vero parvitatis mex cum sancUssimo diuinœ Scripturx munere die natalis Domini... redde domino meo David j> K On pense que la fête de Noël pendant laquelle Nathanaël devait offrir à Charlemagne la bible d'Al- cuin était la Noël de 801, car, dans une troisième lettre adressée, proba- blement par le même messager, à Gisèle et à Rolrude, Alcuin se plaint de ses occupations séculières', or c'est vers la fin de 801 qu'il paraît avoir « déposé son office pastoral î> d'abbé de Saint-Martin. Il est donc t. Jaffé, Bibliotheca Rerum Gsnnanicarum, t. VI. Momimeiita Alcuiiiiana, 1873, p. 629. Ep. 136. 2. Monumenta Alcuiniana, p. 59G, 3. Ibid., p. G98. Ep. 205. 4. Ibid., p. 700. 5. Ibid., p. 613. Ep. 169. 190 ALCUIN ET LES lUDLES DE TOURS. probable que la bible écrite par ordre d'Alcuin fut présentée à l'empe- reur, en son palais d'Aix-la-Chapelle, à la Noël de 801. De la comparaison de l'épître à Gisèle et à Rotrude avec l'épître à Charlemagne, M. Corssen a tiré la conclusion que ces deux lettres ne sont nullement en relation l'une avec l'autre et que la bible à laquelle Alcuin travaillait au commencement de l'an 800, par ordre de Charlemagne, n'est pas la même qu'il a offerte à l'empereur le 25 décembre 801 . Al- cuin, en effet, ne dit pas, dans sa lettre de 801, que la bible offerte à Charlemagne lui ait été commandée par l'empereur; au contraire, il dit avoir longtemps hésité sur ce qu'il offrirait à son souverain'. Mais il ne faut pas nous laisser arrêter par de pareilles formules de cour. Ou bien elles ne signifient rien, ou elles s'expliquent sans grande peine, et des phrases de politesse, destinées à accompagner un cadeau, ne doivent pas nous empêcher de reconnaître que nous possédons dans nos textes le point de départ et le point d'arrivée du travail d'Alcuin, la commande royale, avant l'an 800, et la présentation à l'empereur, à Noël 801, de l'exemplaire achevé. Nous ne savons à quelle époque exactement Charlemagne a demandé à Alcuin d'entreprendre la correction du texte biblique, mais nous pouvons fixer avec une assez grande précision le moment où l'abbé de Saint-Mar- tin a commencé à s'occuper du texte de la Bible et a acquis les instru- ments de travail nécessaires. Nous possédons une pièce très importante, une lettre d'Alcuin datée de la fin de 796 ou du commencement de 797 et adressée au roi des Francs, pour lui annoncer l'ouverture de l'école de Saint-Martin. « Flaccus Albinus » ne se borne pas à donner au prince le programme très étendu des études de son école, il demande en même temps les moyens de faire venir d'York, sa patrie, les livres qu'il tenait de son maître et ceux qu'il avait lui-môme réunis : Et revehant in Frantiam ilores Brittaniaî, ut non sit tantunimodo in Euboricn liortus coLiclusus, sed in Turonica emissiones paradis! cuni pomoruni fructibus-. Ailleurs il nomme le bienfaiteur auquel il doit de posséder une aussi riche bibliothèque ; c'est /Elberhtus, archevêque d'York, a qui l'a fait hé- ritier de ses trésors de science' ». Dans le poème de sanctis Eboracensis ecclesix, il donne le catalogue des livres Undique quos clarus coUcgerat ante niagister. La Bible y figure à côté des livres des Pères et des classiques : llcbraicas vel quod populus bibit imbre supjrno '. 1. Xda-Handachrift, p. 33. 2. MoniDueiila Mcuhùana, p. 310. Ep. 78. 3. Ibidem, p. 331. Ep. l'2. 4. Vers 1538. Monumenta AkuinUina, p. 128. Dummkn*, Poclx laUni, (. I. p. 203. LES POEMES D ALCUIN. 191 L'origine anglo-saxonno de rérudilion d'Alcuin, que rend déjà probable sa naissance ainsi que son éducation, est attestée par le legs considérable qu'il avait reçu de son maître. Cette circonstance doit être prise en sé- rieuse considération, particulièrement pour la critique de ses travaux sur la Bible. Notre remarque est confirmée par l'ouvrage môme auquel l'ait allusion la lettre à Gisèle et à Rotrude, datée de 801 et citée plus haut, par le Commentaire sur l'Évangile selon saint Jean. Ce commentaire est précédé d'un sommaire ' qui est assez rare dans les manuscrits de la Bible et que nous ne rencontrons dans aucun texte antérieur à Alcuin, excepté dans le groupe des manuscrits northumbriens. Ce sommaire est le même que nous retrouverons dans le Codex VullicelUanus. Ce rappro- chement est instructif^ Peut-être, dans sa réponse à Alcuin ou en tous cas vers le même temps, Charlemagne a-t-il recommandé au fondateur de l'école de Tours d'em- ployer de préférence les ressources de sa bibliothèque à la correction de la Parole de Dieu. Cette hypothèse n'a rien que de conforme à la pensée du souverain. Alcuin a fait copier la Bible pour d'autres que pour Charlemagne. Nous possédons deux poèmes composés par lui pour un évêque nommé Ger- fridus. Le second semble destiné à orner la cathédrale rebâtie par l'é- vêque ; le premier devait servir d'en-tête à une bible écrite sur sa de- mande pour être placée dans le chœur de l'église restaurée : Coatinet hic sanctus uno sub corpore codex Omnia namque Novae ac Veteris mysteria legis... Jusserat liunc tomum Gerfridus scribere prœsul la laudem Christi, Genitricis et IlUus almoe, Esset in ecclesia ut prsesto legeutibus ille... ^ Peut-être le second poème n'était-il pas destiné à fournir une inscrip- tion lapidaire, mais était-il également copié, à la suite du premier, dans la bible que Gerfridus a fait déposer dans sa nouvelle cathédrale. La si- gnature d'Alcuin, absente de l'inscription biblique et qui termine l'ins- cription consacrée à l'église, doit le faire penser. Un évêque de Laon, nommé Gerfredus, est connu pour avoir assisté en 798 et en 799 à la dé- dicace des églises de Saint-Riquier \ Il ne paraît pas avoir vécu longtemps après cette époque. La cathédrale de Laon est dédiée à la Vierge Marie 1. Iii priacipio erat Verbuni, et Verbum erat apud Deum, per q\iem fada sunt omnia... 46 chapitres. Akhuini opéra, édition Du Ghesne, t. I, p. 383, et édition Frobeniiis, t. l, p. 4G4. 2. Autant qu'il m'a été possible de comparer le texte même du Commentaire d'Alcuin à celui des manuscrits, il nfa semblé que le texte qui s'en rapproche le plus est celui du Codex ValllceUianus. En dehors des divergences très nombreuses qui proviennent des citations libres du commentateur, il y a sans doute assez peu de leçons du com- mentaire qui ne se rencontrent pas dans le ValllceUianus. 3. Poetœ latini, t. I. p. 285. C. LX.VL i. 4. Gallia christiana, t. IX, col. 513. Mabillon, .1.1. SS. 0. S. D., t. IV, p. 331. 192 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. comme l'église de Gerfridus. Il n'y a pas de doute que la bible copiée par ordre d'Alcuin n'ait été commandée par l'évêque de Laon. Une autre bible complète a été copiée par les soins d'Alcuin pour le compte d'une c( servante de Dieu » nommée Ava: Hune ancilla Dji jara jusserat Ava libellum Scribere prsemagno Doraiiii deducta timoré...' Un vers commun au poème qui ornait la bible de Gerfredus et à celui- ci, et qui est plus correct dans la bible d'Ava, peut faire supposer que le manuscrit d'Ava a été copié après celui de Gerfridus. Ava est nommée par Alcuin lui-même dans une lettre à Gisèle, écrite avant le couronne- ment de Charlemagne^ 11 y a donc quelque raison de penser que ces bibles destinées à Gerfridus et à Ava ont été copiées vers le même temps que la bible offerte à Charlemagne à la fin de 801. Nous aurons à exami- ner plus tard si le beau manuscrit des Évangiles qui est conservé à Trêves, où est inscrit le nom d' aAda ancilla Deiî> et dontla dédicace en vers pré- sente des rapprochements frappants avec les divers poèmes d'Alcuin, n'a pas été écrit vers la même époque. 11 nous faut en ce moment passer en revue les poèmes d'Alcuin, destinés à accompagner la Bible. Les plus in- téressants pour notre étude sont ceux où se trouve le nom de Charle- magne et qui ont dû accompagner des exemplaires offerts à l'empereur La bible de la Vallicellane contient, à la suite de l'Apocalypse, une sorte de recueil de poèmes dont quelques-uns sont reproduits dans d'autres manuscrits \ Le premier commence par ces vers bien connus : Nomine pandecten proprio vocitare mémento Hoc opus sacrum, lector, in ore tuo, Quod nunc a multis constat bibliotheca dicta. Il se termine ainsi : Mercedes habeat Ghristo douante per sevum Tôt Carolus rex, qui scribere jussit eum. Plus loin on lit la signature d'Alcuin : Pro me, quisque legas versus, orare mémento. Alchuine dicor ego, tu sine line valc ! Aussitôt après se lit une pièce de quatorze vers, qui doit être citée en grande partie : Non ego parva tuis, roctor, munuscula gazis Infero, persona sit mca. parva licet, 1. Poetœ lafini, t. 1, p. 28G. C. lAVlI. •.'. Monumcnla Alvu/niaiia, p. 572. Kp. IJ' 3. C. L.W. roc(x IciUiti, t. 1, p. 283. LES POÈMES d'ALCUIN. 19;] Munera sed Domirii cœlestibus inclyta dictis Porto tibi plouis, optime rcx, muiiibus. Nempe Novne ac Vetcris paritcr pi:i famina Logis Iii hoc conduntur corpore quippo siicro. HtCC ego porto lib.Mis ad sancta sacraria tcmpli, Qiiod tua mens noviter condidit aluia Deo, Laudibus ut prœsto Chrisii sit sernpor in illo Iste liber resonans vcrba superna Doi '. Enfin un dernier morceau montre que le volume qui contenait ces pe- tits poèmes, ou une partie d'entre eux, était destiné à une église voisine du palais de Charlemagne : Et pete prœclari prœclara palatia régis, Ut maneas Christi semper in sede sacra. L'église c( récemment achevée » par l'empereur à proximité de son pa- lais ne peut être une autre que le dôme d'Aix-la-Chapelle, qui, d'après le moine de Saint-Gall, fut terminée en 796. Il paraît difficile de croire que tous ces petits morceaux poétiques aient figuré dans une seule et même bible; il est, en tous cas, impossible d'admettre qu'ils aient été copiés, à la suite l'un de l'autre, à la (in du volume. Nous ne pouvons en aucune manière chercher dans le Codex Vallicelliamis, qui seul les contient tous, le manuscrit original d'Alcuin, mais dès à présent nous sommes autorisés à croire que ce manuscrit a été, en partie, copié sur l'exemplaire que le messager d'Alcuin a présenté à Charlemagne au jour de Noël de l'an 801, dans son palais d'Aix-la-Chapelle. D'autres manuscrits de la Bible ont été offerts par Alcuin à Charle- magne. Il faut pourtant, à cet égard, user d'une sage réserve et se garder d'accepter toutes les données de la tradition. Le poème LXX % composé de deux petites pièces et de quatre distiques, a certainement accompagné un manuscrit des Evangiles, et ce manuscrit était presque exactement semblable aux Évangiles de Saint-Emmeran, copiés par ordre de Charles le Chauve et autrefois conservés à Saint-Denis. S'il était permis de mettre en doute l'autorité des deux manuscrits qui attribuent à Alcuin le poème LXX, et dont l'un est de la fin du ix^ siècle, nous croirions que le manuscrit qu'il a accompagné était, du moins pour la décoration, le frère des Évangiles de Saint-Emmeran, et que ces vers très médiocres ne sont en rien l'œuvre d'Alcuin, mais de quelque écrivain de la cour de Charles le Chauve. Ce doute n'est pas sans fondement. Nous savons en effet, depuis que M. de Rossi l'a prouvé % que les recueils de poésie d'Alcuin, et en parli- 1. Poefœ laflni, t. 1, p. 284. 2. Poctœ lalini, t. 1, p. 292. o. L Inscrip'ioii du lombeaii d'Hadrien P^. Mélanges d'archéologie et d'Jh loire, t. YlII. Home, 1888, et à part. HIST. DE L\ VULGAIE, 13 194 ALCUIN KT LES IJIBLKS DK TOURS. culier le fameux manuscrit (aujourd'hui perdu) de Ratisbonne, ne provien- nent nullement de lui. Je ne dirai qu'un mot des manuscrits des Évangiles que les chroniques et la tradition font remonter à Charlemai^ne: S'il faut en croire les Annales d'Aniane, Charlemagne a donné à l'abbaye de ce lieu un manuscrit des quatre Évangiles, relié en or et en ivoire, « quem U- briim ejusdem régis magister et didascalns propria manu descripsit Al- cuimis, qui et Albiuus ' ». Mais peut-être le manuscrit d'Aniane n'a-l-il pas une beaucoup plus grande authenticité que le fameux A (c'est un bijou représentant cette lettre) donné par l'empereur à l'abbaye de Conques. Enfin le manuscrit des Évangiles qui porte le numéro 23 à la bibliothèque de la ville de Trêves, est accompagné de deux poèmes*; le premier est insignifiant et n'a rien qui rappelle le style d'Alcuin ; le deuxième se lit également dans d'autres manuscrits : il est bien l'œuvre de l'abbé de Saint-Martin de Tours, mais il est simplement destiné à présenter à l'em- pereur une « Interprétation des noms hébraïques^ ». Nous ne nous arrê- terons pas à ces traditions douteuses et à ces attributions sans valeur. Il ne nous reste, à côté des petits poèmes qu'a conservés la bible de la Yallicellane et à côté de ceux qui ont orné les bibles de Gerfridus et d'Ava, que deux poèmes bibliques qui soient certainement alcuiniens. Le premier se lit dans un assez grand nombre de manuscrits '•, le deuxième dans trois manuscrits seulement, et un seul des trois est une bible : c'est le manuscrit 1190 de Vienne. Le premier est une liste en vers des livres de la Bible ; il commence ainsi : In hoc quinque libri retinentur codice Moysis... Le nom d'Alcuin y est recommandé aux prières du lecteur dans les termes ordinaires : Jusserat lios omnes Christi deductus amore Alcuinus ecclesiae famulus pcrscribere hbros, Pro que, quisque legas, leclor, cœlestia verba, Fuiidc procès Douiino, devoto pectorc supplex... On y trouve un vers qui se rencontre encore dans une épîlre, à moitié en vers, adressée entre 798 et 80i par Alcuin à Arnon, archevêque de 1. baluzc, Cajnlulajia, t. Il, col. 11G1, d'après lo maniiscrd H. N. lat. ô*Ml, fol. iO V". 2. Poefœ laihii, t. I, p. 293. C. LXXI. 3. .laflë et après lui M. Duiiiuih'r ont cru, bini à loii. ivconnaîliv dans le uia- nuscrit 23 de Trêves le volume olVerl à Chailemai,me en SOI. di' la pari (rAlenin. C'est ét,'aleuienl par erreur que Ton a donné ce nianuscril coinuie venanl de l'iuui. i. Aux uiauuscrils éiumiirés par M. Duuunler il laid ajouter i.s uianuserils B. >'. Il.)0i (vers t-18 seulemenl) et les hihhs de naud)erg et de Zurich. Titre de ces I (tenus dans la bible de Bauiberg : Incipiuid vcrsiculi Mbinl miuiislri . Bible d« Vienne : la vajiile l)ihlinlcclr,v uO Mciuuo cdlli. Un manuscrit de Montpellier: Inc. j)rii'/alio Mchaini ad Karoluiii iittpcralorrm in V. cl A. T. LES POÈMES d'ALCUIN. 195 Salzbourg'. L'ordre des livres de la Bible qui est indiqué par ces vers serait sans exemple dans les manuscrits-, si nous n'avions le Codex Pau- linns, où les livres de la Bible sont disposés à peu près exactement dans le même ordre \ Peut-être y a-t-il lieu de rapprocher ce poème de l'ori- ginal, ou d'un des originaux du Codex Paulinus. Le second poème '* commence par le vers : Dum primus pulchro fuerat homo pulsus ab liorto... aKarolus rex^ y est nommé et, quoique le nom d'Alcuin n'y figure pas, il serait difficile de le lui contester. Les premiers vers sont remplis de réminiscences du petit poème dédié à Gerfridus, à moins peut-être que notre poème ne soit antérieur. Alcuin aimait à se répéter, en variant lé- gèrement ses formules. L'avant-dernier vers : Hoc opus, lioc eteniin flammis te subtrahit atris... se retrouve trois fois dans des lettres d'Alcuin, datées de la fin de 799 et de 801. C'est un vers de Juvencus, qu'Alcuin a modifié de trois manières différentes. Les vers d'Alcuin passent en revue la Bible tout entière, en disposant les livres exactement comme ils sont rangés dans le poème : In hoc quinque lihri... Cela nous suffit pour être assurés que les deux poèmes réunis dans le manuscrit de Vienne ont été composés en môme temps et ont dû orner la même bible. Ainsi les poèmes d'Alcuin nous font connaître au moins quatre bibles ornées de ses vers, et qui toutes paraissent remonter aux environs des années 799 à 801, c'est-à-dire à l'époque où l'abbé de Saint-Martin de Tours travaillait à la correction du texte biblique dont Charlemagne lui avait confié le soin. On trouverait, dans les œuvres poétiques d'Alcuin, d'autres pièces plus ou moins directement consacrées à la Bible ou à l'Histoire sainte. Le plus grand nombre sans doute représentent des inscriptions monumen- tales. Nous en relèverons une seule, parce qu'elle est le prototype du cycle carolingien des illustrations de la Genèse ; c'est le poème CXV' : Hic Deiis omnipotens Adam de pulvere plasmat... dont les neuf premiers vers représentent trait pouf trait la grande et cu- rieuse image de la bible de Bamberg*'. 1. Moaumenla Alcuiniaiia, p. 747. Ep. 233. 2. Le livre de Job est placé avant les Uois. 3. Le vers 9 doit être corrigé, d'après le poème LXIX, v. 143 llinc Ezra3, Nomlaî, Judith, Hestcr atque libelli et le vers relatif à Tobic doit èlre rétabli à sa place. 4. Page 288. C. LXIX. ô. Poelae latiiii, t. I. p. 346. G. Voyez H. Janilschek. Ada-Handschrift , p. 75 et pi. XXIV. 196 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Plusieurs manuscrits de la Bible ont été, depuis le moyen âge, consi- dérés comme étant « la bible d'Alcuin » ou « la bible de Charlemagne » . D'autres proviennent de l'atelier même qu'Alcuin avait fondé à Tours. L'examen des titres de ces manuscrits à une origine alcuinienne sera peut- être la partie la plus difficile de notre étude. CHAPITRE II LE CODEX VALLICELLIANUS ET l'OCTATEUQUE DE TOURS. Le fameux Codex Vallicellianus est conservé, sous le numéro B. 6, dans la bibliothèque, aujourd'hui sécularisée, de l'Oratoire de Rome. Cette bibliothèque est établie auprès de l'église de Sainte-Marie in Vallicella, dite parfois la Chiesa nuova, où reposent saint Philippe de Neri et Baro- nius. Le manuscrit a été d'abord appelé Codex Slatianus, du nom d'A- chille Statius, Portugais, qui l'a légué à l'Oratoire. Il appartenait encore à Statius lorsqu'il fut mis sous les yeux de la congrégation chargée de publier la Vulgate. C'est un fort beau manuscrit, écrit sur trois colonnes (chose fort rare), d'une écriture fine et serrée. Je n'ai pu jusqu'ici, à mon grand regret, le voir de près, mais, par bonheur, aucun manuscrit n'a été étudié avec plus de précision. Le cardinal Tommasi l'a décrit chapitre par chapitre, avec un soin minutieux. Vercellone, le P. Denifle, M. Words- worth et M. Corssen en ont collationné des parties considérables, et j'ai sous les yeux la collation de tout le Nouveau Testament, dont je dois la communication à la bienveillance de l'évèque de Salisbury. J'ai en outre fait relever, sur le manuscrit, le texte de tous les passages de l'Ancien Testament qui m'ont paru présenter de l'intérêt. Cette richesse d'infor- mations rendra peut-être moins sensible le défaut d'un examen per- sonnel. L'ordre des livres de la Bible que nous trouvons dans le Codex Valli- cellanius n'est, à ma connaissance, celui d'aucun manuscrit plus ancien. Il y a donc quelque raison de penser que c'est de propos délibéré que les livres de la Bible ont été groupés ainsi. C'est au reste de même que sont disposés les manuscrits de l'école de Tours, à cette seule exception près, que, dans ces derniers, Esther précède Tobie et Judith. C'est, en prin- cipe et de loin, l'ordre des plus anciens textes espagnols, mais entière- ment transformé par la suppression des diverses classes entre lesquelles on répartissait les livres de la Bible, en sorte que les Prophètes et les cinq livres sapientiaux se sont recherchés et se sont groupés ensemble. La bible d'Alcalâ et les anciens manuscrits français ' établissent une transi- tion insensible entre l'ordre ancien et la disposition nouvelle. Pour la situation respective d'Esther, de Tobie et de Judith, les manuscrits de Tours sont plutôt dans le courant de la tradition ancienne. Les divers livres de la Bible, à l'exception de Ruth, des Prophètes, de 1. B. x\. 45 et 93. 11504 s. 11553. 198 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Job et de la série des livres historiques qui commence avec les Clironiiiues et finit avec Estlier, sont précédés de sommaires. Le Cantique des Can- tiques n'a de sommaire dans aucun manuscrit et n'est jamais divisé en chapitres. Les sommaires des Evangiles ne se retrouvent dans aucun ma- nuscrit ancien, sinon dans le Codex Amiatlnus et dans le groupe nor- thumbrien ; il y a également accord avec le Codex Amiatimis pour les sommaires des Rois et des Épîtres de saint Paul. Le plus souvent le Co- dex Vallicellianus est suivi par la deuxième bible de Charles le Chauve (B. N. 2), le plus souvent aussi il diffère, à l'égard des sommaires, du groupe des manuscrits de Tours; dans l'Apocalypse, il est presque seul avec le manuscrit B. N. 2 et avec trois manuscrits de l'école de Tours, dans les Épîtres catholiques, avec le manuscrit B. N. 2 et avec le Codex Paulinus, dans les Actes, avec le même manuscrit B. N. 2 et avec les ma- nuscrits du nord de la France. S'il fallait essayer de tirer de l'étude des sommaires bibliques, quelque induction pour l'origine du Codex Vallicel- lianus ou de son texte, nous dirions qu'il semble qu'on y retrouve deux courants, l'un anglo-saxon et l'autre qui représente la tradition du nord de la France, spécialement de Corbieet de Saint-Vaast. Les indications stichométriques du Codex Vallicellianus soni dinciennes et de bonne nature. Elles sont généralement d'accord avec celles des ma- nuscrits de Tours en même temps qu'avec la plus ancienne autorité en cette matière, avec le catalogue publié par M. Mommsen. Lorsqu'il y a des lacunes dans le Vallicellianus, elles lui sont communes avec les ma- nuscrits du nord de la France (B. N. 11504 s. et 11532 s.). Deux ou trois fois notre manuscrit marche presque seul, une fois il est seul à conserver la bonne leçon, plusieurs fois il tombe en cette faute, qui est celle de beaucoup de manuscrits, d'écrire l pour le signe de cinquante. Quoique la slichométrie du Codex Vallicellianus soit à fort peu de chose près celle des manuscrits de Tours, il nous semble qu'à cet égard aucun des deux types ne dépend de l'autre. Le texte biblique contenu dans notre manuscrit présente le plus vif in- térêt. Nous étudierons successivement, à cet égard, quelques-uns des livres de la Bible, nous bornant à donner des lumières sur les autres. Le texte du Pentateuque est remarquable par les excellentes leçons qui y sont conservées. C'est ainsi que la première main avait, on n'en peut douter, dans Gen., m, 15, la leçon : ipse conteret caput tuum '. Ce n'est pourtant pas un texte pur, car nous y rencontrons un grand nombre de leçons singulières, quelquefois uniques % d'autres fois suspectes à cause (le leurs autorités, ou qui sont plus répandues sans peut-être être meil- 1. Voyez plus haut. p. 93. 2. Gen., xiv, ô : (/uinlodccimo. — xxviii, 2 : ad domum IhiUutcl frahrtu mah-ix tuœ 1= B. N. 11504*?). — xi.vn, 11 : dcdif potcs/alcin. LK CODEX VALMCELLTANUS. 109 leures'. Les mêmes remarques pourraient sans doute être faites pour les livres de Josué et des Juges, qui prêtent en général à peu d'observations. On voit dans Juges, xvi, 9, un doublet déplacé \ Dans les deux premiers livres des Rois, où il est facile d'apprécier la bonne qualité d'un texte, à cause des nombreuses interpolations que présente le texte ordinaire, notre manuscrit a conservé un texte exempt de toutes les additions. Dans le détail, les leçons paraissent généralement bonnes, non pas pourtant toujours \ Dans I Rois, xvir, 5, je trouve le doublet : el lorica squamata hamata induehatur '\ Dans le IIP et le IV'' livre des Rois, on trouve également quelques le- çons rares ou mauvaises ^ Mais, dans l'ensemble, le modèle sur lequel notre manuscrit a été copié a été bien choisi. Le texte des Prophètes paraîtrait en général assez bon, si nous n'avions pas à y relever une singulière anomalie ; ce n'est plus, comme tout à l. Gen.. I, 3 : Dixit quoque Deus (= Bède, Isidore). — Ib., 17 : Et pisui' eas Dens (= Monza. Angers l. B. N. 1*. 2. 3. 4. Ah* .païU. Grandv. Baaib. 5. Théod™».) — Ib., 18 : a tenrbris {= B. N. A*. 11504**). — Ib., 19 : Factvmquc est { = Rabau). — vu, 14 : om. universaqvc jumenta in génère sno (bourdon; = B. N. 2. paul. Monza). — viii, 19: arcani eyres.sa siint (= B. N. 1**. 2. 3. 11Ô04*. 11532**. paul. Théod'"^' etc.). — xxii, 21 : Camuel quoque (= F. de Vercellone, Eiicher). — xli, 15 : quse vidi. Audivi (= loi. paul. Mordr. B. N. 2. 11504*. Col. 1. F. V). — Ib., 54 : erat famés (= otfob. Mordr. B. N. 1. 2. 3. 45. 11504. Théod"'^. complu inadr'-. F. Genève 1*. Col. 1, textes du xiii*^ siéde; Monza: erat famis; non, e rai f anus : cav. ; non erat panis : am. leg-. Théod.; famés erat: toi. brév. mozar. ; erat panis : B. N. 11937**. Berne A. 9. Genève 1**, hébreu). — Ex., XX, 10 : in eo omnc opus (= Théod*. B. N. 11504**. F. V). — xxviii, 42 : feminalia (= B. >'. 1. 2. G. 08. Zurich. Col. 1. S. Gall 75*. paul. Théod. leg-. madr-. Genève 1 \femina : am* . otiob. toi. B. N. 45. 1 1504. 1 1532. Penl. de Tours* S. Gall 75**. 77. Eins. 1; femora : compl^ . Peut, de Tours**. Vulgale, hébreu). — xxxvi, 38 : qiias opernit auro (= toi. Théod**. Mordr*. B. N. 2. 4*. 11504*. Monza. Angers 1. Col. 1. paul. F. Genève 1. S. Gall 75**. textes du xiii® siècle). — LÉv., XI, 2, après Israël : Custodite omnia quss scripsi ut sim vester dominus ( = B. N. 45 [scr. vobis]. Eins. 1. Genève 1. M. Br. i. e. vu. textes du \m^ siècle). — XVIII, 14, après revelabis : et uxorem fratris sui nullus accipiat {= paul. S. Gall 75*. Eins. 1**. F. V.). — Num., viii, 2 : candelabrorum in australi parte erigat. Hoc igitur prsecepit — propositionis {= B. N. 1*. 2. 4*. 6. G8. 11504*. paul. Monza. Zurich. S. Gall 75. Eins. 1. Genève 1; oni. am. otfob. toi. cav. Berne A. 9. B. N. 45. 11532*. Vienne 1190. Harl. 4772). — xi, 4: desiderio carninm {= Théod*. F. V. B. N. 11504**. Col. 1**, textes du xiii« siècle). — xxiii, 29, à la fin : per singulas aras (= toi**, paul. Mordr. B. N. 1. 2. 3, etc.). 2. Juges, vu, 23. à la fin : Et dédit Dominus victoriam populo Israël indle illa (= cav. Mordr. B. N. 2. Eius. 1. F, textes du xiu^ siècle). — xvi, 9 : filum stuppaB tortum vef siamiais putamiiie (== B. N. 2 -^ filum de stuppsp tortum putamine : am. Mordr** ( r- m. : de stiippa). Vulg.; /. de stupse tortum staminé : toi. leg- ; f. stupae tortum staminis puiamine : F; de stupa tortum sputamine .- textes du XIII® .siècle). ' 3. Il Rois, xvir, 3. Voyez p. 180. 4. Hamafa: am. madr-. B. N. 11532. paul., textes du xiii^ siècle; ama'a : Théod. B. X. 1. 2. 3. 45. I 1504. S. Gall 78. 139S\ Col. 1; armai a : Théod""*-'. F*, brév. nioz.: cfafjatu : fol.; crina^a : car. 5. III Huis, xxi, 20, voyez p. 153. — IV Ut)is, iv, 19 : el duc jmerum (unique). 200 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. l'heure, un doublet ou une interpolation déplacée, ce sont deux interpola- lions croisées. KzÉCHiEL, xxxir, 8 et 10, on trouve dans un grand nombre de manus- crits deux interpolations qui ont l'une et l'autre trouvé place dans la bible Sixtine ; la Vulgate Clémentine n'a conservé que la première. En voici le texte : V. 8 : cum ceciderint vulnerali tui in medio tcrrse, ait Domimts Deus. V. 10, après per te : propter universas iniquitates quas opcratus es '. Notre manuscrit, suivi par la deuxième bible de Charles le Chauve, croise les deux interpolations, insérant celle du verset 8 au milieu du ver- set dO, et réciproquement". Le Psautier est « gallican ». Il en est de même dans toutes les bibles de Tours ainsi que dans la deuxième bible de Charles le Chauve, dans le Codex Paulinus et dans la bible d'IIincmar. Dans le livre des Proverbes, le texte paraît bon, mais ordinaire. On n'y trouve pas d'autres interpolations que celles qui se voient presque par- tout\ Les leçons mauvaises n'y font pas défaut; ainsi, Prov., xv, 19, impiorum ne paraît pas valoir la leçon pigrorum, qui correspond au texte hébreu '. Je ne parle pas des fautes matérielles : on en rencontre dans toutes les parties du manuscrit. On remarque, dans le Cantique des Can- tiques, des rubriques qui ne sont exactement celles d'aucun autre manus- crit ancien, excepté de la deuxième bible de Charles le Chauve ^ L'Ecclé- siastique a les rubriques traditionnelles, les mêmes qui se remarquent dans le Codex Amiatinns % et on trouve à la fm du livre, de même que dans le Codex Amiatinus et dans presque tous les manuscrits, la prière de Salo- mon, empruntée à une ancienne version : El incUnavit Salomon genua... \ Nous devons à l'excellente édition de M, Wordsworth de pouvoir étu- dier de plus près le texte de l'Évangile de saint Matthieu. 1. Ces doux iiiterpolalions so troiivont, à la place indiquée ici. dans les manuscrits B. N. 1. o. n. ll.JOi. Zurich. Col. 1. Eius. 1*. S. Gall l.r*. 40**. 82. 2. Dans les manuscrits B. N. G** et 140. on lit au milieu du v. 8 Tinterpolatiou du V. 10 (B. N. G** : propter uaiversaa iniquitafes quas crlinclus es, ait Dominus Deus). Dans le manuscrit Nouv. acq. lat. lô8G (Lihri G. de Marmoulier). c'est au contraire Tinterpoialion du v. 8 qui est intercalée au milieu du v. 10. Dans le ma- nuscrit B. i\. .00, Taddition du v. 10 se lit au v. 8, et toutes deux sont en outre réunies au v. 10 ; Cum ceciderint... jnoplcr... 3. Ainsi I'rov., iv, 27. Voyez p. 6G. 4. Jnrpiorum : B. N. 2. Théod. paul . Col. 1 ; piqrorum : Mordr. B. >". 1, Vulgate. 5.1,1. Vax optant is Christ i adrentum : Osculetur. . . .Apostropha ad sponsuni : Quia meliora... 3. Vox ecclesiœ ad Christ um: Trahc me... Vox sponsiv ad adoiesceu- tulas : liitroduxit me rex... Sponsa ad sponsum : ExuUabimus... 4. Ecclesia de suis pressuris : .\iqra sum..., etc. G. La pn'mièrc esl à m, G : De honore parcntuni (= atn. B. N. 1. 2. 3. Ilj32. pauf); dans B. .\. «J3 et 11910, celle riil)ri(|ue esl à m. 1. 7. 111 Hois, viii, 22-31 (= am. Vali. B. 7. Tliood. B. iN. 1. 2. 3. 4*. 47. 03. 11505. 11533. 11553. paut. Bamb. Zurich. Col. 1. Ambr. b). 2G //// elc ). LK CODEX VALLICELLIANUS. 201 L'orthographe n'est pas correcte ', et certaines des singularités qu'elle présente ne se rencontrent que dans des manuscrits du type irlandais. On y voit des fautes matérielles ^ ; plusieurs en outre doivent être mises au compte du rubritjuour. Quelques leçons sont uniques ou très rares, mais on trouverait très peu des leçons caractéristiques de notre manuscrit dont les attaches ne soient pas irlandaises. Parfois le Codex Amiatiniis, dont nous connaissons l'origine northumbrienne, se joint aux manuscrits irlan- dais pour rendre témoignage à notre texte, parfois aussi les textes espa- gnols figurent parmi ses précurseurs, mais les textes anglo-saxons et irlandais tiennent ici, comme je l'ai dit, un rôle dominant. On va voir les autorités des leçons les plus rares et les plus curieuses de notre ma- nuscrit : I, 18, les mots : Christi auteiu generatio sic erat sont en rubrique, comme dans tous les manuscrits irlandais, et dans ceux-là seulement. Ib., 20* : ex ea nasceretur (= r^. lich. ; 2® m. : i^i ea nascetur = mt ; ex ea nascetitr : g*. Deer. S. Gall 51. Reims 2*. Zurich. Berne 4. Monza. B. N. 325*. Metz 7**; ex ea nascitur : gat.). m, 3 : de quo dictum est {= toi. arm.; qico dictiim est : mt; quod dictuni est : S. Gall 51). IV, IG : umbrx {= toi. big Théod. B. N. 1. 2. paid. Ambr. I. 61 sup. Col. 1). V, 9 : ipsi (= am. litid. harl** . mt. gat. S. Gall 48. Grandv.). Ib., 20 : autem (= mm. mt. Théod. S. Gall 51. Monza. Berne 4. Col. 1). IX, 10 : doiiiu (= arm. ken. rush. mt). X, 36 : liomines (= lijtd* . bodl**). , xn, 37 : coademnabiris [= mt). XIV, 1 : tetarcha (= toi. cav. bodl. Théod.; tctharca : harl* . hub). Ib., 18 : hîtc illos mihi (= harl, mt. Grandv.). Ib., 19* : discipuli oiUem tarbas (= B. N. 93). XV, 17 : 05 (=: li/id.). XVI, 4 : 7io?i potcstis scire (:= harl. bodl** . mt. Théod. Grandv. Ada*). Ib., 10 : quod pour qitot (= cav. lich. bodl. CCCC*). Ib., 20 : est (= toi. ept*). Ib., 23 : rétro me (= harl**. mt. CCC). xvn, 4 : trea (=: lich. rush*, mt. Grandv.). Ib., 18 : ejecere {= mm. mt), XVI. I, 21 : demiltam (= lich. mt). XIX, 12 : eunuchizaverant (= toi. cav. for, harl. big. mt. S. Gall 51. Théod. Zurich. Grandv. B. N. 93**. 14407. Berne A. 9. Ambr. I. 61 sup.; 93** : euni- chizavera/it). If., 20 : adoiiscens (= lich. ept* . Grandv,). 1. VI, 12 et 14 : demUlimus, demiseritis, demittet. — xi, 23 : exaltabiris. — xxui, 34* : pcrsequimiai. — xxiv, 15* : abhominalionem desolaiioiies. 2. I. 14* : Agzor. — m, 9* : potens (om. est). — iv, 10 : Deum Deum. — Ib., 22 : om. eum. — vi, 13 : temptionem. — viii^ 5* : om. centurie. — xiii, 32 : hore- libus. — xviii, 8 : ab scandaiizat te. — Ib., 12 : centur oves. — xxvi, 36 : Gedse- mani. — xxvii, 28 : exeindcs, pour exuentes. 202 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. XX, ô* : horam uojtam (= keii.). wi, Xîi '. 6s aana, de même au v. 9 (ô sa)i)ia : am.). XXIV, 27 : exiit (=: big. ken. CCCC. rush. mm.). II)., 43 : venturus est [=: for. arm. ken. rush. mt.). Ih., 49 : ebriosis (= r. r\ harl. bodl* . CCCC*. rush, epl* . mt* . Grandv. Col. 1. H. N. 2. paul). XXV, 9* : emitte (= tich.). 10., 22 : acceclens (= harl. mt. Graiidv. B. N. 47). XXVI, 72 : novissct (= mm. mt. Grandv. Col. 1). XXVII, iG : Heloi Heloi lama zaptaui {= mt. Monza. Zurich. Berne 4. Grandv. Coi. l*. B. N. 260*. 325*. 17227*). Le texte des trois derniers Evangiles présente le même caractère que celui de saint Matthieu. Je citerai, parmi les leçons remarquables qu'on y rencontre : Marc, m, G : quomodo .Ihesum perderent {= mm. Grandv.). X, 20 : Magister, bona hœc [bodl. harl. mt. Grandv. Col. 1* : Magister bo/ie, livcc). Jean, \ii, 8 : Ego enim no/idum ascendo [egonondum asceado : B. N. X.paul.). Il ne suffît pas de faire remarquer la prédominance de l'élément irlan- dais ou anglo-saxon dans notre texte. De tous les manuscrits que nous venons de rencontrer aux côtés du Codex Vallicellianus, il n'en est pas dont le nom revienne aussi souvent que celui qui est désigné par le signe ml. Le lecteur, qui n'ignore pas que cette abréviation désigne les Évan- giles de Saint-Martin de Tours', ne saurait être insensible à ce rapproche- ment. Nous savons déjà que cet important manuscrit appartient à une famille de textes dont la patrie paraît être la province de Tours, et que, selon toute apparence, il a été copié à Tours au ix" siècle par un copiste irlandais. 11 n'a pas quitté Tours jusqu'à ce jour et il a toujours été con- sidéré, dans la ville de saint Martin, comme un précieux trésor. La res- semblance, qu'il n'est guère possible de méconnaître, entre le Codex Val- licellianus et le manuscrit de Saint-Martin de Tours, est certainement à considérer, non pas pour l'origine du manuscrit lui-même, mais pour l'origine du texte qu'il représente. Le texte des Epîtres de saint Paul ne peut pas être considéré comme un texte pur. On y remarque des leçons qui ne sont pas bonnes et même des doublets. Leur texte paraît fort rapproché de celui du Codex Fui- densis. J'en donnerai un petit nombre d'exemples : Bo.M., IV, 18 : Sic eril semcji tuum sicul hareiia maris [^= Juld. lojig. \\. .\. 1.2. 3. 4*. G. 7. llôOO. 11533*. Monza. Bjrn3 4. Col. l.S. Gall 70*. yja«/. Aiuhr. K. 2 G Lif.]. Gal., IV, 4 : natum ex mulicre {=fuld. toi. dcm. harl**. arm. S. Gall 70. B. N. G. 10440. Ambr. K. 2G i^tf.). 1 . Voyez plus liatil, p i7 LE CODEX VALLICELLIANUS. 203 V, 22 : charilas, gaudiitni, pax, longanimitas, patientia, bonitas, henignitas , mansiu'ludo, fuies, modestia, continentia, castitas [= B. N. 1. 3. 47. Monza. Borne 4. Col. t. Graudv. S. Gall To.pauL). VI, G : qui se cathecizatur, vcrbum (= g\ B. N. 93). Col., IV, 18 : Gratia Domini Jhesu vobiscum (= B. N. 1. 2. G. 254. paul. Ge- nève 1). I TiM., V, IG : Si quis fidelis vcl si qua fidelis (voyez p. 159). HÉBR., XI, 7 : hsercs est institutus effectus (= B. N. 1*. 3. 47. Monza. Berne 4. Grandv. Col. 1. S. Gall 75). En général, les Épîtres de saint Paul semblent indiquer une double tradition. En effet, elles sont précédées de sommaires dont une partie ne concordent pas avec les chapitres du texte lui-même. Dans tout le Nou- veau Testament, les chapitres sont marqués avec une certaine négligence. Dans les Actes des Apôtres, également, nous trouvons, au milieu de plusieurs mauvaises leçons, une interpolation étrange : Agt., XX, 14 : Citm autem iavenisset nos [= S. Gall 2. B. N. 2. 4*. 321. 342. Col. 1. paul.). Ib., 29 : inparcentes g régi (unique). xxviii, 15 : cîim audissent fratres Appii, occurrei'wit nobis usque ad forum et tribus tabernis (= B. N. 2. 4*). Le lecteur comprend qu'il y a ici un mot déplacé. Dans un certain nombre de manuscrits, en effet, le mot Appii est omis après forum ' ; dans le plus grand nombre, on lit, comme dans la Vulgate : ad Appii forum. Le mot d'Appii, rétabli en marge de l'original, est rentré dans le texte de notre manuscrit, mais il s'est trompé de place : il en arrive sou- vent ainsi des bons textes maladroitement interpolés. En résumé, le texte de la bible de la Vallicellane semble être un assez bon texte, mais contenant, à côté de quelques leçons excellentes et de beaucoup de bonnes leçons, un assez grand nombre de leçons moins bonnes ou mauvaises. C'est un texte inégal, mais dont le premier éditeur paraît avoir recherché avec sincérité la constitution d'un texte pur. L'ori- gine anglo-saxonne de ce texte, pour les Évangiles, ne peut être niée, et il paraît difficile de ne pas reconnaître Tours comme sa patrie. Néanmoins il s'est exercé sur lui une influence étrangère. Notre texte a été inter- polé et retouché. Nous y avons souvent constaté deux courants opposés, et le nord de la France nous a semblé le point de départ de l'un de ces courants. Cette observation n'a rien qui nous étonne. En effet, si nous n'avions craint de parler avec trop de précision d'un manuscrit que nous ne connaissons que par des fac-similé, nous aurions dit dès le début de ce chapitre que le Codex Vallicellianus semble écrit dans le nord de la France. 1. B. N. 6. 104. 11505*. 11533*. 17250^ 204 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Peut-être pourrons-nous en dire davantage lorsque nous aurons étudié les manuscrits copiés à Tours. Il faut nommer aussitôt après le Codex ValUcellianus un manuscrit des huit premiers livres de la Bible qui en paraît plus rapproché que tous les autres par son texte. Il est conservé à la bibliothèque de la ville de Tours sous le numéro 10 et il provient de Saint-Martin. Ce manuscrit était dès le moyen âge conservé à Saint-Martin de Tours, et il est certain qu'il y a été copié. Il n'est nullement orné. La paléographie en est toute particulière, et troublée par ce fait, qu'il est écrit de plusieurs mains, la deuxième main étant postérieure à la première ' ; le commencement même n'est pas de la première main "-. L'écriture primitive est une belle et grosse minuscule, que l'on pourrait dater de la fin du viii'' siècle pres- que aussi bien que du commencement du Ix^ Parmi les signes d'ancien- neté qu'on y peut relever, nous remarquons des lierres autour de certains titres courants \ Les premières lignes des Nombres, du Deutéronome et de Josué, et parfois, dans le texte, la première ligne des paragraphes, sont en une belle scmi-onciale, semblable en tout à celle de l'école de Tours, sinon en ce que les n sont le plus souvent minuscules. On doit considérer le manuscrit de l'Octateuque comme un des plus anciens spécimens de la paléographie locale de Tours, et on ne peut plus douter qu'il n'ait été écrit peu après le commencement du ix^ siècle, sensible- ment avant les grandes bibles qui montrent la calligraphie de Tours ar- rivée à son plein développement. Les sommaires et les chapitres de ce manuscrit sont exactement les mêmes que ceux du Codex ValUcellianus; ce sont, à quelques différences près, les mêmes que ceux des bibles de Tours. Le texte n'est exactement celui d'aucun de nos manuscrits ; il n'a pas les interpolations que nous avons reprochées au Codex ValUcellianus, et dans les passages où le Codex ValUcellianus diffère des bibles de Tours, notre Octateuque est le plus souvent du côté de ces dernières. Mais nous y trouvons quelques leçons très rares, par lesquelles il révèle une certaine parenté, soit avec le Codex ValUcellianus, soit avec de bons manuscrits tels que le Codex OUobonianus. Il faut en particulier noter la leçon de la première main : ipse conlerel capiit luum, Gen. m, 45, leçon aussi rare que bonne et dont le ValUcellianus est l'un des témoins. Nous allons maintenant aborder la grande famille des bibles copiées à Tours. Elles sont reconnaissables aux caractéristiques bien connues de l'écriture usitée dans l'école fondée par Alcuin. Nous passerons ces ma- 1 . Eu effet, au fol. 345 v°. la 2° colomie a été recommeucée. 2. Le Qiauuscrit primitif comuieuce au fol. 7 (Gkn., h, S). 3. La lettre v est i)aifois i)lacée sur le 7 comoie uu demi-cercle. Ou remarque la li- galure ni et Torthographe loquutus. l'octateuque dp: tours. 205 niiscrits en revue dans l'ordre où ils nous semblent avoir été écrits. Cet ordre diffère à peine de celui qu'a adopté le dernier auteur de notre sujet, M. Corssen. Après les manuscrits du style traditionnel, nous examinerons un petit nombre de bibles dissidentes, auxquelles les différences mêmes qui les sé- parent de l'école classique de Tours donneront d'autant plus d'intérêt. CHAPITRE m LES BIBLES DE TOURS 1. Les grandes bibles de luxe. Les beaux manuscrits dont nous avons à tracer l'histoire mériteraient une autre description que celle que nous pouvons en faire ici. C'est de leur texte avant tout que nous devons nous occuper. Nous ne parlerons de leurs ornements, si riches et si distingués, que lorsque nous y trouve- rons l'occasion de faire connaître le genre de l'école de Tours. Quant à l'écriture, qui suffit à dénoter leur origine, il n'est pas nécessaire d'en re- tracer, après M. Delisle, tous les caractères. On connaît ces a arrondis et fermés, ces g presque irlandais, à tête horizontale, ces m dont le der- nier trait se recourbe à gauche et ces n majuscules, caractéristiques de l'écriture semi-onciale de Tours. Cette écriture particulière aux manus- crits de Tours se remarque, en général, dans les préfaces des divers livres de la Bible, dans le commencement des livres, après quelques lignes écrites en onciale, et dans la première ligne des paragraphes qui ne commencent pas par une rubrique. La bible conservée à la bibliothèque royale de Bamberg (A. I. 5) est justement célèbre comme un des plus beaux types de l'art carolingien. Elle porte Vcx-lihris de la cathédrale, marqué au xv° siècle, et on y lit, aux feuillets 127 v° et 379 v", deux actes dont le premier, écrit au XI® siècle, se rapporte à une donation faite à l'église de Bamberg par le comte Kamvold. Le manuscrit a donc appartenu à la cathédrale, au moins depuis le temps des Othons. L'écriture est celle de l'école de Tours. Au verso du folio 1, dans un encadrement argent, or, pourpre, vert et rouge, on lit, sur huit bandes de pourpre, alternativement en lignes d'or et d'ar- gent: Inclpit eplstola S. Uiconinil ad Paalhmm. L'F initial, au folio :2, est dans le style de Tours. Au folio 5 v", dans un cadre rouge et brun, orné en haut de deux lampes suspendues et en bas de deux chandeliers, on lit les vers d'Alcuin {Albini magintrl) : In hoc quinque libvi...., écrits en capi- tale alternativement rouge, noire, argent et or, sur deux colonnes, cha- cune de treize bandes allernalivement de poni'i)re et vertes ; entre les deux colonnes on voit un mé.laillun d'or, encadré d'argent, sur lequel est tracé, en rouge, le portrait d'un saint tonsuré, avec Tinscription : ALCVl- NUS AliBA. Dans le D initial de la préface de la Genèse, on remarque une main et deux cigognes. Au folio 7 v", dans un cadre d'argent orné LA BIBLE DE BAMBERG. ^07 aux quatre angles (rentrelacs d'or et chargé de douze médailles d'or', les images de la Genèse en or, argent, vert et rouge. Les légendes sont écrites au-dessous des figures, en capitale d'or, sur quatre bandes de pourpre ; elles sont en prose et ne présentent pas d'intérêt. Ces images reproduisent la première partie du cycle de Thistoire de la Genèse, tel (ju'il est tracé dans un poème d'Alcuin -. Je n'y relèverai que la Main di- vine et la tète lVISIS surmontée d'un croissant, à laquelle correspondait sans doute l'image du soleil. En tête du livre d'Esaie, au folio 137, on voit quatre médaillons d'or bordés d'argent, représentant les grands Pro- phètes. Au milieu est un médaillon d'argent bordé de rouge, contenant une croix cantonnée de quatre points. Au folio 250, les mots : Iticlpil liber Ecclesiastkum, sont écrits en or et en argent sur deux bandes de pourpre ; la dernière ligne est entre deux hérons d'or. L'initiale 0 de l'Ecclésiastique représente la Sagesse vêtue d'or, la figure peinte en ar- gent, tenant un livre où sont écrits les premiers mots de l'Ecclésiastique, et une verge. Au-dessus des canons des Évangiles, on voit des figures monstrueuses d'animaux. Enfin, devant saint Matthieu, au folio 339 v*, on voit l'Agneau placé sur les instruments de la passion, sur un fond vert, dans un médaillon lui-même entouré d'un losange d'argent. A l'intérieur du losange sont les emblèmes des quatre évangélistes ; les figures des quatre grands Prophètes sont au dehors. Le cadre est des mêmes couleurs que dans les deux premières peintures; on y voit huit entrelacs \ Le feuillet qui porte cette image ne fait pas partie du cahier; il en est de même de la peinture de la Genèse. Le manuscrit se termine avec l'Épître aux Hébreux. La semi-onciale caractéristique de l'école de Tours se re- marque dans les préfaces et au commencement des divers livres, ainsi que, dans certains livres, à la première ligne des chapitres ; dans les livres de Moïse, les commandements de Dieu sont généralement écrits en semi- onciale, mais le plus souvent avec un mélange de minuscule. L'ordre des livres est, dans notre manuscrit comme en général dans ceux de sa fa- mille, à part le déplacement du livre d'Esther, le même que dans le Co- dex Vallicellianus. Nous parlerons en môme temps du texte de ce manuscrit et des sui- vants. Le manuscrit C. 1 de la bibliothèque cantonale de Zurich provient de la bibhothèque du chapitre de l'église collégiale ou Gro^smilnster. L'image de Charlemagne surmonte le portail de cette église autrefois très riche, et dont la légende attribue la fondation au grand empereur; la bible qui était déposée dans son trésor tient également de la tradition le 1. Hiiit de CCS médailles ont été coupées. La seule inscription conservée est lOSVE. 2. Voyez plus haut, p. 195. 3. Cette belle image doit être comparée \\. celles, toutes semblables, que Ton voit dans le manuscrit de saint Gauzelin et dans les Évangiles de Saiat-Emmeran. 208 ■ ALCriN ET LES BIBLES DE TOURS. nom de Biblla CaroUna. Le titre de l'Kpître à Paulin, qui est copiée en tète de la Bible, est écrit alternativement en rouge et en or sur pourpre. Cette Épîlre commence par un bel F à entrelacs, avec des becs d'oiseaux, dans le genre des manuscrits de Tours, orné d'un vase pendant, et peint en argent, en vert, en rouge et en jaune. Dans l'initiale de l'Exode, on re- marque des grues dans le genre des manuscrits de Tours. Les canons des Evangiles sont inscrits sous de belles arcades, dans le style de Tours (le jaune vif et le violet dominant). Tous les genres d'écriture sont repré- sentés dans ce manuscrit, la capitale dans les titres, la capitale rustique dans les vers, écrits alternativement en rouge et en noir : lu hoc quinr/ue libri...., l'onciale et la semi-onciale aux endroits usités et la minuscule dans le reste. Comme je viens de le faire remarquer, les vers bien connus d'Alcuin : In hoc quinque libri..., sont copiés à la suite de l'Épître à Paulin. Les sommaires sont, à peu de chose près, ceux des autres manuscrits de la même famille '. La seule différence importante consiste en ceci : les Épîtres de saint Paul représentent une édition différente à tous égards, tant pour les sommaires que pour le texte, du plus grand nombre des manuscrits du même ordre. Ce n'est que lorsque nous aurons achevé l'énumération et la description des manuscrits que nous aurons profit à étudier de près ces différences. En général, le manuscrit de Zurich semble à tous égards plus rapproché de celui de Bamberg. Le manuscrit 3 et 4 de la bibliothèque de la ville de Berne porte, au commencement et à la fin, la signature de Bongars. 11 n'est pourtant rien moins que probable qu'il provienne de Fleury, comme le plus grand nombre des manuscrits du célèbre diplomate français. Deux notes qui se lisent dans ce manuscrit pourront nous donner quelques indications sur sa pro- venance. Au folio 54 v° du tome II, après le livre d'Esdras, on lit, d'une écriture qui parait du x'' siècle, le catalogue de la bibliothèque (ruii cou- vent : Auctores liujus monasterii : Yirgiliiis. Boetius. Sicliemacliia... Waltariuni. Eso- pum. Albiuum. Zamaracdum.. . Alquiuum... Fisiologus... Vita S. Medardi... Tassio S. Quinlini... De revelatione capiti S. Joliannis... Passio S. Lantberti-. Il suffit des noms des saints dont les actes sont énuuiérés plus haul, et qui sont les seuls nommés pour que nous soyons assurés cpic notre ma- nuscrit était, au x° siècle, dans une abbaye du nord de la France. D'autre part on lit, sur la marge du folio 164 v" du tome I", un catalogue de rc- 1. Le sommaire de saint Matthimi : De naf/rifafc I). .Y. in Bclhlccm Ju(l;r.., ne se retrouve, sous cette forme, que dans la bible de B.Tue et dans le manuscrit Hari. 2790. '2. Une main qui paraît dater du x*^ au xi" siècle a ajouté divers titres de livres. Ce texte a été publie i)ar M. llageu dans les Jahrbadwr Jur c/assisdic rhiloloijic, t. .W, ISGD. p. 510. LES DIBLES DE ZURICH ET DE BERNE. 209 liques, écrit au xi^ siècle et mutilé par le couteau du relieur. Les mots suivants en sont conservés : ucilixo q... pli contincQtur œ de capillis itis S. Mariée ThomcC apostoli i Romarici Dominii Amandi ^ Ceesarii Silvestri ' vatoris as scripsit Saint Amand, vénéré en Flandre, et saint Romaric, qui a donné son nom à Remiremont, semblent indiquer les points extrêmes entre lesquels il faut chercher le lieu où notre manuscrit était conservé. En tout cas, il ne vient pas de Fleury. Vlncipit de la préface de la Genèse est écrit en capitales rouges et noires. Les préfaces et les premières lignes de quelques livres sont écrites en semi-onciale. Les canons des Evangiles sont inscrits sous une arcature et sont accompagnés d'oiseaux (grues, paons, etc.). Les grandes initiales sont dans le style de Tours ; le jaune et le violet y dominent. On re- marque l'absence de l'Epître à Paulin, qui devait être au commencement. En tête des Épîtres de saint Paul se lit la Concordia epistolarum Pauli apostoli. Ce texte est une compilation sans mérite, qui semble être une sorte de eontre-partie orthodoxe de la Théologie paulinienne de PrisciUien. Il ne se retrouve pas dans les plus anciens manuscrits de Tours, mais dans la bible de la Vallicellane ^ Dans l'état où le donnent nos manus- crits, c'est un texte mutilé et sans commencement. Il nous est arrivé en entier dans un seul manuscrit, autrefois conservé à Murbach et d'après lequel Vezzosi l'a publié ^ Les sommaires des Épîtres de saint Paul sont ceux du Codex ValUcelUanus. Le texte de saint Paul et des petites Épîtres ne paraît pas présenter les particularités que nous avons remarquées dans la bible de Zurich. La bible de Grandval, très différente de celles qui précèdent, nous montre un type du style décoratif du milieu du tx° siècle. Cet admirable ma- nuscrit porte aujourd'hui au Musée Britannique le numéro add. 10546; on le désigne en Angleterre par le nom de Codex Carolinus. Dès le verso du 1. Ce dernier nom est barré et exponctiié. 2. La Concordia epistolarum Pauli apostoli se trouve encore dans les manuscrits am.fuld. B. N. 1. 2. 3. 250. Grandv. paul. Bâle B. I. 6. Mun. 4577. 6229, etc. Commencement : De unitate ecclesiae. 56 paragraphes. 3. Titre: De his quœ aliquid epistalis repetit et aliquoties comprehendit . Comaiencenient : De Domino J. C, quodest Deus. 99 paragraphes, dont le 44° est : De unitate. . • mST. DE LA VULGATE. l4 210 ALCUIN KT LES BIBLES DE TOURS. premier feuillet, nous remarquons VIncipit de l'Epilre à Paulin écrit en capitale d'or sur bandes de pourpre, dans un cailre à entrelacs. L'ini- tiale F, au folio 2, est dans le genre de l'école de Tours. Les premières lignes des divers livres ou des divers morceaux sont successivement enon- ciale d'or, en onciale noire, en une belle et grosse semi-onciale et en mi- nuscule. Je ne décrirai pas en détail la riche décoration artistique de ce manuscrit. Les publications de AVcslwood, de M. Thompson et de M. De- lisle suffisent à le faire connaître. Je dois pourtant faire remarquer la des- cription fantaisiste de l'auteur bàlois dont nous aurons à parler tout à l'heure, de Speyr-Passavant. La première des quatre images qui décorent la bible de Grandval précède la Genèse ; elle représente la création et la chute. La deuxième est placée avant l'Exode. De Speyr y voit « Alchuin à longue et large barbe, recevant, d'une main qui sort d'une nue, le rouleau des lois; à ses côtés, Louis le Débonnaire, sous les traits d'un jeune homme en habit ponceau (signe de royauté)... Dans la partie inférieure, Alchuin (sous le nom de Moïse) offre sa bible à Charlemagne, tenant de la main gauche le bâton royal... On voit encore, derrière Alchuin, Louis le Débonnaire (sous le nom de Josué), portant le même bâton royal à deux fleurs de lis, comme second de la race... d En face de celte description, lisez celle de M. Delisle : « Le sujet est indiqué par l'inscription en capitale rustique : Sascipit legem Moyses corasca Régis e dextra superi, sed infra Jam docet Ghristi popalum replet us Nectare sacro. « En effet, nous voyons, dans le compartiment supérieur du tableau, Moyse recevant la loi de la main du Tout-Puissant, qui sort des nuages ; dans le compartiment inférieur, Moyse, assisté d'Aaron et de Josué, lit les articles de la loi aux fils d'Israël. » M. Delisle montre le même sujet traité exactement de même dans la première bible de Charles le Chauve, et presque de la même manière dans la bible de Saint-Paul hors les Murs. La peinture qui est en tête des Évangiles montre le Christ dans sa gloire, assis sur un globe, tenant un livre ouvert dans sa gauche et, de la droite, bénissant à la grecque ; dans le losange qui l'entoure, se voient les sym- boles des quatre évangélistes, et à l'extérieur les quatre grands Prophètes. Le tableau de la fin représente l'Agneau et le Lion de Juda, entourés des symboles des évangélistes et, en bas, une figure humaine assise et en- tourée des mêmes symboles. Pour M. de Speyr, « Alchuin h longue barbe reçoit les inpirations des quatre Evangélistes ». M. Delisle dépeint en un seul mot le manuscrit tout entier en parlant de sa «parfaite ressemblance avec la première bible de Charles le Chauve », et M. Thompson complète ce jugement en faisant remarquer que < l'exécution de la bible de Paris est de beaucoup supérieure à celle du manuscrit de Londres ». Quant au texte, tant dans les parties accessoires que dans le détail des leçons, nous LA BIBLE DE GRANDVAL. 2H verrons plus lard qu'il est très rapproché de celui de la bible de Paris, avec quelques dilîércnces qui permettent de croire la bible de Grandval antérieure à celle do Charles le Chauve. Les caractéristiques du premier groupe des manuscrits de Tours, telles que nous les avons relevées dans les bibles de Bamberg et de Zurich, ne se retrouvent plus ici. A tous égards, notre bible est un beau type de la deuxième manière de l'école de Tours. Les péripéties par lesquelles le manuscrit de Grandval a passé, avant d'entrer au Musée Britannique, valent la peine de les rappeler. Moùtiers-Grandval, dont il provient, était une antique abbaye située dans les gorges du Jura et dont il ne reste plus qu'une petite église romane. Ce monastère a eu sa célébrité et il a tenu un rôle honorable dans l'his- toire des lettres; Iso et Mœngal, les maîtres bien connus, l'ont illustré au ix^ siècle, et le nom de l'abbaye fondée par saint Germain se rencontre sans cesse dans les inléressantes chroniques de Saint-Gall ', Sur la der- nière page de la bible on lit^ne déclaration signée du prévôt, de l'archi- diacre et de tous les membres du chapitre de Grandval et dans laquelle ces religieux affirment qu'ils sont seuls propriétaires de ce manuscrit et interdisent qu'il soit jamais aliéné ni déplacé. Cet acte n'est pas daté, mais on voit par les signatures qu'il a été écrit entre les années 1589 et 1597. L'acte commence par les mots : a Sancta Maria, ora pro nobis. Sanctus Germanus et Randoaldus veri hujus libri possessores. » A ce mo- ment, le siège du chapitre n'était plus Grandval. Chassés par la Réforma- lion, les chanoines s'étaient établis, en 1534, dans la ville voisine de Delémont ; ils y restèrent jusqu'à la réunion de l'évêché de Bâle à la France, en 1792. Plusieurs des plus célèbres reliques du trésor de l'an- cien chapitre furent respectées par la Révolution, ainsi la crosse abbatiale, les sandales et les bas qui avaient appartenu, au vu® siècle, à saint Ger- main. Je laisse la parole à M. Quiquerez, sans me porter garant de tous les détails de son récit : « Le livre qui nous occupe fut abandonné et re- légué dans un galetas chez de vieilles demoiselles qui le vendirent pour 24 batz (3 fr. 60 c.) au maire de Delémont, le sieur Bennot. Lors du rétablissement du culte catholique, le curé du lieu, qui connaissait la pro- venance du livre, en offrit 192 fr. au maire, dans l'intention de le réin- tégrer au trésor de l'église avec une partie des objets du chapitre qu'il était parvenu à réunir. Le maire refusa; mais, en 1822, il se laissa tenter par une offre de 240 fr., plus 48 fr. d'épingles à sa vieille servante ;. 1. Sur rhistoire et les antiquités de Grandval, voyez G. -F. Morel, Histoire du ci- devant évcché de Bdle, Strasbourg, 1813 ; J. Trouillet, Mon. de VHi.d. de l'ancien evcche de Mie, t. 1, rorreulniy, 1852; A. Quiquerez, Mém. de la S)C. des mon hut d'Alsace, 2° série, t. IV, 2 (18GG), p. 1, et Mon. de léoêché de Bâle, Eglises (uis. de la bibliothèque de Bâle); L. Yautrev, Hist. des évé/ues de Bdle 2 vol. in-4°, Einsiedeln, I88i et 188G. "" 2. Nous trouvons un récit un peu différent dans le fiippirt sur la hihliolhèque de Porrentruy, I8i9.par M. TrouiUat, p. 3U (cité par GauUieur) : « Ge manuscrit de 21^ ALCUIN ET LES I3IBLES DE TOURS. L'acquéreur, M. de Speyr-Passavant, de Bàle, sut bien lot apprécier la valeur de son acquisition. 11 remit en ordre le manuscrit et (it beaucoup de dépenses et de démarches pour le vendre à haut prix. 11 parait que le roi Charles X l'avait acquis pour soixante mille francs, mais que ses ministres ne purent accepter un tel marché. Ayant échoué à la cour de France, où il négociait encore cette vente en 18:29, M. de Speyr finit par livrer sa bible au Musée Britannique pour quelque dix-huit mille francs'. Pour mettre sa trouvaille en valeur et pour démontrer que « nulle part ailleurs que dans ses mains ne se trouve la bible d'Alchuin )),M. de Speyr a réuni en une Jjrochure, dont la lecture est attristante, les témoignages de divers savants et de nombreuses découpures de journaux. Quelque étranges que soient les dernières vicissitudes de ce manuscrit, acheté pour quelques batzen et indignement colporté, il importe davantage de connaître ses destinées anciennes. M. de Speyr les raconte avec assu- rance : • Lothaire I", petit-fils de Charlcmagne, entra dans le couvent de Pram en Lor- raine, y prit l'habit de moine et y mourat l'an 856. Dans un diplôme accordé par ce prince à l'abbaye de PrQm, il est fait mention des images en caractères d'or dont était orné le commencement des manuscrits qu'il avait donnés à son gou- verneur-. L'an 157G, le couvent de PrlUn ayant été dissous, et ses ressourças données à l'électeur de Trêves, les Pères bénédictins transportèrent reUgieusc- ment la bible d'Alchuin et la déposèrent à Grandis- Vallis. Si cette notice avait quelque sérieux, il suffirait, pour la réfuter, de la remarque de M. Quiquerez : Depuis cinq cents ans les bénédictins avaient été remplacés à Grandval par des chanoines, qui ne pouvaient avoir au- cune relation avec les religieux de Prum. La bible de Grandval n'est pas la seule, parmi toutes celles qui sont conservées ou qui ont existé, dont la description puisse convenir à la bible de Priim. Le manuscrit n° 1 de la Bibliothèque du chapitre de Cologne a été donné à la cathédrale par un évoque nommé Heriman : d'après l'écriture, il s'agit d'Hermann 1" (890-925). L'ordre des livres, dans ce manuscrit, paraît au premier abord tout différent de celui qui se rencontre dans tous les manuscrits de Tours ; mais en faisant le décompte des cahiers, on voit qu'avant le xiii° ou le xiv® siècle l'ordre devait être celui des manuscrits de M de Speyr a 6t6 vendu par M. Benuot, qui Tavait acheté à la veute du mobilitr d'in» chanoine de Moutiers, à un juif pour 3 fr. ; h> juif le céda à M. de Speyr pour 23 louis. » , . , ,. 1. « Selon les uns, le pri\ de veute fiU de 1/200 et selon d autres de 1.500 livr/s sterling. » (.\ole de M. Quiquerez.) Au lenioiguage de Sir F. Maddeu, le uiauuserit fiU acheté, en juin 1830, |)our 750 Hvres seulement. Ce chiffre est le vrai. Le prix de- mandé'élait de 12,000 livres (communication de M. G. Waruer). 2. EraïujcliuiH sàlicct ex cborc, cnjsfalio afque aura (jcninusf/nr cnmihisihiin. Ji/h/nlhrcam cum. hnaginihus, cl majoiihus clianiclcr/fiiis in vohiminum priiici- piis dmnraiis. fC.. Ihow.ri AnI/qiiilafcs et Annules Trecirenses. 2" édit., t. i. Liège, 1070, p. lli.) I LA BIBLK DK COLOGNE. 213 la même famille. Les initiales sont dans le style de Tours, en argent et en violet; les canons des Kvanglles sont accompagnés de lampes' et de cors suspendus; en voit, en haut, des grues. La semi-onciale se remarque aux endroits ordinaires. Le manuscrit a été corrigé, ou plutôt interpolé, à Tours même, par une main contemporaine, et l'étude de ces correc- tions est fort instructive; elle montre que notre bible a dû servir en par- tie de modèle aux manuscrits postérieurs. Au reste, le manuscrit de Co- logne a, lui aussi, ses singularités : les sommaires des Chroniques que l'on y trouve ne se rencontrent dans aucune autre des bibles de Tours. Nous dirons peu de chose du manuscrit 47 du fonds latin de la Bi- bliothèque nationale, qui provient d'Antoine Faure. II est en effet ex- trêmement mutilé. 11 n'a pas d'autre décoration, du moins dans les par- lies qui subsistent, que de grandes initiales en rouge, en noir et en argent, avec quelques entrelacs. La semi-onciale de l'école de Tours se remarque dans les prologues et, au commencement des paragraphes, dans les Machabées. Le texte semble inégal. C'est encore un débris que le manuscrit 68 du fonds latin de la Bi- bliothèque nationale. Il ne contient que certaines parties de l'Ancien Testament et il est très mutilé. La deuxième ligne des divers livres et quelques autres passages sont en semi-onciale. A certains endroits, le texte est écrit en lignes courtes et comme per cola et commuta. Du reste, en général, dans la plus grande partie du I" livre des Rois, les anciens cola semblent s'être imposés à la ponctuation, qui est foi't intéressante à étudier à cet endroit. Nous possédons un autre manuscrit écrit à Tours, qui provient de Co- logne, comme l'un des précédents. Il s'agit du manuscrit Harléien 2805. Le feuillet 1, en effet, est une garde écrite au xi^ siècle environ et com- prenant un grand nombre de noms allemands, classés sous la rubrique des diverses paroisses de Cologne : De sanctis apostolis, de sancto Ge- reone, etc. Ce manuscrit, malheureusement mutilé, est la première moi- tié d'une bible de très grand format, écrite en une belle minuscule caro- lingienne du ix^ siècle, dans laquelle se glissent plusieurs lettres {a et n) de la semi-onciale de Tours. Les lignes 3 et 4 des prologues des quatre grands Prophètes sont en une belle et grosse semi-onciale, de même que la deuxième ligne de chacun des paragraphes d'Ésaïe et de Jérémie. No- tre manuscrit se rapproche du Codex Vallicellianus en ce qu'on n'y voit pas de sommaires pour le livre de Ruth, et de la bible de Monza en ce que les sommaires des Rois y font défaut aussi bien que ceux de Ruth. La Bibliothèque nationale conserve, sous le numéro 3 du fonds latin, une belle bible dont nous connaissons assez exactement l'origine et les destinées. Au bas du foHo 4-08 est une note, à moitié effacée, qui n'a 1 . Dans les premières pages, on voit, eu face de chaque lampe, iiu petit couteau placé horizoutalement. ^14 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. pas été écrite avant le x® siècle et que M. Delisle a lue ainsi : Omnes qui hune librum libentcr legitis, orate pro hanima Rorigonis comilis, guis (?) illum donavit s\ub\ ahbate. C'était donc une tradition, établie dans l'abbaye où s'étaient réfugiés les moines de Glanfeuil, que notre bible avait été donnée à Saint-Maur-sur-Loire {Glanna ou Glanafolium) par Rorigon, comte du Maine et gendre de Charlemagne, que l'on croit être mort vers l'an 841. Rorigon avait épousé, en une union libre, Rotrude, à qui Alcuin avait adressé plusieurs de ses lettres, celle en particulier où il fait mention de la correction de la Bible. Les rapports du comte du Maine avec Saint-Martin de Tours étaient donc chose toute naturelle. Il est re- gardé comme le second fondateur de l'abbaye de Glanfeuil, dont son frère Gosbert fut abbé et à laquelle il donna, avant 840, son fds Goslin, qui fut le deuxième successeur de Gosbert. Assurément cette tradition n'est pas au-dessus du doute ; elle l'est d'autunt moins qu'un deuxième Rori- gon fut comte du Maine et d'Anjou avant l'invasion des Normands, de 853 à 866; elle est néanmoins très vraisemblable et paraît suffisamment attestée. En effet, notre bible était à Glanfeuil au temps de Rorigon, pre- mier du nom. Aux termes d'un acte copié au x'' siècle à la fin du volume, elle a servi de symbole à une donation faite à cette abbaye par le cheva- lier breton Anowareth, qui est datée de l'an 847 '. M. Hauréau a remar- qué ^ que dans le carlulaire de Saint-Maur cette charte est datée de 843; en outre, Gosbert, qui est nommé dans le cartulaire comme ayant reçu la donation, paraît être mort en 840, ou au plus tard en 845. De toute ma- nière, la bible était à Glanfeuil aux environs de 840, et elle y était tenue en honneur. Ce précieux manuscrit fut emporté des bords de la Loire à l'approche des Normands, et il doit avoir été transporté en 868, avec les reliques de saint Maur, sur les bords de la Marne, au lieu qui a porté de- puis ce temps le nom de Saint-Maur-lès-Fossé (Fossatus). La vie du saint patron du lieu a été copiée au x*' siècle à la fin de notre bible, pour être religieusement conservée auprès de son tombeau, et les titres de l'abbaye de Fossatus y ont été également inscrits avec soin. La bible de Rorigon est restée à Saint-Maur pendant tout le moyeu âge. Comme on le voit, il n'y a pas beaucoup de manuscrits dont l'origine et l'histoire nous soient mieux connues. La bible du comte Rorigon est sans peintures, mais elle n'est pas moins belle que les autres manuscrits du même groupe. Les incipit des princi- paux livres sont écrits, de deux en deux lignes, en capitales rouges et en capitales d'argent ou d'or sur pourpre. L'onciale d'or, Tonciale noire, la semi-onciale et la minuscule s'y succèdent comme dans les plus beaux manuscrits de l'école de Tours. L'Évangile de saint Matthieu commence par quelques lignes écrites alternativement en onciales d'or et rouges, et 1. F° 408 Y° : Donvm aulcw hvjiis rci est licc bibtiolvca Y. ac A. Tcstunicnfi. 2. (J allia christiaua, t. MV, col. GSG. I LA BIBLE DE GLANFEUIL. 215 suivies de trois lii^nes en oiiciale noire; le reste de la colonne est en senii-onciale. Les canons des Evangiles et ceux de saint Paul (la Concor- (lia Pauli) sont également dans le genre de Tours. On remarque des he- (h'riv après certains explicit. Si grande est la ressemblance de la bible de Uorigon avec la première bible de Charles le Chauve, qu'on peut, même après un long examen, croire que l'une a été copiée sur l'autre. M. Corssen a démontré qu'il n'en est rien et que les dissemblances que l'on peut relever entre les deux bibles ne peuvent s'expliquer par la copie de l'une sur l'autre. Cela étant, il n'y a pas de doute que la plus ancienne des deux bibles ne soit celle du comte Rorigon. C'est enfin de la première bible de Charles le Chauve que nous de- vons parler. Nous pourrions aussi bien l'appeler la bible du comte Vivien, du nom de son donateur, ou la bible de Metz. Elle a en effet appartenu au chapitre de la cathédrale de Metz ))endant tout le moyen âge; c'est en 1075 que les chanoines de Metz la donnèrent à Colbert, c'est pourquoi on l'a aussi appelée bible Colbertine. Elle occupe à juste titre le numéro 1 au fonds lalin de la Bibliothèque nationale; de 1852 à 1872, elle a été exposée au Musée des souverains. Cette belle bible mérite une description quelque peu détaillée. En tète on voit un double feuillet, où est écrit, en capitale rustique d'or sur pourpre, à l'intérieur d'une bordure d'argent, un poème com- mençant par le vers : Rex benedicte, tibi haec placeat bibliotheca, Carie. Sur cette même page, on voit des médailles qui portent les inscrip- tions : KaROLVS rex FRANCO[nVi]J\ et DAVID REX IMP[ERATOR\. Le feuillet qui suit, et qui ne fait pas partie du cahier qui vient après, montre au verso l'illustration de l'histoire de saint Jérôme et d'Eusto- chium. Les inscriptions, en vers, sont écrites, de même que celles de toutes les autres images, en capitale rustique d'or sur pourpre. Au folio 4, Viacipil de l'Épître à Paulin est écrit en capitale alternativement d'or et d'argent, à l'intérieur d'un cadre d'or orné d'entrelacs en argent. Les mots Frater Ambrosius, par lesquels commence cette Epître, sont inscrits au verso en c.ipitale d'or, dans un cadre semblable au précédent. On re- marque la belle initiale F. La préface de la Genèse : Desiderii mel..., est écrite au folio 8 en onciale d'or sur pourpre ; l'initiale D représente le soleil et la lune dans le zodiaque. Le cadre est comme les précédents. Le reste de l'Epître est en onciale d'or, Vexplicit, en capitale rustique d'or. Au folio 9 r° et v° on lit, sous une arcature dominée par des lustres et surmontée de vents ou de monstres : Capitula libri Genesis, Tiluli m Velus Testamenlum. Le folio 10, dont le recto est en blanc, montre au verso l'histoire d'Adam et d'Eve, en tons roses. La Genèse commence au folio 11, en onciale, avec un I à entrelacs. Le cadre est en couleurs. Vincipit et les premiers mots sont en or sur pourpre. Le f-olio 27, dont 2d6 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. le recto est en blanc, représente au verso, en haut Moïse recevant la loi, et en bas Moïse enseignant la loi au peuple et au grand prêtre, vêtu en roi. L'initiale de l'Exode représente Moïse sauvé des eaux ; les trois pre- mières lign(»s sont en or et en noir sur vert, les suivantes en onciale. Le V initial d'Ésaïe figure l'autel embrasé, et deux séraphins auprès de Dieu, représenté par une tête; au-dessous, l'ange touche les lèvres du Pro- phète avec le charbon de l'autel. En tête du Psautier, on voit, sur une feuille dont le recto est en blanc, David entouré des quatre autres psal- mistes ; à sa droite et à sa gauche sont les Cerethi et Phelet/d, et dans les angles les quiitre vertus cardinales. Vincipit du Psautier est écrit en onciale d'or sur pourpre, et le titre des Proverbes en capitale d'or sur pourpre. La préface des Évangiles: Novum opus facere me cogis..., est précédée de l'initiale B de son titre {Beato papœ Damaso...), richement ornée, dans un cadre. Les canons d'Eusèbc sont sous une arcature déco- rée de lampes et de figures monstrueuses : on remarque en particulier, au folio 327 v°, deux éléphants'. Entre le sommaire de saint Matthieu et l'Évangile lui-même est inséré un feuillet portant au recto un poème con- sacré au roi qui est appelé David : Exulta Ixtare salis... Ce poème est écrit en capitale rustique alternativement or et rouge. Au verso on voit le Christ dans une gloire de pourpre, les pieds sur le monde, entouré des symboles des quatre évangélistes, le tout dans un losange aux angles du- quel des renflements contiennent les images des quatre grands Prophètes; dans les angles, les quatre évangélistes, chacun sur un nuage en quart de cercle. L'inscription qui accompagne cette peinture est en capitale rus- tique d'or. On trouve, en tête des Épîtres de saint Paul, les canons ou plutôt la Concordia Pauli, sous des arcades d'où pendent des lustres. Entre le sommaire de l'Épître aux Romains et TP^pître elle-même, un feuillet dont le recto est en blanc porte au verso une image à tons roses et rouges, représentant l'In'stoire de la conversion et de la captivité de saint Paul. Les inscriptions sont dans le genre des précédentes. Les figu- res de l'Apocalypse, au recto des(|uelles est copiée, d'une autre écriture que ce qui précède et avec une réglure grossière, la fin de l'Épître aux Hébreux, précèdent l'Apocalypse elle-même. Elles sont accompagnées d'inscriptions analogues aux précédentes. Le manuscrit se termine par un double feuillet contenant d'abord un nouveau poème écrit en capitale rus- tique d'or sur pourpre, et dédié au roi qui est tour à tour appelé : Rex splendlde David vX Rex Carole aime. Au verso, on lit l'explication de l'image qui suit, avec les noms des donateurs. Le deuxième feuillet mon- tre, au verso, une peinture qui doit être étudiée avec soin. 1. 11 fuul raj)i)('l('r ici. avec M. Jaiiitschrk. (|iio rarrivi'c à Aix-Ia-Chaptllc. «mj 802, (le l\'lôpliaut envoyé à Charh'uiagiie jiar llaromi-al-Hachid (« mira spcvinciila rcç/no rrauconmi » ) fut im cvcncuiciit iiolahh' dans riiistoiiv di' la civilisalion caroliu- gieune . LA PREMIÈRE BIBLE DE CHARLES LE CHAUVE. 217 L'empereur y est représenté sur son trône, accompagné de deux con- seillers et de deux soldats. Un homme, sous les traits duquel nous devons reconnaître le comte Vivien, fait avancer onze personnages, tonsurés et en vêtements ecclésiastiques, dont Fun offre au monarque un grand livre relié en rouge avec des clous de cuivre. En haut, la Main divine, de la- quelle descend un rayon de lumière, quatre lampes suspendues et deux figures féminines portant des palmes et des couronnes. Les noms des donateurs du livre sont contenus dans les vers incorrects qui précèdent la peinture, et dont voici les premiers: Hsec etiam piclura recludit qaaliter héros Offert Vivianus cum grege nuuc hoc opus. Arite uhi post patrem primites, mundiis Amandus, Sig'valdus jiistus, summus Aregarias, Quis tribus est probitas, pietas, verumque fidesque, Cetera honesta quoqae consociata simal. Quartus liis junctus hœret, sanctissime David, Qui te vi tota mentis amore coht. Hi proni tibimet doraini de parte beati Martini ac fratram ecce librum tribuunt. Comme l'a fait remarquer M. Delisle, le nom d' a Haregarius » figure sur la liste des fratres de Tiironis dans \e. Liber conf rater nltatum deSaint- Gall ', et ce même religieux est connu pour avoir écrit en 857 une notice dont le texte nous a été conservé par la Pancarte noire de Tours'-. Peut- être était-ce le copiste du manuscrit lui-même. Amandus et Sigvaldus, en ce cas, se seraient sans doute partagé les rôles de peintre et de déco- rateur. Le quatrième personnage de ce groupe monacal ne nous a pas légué son nom : sa modestie n'était que trop justifiée. C'était probable- ment l'auteur des vers détestables qui composent les dédicaces de notre bible. Le comte Vivien, qui sert d'introducteur aux moines de Saint-Martin, fut un grand personnage. Quoique laïque, il reçut en 845, de Charles le Chauve, l'investiture de l'abbaye de Saint-Martin et de celle de Marmou- tier. C'est lui qui, en 846, réduisit à deux cents le nombre des chanoines de Saint-Martin. Détesté en qualité de laïque et peut-être à cause de l'é- nergie (ou de la dureté) dont il paraît avoir fait preuve dans son adminis- tration, il fut tué, aux applaudissements de ses moines, en 851, au cours d'une campagne contre les Bretons. Dans le Livre des Révélations d'Au- dradus Modicus, sorte de vaticinium post evenlum qu'on date de 853, Dieu annonce en ces termes à Charles le Chauve la mort du comte Vivien: Ibi (in Britannia) morietQr perfidus et nefandus Vivianus, qui non extimuit 1. Monuwenta Germanise, 'm-\°. p. 13. 2. Areyarius clericiis scripsit (E. Mabillo. La Pancarte noire de Saint-Martin, p. 123). 218 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. conciilcare nobilitatem ecclesiarum mearum, abbatem se glorians mouasterii B. Martial et cœterorum. Devorabuot enim idcirco caracs ejus ferai silvaram '. C'est donc entre 845 et 851 que nôtre bible a été exécutée dans l'ab- baye de Saint-Marlin de Tours. Il n'est plus nécessaire de démontrer que ce n'est pas à Cliarleinagne, ainsi qu'on l'a cru longtemps, qu'elle a été offerte. 11 est vrai que le roi Carlus ou Carolus auquel elle était destinée est plusieurs fois désigné par le nom de David, pseudonyme bien connu de Charlemagne, mais l'héritage du sang et celui du nom suffisaient à au- toriser un poète de cour à transporter sur le petit-fils de Charlemagne le glorieux surnom de son grand-père. Une question plus sérieuse est celle-ci : la bible offerte à Charles le Chauve n'est-elle pas antérieure au règne de ce prince, et n'a-t-elle pas été, après coup, augmentée des pages où nous trouvons le nom du fils de Louis le Débonnaire ? Telle était l'opinion des auteurs du Nouveau Traité de diplomatique, qui croyaient pouvoir attri- buer à Alcuin le corps même du manuscrit. Cette hypothèse pourrait se soutenir. En effet, tous les feuillets où se trouvent des vers dédicatoires et ceux où se voient des images peintes sont en dehors des cahiers du manuscrit proprement dit. Le parchemin de ces feuillets est plus grossier que celui du texte, et le genre de la peinture est autre que celui des ini- tiales et des ornements. La bible forme donc un manuscrit complet, en dehors des appendices artistiques et poétiques qui l'accompagnent. Les derniers mots de l'Épître aux Hébreux, copiés d'une écriture différente, avec une réglure grossière, au dos de la peinture de l'Apocalypse, sem- blent en outre indiquer que le manuscrit a été remanié. On pourrait pourtant faire observer que le manuscrit paraît avoir été primitivement composé pour recevoir ces mêmes additions et qu'il a été destiné dès l'o- rigine à une ornementation exceptionnelle. D'abord il est en général plus riche et plus beau que tous les autres manuscrits de la Bible sortis de l'école de Tours ; en outre et surtout la disposition même des cahiers semble attendre le complément qu'il a reçu. Le premier cahier (fol. -4-9), tel qu'on le trouve après les feuillets détachés du commencement, n'a (jue six feuillets, et il n'est pas précédé, ainsi qu'on le remarque dans pr(\sque toutes les bibles de Tours, d'un feuillet ou plutôt d'un recto en blanc destiné à le protéger. Le premier cahier des Psaumes, qui vient après l'image de David, paraît composé de quatre feuillets seulement. Enfin, le dernier cahier de saint Paul, après lequel on voit la peinture de l'Apoca- lypse, n'a que six feuillets (ff. il0-i2l). La seule explication possible de celte inégalité est celhî-ci : le manuscrit a toujours été destiné i» être complété par les mêmes peintures et par les mêmes appendices. Le fait que les derniers mots de l'Épître aux Hébreux sont d'une autre main, ne s'explique pas davantage dans l'hypothèse d'uu manuscrit retouché, car il 1. Bouquet, 1. VU, p. 290. llauivau. Callia cluisllana, l. \1\. ool IG"». LA PRKMIKRE BIBLE DE CHAULES LE CHAUVE. !219 n'y a pas là de quoi remplir même un feuillet, et d'ailleurs Técriture de ces derniers versets est de la même école que celle du manuscrit. Quoi qu'il en soit, si même la bible du comte Vivien (ce qui ne semble pas prouvé) n'a pas été écrite pour être ornée des peintures et des appendices qui la décorent, elle n'est pas de beaucoup plus ancienne que l'époque du comte Vivien (845-851). Selon toute apparence, elle est la dernière comme la plus ricbe de celles qui sont sorties de l'atelier de Tours. La bible de Monza paraît signée d'Amalricus, qui était moine de Saint-Martin en 841 et écolàtre en 846, et celle du comte Rorigon paraît de peu postérieure à 840. C'est sous Frédégise (807-834) qu'Adalbaldus paraît avoir fondé l'é- cole calligrapbique de Tours, et les beaux monuments de l'art des moines de Saint-Martin que nous en avons conservés en si grand nombre parais- sent s'être succédé rapidement. Le lecteur a déjà reconnu dans les peintures de la bible du comte Vi- vien, pour trois images sur quatre, la doublure des peintures de la bible de Grandval. L'image du Christ a seulement fait place à la vie de saint Paul. Les légendes même sont identiques. Il serait peut-être peu utile de rechercher la prosodie de ces vers incorrects ; il ne sera pourtant pas sans intérêt de remarquer que les seules inscriptions qui soient en dis- tiques sont celles que la bible du comte Vivien a ajoutées aux inscrip- tions de la bible de Grandval. La dédicace et la légende de la peinture votive sont écrites dans la même mesure : raison de plus de penser que notre bible est plus récente que celle de Grandval. Je ne fais que rappeler la remarque qui a été faite à propos de celle-ci: l'exécution beaucoup plus grossière de la bible de Grandval ne semble pas indiquer une mauvaise copie, mais un premier essai. L'étude du texte confirmera cette impres- sion. Nous devons encore remarquer que le cycle des peintures de la Ge- nèse est moins complet dans la bible de Vivien que dans la bible de Bam- berg et moins conforme au modèle donné par Alcuin. Nous avons déjà dit que jusqu'à Colbert, la bible du comte Vivien était conservée à la cathédrale de Metz. Les auteurs disent qu'elle a été donnée à l'église de Metz par Charles le Chauve. Ce prince ayant été couronné, le 9 septembre 869, dans l'église Saint-Étienne de Metz, comme roi des Etats de Lolhaire, cette assertion n'a rien que de vraisemblable ; elle est néanmoins sans preuves. Mais il est certain qu'au moyen âge notre bible se trouvait à Metz et qu'elle passait pour avoir appartenu à Charlemagne. Le souvenir de Charlemagne a été conservé, à la cathédrale de Metz, par diverses traditions non moins dénuées de fondement que celle qui s'attaclie à notre bible. Deux des tours de l'église ont porté le nom de c( tours de Charlemagne », et on montre au trésor le célèbre manteau dit de Charlemagne '. Un correctorium du xiii^ siècle, qui est l'œuvre d'un homme de grande 1. Kraiis, ouvrage cité, p. 158, 558 et 564. 220 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. science et d'une excellente critique, d'un élève de Roger Bacon', cite for- mellement « la bible de Charlemagne à Metz ». Nous donnons le texte qui se lit dans les manuscrits Toulouse 4-02, Venise I. 50 et 51 : Gen., vu, 14 : Qaod in antiquioribus noQ habetur lu novioribus subjuQgitur : « Universaque jamenta in génère sue ». Sed et quedam Karoli biblia liabct cum hebreo ^ Ex., XH; IG : « Dies prima erit sancta et sollempnis, et dies vu*' eadem fes- tivitate venerabilis... » Biblia Karoli Metensis habet : « dies vn* » et plana est littera". Ib., XVI, 36 : Antiquiores et Strabus et Karolus : « décima pars est ephe ^ «. Ib., xxvni, 42 : Antiquiores : « a renibas usque ad ferainalia ». Novi : « usque ad femora ». Ouldericus, qui dilïicilia verba Biblie exponit, h;ibet : « femina »... Strabus et Karolus habent hic : « feminalia ^ » . Jean, xvnf, 28 : « In pretorium. Adducunt autem Jhesum ad Caypha ». Grecus habet. Glosa : « ad Caypham », sed primum habent biblia Garoli et grecus \ Ainsi notre bible passait, au xiii^ siècle, pour avoir appartenu à Char- lemagne, et elle jouissait d'assez de célébrité pour qu'un savant francis- cain, membre de l'Université de Paris, crût nécessaire d'aller à Metz la consulter. 2. Manuscrits dissidents. Les bibles du ix^ siècle où l'on remarque l'écriture semi-onciale n'ap- partiennent pas toutes à la même école paléographique. La confusion est assez grande parmi les bibles authentiques de l'école de Tours, pour que nous ayons le droit d'accueillir avec empressement une distinction qui met à part un certain nombre de manuscrits. Nous remarquons, parmi les bibles décorées de la semi-onciale carolingienne, un certain nombre de manuscrits dans lesquels la lourdeur du trait et la gaucherie de la main trahissent parfois l'imitation, plus souvent l'inexpérience et les débuts d'un art en formation. La première bible de Saint-Aubin d'Angers, dont nous avons à parler d'abord, n'est pas une contrefaçon des bii)lesde Tours, mais on y relève certains traits paléographiques qui ne sont pas dans la tradition pure de l'école calligraphique de Saint-Martin. Le manuscrit 1 de la bibliothèque de la ville d'Angers, dont nous parlons, provient de l'ancienne abbaye de Saint-Aubin. On y retrouve la semi-onciale de Tours dans les préfaces d'Ézéchiel, de Daniel et de Job, 1. Lo P. Dt^iide nommo Guillaume de la Mare {Arc/tfv, t. IV, p. 7j et 2G5). 2. Telle est en ellet la lecou de B. N. 1. 3. Ainsi les deu\ manusciKs de Venise. Toulouse : clic vn\ 4. J)irs vn« est la leçon de B. N. 1. 5. B. N. 1* : ephœ ; 2'^ m. : œjihi. G. B. N. 1 : feminalia. Voyez p. 199. 7. B. N. 1 : addvcuiif cnjo Jhesum ad Caypha. LA BIBLE DE SAINT- AUBIN. 221 dans les deux premières lignes des préfaces des Proverbes, de l'Ecclésias- tique, des Actes, des Épîtres catholiques et de l'Apocalypse, ainsi que dans la première ligne de certains psaumes, des Épîtres catholiques, des Épîtres de saint Paul et de certaines préfaces. Le manuscrit n'a pas d'autres ornements que de grandes initiales, de style français, avec quel- ([ues entrelacs. Ce qui distingue, au point de vue paléographique, la bible de Saint-Aubin de toutes les autres bibles copiées à Tours, c'est qu'on y voit, dans la préface des Actes, les ligatures et et em, qui ne se trouvent pas d'ordinaire dans ces manuscrits. Les ressemblances que nous aurons à relever entre la paléographie de ce manuscrit et l'autographe d'Adalbal- dus (B. N. 17227) nous obligeront à reconnaître dans la bible d'Angers un des plus anciens produits de l'école de Tours. Notre bible était à Saint- Aubin au xiii^ siècle. Il ne faut pas la séparer d'un deuxième manuscrit de Saint-Aubin qui lui ressemble à beaucoup d'égards, la bible n° 2 de la bibliothèque d'Angers'. Ici encore nous trouvons la semi-onciale, mais mêlée des ligatures et et em. Le manuscrit semble être imité de ceux de Tours et le tome P"" paraît copié directement, peut-être après une rapide correction, sur la première bible de Saint-Aubin. Nous pouvons donc considérer comme à peu près certain que la bible n° 1 était à Saint- Aubin d'Angers dès la seconde moitié du ix^ siècle, et nous sommes en droit de regarder la bible n° 2 comme un type de l'art angevin de ce temps. Sans nous y arrêter davantage, nous dirons que le manuscrit nM présente cette particularité, que les Épîtres de saint Paul, dont la tradition est en général très inconstante dans les manuscrits de Tours, s'y trouvent dans un ordre très peu usité. Ellessontaccompagnéesdesommaires dont l'un, celui de la P^ Épître aux Corinthiens, ne se retrouve presque dans aucun manus- crit, sinon dans le manuscrit 2 d'Angers et dans une bible tourangelle du XII* siècle, le n° A. 1. 1 f° de Sainte-Geneviève, qui provient de Loches. Notre manuscrit n° 1, qui paraît un des premiers représentants de l'école de Tours, a donc créé, entre l'Indre et la Maine, une tradition à part. On conserve aux archives de l'église collégiale de Monza (n° G. 1) un grand et beau manuscrit de la Bible qui appartenait à l'église de Monza dès les temps les plus anciens. A la fin de l'Épître aux Hébreux, on lit, d'une écriture du xiv^ ou du xv® siècle, les mots : Liber bibie veteris, et est ecclesie S. Johannis de Modoetia. k la fin du volume, au folio 390 v", on voit une note relative à l'achèvement des fonts baptismaux de la col- légiale, en 1201. A la fin de l'Ecclésiastique, sur un verso resté blanc, une 1. Dans cette bible, les numéros des chapitres sont alternativement rouges et verts, les initiales et les rubriques sont en rouge, en vert et en bleu. Les tons bleus et verts prédominent. Il y a des touches vertes dans les petites initiales. On remarque un I à entrelacs au commencement de la Genèse. Les canons des Évangiles sont sous une toiture portée par des voûtes entre-croisées ou par des chevrons superposés; on y voit des anges, des grotesques, etc. Aussitôt après se voit la figure du Christ, dans une gloire en double sphère, entouré des deux évangelistes. 2'22 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. main du x* siècle a copié le fameux papyrus grégorien, c'est-à-dire la liste des saintes huiles envoyées par le Pape saint Grégoire à la reine Tliéode- linde. Au bas de la première colonne du folio 390 v°, déjà mentionné, après Veœplicit de l'Apocalypse, on voit, écrits sans alinéas, d'une écri- ture onciale qui est l'écriture du copiste lui-même, les six premiers vers du poème d'Alcuin : Nauta rudis pelagi..., puis ces trois vers, très effacés mais encore lisibles, écrits en une belle minuscule qui est également de la main du copiste : Hos tandem dig[ao]s ca[r]axavit dextera libres Exigims Ghristo devotiis fainulus almo Amalricus ovans atque hic sua otia fregit. Le nom d'Amalricus est honorablement connu dans l'histoire de l'église de Tours. Amalricus, levita exiguus cœnobil S. Martini, a donné, en 841, ses biens à Dieu et à saint Martin. Pour employer dignement l'argent du vertueux chanoine, l'abbé Adalard établit la gratuité des écoles de Saint- Martin, en vertu du principe: Gratis sumpsistis, date gratis^ En 846, Amalricus était écolàtre de Saint-Martin * ; il devint en 849 archevêque de Tours et il mourut en 855, après avoir vu les maux de l'invasion nor- mande, laissant la réputation d'un prélat distingué et d'un savant. Ce re- ligieux paraît avoir été le copiste de notre manuscrit. La semi-onciale bien connue se rencontre en plusieurs endroits dans la Biblia Monzese% mais cette écriture manque de naturel. L'onciale ne paraît pas être exactement celle de l'école de Tours, et la minuscule semble aussi différer quelque peu de celle qui se voit dans les manuscrits de Tours '*. L'ornementation du manuscrit ne montre aucune des carac- téristiques des manuscrits copiés à Tours au milieu du ix'' siècle. Les ini- tiales, qui sont à entrelacs, sont très simples. Les canons des Evangiles sont peints en des couleurs vives et claires, où le vert et le rouge do- minent ; ils semblent rappeler presque autant le style qui fut plus tard celui des peintres de Limoges que celui des coloristes de Tours. Des guir- landes de feuillage sont enroulées autour des colonnes. En haut des ar- cades en plein cintre, on a peint des oiseaux, parmi lesquels on voit deux grues. Ni récriture, ni la décoration ne permet d'aflirmcr que le manuscrit ait été copié à Tours. Quant au texte lui-même, la bible de Monza diffère sensiblement, tant 1. Hauréaii, Gailia christiana, t. XIV. Jnslrum., p. 28. 2. Ihnl., p! 37. 3. Dans les trois premières ligues do la préface : Dcxidc.rii..., dans la première ou la deuxième ligne de certaines préfaces, de quehiues livres ou de queiqu-'s paragraphes, dans les six. dernières lignes de Rutli et dans les deu>i mots : Dco tjru'nis, de Vc.rplicit de Malachie. 4. Dans la semi-onciale, les d sont barrés en haut. Dans rouciar% les A sunt accomi)agués d'une assez longue queue. Dans la miuuscule, les tt sont qii.'lqu'fois lunaires ou semi-ouciaux. LA BIBLK DE MONZA. 223 par le détail de ses leçons que par ses parties extérieures, du groupe des bibles que nous venons d'étudier. Dès les premiers chapitres de la Ge- nèse, une variante très importante : Ipse conterct capiU tuum (Gen., m, 15), attire notre attention. Nous nous souvenons que cette leçon, extrê- mement rare dans les manuscrits, ne se retrouve dans aucune autre des bibles de Tours, mais dans l'Octateuque, qui paraît le plus ancien des manuscrits copiés à Tours, et dans le Codex Vallicellianus . La bible de Monza est, de tous les manuscrits, à peu près le seul où celte leçon n'a été ni grattée ni corrigée. De même on voit, en beaucoup d'autres en- droits, des leçons intéressantes qui ne sont pas dans la tradition des grandes bibles de Tours ; c'est pourtant à cette tradition que notre ma- nuscrit se conforme à l'ordinaire. Les sommaires et les préfaces présen- tent aussi de nombreuses différences avec les manuscrits de Tours. Ces différences suffisent môme à nous donner une indication, sinon sur l'ori- gine et sur la date de notre manuscrit, du moins sur les relations de son texte. Contrairement à l'usage de l'école de Tours, les Évangiles n'ont pas de sommaires ; ils sont seulement divisés, par des numéros marqués en marge du texte, en 77, 4-7, 72 et 34- chapitres. Ainsi que M. Corssen l'a fait remarquer, cette division se rapproche de celle des bibles de Zurich et de Berne et c'est, plus exactement encore, celle d'un manuscrit des Évangiles que l'on considère généralement comme écrit à Tours, mais dont l'écriture semi-onciale, en particulier, se distingue à certains égards de l'écriture de Tours : je parle du manuscrit Harl. 2790, qui provient de Nevers. La bible de Monza et les Évangiles de Nevers, également étran- gers au beau style paléographique de l'école de Tours, se distinguent par des particularités communes des manuscrits copiés au milieu du ix^ siècle dans l'école de Saint-Martin. A la fin du livre de Malachie, nous lisons, dans notre manuscrit, une note qu'il faut relever : Explicit Malachias propheta. Dec gratias. Et illud obsecramus ul oretis pro scriptore si Deum habeatis protectorem. Cette invocation pour le copiste doit être rapprochée de plusieurs notes semblables énumérées ci-dessus, en particulier de celle qui se lit à la suite de saint Matthieu dans les Évangiles d'Adalbald (B. N. 17227)'. La Biblia Monzese a fait autorité, dès les temps les plus anciens, dans la petite mais célèbre église de Monza. Un manuscrit du Pentateuque et de Josué, copié au x* siècle, qui est également conservé aux archives de la collégiale (L. |) et qui n'a jamais été achevé, présente également la y Sirianie : Ipse co Ht eret caput luutn (Gen., m, ib). C'en est assez pour que nous puissions affirmer que la bible de Monza lui a servi de modèle. 1. Voyez p. 90. 224 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Il suffirait de cette leçon, aussi rare que bonne, pour que nous puissions à la fuis avancer que notre bible a emprunté son texte aux plus anciens documents du texte d'Alcuin, et qu'elle est néanmoins restée en dehors de la tradition des bibles de Tours ou qu'elle est plus ancienne. Aussi bien, parmi les bibles que nous savons copiées à Tours, les plus anciennes ou à peu près, celles de Zurich et de Berne, sont celles dont la bible de Monza se rapproche le pbis. Le manuscrit A. N. I. 3 de la bibliothèque de l'Université de Bàle est la seconde moitié d'une bible ; il s'étend des Machabées à l'Apoca- lypse. Il provient de la chartreuse de Strasbourg, à laquelle il avait été donné à la mort de Conrard Cleinherre, chantre de la cathédrale. L'ordre des livres qu'on y remarque est absolument inusité: une grande partie des livres de l'Ancien Testament suivent les Machabées. En tête des Évangiles on voit de beaux canons dans le style de l'école de Tours ; les couleurs en sont violâtres; ils sont surmontés d'oiseaux parmi lesquels on remarque des grues. La première ligne de certains livres est en semi-on- ciale, de même que les six dernières lignes de la préface d'Esther et le commencement de la préface des Proverbes, mais cette semi-onciale pa- raît être une imitation de celle de Tours. La disposition singulière des livres de la Bible aurait suffi à nous rendre attentifs au peu de probabilité qu'il y a à ce que notre bible provienne de la même école que les bibles de Tours. Au reste, bien qu'en général le texte soit celui qu'ont ré- pandu les manuscrits de Tours, il y a quelques différences entre notre manuscrit et ceux de Tours. Les Évangiles n'ont ni sommaires ni cha- pitres. Les sommaires et les chapitres des Épîtres de saint Paul sont à peu près les mêmes que les chapitres et les sommaires de la bible de Bamberg, et exactement les mêmes que ceux de la bible de Monza. Notre manuscrit paraît copié sur un modèle analogue à la bible de Monza. Enfin nous devons mentionner quelques fragments des deux Sapiences et des Évangiles conservés dans le manuscrit 9397 de la Bibliothèque nationale et qui montrent, à la première ligne de chaque paragra[)he, une semi-onciale qui a presque tous les caractères de l'école de Tours. Cette écriture, où les e forment ligature, n'est pas exactement celle que nous connaissons par les grandes bibles de Tours '. Au reste, le manus- crit des deux Sapiences et celui des Évangiles, auxquels ces fragments ont été empruntés, n'ont jamais été achevés. 1 . On romarqiio dans h^ pivnùor fragment une loçon digno d'attention, romissiou de Siii., in, 23 ot 24. La division de rÉvangile selon suint Matlhien est celle du Codex Vallicellianus. ClIA PITRE IV LE TEXTE DES BIBLES DE TOURS A en juger par leurs caractères extérieurs, les manuscrits de Tours forment un groupe parfaitement déterminé. Sans parler de la paléogra- phie et de rorncmentalion, la disposition des parties de la Bible, les som- maires et les accessoires de toute espèce présentent un parfait accord et, si jamais nous avons été en présence d'une véritable édition, c'est ici. Là même où, comme dans les Épîtres de saint Paul, nous rencontrons des différences sensibles aux yeux, ces différences sont si apparentes qu'elles indiquent dès l'abord un changement dans la tradition. Mais si nous abor- dons l'étude du texte biblique lui-même, nous arriverons à un résultat tout opposé. L'étude comparative du texte de la Bible dans tes grandes bibles copiées à Tours ne nous présente, au premier abord, qu'incerti- tude et que variété sans raison. Sans doute, les grandes questions sont toujours résolues de même; les grandes interpolations sont également absentes de toutes nos bibles, à l'exception d'un petit nombre qui y sont toujours. A cet égard, on peut dire que la pensée d'Alcuin a été respectée et que l'atelier de Tours n'a livré que d'assez bons textes, dignes d'être répandus sous l'invocation du nom de l'illustre abbé de Saint-Martin. Il y a uji texte de Tours et il y a une tradition alcuinienne. Mais pour pouvoir, juger ainsi, il faut ne voir les textes que de loin. Lorsque nous voulons déterminer, dans le détail, le texte des manuscrits de l'école de Tours, il nous échappe et, dans le plus grand nombre des cas, nous ne pouvons, ni donner la raison de ces variations sans fin, ni dire dans quel ordre les variantes ont dû se succéder. Sans doute l'explication d'une partie de ces variations est dans la correction incessante que nos manuscrits ont subie dans l'atelier même de Tours : certains d'entre eux sont de véritables types de manuscrits corrigés ; mais cette explication n'est probablement pas suffisante, tant est grande, dans nos bibles, la diversité du détail. Il est surtout à peu près impossible, malgré le grand nombre des volumes qui sont entre nos mains, d'en dresser l'arbre généalogique et de dire sur quel manuscrit chacun d'eux a été copié. Peut-être la question est-elle mal posée ainsi. Nos bibles n'ont probablement pas été copiées les unes sur les autres. Les unes étaient commandées à l'avance et livrées aussitôt achevées, les autres ne restaient sans doute pas longtemps sur les rayons, car l'offre assurément était dépassée de beaucoup par la demande, je veux dire par les besoins des églises et par la générosité de leurs bienfaiteurs. 11 est donc probable que les modèles de nos bibles Ont été parfois des inST. DE liA. VUIiGATB. 15 226 ALCUIN KT LKS BIBLES DE TOURS. exemplaires vieillis et sans valeur marchande, des nianuscrils plus ou moins anciens, peul-ètre fort différents du type reçu, et qu'on avait ratu- rés et corrigés pour les mettre au courant de la science du temps. De telles corrections sont loujours imparfaites. La néi;ligence du correcteur se doublant de celle du copiste, l'arbitraire en outre se donnant libre car- rière et les marges du modèle se couvrant de corrections gratuites ou ti- rées de n'importe où, il est naturel qu'en cinquante ans le texte copié soit devenu méconnaissable, et que nous ayons, ici encore, tôt exemplaria quoi codices. Si encore le modèle à copier était partout le même, on pourrait suivre comme à la piste les altérations du texte primitif, mais il est fort probable que les modèles ont été nombreux et divers. Saint-Mar- tin était une fort grande abbaye, et on reprochait à Vivien d'avoir réduit le nombre de ses moines à deux cents : beaucoup d'entre eux ont dû être employés à la lâche, lucrative pour la maison et honorable pour l'artiste, de copier les manuscrits de la Bible. Nos bibles paraissent écrites cha- cune d'une seule main, loutes sont écrites posément et sans précipitation, et il n'est guère possible d'admettre que plusieurs n'aient pas été copiées à la fois et, par conséquent, sur des manuscrits déreliés ou plutôt sur des modèles différents. C'est ainsi qu'on a toujours procédé aux époques où les exigences de l'usage courant ont surexcité la production, et c'est ainsi que s'explique, en particulier, la diversité saus limite du texte des bibles copiées à Paris au xiii" siècle. On prenait un vieux texte sur lequel on ap- pliquait les chapitres nouveaux et que l'on corrigeait avec plus ou moins de soin d'après le type reçu et on copiait ce nouvel original. Il dut en être de même au ix® siècle. En outre, bien qu'il n'y ait pas de raison de penser (ju'aucune de nos bibles ait été copiée hors de l'abbaye de Saint- Martin, il n'y aurait rien que de fort naturel à ce que les moines des ab- bayes de Marmoutier et de Corméry, proches parentes de Saint-Martin, eussent partagé les studieuses occupations de leurs confrères. Nous nous étonnerons donc moins de ne pouvoir suivre les progrès de l'altération du texte dans nos manuscrits. Il paraît pourtant possible d'établir un certain ordre dans la succession des manuscrits et de reconnaître des degrés dans l'autorité des textes qu'ils représentent. S'il est diiïicile de conduire avec rigueur une sem- blable recherche, on peut néanmoins en espérer des résultats suffisam- ment certains. Le lecteur qui voudrait étudier de plus près encore les relations de no.s divers textes entre eux trouvera, dans le travail de M. Corssen sur le Co- dex Adx, des tables, dressées avec beaucoup d'exactitude, desquelles il pourra tirer des preuves nombreuses de la variété de nos textes et de la difficulté de leur classement. Si dangereux qu'il soit de vouloir, dans l'état où sont nos textes, les classer chronologiquement, on peut dire que M. Corssen a réussi sur ce point important. Les conclusions (pi'il tire de la collation de quelques passages des Évangiles, sont, dans leurs trait? SYSTÈME DE M. CORSSEN. 227 principaux, à peu près d'accord avec ce que nous croyons pouvoir con- clure de Télude d'un grand nombre de passages, choisis dans les différen- tes parties de la Bible. Il est vrai que nos conclusions sont plus vagues et moins assurées que les siennes, et que nous leur avons dès l'abord enlevé une partie de leur portée, en mettant en doute la possibilité de classer nos textes d'une manière strictement chronologique. Au reste, le lecteur ne s'étonnera pas de nous trouver plus timide dans nos affirmations, si l'on peut parler ici d'affirmations. M. Corssen avait la tâche plus facile : il n'avait qu'à comparer le texte des Évangiles. C'est une besogne bien plus ardue de rechercher les rapports des textes dans la Bible entière. La méthode qui convient à un travail restreint ne peut être appliquée à une étude beaucoup plus vaste; la clarté des conclusions et la certitude des résultats diminuent et s'effacent à mesure que la base de la recherche, en s'élargissant, devient plus vague et plus fuyante. Peut-être n'est-ce pas entièrement notre faute et peut^Hre la prudence est-elle, en une matière si délicate, plus près du chemin qui mène à la vérité. J'en ai dit tout à l'heure les raisons. Voici quelles sont, pour les Évangiles seulement, les conclusions de M. Corssen. 11 est d'autant plus nécessaire de les formuler ici, que l'au- teur, par une défiance que justifie la difficulté du sujet, s'est parfois abstenu de les exprimer en propres termes, et qu'il a laissé, pour une large part, au lecteur le soin de les tirer lui-même de ses collations fort habilement disposées. Il y a, dit M. Corssen, en dehors des manuscrits solitaires, deux grandes familles de manuscrits bibliques carolingiens; les uns représentent une tradition diversement variée, depuis les manuscrits des Évangiles copiés en lettres d'or au temps de Charlemagne jusqu'aux manuscrits que M. Delisle appelle franco-saxons ; les autres sont les manuscrits de Tours. Ceux-ci peuvent être classés, plus ou moins exactement (je néglige les manuscrits qui ne contiennent que les Évangiles), dans l'ordre suivant : Bible de Zurich. Bible de Bamberg. Bible de Berne. Bible de Monza '. Bible de Grandval (M. Br. add. 10546). Bible de Cologne. Bible incomplète, n° 47 de la Bibliothèque nationale. Bible du comte Borigon ou de Glanfeuil (B. N. 3). Première bible de Charles le Chauve ou bible du comte Vivien (B. N. 1). Tous les manuscrits de Tours ont, avant les Évangiles, les quatre pré- 1. M. Corssen place à cet endroit la bible de Saint-Gall, dont récriture est toute différente de celle des bibles copiées à Tours. 228 Âlcuin et les bibles de toubs. faces usuelles dans l'ordre suivant : Noviim opus... Sciendum tamen... • Plures fuisse... Ammonius quidem (Epître d'Eusèbe à Carpien)... Les bibles deMonza, de Grandval et de Glanfeuil suppriment l'Épître à Carpien. Les sommaires sont les mêmes dans le plus grand nombre des manus- crits de Tours (Generatioîium notnina y etc.). Les bibles de Zurich et de Berne ont seules, pour saint Matthieu, un autre sommaire, commençant par : De nativitate D. N. J. G. in Bethléem, et qui ne s'applique pas sur les chapitres du texte. Nous avons déjà vu que la bible de Monza, qui n'a pas de sommaires pour les Évangiles, montre une division en chapitres à peu près semblable à celle de ces manuscrits. Dès à présent donc, les manuscrits de Monza, de Zurich et de Berne d'un côté, les bibles de Grandval et de Glanfeuil de l'autre, se détachent du groupe principal, et le manuscrit de Monza se place entre les deux groupes détachés. Si nous pénétrons dans le détail du texte, nous verrons, à une extré- mité, les manuscrits de Bamberg et de Zurich étroitement unis, et la bi- ble de Glanfeuil et la première bible de Charles le Chauve, à l'autre extré- mité, si rapprochées l'une de l'autre qu'on a peine à ne pas croire que l'une est copiée sur l'autre. Le manuscrit B. N. 47 est très proche voisin de ce dernier groupe, qui du reste présente une analogie frappante avec les Evangiles de l'empereur Lothaire, eux-mêmes copiés à Tours. La bible de Charles le Chauve a été elle-même corrigée par une main contempo- raine et d'une écritufe semblable à celle du copiste, et ces corrections reproduisent, à peu près sans exception, le texte des Évangiles de Lo- thaire. Mais si nous nous demandons en quoi le texte des trois derniers manuscrits (bible de Glanfeuil, première bible de Charles le Chauve et ms. B. N. 47) se distingue du texte ordinaire des manuscrits de Tours, nous remarquerons avant tout que les variantes des manuscrits dissidents reproduisent presque toujours le texte de la deuxième famille de manus- crits, la plus ancienne, la famille des Évangiles en lettres d'or et des ma- nuscrits franco-saxons ^ La bible de Granval ne se' rapproche pas plus qu'aucune autre des trois manuscrits que nous avons distingués des au- tres, en particulier de la bible de Charles le Chauve. Elle forme groupe avec toutes les autres bibles copiées à Tours. Les manuscrits de Bamberg et de Zurich, sans être toujours d'accord, se rencontrent pour accepter un certain nombre de leçons intéressantes et qui ne se trouvent pas ail- leurs ^ Quant à la bible de Charles le Chauve, quelles que soient les ap- 1 . La bible de GlaiiLniil et c.nlaius manuscrits des Évangiles, tels que les Évangiles de liOthaire (B. N. 2GG) et le uiaïuiscrit M. Dr. add. 11819, ainsi que la deuxième bil»!;; de Saiul-Aubiu, écrivent : Sciendum cUam. 2. Voyez en parliculier. sur ce point, Ada-Handsclir/j'l, \). .j8 et ôO. * :î. MATrn., vin, 20, Banib. Zurich: tahcnuicula (le(;on irlandaise; les autres ma- nuscrits ; tudos). — xYi, *J, Bamb. Zurich (avec uni. air., ele.) : quiniuc pauum LE TEXTE DES BIBLES DE TOURS. 229 parences, il n'est pas probable qu'elle ait été copiée sur la bible de Glan- feuil. Ces deux bibles supposent un original commun. Tels sont les résultats auxquels un examen attentif des Évangiles a amené M. Corssen. Il nous appartient de reprendre son étude en l'éten- dant à toute la Bible. Nous commencerons par comparer les deux bibles qui paraissent les plus récentes. La première bible de Charles le Chauve, ou bible du comte Vivien, res- semble de si près à la bible de Glanfeuil, que l'on peut, même après une longue fréquentation des deux manuscrits, croire l'une copiée sur l'autre. Il n'en est rien, et les différences entre les deux textes sont en réalité moins rares qu'il ne paraît d'abord. Pour commencer par les Évangiles, nous avons déjà remarqué ', dans les textes qui précèdent ces livres, plu- sieurs variantes qui ne sont pas fortuites. Les variations du texte lui- même ne s'expliquent souvent, ni par des ratures, ni par les erreurs du copiste, mais par une tradition différente. Sur treize divergences que re- lève M. Corssen, onze fois la bible de Charles le Chauve recherche les leçons des Évangiles de Lothaire (B. N. 266), plusieurs fois de ce manus- crit seul ; la seule variante qui ne se retrouve pas dans les Évangiles de Lothaire ^ est absolument insignifiante. Nous devons donc croire que, pour les Évangiles, l'original de la bible de Charles le Chauve a été copié sur un manuscrit tout semblable aux Évangiles de Lothaire. Nous trouve- rions, dans le reste de la Bible, un assez grand nombre de désaccords, qui ne nous permettent pas de croire que la bible de Glanfeuil ait été co- piée sur la bible de Charles le Chauve, ni réciproquement. B. N. 3. B. N. 1. Gen,, II, 2 : ab oinni opère {= vall. 1" m, ; ab universo opère (== B. N. paul. Monza. Bamb. Berne. Grandv. Col. 4. 45**. Yieune 1190), B. N. 1**. 2. 45*. Mordr.). Nombres, iv, 14, sans addition (= Après vécues* : omnia casa quibus vall. paul. Zurich*. Berne. Grandv. B. mmistratur in sanctuario {■= Monxa. N. 2). Zarlch**. Col. B. N. 6. 68. 11504*. S. Gall 75*). Juges, vu, 24 : atque Jordane>i (= Om*. (= B. N. 68*. Berne), Monza. Zurich. Col. B. N. 1**. 2. G. \'>. 68**. 11532. Théod. S. Gall 75. Eins. t)- quinque milia. (Monza. Berne. Grandv. Col. B. N. 1**. 47**, avec toi. vall. Théod., etc. : quinque panum in quinqve milia; B. N. 1*. 3. 47*, avec B, N. 2 : quinque panum et quinque milia). — Ib., 10, Bamb. Zurich, (avec am. cav., etc.) : septem panum quatluor milia (Monza. Berne. Grandv. Col. B. N. 1**. 47**, avec Théod., etc. : septem panum in quattuor milia; B. N. 1*. 3. 47*, avec toi. B. N. 2., etc. î septem panum et quattuor milia). 1. Voyez p. 228. 2. Marc, xyi, 20 : sermone pour sermonem. 230 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. I Chron., XXVII, 3* : princeps sanc- torum principiim {= B. N. 11504* Thôod.). Es., XLi, 11* : eruOescent adversum te pufftiant. JÉR., III, 1 : et ego suscipiam te {= Berne. B. N. 11.505). XI, G; sans addition (= vall. paul. Zurich. Berne. Col. B. N. 2. 45. 11504. 11532. S. Gall. 82. Eins. 1). Li, 11, sans addition (= vall. Berne. Grandv. Col*. B. N. 2. 45. 140. 11532. Théod. S. Gall 39. Orl. 14). l"^*^ m. : principes sanclorum pri/i- cipum {= vall. paul. Monza. Berne**. Col. B. N. 3**). — Berue* : pri/icipis sanctorum principum ; B. N. 11532, textes du xiii^ siècle et Vulg. : prin- cipes cunclorum principum. eriibesccnt omnes qui pugnant ( = vall. Monza. Col.; Berne : pugnenl). Oin. (= B. N. 2. G*. 45. 94. 11532. 9382. Théod. S. Gall 39. 42. 82). Après ad me : Inventa est, etc. (voyez p. 154). A la fin : Rex Medorum contra Baby- lonem a Domino suscitatur (= Monza. Zurich. Col**. B. N. G8. 11504. paul. Éz. \ii, 24* : om. superhiam. XX, 31 : idolis vcstris. XXI, 1 : ad me. xxni, 33 : replehiris {vall. paul. : replcberis). xxxvi, 17* : domu [= vall. paul. Monza. Berne. Col.; 2® m. : humo). M.viTH., IV, 18 : Ambulans. xxMi, 46 : Heli Heli lema sabach- thani. M.\RC, XIII, 35 : vigilate ergo [vall* . . vigilale ergo omnes). Luc, I, 38 : Bixit autem Maria. VII, crat moriturus. JiiAX, m, 5* : et spiritu sancto (= Angers 1. Zurich, arm. mull. Stowe). Jean, v, 4 : delenebalur infirmitale (= vall. paul. Monza. Angers 1. Col*.). — Zurich. Berne. Col**. B. N. 93. 11505* : delinehatur infirmitate. xiii« siècle). superbiam. V^ m. : idolis suis. Omis par la F° main. replcueris {= Monza. Berne. Col. B. N. 2). domo (= B. N. 2). A)nbulantibus. Ik'li Heli lema sabacthani 47. 93. Col**. Tliéod. am. vigilate ergo et orale {= Monza : videte, vigilate et r« m. l^* m. (= B. N fuld. etc. 1" m. Grandv. ; orale). V^ m. : Dixit autem Maria ad an- gelum (= Grandv. Thèod. manuscrit provençal de Lyon et bible allemande, manuscrit de Tepl.). Omis par la 1" main. Om. sancto (r= am. J'uld. Autun 3. Thèod. mil. paul. Monza. Berne. Grandv, Col. B. N. 2. 47. 93. 11505**. 1 1533. Irwiu, etc.). tcnebafur i///iruii(((te ( =: B. N. 2. Tlièod. etc.). Il résulte également de ce ([iii précède que la bible de (inuulval n'est la copie, ni de la bible de Glniifeuil, ni de la bible de Charles le (Ibaiive, LK TKXTK DES BIBLES DE TOURS. 231 et qu'elle n'est pas non plus Foriginal de l'une ni de Faulro. Tour le mieux établir, je joins aux collations déjà faites l'indication de quelques variantes, dont plusieurs sont prises parmi les corrections contemporai- nes de la bible de Charles le Chauve. Grandval. U Ghron., \ii, 2 : eo qiiod implessct luajestas Domùii templum Domiui ( = liiTiie. B. N. 3. 4.-). 11504**. 11532. llyiO. Théod. [l'° m. : t. Dei], textes du XIII® siècle). OsÉic, VIII, 13 : adfert adfert (= Mouzn. Augers 1. S. Gall 43**. 75). Matth., y, 20 : Bico enim {= B. N. r*. 2. 93. 11532. Uyoi.paul. am. fuld. Autim 3). XXI, 31 : Dicwit ci primus (= vcill. paul. M^nza. Zurich. Berne. Col. B. N. 0. 47. A7'. 3, textes du xin° siècle). qui paratus est (= Cal**. B. N. 2. 3. 93. 11533, Théod. Irwin. mm]. Rubrique au v. 2 (= Grandv.; au v 1 dans Monza. Col. B. N. 3). Voyiv, p. 230. 1. Voyoz m oiiUv, aux i);ig<'s l.xS, 230 et 231, Mvnii . \\i, 31 : wmi. 1(1; M vue, xin, 35 ; Jk.\n. m, 5 ; v, 4). LE TEXTE DES BIBLES DE TOURS. 233 Rom., IV, 18 : Sic erit sonen latun (sans ^M\\!iO\)).Etinfinnatusfidcm ho.l coHsideravit (unique). IX, 25 : om. et non dilectaiii dilec- tam (== vall. Monza. Berne. B. N. 3. 93. tUOJ*. 11533. W'ob'i. paul. Mnn. 6229. am. etc.), XI, 24, à la fui : per gratiani Jhcsu Chrisli (unique). Ib., 27 • à la lin : dicit Dojiiîhus ( — Berne. B. N. 342. 343. 11932. 162G2, versions provençale [fr. 2425] et alle- mande [Tepl.]). XV, 30 (om. vestris) pro me ad Deum (= am. fuld. toi. cav. paul. S. Gall 70. B. N. 6. 93. 17250*. Metz 7. Mun. G229). Gal.,v, 22 '. patientia, longanimitas, bonitas, benignitas, fuies, mansuetudo, continentia, cas ti ta s (unique). Eph., IV, 25*, après siio : et jicsju- randicm nolite diligere (unique). GoL., III, 8 : non emiseritis (voyez p. 129). J.\c,, v, 12* : SU autem vestrum ( = Col*. B. N. 93*. 321*. 11553. Tliéod. lem.fuld. hait. Genève 1*) '. II Pierre, ii, 10* : om. introdiicerc (=r vall. Monza. B. N. 2. 7. 93. 11553. Théod. S. Gall 907. toi. cav. Mun. 6230. paul.). Ib., 13* : voluntatem expectantes (faute de copie). [b., 1 6, après suas vesaniœ : proprise iniquitatis {= Col*.; doublet; manus- crit provençal de Lyon : <« le loguer de felonia »). Ib., 18 : per licentia (Berne : pelii- ceniia). Voyez p. 202. Avec l'addition (= Col. B. N. 2. 4*. G. 254. S. Gall 70**, etc.). Omis. Om. vestris pro me {= vall. Monza. Berne. B. N. 1 3.47. harl., etc.). Voyez p. 203. Voyez p. 231. Sit autem sermo vester {= vall. paul. Bjrne. Col**. B. N. 2. 3, etc.). facere (= Berne. Col. B. N. 3. 4*. 11505. 11533. am. lem.) *. Apoc, xvi, 7* dicens. et audivi ab altare Omis. pelUcent [— Monza. Col. B. N. 2. 3. 6. 254. 11553. Théod. Mun. 6230; Théod°"= : al. inliciunt). V^ m. : et audivi ab al tari dicens (= Monza. vall**. paul. B. N. 4*. 115321 \ 1. Toi. cav. : verbinn vestrum. 2. latrodncere : dcm. B. N. 6. 254. 309. 321, textes du xiii^ siècle. 3. Autrt'.s leçons des manuscrils : et and. ab. atteri dicentem : S. Gall 2. vall* ; et a. de altari dicentem : arm.; et a. de altare dicentem : cav. ; et a. altare dicens: fuld. B. N. 4**. 7. 11553. Thcod.; et a. alternm dicens : am. fol. Théod'"s {al.):, 2i34 ALCriN ET LES BIBLES DE TOURS. Comme on le voit, la bible de Zuricb a été copiée avec une certaine négligence. Mais, en debors des fautes de copie qu ilui sont particulières et -qui, du reste, ne se sont pas perpétuées dans les autres manuscrits, elle a certainement un texte difl'érent, à bien des égards, des manuscrits de la même famille qui paraissent plus récents. Nous savons déjà que, dans les Epîtres de saint Paul, elle contient une recension du texte toute particu- lière, reconnaissable dès l'abord aux sommaires dont elle est accompa- gnée, et qui paraît (cbose digne de remarque) rappeler à certains égards les textes usités dans ce qui fut plus tard le Languedoc. Le manuscrit de Zuricb a reçu, dès le lv^ siècle, un certain nombre de corrections qui ne manquent pas d'intérêt '. Nous avons, pour le moment, peu de chose à dire de la bible de Bam- berg. Comme nous l'avons déjà fait remarquer, elle paraît se distinguer fort peu, à l'égard du texte, de la bible de Zurich. Dans les Épîtres de saint Paul, en particulier, elle semble présenter le môme texte, si on en juge par les sommaires. Néanmoins, ici même, on remarque des différen- ces dont on ne peut saisir la raison. Il a dû y avoir à cet endroit, dans l'original commun des diverses bibles de Tours, quelque mutilation qui nous échappe, mais dont la trace s'est conservée. La grande variété dont les Epîtres de saint Paul nous montrent le tableau en est la preuve. Nous verrons tout à l'heure que, dans les Évangiles, la bible de Bamberg paraît quelque peu plus rapprochée de la tradition du Codex VallicelUanus que la bible de Zurich. Ce que nous avons observé des Épîtres de saint Paul nous mène au même résultat. On peut donc lui donner, jusqu'à preuve du contraire, la première place en tête des beaux manuscrits copiés dans l'école de Tours. La bible de Berne paraît en général plus rapprochée, par son texte, des bibles de Bamberg et de Zurich que des manuscrits plus récents. Nous avons déjà remarqué que, dans les sommaires des Évangiles, elle a cer- taines particularités en commun avec la bible de Zurich. En revanche, les sommaires des Épîtres de saint Paul ne sont pas ceux du manuscrit de Zurich; ils sont identiques à ceux du Codex VallicelUanus et en partie à ceux de la bible de Bamberg : nouvelle preuve de la difficulté qu'il classer dans un ordre généalogique les bibles de Tours. La bible de Cologne a pour nous un intérêt particulier, à cause des corrections et des additions qu'elle a reçues, presque aussitôt écrite, dans l'atelier même de Tours. Plusieurs de ces corrections représentent les mauvaises leçons et les interpolations des plus récents parmi les manus- el a. aUcnun dhcn/c/ii : Zurich**. B. iN. 93. lOi. 11Ô05. I72JO*. Geucvc I. B.-nic A. y*; el a. allcnim ah (illari divcns : Col.; cl a. de allure diccns : .Muii. 0'2au ; et a. allcnmi aïKjchon dhcnlc/n ah uUari : B. N. 172JO**. 1. Exemiilt's : Uo.m., xiii, U, tempus est eflacé (= B. N. 17250; li'coii rai\' «i iuiporlaiilc. — Il Tu uni;, iii, 10 {\m\\y perdit ioncni] : danina'/oinni Vitycz du iv>h' jilus luuiL LE TEXTK DES BIBLES DE TOURS. 235 crils de Tours, et nous pouvons ici prendre sur le fait les altérations du texte de Tours. II est certain, en eiïet, que ce manuscrit, dans lequel la corruption du texte est en train de s'accomplir, doit se placer un peu avant les derniers manuscrits, les plus interpolés, de l'école de Tours. Il serait pourtant difficile de lui assii;ner un(^ place précise, tant sont flot- tants les rapports de nos textes entre eux. Il nous reste à parler des bibles dissidentes, de la bible de Saint-Aubin d'Angers et de celle de Monza. On se souvient que les Epîtres de saint Paul sont la partie de la Bible où le texte varie le plus dans les manus- crits de Tours. Nous avons montré ' que dans le manuscrit de Saint-Aubin les sommaires des Épîtres de saint Paul présentent certaines particulari- tés toutes spéciales-. Nous relèverons tout à l'heure certains rapproche- ments remarquables entre la bible de Saint-Aubin et les représentants de la plus ancienne tradition alcuinienne. Le manuscrit a été corrigé plu- sieurs fois, et certaines des corrections qui y ont été apportées semblent intéressantes ^ La bible de Saint-Aubin paraît représenter à tous égards, dans l'école de Tours, une très ancienne tradition. Quant à la bible de Monza, il n'en est peut-être pas de plus ancienne parmi celles qui sont sorties des ateliers de Tours. Par certains traits, elle se rattache à ce qu'il y a de plus ancien dans la tradition d'Alcuin. Elle semble pourtant, à certains égards, moins éloignée des derniers manus- crits de Tours que la bible de Berne, par exemple. Mais il ne convient pas de prolonger outre mesure une comparaison qui ne peut aboutir à des ré- sultats précis. Comme nous l'avons dit en commençant, aucune de nos bibles peut-être n'a été copiée sur une autre, et les modèles copiés ont été nombreux et variés, et sans doute souvent retouchés. Peut-être même les cahiers de ces modèles ont-ils été parfois confondus : cette hypothèse répondrait à plus d'une des difficultés de notre sujet. Sous ces réserves, nous ne pouvons que nous rallier, en les modifiant ijuelque peu, aux conclusions de M. Corssen, et nous pouvons dès à pré- sent ranger en tête des grandes bibles de luxe exécutées dans l'école de Tours les bibles de Bamberg, de Zurich et de Berne, à la suite desquelles se placent les bibles de Grandval et de Cologne, suivies de la bible de (llanfeuil et de la première bible de Charles le Chauve. Mais, avant les bibles les plus anciennes de l'école décorative de Tours, nous placerons les deux bibles dissidentes de Monza et de Saint-Aubin. Ces deux manus- crits sont pour nous, parmi les grandes bibles du ix® siècle, les plus an- ciens produits des ateliers de l'abbaye de Saint-Martin. Ce premier résultat étant acquis, nous passons à la comparaison des bibles de Tours avec la bible de la Vallicellane. 1. Voyez p. 221. 2. ^otez, Col., i, 19, à la fin, raddition du mot corporaliter (comparez p. 82). H. Âcï., MU, 37 est cancellé (om. lun* . Juki. cav. B. N. 11533**. 11553*. S. Gall 63*; S. Gall 2 om. BixU — currum). 236 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Nous avons déjà remarqué que l'ordre des livres de la Bible n'est pas, des deux côtés, exactement le même. Dans le Codex VallicelUanus, les livres de Tobie et de Judith précèdent celui d'Esther ; dans les manus- crits de Tours, l'ordre est : Esther, Tobie, Judith. Ce désaccord est léger. Il n'en est pas ainsi de celui qu'on remarque dans les sommaires des di- vers livres. Pour rendre visible la différence de l'une et de l'autre tradition, nous mettrons en regard la série des sommaires des livres bibliques, telle que nous la trouvons des deux côtés. Pour le détail, le lecteur voudra bien se reporter à la table qui est à la fin de ce travail, Vallicellianus. Tours. Pentateuque. De die primo... 82, etc. Les manuscrits vall. Tours 10 et An- gers 1 n'ont pas de sommaire pour la Genèse. JosuÉ. Juges. Promiitit Deus... 33, etc. RUTH. Pasde sommaire (= Tours 10. Berne. Facta famé... 10 (Angers 1. Bamb. Mouza. Grandv. Col. Harl. 2805). Ziiricli. B. N. 1. 3. 47). Rois. Duo filii lleli... 98, etc. De Helcana... 26, etc. Prophètes. Job. Pas de sommaires. Livres sapientiaux. De parabolis... fiO, etc. Chroniques, etc. Pas de sommaires. Goly a, pour les Chron., les sommai- res : t>cscrip(ïo )iomi/nim. .. 111, etc. Machabées. Ubi eversa... Gl, etc. Évangiles. Gencrationum XLII... 88, etc. Generationum nomina... 81, etc. Les manuscrits de Zurich et de Borne ont pour Malth. : De nativitate Domi/ii.., 77 (= Monza, texte). / LE TEXTE DES BIBLES DE TOURS. 237 Actes. Post passio.iem.., G3. Vbi prxcepil... 74. Épîtres catholiques. Jacobus dispersis... \2, etc. De iiiimicorum... 20, etc. Paul. Voyez plus^loin. APOCALYPSE. Prœ/atione Joha/mes . . . 38 . Angers 1. Monza. Zurich. Berne. Grandv. Col. B. N. 47. 2.iO; texte de B. N. 1 et 3 : Johannes VU ecclesiis... 25. Sommaire de B. N. 1 et 3 : De eccle- siis VII... 48. On voit qu'il y a, entre les deux familles, pour les sommaires, des dif- férences considérables. On remarquera aussi que la limite entre l'une et l'autre tradition n'est pas partout nettement tracée. Enfin il nous est per- mis de penser que les rédacteurs de l'une et de l'autre édition n'avaient entre les mains aucun manuscrit de la Bible qui fût pourvu d'un système complet de chapitres. Autrement ils n'auraient pas laissé de telles lacunes dans la série de leurs sommaires. Les Épîtres de saint Paul nous montreront une confusion telle, que le classement des manuscrits, à cet égard, semblera, au premier abord, pres- que impossible. Romains. De natiultate... 51 : oall. Angers 1. Berne. Grandv. Col. B. N. 1. 3. 47. 250. De fide eorum... 30 : Bamb. Zurich, texte de Monza. I Corinthiens. Obsecro vos... 25 : sommaire de vail.; Monza. Bamb. Berne. B. N. 47. De apostolo... 25 : sommaire de Zurich. De apostolo... 72 : Angers 1, texte de call. et de Zurich. De pleniludine... 72 : Grandv. Col. B. N. 1. 3. 250. II Corinthiens. Benedictus Deus... 20 : sommaire de vall.; Monza. Berne. B. N. 47. De consolatione... 22 : Bamb. Zurich, De passionibus . . . 29 : texte de vall.; Angers 1. Grandv. Col. B. N. 1. 3. 250. Galates . Mit'or... 12 : vall. Monza. Bamb. Berne. B. N. 47. De apostolo... 19 : Zurich. De resurrectione... 37 : Angers 1. Grandv. Col. B. N. I. 3. 250. 238 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Éphésiexs. De sanctis... 31 : vall. Monza. Angers 1. Bamb. Berne. Grandv. Col. B. >'. 1. 3. 47. 250. De bcaedictione... 10 : Zurich. HÉBREUX. Mullifarie... 23 : vall. Monza. Berne. B. N. 47. De Christo... 39 : Angers 1. Bamb. Zurich. Grandv. Col. B. N. 1. 3. 250. Ce tableau, moins compliqué qu'il ne semble, montre que, de même qu'il ne nous a pas été possible de classer les textes de Tours avec ri- gueur, nous ne pouvons pas davantage nous prononcer, avec une netteté parfaite, sur les rapports qu'ils peuvent avoir avec le Codex VallicelUa- niis. Ou plutôt, nous ne saurions conclure autre chose de cette incertitude même, sinon que probablement nos textes ont été mêlés et confondus, et qu'aucun d'eux n'est, en tout, le modèle des autres. On se souvient que nous avons tiré de l'étude de la stichométrie des indications analogues '. Néanmoins, pour les livres dans lesquels nous sommes à même d'établir une comparaison, il nous semble que nous pouvons conclure à l'ordre suivant : Vall/cellianus, Monza, x\ngers, Bamberg, Zurich, Berne, B. N. 47, Grandval, Cologne, B. N. 3 et 1. Pénétrons dans le détail du texte, en nous bornant à l'étude des livres que nous sommes à même de connaître le mieux. Nous donnerons, pour commencer, la collation de quelques passages de la Genèse dans le Codex Vallicellianus et dans le plus récent des manuscrits de Tours*. Vallicellianus. I, 2 : erajit. 3 : Dixit qnoque. 4 : dioisit lucem a tenehris. 12 : afferc/ileni. 17) : ut laccaat. 19 : Factumque est. II, 25 : Erat autcm iiterque nudus. \, 22 : (om. et) vixit. Viï, li : cm. luiiversaque jiimcnta in gencre suo [= Monza). xn, 1 : et ucni. XIV, 5* : qui/Uodecimo. XV, 1 : ilaque. B. N. 1. Omis. Dixitque. divisit Deus lucem a tenehris. fer ente m. et luceant. Et Jactum est. Erant autem uterque nudi. om. et vixit. u/iiversaquejunienla in gc/ius suuin. Omis. qiiartodeciino. ita. 1. Voyez plus haut, p. 108. 2. Dau.s les passages cités, le texte des manuscrits de Tours est presque toujours d'accord avec cehii du uianuscrit B. N. 1. J'ai comparé ces passajï^'s dans le plu» graud nombre des manuscrits. Je mentionne les exceptions lorsqu'il s'eu rencoulre. LE TEXTE DES BIBLES DK TOURS. 239 XVI, 1 1 : coacipies. coiicepisti, xxMii, 2 : f rat rem. pat rem. XXXIII, S : Ei Esau : Quœnam sunt, Ait Esau : Quœjiam sunt, inqtdt^ inquit. L, 10 : Athad. Omis. Il serait facile d'étendre cet examen au reste du Pentateuque et de montrer, en particulier, que les interpolations assez nombreuses que nous avons relevées dans les (jualre derniers livres de Moïse, ainsi que dans le livre des Juges, sont en général absentes des manuscrits de Tours ^ Il semble qu'il y ait, dans les premiers livres de la Bible, peu de ressem- blance entre le texte du Codex VallicelUanus et celui des manuscrits de Tours. Le texte du VallicelUanus est le plus incorrect et il ne paraît pas que les manuscrits de Tours en représentent une édition corrigée. Cependant l'accord des plus anciens manuscrits de Tours avec le Codex VallicelUanus dans des leçons aussi rares que Gen., m, 15 (Ip se conter el) et dans des singularités telles que l'omission du sommaire de la Genèse, atteste qu'il y a à la base des deux traditions un point de départ commun. Tandis que le Pentateuque montre les mêmes sommaires, ou à peu près, de l'un et de l'autre côté, mais un texte différent, nos manuscrits se séparent quant aux sommaires des livres des Rois et se rapprochent quant à leur texte. Les grosses erreurs du Codex VallicelUanus ^ ne se retrou- vent généralement pas dans les bibles de Tours. C'est probablement la seule différence importante qu'il y ait à relever, à cet endroit, entre les deux textes. J'ai montré comment les deux interpolations, dans Ez., xxxii, se trou- vent à leur place dans les manuscrits de Tours, et interverties dans le Codex VallicelUanus \ Le texte des Proverbes montre des différences assez nombreuses et assez apparentes. VallicelUanus. B. N. 1. VI, 2 : propriis sermonibus. propriîs sermonibus tais (l^® m). 24 : Et CHstodiat. lit custodiat. VIII, 32 : audit e. au dite me. 3i : fores meas. fores meos. IX, Id : cm. per. per viarii. X, 18 : coatumelias. contumetiam. . XII, 20 : qui autem iaeant pacis qui inoeriiunt autem pacis cojisi- consilia. lia^. 1. Tours 10* om. Dixilque Esau. 1. Voyez ci-dcssiis, p. 190. 3. Voyez page 199. 4. Voyez p. 200. 0. Col. : iaveaiunl pacis consilia. 240 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOUBS. XV, 10 : om. vitœ. 19 : impiorum. xviir, 3 : sequetur. XIX, 2 : ojfendet. XX, 30 : absterget. XXIII, 29* : cujus pat ris vœ ? 35 : et non dolui. XXIV, 21 : qui dicit. XXV, 2 : om. est. XXVII, 17 : exacuit. 22 : ptisanas (= paul. Col). XXIX, 3 : scortam. XXXI, 31 : opéra sua (= am. puni. Col. viam vitœ. pigrorutn '. sequitur. 0 (fendit. abstergit. cujus patri vx?^ {= Tliôod. paul. Col.). sed 7io?i dolui, qui dicunt. est. exacuet. ptisanas sur un grattage ; B. N. 3 : ptipsanas ^ scorta. opei'a ejus {= toi. cao. B. >'. 2. Théod.). J'ai déjà fait remarquer que, dans le Cantique des Cantiques, les ru- briques allégoriques ne commencent pas au même endroit dans le Codex Vallicellianus et dans les bibles de Tours et qu'elles ne sont pas les mê- mes au commencement ". L'Ecclésiastique a les mêmes rubriques dans les deux textes, et, dans tous les deux, la prière de Salomon en forme le chapitre cxxyii*' et dernier. Les manuscrits de Tours semblent au premier abord n'avoir rien de commun, dans les Évangiles, avec le Codex Vallicellianus. Si nous com- parons la première bible de Charles le Chauve avec le Vallicellianus, nous ne verrons que des différences entre ces deux textes, mais à mesure que nous remontons dans la série des manuscrits de Tours, nous nous rapprochons du Codex Vallicelliamis. Parfois même il nous semble pou- voir noter l'instant où les corruptions s'introduisent dans le texte primitif. C'est dans les corrections de la bible de Cologne que nous relevons pour la première fois, dans les manuscrits de Tours, les interpolations de Matth., XXVII, 16 : qui pr opter lioniicidium missus fuerat in carcerem, et du verset 32 : venientem obviant sibi^ ; c'est la seconde main du même ma- nuscrit qui substitue dans le verset iO, à la leçon du Vallicellianus et des anciens manuscrits : Heloi Ileloi lamazaplani , celle qui correspond au texte grec : Heli Heli lema sabaclhani. Une autre interpolation du même chapitre, celle du verset 35 : ut impleretur, etc., remonte plus haut; nous la retrouvons déjà dans la bible de Zurich, et elle était auparavant dans. 1. Voyez p. 200. 2. B. N. 2 : cujus patriœ vœ ? 3. B. N. 2 : pfijsanas; Théod. sur uu gratlag." et Puy : pUsinas; B. N. 1 1633* ol lexles (lu xin° siècle: tipsanas ; S. (îall 12 : (/i/psinus. ■\. Voyez p. 200. Rubriques des manusiTils de Tours : i. l : Vox sijnagognc : .Mgra s II m... G : Vox ecclcsi:v ad Cliristum : Indien mihi... 0. Après homincm Cijrenœum (Col.**. B. >'. l. 3. 17). CLASSEMENT DES BIBLES DE TOURS. 211 les Evangiles de Sninl-Marlin de Tours, sans parler de beaucoup d'autres autorités, d'ailleurs insulfisantes '. Il semble que, par ce petit nombre d'exemples, nous assistions à la transformation successive du texte des Évangiles dans les bibles de Tours. Peu différent peut-être à l'origine du texte du Codex Valliccllianus, le texte de Tours se modifie peu à peu jusqu'à ne plus lui ressembler en rien. Ce résultat diiYôre de celui auquel M. Corssen est arrivé dans son tra- vail à tant d'égards remarquable. Il nous faut donc le justifier en l'ap- puyant sur les collations m unes que M. Corssen a réunies avec une si louable exactitude. M. Corssen a relevé, dans quarante manuscrits du ix® siècle, les va- riantes de 2G9 passages choisis dans les trois premiers Évangiles. De ces quarante manuscrits, douze sont des bibles complètes et huit de ces bi- bles ont été copiées à Tours. Or, si nous comparons les leçons du Codex VallicelUanus à celles des principales bibles de Tours, nous trouverons que, sur :269 passages, le Codex VaUicelllanus est en désaccord : 103 fois avec la première bible de Charles le Chauve ; 94 fois avec la bible de Glanfeuil ; 60 fois avec la bible de Cologne ; 60 fois avec la bible de Grandval ; 55 fois avec la bible de Zurich ; ôi' fois avec la bible de Berne ; 52 fois avec la bible de Bamberg, et 48 fois seulement avec la bible de Monza. Ainsi, selon toute apparence et d'après les collations mômes de M. Corssen, la bible de la Vallicellane paraît être le point de départ, déjà assez lointain, du développement du texte des Évangiles, et les manus- crits de Tours semblent s'en être éloignés dans l'ordre suivant: Bible de Monza, (Bible de Saint-Aubin) Manuscrit Haii. 2805, Bible de Bamberg, Bible de Zurich, Bible de Berne, Bible de Grandval, Bible de Cologne, Manuscrit B. N. 47, Bible de Glanfeuil, Et première bible de Charles le Chauve, ce qui était à démontrer. l. ut implereiur — miserait sortent: am. hiij. I)3di* . xVtnbr. l. Gl sup. et autres manuscrits irlandais, ml, ?n>n. gat. Angars 2J. Autui 3. Z^irich. Grande. Col. B. N. 1. 3. 47. etc.). IIIST. DE LA. VUIj'îATS. 16 242 ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Tous les changements au texte alcuinien des Évangiles ont été des alté- rations. Ce texte, de caractère anglo-saxon, mais primitif et relativement pur, est devenu, entre les mains des correcteurs de Saint-Martin de Tours, le texte le plus vulgaire et le plus abâtardi que l'on puisse penser. J'ai tort de parler ainsi : tout le moyen âge s'est appliqué à l'interpoler et à le défigurer encore davantage. Quant au reste du Nouveau Testament, il nous suffira de ce qui a été dit de la difficulté de classer le texte de certains livres, et nous éviterons d'entrer dans un examen qui serait épineux. Nous avons reconnu, en effet, que dans bs Actes des Apôtres et dans les Épîtres de saint Paul, de mêm3 que dans certaines parties de l'Ancien Testamsnt, le texte du Co- dex V allie ellianus a subi des influences étrangères. II y a là des doublets, des sommaires qui ne sont pas d'accord avec le texte, des corrections dé- placées, en un mot toutes les marques d'un texte retouché. Néanmoins, pour les Épîlres de saint Paul elles-mêmes, il nous a semblé pouvoir mettre encore le Vallicellianus en tête de la série des textes. Mais il faut craindre de trop nous avancer sur ce terrain. Si nous sommes encore dans l'incertitude, sur plusieurs points, quant aux rapports des textes de Tours avec le texte d'Alcuin, nous n'en croyons pas moins pouvoir affirmer que ces rapports existent. Nous pouvons même, pour certaines parties de la Bible, en formuler la loi, et nous avons quelque clarté sur la déformation successive du texte alcuinien. Cette altération est si profonde, qu'il faudrait nier qu'il y ait aucun rap- port entre les dernières bibles de Tours et l'œuvre d'Alcuin, si nous n'a- vions sous les yeux de nombreux textes intermédiaires, dans lesquels on peut suivre comme à la piste ce changement incessant. Telle a été l'œuvre de cinquante ans de copie, l'œuvre surtout des dix années qui ont précédé l'an 850, dans le monastère mf^me qui avait été dirigé par Alcuin. SIXIÈME PARTIE LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES CHAPITRE PREMIER ADALBALD ET l'ÉCOLE DE TOURS En dehors des grandes bibles que nous venons d'étudier, l'école de Tours a produit uu grand nombre de manuscrits bibliques, parmi lesquels les Évangiles tiennent le premier rang. Avant d'aborder l'examen des ma- nuscrits des Évangiles, nous mentionnerons un Nouveau Testament, qui sort des mêmes ateliers. Il provient de Saint-Denis et il est conservé à la Bibliothèque nationale sous le numéro 250 du fonds latin. L'écriture de ce manuscrit et son ornementation présentent tous les caractères des manuscrits écrits à Tours au milieu du ix® siècle. Les grandes initiales sont peintes assez lourdement et sont relevées d'or et d'argent. Les inci- pit sont écrits en partie en une belle capitale rouge, en partie en capi- tale d'argent sur des bandes de pourpre. En tête des Évangiles, on voit les canons d'Eusèbe sous une assez belle arcature surmontée d'oiseaux. En tête des Épîtres de saint Paul, les vers de Damase : Jamdudum Paii- lus..., sont écrits en capitale rustique d'or, d'argent et rouge sur violet. La préface : Novum opus..., est en onciale, l'épître à Carpien en une semi-' onciale très bien formée ; de même les arguments, et le commencement des Actes et de TÉpître aux Laodicéens. Si nous nous en rapportons aux collations de M. Corssen, nous verrons que notre manuscrit marche d'ac- cord avec la bible de Grandval. Sur 269 passages, les deux textes ne sont que onze fois en désaccord. Nous pouvons donc, sous la réserve de quel- ques dilTérences dans les parties accessoires du texte, mettre le Nouveau Testament de Saint-Denis sur le même rang que la bible de Grandval. C'est des Évangiles copiés à Tours qu'il nous faut nous occuper main- tenant. Nous connaissons quatorze manuscrits de cette famille. Le plus important, peut-être, par son antiquité et par la signature du copiste qu'il porte, est le manuscrit 17227 de la Bibliothèque natio- nale. Il provient des Jacobins-Saint-Honoré et il a été donné à la Biblio- thèque du Roi par l'abbé Sallier, l'un des gardes de la Bibliothèque. La 244 LES GRAîs'DES ÉCOLES CAROLINGIENNES. paléosjrapliie de ce manuscrit est plus archaïijue que n'est en général celle (les bibles de Tours. L'argument de saint Matthieu et la première page des autres arguments sont en onciale; le reste des arguments est en semi- onciale, de même que la première page du texte de saint Matthieu, l'orai- son dominicale dans le même Évangile et la première ligne de certains paragraphes tels que Chrisli aiitem generalio sic crat (Matth., i, 18). Dans cette semi-onciale, on remarque la contraction et, que nous avons déjà observée dans la bible de Saint-Aubin. Dans le texte en minuscule, ont voit les ligatures rCy ret, rt, ra; les a sont en partie semi-lunaires. On voit en plusieurs endroits des inscriptions, en partie écrites en lettres grecques, qui ont pour nous le plus grand intérêt. Fol. 3 V" : INGFT PR/EFAT EVANGL SECOND MATHEÏÏ Aïï rPAGYAC AMIIX. Fol. G v°; au-dessous d'une croix à laquelle sont suspendues les lettres A et Q, on lit, en lignes alternativement rouges et noires : IN NOMINK DIVINI Dl SUMMI INGIPIT LIB EVANGELII SEGUNDUM MATTIiEUM AG AàHCeQ CKÎM- BlIXeil AAAABAAAQ^ _ Fol. G5 : EXPLT EVANGLl SEGD MATTHEUM HABET VERS II DCG VOS QUI ESTtS LECTURI ORATE PRO SGRIPTORE GT ÂM ABIIA0IC nPQ0IIK0QPin[ '. Suit le chvisme antique. Fol. GG, l'argument de saint Marc est suivi des mots : AD FPAQTAG AMIIX. Fol. G8, l'Évangile de saint Marc est précédé de la croi.x que nous avons vu3 plus haut. Fol. 108, l'argument de saint Luc est précédé du monogramme du Glirist, trè* compliqué. Adalbakius, qui a signé ce manuscrit, est un des ealligraphes les plus distingués de l'époque carolingienne. M. Delisle nous l'a fait connaître. Plusieurs manuscrits signés de son nom nous sont conservés. Le plus important est un manuscrit de Quediimbourg, qui contient un recueil de textes relatifs à la vie et au culte de saint Martin*. Une des der- nières pages du manuscrit se termine par une souscription tracée en on- ciale rouge et qui est ainsi conçue : Ego indignus prbt Adalbaldus hune libellum ex iussione domino meo Fredegiso manu propria scripsi. Un recueil d'opuscules de saint Augustin et d'autres auteurs, dont les premiers cahiers sont à la bibliothèque de Tours et dont les deux derniers ont été dérobés par Libri ', portait, à la fin, la signature et le mono- 1. Nous avons remarqué une note semblable dans la bible de Monza. Voyez plu.s haut, p. 90 et 223. 2. I)i3lisle, L'École calligraphique (Lihri 75). — Voyez le Catalogne de M. Dorunge, p. 1,8; Delisle, i\)lice sur las tuanuscrils dispanis de la O/Oliolhçqu,' de Tours, p. ôl [yotices et exlraits des manuscrits, t. \.\\I, i, p. 207); L'T.colr calligraphique de Tours, p. 20; Catalogue des manuscrits Lihri et Ilarrois, p. 21 cl pi. vu. ADALBALD. Uô içrainnie irAiialbaldus, dans des cercles concciUriqiics. Les cahiers déro- bés ont été recouvrés par la France, mais la signature d'Adalbald ne s'y trouve [)lus. Libri a c( commis le sacrilège » de Fanéanlir. Le volume appartenait, probablement dès l'origine , à l'abbaye de Saint-Martin de Tours. Enfin on regrette la perte d'un Orose, qui a disparu depuis un demi- siècle de la bibliothèque de Tours. Le feuillet qui contenait la signature : Hic liber Adalbaldi arlificis, enfermée dans un cercle où les lettres A B D L forment le monogramme « Adalbald », a été retrouvé par M. Des- noyers. Il figure actuellement, sous le numéro 405, au fonds des nouvelles acquisitions latines de la Bibliothèque nationale '. Le nom d\Adalbaldus est inscrit, ainsi que celui de Fridegisus abbas, parmi les no min a f rat mm de Turonis, dans le Livre des confraternités de Saint-Gall *. Aucun doute n'est possible sur la personne de Fredegisus, par ordre duquel Adalbald a copié le recueil relatif à saint Martin. C'est l'illustre abbé de Saint-Martin de Tours, le deuxième successeur d'Alcuin. Alcuin était mort en 8U4, et Frédégise gouverna l'abbaye de Saint-Martin de 807 à 834. C'est donc avant l'an 834 qu'a été copié le manuscrit de Qued- limbourg, et c'est par conséquent sous le règne de Louis le Débonnaire que l'éminent artiste a, soit inventé, soit amené à sa perfection lo style admirable de la semi-onciale carolingienne. Peut-être est-il possible de préciser davantage et, sans déterminer au- cune date, de reconnaître plusieurs périodes dans le développement du talent d'Adalbald. M. Delisle s'est assuré, par une étude attentive, que l'écriture du re- cueil de saint Augustin est identique à celle du manuscrit de Quedlim- bourg. Le caractère calligraphique de ces deux manuscrits est en effet le style de l'école de Tours dans toute sa beauté. L'écriture semi-onciale est plus grosse et plus forte que dans aucune de nos grandes bibles : celle qui en approche le plus est, si j'ai bon souvenir, la bible de Bamberg. Aucun de nos manuscrits bibliques, je pense, ne reproduit exactement le même type, sinon peut-être les Évangiles de Nancy, dont il sera question tout à l'heure. Tout autre est le type du manuscrit que nous étudions. Rien ne s'oppose à ce que nous admettions que la main du copiste est la même dans les passages en semi-onciale ; mais les ligatures et la forme de ïa, dans la minuscule, trahissent une époque sensiblement plus an- cienne : les particularités que nous avons relevées se retrouvent dans le Codex AdXy que nous avons lieu de supposer écrit sous le règne de Char- lemagne. Sans qu'il nous faille remonter aussi haut, nous devons penser 1. Manuscrits disparas de Tours, p. 80 [Notices et extraits, p. ?37); L'École callifjrap/ii//ue de Tours, p. 20; J. Desuoyers et L. Delisle, Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions, année 188G, p. 37G et 378. 2. Édition P. IMper, p. 13. 246 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. que le manuscrit d'Adalbald que nous étudions a été écrit assez longtemps avant les deux autres qui sont signés do lui : l'un de ceux-là, on s'en sou- vient, n'est pas postérieur à 834. Frédégise, nous l'avons dit, était dès 807 chargé du gouvernement de l'abbaye de Saint-Martin. Le lecteur n'a pas oublié que Frédégise est, sui- vant toute probabilité, ce môme Nathanaël qui était le confident de toutes les pensées d'Alcuin et que son maître envoyait, pour la Noël de 801, porter à Charlemagne la bible qu'il avait fait copier pour lui '. Alcuin ne pouvait l'honorer davantage qu'en lui donnant le nom du « véritable Israé- lite, en qui il n'y avait point de fraude ». On peut croire qu'aussitôt assis sur le siège abbatial de son maître et de son ami, il eut à cœur de re- prendre une œuvre qui avait été chère h Alcuin et de former à son tour ses disciples à l'art de copier les livres religieux et particulièrement la Bible. Néanmoins il ne semble pas qu'aucune des grandes bibles de Tours date de son administration. Celles dont nous connaissons la date parais- sent avoir été écrites sous ses successeurs, vers les années 840 à 850, mais par les artistes mêmes qui avaient été formés à l'école de Frédégise et d'Adalbald. Il faudra tenir grand compte, dans l'histoire du développement de la calligraphie de Tours, du manuscrit de l'Octateuque qui est conservé dans la bibliothèque de cette ville, sous le numéro 10*. L'écriture semi-onciale que l'on voit dans ce manuscrit est plus grosse encore que celle où nous reconnaissons la main d'Adalbald ; la minuscule est plus droite et plus grosse que celle d'Adalbald. L'écriture d'Adalbald a du reste assez varié pour que nous n'ayons pas le droit de déclarer que ce manuscrit n'est pas de lui. En tous cas, il ne semble pas que l'Octateuqne soit antérieur à l'époque du célèbre calligraphe. Adalbald a probablement inventé la semi-onciale carolingienne, et il l'a certainement menée à sa perfection. Il est temps d'examiner le texte des Évangiles d'Adalbald. Cette étude ne saurait être trop exacte, car il s'agit du plus ancien manuscrit des Evangiles qui nous ait été conservé parmi ceux qui ont été écrits à Tours. Pour chercher à reconnaître les affinités du texte d'Adalbald, j'ai choisi, dans les excellentes collations de M. Corssen, IGO passages dans lesquels j'ai comparé la leçon d'Adalbald avec celles d'un certain nombre de ma- nuscrits pris parmi les plus importants. Sur ces IGO passages, notre texte se prononce 103 fois contre la première bible de Charles le Chauve ; 97 fois contre les Évangiles de Lothaire ; 94 fois contre les Évangiles de Saint-Médard ; 86 fois contre le manuscrit Harl. 2788; 1. Voyez plus haut, p. 189. 2. Voyez ci-dessus, p. 204. LES ÉVANGILES d'ADALBALD. 247 47 fois contre le Codex Vallicellianus ; 37 fois contre le manuscrit B. N. 9385 ; 23 fois, sur 117 passages collationnés seulement, contre les Évangiles de Nancy ; 26 fois contre la bible de Monza ; 23 fois contre les Évangiles de Saint-Corneille (M. Br. add. 11848); 21 fois contre la bible de Zuricb, et 20 fois seulement contre la bible de Bamberg. Il est donc établi que, des nombreux manuscrits écrits à Tours qui sont connus de nous, ceux dont le texte d'Adalbald se rapproche le plus sont : 1" la bible de Bamberg et celle de Zurich; 2° les Évangiles de Saint-Cor- neille ; 3"^ la bible de Monza. Ce résultat est pleinement d'accord avec tout ce que nous savons de l'âge de nos manuscrits et de l'ancienneté re- lative de leurs textes '. Aussitôt après le manuscrit qui est signé d'Adalbald, nous devons men- tionner celui qui ressemble le plus, par sa calligraphie, à la manière classique du célèbre artiste de Tours. Je parle des Évangiles dits de saint Gauzelin, qui sont conservés au trésor de la Cathédrale de Nancy. Ce manuscrit a été parfaitement décrit dans la Monographie de la Cathédrale de Nancy, par M. E. Auguin, qui lui a consacré de fort belles planches. C'est sans doute un des plus beaux manuscrits qui aient jamais été écrits. Il mérite donc un examen pnrticulier. Je ne parlerai pas de la reliure splendide qui recouvre notre manus- crit. Celui-ci est malheureusement mal entretenu. Les quatre premières pages forment un cahier à part ; elles sont écrites en ca- pitale rustique, en blanc sur pourpre foncé, dans un cadre de couleurs pourpre bleuâtre, jaune et rouge, fleuronné aux coins. Fol. 1 (autour d'une figure représentant une sorte de coffre, peut-être l'enve- loppe d'un livre) : Hic liber est vitae, hic fons et origo librorum, Unde fluit quicquid q[uisqu]is in orbe sapit. 1 V® et 2 : Similitudo hominis in eis. Huit distiques : Additur his hominis vultus venerabilis alm[i]. 2 v, le chrisme entre quatre figures paraissant représenter des livres (la lettre L se lit sur celle de droite en haut) : Quattuor hic rutilant uno de fonte fluentes. 3 v'» (argent, sur deux bandes de pourpre) : Quattuor hic rutilant uno de fonte fluentes, Matthei, Marci, Lucae libri atque Johannes. 1 . Une main du x* siècle a inscrit entre les lignes du manuscrit d'Adalbald quelques variantes, dont les deux plus intéressantes se retrouvent, un peu variées, dans le ma- nuscrit de Marmoutier (Egerton 609) : Matth., xxi, 17 : docebat eos de rcgno I)ci ; Luc. XXII, 27 : In gentibus qui recumbit. In vobis autem non sic, scd qui minis- trai. 248 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. Au milieu, dans un losange or et noir', lleuronué aux coins, l'Agneau (eu or teinté de rouge) avec le nimbe croisé et lès instruments de la Passion, entouré d'un cercle en argent. A l'entour, les figures des quatre animaux. Aux angles, en dehors, les ligures des quatre grands prophètes; deux séraphins aux angles de droite et de gauche du losange. Cette peinture est absolument dans le style du manuscrit B. N, 1. 9-1?, canons. Les ornements sont dans le style des manuscrits de Tours. 18 v°, à l'intérieur d'un cadre vert et pourpre, dans une auréole verte, Matthieu, très potit, assis, et l'auge en haut. Entre les deux : lloc Miitthcus agens hominem generalitcr implet. Sur les côtés, deux arbres. En haut et en bas, en capitale rustique d'or, cinq vers alexandrins : Mattheus ex sacro totus spiramine fretus... Au milieu de l'argument de saint Marc, on voit un double feuillet pourpré cousu après coup au milieu du cahier. On y lit, en blanc, les mots : Quattnor faciès uni et quattnor pcnnx uni, suivis de huit distiques : Matthei, Marci, Luc;e snnctiquc Joliannis Nos foi-it sceina plura tlialia loqui... Explicuerunt versus in sanctuin evangelinm Marci féliciter. APNAAAQ IOBI1N0H. L'ouciale de l'école de Tours, tour à tour d'or, d'argent, rouge et noire, appa- raît dans les préliminaires des Évangiles; la semi-onciale de Tours, très grande et très belle, se voit en or, dans la préface de saint Jérôme : ISoviim opus..., en noir dans l'Épitre à Garpien qui suit les canons, et dans les arguments des Évan- giles. Le texte est écrit dans la minuscule ordinaire de Tours. On n'y voit pas de divisions, mais les chapitres soat marqués en marge, de la première main. Les sommaires sont les mêmes qu'on voit ordinairement dans les manuscrits de Tours*. Il n'y a pas beaucoup de manuscrits mieux datés, à tous égards, que celui-ci. C'est, s'il en fut jamais, un produit de l'école de Tours. L'écri- ture semi-onciale qu'on y admire ressemble, autant qu'il est possible, à la seconde manière d'Adalbald. Une tradition qui paraît digne de foi veut que ce précieux manuscrit ait appartenu à saint Gauzelin, qui fut évèque de Tout de 922 à 9G2. En effet, il a fait partie du trésor qui a été con- 1. Ji' comiitc les couleurs de dedans en dehors. 2. Noire mannscril SLMuhh; avoir élé eo])it' sur nn modèle encore pLis riehenu'ut décoré (ju'il n\'sl Lii-niême. Le vers. deu\ fois répète, dans K'ciuel les ((ualn' Évan- giles sont comparés, suivant raucienue tradition de Tari ehivlitn. au\ (luatre llenvcs du paradis : Quattnor iiic nitilnul iiiio de l'r.ul/ tliicnles ne correspond à aucune (ignre. l'eut-èlre faut-il L' meître en rehdion avec hi hdle imagi' de lu « Fontaine de vie » qu'on voit dans i'evangéliaire de (iodescalc et dans les Évangiles de Sainl-Médard. Voyez de Uastard, pi. i.x.wiv, cl F. Piper, Karts des Gio^sen h'd/eiK/ariuiii inul Oslerlajet. \SM\\\, ISôS. Compare/ aussi le manuscrit H. N. 261 cl rinseriplion linale du Codex .idu\ .Nous relrouviions les deux vers (in toi 3 v" dans les Kvangiles de Lolliaire. b LES ÉVANGILES DE SAINT GAUZELIN. 240 serve, jusqu'à la Révolution, dans l'abbaye de Bouxières, auprès des re- liques de cet évêque. Quant à Arnaldus, sur l'ordre duquel il a été copié, il ne peut guère y avoir de doute sur son identité. M. Auguin, qui croit que l'écriture de notre manuscrit est de la seconde moitié du ix^ siècle, pense qu'il a été copié pour Arnaldus, qui fut évoque de Toul de 870, ou environ, à 893. C'est une erreur. Un seul personnage du règne de Louis le Débonnaire a tenu par assez de liens, d'une part aux bords de la Loire et de l'autre l'église de Toul, pour que son nom s'impose à nous : c'est le grand-oncle de l'évêque Arnaldus, appelé lui-môme Arnaldus. Ce fut un très grand personnage de la cour du fds de Charlemagne. Son épouse, Flaminiola, tenait, dit-on, de la plus liaute noblesse romaine, et il occupa des emplois considérables à Orléans. Arnaldus fit élever son fds Arnoul dans les écoles de Tours, et ce fils succéda, sur le siège de Toul, qu'il occupa de 845 à 870 environ, à Fro- thaire, qui avait été l'ami de son père '. C'est, on n'en peut douter, pour le premier Arnaldus qu'a été écrit notre manuscrit. Remarquons encore l'orthographe lOBIINHH, proche parents de celle du mot CKPIBHN6H, que nous avons trouvée sous la plume d'Adaldald ^ Ce serait abuser des res- semblances que nous avons relevées, que d'attribuer les Évangiles de saint Gauzelin à la plume d'Adalbald; mais s'ils n'ont pas été écrits de sa main, ils sont certainement l'œuvre d'un de ses meilleurs disciples. Le texte du manuscrit de Nancy n'est pas exactement celui du manus- crit signé d'Adalbad. Nous l'avons déjà fait remarquer. Sur 117 passages choisis que nous avons collationnés, la première main de notre manuscrit se prononce 68 fois contre la première bible de Charles le Chauve ; 67 fois contre les Évangiles de Lolhaire ; 64 fois contre les Évangiles de Saint-Médard ; 53 fois contre le manuscrit Harl. 2788; 28 fois contre le Codex Y allie elii anus ; 24 fois contre le manuscrit B. N. 9385 ; 23 fois contre les Évangiles d'Adalbald ; 22 fois contre la bible de Bamberg ; 47 fois contre la bible de Monza, et 12 fois seulement contre les Évangiles de Saint-Corneille (M. Br. add. 11848). Nous devons donc placer les Évangiles de saint Gauzelin tout près de ce dernier manuscrit. Au reste, la leçon première de notre manuscrit est quelquefois difficile à reconnaître, sous les nombreuses corrections que plusieurs mains y ont 1. A. Haiick, Kirchemjesddchte Deutschlands, t. Il, 1890, p. 728. 2. Comparez une inscription analogue, en grec, sur un sacranientaire de Téglise de Tours : Dclisle, Catalogue des manuscrils des fonds Libri et Barrois, p. 13 et pi. v. 250 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. apportées. Un premier correcteur a amendé, à l'encre bleue, les erreurs du copiste, et un deuxième correcteur contemporain a introduit dans le texte de nombreux changements. Sur 58 corrections que j'ai relevées dans les 117 passages de ma collation, le correcteur a introduit 50 fois la leçon des Évangiles de Lothaire et 48 fois celle de la première bible de Charles le Chauve'. Un troisième correcteur a quelquefois (5 fois parmi les passages collalionnés) rétabli la leçon de la première main. Mais poursuivons l'examen des Évangiles de Tours. Il faut mentionner, de suite après les Évangiles de saint Gauzelin, le manuscrit additional 11848 du Musée britannique. Je crois pouvoir donner à ce manuscrit le nom d'Évangiles de Saint-Corneille, parce qu'il appartenait, au xv*' ou au xvi' siècle, à une abbaye de bénédictins, où aucun saint n'était particulièrement vénéré, sinon saint Corneille et saint Cyprien. Il est donc fort probable qu'il provient de Saint-Corneille de Compiègne. Il est revêtu d'une splendide reliure qui paraît du xiii^ siècle environ et qui contient des reliques. La décoration de ce manuscrit est assez lourde ; on y voit des entrelacs. Les canons des Évangiles sont dans le genre des manuscrits de Tours, ils sont accompagnés d'arbres et d'oi- seaux. Les figures des évangélistes sont laides ; au-dessus de leurs tètes, on voit, écrits en or sur des bandes de pourpre, les vers bien connus : Hoc Mattheus agens, etc. En plusieurs endroits, en particulier dans l'Épître à Damase {Noviim opus...), on remarque la belle et grosse semi-onciale de Tours que nous connaissons pour l'avoir vue dans le manuscrit de Quedlimbourg, qui est signé d'Adalbald. Nous parlerons en même temps du texte de ce manuscrit et des suivants. Le plus célèbre de nos manuscrits est celui auquel on donne le nom d'Évangiles de Lothaire. Ce splendide manuscrit porte le numéro 26ô au fonds latin de la Bibliothèque nationale. L'origine en est indiquée par les vers incorrects et sans style qu'on lit au deuxième feuillet, écrits en capitales rustiques d'or. Ils sont écrits à la suite du portrait de l'em- pereur Lothaire, peint au verso du premier feuillet : Arbiter altitronus mundi formater et auctor... Hlotarium (lui iiunc fuit as pietate tua aima Induperator liabetur rex augustus iu orbe... Nam plus ipse Augustus, Ghristi ductus amore, Hoc decus almificum ecclesise praevidit ut esset Praesulis atque beati Martini veneratu, Hune pulclirequc gregem hbrum iutra scribcre jussit Ipsius ornare auro et picturis veneraude, Ut uolum faciat quantum poUet locus ille. l. Je remarque, parmi les rares leçons remarquables du correcteur, les suivantes : Matth., XVI, 9 : quinque panum et quinquc milium. — Ib., 10 : seplcm panum et quattvor milium. — xwii, -iG : Hcli Jlcli lama sabachlhani (l'° m. : lema sa- Oachlhani ?) LES ÉVANGILES DE LOTHAIRE. 251 Sed Sigilaus, parens jussis régis studiose, Hoc cvangeliiim illic totuin scribere jussit... Au verso du môme feuillet, on voit le Christ dans une gloire, sur un fond violet, tenant dans sa main gauche un livre et dans la droite, entre le premier et le quatrième doigt, une pièce d'or ou plutôt une hostie ; ses pieds reposent sur un globe vert. Autour, les emblèmes des quatre évan- gélistes et, en haut et en bas, en. capitales rustiques d'or, les deux vers : Quattuor hic rutilant uno de foute fluentes Matthei, Marci, Lucse libri atque Johannis ' . Au troisième feuillet, on lit, en capitale rustique d'or, quatre vers : Hic Damasi species rutilât forma beati, Hieronimi atque beati splendet forma sub illa... Néanmoins, ni la figure de Damase, ni celle de saint Jérôme ne se ren- contrent ici. La décoration du manuscrit est en général de la plus grande richesse. Il faut remarquer particuUèrement les gracieux médaillons qui contiennent Vincipil des sommaires des quatre Évangiles. Les couleurs en sont vives, fraîches et harmonieuses. La semi-onciale de l'école de Tours se voit en plusieurs endroits. Comme M. Delisle le fait justement remarquer, ce manuscrit était des- tiné par l'empereur Lothaire à la même église, dédiée à saint Martin, dans laquelle il a été copié : ... gregem librum intra scribere jussit. Cette remarque exclut la pensée qu'il ait été offert à Saint-Martin de Metz. Ce système, qui était celui de Baluze et de Mabillon, a encore été défendu par M. Lepage et par M. le professeur Kraus, et il a induit ces auteurs en une série de regrettables erreurs. Au reste, notre manuscrit a été quelque temps, sinon à Metz, du moins dans le voisinage de cette ville. La chose est attestée par une note de l'an 1367, inscrite au feuil- let 76 v° par Gilbert, abbé cistercien de Pontifroid, près de Metz, et rela- tive au prêt de trois florins d'or fait par un moine de Thoplicka,en Croatie, de passage à Pontifroid. Le nom de Sigilaus s'est rencontré plusieurs fois à Saint-Martin de Tours. Sigilau figure dans le Livre des confraternités de Saint-Gall parmi les fratres de Turonis, et M. Delisle ne doute pas que ce Sigilau, qui vivait sous Louis le Débonnaire, n'ait été le copiste de notre manuscrit. L'empereur Lothaire étant mort en 855, notre manus- crit est antérieur à cette année. Il est sans doute postérieur, non seule- 1. Voyez la note de la page 248. 252 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. ment à la mort de Louis le Débonnaire, mais môme à la paix de Verdun. Nous le placerons donc entre 843 et 855. Le manuscrit latin 9385 de la Bibliothèque nationale présente plus d'une ressendjlance avec les Évangiles de Lothaire. 11 a fait partie de la collection de Ch.-J.-M. Du Fay. Les préfaces y sont écrites dans la belle semi-onciale de Tours. Les portraits des Évangélistes, accompagnés des mêmes vers que dans les Evangiles de Lothaire, sont inscrits dans un quart de cercle, ainsi qu'on peut le voir dans les manuscrits B. N. 1, 261 et 209, dans la bible de Saint-Paul et dans les Évangiles de Saint-Emmeraii. A la fin, après le Capilulare evcmf/eliorum, au verso d'un feuillet où sont inscrits qaelques vers, on voit l'image du Christ imberbe, dans une auréole dont les couleurs sont (de dedans en dehors) : violet, bleu, vert, brun, argent et rouge. Il tient une hostie peinte en or et un livre, et il a sous les pieds un globe peint en violet. Aux quatre angles, on voit les symboles des évangélistes. Nous rapprocherons des Évangiles Du Fay (si c'est le nom qu'il faut leur donner) le manuscrit B. N. 261. Ce manuscrit provient de Nicolas Le Fèvre, qui l'avait acheté au Mans en 1582; après lui, il a appartenu à J.-A. de Thou et à Colbert. Au folio 149 v°, on lit une prose en neumes en l'honneur de saint Julien, patron duMans : Urbs provecla Cenotnaiinis... Ce morceau est écrit au xf siècle, La couverture précieuse qui ornait le volume a disparu, mais le souvenir en a été conservé par une note en onciale, qui paraît écrite au xi" ou au xii^ siècle et qui est ainsi conçue : IlLinc codicem oruavit Gervasius auro, gemmis etemblematibus, tune Ciûomaii- nensis, postea Remeasis episcopiis. Gervais de Château du Loir fut évèque du Mans de 1036 à 1055; il mourut en 1007. Les préliminaires des Évangiles sont écrits dans la semi- onciale de Tours. 11 faut pourtant remarquer que l'écriture du corps mênuî du njanuscrit ne semble pas partout absolument identique à celle qui est ordinaire aux manuscrits de Tours. 11 y a plusieurs mains; la deuxième commence avec le feuillet 23. L'écriture send)le être de la seconde moitié du ix^ siècle. Mais la décoration est bien celle des manuscrits de Tours. Les invipit sont écrits en or sur bandes de pourpre, dans des cadres à entrelacs qui sont dans le style de Tours. La première page de l'Epitre à Damase est écrite en onciale et la première des Evangiles en capitale, le tout en lettres d'or, avec de belles initiales en or et en couleurs, à liga- ture et à entrelacs. Les premiers mots des autres textes préliminaires sont en onciale et en une belle semi-onciale d'or. Les canons sont richement dorés et sont ornés de paons. Les images des évangélistes et celle du Clirist sont placées dans des cadres formés d'entrelacs. Saint Mattliieu écrit ; ii est peint sur un fond (b* pourpre, dans un (juart de cercle, et il est entouré d'un arc-en-ciel de pourpre, bordé il'or, sur lequel se lit, eu capitale ruslicpie d'or, le vers : Hoc Mallheus agens... Au delà de rarc-.'U- DIVERS MANUSCRITS DES ÉVANGILES, 25^] ciel est un ange tennnl un livre. Le Christ est dans une gloire ; ses pieds sont posés sur un globe venlàlre bordé d'or ; il tient en sa main gauche un livre et dans sa droite, entre le premier et le quatrième doigt, une hostie; le fond est violet clair et semé d'étoiles. Autour de la gloire, (|u'entourent les emblèmes des quatre évangélistes, on lit, en capitale rustique d'or, sur un bandeau ovale de pourpre bordé d'or : Hac sedet arce Deus, mundi rex, gloria ca^li. Quatiuor hic luliUint uiio de fonte iluentes. Je dois rappeler ici que la décoration des manuscrits des Évangiles indique souvent de tout autres rapprochements que le texte lui-même. Le manuscrit d'Antoine Faure (B. N. 274) paraît provenir de Meaux. Au folio 159 v% une main, qui paraît du xii^ siècle, a écrit ces mots incorrects : Ego Simon humilis béate Marie de Gagia abhas promltto tibi pater Maiiase et siissesoribiis tuis aque (sic) matri ecclesie Merdensi (corrigé : Meldensi) debitani subjectionem atque obedienciam secundam instituta sanctorara patriim ore pro- niillo aque manu confirme f. L'abbaye de Chage était dans la banlieue de Meaux. Manassé II fut' évèque de Meaux de 1135 à 1158, et Simon fut abbé de Chage de 1152 à 1174-. Le manuscrit est du reste écrit à Tours. On y remarque la semi- onciale de l'école de Saint-Martin. Le manuscrit B. N. 267 qui provient de Colbert, paraît avoir été au xv*^ siècle en Provence. On y voit, au folio \ii v", écrite à cette époque, une charte de Raymond-Bérenger, comte de Provence, en faveur de Montmajour. La semi-onciale de Tours se reconnaît dans les prélimi- naires et dans la première ligne de quelques chapitres. Le manuscrit B, N. 263, qui est mutilé, montre bien des ressemblan- ces avec le précédent. Les arguments et la première ligne de chaque sec- tion y sont écrits en semi-onciale. Le manuscrit additional 11849 du Musée britannique a été égale- ment écrit à Tours. Les préliminaires, jusqu'à l'argument de saint Matthieu, sont écrits en une jolie petite semi-onciale ; la première ligne des paragraphes est également en semi-onciale. Les canons des Evangiles sont dans le style de Tours. Je ne fais que mentionner le manuscrit Hamilton 248, actuellement à la bibliothèque royale de Berlin, que M. Corssen range au nombre des manuscrits écrits à Tours. Le manuscrit B. II. 11 de la bibliothèque de l'Université de Bâle, (jui provient des chartreux de cette ville et qui leur avait été donné au xv*' siècle par le doyen de Bheinfelden, Antoine Uustmann, paraît égale- ment écrit à Tours. Son origine est pourtant moins certaine que celle des manuscrits que nous venons de passer en revue. Les canons sont de style 254 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. français, et peut-être dans le genre de l'école de Tours ; ils sont surmon- tés d'oiseaux, parmi lesquels on remarque des paons, comme dans les Évangiles du Mans. La première ligne de l'argument de saint Luc et l'ar- gument de saint Jean en entier sont en semi-onciale, mais celte écriture n'a pas toute la pureté des meilleures écritures de Tours. Comme il a dû y avoir dans les écoles de Tours des apprentis aussi bien que des maîtres, nous ne croyons pas qu'il y ait ici une raison suffisante pour refuser de mettre les Évangiles de Bàle au nombre des manuscrits de Tours. Le manuscrit 1171 de l'Arsenal, qu'on a appelé à tort Évangiles des Célestins, montre également la semi-onciale carolingienne dans ses préli- minaires, mais il semble plus récent que les précédents. La minuscule semble incliner vers le x^ siècle. Sur la dernière garde, qui forme l'inté- rieur de la couverture, on lit un nom écrit d'une main contemporaine : Erluinus peccator. Peut-être est-ce le nom du copiste. Les figures des évangélistes sont intéressantes, car elles reproduisent un type que nous rencontrerons ailleurs, le type dramatique. Les évangélistes sont dans une enceinte; leur air est tragique; saint Luc est assis sur des flammes; ils sont représentés dans le moment de l'inspiration. C'est sans raison que M. de Bastard a appelé ce manuscrit Évangiles des Célestins, car il ne figure pas (M. H. Martin veut bien m'en donner l'assurance) dans l'inven- taire de la bibliothèque des Célestins, rédigé par le P. Daire (B. N. fr. 15290). Le manuscrit Harléien 2790 pourrait être rangé dans une catégorie à part. Il provient de Nevers, et les trois distiques qui sont écrits en tète des canons des Évangiles attestent qu'il a été donné à la cathédrale de Saint-Cyr par l'évêque Hériman, qui occupa ce siège de l'an 841 (au plus tard) à l'an 860. Sur une des pages des canons des Évangiles, on trouve, dans les entrelacs mêmes, la signature a Gedeon ». Ce nom est certaine- ment celui du peintre, et d'un peintre peu habile. L'écriture est une grosse minuscule du ix° siècle. Les deux premiers feuillets de saint Mat- tbieu, ainsi que les arguments des autres Évangiles, sont écrits en une semi-onciale à laquelle il manque les N onciaux et qui pourrait être con- sidérée comme une imitation de l'écriture de Tours, si ce n'en était plu- tôt une forme encore imparfaite. Nous avons déjfi fait remarquer les res- semblances, tant paléographiques que relatives au texte, qui unissent notre manuscrit à la bible de Monza '. Sur 2G9 passages colla lionnes, on ne re- lève, entre les deux manuscrits, que 10 variantes. Vinterprelatio nomi- num hebraicorum, qui est copiée en tète des Évangiles, semble attester l'origine anglo-snxonne de ce texte. Le manuscrit 324 de la Bibliothèque nationale paraît copié en petit sur un manuscrit do Tours. L'écrilure est line; elle parait de la lin du l. Voyez plus haut. p. 223. CLASSEMENT DES ÉVANGILES DE TOURS. 255 ïx^ siècle. Le texte même semble se rapprocher de celui des manuscrits franco-saxons, tandis que les sommaires qui précèdent les Evangiles sont ceux d'un groupe de manuscrits dont les Evangiles d'Autun sont les plus anciens. Nous ne mentionnerons pas autrement que dans une note trois manus- crits de l'Ancien Testament qui paraissent avoir été copiés à Tours à une époque plus récente, ou dont l'écriture semi-onciale paraît imitée sur l'é- criture de Tours '. Nous ne consacrerons pas de longs développements au classement du texte des Evangiles de Tours. Il ne convient pas de refaire le travail qui a été fait, et fort bien fait, par M. Corssen. Nous laisserons pour un instant en dehors de notre étude, le manuscrit d'Adalbald, les Évangiles de Nancy, le Nouveau Testament B. N. 250 et les Évangiles de Nevers, qui ont été examinés tout à l'heure. La plus grande variété règne entre nos manus- crits. Néanmoins la question s'éclaircit lorsqu'on se décide à faire abs- traction de la décoration de ces manuscrits, qui n'a à peu près rien à faire avec leur texte. Pour les parties accessoires, nos manuscrits se rangent naturellement en deux ou trois familles. Pour les sommaires, les préli- minaires et les parties accessoires, le plus grand nombre sont d'accord avec les grandes bibles de Tours : tels sont les manuscrits B. N. 266, 274, 9385, add. 11848, Hamilton 248 et, avec quelquesvariantes,BàleB.n. il'. D'autres manuscrits, B N. 261, atd. 11849 et Arsenal 1171, s'accordent généralement, en ces parties, avec la deuxième bible de Charles le Chauve et avec les manuscrits franco-saxons ^ Le manuscrit B. N. 263, qui est mutilé, et le manuscrit B. N. 267, qui n'a pas de sommaires, se ratta- chent de près à la tradition des bibles de Tours. Quant au texte lui-même, nous avons examiné les collations, aussi exactes que bien disposées, que M. Corssen a données, et qui intéressent 269 passages de nos manuscrits, et voici comment les résultats de ces comparaisons paraissent se dessiner : 1° Le manuscrit M. Br. add. 11848 (Évangiles de Saint-Corneille) con- tredit 101 fois les Évangiles de Lothaire ; 1. Angers 14, Psautier liturgique, paraissant écrit eulre le ix^ et le x® siècle. — Voyez plus haut, p. 47. Harl. 2793, Psaulier héhraïque. M. Br. Arundel 125, Job et Esdras. 2. Préliminaires : Nwum opiis... Sciendiim tamen... Plures fuisse... : Monza. Angers 1. — Nwum opus... Sdendinn tamen... Phn^es fuisse... Ammonius... : Harl. 2790. Nancy. Bamb. Zurich. B;^rne. Grandv. Col. Ham.*24S. add. 11848. B. N. 1. 3. 274. — Novum opus... Sciendum etiam... Plures fuisse... Ammonium... : B. N. 2G6. 9385. Angers 2. add. 11849. — Plures fuisse... Nivum opus... Scien- dum tamen... : Bâle B. II. 11. — Pour les sommaires et la division en chapitres, voyez la table à la fin de ce volume. Voyez du reste Corssen, Ada-Handschrift, p. 39. 3. Novum opus... Plures fuisse... Ammonius... Sciendum etiam... : B. N. 2. 257. 261. Lyon 357. Ars. 599. Harl. 2788. Épernav. 256 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. 95 fois la première bible de Charles le Chauve ; 65 fois (sur 229 collations) le manuscrit B. N. 274 ; 4-4 fois le Codex Vallicellianus ; 35 fois le manuscrit B. N. 267 ; 24 fois la bible de Grandval ; 23 fois la bible de Zurich ; 21 fois la bible de Monza, et 20 fois seulement la bible de Bamberg. 2° Le manuscrit R. N. 267 est en opposition 101 fois avec la première bible de Charles le Chauve ; ('•2 fois (sur 229 passages collationnés) avec le manuscrit B. N. 274 ; 67 fois avec les Évangiles de Lothaire ; 46 fois avec la bible de Monza ; 42 fois avec le Codex Vallicellianus ; 40 fois avec le manuscrit B. N. 9385 ; 36 fois avec la bible de Grandval ; 35 fois avec le manuscrit add. 118i8; 32 fois avec la bibie de Zurich, et 28 fois seulement avec la bible de Bamberi^^ 3° Le manuscrit B. N. 9385 est en contradiction 85 fois avec la première bible de Charles le Chauve ; 84 fois avec les Évangiles de Lothaire ; 56 fois (sur 229 collations) avec le manuscrit B. N. 274 ; 45 fois avec le Codex Vallicellianus ; 40 fois avec le manuscrit B. N. 267 ; 38 fois avec la bible de Monza ; 35 fois avec la bible de Zurich ; 33 fois avec la bible de Bamberg, et 31 fois seulement avec la bible de Grandval. 4" Le manuscrit B. N. 274 contredit, sur 229 passages collationnés, 66 fois la bible de Zurich; 65 fois le manuscrit add. 11848 ; 62 fois le manuscrit B. N. 267 ; 58 fois la bible de Bamberg ; 57 fois la bible de Grandval ; . 57 fois la bible de Monza ; 44 fois le Codex Vallicellianu:^ ; 29 fois la première bible de Charles le Chauve, cl 26 fois seulement les Kvangiles de Lalhaire. 5° Enfin les Évangiles de Lothaire (B. N. 266) se prjnoni'onl, bur 209 passages, 104 fois contre la bible de Zurich ; 103 fois contre la bible de Bamberg ; loi fois contre le manuscrit add. 1 1848 ; CLASSEMENT DES ÉVANGILES DE TOURS. 257 95 fois contre In bible de Moiiza ; 9) fois contre le Codex ValUcellianus; 90 fois contre la bible de Grandval ; 84- fois contre le manuscrit B. N. 9385 ; 67 fois contre le manuscrit B. N. 267 ; 47 fois contre la bible de Glanfeuil; 42 fois contre la deuxième bible de Cliarles le Chauve ; 38 fois contre la première bible de Cliarles le Chauve ; 26 fois (sur 229 collations) contre le manuscrit B. N. 274 ; et 12 fois seulement (sur 269 passages) contre la seconde main de la pre- mière bible de Charles le Chauve. Ces chiffres se présentent à nous avec une netteté parfaite. Ils nous montrent les divers manuscrits rangés à peu près dans un ordre con- traire, suivant que nous les comparons avec les premiers de nos manus- crits ou avec les derniers. Les premiers (Harl. 2700, add. 11843, B. N. 267 et 9385) sont fort rapprochés des plus anciennes bibles, ('e cclies lo Monza, de Bamberg et de Zurich; les derniers (B. iN. 274 et Évangiles de Lothaire) sont placés à l'extrémité opposée du développement du texte biblique ; ils se tiennent fort près de la première bible de Charles le Chauve, qui est le plus récent de nos manuscrits de la Bible. Les Évan- giles de Lothaire, en particulier, représentent, presque sans aucune diffé- rence, le texte même d'après lequel a été corrigée la première bible de Charles le Chauve. Les manuscrits que je viens d'énumérer forment avec deux autres (Ha- milton 248 et Bàle B. IL 11) le premier groupe des manuscrits évangéli- ques copiés à Tours. Ils représentent, à ses différentes périodes, l'histoire des variations du texte de Tours. Quant aux trois manuscrits que leurs sommaires suffisent à classer à part (B. N. 261, add. 11849 et Arsenal 1171), leur texte n'appartient pas à proprement parler, non plus que leurs préliminaires, à la tradition de l'école de Tours. C'est le texte et ce sont les préliminaires du groupe franco-saxon, que représente la deuxième bible de Charles le Chauve. La tradition de ces textes ne provient pas de Tours, mais probablement du nord de la France. Au reste, nous remar- quons, dans des manuscrits plus récents qui ont encore le texte de Tours, tels que les Évangiles de Lothaire, un rapprochement notable avec le groupe franco-saxon. Je ne mentionnerai que par un mot le manuscrit B. N. 263, qui est un texte interpolé, mais au fond parent du premier groupe des manuscrits de Tours. Quant aux Évangiles de Nancy et à ceux qui sont signés d'Adalbald, ils prennent rang en tête de la série de nos manuscrits. Ainsi que nous l'avons vu, le manuscrit dont les Évangiles de Nancy se rapprochent le plus est le même que nous avons mis, après le manuscrit Harl. 2790, en tète de notre liste, et les manuscrits dont ils s'éloignent le plus sont les HIST. DK LA VUIiGATB. 17 :258 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. plus récents. Quant aux Évangiles d'Adalbald, ils occupent une position analogue. Nous pouvons donc grouper nos manuscrits des Evangiles comme il suit : 1° Groupe de textes parents des bibles de Monza, de Bamberg et de Zu- rich : Harl. 2790 (de Nevers). B. N. 17227 (Adalbald). Nancy. Add. 11848 (de Saint-Corneille). B. N. 267. B. N. 9385. 2° Groupe de textes parents de la première bible de Charles le Chauve : B. N. 274 (de Meaux). B. N. 266 (Évangiles de Lothaire). 11 y a probablement lieu de ranger ici les manuscrits Ilamilton 248 et Bàle B. II. 11. Le manuscrit B. N. 263, quoique interpolé, paraît devoir être rangé dans l'un des deux premiers groupes. 3° Groupe de textes rapprochés du groupe franco-saxon : B. N. 261 (du Mans). ^c?f/. 11849. Arsenal 1171. Telle paraît être l'histoire des variations du texte biblique dans l'école de Tours. Ces résultats s'éloignent à peine de ceux auxquels est arrivé M. Corssen. En réalité, ils lui appartiennent plus qu'à nous, ayant été tirés, pour la meilleure part, des importants documents qui ont été réunis par ce consciencieux auteur. CIIAPITUK II l'école ciirysographique Nous remontons à l'époque de Charlemagne et nous entreprenons d'étudier le groupe important et ancien des manuscrits écrits en lettres d'or. De ces manuscrits, le plus ancien est sans doute le fameux manuscrit Hamilton 251, qui, après avoir été quelque temps entre les mains de M. B. Quaritch, a été acquis en 1890 par M. Th. Irwin, d'Oswego (État de New-York). Grâce à la parfaite obligeance de M. Quaritch, j'ai pu l'étu- dier avec quelque détail. Le manuscrit étant parti pour l'Amérique lors- que je me suis présenté une seconde fois à Piccadilly, M. Irwin a bien voulu me mettre en relation avec le Rev. B.-W. Bacon, grâce auquel j'ai pu compléter mes collations. Le parchemin est de pourpre. L'écriture est une belle onciale d'or. Les initiales de chaque section sont placées dans le cadre de la colonne. Lors- que le rejet n'est que d'un mot, à la fin d'une section, il est pris sur la ligne suivante, sans alinéa ; la première ligne des sections envoie souvent un rejet sur le blanc de la ligne qui précède. On voit, à la fin des lignes, un trait sur la lettre, pour m et n, et les abréviations nés, is, tus, tur, luit; dans le texte, es est marqué par e surmonté à droite d'un s; dans saint Jean, on remarque deux fois l'abréviation per et deux fois e surmonté d'un trait, pour est. L'U majuscule est à remarquer : il est formé adroite d'une haste qui descend en se recourbant comme dans l'Y, et à gauche il alfecte la courbure rentrante de l'écu allemand; TU oncial a parfois une forme à peu près semblable. L'A n'est pas formé à gauche d'une boucle, mais d'un trait assez long accompagné à l'intérieur d'un crochet. On voit quelques A semi-lunaires, formés de deux C et non fermés par en haut; à la fin d'une ligne, dans saint Luc, on voit un a cursif. L'F et le G sont parfois accompagnés, dans saint Luc, d'une queue recourbée ; dans saint Marc, l'E est fermé, tandis qu'il est ouvert dans saint Matthieu; les E fer- més continuent dans le reste du manuscrit, mais, dans les inclpit et les expUcit, le scribe revient aux E ouverts. Le B est ouvert par en bas, la (jueue du P se prolonge parfois en un filament légèrement recourbé. /E est marqué par un E cédille. Dans les corrections de la première main on remarque des s minuscules et un d minuscule. La ponctuation est mar- quée par un point, placé indifféremment en haut ou en bas de la ligne ; on voit aussi le point et virgule, le même signe renversé, et trois espèces de points d'interrogation. De tout ce qui précède, il semble résulter que le 260 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. manuscrit a été écrit de plusieurs mains, et que chaque Evangile a été co- pié à part. Fol. 1 r° : vacat. Au verso, les armes et la dédicace dont il sera questiou plus loin. 2 : Liber generationis... (Les mots : Christî autem generatio sic erat, i, 18, sont écrits en une onciale un peu plus grosse). 3G v° (capitale rustique) : Finit cuangeliiim kata [ta en minuscule) Matlieum. 38 : Initium evangelii secundum Marcum... 65 : Scundum (sic) Lucam. Quoniam qitidem... 110 V® (deux hederœ) : Explicit euangeliam secundum Lucam. Incipit evan- geliiun secundum Johannem. (La deuxième colonne et le fol. 111 sont vides.) 143 v° : Explicit cvangelium secundum Johannem. Le fol. 144 est vide. Au verso du premier feuillet on voit les armes de France et d'Angle- terre finement dessinées et ombrées en or; l'écu est supporté par un lion et un dragon. Ce blason est accompagné de la dédicace suivante, écrite d'une belle écriture d'or du xvi® siècle : Fato servatus tibi sum, ter maxime princeps. Te quoque servarunt aurea fata michi. Instaurata nitent per te sacra dogmata, per te Aurons est author Christus ubique meus. Le blason royal d'Angleterre, qui est peint sur cette page, est attribué, sans aucune espèce de fondement, par le catalogue de la vente Hamilton à la main de Holbein. Quant aux deux distiques qui accompagnent cette peinture, on a pensé y reconnaître une dédicace de Léon X à Henri Ylll. Les mots instaurata dogmata, où l'on a vu une allusion au titre de Defen- sor fidei, ont donné une couleur de vraisemblance à celte attribution. M. Watlenbach a cru plus naturel d'attribuer au cardinal Wolsey les vers dédicatoires, tandis que le catalogue de la vente Hamilton insinue que les mots instaurata dogmata pourraient être plutôt une allusion à la Ré- forme : en ce cas, le roi dont il est question serait Edouard VL H n'est pas prouvé que le manuscrit de M. Irwin ait appartenu à Henri MIL Les armes royales qu'il porte donnent pourtant lieu de penser qu'il a appartenu à un roi d'Angleterre. Peut-être ces vers pourraient-ils s'expliquer d'une tout autre manière. Je ne sais s'ils ne s'appliqueraient pas mieux \\ Charlemagne qu'à Henri VIH, et s'ils ne seraient pas la copie de l'inscription dédicatoire qui devait se trouver sur un feuillet qui a disparu. Le feuillet qui porte la dé- dicace a été en effet amputé de son pendant. Peut-être ce feuillet conle- nail-il la dédicace adressée à Charlemagne par quelqu'un de ses familiers. J'ai nommé Charlemagne, et en effet le manuscrit de M. Irwin ne peut être d'une autre épo(jue que du règne de ce prince. M. Watlenbach, on s'en souvient, a pensé reconnaître dans notre manuscrit un de ceux que le célèbre évèque d'York, Wilfrid, avait fait copier vers la lin du vu' siè- LE MANUSCRIT d'OSWEGO. 261 cle et qu'il avait offerts au monastère de Ripon '. Ce système ne tient pas un instant devant l'examen du manuscrit, et nous ne le mentionnons que pour mémoire. Le texte de notre manuscrit est une Vulgate mélangée d'un certain nombre de leçons étrangères, dont plusieurs sont rares ou paraissent uni- ques, soit par l'erreur du copiste, soit à cause de l'antiquité et du carac- tère original de notre texte *. Les textes avec lesquels notre manuscrit se rencontre le plus souvent, dans ses leçons les plus caractéristiques, sont les textes espagnols et surtout les textes irlandais et anglo-saxons \ Il ne viendra pourtant à l'idée d'aucun homme compétent de voir, dans les élé- ments irlandais ou saxons qui se remarquent dans le texte de notre ma- nuscrit, la marque d'une origine northumbrienne. Nous savons en effet, par de nombreux exemples, combien était grande, sous le règne de Char- lemagne, la dissémination des textes irlandais ou saxons dans le royaume des Francs et particulièrement dans le nord de la France. Notre texte pa- raît être un texte carolingien très ancien. Sur 269 passages collationnés, le manuscrit d'Oswego est en opposition 117 fois avec la bible de Bamberg ; 115 fois avec le Codex Vallicellianus ; 102 fois avec le manuscrit Arsenal 599; 87 fois avec la bible de Saint-Paul ; 81 fois avec les Évangiles de Lothaire ; 80 fois avec la première bible de Charles le Chauve ; 66 fois avec le manuscrit B. N. 17698 ; 65 fois avec le manuscrit B. N. 267 ; 64 fois avec la deuxième bible de Charles le Chauve ; 63 fois avec le manuscrit Harl. 2788; 1. Voyez plus haut, p. 36. 2. Omission de Matth., yi, 15 (unique). — 10., vu, 2 : remetietur (rare). — Ib., 5 : ecce primum trabem de oculo tuo eke (unique). — Ib., 10 : porrigit (= fuld. for. cf. big.]. — x, 10 : neque duas tumcas habeatis neqiie calciamenta habeatis (unique). — Ib. : dignus es (sic) enim operarius mercede sua (= anciens textes, Ada. B. N. 11957**; Harl. 2788 : mercede suo; gK B. N. 11957* : mercedem suam). — XI, 21 : Corizaln (unique). — xiii, 32 : om. seminibus [item). — xiv, 34 : Genes- sar {it.). — XXV, 14 : sicut homo (,ui peregre proficiscens [it.). — xxvii, 46 : Heli Heli lema sebacthani [it.]. — Luc, ix, 3 : neque calciamenta neque peram [it.) 3. Matth., iv, 16 : inregione et umbra mortis [= toi* . cav. harl. mt. Grandv.). — V, 33 : perjurabis (= cav. S. Gall. 51). — vi, 9 : cotidie [= toi. cav. S. Gall 51. lich. gai*, etc.). — Ib., 25 : om. phis (esp. irl. vall.). — vu, 11 : data [=big. mm. mt. bodl* . Grandv.). — viii, 3 : manum Jhesus (= toi. cav. for.). — Ib., 20 : nidos ubi requiescant (= toi.; ken. mm. : nidos ubi requiescunt) . — Ib., 26 : imperavit [= S. Gall. 51. vall.]. — Ib., 29 : perdere nos [= cav. ; arm. : perdere nos ante tempus hue ante tempus]. — x, 26 : reveletur... sciatur (cf. toi.]. — XIV, 22 : jussit (om. Jhesus) = sang. bodl. Âutun 3. 5. — xviii, 9 : unum ocu- lum habentem [= toi. cav. sang. S. Gall 51. B. N. 17226. etc.). — xix, li : sinite parvulos venire ad me et non prohibete [= bodl. ken.]. — xx, 23 : e^ ad = toi. cav. ept*]. — Ldc, i, 54 : memorari (= S. Gall. 51). — xiii, 35 '.déserta = gat.). 262 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. 51 fois avec les Evangiles d'Ehbon ; 50 fois avec les Évangiles de Saint-Médard, et 42 fois seulement avec la première main du Codex Adœ. On voit que les principales afiinités de notre texte sont avec le groupe des manuscrits en lettres d'or, puis avec ceux du nord de la France. Le Codex Adae, ou Codex aureus de Trêves, est, de tous les manus- crits, celui dont le manuscrit d'Oswego se rapproche le plus. Ce manus- crit a été récemment l'objet d'une splendide publication. C'est d'après l'admirable volume que la Société d'histoire rhénane lui a consacré que nous parlerons de lui. Le Codex Àdse est écrit entièrement en onciale et en minuscule d'or. Deux mains ont contribué h l'écrire. La première a copié les feuillets 6 à 38 v'' ' ; c'est à elle que l'on doit en grande partie les passages en écri- ture onciale. Jusqu'au folio 23 r**, il y a des cadres aux pages ; ces cadres sont préparés jusqu'au folio 38 v°. Le copiste de la seconde partie du ma- nuscrit paraît être également l'auteur des nombreuses corrections que l'on remarque dans la première partie. Il importe d'étudier de près l'écriture de l'un et de l'autre écrivain, en particulier dans la minuscule. L'écriture du premier copiste (je cite M. Menzel) montre, à côté de Va minuscule. Va ouvert lombard, formé de deux c, et même des a parfaitement fermés. L'N majuscule apparaît souvent dans le milieu des mots. On rencontre la ligature majuscule ou semi-onciale NT, de même que les ligatures minuscules re, rt et nt. Quant au deuxième copiste, il pratique Va minuscule, et l'^ fermé après Vr seulement; il fait usage des mêmes ligatures que le premier et en ou- tre des ligatures ri et rr. La queue des r est plus allongée dans l'écriture de la seconde main. L'onciale, qui appartient à la première main, montre dans la première page les A à boucle et ceux dont le jambage est formé d'un long trait ac- compagné d'un crochet, et d'autres encore où la boucle se termine en pointe. Je renvoie à M. Menzel pourl'énumération des autres caractéristi- ques de cette écriture. La décoration est de toute beauté. Un cadre colorié, en partie composé d'entrelacs, borde les pages écrites par le premier copiste. Les initiales à ligature sont également ornées d'entrelacs ; elles reproduisent le type anglo-saxon. Les canons sont formés d'une arcature ; ils sont lourds, mais riches. Les figures des évangélistes sont le meilleur spécimen d'un type à part. Les couleurs en sont très vives. L'évangéliste, imberbe, est assis, écrivant, dans une niche ; il est surmonté de son emblème ; des figures d'animaux remplissent les angles supérieurs. Ce type, })lein de dignilé et de noblesse, se retrouvera dans le manuscrit d'Abbeville, dans celui de la bibliothèque de Harley, dans les Évangiles de Saint-Médard et dans le nia- 1. L'écriture du premier copiste s'arrête au milieu du verset i du eliapitre \\i. LE CODEX AD/E. -263 niiscrit 50 de la bibliothèque palatine. Ces manuscrits forment, dans le développement de l'art carolingien, une belle et riche famille, désormais connue, grâce à la Société d'histoire rhénane, par une série d'excellentes reproductions. Le rapprochement de ces figures est du plus haut intérêt. Peut-être le prototype doit-il en être cherché dans le célèbre évangéliaire de Godescalc, mais ce rapprochement est assez lointain : les évangélistes de Godescalc sont barbus, ceux de l'école que nous étudions sont imber- bes et jeunes, et l'architecture n'est pas la même. Au reste, l'art du ma- nuscrit de Godescalc est beaucoup plus grossier et la main paraît sensi- blement plus ancienne. Nous avons dit que le Codex Aux a été écrit en deux fois et que le deuxième copiste est également l'auteur des nombreuses corrections qui se voient dans la première partie. M. Corssen a comparé le texte de la première main avec celui d'un grand nombre de manuscrits, et voici les résultats auxquels il est arrivé : Sur 62 passages, choisis à cause des variantes que présentent les deux mains ', la première main du Codex Ad se est d'accord 43 fois avec le manuscrit B. N. 11957 (de Corbie) ; 30 fois avec la bible de Zurich ; 27 fois avec celle de Berne ; 26 fois avec les bibles de Bamberg et de Grandval et avec les manus- crits B. N. 250 et 267 et add. 11848 ; 26 fois avec les Évangiles de Saint-Martin de Tours; 25 fois avec la bible de Cologne ; 24 fois avec le Codex ValUcellianus et avec le manuscrit B. N. 9385; 23 fois avec le Codex Paulinus et avec le manuscrit Harl. 2788 ; 21 fois avec le manuscrit d'Oswego ; 17 fois avec le manuscrit Arsenni 599 ; \o fois avec les Évangiles d'Épernay;] 12 fois avec la deuxième bible de Charles le Chauve ; 11 fois avec les Évangiles de Lothaire et avec les manuscrits B. N. 257 et Abbeville 1 ; 7 fois avec les manuscrits B. N. 8849 et 9383 ; enfin 5 fois avec le manuscrit B. N. 11955 et 4 fois seulement avec les Évangiles de Saint-Médard (B. N. 8850). Comme le dit fort bien M. Corssen, ces chiffres sont éloquents. Ils nous montrent que la première main du Codex Adse (en dehors de la ressem- blance très frappante qu'elle présente avec un manuscrit de Corbie) se rapproche le plus des anciennes bibles copiées à Tours, un peu moins du beau manuscrit Harléien en lettres d'or et du manuscrit d'Oswego, et beaucoup moins des derniers de Tours. Enfin la première main du Codex l. Il n'y a, dans ces conditions, aucune proportion entre ce calcul et celui qui résulte de nos collations ordinaires. 26i LES GRAND'ilS ÉCOLES CAROLINGIENNES. Adae s'éloigne absolument du plus grand nombre des manuscrits en let- tres d'or, qui pourtant lui ressemblent par leurs caractères extérieurs. Mais, ainsi que M. Corssen l'a senti, la stalistiqne n'est pas, en matière de critique, un guide parfaitement sûr, et il faut peser les leçons plutôt que les compter. Certaines ressemblances bizarres entre deux textes du reste très différents ont plus de valeur pour nous éclairer sur leur parenté primitive que l'accord ou le désaccord du plus grand nombre de leurs le- çons. Ces ressemblances caractéristiques sont la marque de fabrique, tan- dis que les différences, si nombreuses qu'elles soient, ne sont souvent que la preuve de la retouche. Or, en considérant l'importance des leçons plu- tôt que leur nombre, nous trouverons un singulier accord entre la pre- mière main du Codex Adse (la deuxième beaucoup plus encore) et les manuscrits en lettres d'or, dont plusieurs paraissent, à ne consulter que les chiffres, en différer profondément. A cet égard encore, le manuscrit Harléien 2788 trahit une parenté particulière avec le manuscrit d'Ada ; j'en pourrais dire autant du manuscrit de M. Irwin. Je citerai seulement la leçon Matth., xiii, 14: ut adimpletur (Ada*, Haii. 2788, B. N. 267*j, la leçon mercede sua, Matth., x, 10 (voyez p. 261) et Matth., xi, 23: usgue in cœlum exallaveris (Harl. : eœaltaberis), elsi exallata fiieris, usque in infernum descendes (Msi* c. hig. Harl. 2788. B. N. 9383**. 11957)'. C'est ainsi que la critique des textes, faite cum grano salis, rapproche notre manuscrit de ses alHés naturels. Quant au texte de la deuxième main, ainsi que M. Corssen le fait re- marquer, c'est le texte courant, celui du plus grand nombre des manus- crits. S'il est vrai que les textes du ix^ siècle se partagent en deux grandes familles, la famille de Tours et le groupe des manuscrits en lettres d'or et des manuscrits franco-saxons, on peut dire qu'en général le Codex Adx appartient à cette dernière catégorie. Le tableau qui suit nous montrera les affinités du texte de la deuxième main. Sur 269 passages collationnés, le deuxième copiste du Codex Adse est en désaccord, autant qu'on peut le constater, 123 fois avec la bible de Bamberg; 108 fois avec la première main du manuscrit 599 de l'Arsenal; 94 fois avec la première bible de Charles le Chauve; 86 fois avec la bible de Saint-Paul; 71 fois avec le correcteur du manuscrit 599 de l'Arsenal ; 63 fuis avec le manuscrit Harléien 2788 ; 62 fois avec la deuxième bible de Charles le Chauve ; 53 fois avec le manuscrit B. N. 8849; 1. Parmi les leçons remarquables du Codex .Ula\ il faut enc( re noter celle de Matth., i, 17 : Omues iluque (jcncrationes ab Àbriiltiun usquc ml i'iiiislum ycnc- raliones xl lUias (voyez p. 1 J7). LE CODEX ADiE. 265 51 fois avec le manuscrit B. N. 9383, et 33 fois seulement avec les Évangiles de Saint-Médard •. Nous pouvons donc dire que les deux textes du Codex Adse représen- tent à peu près, l'un le point de départ, et l'autre le point d'arrivée du développement du texte dans la famille des manuscrits en lettres d'or. Cette observation est de nature à nous édifier sur le peu de fixité du texte dans l'école à laquelle appartenaient les deux copistes de notre manuscrit. 11 est temps de nous demander ce que signifie le nom de Codex Adse. A la fin du manuscrit sont écrits, à l'encre rouge, en une belle capitale rustique, les six vers suivants: Hic liber est vitœ, paradisi et quattuor amnes, Clara salutiferi pandeus miracula Ghristi, Que pius ob nostram volait fecisse salatem. Ouem devota Deo jussit perscribere mater Ada ancila Dei, palchrisque ornare metallis. Pro qua, quisque legas versus, orare mémento. Le premier vers semble être une allusion à l'image de la Fontaine de vie, que nous avons vue dans l'évangéliaire de Godescalc et que nous re- trouverons dans les Évangiles de Saint-Médard ^ Cette image figurait peut- €tre dans l'original de notre manuscrit. Si nos vers ne sont pas d'Alcuin, ils sont un centon tirés de ses poèmes. M. Menzel a dressé le tableau de ces répétitions ou, si l'on veut, de ces emprunts \ et il les a trouvés si nombreux et si saillants, qu'il n'a pu <îroire qu'Alcuin se fût copié ainsi. Je rappellerai le vers cité plus haut : Hune anciHa Dei jam jusserat Ava Hbellum Scribere... Et ceux-ci : Jusserat lies omnes... Alcuinus ecclesise famulus perscribere libres, Pro que, quisque legas... Funde preces Domino... " Voyez encore y Pro que, quisque legas titulos, rogitare mémento % 1 . 11 ne faut pas chercher de parenté entre les deux textes de notre manuscrit et les Evangiles d'Adalbald. Sur IGO passages collatiounés. la première main du Codex Adse est en désaccord 85 fois avec le manuscrit d'Adalbald. et la deuxième main s'en sépare 90 fois. 2. Voyez plus haut, p. 248, :]. Ada-Handschrift, p. 10, 4, Voyez plus haut, p. 192 et 194. 5. Dummler, t. l,p. 309. 266 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. Et dans l'épitaphe d'Adrien I" : Qaisque legas versus, devoto pectore supplex ', Enfin : Jasserat liane aram palcliris ornare metallis *. Malgré son nom littéraire de Flaccus, Alcuin avait la veine poétique peu variée, et aucun auteur ne s'est plus répété et plus copié que lui ^ C'est pourquoi nous ne voyons aucune difficulté à admettre que la dédicace du Codex Alix soit de lui. Si elle était d'un autre auteur, il faudrait croire que cet écrivain, admirateur exclusif d'Alcuin, avait sous les yeux la col- lection complète de ses poèmes. Il est plus simple d'attribuer sans amba- ges notre poème à Alcuin. Quant à Ada, une tradition ancienne en fait une sœur de Cliarlemagne. Nous pouvons saisir l'origine de cette tradition. Un nécrologe de Saint- Maximin de Trêves, qui remonte au xii^ siècle, dit simplement: Vid. maii. Ada, Christi ancilla, que tnulta S. Maximino contulit hona. A la fin du XI 11^ siècle, une autre main écrivait dans le même manuscrit : Ada, ancilla Christi, soror magni Karoli régis, que magna bona nobis contulit. Un écrivain du xvii^ siècle, dont l'œuvre n'a pas été imprimée, le P. Willliem, a conservé le dessin du tombeau d'Ada à Saint-Maximin ; on y lit l'inscription : Ada, ancilla Christi, soror Karoli magni. Il place sa mort au il mai 809. Les auteurs sérieux n'accordent aucune espèce de crédit aux élucubrations de ce Père jésuite, qui a recueilli, sur Ada elle-même (c'est l'expression de M. Menzel), « toute sorte de fables ». Les cartulaires de Lorsch et de Fulda sont remplis des noms d'Ada et Ata (Atun au génitif). Les donations inscrites sous ces noms se rappor- tent certainement à plusieurs personnes. Un seul de ces documents paraît s'appliquer à la c( servante de Dieu » pour laquelle le manuscrit de Trêves a été copié. « Ata, ancilla Dei », a donné à l'abbaye de Fulda, en 803, pendant la diète tenue par Charlemagne à Mayence, la nue propriété de sa maison sise dans celte ville \ Il n'est guère douteux que cette femme cliaritable ne soit celle dont nous rechercbons l'iiistoire \ Ada n'était pas la sœur légitime de Cbarlemagne : son nom est absolu- ment inconnu des liistoriens. Quant à en faire, sur la foi de documents du xiii^ siècle, une fille naturelle de Pépin le Bref, dont Alcuin aurait tu 1. D.; Ilossi, L'Inscription du tombeau li Hadrien /•"■, composée et gravée en France par ordre de Charlemagne. {Mélanges d' Archéolojie et d'Histoire, t. Vlll, Uouu', 188S, et à part.) 2. Dumniler, t. 1. p. 334. 3. Voyez pins haut. p. 195. 4. Codex dfpfoinatfcus Faldensis, ii" 1>0. cité par M. Menzel. p 14. 0. Je ne .sai.s d'où provient la tradition conservée |)ar le.s auteurs du Gaflin christiana (l. VU, |). ôOU) et d'aj)rès laquelle la (juatrièuie al)l)esse (IWrgenteuil aurait été Oda. sœur de Cliarlemagne, d'abord nonne à Saint-Maximin de Trêves. MANUSCRITS EN LETTRES d'oR. 267 la naissance royale par une respectueuse pudeur', c'est montrer trop de ménagements pour la tradition locale, qu'il faut savoir contredire nette- ment. Ada était une femme âgée (mater), sans doute entrée en religion et qui a légué ses biens aux églises : c'est tout ce que nous pouvons savoir à son sujet. Si Ada a pris en 803, dans la signature de l'acte de donation, le titre (Vancilla Dei, et s'il est probable, par la comparaison avec le poème con- sacré à Ava, que c'est Alcuin qui lui a donné ce nom, notre manuscrit est très probablement antérieur à l'an 803. Ce résultat est assez important pour excuser les longs développements qui précèdent. Je décrirai plus brièvement les autres manuscrits écrits en lettres d'or. Le manuscrit n° 599 de la bibliothèque de l'Arsenal est écrit en entier en une minuscule d'or qui ressemble quelque peu à l'écriture des bibles de Théodulfe. C'est à juste titre qu'on a parlé de la « riche simpli- cité » de ce manuscrit. Le texte appartient en général à la famille des manuscrits en lettres d'or; il présente des rapprochements particuliers avec le manuscrit Harléien, et d'autres, non moins nombreux et non moins saillants, avec le groupe des manuscrits de Tours. 11 peut être con- sidéré comme une transition entre les uns et les autres. J'examinerai plus tard l'origine de ce manuscrit et la provenance qu'on lui attribue. Les manuscrits qui vont suivre sont plus étroitement groupés entre eux, au point de vue de la décoration comme à celui du texte. Le plus ancien sans doute est le manuscrit Harléien 2788, admirable spécimen d'un art qui s'éloigne peu de celui qu'on a appelé franco-saxon. Le texte est écrit en entier en onciale d'or. Chaque colonne est entourée d'un cadre d'or, mais à partir de saint Marc, on a de plus en 'plus écono- misé l'or dans les encadrements. Les peintures, fort belles, apparliennent à la même école que celles du Codex Adse. C'est uniquement d'après les auteurs que nous parlerons des Évangiles d'Abbeville (n° 1 de la bibliothèque de la ville). A tous égards, ce ma- nuscrit se rapproche beaucoup des Évangiles de Harley. 11 est écrit en or sur pourpre. Les canons aussi bien que les figures des évangélistes repro- duisent à peu près exactement le type du manuscrit de Harley. Toute- fois, comme le fait remarquer M. Janitschek, les types des évangélistes sont, pour ainsi dire, croisés : l'image de saint Luc est la reproduction exacte du saint Matthieu du manuscrit de Harley, Matthieu ressemble de très près au saint Jean et Jean au saint Luc de Harley ; saint Marc seul est à peu près semblable dans les deux manuscrits. On voit qu'il n'y avait pas, dans la tradition carolingienne, un type propre à chacun des évangé- listes, et que leurs symboles seuls les distinguaient. Le manuscrit pro- vient de Saint-Riquier ; d'après la tradition, il a été donné par Charle- magne au célèbre abbé de ce couvent, Angilbert. — Élève d'Alcuin et 1. Ada-Handschrift, p. 13. 268 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. célèbre lui-même comme poète, Angilbert devint abbé de Saint-Riquier vers 790 et il mourut en 814. Il eut de Berthe, fille de Cliarlemagne, deux fils, dont l'un fut l'historien Nithard. Notre manuscrit figurait dès 831 dans l'inventaire des trésors de l'abbaye. A ce moment, il était re- couvert d'une enveloppe d'argent ornée de pierreries'. Nous avons lieu de penser que ce volume est le même qui a été donné à Saint-Riquier par Angilbert. Les Évangiles de Saint-Médard (B. N. 8850) n'ont pas moins de richesse et l'origine n'en est pas moins illustre. Le manuscrit est écrit en onciale d'or, et chaque colonne est encadrée en pourpre diaprée d'or et en couleurs vives. On voit en tête une peinture symbolique représentant le triomphe de l'Agneau, et l'image de la Fontaine de vie, dans le style de l'évangéliaire de Godescalc, quoique moins archaïque. Des quatre évangé- listes, trois reproduisent, sans distinction de noms, le type de ceux du manuscrit d'Ada ou de celui de Harley; saint Matthieu seul sort de la tra- dition : il est âgé et barbu. La décoration de notre manuscrit est, au jugement de M. Janitschek, d'un art plus avancé que celle du manuscrit Harléien. Ce superbe manuscrit marque le faîte du développement des traditions artistiques dans l'école des maîtres à l'écriture d'or. Ce manuscrit a été conservé jusqu'en 1790 dans l'abbaye de Saint-Mé- dard de Soissons. La tradition du couvent l'identifiait avec le manuscrit qui fut offert, à Pâques de l'an 827, d'après le récit du moine Odilon, par Louis le Débonnaire et par Judith, son épouse, à l'abbaye de Saint-Médard. La même abbaye devait, peu d'années après, être le témoin de l'humilia- tion du malheureux empereur. Mais ce volume, offert à l'occasion d'une solennité, n'a pas été commandé par l'empereur pour la circonstance. M. Ed. Fleury remarque qu'il a été donné en même temps qu'un calice dont la patène portait le monogramme de Cliarlemagne et il pense que peut-être il provenait également de l'héritage du grand empereur. Cette observation paraît parfaitement justifiée'. Je ne peux parler du manuscrit Palatin 50 que d'après les auteurs. Ecrit en entier en onciale et en minuscule d'or, il appartient, par sa dé- coration, au même groupe que les précédents. Le manuscrit ne contient que les deux premiers Évangiles. Il provient de Lorsch. Le manuscrit B. N. 8849 est rangé par M. Corssen, à cause de son texte, dans le même groupe, bien qu'il ne soit pas écrit en lettres d'or. La chrysograpliie y tient une certaine place, et cela suffirait à donner 1. Angilberli ubbaiis de ccc/esia Centnlensi libellns (Mon. Genn., Script., t. \V, p. 77) : EvaiKji'Uum auio scriptum cum tabulis argcntcis, auro et lapidibus prcciosis mirijice paratum J. 2. Odiloiiis translaiio S. Sebastiani (Mon. Gctm., Script., t. XY, p. 388) : Tex- tum deinccps sacronim evamjeliorum aureis curacferibus cxaralinn lumiitibusque mc/u/li ejti.sdcm ubsque admixtione materici inclusum... obtulit. — Odilou écrivait vers Tau 930. MANUSCRITS EN LETTRES d'oR. 2^59 raison à M. Corssen. Il est écrit en entier en onciale. Les figures des évangélistes qu'on y voit sont assez disgracieuses. Le manuscrit B. N. 11955, qui provient de Saint-Germain, est écrit en capitale d'or sur pourpre. Il est mutilé et ne comprend qu'une partie de saint Matthieu et de saint Marc. Les explicit et les titres courants sont écrits, ainsi que les sections de la marge, en argent. D'après le Catalogue des manuscrits exposés à la galerie Mazarine, ce manuscrit a été à l'usage de l'église de Metz. M. Delisle estime qu'il peut dater du viii^ siècle. Le manuscrit B. N. 9383 est écrit entièrement en capitale rustique d'or sur pourpre. Les titres sont en onciale d'or, les titres courants en blanc, les sections et parallèles en or ou en argent. Ce beau manuscrit a été, d'après M. Delisle, à l'usage de l'église de Metz. M. Delisle estime qu'il date probablement de la fin du viii^ siècle. Le texte des sept derniers manuscrits présente une assez grande fixité. Ceux d'entre eux qui s'éloignent le plus souvent du texte ordinaire de celte famille sont d'abord le manuscrit Harléien, puis, à un moindre degré, le manuscrit B. N. 9383. Ce dernier manuscrit qui, par son âge, est sans doute un des premiers, se rapproche du manuscrit Harléien en quelques passages intéressants. Il n'est pas non plus sans se rencontrer avec le Codex Adse en des passages où la coïncidence n'est pas le fruit du ha- sard '. Il semble donc qu'au lieu de mettre le manuscrit B. N. 9383 à la fin de la série des manuscrits en lettres d'or, il faille le placer non loin des plus anciens représentants de l'école chrysographique. Ainsi nous avons établi, pour la famille des manuscrits en lettres d'or, les dates suivantes : les Évangiles de Saint-Médard, qui sont peut-être le plus récent des manuscrits de cette école, sont antérieurs, et peut-être d'assez longtemps, à 827 ; le manuscrit d'Abbeville est antérieur à 814 ; le Codex Adse paraît antérieur à 803. Quant aux Évangiles de la collection Irwin, il y a tout lieu de penser qu'ils remontent aux premières années du règne de Charlemagne. Ainsi la chrysographie nous paraît être le style classique du règne du grand empereur. Pour montrer que l'écriture en lettres d'or était pratiquée dès le com- mencement du règne de Charlemagne, je n'aurai qu'à rappeler que le célèbre évangéliaire de Godescalc, dont nous n'avons pas à parler ici, est daté de l'an 781 ou, au plus tard, de 783 \ Ce beau manuscrit, écrit en or sur pourpre, n'est pas sans montrer, dans sa décoration, des rappro- chements avec ceux dont nous nous occupons : c'est ainsi que la belle image de la Fontaine de vie se trouve à la fois dans le manuscrit de Go- 1. Ainsi Matth., m, G. Ada* et B. N. 9383 : ul baptizabanhir. Comparez ci- dessus, p. 2G4. 2. Noiiv. acq. lat. 1993. — Voyez de Bastard, pi. lxxxi-lxxxvii ; G. Peignot (De Speyr, Description de la bible écrite par Alchiiiti, p. 83) ; Westwood, Pal. sacra, pi. XXIV ; F. Piper, Karls d. G. Kalendarium u. Ostertafel, Berlin, 1858 ; Le Ca- binet des Manuscrits, t. III, pi. xx^ 1 ; Ada-Handschr . , p. 85 et pi. xxv. 270 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. descalc et dans les Evangiles de Saint-Médard. Le jour de Noël de l'an 800, après son couronnement, Cliarlemagne offrit au Pape, pour l'église de Latran, « evangelium cum baltcici ' ex auro mundissimo, in gemmis ornalum^ ». Il est fort possible que ce présent impérial soit sorti des mêmes ateliers que le plus grand nombre des manuscrits que nous venons d'étudier. Quel est cet atelier, et que peut-on savoir sur le siège de la principale école chrysographique du règne de Charlemagne? D'après le système actuellement adopté, et qui a pour point de départ certaines assertions des historiens de Metz % les manuscrits en lettres d'or auraient été copiés à Metz. M. Janitscliek a mis cette théorie à la base de sa classification. Il ne nous est pas possible de l'accepter. Ce système paraît né d'une confusion entre deux abbayes et un prieuré, tous trois consacrés à saint Martin : j'ai nommé Saint-Martin-aux-Champs* devant Metz, Saint-Martin de Tours et Saint-Martin-des-Champs à Paris. Metz était assurément, sous les Carolingiens, un des plus grands centres de la vie religieuse. C'est pourtant par une série d'erreurs manifest(\s que les anciens auteurs en ont fait le siège d'un grand atelier calligraphique. On a d'abord voulu que les Évangiles de Lothaire aient été copiés pour Saint-Martin-devant-Melz '. Le fait que la première bible de Charles le Chauve avait été à Metz donnait quelque vraisemblance à cette interpréta- tion des textes, et l'on a groupé toutes les apparences autour de cette ob- servation, que M. Delisle a prouvé être étrangère à notre sujet". Alors il n'est plus resté que les faits secondaires, et c'est sur eux que repose la théorie adoptée ou plutôt créée par M. Janitschek. On donne trois preuves à l'appui de ce système : 1° Le sacramentaire de Drogon, écrit en partie en onciale ou en capi- 1. Battacis ou hatlacium signifie imc couYorture ornée de pierreries (Viguoli, d'après Du Gange). 2. Liber poiitijicalis, Léon UI (Diicliesn^, t. [l, p. 8). 3. H. Lepage, LWbbbaije de Saint-Martiii-deuaiit-Metz. [Mém. de la Soc. d ai diéol. lorraine, 3*^ série, t. VI. 1878, p. 109.) Gouipar.^z Kraiis, Kuiist a. Àllerlhuni in Elsass-LoUiringeii, t. III. p. 708, et Ada-lfandsclir., p. 83. 4. Le nom de Saint-Martin « aux Champs » n'est pas ancien; il ne se trouYo pas dans les documents, 6. Baluze, Capitularia, t. II, col. 1279; Mabillon, .1.1. SS. 0. S. B., t. IL p. G2j. Meurisse, p. 27, attribue à Saint-Martin-devant-Metz la première bible de Charles le Chauve.. G. La confusion entre Saint-Martin de Tours et Saiut-Martin-devaul-Melz est telle- ment habituelle aux. auteurs, que M. Lepage a pu appliquer à celte dernière abbaye une description poétique de la basilique de Tours. II n'est pas possible de ne pas re- lever la confusion faite par le même écrivain, après beaucoup d'autres, entre les Evangiles d(! Lothaire et la j)reniière bible de Charles le Chauve. C'est avec ces malen- tendus accumulés (ju'a été écrite l'histoire de Saint-Marlin-devant-.Melz. L'opinion d'après la([ut'lle les rois de France auraient été chauDÏnjs de cette abbaye n"a pas d'antre fondement. En réalité, on ne sait pr«isquc rien sur les destinées anciennes de l'abbaye de Saint-.Martin-devant-Metz. Cette abbaye ne doit pas entrer en compte, à répo([iie (|ui nous oecu|).', dans l'histoire littéraire et arlisli(iue de Mjtz, encore moins dans riiisloire de l'empire franc. ORIGINE DES MANUSCRITS EN LETTRES d'oR. 271 taie d'or ', a été certainement exécuté pour l'église de Metz, très proba- blement sous le pontificat du fils naturel de Charlemagne, Drogon, qui occupa le siège de Metz de 826 à 855, 2'' Les Évangiles B. N. 9383, écrits en capitale d'or sur pourpre, <<; ont été exécutés pour Tusage de l'église de Metz ». 3° Le manuscrit 599 de l'iVsenal provient de Saint-Martin-aux-Champs devant Metz. Le premier argument ne prouve rien. En effet, si même il était néces- saire qu'un manuscrit destiné à l'usage du culte eût été exécuté dans l'église à laquelle il devait appartenir, la date du pontificat de Drogon suffirait à nous rappeler que le manuscrit qui porte scn nom est d'une autre époque que les plus récents mêmes de nos manuscrits. Au reste, la paléographie du sacramentaire de Drogon est absolument différente de celle des manuscrits dont nous parlons. La deuxième preuve est tirée d'un contre-sens. Il n'y a aucune raison de penser que le manuscrit B. N. 9383 ait été copié « pour l'usage » de l'église de Metz. M. Delisle, que M. Janitschek a mal compris, dit qu'il a été c( à l'usage » de cette église, ce qui est tout autre chose. Or, on n'es- timera sans doute pas que tous les manuscrits qui ont appartenu à la grande et riche église de Metz aient été nécessairement copiés dans la ville ou sous ses murs. Nous avons bien des preuves du contraire. Enfin le manuscrit de l'Arsenal n'a rien à faire avec Saint-Marlin-devant- Metz. Ce n'est pas à Saint-Martin « aux Champs », c'est à Saint-Martin « des Champs » que l'on attribue ce manuscrit, encore cette provenance est-elle fort douteuse \ Quoi qu'il en soit, le nom de l'abbaye située sous les murs de Metz ne figure ici que par une pure confusion. On voit qu'il ne reste rien des preuves que l'on a données de l'origine messine des manuscrits en lettres d'or. L'école de Tours pourrait présenter des titres plus sérieux à la paternité de nos manuscrits chysographiques. Les Évangiles d'Oswego ont conservé, ainsi que nous l'avons reconnu, un texte mêlé qui présente des rapprochements frappants avec les textes irlandais et anglo-saxons, que nous avons trouvés établis sur les bords de la Loire à la fin du viii*' siècle. Nous avons reconnu d'autre part, dans ce manuscrit, les traces d'une ancienne division en chapitres de l'Évangile de saint Jean, qui ne se retrouve à peu près dans aucun manuscrit anté- 1. B. N. 9428. — Voyez Delisle, Mémoire sur (V anciens sacramentaires, p. 100 ; Ada-Handschr., p. 92, et les auteurs cités par M. Delisle. 2. Cette attribution, qui a été acceptée par M. de Bastard, n'a pas d'autre fondement qu'une note de l'écriture de Pierre Varin (vers 1848). 11 y avait autrefois à Saiiit- Martin-dos-Ghamps un manuscrit des Évangiles en lettres d'or « dii temps de Charle- magne ou du moins de Charles le Chauve » (R. Simon, Histoire des versions dn Nouveau Teslanient, 1690, p. 112), mais il n'est pas probable que ce manuscrit soit à reconnaître dans celui de l'Arsenal. Ce dernier, en effet, provient de M. de Paulmy, qui n'a possédé aucun manuscrit venant de Saint-Martin-des-Champs. 27:2 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. rieur au xi® siècle, sinon dans les anciennes versions et dans les manus- crits copiés à Tours. En outre, le manuscrit de M. Irwin a cette ressem- blance avec le manuscrit d'Adalbald (B. N. 17227), que, seuls au ix* siècle, ces deux manuscrits n'ont ni préfaces, ni arguments, ni canons, ni som- maires, ni aucune division en chapitres (à part quelques numéros de cha- pitres, égarés dans l'Évangile de saint Jean du manuscrit d'Oswego). Le manuscrit de Saint-Martin de Tours (Tours 22), dont il va être parlé, et le manuscrit de Marmoutier (Egerton 609) n'ont pas non plus de sommaires et ne sont pas divisés en chapitres. La capitale rustique, que nous admirons dans plusieurs de nos manus- crits', est exactement la même dont la tradition s'est conservée dans les manuscrits de l'école de Tours. Il est vrai que cette écriture est ancienne et ordinaire dans les manuscrits. L'onciale ressemble beaucoup à celle de Tours, sans y être identique. La semi-onciale est absente et la minuscule diffère profondément, comme il était naturel qu'il en fût avant la réforme d'Adalbald. On a négligé jusqu'à présent, dans l'énumération des manuscrits écrits en lettres d'or, un manuscrit des Évangiles qui paraît présenter une cer- taine analogie avec ceux dont nous nous occupons. Ce manuscrit a été, selon toute apparence, copié à Tours, où il n'a ja- mais cessé d'être conservé : c'est le célèbre manuscrit de Saint-Martin de Tours-. Il ne faut pourtant pas trop insister sur cette ressemblance, qu'un examen plus détaillé ne confirmerait probablement pas, car, au point de vue du texte, le manuscrit de Saint-Martin forme groupe avec les manus- crits de Tours, et nullement avec les Évangiles chrysographiques ^ Enfin le manuscrit d'Ada est accompagné d'une dédicace dans laquelle il n'est guère possible de ne pas reconnaître la plume d'Alcuin. Il ne peut s'agir ici d'une imitalion, car, à l'époque où ce manuscrit a été écrit, Alcuin vivait encore, et la collection de ses œuvres poétiques, que nous devrions supposer entre les mains du compilateur, n'était pas faite ou n'était pas sortie de ses mains. D'un autre côté, l'hypothèse qui ferait venir de Tours nos manuscrits rencontre des objections très sérieuses, tirées autant de la décoration de 1. Voyez eu particulier le Jac-simile de la dédicace du Codex Ailœ : Ada-Huml- sclir.. \). 3. 2. Tours 22 [mt). — Voyez plus haut, p. 47. 3 Sur 231 passages collanouiu''s, le manuscrit Tours 22 se prononce : '.)7 fois contre le manuscril llarl. 2788 et contrôla deuxième main du Codex Adœ ; 91 fois contre les Évangil.^s de Saint-Médard ; 00 fois contre le manuscrit d'Oswego ; A'k fois contre le Codex ValUcellianus ; 31 fois contre la bible de lîamberg; 2S fois contre la bible de Monza, et 20 fois seulement contre le manuscrit add. U 8 iS (Evangiles de Saiut-Corueille). LE TRXTi*] DES MANUSCRITS EN LETTRES d'OR. 273 ces mnnuscrits que de l'étude de leur texte. A l'un et l'autre litre, en effet, il n'y a pas de continuité entre le développement de l'école chry- sograpliique et les traditions de la calligraphie dans l'école de Tours. La décoration des manuscrits chrysograpliiques n'appartient pas à la même école que celle des manuscrits de Tours. L'ornementation des ma- nuscrits en lettres d'or est directement empruntée à l'art irlandais ou anglo-saxon : pour les manuscrits de Tours, cette imitation est très loin- laine. La différence peut être particulièrement appréciée dans l'initiale à ligature LI de l'Evangile selon saint Matthieu. Dans cette lettre double, les formes de l'école d'Adalbald sont anguleuses, celles de l'école chryso- graphique, aussi bien que de l'école franco-saxonne, sont arrondies. Il ne faut pourtant pas exagérer les ressemblances entre nos manuscrits et les manuscrits franco-saxons : les lettres en fer de flèche, les têtes d'animaux aux initiales, les entrelacs zoomorphes et les pointillés irlandais ne se trouvent pas ici. C'est donc directement sur les modèles anglo-saxons, ce n'est pas sur nos manuscrits que les artistes de l'école du nord de la France ont formé leur art calligraphique. Quant à la tradition artistique des manuscrits écrits en lettres d'or, elle s'est éteinte avec l'école qui les avait produits. Les belles et grandes figures des évangélistes, d'un style si noble et si décoratif, n'ont guère été imitées. La belle image de la Fontaine de vie, empruntée à Godescalc, n'a pas été comprise des générations suivantes. Le grand style disparaît avec le règne de Charlemagne. L'école de Tours, dans les dernières années de Louis le Débonnaire et sous le règne de Charles le Chauve, n'a produit que les peintures de l'histoire sainte, grêles dans le manuscrit de Bam- berg, lourdes et disgracieuses dans les bibles de Grandval et de Metz. Les artistes du Nord ont reproduit quelques beaux motifs anciens dans les Évangiles de Saint-Emmeran, mais leur œuvre principale est la bible de Saint-Paul, dont l'exécution est chargée et dépouvue de simplicité. En- core une fois, la tradition du grand art n'a guère survécu au règne de Charlemagne. Quant au texte, il suffît de parcourir avec soin les collations, si soi- gneuses et si bien disposées, de M. Corssen, pour se rendre compte de ce fait, que les manuscrits en lettres d'or* marchent généralement avec les manuscrits franco-saxons et avec ceux de l'école de Reims, tandis qu'ils vont presque toujours à l'enconlre des manuscrits de Tours, les derniers peut-être exceptés. J'ai, en effet, déjà fait remarquer (et M. Cors- sen l'avait observé le premier) que le texte des manuscrits les plus ré- cents de l'école de Tours paraît avoir été retouché, soit d'après les ma- nuscrits en lettres d'or, soit d'après les manuscrits franco-saxons. Il y a pourlant lieu de distinguer, à cet égard, entre les plus anciens et les plus 1. Je ne parle phis ici du manuscrit d'Oswego ni du texte de la première main du Codex Adœ, dont Tétude a déjà été faite. IIIST. DE liA VUL.GATE, 18 274 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. récents des manuscrits écrits en lettres d'or. L'examen des uns et des autres nous donne les résultais suivants ' : V Le manuscrit Harléien 2788 s'écarte (sur 269 passages collationnés) 130 fois de la bible de Bamberg ; 118 fois du manuscrit add. 11848 (Evangiles de Saint-Corneille) ; 111 fois de la première bible de Charles le Chauve ; 97 fois de la bible de Saint-Paul ; 92 fois du Codex Vallicellianus ; 81 fois de la deuxième bible de Charles le Chauve; 73 fois du manuscrit B. N. 257, et 69 fois des Évangiles d'Ebbon. 2" Les Évangiles de Saint-Médard, au contraire, s'éloignent (sur le même nombre de passages) 139 fois de la bible de Bamberg ; 119 fois du manuscrit add. 1184-8 ; 117 fois du Codex Vallicellianus ; SI fois de la première bible de Charles le Chauve ; 76 fois de la bible de Saint-Paul ; 48 fois de la deuxième bible de Charles le Chauve ; 43 fois des Évangiles d'Ebbon ; 40 fois du manuscrit B. N. 257, et 37 fois seulement du manuscrit B. N, 17968. Si nous comprenons bien ces chiffres, ils signifient que les plus anciens de nos manuscrits diffèrent moins que les derniers du Codex Vallicel- lianus. Les plus récents au contraire marchent, pour ainsi dire, vers les manuscrits franco-saxons et vers ceux de l'école de Reims. Les manuscrits de ces deux dernières familles ont été, selon toute apparence, copiés sur le modèle des derniers manuscrits en lettres d'or. Ce résultat n'a rien qui soit contraire à ceux auxquels les chapitres précédents nous ont amenés. Mais nous devons reconnaître que, pour le texte comme à tous égards, l'école chrysographique n'a légué ni tradition ni modèle à l'école de Fréciégise et d'Adalbald, à l'école des maîtres de l'écriture semi-on- ►ciale. La tradition du texte évangélique n'a pas passé des manuscrits en lettres d'or à l'école de Tours, mais à l'école du Nord, à l'école franco- saxonne. Il est vrai que l'on paraît avoir également copié à Tours des manuscrits qui, par leur texte, et par leurs parties extérieures, appartiennent nu même groupe que les manuscrits franco-saxons * ; mais ces manuscrits paraissent être plus récents que les autres et ne peuvent par conséquent pas servir à caractériser le texte et le style décoratif de l'école de Tours. 1. On a dt'jh vu, p. 2i(') et 2 11), que le texte des manuscrits en lettres d'or (Harl. 27SS ci 15. N. 8Sô0j est fort éloigné de c.^lui d'Adalbald cl du Icxle des Évangiles de :saint Gauz din. 2. Voyez p. 232-233 et 238 (manuscrits B. N. 201, «//. 11810, etc.). LES ÉVANGILES DU SACRE. 275 Il faut ajouter que les sommaires des Évangiles, dans les manuscrits en lettres d'or, sont identiques à ceux que nous retrouverons dans les ma- nuscrits franco-saxons. Tous reproduisent exactement les mêmes som- maires que la deuxième bible de Charles le Chauve, excepté le Codex Adse, qui est, comme on sait, un manuscrit retouché et qui présente, pour saint Matthieu, un sommaire différent des autres manuscrits : il est suivi en cela par les Évangiles d'Ebbon et par le manuscrit de Beauvais (B. N. 179G8). Pour nous résumer, il n'y a qu'une seule objection à l'hypothèse qui ferait sortir de l'atelier d'Alcuin les manuscrits en lettres d'or, mais cette objection est très grave : Est-il croyable que les successeurs d'Alcuin aient tenu si peu de compte de ses traditions et de ses exemples? Encore faudrait-il séparer de l'école chrysographique le plus ancien des manus- crits en lettres d'or, le manuscrit d'Oswego, qui est, selon toute appa- rence, antérieur à l'époque où a été fondée l'école de Saint-Martin de Tours. Mais nous n'avons pas tout dit sur la chrysographie de l'époque de Charlemagne. Nous n'avons pas parlé encore de plusieurs manuscrits en lettres d'or, en tête desquels figure le livre d'Évangiles que l'on prétend avoir été trouvé sur les genoux de Charlemagne, lorsque Othon III ouvrit son tombeau'. Ce célèbre manuscrit est conservé au Trésor impérial (Schatzkammer) de Vienne, avec les insignes du Saint-Empire romain, autrefois gardés à Aix-la-Chapelle. On lui donne le nom d' « Évangiles du sacre», parce que c'est sur ce volume que les empereurs prêtent serment. Le chevalier d'Arneth en a publié la description en 1864, mais aujourd'hui il n'est pas facile, paraît-il, d'être admis à l'étudier de près, à cause de l'état de dégradation où il est. Nous ne pouvons donc parler que de sa décoration. C'est assurément un des plus beaux produits de l'art du haut moyen âge. A vrai dire, l'art de ce manuscrit est encore l'art romain dans toute sa beauté et, à cet égard, aucun autre manuscrit biblique ne peut lui être comparé, sinon deux célèbres livres d'Évangiles écrits à Canter- bury\ Les évangélistes, dont deux sont imberbes, sont représentés sans leurs symboles, dans un cadre fort simple. Le texte des Évangiles est écrit en or sur pourpre ; les titres sont écrits en argent ; les paroles di- vines sont en onciale et le reste en minuscule. Les initiales sont très simples et ornées à peine de quelques entrelacs. Les sommaires des Evangiles, dans ce beau manuscrit, sont ceux de l'école chrysographique que nous venons d'étudier. 1. Maiiibus evaagelionim teneba^. codicem lamiais aitreis contectiun et in cœruleo papijro aureis exaratuni lUieris. Ipsius Caroli emciidatus opéra studio- que/erlur, atque ille ipse in ecclesia hodie/ue servaiur, quo coiitacto solemne est Cœ.mres, dum iaauquraatur, suo jiirejiirando fidsm confinnare (B. Fisen, Histo- riarum ecclesiœ Leodiensis partes U^ Liège, 169G, iii-fol., t. I. p. 157). Il n'eSt pas question du livre d'Évangiles dans le récit de la Chronique de Novalèse 2. CCCC. 28G et Boil. 837. — Voyez ci-dessus, p. 35. 276 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. M. d'Arneth et M. Janitschek rapprochent du type décoratif des Évan- giles du sacre un manuscrit de Bruxelles (n° 18723), qui provient de Saint-Victor de Xanlen ', et un manuscrit qui paraît être un Cornes (c'est- à-dire un évangéliaire liturgique) et qui est conservé au trésor d'Aix-la- Chapelle ^ Le même style se retrouve encore (c'est M. P. Durrieu qui en a fait le premier la remarque) dans un manuscrit du ix^ au x® siècle, B. N. 265 \ L'art de ce manuscrit est fort grossier, mais le type des évan- gélistes est le même que dans le manuscrit du sacre. Il faut mentionner ici le psautier envoyé par Charlemagne à xVdrien I" et qui est copié ^n une très gracieuse minuscule d'or. Ce manuscrit, que je n'ai pas vu, est conservé, sous le numéro 652, à la Bibliothèque im- périale de Vienne. 11 est antérieur à l'année 795, où mourut le Pape. 11 est précédé d'une dédicace : Hadriaao summo Piipœ patrique beato Rex Carolas salve mando valeque, pater, et il est signé du copiste Dagulfus : Exigui famuli Dagulfi sume laborem. Un doute a été émis sur l'origine de ce manuscrit. Le roi Carolus qui l'a dédié au pape ne serait-il pas Charles le Chauve, et le pape qui l'a reçu n'est-il pas Adrien II ? Nous devons pourtant croire, d'après la paléographie de ce beau manus- crit, que c'est bien de Charlemagne et d'Adrien P"" qu'il porte le nom \ On n'en finirait point si l'on voulait énumérer tous les manuscrits chry- sographiques de l'époque carolingienne. Les Évangiles d'Ebbon, dont nous parlerons tout à l'heure, sont écrits en entier en lettres d'or. Il en est de même du manuscrit inachevé de Boulogne. Il ne faudrait pas oublier non plus le manuscrit de Sainte-Geneviève, aujourd'hui n° 2797 de la Biblio- thèque Ilarléienne, connu par la publication que le P. J. Fronteau a faite du Capilulare evangeliorum qui le termine. Mais ce manuscrit est sans doute de la seconde moitié du ix° siècle, et nous ne pouvons l'étudier en ce moment. Nous avons assez parlé des manuscrits en lettres d'or du règne de Charlemagne et nous n'avons que trop fait voir tout ce qui nous reste à apprendre à leur sujet. Cette revue achevée, nous reprenons la question de l'origine des ma- 1. Voyez ]\lai'clial. Bullclin de r.icadchuc royale de Belgique, [. Il, i, 18 ii, p. 330; Ada-IJaiidschr., p. 73. 2. Voyez Ada-Handschr., p. 74 et pi. xxii et x\ui. et Particle du P. Beissel eitt^ par RI. Janitschek. • 3. Voyez Ada-IIandsclu/Jl, p. 94. A. C.-A. Swaiiisou, llic ISiccne and Aposlles Creeds, ls7ô,p. 199 et 373. Voyez le fac-similé, Sllvestre, pi. cxxii. l'école palatine, ^17 nuscrits écrits en lettres d'or. Nous en rappellerons les principaux élé- ments. l'' Les manuscrits chrysographiques remontent, pour le plus grand nomhre, au règne de Charlemagne, et même à la première partie de ce règne. Les Évangiles d'Oswego paraissent dater du commencement du règne de Charlemagne, l'évangéliaire de Godescalc a été copié entre 781 et 783, le psautier d'Adrien P'', s'il lui appartient réellement, est anté- rieur à 7D5, un manuscrit des Évangiles, qui était peut-être écrit de même, a été offert à Léon III en l'an 800, le Codex Aclsn paraît antérieur à 803, et le manuscrit de Saint-Riquier a été écrit avant 814. 2'' Ces manuscrits ne se laissent pas facilement localiser. Ils sont dis- persés partout où l'inlluence royale s'est fait sentir, et s'il est une région où nous les rencontrons plus souvent, c'est sur les bords du Rhin et de la Moselle. 3° Alcuin ne paraît pas étranger à l'exécution d'un des plus beaux parmi ces manuscrits, le Codex Adse. Les Évangiles d'Oswego présentent égale- ment certaines ressemblances dignes d'attention avec les manuscrits copiés dans l'école de Tours. 4*^ L'école de Tours n'en doit pas moins être écartée, du moins pour ce qui concerne les manuscrits les plus anciens, car elle n'était pas encore fondée. Elle ne date en effet que de 796. La principale famille des ma- nuscrits en lettres d'or montre également une tradition calligraphique et artistique entièrement différente de celle qui a été conservée à Tours. Or nous ne savons aucune abbaye où la vraisemblance nous permette de mettre, au commencement du règne de Charlemagne, une aussi impor- portanle fabrique de manuscrits et une école artistique aussi développée. Les observations qui précèdent ne laissent place qu'à une seule conclu- sion. Le lecteur l'a déjà pressentie. Aussi bien, une conjecture de M. Ja- nitschek, quant à l'origine des Évangiles du sacre, nous y amène natu- rellement. Il est probable que le plus grand nombre des manuscrits en lettres d'or sont sortis de l'école palatine. L'école palatine, en effet, fut dirigée, à partir de 78:2, par Alcuin, qui n'avait pas encore fondé l'école de Tours. Toutes les dates et toutes les vraisemblances concordent avec cette hypothèse, que nous devons considérer comme fort près de la vérité. Il appartiendra à une recherche paléographique plus approfondie et à une étude plus détaillée de ceux des manuscrits en lettres d'or que nous n'avons pas vus, de donner, s'il y a lieu, plus d'autorité à la conclusion que nous venons d'avancer et de la formuler plus nettement. CHAPITRE m LES ÉCOLES DU NORD DE LA FRANCE 1. Ebbon et Hincmar. Le dernier chapitre de cette étude nous transporte dans le nord de la France, dans la province ecclésiastique de Reims. C'est par le siège même de l'archevêché qu'il nous convient de commencer. Le nom du célèbre archevêque Ebbon nous le commande, car le pontificat de ce prélat est, comme nous le verrons, antérieur à l'époque où s'est développé l'art des pays picards, flamands et wallons, l'art que nous appelons franco-saxon. Les Évangiles d'Ebbon sont conservés à la bibliothèque de la ville d'Épernay. Le manuscrit provient de l'abbaye de Hautvillers où il a été conservé jusqu'à la Révolution. Les canons sont simples et formés de pé- ristyles d'ordre corinthien, qui sont surmontés de branchages, de figures d'hommes vêtus et d'animaux. Le style en est médiocre. Les évangélistes sont représentés dans le moment de l'inspiration : saint Luc a la barbe noire, saint Jean est un vieillard ; les vêtements sont peints à petits coups de pinceau et les plis en sont multipliés. Les cadres de ces figures sont simples et sévères. L'exécution de ces peintures, faites d'après de bons modèles, est imparfaite. Le manuscrit est écrit en entier en minuscule d'or. Nous parlerons plus tard du texte de ce manuscrit et des affinités qu'il présente avec les diverses familles de textes carolingiens. Le premier feuillet du manuscrit est occupé par un poème composé de quarante-six vers léonins : Ebo, Remense decus, prsesul pastorque coruscus Poutificum culmen seu dulce et nobile lumen Doctor evangeliciis, prœcelsi Régis amicus Hune in honore Bel Petrique in amore beati Libnim jussit aj^i, plenus spiraminis almi. Cujus ad imperium, accelerans veiociter illum, Abba humilis iioster Petrus placidusque magister Cœpit auhelauter, perfecit et ipse llagranter. IIuuc auro iutcrius Ghristi decoravit amicus Atque ebore exterius pulclire decompsit opiums, Sic et ut ornavit, Domino Petroque dicavit. LES ÉVANGILES d'eBBON. 279 Ad quem ' delictis pro vestris quique veiiitis Carmen et hoc legitis, Domiiium deposco pelatis, Lucis ut in cclsse hoc arce rependat utrique. Donet et eximiœ pacis diadcma perenne Eboui almiiico quin Petro corde pudico, Scilicet eximio dulci cum proie magistro, Sitque illis solio Ghristus retributor in alto Ipsorum studio quod hic liber emicat auro. Ces vers lourds et incorrects nous disent qu'Ebbon fit copier et décorer le manuscrit, tandis qu'il occupait le siège archiépiscopal de Reims, sous les yeux de Pierre, abbé de Hautvillers, pour l'otfrir à cette abbaye, dont saint Pierre était le patron. Mabillon avait cru y trouver, à côté du nom de l'abbé Pierre, celui d'un « maître Placide », qui aurait été l'ouvrier. C'est une erreur de traduction. Notre manuscrit n'est pas antérieur à 816, puisque c'est en cette année qu'Ebbon, alors âgé de trente ans, parvint à la dignité archiépiscopale. M. Janitschek est disposé à croire qu'il a été exécuté avant 823, puisque les vers qui l'accompagnent ne font aucune allusion au grand voyage missionnaire en Danemark, accompli par Ebbon en cette année. Cette conclusion n'est pas justifiée, car les panégyriques officiels du ix^ siècle sont malheureusement à l'ordinaire fort étrangers à la véritable histoire. Mais les Évangiles d'Ebbon sont très probablement antérieurs à la terrible année 833, ou plutôt à l'année 835, où l'arche- vêque de Reims, destitué au concile de Thionville, se vit enfermer dans l'abbaye de Fulda. Si plus tard, en 840, à la mort de Louis le Débon- naire, il fut pour quelques mois replacé sur son trône par un retour pas- sager de la fortune, il a sans doute eu d'autres soucis que de faire copier des manuscrits. Aucun flatteur n'aurait osé traiter de « douce et noble lumière » le prélat qui avait négocié la trahison de Lugenfeld et qui avait dégradé, dans l'église de Saint-Médard de Soissons, l'ami de son enfance et le protecteur de sa jeunesse. Il faut rapprocher des Évangiles d'Ebbon un manuscrit provenant de Notre-Dame et signé d'Antoine Loisel, qui est conservé à la Bibliothèque nationale sous le numéro 17968. Ce manuscrit a appartenu à l'église de Beauvais. En effet, une main qui paraît du xi^ siècle a ajouté, à la fin, des oraisons dans lesquelles le premier nom invoqué est celui de saint Lucien. Ce nom est suivi de ceux de saint Vaast, de saint Germer, de saint Ouen et des patrons de plusieurs des églises de Beauvais. La décoration de ce manuscrit rappelle d'assez près celle des Évangiles d'Ebbon, sans y être en tout conforme. Les canons sont inscrits sous des péristyles corinthiens, peints en couleurs empâtées de teintes violacées. Au haut, des oiseaux, des feuillages et des monstres. Les images des 1. G 'est- à-dire ad Deum. 280 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. évangélistes sont entourées d'une bordure rouge vif; le dessin en est lourd et la couleur épaisse. M. Janitschek reconnaît dans saint Marc et dans saint Jean le type des mêmes évangélistes dans le manuscrit d'Eb- bon. Saint Luc est pensif, il appuie le menton sur ses mains jointes. Les initiales ornées sont acccompagnées des premiers mots en majuscules d'or entrelacées. Nous comparerons tout à l'heure, à l'égard du texte, ce manuscrit aux Evangiles d'Ebbon. M. Janitschek rapproche du manuscrit de Beauvais, mais à certains égards seulement, le manuscrit B. N. 265, déjà mentionné '.M. Corssen range également, à l'égard du texte, dans la même famille que les Évan- giles d'Ebbon et que ceux de Beauvais, avec le manuscrit B. N. 265 qui vient d'être cité, les manuscrits B. N. 324* et Harl. 2797 ^ Ces trois ma- nuscrits ne sont guère antérieurs à la fin du ix® siècle et nous pouvons nous dispenser d'en tenir compte en ce moment. Les sommaires de nos deux manuscrits sont exactement ceux du Codex Adœ. Ce rapprochement est à remarquer, car le Codex Adse, qui est écrit de deux mains, a été compilé sur deux originaux différent \ Quant au texte évangélique, les collations de M. Corssen nous donnent les renseigne- ments les plus abondants. Nous savons déjà que nos deux manuscrits forment famille avec les manuscrits chrysographiques et avec ceux de l'école franco-saxonne. Nous ne les comparerons donc pas avec les ma- nuscrits de l'école de Tours. Si nous cherchons à poursuivre de plus près les affinités de l'un et de l'autre manuscrit, nous arriverons aux résultats suivants : 1° Les Évangiles d'Ebbon se prononcent (sur 269 passages comparés) : 72 fois contre la bible de Saint-Paul hors les murs ; 69 fois contre le manuscrit Harl. 2788 et contre les Évangiles de Lo- thaire ; 65 fois contre le deuxième copiste du Codex Adx ; 45 fois contre la deuxième bible de Charles le Chauve, et 44 fois contre les Évangiles de Saint-Médard et contre les manuscrits B. N. 257 et Lyon 357. 2' Sur le même nombre de collations, le manuscrit de Beauvais se dé- clare : 37 fois contre les Évangiles de Saint-Médard et contre la deuxième bible de Charles le Chauve ; 1. Voyez plus haut, p. 27G. 2. Voyez p. 254. 3. Voyez p. 276. 4. Celte couihinaison de sommaires ne se reiioonlre dans aucun manuscrit, sinon dans le manuscrit llaii. 2S2G, tViit cnlre le ix" d le x*-' siècle et (jui était dès le x" siècle dans ralili.'iye (rKller iKId-a)^ sur la Moselle. Les canons de ce manuscrit sont il raiiproclur du nianuseril d'Kltlxui. LA BIBLE d'hincmar. 281 31 fois contre le manuscrit B. N. 257, et 28 fois seulement contre le manuscrit 357 de Lyon. Il semble résulter de ces chiffres que nos deux manuscrits sont beau- coup plus rapprochés des manuscrits chrysographiques les plus récents que des anciens, et que celui des deux qui s'en rapproche le plus est le manuscrit de Beauvais. Ici une question se pose naturellement à nous. Soissons est dans la province ecclésiastique de Reims. Ebbon était sans doute auprès de l'au- tel de Saint-Médard lorqu'au jour de Pâques de l'an 827, Louis le Débon- naire offrit à l'abbaye le précieux manuscrit des Évangiles avec lequel la bible d'Ebbon présente une si étroite ressemblance. Les Évangiles d'Eb- bon auraient-ils été copiés sur le manuscrit de Saint-Médard? Il n'en est très probablement rien. L'étude du détail du texte n'est pas favorable à cette hypothèse, laquelle, de toute manière, n'est vraisemblable qu'en apparence. Les Évangiles de Saint-Médard n'ont certainement jamais été prêtés aux moines de Hautvillers, et ceux-ci ont eu entre les mains d'au- tres modèles, tant pour le texte que pour l'ornementation. Mais le texte de l'un et de l'autre manuscrit est le texte courant du commencement du IX® siècle : ceci est un fait constant. Il convient de ne pas séparer du nom d'Ebbon celui de son éminent successeur Hincmar. C'est pourquoi nous mentionnerons ici la bible qui a été donnée par Hincmar à la cathédrale de Reims. Elle est conservée à la bibliothèque de la ville de Reims sous les numéros 1 et 2. A la fin d'un certain nombre de cahiers, on lit les mots : Hincmarus archiepis- copus (ledit sanctse Marise Remensis ecclesise. Cette note, inscrite proba- blement avant que le volume ait été relié, paraît présenter toutes les garanties d'authenticité. Mais quand même la bible de Reims ne porterait pas le nom d'Hincmar, elle devrait figurer ici, car les canons des Évan- giles semblent montrer les mêmes caractères que ceux du manuscrit de Hautvillers : ils sont inscrits sous un beau péristyle corinthien. Quant au texte de la bible d'Hincmar, un mot le décrira : autant que nous pouvons le savoir, c'est le texte du Codex Vallicellianus. Les som maires, les préfaces, et à peu près toutes les leçons de ce texte que nous avons pu relever s'accordent parfaitement avec ce fameux manuscrit. Hincmar a été archevêque de Reims de 845 à 882, et, à en juger par l'é- criture, la bible de Reims a probablement été écrite à la fin de son pon- tificat. La tradition du texte d'Alcuin était donc depuis longtemps perdue à Tours, lorsque Hincmar en établit l'autorité dans la plus illustre église de France. Au reste, nous savons que le Codex Vallicellianus ne repré- sente pas le texte même d'Alcuin ; c'est le type des textes alcuiniens du nord de la France. La bible de Reims n'est pas le seul manuscrit biblique qu'Hincmar ait donné à sa cathédrale ou aux églises de Reims. Nous lisons dans Flodoard qu'il avait donné à l'église de Reims un riche manuscrit des Évangiles : 282 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. Evangelium aureis argenteisque describi fecit litteris, aureisque munivit tabu- lis, et gemmis distinxit pretiosis, his quoque versibus insignivit : Sancta dei genitrix et seniper virgo Maria, Hincmarus praesul defero dona tibi... '. Le P. Lelong' a reconnu le manuscrit mentionné par Flodoard dans le n° 38 de la bibliothèque de Reims. C'est un beau manuscrit écrit en argent sur pourpre, et où l'on ne trouve pas la semi-onciale de l'école de Tours. On attribuait aussi à Hincmar, au temps du P. Lelong, le don d'un manuscrit du Pentateuque, qui commençait au dernier chapitre de la Ge- nèse. Ce manuscrit, qui appartenait à la bibliothèque de la cathédrale, da- tait seulement, d'après Lelong ou plutôt d'après son correspondant, de la fin du IX® ou du commencement du x*' siècle. Je ne crois pas qu'il soit conservé, non plus que le manuscrit des Évangiles qu'Hincmar avait donné à l'abbaye de Saint-Remi et dont la première page était ornée, ainsi que le commencement des trois derniers Évangiles, de grandes initiales d'or peintes sur parchemin pourpré. Ce manuscrit occupait, au temps du P. Le- long, le numéro 17 à la bibliothèque de Saint-Remi. On voit que le célèbre métropolitain n'avait pas laissé chômer la tradi- tion inaugurée par Ebbon. 2. Les Évangiles franco-saxons. C'est dans l'ouest et dans le nord de la vaste province ecclésiastique de Reims que nous transportent les admirables monuments de l'art franco- saxon. Il n'est pas nécessaire d'énumérer longuement les caractères de la cal- ligraphie franco-saxonne. M. Delisle en a tracé le tableau dans son Mé- moire sur d'anciens sacramentaires et dans son travail sur Y Evangiliaire de Saint- Vaasl\ L'imitation de la calligraphie anglo-saxonne ouirlandaise, dans ce qu'elle a produit de plus distingué, en est tout le secret. Les ar- tistes du nord de la France, de ce pays que nous avons montré tout rem- pli de manuscrits irlandais, ne pouvaient prendre de plus beaux modèles que les chefs-d'œuvre créés par la plume savante et ingénieuse des moi- nes scots et saxons. Les manuscrits de l'école franco-saxonne seraient peut-être les plus beaux qui aient vu le jour, si leurs modèles n'étaient beaucoup plus beaux encore, et quand le grand artiste à qui nous devons les tentures de la salle du Parnasse français a cherché la peinture déco- rative la plus parfaite, pour en illustrer la ligure du c( Manuscrit », c'est 1. Ilisforiu Rcmensis, 1. III, chap. 5 (éditiou de Douai, 1GI7, p. 293). 2. Bibliolheca sacra, t. 1, p. 2 AS; cf. p. 237 ot 242. 3. Voyez en outre J.-B.-J. .loraud, (iramnialoyrapli/c liu i\^ s/î'clc. Paris, 1837, in-folio ; Do Baslard, Peintures, ornements, écritures et lettres initiales de la bible de Charles le Chauve (extrait des Peintures et ornements des manuscrits), et Ada- Uandschrift, p. 95 et 96. l'école franco-saxonne. 283 h Tart franco-saxon qu'il a été demander l'illustration des mots : In pria- cipio créa vit Detis cxlum et terram. Les traits auxquels on reconnaît la calligraphie franco-saxonne sont, en dehors d'une grande ressemblance avec les plus beaux manuscrits irlan- dais et anglo-saxons et du développement abondant des entrelacs, ceux que nous allons énumérer : Des lettres moins grandes, de formes généralement rectangulaires, par- fois au contraire courbées, et terminées en fer de flèche, accompagnent les grandes initiales. Ces lettres affectent quelquefois l'imitation des runes. Des tètes d'animaux, nombreuses et bizarres (en général des tètes de cygnes), terminent les déroulés qui se voient au milieu des cadres et sur- tout des grandes initiales. De ces grandes initiales, quelques-unes, telles que les V en forme de lyre, sont très caractéristiques. La ligature LI, dans l'initiale du mot Li- ber, est très gracieusement arrondie, tandis qu'elle est anguleuse dans l'é cole de Tours. Nous avons déjà vu cette initiative arrondie dans l'école chrysographique. Certains entrelacs sont zoomorphes, c'est-à-dire composés d'animaux prodigieusement étirés en longueur et enchevêtrés savamment. Enfin on remarque souvent, autour des cadres et des grandes lettres, les pointillés rouges et quelquefois verts que les manuscrits irlandais nous ont fait connaître, et les fonds sont occupés, dans les plus beaux de nos manuscrits, par des hachures de couleur tendre, qui forment une sorte de marqueterie très élégante. Nous commencerons par délimiter, après M. Delisle, le lieu géogra- phique des manuscrits franco-saxons en [général, puis nous passerons à l'examen de quelques manuscrits des Évangiles. M. Delisle a eu la pensée de prendre pour base de sa recherche des manuscrits dont l'origine locale est à peu près certaine, les sacramen- taires. Ces livres d'église, en effet, ne peuvent pas, suivant toute appa- rence, avoir été écrits très loin du lieu dont ils fixent la tradition litur- gique. Or nous connaissons six sacramentaires franco-saxons. Plusieurs de ces livres peuvent être attribués avec certitude, d'après les commémora- tions de saints locaux qu'on y trouve, à des églises déterminées, savoir : Le manuscrit de Stockholm , à l'abbaye de Saint-Amand , près de Lille ; Celui de Reims, à l'église de Noyon ; Le manuscrit B. N. 2290, à l'abbaye de Saint-Denis, Et le sacramentaire de la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, à l'église de Tournai. Le manuscrit dont un fragment est conservé à Vienne, appartenait à une église où saint Lambert était l'objet d'un culte particulier, peut-être à l'église de Liège. 284 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. Nous connaissons encore un sacramentaire franco-saxon, conservé à la bibliotlièque de Cambrai, et un recueil de canons qui fait partie de la bi- bliothèque de Laon et qui a été donné à l'église de cette ville par Didon, qui en fut évèque de 882 à 893. Enfin les manuscrits bibliques que voici proviennent d'églises qui peu- vent être déterminées : La deuxième bible de Charles le Chauve provient de Saint-Denis ; Les Évangiles de la bibliothèque royale de La Haye, de l'abbaye d'Eg- mond, en Hollande ; Ceux d'Utrechi, de l'église Saint-Libuin, à Deventer; Le manuscrit inachevé de la bibliothèque de Boulogne, de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras, Et l'Évangéliaire n° 1045 de la bibliothèque d'Arras, de la même abbaye de Saint-Vaast. n faut noter également un commentaire de saint Ambroise, conservé à la bibliothèque de Laon, et qui provient de la cathédrale de cette ville. Nous ne devons pas négliger ici, malgré son origine plus moderne, le manuscrit des Évangiles n° 309 de Cambrai, qui paraît une imitation des manuscrits franco-saxons et qui appartient sans doute à la fin du ix^ siècle, non plus que les Évangiles Hamilton 253, actuellement à Ber- lin, qui proviennent de Stavelot et qu'on dit être du x* siècle, ni le Psau- tier de Soignies, conservé à Leipzig, qui est encore plus récent, et les Évangiles de Cisoing (Lille 15), qui descendent jusqu'au xii" siècle. Je n'énumère pas ici les manuscrits dont la provenance est inconnue. Ainsi le domaine d'influence de l'école franco-saxonne paraît se borner au nord de l'He-de-France, à la Picardie, aux Flandres et aux contrées au delà, ainsi qu'au pays wallon. Toutes les églises énumérées ci-dessus, excepté celles de Saint-Denis et de Deventer, appartiennent à l'ancienne province ecclésiastique de Reims. Nous allons énumérer les manuscrits franco-saxons des Évangiles qui sont connus de nous. Ces manuscrits sont les suivants : BibHothéque de la ville de Lyon, n" 357. Bibliothèque nationale, n" 257 (manuscrit autrefois appelé à tort Évangiles de François II '). On voit dans ce manuscrit, avant la figure de saint Matthieu, une intéressante image du crucifiement. Cette représen- tation, fréquente sur les ivoires sculptés, est rare dans les manuscrits anciens. Le type reproduit dans notre manuscrit est exactement le même que dans le manuscrit 20 d'Angers, dont le texte est irlandais. Il est pro- bable que cette image a été empruntée par l'artiste qui a décoré notre manuscrit à un original anglo-saxon. 1. On poiinail réserver le nom (PEyanj^'iles de François II au manuscrU A. 1. 13. •i° de la hihliolhôque Sainlc-Geueviève, qui porte au loi. 8 v", en blanc sur un fond d'eucre, une signature qui parait Cire celle de ce roi. ÉVANGILES FRANCO-SAXONS. 285 Bibliothèque de Leyde, n° 48. Bibliothèque royale de La Haye, n° 32 : manuscrit venu de l'abbaye d'Egmond, à laquelle il a été donné par Thierry II, comte de Hollande, mort en 988. Plusieurs publications ont été consacrées en Hollande à ce manuscrit, que le donateur a fait orner de son portrait et de celui de sa femme. Au jugement de M. le docteur du Rieu, ce manuscrit est des en- virons de l'an 900. Musée archiépiscopal d'Utrecht, manuscrit venu de l'église Saint- Libuin de Deventer. Bibliothèque de la ville de Tours, n° 23, manuscrit provenant de Saint-Martin de Tours. Bibliothèque publique de Boulogne, n" 12. Ce manuscrit inachevé ne contient que l'Évangile selon saint Matthieu ; il provient de Saint- Vaast. Tels sont les manuscrits de l'ancienne école franco-saxonne. Il faut mentionner après eux une série de manuscrits qui paraissent plus récents, mais qui prouvent que, longtemps après sa première floraison, la tradi- tion franco-saxonne a maintenu son autorité dans les pays du Nord. Ces manuscrits sont les suivants : Bibliothèque de Cambrai, n° 309. L'écriture de ce manuscrit paraît remonter à la fin du ix° siècle. La décoration est lourde et trahit l'imi- tation. Bibliothèque royale de Berlin, manuscrit Hamilton 253, jadis à l'usage de l'abbaye de Stavelot. D'après M. de Seidlitz, ce manuscrit est du X® siècle. 11 est écrit en minuscule penchée. Bibliothèque de l'Arsenal, n° 592, manuscrit du xi^ siècle, orné de représentations de l'Histoire sainte, peintes en couleurs empâtées. Ce manuscrit, au reste, ne rappelle que de loin l'école franco-saxonne. Bibliothèque de Lille, n" 15, manuscrit provenant de Cisoing et écrit sous Calixte H (1119-1124). Enfin le Psautier n° 774 de la bibliothèque de l'Université de Leipzig, est, dit-on, du xi® siècle. Ce manuscrit provient de l'abbaye cistercienne d'Altzelle en Saxe, mais, d'après M. Springer qui l'a étudié, il a été écrit pour l'abbaye de Soignies, en Hainaut. Les commémorations du calendrier et les miniatures consacrées à saint Vincent paraissent établir cette origine. L'art franco-saxon, qui a régné au ix^ siècle dans les provinces belges, s'y est, on le voit, perpétué fort longtemps. Revenant à l'école franco-saxonne primitive, nous établirons d'abord ce fait, que les manuscrits bibliques, chefs-d'œuvre des artistes de cette école, ne sont pas antérieurs à l'an 835. Dans le plus grand nombre des manuscrits des Évangiles, on trouve à la suite du texte évangélique un Capitulare evangeliorum, c'est-à-dire un tableau des leçons évangéUques qui se lisent aux diverses fêtes et à tous 286 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. les dimanches de l'année, ainsi qu'aux principales solennités. Nous n'étu- dierons pas en détail ce catalogue des péricopes ecclésiastiques, après les belles études qui lui ont été consacrées par le regretté Ernest Ranke et par M. Corssen, qui en a parfailement classé les manuscrits '. Parmi toutes les variantes des manuscrits, nous n'en relèverons qu'une : la fête de la Toussaint, fréquente dans les manuscrits plus récents, ne se trouve men- tionnée, à notre connaissance, que dans quatre manuscrits du ix° siècle-, et deux de ces manuscrits sont au nombre de nos plus beaux manuscrits anglo-saxons. Or la fête de la Toussaint, établie à Rome depuis une épo- que qui n'est pas bien déterminée, n'a été introduite dans l'empire franc qu'en l'an 835, par Louis le Débonnaire, sur l'exhortation du pape Gré- goire IV ^ Les plus anciens des manuscrits franco-saxons ne sont donc pas antérieurs à cette date. Pour le détail du texte, nous ne pouvons séparer nos manuscrits des Évangiles de la deuxième bible de Charles le Chauve, qui sera étudiée tout à l'heure. Voici comment les principaux manuscrits franco-saxons se comportent à l'égard des autres textes : 1° La deuxième bible de Charles le Chauve difière (sur 269 passages collalionnés) : 118 fois de la bible de Bamberg; 94 fois du Codex Vallicellianus ; 81 fois du manuscrit Harl. 2788 ; 72 fois de la bible de Saint-Paul ; 66 fois de la première bible de Charles le Chauve ; 62 fois de la deuxième main du Codex Adse ; 48 fois des Évangiles de Saint-Médard ; 42 fois des Évangiles de Lothaire, et 37 fois du manuscrit B. N. 17968. 2° Le manuscrit B. N. 257 se sépare (sur le même nombre de passages collationnés) : 72 fois du manuscrit Harl. 2788 ; 59 fois de la bible de Saint-Paul ; 45 fois des Évangiles de Lothaire; 43 fois des Évangiles d'Eb])on ; 41 fois des Évangiles de Saint-Médard, et 31 fois du manuscrit B. N. 17968. 3" Le manuscrit Lyon 357 s'éloigne (sur un nombre égal de passages) : 47 fois des Évangiles de Lothaire ; 1. E. Rauke, Bas kirchliche Pericopeas^tem, Biirlia, 1847; F. -II. Scriveucr, article Lecliouary, dans le DidioMinj of Christian Aiitlquities de W. Suiilh et S. Clieetham, t. lll, 18S0, p. 902 ; Ada-ïlandschn/t, p. 4L — hù Capitulare a oie publié par le P. J. Frouteaii, par E. Rauke et par M. K. Meuzol. 2. h. N. 2.37, 270, U'JJG et Lyou 3J7. 3. Sigebert, ad. a. 83 3. M)'i. Gjrm., Scrlp*., t. Yl, p. 33S. CLASSEMENT DES ÉVANGILES FRANCO-SAXONS. 287 4-4 fois des Evangiles d'Ebbon ; 4:2 fois des Évangiles de Saint-Médard, et !28 fois seulement du manuscrit B. N. 17968. Ces chiffres nous permettent de formuler les quatre propositions sui- vantes : Les manuscrits franco-saxons des Évangiles sont absolument en dehors du développement du texte de Tours. Ils se rapprochent beaucoup des plus récents des manuscrits en lettres d'or, et plus encore des manuscrits du groupe de Reims. Les Évangiles de Beauvais (B. N. 17968) sont de tous les manuscrits celui auxquels ils ressemblent le plus. Le manuscrit de Lyon semble le plus rapproché de l'original, puis le manuscrit B. N. 257, enfin la deuxième bible de Charles le Chauve. 3. La deuxième bible de Charles le Chauve. Le ch^f-d'œuvre de l'école franco-saxonne est la deuxième bible de Charles le Chauve (Bibliothèque nationale, n*" 2), appelée aussi, du nom du lieu où elle était conservée, bible de Saint-Denis. Cette bible, en effet, porte la cote de Saint-Denis, marquée au xiii^ et au xv^ siècle. On lit au folio 1 une note, datée du 23 octobre 1598, aux termes de laquelle Eme de Veelu, religieux de Saint-Denis et « garde des Chartres » de ladite abbaye, a remis à ce jour notre bible entre les mains de M. le président de Thou, garde de la bibliothèque du roi, suivant l'arrêt de la cour du 20 dudit mois. Ce volume, auquel il manque les dernières pages, a été en outre mutilé d'une autre manière. Une note, inscrite au folio 407, nous dit que treize feuillets de ce manuscrit, portant les numé- ros 408 à 420, après avoir fait partie du manuscrit Harl. 7551, ont été réintégrés dans le présent volume le 6 mai 1878 ; un quatorzième feuillet, renvoyé de Hollande par le baron de Stosch, avait été rendu à la Biblio- thèque en mars 1720. Les feuillets qui ont manqué longtemps à ce pré- cieux manuscrit avaient été dérobés en 1707 par un triste personnage, trois, fois apostat, qui avait nom Jean Aymon '. Ce ne sont pas les seuls trésors dont la trahison d'Aymon ait dépouillé notre bibliothèque, et nous n'osons pas espérer de voir les précieux manuscrits de la Vulgate, Harl. 1772, 1775 et 1802, reprendre leur place sur nos rayons. Mais ce que ne dit pas la note que nous avons citée, c'est à la suite de quelles négocia- tions persévérantes, et grâce à quelle patriotique obstination les célèbres 1. Voyez, sur J. Aymon, La France protestante, deuxième édition par II. Boi'dier, t. I, 1877, p. G 15, et auparavant, après le Mémoire historique de Tabbé Jourdain (1 73*)), Hauréau, Singularités historiques et littéraires, 1861. p. 2^^ ^ei Le Cabinet des Manuscrits, t. 1, p. 329. 288 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. manuscrits de la Vulgate, B. N. 2, 25 et 93 (sans parler d'autres jovaux d'une égale valeur) ont retrouvé leur intégrité ' : digne prélude de restitu- tions plus Ijelles encore et augure de celles que la justice et l'équité nous doivent encore et que nous ne nous lasserons pas d'espérer. Nous ne pouvons décrire ici la riche ornementation de la bible de Saint- Denis. 11 nous suffira de dire que les principaux traits du tableau de l'art franco-saxon que nous avons tracé plus haut lui ont été empruntés. La distinction, la simplicité et le bon goût unis à la richesse en sont les ca- ractères les plus remarquables. C'est, avec moins de science géométrique mais avec plus de convenance et de sévérité, l'art irlandais dans toute sa beauté. Trois feuillets de pourpre, placés en tète du manuscrit, contiennent un poème écrit en capitale rustique d'or dans un cadre orné d'entrelacs. En voici quelques vers (je ne les cite pas pour leur valeur littéraire) : Biblorum seriem Karolus rex inclitus istam Contexit chryso, corde coleiis catliaro... Bihlorum série de multis muKa feruûtur, Gorrectis aliis reprobatis dcnique muhis... Fortis namque David per te regnavit et egit... Quid de evangelico textu replicabo colendo ? En ipsos apices gemmis circumdat et auro... Amisit David regnum rursusque recepit, Morte tamen geniti tristatus valde dolebat. Tuque tuo Karolo reparasti régna paterna, Nec dolor accessit, sed amor fraternus adhcesit... iEquivoco Karolo Irustratus germiue digno, Induisit pro te sœvo scœvoque tyrauno, Omnibus atque suis regno privaiitibus ipsum, Tarn bonitate proba, tanta pietate pepercit, Quin pervalde suis inimicis maxima rursus l'rœdia restituit, donans ac plura quibusdam... Nous sommes déjà accoutumés à chercher, dans le prince qui prend le nom littéraire de David, non point Charlemagne, quia gardé ce nom dans l'histoire, mais Charles le Chauve, l'héritier des prétentions, mais non du génie du grand empereur. Le poème dont on vient de lire des extraits porte avec lui sa date, car il fait allusion, comme à un événement récent, à la mort du jeune Charles, roi d'Aquitaine, le (ils de Charles le Chauve, qui mourut le 29 septembre 865. Je n'insiste pas sur ce cpi'a de choquant l'allusion à 1' « amour fraternel » qui a uni Charles le Chauve à ses frères â aînés. 1 . Voyez les Mélanges de Paléographie et de Bibliographie de M. Delisle, 1880, p. V.A.^ LA DEUXIÈME BIBLE DE CHARLES LE CHAUVE. 589 Bien que les dernières paires de notre bible soient perdues, il no paraît pas qu'elle ait été accompagnée d'aucune dédicace, et par conséquent elle semble n'être pas autre chose que la bible personnelle du monarque. Comment est-elle parvenue à Saint-Denis ? La chose paraît s'expliquer assez naturellement. Par son testament, rédigé avant le voyage en Italie au retour duquel il mourut, Charles le Chauve avait légué sa bibliothèque par tiers à son fils Louis le Bègue, à Saint-Denis et à Saint-Corneille de Compiègne '. C'est probablement ainsi que l'abbaye de Sainl-Denis est en- trée en possession de ce chef-d'œuvre de calligraphie. Nous savons que Charles le Chauve avait une riche bibliothèque, car il entretenait un bi- bliothécaire : cette charge était occupée en 864-, peu avant le moment où a été écrite la deuxième bible de Charles le Chauve, par Hilduin, qui fut plus tard abbé de Sitliiu "^ Comme ses prédécesseurs, Charles le Chauve disposait volontiers de ses livres à l'intention des églises. On montrait, à Fleury, un beau volume d'Évangiles, qui avait été donné par lui à l'abbaye de Saint-Benoît % et nous nous souvenons que la bible qui lui avait élé offerte par le comte Vivien, au nom des moines de Saint-Martin de Tours, a été donnée, probablement par lui-même, à la cathédrale de Metz. 11 nous faut étudier par le détail le texte de la deuxième bible de Charles le Chauve. L'ordre des livres de la Bible est exactement celui du Codex Vallicel- lianus. Les sommaires qui sont en tête des divers livres sont, presque partout, ceux du Codex Vallicellianus. On remarque pourtant à cet égard, entre les deux manuscrits, certaines différences importantes : Dans les Rois, les sommaires sont les mêmes, mais dans notre bible, ils sont partagés en quatre livres, tandis que, dans la bible de la Vallicel- lane, les livres de Samuel et ceux des Rois ne forment ensemble que deux livres. Dans le Vallicellianus, ainsi que dans les manuscrits de Tours, les grands Prophètes ne sont pas divisés en chapitres et n'ont pas de sommai- res. Ici ils ont la division et les sommaires du Codex Amialinus et de la bible de Saint-Paul hors les Murs. Le sommaire du livre de Job est sem- blable à ceux du Codex Amialinus et de Théodulfe : dans le Codex Valli- celUanns, dans le Codex Paulinus et dans les manuscrits de Tours, ce livre n'a ni division en chapitres, ni sommaires. Dans les Evangiles, notre manuscrit se sépare de tous les manuscrits qu'il suit d'ordinaire, en particulier du Vallicellianus aussi bien que du Paulinus et des manuscrits de Tours, pour emprunter les sommaires des 1. Baluze, Capitularia, t. II. col. 264. 2. Miaisterialis noster [et] Ubrarius [Gallia christiana, t. III, p. 491). 3. Gontimiation des Miracles de saint Benoît par Adolcriiis (Duchesue, t. III, p. 418):... cum evaiigeliorum textu, subtili operis diversitate fabricato. HIST. DE liA. VULiGATE. 19 :290 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. manuscrits en leltres d'or, qui sont aussi ceux des Évangiles d'Ebbon, du manuscrit de Beauvais et des Évangiles franco-saxons. Dans les Epîtres de saint Paul, le manuscrit B. N. 2 nous montre les sommaires ordinaires, mais divisés en un nombre moins élevé de chapitres. Cette division est celle d'un manuscrit copié à Corbie au ix^ siècle (B. N. H 533). Nous devons ajouter que notre manuscrit n'a pas conservé les indications stichométriques qui se trouvent dans presque tous les anciens manuscrits. Enfin nous trouvons dans ce manuscrit, en place des vers d'Alcuin, le poème de Théodulfe sur la Bible. De ces remarques préliminaires paraît dès à présent résulter ce fait, que notre manuscrit a été compilé sur plusieurs modèles. Sa principale autorité était un manuscrit semblable au Codex VcilliceUianus; lorsqu'il se sépare du Vallicelliamis, c'est le plus souvent pour se rattacher au Codex Amiatinus; dans les Évangiles, son type est celui des manuscrits écrits en lettres d'or et de ceux qui ont été écrits dans la province de Reims. Nous n'avons pas oublié que le texte du Codex Vallicelliamis a été in- troduit par Hincmar dans l'église de Reims, de même ([ue celui des Évan- giles chrysographiques y avait été implanté par Ebbon. L'étude détaillée du texte confirme ce caractère de compilation et de retouche. Nous pourrions citer plusieurs exemples d'interpolations dépla- cées ou même croisées, mais il faut ici de la prudence, car plusieurs de ces déplacements singuliers se retrouvent dans le Codex Vallicellianus '. Au reste, noire manuscrit ajoute à son modèle, et il a aussi, en propre, des interpolations voyageuses. C'est ainsi qu'on trouve, à la fin de I Rois, V, 9, une interpolation de trois lignes, qui a sa place ordinaire à la fin du verset G : El ehullierunt villœ et agri, etc. Cette addition égarée suit im- médiatement une autre addition, celle qui est d'ordinaire à cette place, mais mutilée et embrouillée, et réduite aux mots : Fecerunlque Getlixi consilium. On comprend qu'il est difiicile de mettre à sa place le texte de notre manuscrit. Les nombreuses citations qui en sont données dans les chapi- tres précédents m'épargneront de donner un choix de ses leçons. Le seul résultat que nous tirerions de cette étude serait peut-être de constater que notre texte est flottant entre le Codex Vallicellianus, dont il semble s'approcher le plus, et les manuscrits de Tours. En général, il parait ap- [)artenir à la même tradition que tous les textes qui proviennent, plus ou moins directement, d'Alcuin. En tous cas, le texte de Théodullc n'a exercé aucune influence sur lui. On peut dire que le texte de la deuxième bible de Charles le Chauve est un texte alcuinien de basse épocpu». 11 faut excepter de ce ([ui vient d'être dit le texte des Evangiles. Nous f. Voyez, p. 1U9, JOO ol 2O05 la Itrcii tlt" Jici:s, \m, «J, do E/ , xwii, S il 10 cl do AcT., x.wiii. Ij. LA DKUXIÈME BIBLE DE CHARLES LE CHAUVE. 291 avons tHnbli, aprôs M. Corssen", que ce texte forme famille avec celui des autres mamiscrits franco-saxons, qu'il dilTère beaucoup des bibles de la tradition alcuinienne, surtout des plus anciennes (beaucoup moins de la première bible de Cliarles le Cliauve), et qu'il se rattaclie directement à la famille des manuscrits en lettres d'or, et surtout à la branche rémoise qui en est un rejeton Mais nous avons constaté en même temps que le texte de notre manuscrit paraît plus jeune et plus éloigné de l'original commun que celui des Evangiles franco-saxons (Lyon 357 et B. N. 257). Si cette remarque est juste, nous comprendrons mieux encore comment s'est faite la compilation d'où est sorti notre manuscrit. Ceux qui en ont établi le texte ne pouvaient préférer aucun texte des Évangiles à celui qui était copié couramment dans leur abbaye. Ce texte était le même que l'archevê- que Ebbon avait introduit dans l'église de Reims. L'observation que nous venons de faire nous permet d'enfermer entre des limites précises l'époque où ont été écrits les plus anciens des ma- nuscrits franco-saxons : ils sont postérieurs à l'an 835 et probablement antérieurs à l'année 865 , qui a suivi celle où Charles le Chauve a perdu son fds Charles. La grande ressemblance des deux manuscrits des Évan- giles avec la bible de Charles le Chauve ne permet pas de séparer par un long intervalle ces trois manuscrits ; il est donc probable que l'art franco- saxon n'est pas antérieur au milieu du règne de Charles le Chauve. Nous voudrions pouvoir en dire davantage et déterminer le monastère d'où sont sortis ces chefs-d'œuvre de l'art carolingien. M. Janitschek donne à l'école qui les a produits le nom d'école de Saint-Denis, et son hypo- thèse a pour elle ce fait, que deux manuscrits de cette école, la bible et un sacramentaire, proviennent de Saint-Denis. Si l'on considère la posi- tion excentrique de Saint-Denis par rapport au cercle de propagation de l'art franco-saxon, et si l'on se souvient des liens qui rattachent nos textes à la province de Reims, on sera plutôt disposé à chercher la patrie de nos manuscrits au milieu de la région dans laquelle leur influence a rayonné. Nous savons du reste comment la bible de Charles le Chauve est entrée à Saint-Denis. Saint-Vaast, qui peut montrer également un sacramentaire, un évangéliaire et un manuscrit des Evangiles, aurait des titres au moins égaux à faire valoir. Nous nous souvenons que, vers le commencement du siècle, on y copiait la Bible*. La paléographie de notre grande bible, qui paraît être celle du nord de la France, et les sommaires des Épîtres de saint Paul, qui concordent avec ceux d'un important manuscrit de Corbie, doivent également diriger nos recherches du côté de la Picardie. C'en est assez sur une question qui, si elle n'est pas encore arrivée à maturité, n'est peut-être pas loin de sa solution. 1. Voyez ci-dessus, p. 286. 2. Voyez plus haut. p. 108 et suiv. 292 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. 4. Le « Codex Paulinus » et les Évangiles de Saint-Emmeran. Il nous reste à parler de plusieurs manuscrits exécutés avec un grand luxe, et que le dernier auteur qui ait traité de notre sujet, M. Janitschek, pense écrits dans l'abbaye de Corbie. Ils appartiennent en tous cas au nord de la France et ils ont été écrits sous le règne de Charles le Chauve. La bible de Saint-Paul ou Codex Vaulinus fait partie, depuis les temps les plus anciens, du trésor de l'abbaye bénédictine de Saint-Paul sur la voie d'Ostie, ou du moins du trésor de l'Église de Rome. Sur le feuillet qui suit l'image de Charles le Chauve, on lit la formule du serment prêté à Grégoire YII par Robert Guiscard. Notre bible a quelquefois été appelée bible de Saint-Calliste, parce qu'elle a été longtemps déposée au couvent de Saint-Callisle, qui dépend de l'église Sainte-Marie du Transté- vère. Saint-Calliste était l'ancien vocable de cette église, et les bâtiments qui y tiennent servent au repos des religieux de Saint-Paul, éprouvés par les fièvres paludéennes. Comment et par qui cette bible a été donnée à l'abbaye de Saint-Paul, nul ne le sait. Le Codex Paulinus est, par son ornementation, un des manuscrits les plus riches que nous possédions. Malheureusement le goût et le style des représentations figurées qu'on y contemple ne sont pas à la hauteur de la prétention qu'elles affectent. Le frontispice représente un roi tenant un globe, sur lequel est inscrit un monogramme qui est composé, selon toute apparence, des lettres A. C. E. H et R liés, K. L. M. N. 0. R. S. V. X. On y peut lire, à peu près à coup sûr, les mots Karolus rex Cxsar ; les six premières lettres du nom (THirmentrudis paraissent compléter le mo- nogramme, Hermentrude fut reine de 84-:2 à 869. Cette figure est accom- gnéc de quelques vers qui commencent ainsi : llex CfEli Dominus, soUla pietate redundans, Hune Karokim regem terrae diiexit herilem... NobiUs ad kevam conjuiix rie more venustat, Qua insiguis proies in regnuni rite paratur. Ces vers sont suivis d'une dédicace, qui commence par ce vers: Ingobertus eram referons et scriba fulehs. Ingoberlus est connu dans l'histoire. 11 joua un rôle, en 820, dans la translation des reliques de saint Sébastien de Rome à Soissons, transla- tion à laquelle est attaché le don des fameux Évangiles de Saint-Médard'. Quel est le souverain auquel Ingobertus a dédié cette bible ? M. Jani- tschek, reprenant une opinion émise par M. Schnaase, estime qu'il ne s'agit 1. Ada sanctorum, 20 jauvicr, p. 282. LE CODEX PAULINUS. 293 pas ici de Charles le Chauve. Ce prince, nous dit-il, n'était pas sans héri- tier lorsqu'il reçut la couronne impériale, et l'espoir d'une descendance illustre, qu'expriment les premiers vers, ne saurait lui convenir. « Auri- comum decus » semble être une allusion à la chevelure blonde d'un jeune roi. C'est donc au fils de Louis le Germanique, à Charles le Gros, qu'a été offerte la bible de Saint-Paul. A nos yeux, celle conclusion ne s'impose nullement. Charles le Gros reçut la couronne impériale en 881 , et il fut fait roi des Francs en 885 : Ingobert ne vivait sans doute plus à ce moment. Quelques vers prétentieux ou flatteurs comme étaient ceux des panégyristes de Charles le Chauve, et qui peuvent s'entendre de plus d'une manière, ne suffisent pas à contredire toutes les vraisemblances. Si nous ne nous trompons beaucoup, la bible de Saint-Paul a été offerte à Charles le Chauve et non à aucun autre prince. Comme nous l'avons dit, l'illustration de notre bible est riche, mais d'un art grossier, lourd et disgracieux, et qui sent la décadence. Comme M. Janitschek le fait remarquer, le modèle des figures historiques qui or- nent ce manuscrit doit être cherché dans la bible du comte Vivien, mais ce modèle est laissé bien en arrière quant au nombre des sujets. Les prin- cipaux motifs qui sont trailés ici sont d'abord l'histoire de saint Jérôme, puis l'histoire d'Adam et celle de Moïse, plus développée que dans le mo- dèle. On voit figurer ensuite Josué, Samuel, David, Saûl et Salomon. En tête du Psautier, David est représenté écrivant et accompagné des poètes sacrés et des Cerethi et Pelethi. Achab, Judith et les Machabées terminent le cycle de l'Ancien Testament. Le Nouveau Testament commence par la représentation de la majesté divine, telle que nous la voyons dans plu- sieurs manuscrits. Les figures des évangélistes sont encadrées dans un quart de cercle, comme nous l'avons déjà vu plusieurs fois ' ; elles sont dans le style tragique, tel que l'école de Reims nous l'a montré. Les ima- ges de l'Ascension et de la Pentecôte et l'histoire de saint Paul, plus dé- veloppée que dans la bible du comte Vivien, achèvent l'illustration de l'Histoire sainte. Les figures de l'Apocalypse complètent la décoration du livre saint, M. Janitschek relève, dans ce cycle de peintures, 'l'excès du mouvemenc et le nombre exagéré des personnages. La bible du comte Vivien n'était pas une œuvre d'art : celle-ci lui est certainement inférieure. La décoration en général se rapproche tant du style franco-saxon, que 1 on a cru pouvoir ranger la bible de Saint-Paul parmi les manuscrits de cette école. Les initiales à entrelacs, accompagnées de têtes d'animaux, s'y retrouvent comme dans les manuscrits franco-saxons. L'écriture, pe- tite et fine, porte tous les caractères de la calligraphie du nord de la France. Il semble que, pendant toute la durée du ix^ siècle, l'écriture de ces pays ait très peu changé. 1. Voyez plus haut, p. 252, 294 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. L'ordre des livres de la Bible (nous l'avons déjà fait remarquer ail- leurs ') est, dans notre manuscrit, tout à fait particulier. C'est à peu près exactement celui des deux poèmes d'Alcuin : Dum primus pulchro... et : In hoc quinque libri..., et c'est exactement l'ordre qu'indique saint Jérôme dans son Épître à Paulin. Les sommaires des divers livres de la Bible sont presque partout ceux des manuscrits de Tours. Dans les Prophètes, ce sont ceux de la deuxième bible de Charles le Chauve, dans les Épîtres, ceux du Codex Vallicellia- nus, dans les Évangiles enfin, à peu de chose près, ceux de plusieurs ma- nuscrits de l'école chrysographique et du groupe de Reims. La stichomé- trie est, à peu près sans exception, celle des manuscrits de Tours. Quant au détail du texte, nous y trouvons le même caractère de compi- lation que nous avons remarqué dans la deuxième bible de Charles le Chauve. Il est vrai que les altérations du texte sont d'une autre nature. Dans le Pentateuque, le texte est généralement semblable à celui de la première bible de Charles le Chauve ; il n'a à peu près rien des particula- rités du texte du Vallicellianus. J'y ai pourtant relevé une interpolation qui se retrouve dans ce manuscrit et dans plusieurs autres : Lév., xviii, M: et uxorem fratris sui nullus accipiat. Le texte des Rois est étrangement mêlé. On trouve dans ces livres un assez grand nombre d'interpolations importantes, et ces interpolations sont presque toutes tirées du texte de la première main de la bible de Théodulfe ou d'un texte tout semblable : I Rois, v, G, riiiterpolation : Et ebiillierioit, etc., est insérée avant et per- cnssit (voyez p. 1.52). XI, 1 : Et factum est, etc. (voyez p. 152). XIII, 15 : ii^ reliqui — Benjamin (=: toi. Théod*. B. N. 6). xiY, 41 : qiiid est — aut si ita est i?i populo tuohasc iniqiiitas (= toi. Théod*. B. N. 2. 0. 11504**). XXI, 13, à la fiu : et cecidit ad ora civitatis {= toi** . Théod*). Ih., 15, à la fin : dimitte illiim hinc (= toi. F. V. Théod*. brév. mozar. B. N. 45). XXII, 18 : Doeg Idianœo {= Tliéod.; B. N. 11504** : ad Doeg Idumœum). II Rois, xiv, 27, à la fin : Hsec fuit, etc. (= Théod*. B. iN. 11939. 11946. Voyez p. 153). Ib., 30 : Et venientes servi Joab, etc. (= toi. Théod*. B. N. 11504**. 11532**). XIX, 43, à la fin : et primogenitiis ego sum (voyez p. 153). XX, 19 : matrem cioitatem in Israhel (= F. V. B. N. 11504**; ciritatum : Théod*. B. N. 1153?). xxni, 12 : et tuitiis est cum JKxta Hcliothorophin (= B. N. 11939**i. Parmi les autorités des leçons que nous venons de citer, nous avons 1. Voyez plus haut, p. 195. LES KVANGILKS DE SAINT-EMMERAN. 21)5 rencontré plusieurs manuscrits de Corbie. Nous devions le faire remar- quer. Le texte des Evangiles est sans caractère et comme intermédiaire entre les diverses recensions du ix^ siècle. Les manuscrits dont il s'éloigne le moins sont les Evangiles franco-saxons et celui du manuscrit du groupe de Reims qui est le plus rapproché de ces derniers. En elfet, sur 260 pas- sages colla tiennes, le Codex Paulinus s'éloigne : 97 fois du manuscrit Harl. 2788 ; 87 fois de la bible de Bamberg; 80 fois de la deuxième main du Codex Adœ ; 76 fois des Évangiles de Saint-Médard; 75 fois du manuscrit de Saint-Corneille {add. 11848); 72 fois de la deuxième bible de Charles le Chauve et du manuscrit d'Ebbon ; 71 fois de la première bible de Charles le Chauve ; 68 fois des Évangiles de Lothaire ; 06 fois du Codex Vallicellianus ; 62 fois d(^s manuscrits B. N. 17968 et Lyon 357, et 59 fois du manuscrit B. N. 257. Dans les Épitres de saint Paul, le texte paraît encore se rapprocher, mais non dans tous les cas, de la première bible de Charles le Chauve. Ainsi le texte de la bible de Saint-Paul paraît être un mélange de toute espèce de textes. Les manuscrits de Tours en fournissent le fond, mais les manuscrits du nord d'une part, ceux de Théodulfe de l'autre, y ont apporté des éléments intéressants. Cette fois encore, nous avons pu consta- ter que la compilation est le caractère des textes neustriens (nous pour- rions dire picards), car nous ne doutons plus guère que les pays qui ont formé plus tard la Picardie ne soient la patrie des textes franco-saxons et de leurs dérivés ou de leurs collatéraux. Il nous faut parler encore des Évangiles de Saint-Emmeran et du Psautier de Charles le Chauve. Le superbe volume par lequel nous devons terminer la revue des ma- nuscrits royaux est également dédié à Charles le Chauve. Conservé au- jourd'hui à la bibliothèque royale de Munich sous le numéro lat. 14000 et sous la cote « Cimelie 55 », il est aussi célèbre par la reliure en or dont il est revêtu que par sa riche illustration. 11 porte le nom de l'abbaye de Saint-Emmenin, à Ratisbonne, dont il a été longtemps l'ornement; on l'appelle aussi le « livre d'or ». Ce manuscrit est peut-être, de tous les manuscrits des Évangiles qui sont conservés, le plus luxueusement décoré. 11 est écrit en entier en let- tres d'or. Les figures des évangélistes sont exécutées dans le style exagéré qu'ont inauguré les Évangiles d'Ebbon; chacune de ces figures est suivie d'une image symbolique, qui représente, non pas les emblèmes traditionnels des 206 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. évangélisles, mais les incarnations de la divinité. Le Lion de Juda, l'image du Christ, l'Agneau de Dieu et la Main divine fournissent le sujet de ces peintures. Autour de la Main divine ', on lit les deux vers: Dextera liœc Patris mundum dicione gubernans Protegat et Karolum semper ab hoste suum. En tète du volume, trois miniatures attirent notre attention. La pre- mière est l'image de Charles le Chauve, sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure. La deuxième représente le triomphe de l'Agneau, adoré parles vingt-quatre vieillards sous un ciel étoile : en bas la Terre et l'Océan. La troisième est l'image de la Majesté divine : le Christ est représenté dans sa gloire, au milieu d'un losange; les quatre grands Prophètes occupent des médaillons aux quatre coins, et dans les angles on voit les évangélis- les assis et entourés d'un arc-en-ciel en quart de cercle '. Celte figure est accompagnée des vers qu'on attribue, sans doute à tort, à Alcuin : Ordine quadrato variis depicta figuris... ^. La figure de l'Agneau doit être rapprochée de l'image analogue que nous avons vue dans la bible de Bamberg, de même que dans les Évangiles de saint Gauzelin ; le Christ dans sa gloire est le sujet classique des manus- crits des Évangiles copiés à Tours \ Quant à la figure de Charles le Chauve, elle est semblable à celle que nous avons vue dans le Codex Pau- linus. La main de Dieu, sortant d'un ciel étoile, bénit le souverain, deux anges, deux hommes d'armes et les images symboliques de la France et de la Gothie l'entourent : Francia grata tibi, rex inclite, munera defert. Gotia [te] pariter ciim regnis iuclioat altls. Cette peinture est accompagnée de quelques vers à l'honneur du fils de Louis le Débonnaire : HUidowic justus erat, que non rex jiislior alter Aima viro peperit Judith de sanguiue claro... Hic noiuon uiagni Karoli de nomine sumpsit... Istius imperio hic codex resplendet et aiiro. 1 , Le sujet de la Waiii divine a iHà égalemeul traité dans le manuscrit du yicdcr- iininslrr de Tlalisbonne (Ril)li(»lliè(iiie royale de Munich, /af. 13G0t). (pu a été décrit par le P. Cahier (Nouveaux MéUimjcs, t. I. p. 27 et |)1. n ; comparez le Catalogue, t. IV, il. p. 115). 2. Comparez p. 252. :{ Dùmmler. Carmen LXX. Voyez plus haut, p 193. \. Voyez en jiarliculier les Évangiles de Lolhaire et le manuscrit B. N. 2G1. LE PSAUTIER DE CHARLES Li: CHAUVE. 297 A la fin du manuscrit, los deux copistes qui l'ont exécuté ont inscrit leurs noms et la date de leur travail : Bis quadringenti vulitant et septuaginta Aimi, quo Deus est Yirgirie natus lioiuo. Ter dénis annis Karolus regnabat et uno, Guni codex actus illius imperio. Hactenus undosum calaino descripsiinus sequor, Litorls ad finem nostra carina manet. Sanguine nos uno patris matrisque creati, Atque sacerdotis servat uterque gradum. En BeringariuS; Liuthardus nomine dicti Ouïs fuerat sudor diffîcilisque nimis... K Notre manuscrit a donc été terminé en 870 ou en 871. A ce moment, €n effet, l'année commençait à Noël, et les années du règne de Charles le €hauve se comptent à partir du 20 juin 840. L'un des deux frères qui l'ont <îopié, Liuthardus, nous est connu par une autre œuvre de sa plume. Dans le Psautier B. N. 1152, on lit, à la fin de la litanie, le vers: Hic calamus facto l.iuthardi fine quievit. Dans cette litanie on trouve mentionné lenom de lareine Hermintrude, qui mourut en 869. On voit dans le même manuscrit une image de dédi- cace à Charles le Chauve et une figure de David dansant, entouré des qua- tre autres psalmisles*. On lit à la fin du (.( livre d'or » de Saint-Emmeran, entre les vers de Be- ringarius et de Liuthardus, un nom qu'une cryptographie transparente ne dierche pas à dissimuler^ : Domnis abbalis Hamvoldl. En tète du manus- crit, on voit l'image de Ramvold, qui fut abbé de Saint-Emméran de 975 environ à iOOi ; elle est accompagnée de ces deux vers : Hune librum Karolus quondam perfecit honorus, Ouem nunc Hemrammo Banivold renovaverat almo. Le nom et le portrait de Ramvold sont une addition de la fin du X® siècle. Le texte de ce beau manuscrit n'a rien de commun avec les diverses recensions du texte évangélique qui ont été en usage sous les Carolin- 1. On lit à la fin de ce poème quelques mois on caractères tironiens. D'après Silvestre, ces notes répètent les noms des deux copistes. 2. H faut rîipjuocher de ce manuscrit un manuscrit plus ancien, le Psautier de l'empereur Lothaire, avec les images de Loîhaire, de David et de saint Jérôme, qui se trouve dans la cullcction de M. Th. Brooke. (Voyez les ouvrages cités par M. Delisle, Bibl. Ec. Chartes, t. LUI, 189?, p. 183] 3. Les voyelles sont marquées par des points, dont le nombre varie de un à cinq. Le V est considéré comme une consonne. 298 LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. giens. C'est un texte mêlé, où l'on trouve les deux grandes interpolations de Matth., XX, 28, et de Jean xxi, G. L'une et l'autre se rencontrent dans les manuscrits irlandais ou anglo-saxons ; la première se lit également, sous la môme forme, dans divers manuscrits du nord de la France, les- quels paraissent tous avoir subi, de près ou de loin, l'influence des textes irlandais ou anglo-saxons '. Il est temps de retracer les destinées de notre manuscrit. L'histoire en a été tracée par Colman Sanftl. Copié en 870 pour Charles le Chauve, le manuscrit était, paraît-il, à Saint-Denis peu après la mort de ce prince. En effet, l'empereur Arnoul (si c'est de lui qu'émane la pièce que nous citons) dit en parlant de Charles le Chauve : a Hoc opus mirandum prxde- cessor meus Ludervicus S. Dionysio conlulit^ ». Il s'agit certainement ici de Louis le Bègue. Comme on l'a fait remarquer, ce prince, n'ayant pas été empereur, ne peut pas, à proprement parler, être regardé comme le prédécesseur de l'empereur Arnoul, mais prœdecessor, ici, signifie sim- plement c( ancêtre ». Il est probable que Lonis le Bègue a donné le ma- nuscrit des Evangiles à Saint-Denis en exécution du legs de son père. Nous ne pouvons dire comment le précieux volume est sorti de Saint- Denis. Les renseignements eue nous trouvons sur ce point dans les au- teurs ne concordent pas. L'empereur Arnoul, d'après les uns, Arnoul de Bavière ou Othon P', selon les autres, en fit don à l'abbaye de Saint- Emmeran. Le chroniqueur de Saint-Emmeran, Arnold, ordinairement bien informé, mais qui écrivait au xi^ siècle seulement, raconte que le Codex aureus fut échangé, vers 893, par l'abbé de Saint-Denis, Ebulon, contre la moitié du corps de saint Denis, qui avait été dérobée par la ruse du chapelain de l'empereur, et que c'est ainsi qu'Arnoul put l'offrir à l'ab- baye de Ratisbonne. Ce qui est certain, c'est que Ramvold, abbé de Saint- Emmeran depuis 875 environ et jusqu'après l'an mille, a fait relier le volume par deux ouvriers nommés Aripo et Adalpertus (leurs noms sont inscrits sur la superbe couverture qui est conservée encore) et l'a fait orner de son portrait. Telle est l'histoire du « livre d'or » de Saint-Em- meran. M. Janilschek estime que la bible de Saint-Paul, les Évangiles de Saint- Emmeran et le Psautier de Charles le Chauve ont été copiés à l'abbaye de Corbie. Je ne vois aucune raison à opposer à cette hypothèse, mais ce n'est qu'une hypothèse, assez plausible il est vrai. Depuis Adalard et Wala, Corbie était devenu un grand centre d'études; Odon, abbé de ce monastère, était le conseiller intime de Charles le Chauve. Il paraît éga- lement que nos trois manuscrits présentent avec le sacramentaire de Ro- drade, abbé de Corbie, une réelle ressemblance (le sacramentaire de 1. Voyez plus haul, p. 4ô et 158. 2. Ce texte est cilé dans une lettre d'mi jtrétre du xi** siècle à l'ablu' Uej:in\>ard, conservée par l'abbé .I.-B. Krans daus sa disserlation sur la Iranslalion de Saint-Peuis. l'école de corbie. 299 liodrade ost de peu postérieur à 853). Mais si, jusqu'à présent, celte ori- gine n'est pas démontrée, il n'en est pas moins à peu près certain que nos manuscrits, comme ceux de l'école franco-saxonne, ont pour patrie les plaines de la Neustrie et particulièrement les pays que nous appelons aujourd'hui la Picardie. C'est donc dans les plaines du Nord que s'achève le cycle de l'histoire de la Bible sous les Carolingiens. Créé par Alcuin dans l'école palatine qu'il dirigeait sous les yeux de Charlemagne, l'art décoratif paraît avoir été transplanté par lui dans l'abbaye de Saint-Martin de Tours. Frédégise, le disciple chéri d' Alcuin, reprend sa tradition endormie depuis quelques années. Aidé par un grand artiste, Adalbald, et inspiré des plus beaux modèles de l'antiquité, il fonde à nouveau, sous le règne de Louis le Dé- naire, l'école de calligraphie qu'Adalbald dote d'un style tout nouveau. Les quinze premières années du règne de Charles le Chauve furent sans doute l'époque de la plus grande splendeur de l'école de Tours. C'est de ce temps que datent, pour le plus grand nombre, les belles bibles qui sont l'ornement de nos bibliothèques, et qui semblent toutes écrites par une seule main. Mais l'invasion des Normands disperse les moines de Saint- Martin, et c'est dès lors dans la Neustrie que l'art de copier la Bible vient se réfugier. L'art décoratif irlandais avait rempli les couvents de ce pays de ses chefs-d'œuvre, et l'école palatine y avait laissé quelques-uns de ses plus beaux produits. L'art neustrien lut donc un art tout nouveau, une résurrection de la calligraphie dans le royaume des Francs. Mais ce fut le dernier éclat de la calligraphie carolingienne. Après le règne de Charles le Chauve, nous ne voyons plus, pendant plusieurs siècles, une grande œuvre d'art sortir des ateliers de nos monastères. Il appartenait aux Othons de créer, sur les bords du Bhin, un art nouveau, inspiré de l'an- tiquité chrétienne et de l'art byzantin. Quant à la France, elle a produit encore de beaux manuscrits de la Bible, mais il ne s'y est plus élevé au- cune grande école d'art calligraphique avant la magnifique résurrection du règne de saint Louis. SEPTIEME PARTIE HISTOIRE DES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE CHAPITRE PREMIER l'ordre des livres de la bible On ne connaît pas l'histoire du texte biblique tant qu'on n'a pas étudié l'apparence extérieure et les parties accessoires de la bible, telle que le moyen âge l'a connue. La Vulgate n'est pas précisément un livre, c'est plutôt un recueil de traductions partielles, dont l'ordre et le groupement peuvent varier à l'infini. De ce recueil il a été fait, jusque vers le milieu du xiii^ siècle, presque autant d'éditions que de copies. Le xiii® siècle lui-même, en faisant de la Bible un livre scolaire et un produit de librai- rie, n'a pas pu mettre fin à la variété des exemplaires. Néanmoins, de- puis le règne de saint Louis, un certain type extérieur s'est imposé aux libraires, et le désaccord avec l'usage nouveau est devenu l'exception. Cette unité relative n'a du reste été obtenue que par le retranchement d'une grande partie des accessoires du texte, et ce sacrifice a certaine- ment été imposé par les hommes qui dirigeaient les études bibliques dans l'Université de Paris. Grâce à cette simplification et à cause de la dépen- dance où l'Université tenait les libraires, la Bible a acquis une apparence et une disposition plus ou moins constantes, elle est devenue un livre et non plus une collection de livres. Les éléments extérieurs de la Bible qu'il y aurait intérêt à étudier sont la disposition des livres bibliques, les préfaces et les arguments, les som- maires ou tables du contenu des divers livres et leur division en chapitres, enfin le compte des lignes qui termine chaque livre et qu'on nomme sti- chométrie. Il faudrait parler encore, pour être complet, des canons des Évangiles et de divers autres appendices, ainsi que des rubriques qui marquent diverses parties de certains livres. Plusieurs des questions rela- tives à ces accessoires ont été touchées dans les divers chapitres de ce travail ; les préfaces de saint Jérôme et celles qui lui sont attribuées ont été étudiées par Martianay avec assez de compétence et de soin pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en recommencer l'examen. Nous ne prétendons 302 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. pas épuiser un sujet qui est sans limites. Nous toucherons seulement ici, pour en esquisser l'histoire, la disposition des livres sacrés, leurs som- maires et leurs chapitres, ainsi que la stichométrie qui les accompagne. Les indications que nous avons données sur ces matières, presque à chaque page de notre travail, ont besoin d'être expliquées par une étude d'ensemble et d'être réunies en un môme développement. Des tables aussi complètes que possible suppléeront à la brièveté de ces considéra- tions. Depuis le moment où l'on a commencé à réunir en un recueil les tra- ductions que saint Jérôme avait faites de tous les livres de la Bible, la diversité la plus grande a régné dans la disposition des livres saints. Il a dû sembler naturel de prendre pour modèle l'énumération des livres sa- crés que saint Jérôme avait lui-même donnée dans son célèbre Prologiis galealus, qui précède les livres des Rois \ L'ordre suivi par saint Jérôme est à peu près exactement celui des Hébreux, qui disposaient les livres bi- bliques en trois séries, la Loi, les Prophètes et les Hagiographes. Au reste, les Masorèthes, auxquels nous devons notre Bible hébraïque sous sa forme traditionnelle, ayant vécu plusieurs siècles après saint Jérôme, il est naturel que le Prologiis galealus ne concorde pas exactement avec la tradition hébraïque. Aux trois ordres des livres hébreux, saint Jérôme ajoute naturellement les livres deutérocanoniques ou apocryphes. Cette disposition est suivie, avec quelques variantes, par le plus ancien manus- crit espagnol, le Codex Toletamis, par deux autres manuscrits espagnols, par une ancienne bible française (B. N. 45 et 93) et par la bible de Théo- dulfe. Mais bientôt le besoin se fait sentir de modifier l'ordre de saint Jérôme en rapprochant, malgré la tradition des Juifs, les livres d'un caractère analogue qui se trouvent séparés par l'ordre des Hébreux. Daniel prend place à la suite des grands prophètes, et les deux Sapiences viennent re- joindre les livres de Salomon. Cette modification à l'ancien usage s'est peut-être faite sous l'invocation du grand nom de Cassiodore. Ce célèl)re auteur, qui avait fait copier la Bible suivant trois dispositions différentes, peut servir d'autorité aux diverses coutumes qu'il a peut-être lui-même propagées '. Le premier manuscrit d'Alcalâ, les deux bibles de Saint-Ger- main, dont l'une est méridionale et se rattache de près à la traililion espagnole, sont les produits de cette tendance à niveler l'ancien ordre des Hébreux. Les bibles copiées à Tours suivent exactement (sauf la suppres- sion du ni® et du IV° livre d'Esdras) l'ordre de la grande bible de Saint- Germain (B. N. 11504 et 11505) et le Codex V allie ellianus, suivi par la deuxième bible de Charles le Chauve, ne s'en sépare que par une inter- t. S. Jorôino, édition Vallarsi, louie IX. 2. Cassiodore, De InaiUulione dieinaruni lillcraruin, loiiio U do ses (Hùivivs, éd. J. Garet, lloiien, 1679, p. 545 et suiv. l'ordrk des livres de la bible. 303 version insignifiante entre Esther et les livres de Tobie et de Judith. Ce fut probablement là l'ordre adopté par Alcuin. Les grandes bibles ita- liennes ont conservé, à peu de chose près, cette disposition. Des trois bibles de Cassiodore, l'une, le Codex antiqux Iranslalionis, suivait un ordre fort différent et qui, dans son principe, a fait loi jusqu'à nos jours. Les Chroniques étaient rangées à la suite des livres des Rois et les Prophètes suivaient les livres sapientaux. Tel est l'ordre où les livres de la Bible sont énumérés dans le fameux décret de Gélase ', qui a été pendant tout le moyen âge la loi de l'Église. Malheureusement le texte du décret attribué à Gélase est incertain, et sa forme définitive ne date que du pontificat d'Hormisdas (f 523). Le fond paraît en être la division delà Bible en plusieurs « ordres », différents de ceux de saint Jérôme: ordo Veteris Testamenti (Octateuque, Rois, Chroniques, Psautier, livres sapien- taux), ordo Prophetarum (les seize Prophètes), ordo hisloriarum (Job, Tobie, Esdras, Judith et les Machabées), et ordo scriplurarum Novi Testa- menti, Ce classement des livres saints est antérieur à la Vulgate, comme le nom même de Damase le fait voir. Il est donc naturel que Cassiodore l'ait attribué à la velus translatio, et il est probable, en effet, qu'il y a eu des manuscrits de l'ancienne version disposés sur ce modèle. Des diffé- rences insignifiarites séparent seules Cassiodore de Gélase. L'ordre du décret de Gélase est aussi presque exactement celui du Codex Âmiatinus, en sorte que l'on peut considérer ce célèbre manuscrit comme réglé, à cet égard, sur la mesure officielle de l'Église romaine. Le manuscrit de Corbie, B. N. 11532 et 11533, est disposé comme le Codex Amiatimis ; beaucoup de manuscrits anciens et importants, dont deux sont espagnols {leg^ et B. N. 6), s'en éloignent à peine. Deux autres manuscrits espa- gnols, des plus importants {cav. et leg^)^ se rapprochent encore sensible- ment du Codex anliqux translationis. Les deux derniers manuscrits que nous venons de citer représentent certainement une très ancienne tradi- tion locale. Rs se conforment exactement, ainsi que deux autres manus- crits espagnols {leg\ et ose), à part des détails de nulle importance, au décret du concile de Carthage (397), et Isidore de Séville, dans ses Étij- ?nologies*-, reproduit, à peu de chose près, la liste du concile de Car- thage. Le type du concile de Carthage paraît se rapprocher de l'ordre des livres de la troisième h\b\e de Cassiodore, seciindumbeatum Augiisthium\ Néanmoins, dans la troisième bible de Cassiodore, les livres du Nouveau Testament sont rangés dans un ordre inexplicable et qui provient peut- être d'une erreur. t. Crednor, Znr Gcschichte des Kanons, 1817, p. 15 1; Tliid, Epistolœ Roma- norum pont/ficum, 1868, p. 4i et 4ô4. Damase paraît en cire le premier aiilear. 2. Livre VI, ch. 2. Au i'^'" chapitre du livre M, Isidore donne une autre liste des livres canoniques, identique à celle de Théodulfe et presque semblable à celle du Codex Toletainis. 3. Cassiodore, ouvrage cité, p. 546. ^^'—-^— — *-~- 304 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. Le xiii° siècle achève l'évolution de la Vulgate et fixe l'ordre extérieur des livres de la Bible au point où il est encore aujourd'hui. Prenant le dé- veloppement qui précède au point où l'ont conduit les deux derniers ma- nuscrits espagnols cités, nous n'avons plus qu'une seule interversion à faire pour arriver à l'ordre qui a été celui de la seconde moitié du moyen âge et auquel, sauf un léger changement, nous nous conformons encore. Etienne Langton, auquel nous devons les chapitres dans lesquels la Bible est divisée aujourd'hui, est aussi, selon toute probabilité, celui qui a or- donné le livre saint de la manière qui est restée définitive. L'innovation qui a sans doute été introduite par lui consiste à mettre en tête du vo- lume sacré tous les livres historiques, excepté les Machabées, qui ne pou- vaient prétendre qu'à une place intermédiaire entre l'Ancien et le Nouveau Testament'. Tous les livres doctrinaux, de Job à l'Ecclésiastique, pren- nent ensuite leur rang et les Prophètes les suivent. Par une coïncidence remarquable, cet ordre est presque exactement celui du meilleur manus- crit grec de la Bible, du Codex Vaticanus^. Il n'est pourtant pas probable, quoique Etienne Langton ait été un savant distingué, que les manuscrits grecs aient été pour rien dans son choix. L'ordre auquel il s'est arrêté se recommandait de lui-même au bon sens un peu terre à terre des maîtres de la seconde moitié du moyen âge. Du moment que l'-ancienne division des Hébreux et de saint Jérôme, la seule historiquement fondée, était abandonnée, du moment que les livres apocryphes (ou deutérocanoni- ques) étaient mis sur le même pied que les livres du canon des Hébreux, il n'y avait plus de raison de grouper les livres de la Bible autrement qu'en livres historiques, doctrinaux et prophétiques. Les nécessités mêmes de l'enseignement le demandaient, et cet ordre très simple fut sans doute une des causes du succès sans précédent que la Vulgate nouvelle obtint dans la jeune Université de Paris. Peut-être Etienne Langton avait-il pourtant étudié, dans des traductions, ces Pères grecs, qui classent géné- ralement les livres bibliques dans un ordre plus ou moins analogue à ce- lui du Codex Vaticanus^. La disposition adoptée par le célèbre chancelier de l'Université de Paris demeura celle de la Vulgate, ou du moins de l'é- dition semi-officielle qui fut faite dans l'Université au milieu du xiii*^ siè- cle, à une seule exception près : Langton avait placé les Epîtres catho- liques après celles de saint Paul, tandis que rUniversité les a remises à la suite des Actes, comme elles étaient dans les anciens manuscrits grecs. Tel (ju'il était ainsi fixé, l'ordre des livres sacrés se maintint jusqu'à la veille du concile de Trente, malgré des variantes innombrables et de nom- 1. Voyez lo manuscrit B. >'. lat. t4U7 (S. Victor, xiu*' sit^clo). (lui contient (fol 12 j s.) les Capitula Canlhuariensis arclticpiscopi super Bibliothccam (F. Martin, Muséon, t. Vlli, 1889, p. 444; 0. Schmidt. ouvrage citt^). 2. Cod. Val. (H) : Oct. R. Chr. Ksdr. Toh. Jufi. Ksth. Job. Ps. L. sap. 12 Pr. (Osée — Aun)s). 4 Pr. (avec Banich). iMach. Ev. Act. Cath. Paul [Apoc ]. 3. Sur les Pères grecs, voyez VUisloirc du Canon de M. llcuss. Strasbourg, 1SG3. l'ordre des livres de la bible. 305 brouses infidélités. Los bibles incunables et les éditions qui ont pris mo- dèle sur celles de Robert Estienne adoptèrent sans changement l'ordre traditionnel, et le concile de Trente n'eut pas la pensée de lui substituer un ordre nouveau. Le seul changement qu'aient introduit les temps mo- dernes a été de ranger les Actes des Apôtres à la suite des Evangiles. Quant aux protestants, depuis Luther et depuis Olivetan jusqu'à nos jours, ils ont, il est vrai, retiré du canon et mis à la suite, dans leurs bibles en langue vulgaire, les livres apocryphes, mais sans rien changer du reste à la tradition du xiii* siècle, tant était puissante l'autorité, pour ne pas dire la tyrannie, d'un usage séculaire. Saint Jérôme avait donné une deuxième liste des livres de l'Ancien Tes- tament : elle se trouve dans l'Epître à Paulin qui commence par les mots bien connus : Frater Ambrosius... et qui sert de préface au plus grand nombre des bibles'. L'ordre où les livres bibliques y sont énumérés ' est absolument différent de toute la tradition, soit hébraïque, soit grecque, soit latine, mais, chose inattendue, nous le retrouvons en partie dans la version syriaque la plus récente et la plus répandue, la Peschilo \ La Peschito intercale Job entre le Pentateuque et les livres historiques qui le suivent d'ordinaire. Saint Jérôme, qui écrivait en Syrie, s'est-il inspiré de l'usage des populations qui l'entouraient ? La chose n'a rien que de pro- bable. Il ne faut du reste pas attacher trop d'importance à cette ressem- blance entre deux systèmes différents. Mais c'est peut-être à l'autorité de l'Épître à Paulin qu'est dû l'essai qui a été fait par deux fois de mettre le livre de Job, un des plus anciens de la Bible et qui raconte des événe- ments préhistoriques, immédiatement après l'Octateuque et avant les livres des Rois. Deux manuscrits espagnols (toi-, madr^) suivent cette règle et Alcuin s'y est conformé dans ses deux poèmes : In hoc quinqiie libri... et Dum primus pulchro.... Nous avons déjà remarqué ' que le Codex Pauli- nus, qui n'a pas été écrit sous les yeux d'Alcuin, présente à peu près la disposition indiquée dans ces deux poèmes. Mais il n'y a pas d'autorité contre l'usage. Ni le nom de saint Jérôme ni celui d'Alcuin n'ont pu ren- dre populaire un système dissident et c'était en réalité la tradition de saint Jérôme et celle d'Alcuin, ou bien plus encore celle de l'ancienne Église romaine que l'on suivait, de loin, il est vrai, en se conformant à la coutume ancienne. Un ordre entièrement dissident se présente parfois à nous, soit dans des manuscrits entiers qui ne sont pas antérieurs au x® siècle, soit, par endroits, dans des bibles autrement disposées et dont ce désordre partiel t. Vallarsi, t. I, ep. 53. 2. Pent. Job. Jos. Juges. Ruth. Rois. 12 Pr. 4 Pr. Sal. Eslh. Glir. Esdr. 3. Peschîtthâ {Cod. MedloL] : Pent. Job. Juges. Samuel, Ps. Rois. Prov. Sap. Eccl. Gant. 3 Pr. (avec Baruch). 12 Pr. Dan. Ruth. Susanne. Esth. Jud. Sirach. Ghron. Apoc. de Baruch. IV Esdras. Esdras. I-IV iMash. (communication de M. Zotenberg) . -i. Voyez plus haut, p. 294. HIST. DE LA VUIiGATE. 20 306 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. trouble l'ordonnance. Un regard quelque peu exercé y reconnaîtra sans peine l'ordre des Heures canoniques, où Esaie, saint Paul, Jérémie et les Actes commencent la série des lectures de l'anirée ecclésiastique qui finit avec Ézéchiel, Daniel et les petits prophètes. Ce n'est pas le moment de parler de l'intéressant usage de lire la Bible presque entièrô, chaque an- née, aux offices, et de dire de quelle manière les manuscrits bibliques y ont été adaptés. Comme il était naturel, le désordre en a encore été aug- menté. Les dispositions des livres de la Bible sont innombrables. Sans tenir compte du livre de Barruch, du IIP livre d'Ksdras, de l'Épître aux Laodi- céens, de l'ordre des Épîtres de saint Paul et des livres répétés deux fois dans des traductions différentes, nous avons compté 212 dispositions difTé- rentes pour la seule bible latine, et on en trouvera beaucoup d'autres encore. Nous trouverions intérêt à parler de l'ordre des livres du Nouveau Tes- tament, mais il serait peu sûr de formuler à cet égard un système. Toutes les indications relatives à ce sujet sont réunies dans le tableau qui suit ces pages'. Il ne faudrait pourtant pas terminer ce chapitre sans rendre le lecteur attentif aux différences que l'on remarque dans l'ordre des Épîtres de saint Paul. L'ordre ordinaire n'est pas celui de tous les manus- crits ; beaucoup des plus anciens et des plus importants mettent l'Épître aux Colossiens entre les Épîtres aux Thessaloniciens et à Timothée. L'in- trusion de l'Épître aux Laodicéens, qui voyage de place en place comme il est naturel à un texte apocryphe, a créé à cet égard une véritable con- fusion. Un seul manuscrit, mais des plus autorisés (Saint-Gall 70), range les Épîtres pastorales, suivant l'ancien usage des Grecs, à la suite de l'É- pître aux Hébreux. Mais il est temps de passer à l'étude des sommaires et des chapitres. 1. Voyez particulièrement, sur ce point, Corssen, Epistula ad Galatas, p. 5. CHAPITRE II LES CHAPITRES ET LES SOMMAIRES DES LIVRES DE LA BIBLE . Dans toutes les bibles anciennes, les divers livres de la Bible sont, pour la plus grande partie, divisés en chapitres, et les rubriques qui résument le contenu de ces chapitres sont réunies en tête du livre, de manière à former une sorte d'abrégé ou de table des matières de ce livre. Les Latins nomment ces rubriques, à peu près indifféremment, tituli, brevis ou brè- ves, breviarium , capitula ou capitulatio, et nous leur donnons le nom de « sommaires » qui a sur celui de « capitulations » l'avantage de la simpli- cité. 11 faut pourtant remarquer que ces tituli ne sont pas toujours exac- tement des sommaires, car certains d'entre eux, peu nombreux et dont il est permis de tenir peu de compte, ne consistent pas en autre chose que dans l'indication des premiers mots de chaque paragraphe. L'usage des tituli remonte aux Grecs, qui nous en offrent, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, les plus remarquables exemples'. Chez eux, il a été longtemps d'usage d'écrire sur les marges le résumé des chapitres ; les Latins n'ont jamais connu cette coutume. Les chapitres des manuscrits grecs et les sommaires qui font corps avec eux ne remontent du reste pas tous très haut. On pense que ceux de l'Ancien Testament proviennent en partie du célèbre fondateur de la bibliothèque de Césarée, Pamphile (f 309) ; d'autres sont attribués à saint Jean Chrysostome. Quelques-uns des sommaires du Nouveau Testament sont l'œuvre, non pas d'Euthalius, (jue l'on fait vivre en 458 et qui n'a jamais existé, mais très probable- ment du diacre Evagrius le Pontique, un solitaire égyptien qui fut con- damné comme partisan d'Origène et qui a daté son œuvre de 396 ^ Les derniers ont pour auteur André de Césarée, qui a écrit sur l'Apocalypse à la fin du v^ siècle. Les manuscrits grecs les plus anciens et les meilleurs pré- sentent pourtant déjà un système complet de chapitres et de sommaires. Nous avons conservé, quant à l'origine des sommaires de la Bible latine, deux textes importants. Le premier est de saint Jérôme lui-même. Nous le trouvons dans le De viris illu^tribus \ 1 . Sur les t'tXoi et les xî^àXaia du Nouveau Testament, voyez en particulier C.-R. Grcgory, Protegomeaa, p. 140, et Tédition du Nouveau Testament de Tregelles. Pour PAncion Testament, consultez la BiblioUieca Coisliniana de Montfaucon et la Synopsis S. Scripturse publiée par le même savant dans le tome VI de son édition de Chrysostome. Voyez aussi Daniel scciindam LXK, éd. C. Bucjatus^ Milan. 1788. in-4", p. 1 ; Ceriani, Mominien/a sacra et profana, t. Il, p. xiii et 2, Pédition du Codex Mexandrianvs, par .l.-J. Breitinger, t. lll, Zurich, 1732, in-i", Prolégomènes, et H. Middeldorpf, Liber IV Rcgiim, Berlin, 1835, in-4'', p. iv. 2. A. Ehrhard, Centralblalt fàr Bibliothekswesen, t. VIII, 1891, p. 38-3. 3. Ed. ilcrding, Leipzig (Teui)ner), 1879, n» 97. 30S LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. Fortucatianus, natione Afer, Aquileiensis episcopus, impurante Constantio in Evangelia titulis oïdinatis brèves sermone rustico ' scripsit comnientarios, et in iioc habetur detestabilis, quod Liberium, Romana3 Urbis episcopum, pro fide ad exilium pcrgcntem, primus sollicitavit et fregit et ad subscriptionem liereseos compulit . Comme on le voit par ce passage, Fortunaticn n'a pas laissé dans l'É- glise une mémoire immaculée. On lui reproche d'avoir été le mauvais conseiller du pape Libère'. Mais son orthodoxie n'importe pas à notre sujet. Africain de naissance, il avait conservé le langage incorrect et rus- tique de son pays natal ; patriarche de la grande Église d'Aquilée, les tituli qu'il composa pour les Évangiles ne s'appliquaient probablement pas aux textes africains de l'Évangile : ceux-là du reste ne pgraissent pas avoir jamais été accompagnés de sommaires. Les textes italiens, dont la patrie paraît être le diocèse d'Italie, où était située Aquilée, n'étaient probable- ment pas encore mis à jour. C'est donc parmi les sommaires qui repré- sentent les textes intermédiaires, dits « européens », que nous devons chercher de préférence l'œuvre de Fortunatien. Cassiodore (f 5G3) a composé, deux siècles après Fortunatien, des som- maires sur certaines parties de l'Ancien Testament, qui ne peuvent sans doute s'être appliqués qu'au texte de la Vulgate ; d'autres ont été em- pruntés par lui aux Anciens: Ut textus memorati Octateuchi quodam nobis compendio panderetur, in prin- cipiis librorum de universa série lectionis titulos eis credidimus imprimendos, a majoribus nostris online curreute descriptos : ut lector, uliUter admonitus. salu- briter* reddatur attentas, et facile unamquamque rem dum quecrit inveniat, quam sibi cognoscit breviter iDdicatain... In meinoratis autem Paralipomenon hbris duobus... quouiam titulos antiquos non repeii, novos ad pra,»cedentium {vid. Regiim) similitudinem locis siuguUs, ut ccstimo, consequenter impressi... Quibus libris {scil. Safomonis V) juvante DomifiO capitula insignire curavimus, ne in tam neccssaria lectione... confusa tironis uovitas linquerctur... Quorum librorum {Tobise, Esther, Judith et Macdiabœorum) titulos sub brevi- tate collegi... ^ Cassiodore ne parle pas des Prophètes, qui, en effet, ne sont pas di- visés en chapitres dans certains manuscrits importants, non plus que des livres de Job et d'Esdras, ni du Nouveau Testament ^ 1. Manuscrit B. N. 121(51 : brcvc scnnoncm ; uiaïuiscrit do Bauiborg : ^r^r/ ;//,v//- co'ine cotisa ipsil. 2. Sur son rôlo au eoucilt^ de Milan et au troisit^'Uio coucllo de Sirmluai (358). voyez llefcle, ConciliaiKjcsvhichlc, 2" édit., t. I, à la table 8. De Jnstihilionr, mX (iai'el, p. ôiO-.")4;). 4. Nous ne uieiiliounous pas les divisions des Epitres, des Actes et de l'Apocalypse ((ue nous trouvons dans les Complcxionea de Cassiodore (|)ul)liées à la suite de VIstor/a fcnfnyica de Se. Maiïei, Venise. 17 i2. in-folio, V partie, p. 11.)), parce tpril ne seuddc i)as que ces divisions se retrouvent dans auciui uiauuscril de la Bible. LES CHAPITRES ET LES SOMMAIRES. 309 En troisième lieu, nous retrouvons dans saint Hilaire de Poitiers (f 3G0) ' un sommaire de saint Matthieu qui ressemble de près à ceux que nous ont conservés les manuscrits des textes dits a européens », c'est-à-dire à ceux mêmes dont saint Hilaire est une des autorités. C'est à peu près à ces témoignages, du reste anciens et considérables, que se borne ce que nous savons, en dehors des manuscrits, sur l'origine et sur l'ancien usage des sommaires bibliques. Nous pouvons ajouter que Léon III, dans sa quatrième lettre à Charlemagne, fait allusion à la divi- sion d'Ésaïe qui nous a été conservée par le plus grand nombre des ma- nuscrits, en particulier par le Codex Amiathius \ Enfin Tommasi cite plu- sieurs ordlnes Romani, dont l'un est du ix*' siècle, et où il est fait allusion aux divisions de la I" Épître aux Corinthiens et de l'Épître aux Hébreux que nous trouvons dans le Codex Fuldensis, Mais il s'agit ici de témoi- gnages relativement récents. Les sommaires de tous les livres de la Bible et les commencements de tous les chapitres ont été publiés avec un grand soin, d'après plusieurs bons manuscrits, par le cardinal Tommasi, ainsi qu'en général les acces- soires de la Vulgate. Yezzosi, Sabatier, Tischendorf, M. Wordsworth et d'autres auteurs ont fait connaître de nouveaux textes, et beaucoup de documents se sont ajoutés à ceux des anciens auteurs. Mais les faits ac- quis par Tommasi resteront à la base de notre étude. Le sujet qui nous occupe, et que nous ne pouvons qu'effileurer, intéresse particulièrement Thistoire de l'ancienne Bible latine, car le plus grand nombre des anciens sommaires bibliques, de ceux mêmes qui accompagnent les textes de la Vulgate, ne sont pas autre chose qu'un résumé des versions anciennes. Cette étude est riche, à tous égards, en indications utiles, et elle est in- dispensable à celui qui veut connaître l'histoire de la Vulgate. Nous passerons rapidement en revue les plus intéressants de nos som- maires et quelques-unes des divisions en chapitres des livres de la Bible. Certains textes, particulièrement ceux qui ne sont contenus que dans les manuscrits espagnols, ne pourront pas être étudiés par nous comme il aurait été désirable. Pour en parler avec sécurité, il faudrait les avoir copiés en entier, et l'on ne peut attendre ce travail d'un voyageur. Pour l'intelligence de ce qui va suivre, le lecteur voudra bien se reporter au tableau qui termine ce travail. Le Pentateuque est accompagné, dans les manuscrits, de plusieurs 1. Édition des bénédicliiis. p. G05. 2. Reqitirat prudenlisshna vcslra imperlalis poteiitia in capitulo centesimo sepfnafjcshno, et ita /uranicl : A .sfecufo non avclfcrimt, etc. (Lettre du l®*" sep- tembre (h' Pan 809. Jaffé, Monumenta Carotina, p. ,-520). Le pas.sage cité (Es., LXiv, 4) correspond au chapitre clxxi de la division donnée par ToniQia.si. Cette diffé- rence d'une unité est d'autant plus facile à expliquer qu'il est possible que, dans l'exemplaire de Léon III, le chapitre i n'ait pas porté de nuQiéro. On pourrait donner de nombreux exemples de cette manière de compter les chapitres à partir du deuxième. 310 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. groupes de sommaires. L'un {De die primo... 8:2, etc.) est tiré de l'an- cienne version latine ; c'est celui qui se trouve dans le plus grand nombre des anciens manuscrits. Une autre division doit attirer notre attention, c'est celle qui se remarque dans la bible de Tliéodulfe et, sauf pour la Genèse, dans le Codex Amiatinus {De creaiione mundi.... 38, etc.). On peut se demander si la division de la Genèse, dans l'un et l'autre système, n'est pas en quelque dépendance de la Synopsis sacrai Scriptural attribuée à Chrysostome. Sur 18 divisions que l'on peut retrouver plus ou moins sûrement dans la table publiée par M. Ceriani, 14 semblent se rencontrer avec les divisions de Théodulfe. Quant au Codex Amiatinus, on reconnaît, aux initiales de son texte, que sa division actuelle n'était pas celle de de l'original sur lequel il a été copié. Peut-être y avait-il quelque relation entre la première division du Pentateuque en 82 chapitres, celle de l'o- riginal du Codex Amiatinus et celle du manuscrit de Freisingen '. Les manuscrits espagnols et méridionaux montrent une troisième division, qui se rencontre, dans les Nombres seulement, avec celle de Théodulfe, et qui a sans doute aussi quelque ancienneté. Les sommaires de Josué et des Juges paraissent tous empruntés à la Vulgate ; celui de Ruth manque dans tous les manuscrits antérieurs au IX® siècle. Il semble avoir été composé dans l'école de Tours. Pour les quatre livres des Rois, la comparaison avec les textes grecs s'impose de nouveau à nous. La division la plus répandue {Duo filii Heli... 48 pour I Rois ou 98 pour I et II Rois, etc.) est, du moins pour III et IV Rois, une subdivision de celle de la Synopsis attribuée à Chry- sostome, telle qu'elle se voit dans le manuscrit B. N. grec 2, et peut-être la division de I Rois est-elle à rapprocher de celle qu'on trouve en grec dans le manuscrit Coislin 1. Je ne parlerai pas des sommaires des derniers livres historiques, des Chroniques aux Machabées, ne sachant lesquels de ces sommaires sont de Cassiodore. Je n'ai rien à dire non plus du livre de Job. Quant aux livres de Salomon, les sommaires qui se trouvent partout {De paraholis Salo- monis. 2. Affedu patris... CO, etc.) proviennent d'une ancienne version; ceux du Codex Amiatinus et de Théodulfe sont peut-être ceux qu'a com- posés Cassiodore. Pour les grands Prophètes, nous ne connaissons qu'une seule série de sommaires qui soit ancienne {Sermo Domini... 181, etc.). Elle est em- pruntée à une ancienne version. Cette division est d'accord, malgré les différences profondes qui, dans Jérémie, séparent le texte grec du texte hébreu et par conséquent du texte latin, 187 fois sur 24-7 (d'après le Codex Amiatinus) avec le fameux Codex Vaticanus, Il est probable qu'elle pro- vient du grec. 1. L. Ziogler, îinichsiûcke eincr vorhieronijniianisclicn l'cbn'sefzuyig des Penta- ievch. Aluuiclï, I8S3,iii-i'\ LES CHAPITRES ET LES SOMMAIRES. îM 1 Pour les Évangiles, nous avons conservé un assez grand nombre de sommaires; les plus anciens se ramènent à deux types principaux, ou môme à un seul. Vmi (Naiiuitas Christi in Bethléem Juda 73, 46, 80, 35) se ren- contre presque uniquement dans les manuscrits de l'ancienne version (.( européenne » ou dans ceux dont le texte est fortement mêlé. Nous en possédons plusieurs variantes. La division de l'ancienne version latine qui est à la base de ces sommaires est en une relation qui paraît certaine avec la division de notre plus ancien manuscrit grec, le Codex Valicanus. Les divisions du manuscrit B. N. 11553 (^') correspondent à des divisions du Codex Valicanus (B), exactement ou à la dislance d'un verset seule- ment : Dans Matthieu, 68 fois sur 74 ; Dans Marc, 37 fois sur 47 ; Dans Luc, 76 fois sur 79 ; Dans-Jean, où les divisions sont plus rares, 26 fois sur 35 ; Au total, 207 fois sur 235. Il y a peut-être un rapport entre l'original de cette division ancienne et les Évangiles des dimanches et fêtes de l'Église romaine (le Cornes), qui sont, probablement, en grande partie antérieurs au pape saint Léon le Grand. Il paraît en être de même des liturgies gallicane et mozarabe '. Les anciens systèmes de péricopes sont encore plus rapprochés que nos sommaires de la division du Codex Valicanus. Sur 176 Évangiles du Cornes, non compris la Passion qui ne se divise pas, 38 coïncident à la fois avec les divisions de B et de <; ' ; 77 commencent et finissent avec une division de B ; 140 commencent ou finissent avec une division de B, et 36 seulement sont étrangers aux divisions du grec ; d'autre part, 48 Évangiles commencent et finissent avec une division de ^ ' ; 122 commencent ou finisssent avec une division de g\ et 54 sont étrangers aux divisions de ce manuscrit. 11 en résulte que les péricopes du Cornes^ c'est-à-dire les Évangiles des dimanches et fêtes, concordent généralement, soit avec la division du texte grec du Codex Valicanus, qui a servi de base à la division de l'an- cienne version latine, soit peut-être plutôt avec un ancien texte latin, in- termédiaire, pour la division, entre le Codex Valicanus et le manuscrit B. N. 11553. Il est à remarquer qu'un grand nombre des péricopes des Évangiles pour lesquelles il n'y pas d'accord, appartiennent à l'époque qui sépare Pâques de la Pentecôte. 1. Voyez E. ilaiike, Uas kirchlicke Pericopeusyslem, Berlin, 1847, et F.-H. Scri- vener, article Lectionanj daus le Didionary of Christian aiUi/uilies de W. Smith et S. GheethaQi. t. III, 1880. 312 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. La coïncidence serait plus frappante encore entre les anciennes divi- sions du texte grec et latin et la liturgie mozarabe, et surtout entre ces divisions anciennes et la liturgie gallicane *. On pourrait être tenté de rapprocher des anciens sommaires que nous venons d'éludier ceux du Codex Amiatinus, qui s'en rapprochent par \d nombre des chapitres (Generationum XLII... 88, 46, 93, 45). Mais il est douteux qu'il y ait une communauté réelle d'origine entre les anciens sommaires et ceux-ci, qui sont une œuvre de basse époque. Un autre groupe de sommaires, également emprunté à l'ancienne ver- sion « européenne », se rencontre sous deux formes différentes. L'une paraît la plus ancienne {Nativitas Christi, magorum munera... 28, 12, 20, 14-), elle se trouve dans des manuscrits d'une haute antiquité ; l'autre y ressemble de près {Nativitas Christi. Magi cum muneribus veniunt... 28, 13, 21, 14). Il faut rapprocher de ces anciens sommaires celui de l'Évan- gile de saint Matthieu que nous trouvons dans le commentaire de saint Hilaire de Poitiers {De nativitate Christi et de magis cum muneribu's... 33). La division que ces sommaires représentent les uns et les autres paraît, elle aussi, dépendre du texte grec. En prenant la bible de Théodulfe comme type de la leçon la plus ancienne, nous remarquerons que Dans saint Matthieu, 26 divisions sur 28, Dans saint Marc, 7 sur 12 seulement. Dans saint Luc, 18 sur 20, Dans saint Jean, 13 sur 14, en tout 64 divisions sur 74 correspondent, exactement ou à un verset seulement d'intervalle, à des divisions du Codex Vaticanus. La chose ne doit pas nous étonner. En effet, une étude plus détaillée nous montrerait que cette division et ces sommaires représentent en partie, avec des cha- pitres moins nombreux, le même texte que les sommaires des Évangiles que nous avons étudiés en premier lieu. Il existe donc deux recensions de ces sommaires anciens, une longue et l'autre courte. L'une des deux est sans doute l'œuvre de l'évèque d'Aquilée, Fortunatien. Le témoignage de saint Hilaire de Poitiers, qui était contemporain de Fortunatien, parait devoir faire pencher la balance en faveur des sommaires plus courts. Des sommaires des Actes, l'un, celui du manuscrit B. N. 11553, déjà cité {Petrus toquitur... 63), provient sans doute d'un ancien texte latin. Un autre, qui apparaît déjà dans le Codex Fuldensis {Ubi prœceptf.... 74), appartient également à une ancienne version. Il conlirmo de la manière t. Dans la liturgie gallicane, sur 27 Kvangiles. 0 commencent et finissent et 19 commencent ou finissent avec les divisions du latin ((/')et S y sont étrangers; 15 com- mencent et finissent et 24 couunencent ou lluisscnl avec les divisions du grec (B) et 3 seulement y sont clrangers. Dans la liturgie ni(>/aral>e, sur 52 Kvangiles, 15 com- mencent et finissent et 34 commencent ou finissent avec les divisions de j/' et 18 y sont étrangers; 2(i commencent et finissent et 43 commencent ou finissent avec les divisions de B et 9 seulement y sont étrangers. LES CHAPITRES ET LES SOMMAIRES. 313 la plus absolue riiypothèse que nous avons cru pouvoir avancer à propos des Évangiles et d'autres livres encore, quant à l'origine grecque des plus anciennes divisions du texte latin. En effet, cette division suit exactement, chiffre pour chiffre, jusqu'au § 40, la deuxième division, en 69 chapitres, du Codex Valicanus. Cette division est aussi à peu près exactement celle de la deuxième main du Codex Sinaiticus. La division du Codex Vallicellianus (Post passionem... 63) se rencontre 49 fois sur 63 avec la précédente. Quant à la division du Codex Amiatinus {Ubi dicitur... 70), elle est sœur de celle du Codex Fuldends. Elle suit également la division du Codex Valicanus sans variante jusqu'au § 40, assez exactement pour le reste. Le sommaire qui y correspond est rédigé d'après la Vulgate. MM. Weslcott et Hort, auxquels cette ressemblance n'a pas échappé, paraissent admettre que cette division a pu être empruntée au texte latin par les manuscrits grecs. Si nous en jugeons par l'analogie des autres livres de la Bible, nous préférons la proposition inverse, à tous égards plus vraisemblable. La parenté du meilleur des manuscrits grecs et des anciennes divisions latines doit en tous cas attirer notre attention. Les divisions des Épîtres de saint Paul doivent être étudiées avec un soin particulier. Le sommaire de l'Épître aux Romains, qui est conservé dans presque tous les manuscrits, en particulier dans le Codex Amiatinus {De nativilate Domini... 51), est tiré d'une ancienne version. Il présente de nombreuses variantes dans le nombre des chapitres, mais le chiffre de 51 est le seul bon. C'est la division usitée dans l'Église de Rome; nous l'avons vue citée au ix" siècle dans un ordo romanus. Elle fait corps, de même que la divi- sion de toutes les Épîtres dans le Codex Amiatinus, avec les canons des Épîtres de saint Paul que nous avons rencontrés dans plusieurs manus- crits, œuvre médiocre qui est bien à distinguer des canons de Priscillien'. On ne peut établir que cette division provienne de celle des manuscrits grecs, quoique, 12 fois sur 18, elle concorde avec les paragraphes du Codex Valicanus. Mais l'intérêt tout particulier qu'a pour nous cette an- cienne division consiste, ainsi que l'a très bien fait remarquer l'évêque Lightfoot^, en ce qu'elle ne comprend pas les chapitres xv et xvi, excepté 1. Je rappelle que ces canons, dont il a été parlé plus haut, p. 209, sont incomplets dans tous les manuscrits de la Bible. Le texte entier a été publié par Vezzosi d'après un niaiiuscril de Murbach. Ce n'est pas une œuvre théologiqne, mais une compilation extrêmement faible, formée au hasard de Tordre des livres et des chapitres. Les ru- briques en sont souvent fournies mot pour mot par les titiili des Épîtres de saint Paul Ces canons ont certainement été composés d'après un exemplaire de la Vulgate. Il faut pourîant reuiarquer que le texte du manuscrit de Murbach est seul à contenir des citations de TÉpître aux Hébreux; il n'est pas question de cette Épître dans le texte de Tommasi, et la division de l'Épître aux Hébreux, dans le texte de Murbach, ne paraît pas d'accord avec, celles des manuscrits que nous connaissons. L'Epître aux Hébreux, dans la division suivie par le texte de Murbach, comptait au moins 47 chapitres. 2. Journal oj ritilolocjy, t. Hl. 1871, p. 193 et suiv. Comparez E. Riggenbach, ycue Juhrbûciicr fur dtiitsche Théologie, t. I, 1892, p. 526. 314 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. la tloxologie qui termine l'Épître (xvi, 24-27). Le numéro qui correspond^ dans le sommaire, à cette doxologie, est marqué à tort, dans le texte, au verset 4 du chapitre xv '. Ainsi, comme l'a dit le regretté évèque de Dur- ham (p. 202), ce les bibles latines apportent un puissant témoignage à l'existence d'une forme plus courte de l'Épître aux Romains à une date ancienne ». Le Codex Fuldensis, dans lequel les sections du texte sont celles du Codex Amiatinns, donne, pour l'Épître aux Romains, un som- maire à part, « chargé de phraséologie augustinienne ou antipélagienne » (tel est le jugement de M. Hort), et qui n'a que 23 chapitres. Il est vrai que, dans le manuscrit, le chiffre de 51 qui correspond aux divisions du texte est obtenu par l'addition des paragraphes 24^ et suivants du som- maire ordinaire. 11 n'y a pas non plus de trace, dans le sommaire du Codex Fuldensis, des chapitres xv et xvi \ Les Epîtres suivantes nous ont conservé deux systèmes différents de chapitres. Le plus ancien paraît être celui que nous trouvons dans le Codex Paulinus et dans les tables (non pas dans le texte) du Codex Valli- cellianns. Les tables qui sont rédigées suivant ce système ne sont pas, à proprement parler, des sommaires ; elles se composent simplement des premiers mots de chaque paragraphe (I Cor.: Obsecro vos... 25' ',11 Cor.: Benedictus Deus... 20, etc.). En face de cette division, nous en trouvons une autre, conservée par le Codex Amiatinus, par le Fuldensis, par le texte du Valliceliianus, où elle est du reste marquée avec une certaine négligence (I Cor. : De pleniludine... 72; 11 Cor. : De passionibm... 29, etc.). En outre, à titre d'intermédiaire entre les deux systèmes, nous possédons une recension de la deuxième série de sommaires (manuscrits B.N. 2. 11533. Vérone 74), dans laquelle ces derniers sommaires sont, à partir de 11 Corinthiens, disposés suivant le nombre de chapitres des pre- miers. Le sommaire i\Qà Éphésiens est commun aux deux groupes. A y regarder de près, la division qui a le plus de chapitres (celle du Codex Amiatinus) paraît un dédoublement de l'autre ; par conséquent, les som- maires qui ont le plus petit nombre de paragraphes (B. N. 2, et,c.) sont les plus anciens. Du reste, ici encore, le système de chapitres le plus court et que nous avons reconnu le plus ancien, nous ramène au grec. La divi- sion du Codex Paulinus paraît en relation, à partir de II Corinthiens et 1. Cod. Amial. : l. De pcrlculo coulrislaide Jra'rem suuin csca sua, cl (jiiod non sit rcgnnm Dei esca el jm'us, scd jiislil/a cl pax et yaudium in Spiritu suncio (xiv, Ij). — Li : JJe mijstcrio Domini ante passionem ta silentio hahito, post passionem vero ipsius revelato (xvi, 24). 2. XXIII : Quod fidclca Dei non debcant inricrnt judicare, eu m iinust/uisque sc- cvndiint rcyulas /nundalonun ipse se deheai dirino Jiidicio pnvpurare, ut ante tribunal Dei sine conjusione possit operuni suoruni prœstare rationcin. 3. Celle division de I Cou. se ivlrouve dans un soinmniiv paraphrase \.\am "25... causas, etc.), qui est incorporé par Théodulle dans raryiinienl de i'Éi)Ilre. LES CHAPITRES ET LES SOMMAIRES. 315 non compris les Hébreux, avec celle qu'on attribue à Euthalius et qui, comme nous Tavons déjà remarqué, remonte à 396, sinon plus haut '. Los péricopes de la liturgie romaine, dans les Epîtres de saint Paul, ne paraissent pas être en rapport avec les divisions de nos manuscrits. Il est possible que le choix de ces péricopes soit antérieur à l'adoption de la di- vision attribuée à Euthalius. En tous cas, les documents relatifs aux c( Épîtres », dans la liturgie latine, ne sont pas très anciens. Les liturgies gallicane et mozarabe paraissent au contraire se rapprocher beaucoup de la division de nos manuscrits, particulièrement de celle du Codex Amia- tinus. La liturgie mozarabe présente des rapprochements plus fréquents encore avec un des systèmes de division de la bible de Théodulfe. Ce fait n'a rien que de naturel, l'édition des Épîtres de saint Paul qu'a reproduite Théodulfe étant celle de l'évèque espagnol Peregrinus ^ Je ne dirai rien des sommaires des Épîtres catholiques, sinon que les plus répandus (De inimiconim . . . 20, etc.) proviennent d'une ancienne version. La division plus simple, où les chapitres ne sont marqués à la table que par leurs premiers mots (Jacobiis dispersis... 12) est en un ac- cord presque absolu avec la liturgie gallicane. Enfin plusieurs des divisions de l'Apocalypse proviennent évidemment du grec. Dans celle qui paraît la plus ancienne (De ecclesiis septem...}, 44 ou 46 divisions, sur 48, correspondent, exactement ou à un verset d'intervalle, aux divisions d'André de Césarée. La division de Théodulfe, en 46 chapitres, celle du Vallicellianus, en 38 chapitres, et celle du Ful- densis, en 25 chapitres, qui est en un rapport intime avec la précédente, paraissent dériver de la première. Dans tout ce qui précède on a vu que l'âge des manuscrits est absolu- ment étranger à l'ancienneté du texte qu'ils contiennent. On a pu voir aussi que les manuscrits de la Vulgate antérieurs au xiii® siècle contien- nent presque tous des sommaires empruntés à des textes très anciens et qui nous ramènent souvent au grec. Est-ce par les manuscrits bilingues que les divisions du texte grec ont passé dans la Bible latine ? La chose est possible. Quoi qu'il en soit, l'étude deS sommaires de la Bible est in- dispensable à l'histoire du texte biblique. Le lecteur a entre les mains de quoi mener cette étude plus loin que nous ne pouvions le faire ici. 1. Peut-être la division, en 25 chapitres, de I Cor. est-elle d'accord, mais à partir de VII, 1 seulement, avec la division de B. 2. Liturgie gallicane : sur 12 péricopes tirées de saint Paul, 7 commencent et finissent et 11 commencent ou finissent avec des divisions d'am. Liturgie ûiozarabe : sur 29 péricopes, 10 commencent et finissent et 23 commencent ou finissent avec des divisions A'am. Les petites divisions de Théodulfe, ou plutôt de Peregriuus, ne s'accordent pas moins avec la liturgie gallicane (6 accords complets et 5 partiels) et se tiennent encore plus près de la liturgie mozarabe (10 accords complets et 10 partiels). CHAPITRE m LA STICHOMETRIE Le sujet délicat qui nous occupera pendant quelques instants a été traité, en une occasion différente, par un jeune savant dont le nom res- tera parmi ceux des maîtres. Charles Graux ne sera pas oublié de ceux qui ont apprécié la sûreté de son caractère et la modestie de son aimable na- ture, et ce qu'il a eu le temps de faire, dans une très courte vie, demeu- rera comme un choix de modèles accomplis, tant pour la méthode qui a dirigé ses travaux que pour la simplicité avec laquelle il les a présentés. Heureux l'homme qui a si bien ordonné sa vie et son étude, qu'il n'est pas possible de rencontrer son nom sans lui payer un hommage de regrets! Dans un sujet aride et rendu plus obscur par des confusions perpétuelles, Graux a apporté tant de lumière, que l'on peut continuer à coup sûr une recherche commencée sur des bases si bien établies. Nous n'avons plus même à faire pour la Bible latine ce que Graux a fait pour les textes grecs, car les résultats qu'il a acquis sont également bons pour notre sujet. Il ne nous reste qu'à les appliquer aux objets de notre étude, et ce travail ne sera ni long ni difficile. Il ne sera pas non plus sans profit '. « C'était, dit Graux, la coutume chez les Grecs et les Romains d'éva- luer l'étendue des œuvres littéraires en lignes («11:7,0'., en latin versus). La stichométrie, comme le montre l'étymologie, c'est tout simplement le compte de lignes. Pour les ouvrages poétiques, on comptait autant do. li- gnes que de vers. Pour la prose, on était convenu d'une ligne normale. On l'avait prise de môme grandeur qu'un vers homérique de longueur moyenne. Par suite, on se servait indifféremment des termes ïr.r, ou ati/o-., qu'il s'agît d'un compte de lignes de prose ou d'un compte de vers'. ». c^ Il demeure dûment constaté que, à la réserve de quelques cas enta- chés d'erreurs et qu'on a discutés, toutes les évaluations stichométriques de l'antiquité sur lesquelles il est actuellement possible d'opérer — elles se rapportent toutes, jusqu'ici, uniquement à l'antiquité grecque — (k)n- nent régulièrement, pour la valeur du stique, de 34 à 38 lettres environ, ce qui revient à 15 ou i 6 syllabes ^ ». Ainsi « l'on demeurera convaincu, d'abord, que le stique était une unité 1. La (IcM-nière élude sur co sujcl se trouve dans le livre de M. Th. Zahn. Gcschtchfe (les nf'iiIrsIamcnUfchcn h'anoiis, t. lll, i, ISUO, p. 38 4. Il n'est uialheureuseaieut pas p()ssil)l(' de rejiarder le travail de M. Zahn comme déliuitif. 2. Jicriic de Philoloyic, t. II, 1878, p. 97. • 3. Ibidem, p. 123. LA STICHOMÉTRIK. 317 de mesure sensiblement five et de la longueur d'un hexamètre homérique moyen; puis, que toute la littérature de l'antiquité, tant profane que sa- crée — en se maintenant entre le iv' siècle avant J.-G. et le vi» siècle de notre ère environ, — a dû être uniformément évaluée en stiques '. » « Il suffisait que le premier manuscrit d'une édition, pcmdant toute l'antiquité classique, fût exécuté à lignes normales, comme nos expédi- tions; puis, ce qui était aisé, qu'on en comptât les lignes. Le nombre des lignes était celui des stiques... 11 était forcément laissé aux copistes au moins une ou même, comme h nos expéditionnaires, deux syllabes de jeu par ligne. 11 n'y aurait pas alors à désirer une évaluation plus exacte que celle qu'on a obtenue dans l'étude qui précède pour la valeur du stique, à savoir environ 15 à 16 syllabes *. » La stichométrie, qui n'est qu'un moyen d'évaluer la rétribution due aux libraires suivant la longueur des livres, doit être distinguée absolu- ment de l'art de copier la Bible ou d'autres écrits, ainsi qu'on a dit à tort, c( stichométriquement d, c'est-à-dire en lignes inégales et dont la longueur se réglait sur le sens. La stichométrie ainsi entendue, ou plutôt ce qu'on a désigné, par abus, de ce nom, n'était pas autre chose, en principe, que ce que nous appelons la ponctuation. La transition entre cette manière ancienne de marquer les divisions du texte, et le système moderne, a oc- cupé tout le moyen âge. Il ne faut pourtant pas croire que l'antiquité pro- prement dite ait connu ce mode de division: il suffisait des particules, dont les Grecs ont toujours fait l'usage le plus abondant et le plus précis, pour diriger les yeux et la voix du lecteur. Je n'ai pas à retracer ici l'origine et l'histoire du système qui a consisté à écrire, d'abord certains livres poétiques de l'Ancien Testament, puis la Bible entière cyxr/rjôdv, -p6; ou xatà /.wXov, ou, suivant l'expression de saint Jérôme, per cola et commuta. Origène, saint Jérôme, Euthahus (ou plutôt l'auteur auquel on a donné ce nom) et Cassiodore ont appliqué à la Bible et développé cette méthode, déjà en usage de leur temps pour les œuvres des orateurs anciens ^ Les meilleurs manuscrits grecs et latins, le Codex Amiatinus en particulier, nous en offrent des exemples excellents, et la ponctuation des plus anciens manuscrits en mi- nuscule conserve encore l'empreinte, assez exactement retenue, de l'écri- ture per cola et commuta, La distinction capitale qu'il y a lieu de faire 1. Page 124. 2. Pages 142 et 143. 3. S. Jérôme, préface d'Esaïe : Nemo, cum prophetas versibus videril esse des- criplos, métro eos sestimet apud Hebrœos ligari, et aliquid simile habere de Psalmis vel operibus Satomonis ; sed, quod in Demostliene et Tiillio solet jieri, ut per cola scribantur et commata, qui utique prosa et non versibus conscripse- runt, nos quoque, utilitafi lege nliu m provide iites, interprelafionem novam novo scribeiidi génère distinximus . — Cassidore, De Iiistilutione, préface : Quod nos qito/ue tauti viri auctoritate commoniti, sequendutn esse judicavimus, ut csetera distindionibus ordinentur. 318 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. entre l'écriture xa-à xroXov et la stichométrie, c'est que les lignes dont il s'agit dans la première étaient, suivant l'expression de Graux, des « lignes de sens », tandis que les lignes de la deuxième étaient simplement des « lignes de longueur ». Les lignes de sens étaient si bien chose réelle que leurs noms, colon et comma, sont demeurés dans plusieurs langues pour désigner les signes de ponctuation ; la ligne de longueur, au contraire, était souvent une pure convention. La stichométrie, qui se base sur ce (( système métrique )>, n'était plus, au temps où nous transportent les ma- nuscrits de la Yulgate, que le souvenir incompris d'un calcul tombé en désuétude. C'était le résultat, souvent incorrect, d'une opération dont les facteurs étaient oubliés. Au moyen âge, en effet, un mode de calcul plus sommaire avait suc- cédé à la manière ancienne d'apprécier le travail des copistes. Tandis qu'en 301 l'édil de Dioclétien de pretiis rerum venalium réglait le salaire des écrivains sur le prix de la ligne *, les statuts des Universités admet- tent simplement, comme unité pour les manuscrits, la pecia, c'est-à-dire le cahier de quatre feuillets. A Bologne, un règlement fixait le nombre de colonnes, de lignes et de lettres que devait compter chaque pecia ', et il est probable [que partout un contrôle semblable s'exerçait sur le travail des écrivains. Quoi qu'il en soit, le principe de ce contrôle était changé et la ligne normale devait varier avec l'écriture du copiste ou plutôt avec l'écriture ordinaire du temps et du lieu. En outre et surtout, l'époque où la librairie redevint un commerce, c'est-à-dire l'époque de la fondation des Universités, est séparée par cinq à six cents ans au moins de l'époque romaine et, de Cassiodore au xii® siècle sans doute, l'art d'écrire ne fut pas un art vénal. Le travail des moines n'était aucunement tarifé, et les beaux livres représentaient bien plutôt, particulièrement au temps des Carolingiens, des présents offerts en reconnaissance pour des privilèges ou pour la faveur d'un grand personnage. C'est pourquoi les indications stichométriques n'ont pas eu, durant tout le moyen âge, d'autre raison d'être que de continuer la tradition des anciens. Dans les manuscrits, les chiffres qui marquent la stichométrie varient souvent, non pas dans les unités, mais dans les mille, sans qu'on rencontre aucun essai de corriger des erreurs aussi énormes. Depuis les Hébreux jusqu'à nos jours, il y a toujours eu quelque chose d'hiératique dans la méthode de copier, puis d'imprimer la Bible. La permanence de formules qui ne se comprennent plus et de détails qui n'ont plus leur raison d'être s'explique par le res- pect tout extérieur dont on entourait le texte sacré, tandis que les copis- tes, dans leur inintelligence, mutilaient ce texte outrageusement ou l'in- 1. Graux, p. 140. 2. Graux, p. 13S, d'après Savijniy. Sfafufa Arisfanim Pataviensium : De taxa- tinnc pcUarum secnndum taxalioncm sluiUi Bo no nie nais Jîrmamus quod petia conslifiialur ex scdecim columnis quavum quœlibcl conlineal LXll lineas et quo- libet linea litteras XXXll. LA STICHOMKTRIE. 319 lerpolaienl inconsciemment. La slichométrie est donc, dans les bibles du moyen âge, un héritage de la librairie romaine. Telle que nous la trouvons, à part les erreurs de copie, elle était usitée à Rome et à Carthage en des temps fort anciens, et les c'iiiïres mêmes que la librairie romaine nous a légués n'étaient parfois pas autre chose que l'ancienne stichométrie des Grecs. Nous avons conservé un texte important, relatif à la stichométrie latine avant saint Jérôme'. Il ne nous occupera pas longtemps, car il n'a pres- que rien de commun avec le système qui s'est perpétué dans nos bibles manuscrites. C'est une liste des livres de la Bible, y compris quelques apocryphes, qui se lit dans le manuscrit grec-latin des Épîtres de saint Paul qu'on appelle Co lex Claro monta nus (B. N. grec 107, fol. 467 v°- 468 v°), entre l'Épître à Philémon et l'Épître auxHébreux^ Quoique cette liste soit écrite en latin et qu'elle soit insérée dans la partie latine du ma- nuscrit, il est possible qu'elle soit traduite du grec et par conséquent les indications stichométriques qu'elle contient ne s'appliquent peut-être qu'aux manuscrits grecs. Au reste, ces indications ne concordent même pas tiès bien avec les stichométries grecques et elles sont un problème pour nous. Les chiffres stichométriques du Codex Claromontanus sont très rarement d'accord avec ceux que l'on trouve dans les manuscrits latins ^ Il en est tout autrement d'un texte retrouvé récemment par M. Momm- sen dans un manuscrit du x" siècle conservé à Cheltenham^ Le manus- crit contient une traduction de la Chronique d'Hippolyte; on y lit, entre le tableau des Rois de Rome et la liste des Prophètes, la date de 359 : Eusebio et Hypatio coss. iCXf ab U. C. Après les noms des empereurs, on trouve une liste des livres de la Bible qui commence ainsi : Libri qui sunt veteri' testamenti cum indiculis versuum. Incipit indiculum veterls testamenti qui sunt hbri canonici sic Geuesis ver. n. 1. Je ne mentionnerai que pour Técarter le texte publié par Arevalo {Sedulii Opéra, Uome, 1794, p. 429. Comparez Th. Zahn, p. 388). Nous ne pouvons guère consi- dérer ce texte que comme une adaptation de la stichométrie grecque usuelle. 2. Versus scriptiirarum sanctaruni if a : Geaesis ve)[s]us .IIJID., etc. Ce texte a été publié en 1852 par Tischeudorf dans Tédition du Codex Claromoafanus. Le Codex SaïKjermanensis, actuellement à Saint-Pétersbourg (p. p. Belsheim, 1885), n'est qu'une copie très fautive du Claromontanus. Comparez Zahn, p. 157. 3. La slichométrie du Codex Claromontanus ne se rencontre avec les latins que pour les indications suivantes : Psalmi davitici ver. V (chiffre presque universel des manuscrits latins]^. — Maccabeorum sic. Lib. primus ver. IICCC (= mss. latins). — Lucam ver. IWCCCC {= arm.). — .\d Timotheum .t. ver. CCVIII (= B. N. 9). 4. Th. Mommsen, Zur lateinischen Stichométrie. Hermès, t. XXI, 188G,p. 142. Comparez Th. Zahn, ouvrage cité, p. 143, et W. Sanday, Studia biblica et eccle- siastica, t. III. Oxford, 1891, p. 217. M. Mommsen a complété sa découverte en publiant en 1890 [Uermes, t. X.\.V, p. G3G) le même texte, avec un certain nombre di' variantes, qui le rapprochent de Tusage courant, d'après le manuscrit 133 de Saiul-Gall, du ix° siècle. 320 LES PARTIES ACCESSOIRES DU TKXTK D'-: LA BIBLE, Item indiculum novi testamenti Evauarelia IIIF. Matheum vr. UDCG Cette table est suivie d'un Indiculum Cecili Cipriaiii, mais auparavant on lit les mots énigmatiques, et pourtant assez clairs dans leur sens, que voici : Quoniam indiculum versuum in Urbe Roma non a[d] liquidum, sed et alibi avariciae causa non habent integrum, par singulos libres computatis syllabis posui ' numéro XVI versum Virgilianum omnibus libris numerum adscribsi. M. Mommsen lit, en effaçant deux mots : Computatis syllabis numéro XVI versum Virgilianum omnibus libris adscripsi *. Voici quel paraît être le sens de ces mots : c( Puisque le tableau des li- gnes ne se trouve pas même exact à Rome, et puisqu'ailleurs, parla mau- vaise foi des libraires, il ne peut être obtenu complet, j'ai marqué pour chaque livre le nombre de vers de Virgile auquel il correspond, en comp- tant le vers à seize syllabes. » Il est possible que ce catalogue ou plutôt ce tarif de librairie (car ce n'est pas autre chose) provienne de l'Afrique et en particulier de Carthage : Vindiculus des œuvres de saint Cyprien, qui suit la table des livres bibliques, peut le faire supposer. Mais faut-il croire que ce précieux document remonte en réalité à l'an 359 ? La question est sérieuse, car si cette date était maintenue, il faudrait admettre que les chiffres qu'on trouve dans ce tableau et l'état de la Bible qu'il représente s'appliquent à des textes antérieurs à saint Jé- rôme. Pour accepter une date aussi ancienne, il faudrait avoir d'autres preuves que le voisinage d'un texte daté. Mais surtout le système sticho- métrique de notre catalogue est, trait pour trait, celui de presque tous les manuscrits de la Vulgate, et nous verrons tout à l'heure qu'il convient parfaitement à la Vulgate. Enfin le total des chiffres relatifs à l'Ancien Testament est suivi de quelques mots que nous devons signaler: Erunt omnes ver. n. LXVIIIID. Sed ut in Apocalypsis Johannis dictum est : viili XXHII senioros mittentes co- ronas suas ante Ihronum, majores nostri proi)ant hos iibros esse canonicos et hoc dixisse seniores. M. Mommsen a déjà fait remarquer que ce texte rappelle le Prologus galeatus que saint Jérôme a composé pour les livres des llois'. Il n'est 1. Ici une lettre grattée. 2. On pourrait lire encore: computalis syllabis numéro A 17 vcrsin/m Virgilia- norum omnibus libris numerum adscripsi. :J. QiKUiK/uam nonnulli... pulant .. . per hoc esse prisccv leyis libres XXI V. , on fit avec soin, probablement dans Rome, le calcul des parties de la Bible pour lesquelles la stichométrie ne se trouvait pas dans l'usage de la li- brairie. Pour le Nouveau Testament, on adopta sans examen les chiffres qui existaient déjà. Les anciennes versions étant, pour le Nouveau Testa- ment, presque semblables à la nouvelle, la chose dut se faire tout natu- rellement. Il n'en fut pas de même de l'Ancien Testament, quoique cer- tains chiffres tirés du grec aient pu se conserver isolément dans les manuscrits. En effet, la Vulgate était, pour la Bible des Hébreux, une traduction radicalement différente des anciennes versions, étrangère au grec et à ses habitudes et qui ne devait présenter que peu de points de contact avec la tradition ancienne. Il en fut de la stichométrie du Nouveau Testament comme il en est souvent des textes qui sont incorrects dès le commencement. La corruption y fut bientôt incurable et les éditeurs ne trouvèrent même plus un chiffre qu'ils pussent avec vraisemblance écrire à la fin de certains livres. Tel est l'état où le moyen âge reçut le livre sacré des mains des libraires romains. D'où vient qu'un seul livre de l'Ancien Testament nous présente une absence totale de tradition et soit absent de toutes nos tables de sticliomé- trie ? Ce livre est le livre d'Esdras : pour mieux dire, nous parlons des li- vres d'Esdras et de Néhémie, qui n'en forment le plus souvent qu'un seul dans les manuscrits. Je ne saurais m'expliquer celte étrange lacune que de la manière que voici. Si nous n'avons conservé aucune stichométrie des deux premiers livres d'Esdras, nous en connaissons une qui s'applique au troisième et au quatrième livre, mais qui s'y applique mal. En tète du chapitre m de IV Esdras, nous lisons, dans le manuscrit 11505, ces mots : Incipit liber Ez^rx quarlus cum versus JWC, et en tête de IV Esdras, chap. XV : Incipit liber quinlus E:i>riv cum ver. IICCXXX. Le troisième et le quatrième livre d'Esdras (j'entends ce que nous appelons aujourd'hui de ces noms) ont été autrefois groupés et combinés de bien des manières : LA STICHOMETRIE. 327 la chose était naturelle, car ces deux livres sont composés de morceaux (rorigine difterente. Mais ce que notre manuscrit appelle le IV° et le V li- vre d'Esdras ne peut convenir aux chilîres de ce manuscrit, et nous ne pouvons non plus trouver aucune combinaison où le quatrième livre, du moins, nous donne un quotient raisonnable. Une légère interversion, qui du reste s'impose d'elle-même, nous fera sans doute trouver la vérité. Les indications stichométriques ne sont pas, d'ordinaire, marquées en tête des morceaux auxquels elles se rapportent, mais à la fin. Si donc nous appliquons les deux chiffres en question, non pas aux parties qui les sui- vent, mais à celles qui les précèdent, et si nous groupons ensemble tout ce qui se lit, dans notre manuscrit, avant le troisième chapitre de notre IV^ livre, nous obtiendrons, pour Esdras, Néhémie et pour ce qui précède IV Esdras, m, 1, endroit où le premier chiffre est marqué, un total qui donne, pour le stique, la moyenne de 33,4. Pour ce qui suit, la moyenne serait de 30,5 seulement'. On ne peut baser aucun calcul définitif sur des chiffres corrigés par conjecture, mais cette solution peut suffire à nous contenter. Dès lors, n'est-il pas naturel d'admettre que les quatre livres d'Esdras avaient leur place dans l'édition sur laquelle les libraires ont compté les stiques, et que, lorsqu'on a cru devoir retrancher de la Bible les deux derniers livres, qui sont apocryphes, la stichométrie a disparu avec eux -. C'est ainsi que sans doute, quand l'étude en sera plus avancée, la sti- chométrie pourra, de môme que l'étude des diverses parties accessoires de la Bible, nous donner des renseignements intéressants sur l'intégrité du texte biblique et sur l'histoire des livres saints. 1. I Esdras, Néhémie, III Esdras, m-v, 3, IV Esdras, i et ii, et III Esdras, i-ii, 15 ont ensemble environ 86.745 lettres ; IV Esdras, iii-xvi, en a 08.050. 2. Si les calculs dont nous avons tiré les moyennes 33,4 et 30,5 sont exacts, il n'est pas impossible que les chiffres 2.G00 et 2.230 proviennent de F original grec perdu, car nous avons déjà reconnu que les chiffres qui donnent une moyenne inférieure d'environ 1/10 à 36 paraissent généralement provenir du grec. CONCLUSION Nous avons esquissé, dans ses principaux traits, l'Histoire de la Vulgate depuis les temps mérovingiens jusqu'à la fin de la période carolingienne. Nous avons poursuivi les destinées de notre texte d'une extrémité à l'au- tre du monde latin, et c'est même dans les pays les plus reculés que nous avons pris notre point de départ. Nous étions en effet assuré d'y trouver des textes plus anciens, mieux déterminés et d'un caractère local plus prononcé. Nous avons suivi ces textes dans leurs pérégrinations à travers le monde romain et jusqu'aux extrémités du royaume des Francs. Nous avons vu les textes visigoths pé- nétrer en Gaule par la Septimanie et remonter le Rhône jusqu'à Lyon, d'où ils se propagent, par mille chemins, dans les plaines du Nord. Le texte de la célèbre bible de Théodulfe n'est pas sans avoir éprouvé leur influence. Quant aux Irlandais, l'ardeur missionnaire et l'esprit voyageur qui les portaient aux confins du monde chrétien devaient répandre, sur le passage des moines scots et des Saxons qui peu à peu s'étaient fondus avec eux, un grand nombre de ces manuscrits admirables que l'art déco- ratif irlandais savait seul produire. D'Iona et de Lindisfarne jusqu'à Wurz- bourg et Saint-Gall et jusqu'à Bobbio, le monde a été rempli de manus- crits irlandais et de textes irlandais. Saint-Gall, ce foyer de la culture chrétienne en Alémanie, par où les traditions de l'Italie romaine ont passé dans la vallée du Rhin, méritait de notre part un examen particulier. Cet examen est facilité par ce fait remarquable, que l'antique abbaye a con- servé en grande partie, jusqu'à nos jours, la bibliothèque qu'avaient for- mée les savants calligraphes du vin® et du ix° siècle, les AVinitharius et les Hartmut. En toute celte étude, nous n'avons tenu compte des frontières naturelles, des montagnes et des mers, que pour montrer combien elles ont été facilement franchies et comment la civilisation a toujours trouvé, dans ces obstacles, un stimulant pour ses progrès. Jusqu'au règne de Charlemagne, l'histoire de la Vulgate dans le royaume franc ne montre que désordre et ({u'emprunts étrangers. Rien plus pré- cieux pour l'historien, auquel ils oflVent des leçons rares et ik\s textes an- ciens, les manuscrits de la Bible que ces temps ont proihiits ne pouvaient convenir à une Eglise qui comprenait la valeur de l'unité et qui avait le respect de la forme. C'est dans cette pensée que Charlemagne a confié à Alcuin le soin d'établir le texte sacré et de donner à l'Eglise franque une Rible qui fut la niènie partout et qui se rapprochât yulanl (jn'il était pos- CONCLUSION. 329 sible de l'œuvre de saint Jérôme. Il est à peine besoin de dire que ce but ne put être atteint que de loin. Une grande partie de notre livre est con- sacrée aux vicissitudes de la Bible d'Alcuin, aussi souvent transformée que copiée et dont nous connaissons à peine le texte primitif. Néanmoins (Iharlemagne avait obtenu le résultat qu'exigeait sa volonté, les anciennes versions avaient disparu, un texte plus ou moins égal à lui-môme était copié dans toutes les parties de l'Empire, et désormais la seule Bible en usage était la Vulgate. L'Histoire de la Vulgate ne s'arrête pas à la fin de l'époque carolin- gienne. Du x^ au xii^ siècle, tout est désordre dans cette histoire. C'est l'époque des textes copiés sans ensemble et sans règle, mais en même temps des textes médiocres et de seconde main, et c'est en vain qu'un grand ordre religieux tel que Cîteaux essaie d'apporter quelque correction dans un texte devenu de plus en plus mauvais. Cette tentative, mal entreprise et mal secondée, demeure presque sans aucun effet. Le xm*' siècle devait transformer cet état des choses. L'Université de Paris, fondée dans les premières années du siècle, ne pouvait se pas- ser de livres d'école égaux et semblables pour tous les maîtres et pour tous les élèves, et la Bible était, de tous les livres, le plus nécessaire à l'enseignement. C'est assurément dans cette pensée qu'un des premiers maîtres de l'Université et l'un des plus écoutés, Etienne Langton, entre- prit de partager la Bible en chapitres à peu près égaux, réforme à laquelle la commodité des recherches avait plus de part que l'intérêt de la science. Les chapitres d'Etienne Langton sont encore les nôtres. Bientôt après, vers le commencement du règne de saint Louis, les libraires de Paris, membres de l'Université et interprètes de la pensée des docteurs de Pa- ris, créent, en y appliquant les chapitres de Langton, l'édition qui s'est appelée la Bible parisienne. Depuis ce jour et jusqu'à nos temps, les mauvais textes ont fait la loi dans la science et dans l'Église. Quelque nobles efforts qu'aient faits les grands critiques du xvi^ siècle, les Ro- bert Eslienne et les Antoine Carafa, pour corriger le texte sacré, le texte qui a seul force de loi, de par l'aulorité de Sixte-Quint et de Clé- ment VIII, est encore, dans ses principaux traits, le texte parisien du XIII® siècle. Ce n'est pas le moment de raconter l'histoire du texte biblique au temps de saint Louis. Cette histoire aurait pour le lecteur un grand charme. Il verrait les dominicains, ces hébraïsanls qu'inspirait la controverse contre le judaïsme, s'exercer à l'envi à corriger le texte de la Bible, et Roger Bacon, seul au milieu du moyen âge, deviner les règles de la critique et les appliquer avec fermeté. Remarquables tentatives qui devaient se per- dre dans l'indifférence du temps ! Au reste, les premiers éléments de cette histoire sont déjà tracés. J'ai essayé autrefois de montrer ce qu'étaient ces corrections de la Bible, faites au xiii® siècle dans l'Université de Paris et dans les ordres mendiants. Reprenant aussitôt cette étude, le 330 CONCLUSION. p. Denifle a entrepris de traiter le même sujet avec de tout autres res- sources et avec l'érudition et la critique qui lui appartiennent. Lorsque son étude sera achevée, l'Histoire de la Vulgate dans la seconde moitié du moyen âge sera écrite. Sans attendre ce moment, encouragé que j'étais par les communications et par les conseils du savant dominicain, j'ai en- trepris à nouveau de tracer quelques lignes de cette histoire dans un mé- moire en latin, qui paraît en même temps que ce livre et qui est consacré à la connaissance de l'hébreu parmi les chrétiens de France au moyen âge. Mais j'en ai assez dit pour que le lecteur voie se dessiner devant lui les destinées du texte biblique jusqu'au lendemain de la Renaissance. Au reste ce n'est pas, je l'espère, avec ces lignes que je me séparerai de l'Histoire de la Bible au moyen âge. APPENDICE I Ordre des livres de la Bible. 1. Oct. R. 3 Proph. i% Proph. Job Ps. Sal. Dan. Clir. Esdr. Esth. 2 sap. Jud. Tob. Ma. : Prologus galeatus de S. Jérôme. 2. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps. Sal. Dan. Chr. Esdr. Esth. 2 sap. Jud. Tob. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. kp. : Dijon 9^^^ B. N. 15177-80. 16741 s. Beaune 1. 3. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps. Sal. Dan. Chr. Esdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : Isidore (1). toi. compt-. Tliéod. Puy. hub. B. N. 11937. 1G773. 4. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps. Sal. Dan. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. 2 sap. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : Nicolas Mangiacoria. 5. [Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps.] L. sap. Jud. Tob. Dan. Chr. Esdr. Esth. Ma. Ev. Pa. Act. Ap. [Cath.] : Metz 7. 6. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps. L. sap. Dan. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 45 et 93. 7. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Ps. L. sap. Dan. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : Berne A. 9. compP. 8. Oct. R. 3 Pr. :/2 Pr. Job Ps. L. sap. Dan. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Dijon 2. 9. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Tob. Jud. Esth. Ps. L. sap. Dan. Chr. Esdr. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 35. 10. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Sal. Dan. Chr. Esdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Pa. Ap. Act. Cath. : S. Genev. 3 P. Maz. 102. H. [Oct. R. 3 Pr. n Pr.] Job. Sal. Dan. Chr. E.sdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Act. Ap. Pa. Cath. : Sens 2. 12. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Job Sal. Dan. Chr. Esdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. Ps. : Chartres 67. 13. [Oct. R.]3 Pr. n Pr. Job Dan. Esth. L. sap. Tob. Jud. Ma. Esdr. ; B. N. 138. 14. Oct. R. 3 Pr. n Pr. Dan. Ps. Esth. Esdr. Job Chr. Sal. Sir. Sap. Eermas Ma. Jud. Tob. : Vers : 5 libros Mot/si... (Hugues de S. Cher). 15. Oct. R. 3 Pr. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. I-III Esdr. L. sap. Dan. n Pr. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Maz. 645. 16. Oct. R. 3 Pr. Chr. Esdr. Tob. Esth. Jud. Ma. {Ev.) n Pr. Dan. Job L. sap, Ps. Ev. Act. Ap. Cath. Pa. : Neuchàtel 1-5. II. 17. Oct. R. Proph. .Job Ps. Sal. Chr. I-IV Esdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : compV. 18. Oct. R. Proph. Job Ps. Sal. Chr. 2 sap. Esdr. Esth. Jud. Tob, Ma, Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 11534 s. '^32 appp:ndice i. 19. Oct. R. Propli. Job Ps. L. sap. Chr. l-IV Esdr. Esth. Toh. Jud. Ma. Ev. kct. Cuth. Pu. i;;. ; B. i\. 11504 s. 20. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Monza Angers 1. Bainberg 5. Zurich 1. Berne 3 s. Grandval. B. N. 1. 3. 5. 10. 1-i. 47. 16740. S. Genev. 1 R 5 1°. Eins. 1. M. Br. 1. E. Vils. 21. Ocl. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. .-S. Gall 75. Souvigny. Glermont 1. Angers 2. 3. B. i\. 25. 22. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Cath, Pa. Act. Ap. : Maz. 1 s. 23. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Act. Cath. Ap. Pa. Ev. : Boidl, auct. E infr. 1 s, Escur. 1. i. 1 (sans les Ev.). 24. [Oct. R. Proph. Job] Ps. l' sap. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. Hermas : B. N. 11553. 25. Oct. R. Proph. .lob Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Orl. 10. 26. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Pa. Act. [Cath. Ap.] : lîarl. 2803 s. 27. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Acl. Cath. Pa. Ap. : vall. paul. B. N. 2. 4. Yall. B. 7. Harl. 2798 s. Tolède 1, 3. cidd. 17737 s. 2810G s. Rouen G9. 28. Oct. R. Proph. Job Ps. L. sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : B. N. 1517G. Venise I. 1-i. Tours 1. 29. [Oct. R. Proph. .Job Ps] L. sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Act. Cath. Ap. Pa. Ev. ; B. N. m. 30. Oct. R. [Proph. Job Ps. Chr. L.sap] Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 9. 31. Oct. R. Proph. Job Ps. Chr. L. sap. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Act. Cath. Ap. Pa. : Rouen 4. 110. 32. [Oct. R. Proph. Job Ps.] Ma. Chr. Tob. Jud. Esth. Esdr. L. sap. Ev. Act. Cuth. Pa. Ap. : Baie A. N. I. 3. 33. [Oct. R. Proph. Job Ps.] Ev. Act. Cath. Pa. Ap. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. : B. N. 253. 34. Oct. R. Proph. Job L. sap. Ps. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. ; Ars 1-3. 35. Oct. R Proph. Job L sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa Ps. : Ar.s 33. 36. Oct. R. Proph. Job L. sap. Chr. Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ps. Act. Ap. Cath. Pa. Ev. : Rouen 3. 37. Oct. R. Proph. Job Chr. Esdr. L. sap. Tob. Jud. Esth. Ma. : Bamberg 8. 38. Oct. R. [Proph.] .lob Tob. Jud. Esth. {JoIj) Ps. L. sap. Chr. l-lV Esdr. Ma Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Madrid E. R. 8. 39. Oct. R Proph. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ps. L. sap. Chr. Esdr. Ev. .ict. Cath. Ap. Pa. : Maz. G37. 40. Oct. R. Proph. Ps. L. sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Cath . Pa . Ap. : Reims 1 s. 41. Oct. R. Proph. Ps. L. sap. Chr. Job. Tob Jud. Esth. Esdr. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa.: Venise lat. I. R. iN. 50 et 104. 89. Madrid A. 3 et 5. Orl. 5. Vienne 1107;». 42. (ht. n Proph. Ps. L sap. Job Chroit. Esdr. Tob. Jud. Ksth Ma. Ev. .Kct. Cath. Pa. \p. : B. N. 7. 43. Oct. R Proph. Ps. L sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma Esdr. Ev. Pa. Cath. .\ct. Ap. : Gassiodoro, colc.r grandior. ORDRE DES LIVRES DE LA BIBLE. 333 44. Oct. R. Proph. L. sap. Job Esdr. Tob. Jiul. Estli. Ma. Eo. Pa. Cath. Ad . Ap. : Harl. 4772 s. 45. ... L. sap. Tob. J ad. Esdr. Est h. Ma. Passion des Mach.^ Pa. Cath. Ad. Ap.: Douai 3^ 46. ... Job L. sap. Tob. Jud. Esdr. Esth. Ma. Pass... : Douai 3''. 47. ... L. sap. Tob. Jud. Esth. Ma. Pass. Proph. Job Ad. Cath. Ap. Pa. : Cambrai 2 68. 48. ... Job Cath. Ap. Ad. Ma. Pass. Eo. Cath. Ps. L. sap. : Cambrai 270''. III. 49. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Esdr. Esth. Jud. Ma. Eo. Ad. Pa. [Ap.'\ Cath. : Décret de Gélase, forme primitive (Décret de Damase, ms. de Diessen). 50. [Od. R. Chr. Ps. L. sap.] Proph. Job Tob. Esdr. Esth. Jud. Ma. Eo. Ad. Pa. Cath. Ap. : leg^. 51. Od. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdras. Ma. Eo. Ad. Cath. Ap. Pa. : B. N. 11532 s. 52. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Eo. Pa. Ap. Act. Cath. : Décret de Gélase (texte ordinaire du Décret de Damase). 53. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Esdr. Esth. Jud. Ma. Eo. Act. Pa. Ap. Cath. : Décret de Gélase, dernière forme (Décret d'Hormisdas). 54. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Esth. Jud. Esdr. Ma. Eo. Act. Pa. Ap. Cath. : Décret de Gélase, d'après Credner. 55. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Esth. Jud. Esdr. Ma. Eo. Act. Pa. Cath. Ap. : am. T de Vercelloue. Maz. 30. 56. Oct. R. Chr. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Esth. Jud. Esdr. Ma.Eo. Act. Cath. Pa. Ap. : Cassiodore, vêtus translatio. 57. Oct. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Proph. Esdr. Ma. Eo. Pa. Act. Cath. Ap. : Bambcrg 10. 58. Oct. R. Chr. L. sap. Job Esth. Tob. Jud. Ma. Proph. Esdr. Eo. Ps. Act. Cath. Ap. Pa. : Munich 39 01. 59. Oct. R. Chr. L. sap. Ps. Proph. Esth. Esdr. Job Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 6. 60. [Od. R. Chr. L. sap. Ps.] Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Eo. Act. Cath. Pa. Ap. : Amiens 23. 61. Oct. R. Chr. L. sap. [Ps.] Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Act. Cath. Ap. Pa. Eo. : Madrid E. R. 1. 62. Od. R. Chr. L. sap. Ps. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Ban. n Pr. Es. Jër. Eo. Act. Pa. Cath. Ap. : Ars. 588. 63. Od. R. Chr. L. sap. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Eo. Act. Cath. Ap. Pa. : Cas. 35. 64. Oct. R. Chr. L. sap. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ps. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : B. N. 13145. 65. Oct. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Proph. Ad. Ap. Cath. Pa. Pass. des Mach. : Douai 1. 66. Oct. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Proph. Eo. Pa. Ap. Act. Cath. Ma. : Karlsr. aug. 88. 67. Oct. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Proph. Pa. Act. Cath. Ap. .-Lyon 337. 1. Comparez 46-48. 65. 146. 170. 334f APPENDICE I. 68. Ocl. R. Chr. L sap. .lob Tob. Jud. Estli. Esdr. Ma. Ez. Es. Jér. 1î Pr. A". T. : Munster 2. 69. Oct. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Act. Cath.... Ps. Dan. Ez. iî Pr. Es. Jér. Ev. : Rouen I. 70. Oci. R. Chr. L. sap. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ps. Job. Proph. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Angers 6. 71. Oct. R. Chr. 2 sap. Tob. Esdr. Esth. Jud. Prov. Cant.Ma. Eo. Act. Cath. Ap. Pa. Proph. Job Eccl. : B. N. 11929. 72. Oct. R. Chr. L. sap. Act. Ap. Cath. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Eu. Pa. : Municli 27 i7. 73. Prov. Cant. Job Ma. Tob. ; Orl. 13. 74. Oct. R. Chr. Job Ps. Sal. Proph. Esdr. Esth. 2 sap. Jud. Tob. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : Isidore (2). 75. Oct. R. Chr. Job. Ps. L. sap. Proph. Bar. Esdr. Esth. Jud. Tob. Ma. Ev. Pu. Cath. Act. Ap. : cav. 76. Oct. R. Chr. Job Ps. L sap. 12 Pr. 4 Pr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : Concile de Cartilage (397). 77. Oct. R. Chr. Job Ps. L. sap. Proph. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Pa Cath. Ap. : B. N. 173. 78. Oct. R. Chr. Job Ps. L. sap. Proph. Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : Lcg -•^ ose. 79. Oct. R. Chr. Job Tob. Esth. Jud. Esdr. Ma. Ps. L. sap. Proph. Pa. Cath. Er. Act. Ap. : Cassiodore, sec. b. Augustinum. 80. Oct. R. Chr. Job Tob. Esth. Jud. Esdr. L. sap. Proph. Ma. Baruch. Ev. Pa. Act. Ap. Cath. : B. N. lo4G8. 81. Oct. R. Chr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Ma. Proph. Ps. : Madrid A. 47. 82. Oct. R. Chr. Tob. Jud. Esth. Esdr. Proph. Job Ps. L. sap. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 11537. 83. Oct. R. Chr. Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Proph. Job. L. sap.... : Maz. 39. 84. Oct. R. Chr. Tob. Esth. Jud. Esdr. Ma. Ps. Proph. Job L. sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Cambrai 3J4. 85. Oct. R. Chr. Proph. Job Ps. L. sap. Tob. Jud. Esth. I-IV Esdr. Ma. Act. Cath. Ap. Pa. : Maz. G s. 86. Oct. R. Chr. Proph. Job L. sap. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Cambridge EE. l. 9. 87. Oct. R. Chr. Proph. Job Ps. Sal. Sir. Sap'. Esdr. Tob. Esth. Jud. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Cambridge MM. III. 2. 88. Oct. R. Chr. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. L. sap. Ma. Ps. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Ars. 4. 89. Oct. R. Chr. Proph. Ev. Pa. Ps. Act. Cath. Ap. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ps. : Gren. 1, 8 et 3. 90. Oct. R. Chr. 3 Pr. 12 Pr. Dan. : B. N. 17199. 91. Oct. R. Chr. Ma. Job Tob. Jud. Esth. Ps. L. sap. Proph. Ev. Pa. Act. .\p. Cath. : sllchométric de Mommsen. IV. 92. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. îoh Ps. L sap. Proph. Ma. Eo. Pa. Cath. Act.Ap. : Etienne Langlon. B. iN. Gl, 87, 91, 139 et 250. 177. 11Ù38. 1G2G8. Séville E. Y. 128, 7. 1, Comparez 103. 117. 118. 1.9. 131. 138. ORDRK DKS LIVRES DE LA BIBLE. 335 93. Oct. li. Chr. Esdr. Tob. Juci. Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Avt. CcUli. Ap. : Vulgatc, du xiii® au xvi® siècle. 94. Oct. R. Chr. 1- IV Esdr. Tob. Jiid. Eslh. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 20. 3t. Amiens 2. Tours 2. 15. Besançon 12. Cam- brai 270\ 95. Oct. R. Chr. I-IV Esdr. Tob. Jiid. Eslh. Job Ps. lïermas. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Vienne 1217. 96 Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job. Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Amiens 3. 97. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job. Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 1G261. Maz. 33. Barney 3. 98. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Pa. Cath. ^^i. ; B. N. IGl. 13149. Charlres 2.J0. 99. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : B. N. 10431. 100. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Ap. Ev. Pa. Act. Cath. Ma. ; Dijon 3. 101. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud, Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Ev. Cath. Act. Ap. Pa. : Lyon 333. 102. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. L. sap. Es. Jér. Dan. Ez. 12 Pr. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 229. 103. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. Sut. Sir. Sap. Proph. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 17v)5G. 104. Ort. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L sap. Proph. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 11932. 105. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Ap. Cath. Act. : Tours 4. 106. Oct. fi. Chr. I-IV Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. Sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Laur. Pal. 1. 107. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ps. Ma. Proph. L. sap. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Douai 8. 108. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job Ma. L. sap. Proph. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Oxford S. John's 100. 109. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. .lob Ma. Ps. Proph. L. sap. N. T. : Valognes 2. 110. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ps. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 10425. 111. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : B. iN. 14234-37. 112. Oct. R Chr. Esdr. Tob. Jud. Eslh. .lob L. sap. 4 Pr. Ps. 12 Pr. Ma. Ml. Jo. Me. Le. Pa. Act. Cath. [Ap.] : B. N. 44. 113. Oct. R. Chr. E.sdr. Tob. Jud. Esth. Job L .fap. Proph. Ma. Ps. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : Vienne 1203. 114. Oct. fi. Chr. I-IV Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. Ps. : Vienne 1191. 115. Ort. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. L. sap. .lob Ma. Proph. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. Ps. : Lansdowne 453. ne Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Proph. Ma. Job Ps. L. sap. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Reims 7 s. 117. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Job Ps. Sal. Sir. Sap. Proph. Ev. Cath. Pa. Act. Ap. : Harl 1287. 118. Oct. fi. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Job Ps. Sal. Sir. Sap. Projih. Ev. Act. Cath. Prt. ij). ; B. N. 1G4. 336 APPENDICE I. ' 119. Od. R. C/ir. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Job 4 Pr. Ps. L. sap. 12 Pr. Bar. lavi. Ev. Act. Ap. Pa. Cath. : Cambridge DD. I. G. 120. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ps. Proph. Job L. sap. Ev. Ad. Cath. Pa. Ap. : Cambridge EE. IV. 28. 121. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ps. IIÎ Esdr. L. sap. Job Es. Jer. n Pr, Ez. Dan. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Zurich 177. 122. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. L. sap. Proph. Job Ev. Act. Cath. Ap. Pa : Marseille 265. 123. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Proph. Job Ps. L. sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 14233. 124. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. E.sth. Ma. Proph. Job Ps. L. sap. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Laur. XV. 11. 125. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. L. sap. Job Ps. Proph. : Lyon 345. 126. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Ps. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ma. Ec. Pa. Act. Cath. Ap. : Tours 8. 127. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Proj)h. Job Ps. L. sap. Jud. Esth. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. ; B. N. 11. 128. Oct. R. Chr. Esdr. Tob. Es. Ez. Jér. Ban. n Pr. L. sap. Jud. Esth. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Rccj. Hisp. 2. C. 1. 129. Oct. R. Chr. Esdr. Jud. Esth. Tob. Job Ps. Sal. Sir. Sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : M. Br. I. D. I. 130. Oct. R. Chr. I-IV Esdr. Jud. Esth. Tob. Ma. Ps. Proph. L. sap. Job Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Maz. 29. 131. Oct. R. Chr. I-IV Esdr. Jud. Esth. Tob. Ma. Ps. Proph. Job Sal. Sir. Sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 13147. Orl. G. Reims 24. 132. Oct. R. Chr. Esdr. Jud. Esth. Tob. Ma. III-IV Esdr. Ps. Proph. Job L. sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Maz. 35. 133. Oct. R. Chr. Esdr. Jud. Esth. Dan. Ps. 12 Pr. Ma. 3 Pr. Tcb. Bar. Sir. Sal. Sap. Job Ev. Pa. Act. [Cath. Ap.] : Angers 5, 134. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. ; B. N. 15. 135. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Ap. Act. Cath. : B. N. 15471. 136. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Job Ps. L. sap. Proj)h. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : M. Hr. l. B. XII. 137. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ps. Proph. Job L. sap. Ev. 4 in unum. Act. Cath. Pa. Ap. III-IV Esdr. : Rouen 223. 138. Oct. R. Chr. I-IV Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ps. Proph. Job. Sal. Sir. Sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Douai 7. 139. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. Ma. Job Ps. Proph. L. sap. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Laur. S. M. 129. 140. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. [Act. Cath. Ap.] : B. N. 182. 141. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. Job Ps. L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Vienne 109G. 142. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Jud. Tob. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Ars 65. 143. Oct. R. Chr. Esdr. Esth. Job Ps. L. sap. Proph. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Cologne 1. 144. Oct. R. Chr. Esdr. Ruth Ps. Job Tob. Esth. Jud. L. sap. Proph. Ma. Ev. Ap. Cath. Pa. Act. : B. N. 13151. 145. Oct. R. Chr. Esdr. Job Tob. Esth. Jud. Ma. Ps. L. sap. Proph. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Bamberg G s. ORDRE DES LIVRES DE LA BIBLE. 337 146. Oct. R. Chr. Esdr. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Pass. Proph. Ps. l. sap. Eu. Act. Cath. Ap. Pa. Bar. : Bourges 3. 147. Oct. R. Chr. Esdr. Ps. Sal. n Pr. Es. Jér. Ban. Ez. Job Esth. Tob. Jud. : S. llilaire de Poitiers. 148. Oct. R. Chr. Esdr. Ps. Job Tob. Jud. Esth. L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. ; Ars. 119. 149. Oct. R. Chr. Esdr. Ps. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 13152. 150. Oct. R. Chr. Esdr, L. sap. Tob. Jud. Esth. Ma. Job Proph. Ev. Pa. Act. Ap. Cath. : B. N. 166. 151. Oct. R. Chr. Esdr. L. sap. Tob. Jud. Esth. Ma. Proph. Job Ps. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Ars. 589. B. N. 115. 11930 s. 152. Oct. R. Chr. Esdr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Proph. Act. Cath. Ap. Pa. Ps. Ev. : Bamberg- 1. 153. Oct. [R. Chr.] Esdr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ez. Dan. n Pr. Es. Jér. Act. Cath. Ap. : Bâle B. I. 1-3. 154. Oct. R. Chr. Esdr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ban. UPr. Es. Jér... : Gharleville 81. V. 155. Oct. R. Esdr. Tob. Jud. Esth. Job L. sap. Proph. Ev. Act. Pa. Cath. : Vendôme 185. 156. Oct. R. Tob. Jud. Esth. Sommaire des Chr. L. sap. Job Proph. Ma. Ev. Pa. Cath. Act. Ap. : Cambridge II. VI. 22. 157. Oct. R. Esth. Tob. Job Chr. Esdr. L. sap. Proph. Ma. Ev. Act. Ap. Pa. Cath. : Cambridge FF. VI. 20. 158. Oct. R. Esth. Job n Pr. Ban. Tob. Jud. 3 Pr. Ma. L. sap. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : Maz. G22. 159. Oct. R. Job Ps. L. sap. Chr. Projjh. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Genève 1. 160. Oct. R. Job Sal. Proph. Chr. Esdr. Esth. 2 sap. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. : Vienne 1190. 161. Oct. R. Job Proph. Ps. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Chartres 13. 157. 162. Oct. R. Ps. L. sap. Proph. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : B. i\. 1G2G7. 163. Oct. R. Ps. L. sap. n Pr. 4 Pr. I-IV Ma. Jud. Esdr. Esth. Job Tob. Ev. Pa. {13 Ep.). Cath. Para. Ap. Act. Apocr. : Stichomôtrie du Codex Claro- montamis. 164. Oct. R. Ps. Es. Jér. Ban. U Pr. Ez. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Chr. Ev. Ap. Act. Cath. Pa. : B. N. 1G5. 165. Oct. R. L. sap. Tob. Jud. Esdr. Esth. Ma. Job Ev. Pa. Act. Cath. Ap. Chr. Proph. : Karlsr. Ettenh. 22 s. 166. Oct. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Chr. Ps. Proph. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 1Î50G-10. 167. Oct. R l. sap. Chr. Proph.... : B. N. 11938-40. VI. 168. Oct. JJj R. Proph. Ps. L. .sap. Chr. Esdr. Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. .ict. Cath. Pa. Ap : Epître de saint Jérôme à Paulin, jmul. 169. Oct. Job R. Proph. Ps. L. sap. Chr. Esdr. Jud. Esth. Tob. Ma. Ev. Ad. HIST. DE LA. VUIiOAÏE. 22 338 APPENDICE I. Pa. Cath, Ap. .-Poèmes d'Alcuin {In hoc 5 libri.., et: Dum pritnus pulchro...). 170. Oct. Job R. [Prop/i. Chr, Esdr. Ps.] L. sap. Esth. Jud. Tob. Ma. Pass. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 12. 171. Oct. Job R. Chr. Ps. L. sap. Proph.... : madr'. tol'^. 172. Oct. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. R. Chr. L. sap. Ma. Proph. Act. Cath. Pa. Ap. : add. 14788-90. 173. Oct. Proph. R. Job Ps. L. sap.... : Amiens 21. 174. Oct. Proph. Job Ps. R. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Ev. Act. Cath. Pa. : B. N. 8. 175. Oct. Proph. Job R. L. sap. Chr. Esdr. Esth. Ttb. Jud. Ma. Ev. : Roaen 6. 176. Oct. Jér. R. Es. Ez. dan. i2 Pr. Job Tob. Jud. Esth. L. sap. Chr. Esdr. Ma. Ps. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Laur. XV. 1. 177. Oct. Chr. Proph. Ps. Esdr. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 1G743-46. 178. Oct. Esdr. Esth. Tob. Jud. Ma. Proph.... : B. N. 11514. 179. Oct. Esth. R. Chr. Es. Jér. Esdr. L. sap. Job Tob. Jud. Ma. Ez. Dan. n Pr. Ev. Act. Cath. Pa. Ap. Ps. : S. Genev. G. 4°. 180. Hept. R. Chr. Ruth Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. L. sap. Proph. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. : B. N. 180. 181. Hej)t. Job. R. L. sap. Chr. Esdr. Ma. Ez. Dan. :/2 Pr. Es. Jér. : Auch 1. 182. Pent. Jos. R. Chr. Prov. Néh. Ma. n Pr. Dan. : Wolfcnb. Helmst. 201. 183. L. sap. Es. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ez. Jér. Ev. Ap. Jo. Jude. Pa. Je. Pe. Act. : Wolfenb. H. 202. 184. ... L. sap. Ev. Pa. Act. Cath. Ap. Proph. Ps. : B. N. 16750. 185. ... Act. Cath. L. sap. Jud. Ma. : Chartres 73. 186. ... Ps. Proph. Ma. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : Mm. 187. ... Ps. Proph. Ma. Pa. Act. Cath. Ap. Jo. Le. Mt. Me. [Arg. des Act.). L. sap. III Esdr. : Angers 10 s. 188. ... Es. Job 12 Pr. L. sap. Ev. Act. Cath. Ap. Pa. : Vendôme 183. 189. Esdr. Ma. Esth.... : Lyon 356. 190. Pa. Act. Ap. Cath. Proph. : Bàle B. I. 6. 191. Proph. Tob. Ma. L. sap. Paul Ap. Cath. III Cor. : Laon 45. 192. Proph. Me. Le. Jo. Cath. Pa. Ap. : B. N. 137. VII. 193. Es. Pa. Oct. Jér. Act. Ap. Cath. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ez Dan. n Pr. : Oflices. B. N. 96. Reims 5 s. 194. Es. Pa. Oct. Jér. Ap. Cath. Act. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Dan. 1^ Pr. : Maz. 3 s. 195. Oct. Jér. Act. Ap. Cath. R. Chr. Job L. sap. Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Dan. 12 Pr. Es. Pa. : Reims 18 s. B. N. 94. 95. 196. [Oct. Jér. Act. Ap. Cath. R.] Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Dan. n Pr. Es. Pa. : Ambr. E. 26 inf. 197. Oct. Jér. Act. Cath. Ap, R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Dan. n Pr. Es. Pa. : Ambr. E. 53 inf. 198. [Oct. Jér.] Act. Cath. Ap. R. Chr. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma Ps Ez. Dan. 12 Pr. Es. Pa. Ev. : Grenoble 4-6. 199. Oct. Jér. Act. Cath. Ap. Ez. Dan. n Pr. Es. Pa. Chr. Esdr. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. : Ensiedeln 5-7. 200. [Oct. Jér.] Ez. Dan. 12 Pr. Es. Pa. Chron. Esdr. Act. Cath. Ap. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Ma. : Reims 21 s. ORDRE DES LIVRES DU NOUVEAU TESTAMENT. XVd 201. [Ocê.] Jcr. Act. Cath. R. L. sap. : B. N. 150. 202. Oct. Jér. Es. Ma. Ez. Dan. 12 Pr. Cfir. Esdr. R. L. sap. Job Tob. Estli. Jatl. Ev. Act. Pa. Cath. Ap. : Angers 7. 203. Oct. Jér. Ma. R. Clir. Esdr. Tob. Jiul. Esth. L. sap. Job... : Reims 3 s. 204. Oct. Es. Jér. Act. R. L. sap. Job Tob. Jud. Esth. Esdr. Ma. Ez. Dan. U Pr. : Amiens 13 s. 205. ... Job Tob. Jud. Esth. Ma. Ez. 12 Pr. Es. Pa. : B. N. 97. 206. ... Ez. Dan. 12 Pr. Es. Jér. Act. Cath. Pa. Ap. : B. N. 135. 207. ... Act. Ap. Job Tob. Jud. Esth. Ma.... : Douai 14. 208. ... Ma. Ez. Dan. Es. Pa. Oct. : B. N. 159. 209. ... Ma. Ê2-. Dan. 12 Pr. Es. Jér. Chr. Esdr. : Douai 6. B. N. 157. 210. ... Ma. Esth. Esdr. Pa. Act. Cath. Ap. Ps. Proph. Ev. : Maz. 5. 211. Gen. Jér. Act. Cath. Ap. Jud. Esth. Esdr. Ma. Es. Ez. Dan. 12 Pr. : Ambr. E. 51 inf. 212. ... Ez. Dan. Es. 12 Pr. Paul. Cath. [Jo. Jude Je. Pe) ' ; Ambr. A. 263 inf. Ordre des livres du IS'oiiiveaii Testament. 1. Ev. Act. Paul Cath. Ap. : Canon de Muratori. Concile de Carthage. am. T de Vercellone. seni. leg\ Poè- mes d'Alcuiu [In hoc 5 libri... et : Dum primus pulchro...]. Nicolas Maugiacoria. B. N. 161. 173. 204. 319. 321. 8848. 11929. 13149. 14237. 16267. Ars. 588. S. Genev. 1. 4°. Chartres 250. Angers 7. Vienne 1203. Dubl. A. I. 1. ms. de Zurich de la Bible vaadoise. Vulgate actuelle. 2. Ev. Act. Cath. Paul Ap. : S. Jérôme, épitre à Paulin. Cassiodore, vet. transi, vall. panl. Monza. Laur. S. M. 129. Vall. B. 7. Bamb. 5. Cologne 1. Vienne 1096. 1190. Zurich. Berne 4. Bàle A, N. I. 3. B. N. 1. 2. 3. 5. 6. 7. 8. 10. 14. 35. 47. 93. 116. 164. 250 253. 342. 343. 8847. 10433. 11505. 11533. 11535. 11537. 11931. 11932. 13147, 14233. 15180. 16261. 16740. 16742. 17956. Ars. 4. 589. Maz. 29. 33. 35. 38. 73. S. Genev. 1. f°. 5. P. 6. 4°. Angers 1. Beaune 1. Cambrai 354. Dijon Si^'\ Douai 7. Orl. 6. 10. Reims 2. Rouen 69. 223. Grandval. M. Br. I. B. XII. I. E VIII. Harl. 2799. Burney 3. add. 15452. 17738. 28107. Bodl. 38. Cambridge EE. I. 9. Reg. Ilisp. 2. C. 1. Tolède I, 3. Bible provençale, ms. de Paris (fr. 2425) et bible anglo-normande (B. N. fr. 1). 3. Ev. Act. Cath. Ap. Paul. : B. N. 4. 25. 43. 104. 254. 341. 10431. 11553. 13145. 15176. 16740. Ars. 3. 33. Maz. 189 A. 637. Angers 2. 3. Chartres 157. Clermont 1. Dijon 2. Marseille 265. Souvigny. Orl. 5. Tours 1. Venise lat. I et Cl. I. 4. Laur. XV. 1. Cas. 35. Madr. E. R. 8. Genève 1. S. Gall 75. Vienne 1168. Wurzb. f. 1. Lansd. 453. Bodl. 1967. Oxf. S. John's 100. 4. Ev. Act. Ap. Paul. Cath. : Cambridge DD. 1. 6. FF. VI. 20. 5. Ev. Act. Ap. Cath. Paul : B. N. 252. 320. Neuchàtel 5. ms. provençal de Lyon. 6. Ev. Paul Act. Cath. Ap. : 1. Comparez 62. 69. 102. 147. 153. 154. 176. 179. 181. 340 APPENDICE I. Fald dem. B. N. 9. 11. 12. 17. 26. 31. 44. 172. 180. 11510. 11513. 1153G. 11933. 13152. 1674G. 1G750. Ars. 119. 579. S. Genev. 8 f°. 12 f°. 2 4°. Angers G. Tours 2. 7. Bamb. 7. Wolfenb. H. 557. Vienne 1191. 1217. Mun. 18002. Laur. XV. 11, etc. Vulgale, du xiii'^ au xvi^ siècle. Bibles vaudoises de Dublin et de Cambridge, bible bohème, bibles françaises et catalanes; N. T. picard (Zurich). €f. B. N. 13174. 7. Ev. Paul. Cath. Act. Ap. : Cassiolore, cod. grand. Isidore, toi. cav. compr^\ leg-\ ose. Tliéod. Puy. Jmb. B. N. 177. 251. 255. 11538. 11554. 1314G. IG268. Chartres G7. Dijon 9. Harl. 4773. Mun. 5201. Wolfenb. 1. 31. Aug. f°. Munster 4. Cambridge II. VI. 22. Barne A. 9. Séville E. Y. 128, 7. Bible allemande et ms. de Grenoble de la Bible vaudoise. 8. Ev. Paul Cath. Ap. Act. : Sticliométrie du Cod. Clarom. arm. Venise lat. X. B. >\ 181. 9. Ev. Paul Act. Ap. Cath. : Stichométrie de Mommsen. B. N. IGG. 15468. Maz. G24. Reims 43. Matz 7. Comparez l'ordre des Offices. 10 Ev. Paul Ap. Act. Cath. : B. N. 15471. Karlsr. aug. 88. Venise 1. 77. 11. Ev. Paul Ap. Cath. Act. : • B. N. 140. Tours 4. 12. Ev. Cath. Act. Ap. Paul : Lyon 333. 13 Ev. Cath. Ap. Paul Act. : Bible vaudoise, ms. de Garpentras. 14. Ev. Cath. Paul Act. Ap. : Maz. 2. Harl. 1287. Bible italienne. 15. Ev. Ap. Act. Cath. Paul : B. N. 1G5. 16. Ev. Ap. Cath. Paul Act, : B, N. 13151. 17. Ev. Ap, Jo. Jude Paul Je. Pe. Act. : Wolfenb. H. 202. 18. Act. Cath. Ap. Paul Ev. : Madr. E. R. 1 . B. N. 1 1 1 , Bodl, aucl. E. inf. 2. Wolfenb. H. 4. 19. Paul Cath. Ev. Act. Ap. : Gassiodore, sec. b. Augustinum. 20. Ap. Ev. Paul Act. Cath. : Dijon 3. 21. Ap. Cath. Act. Paul Ev, : Grenoble 41. Rouen 3. 22. Ap. Act. Cath. Paul : B. N. 17250. 23. Mt. Me, Act. Le. Jo. Paul Cath, Ap. : Lyon 340, 24. Ev. Ps. Act. Cath. Ap. Paul : Munich 3901, 25. Act. Ap. Cath. Paul D«)uai 1. 26. Act. Ap. Paul Cath. Sens 2, 27. Act. Cath. Ap. Paul n. N. S9. Maz. 7. 1S9 A. Rouon 4. 11). Bamb. 1. Esc. 1, i, 1. 28. Act. Cath. Paul Ap. ORDRE DES ÉPITRES DE SAINT PAUL. 341 B. N. 135. 303. add. 14790. 29. Act. Paul Cath. Ap. : Vienne 1203. Version picarde, ms. d'Amiens. 30. Paul Act. Cath. Ap. : B. N. 300. 14395. Maz. 5. Amiens 3. Gren. 430. Lyon 337. S. Gall G3. 72. 83. add. 11852. 31. Paul Act. Ap. Cath. : Bâle B. I. G. 32. Paul Ap. Act. Cath. : S. Genev. 3 ï\ cf. h. 33. Paul Ap. Cath. Act. : Wurzb. f. 25. 34. Paul Cath. Act. Ap. : * Douai 2. 3. 15. 35. Paul Act. Ap. Cath. Jo. Le. Mt. Me. : Angers 10. 36. Mt. Jo. Me. Le. Paul Act. Cath. [Ap.] : B. N. 44. 37. Paul Ap. Cath. III Cor. : Laon 45. 38. Me. Le. Jo. Cath. Paul Ap. : B. N. 137. Ordre des Epîtres de saint Faul. 1. Col. Thess. Tim. : Le plus grand nombre des mss., en particulier cim. vall. paul. B. N. 2. 4. 5. 7. 8. 47. 93. 104. 321. 11505. 11533. 11535. 11553. 16742. Théod. Puy. Chartres 67. Dijon ^^. Reims 2. Monza G. 1. Ambr. E 26 inf. Madr. E. R. 1. 8. Venise 1. I. S. Gall 63. 64. 70. 72. 75. 83. Bàle A. N. 1. 3. Vienne 1168. 1190. Harl. 4773. huh. Zurich. S. Genev. 5. t°. Vall. B. 7. Genève 1. dem., etc., Etienne Lang- ton, Vulgate depuis le xm^ siècle et versions vaudoise, provençale (fr, 2425) et française. 2. Thess. Col. Tim. : Yat. Regin. 9. Ambr. E. 53 inf. Cas. 35. complK Escur. I. i. 1. Tolède 1, 3. Harl. 1772. Bodl. auct, E. infr. 2. Cambridge T. G. B. 10. 5. Berne A. 9. Metz 7. Wurzb. f. 12. 69. Mun. 14179. B. N. 9. 26. 31. 116. 137. 170. 171. 175. 209. 251. 335. 10420. 10123. 10440. 11929. 11932. 11933. 13149. 14395. 14770. 15470. 15475. 1G268. Maz. 2. S. Genev. 1. f«. 5. f°. G. P. Am. 2. Angers 1. 2. Dijon 5. Lyon 333. Mars. 250. Rouen 24. Grandval. Laud 1. 108 et version cata- lane (B. N. esp. 486). 3. Phil. Laod. Col. : Reims 43. 4. Col. Laod. Thess. : Toi. eau. compl'. leg^--^. sein**, ose. B. N. 1. 3. 6. 10. 35. 201. 222. 250. 253. 254. 305. 13147. Ars. JO. Maz. 4. 7. Chartres 250. 432. Dijon 1. Douai 1. 2. 3. Orl. 10. Vienne 287 [marian.]. Bamb. 10. Cologne 1. Wolfenb. H. 4. Wernigerode. Zurich G. 177. Ambr. B. 48 sup. Laud. lat. 13. Cambridge EE. I. 9. Trin. B. 5. 1. Bodl. 1890. Bible allemande, mss. Augsbourg 3, etc. et version picarde (mss. d'Amiens et de Zurich). 342 APPENDICE I. 5. Col. Thess. Laod. : Ganous de PriscillieQ. B. N. 309. 341, 17950. Bamb. 1. Wolfenb. H. 557. G05. M. Br. I. D. 1. Laud. lat. 8. Cambridge Emm. 2. 1. G et Sidney A. 5. 11. Bible allemande., mss. de Tepl et de Freiberg. 6. Thess. Col. Tim. Tit. Laod. : B. N. 342. Tolède, 1, 3. Canon, bibl. 82. 7. Thess. Col. Laod. : Fidd. arm. B. N. 319. 343. Maz. 5. Vérone 74. Mun. 4577. G229. Wurzb. f. 25. Bamb. 7. B3dl. 38. Bibles catalane (B. N. esp. 4), provençale (ms. de Lyon) et bohôme. 8. Philém. Laod. Hébr. : B. N. 1G746. llarl. 3131. cf. g. 9. Hébr. Laoi. : CompP. Oviédo. gUj. B. N. 11. 97. 104**. 15471. S. Genev. 3. f°. 2. 4°. An- gers 2. Avignon 79. Lyon 337. Mars. 2G5. Rouen 4**. 223**. Souvigny**. xM. Br. I. E. VIU. Grandval. wid. 11852**. Sloane 539. Cambridge EE. I. IG. MM. III. 2. Borghèse 2. Karlsr. aug. 88. 10. Hébr. Tim. Tite Philém. : S. Gall 70. 11. Apo3. Laod. : B. N. 2u. 176**. 219**. Angers 1**. Harl. 2833. 2834. Canon, bibl. 7. Laiir. XV. 1. Bjriie 73. S. Genev. 3. 4°. 12. Eph. Col... : Monza I. f . 13. Gai. Laod. Eph. : Bibles allemandes, mss. Weimar 10 et Wolfenb. 1. b. Aug. P. U. Hébr. III Cor. Laod. : Ambr. E. 53 inf. 15. Phil. Thess. Tim. (om. Col.) : Munich 3901. 16. Apoc. III Cor. : Laon 45. 17. Col. PhiL : Ms. vaudois de Zuricli. APPENDICE II TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE ï*entateviq^\ie. Genèse. De die primo... 82 (Tommasi, Sabatier) : Leg-. Reg. Hisp. 2. G. 1 (81) Ambr. E. 53 inf. MonzaG. 1. Venise 1. I (45). Vall. B. 7. Cas. 35 (81). paid. Division de Mordr., de vall. et de Angers 1. B. N. 1. 2 (somin. 81). 3. 4 (texte). 6 (t.). 8. 12 {De P die... 78; t. 80). 26'. 31. 46. 54 (t. 84). 57 (81; t. 83). 10431. 11514 (s. 80; t. QO). 11536 (83). 14232. 14233. 14234. 15177. Maz. 1. 637. Angers 2. 3. Amiens 2. 5. Besançon 3. Chartres 13. 67 (81). 157. 432. Dijon 2. 9^ Douai 1. 2 (83). Marseille 235. Souvigny (83). Reims 1 (87). Sens 1 (78). Tours 5. 6. 10. 15. Grandval. M. Br. I. E. YII. Harl. 2798. add. 14788. 15162. 17737. 28106. Bodl. aitct. E in/. 1. Zurich. Berne 3. S. Gall 75. 77. Vienne 1167. Bamberg 1. 5. 8 (t.). Cologne 1. De crealione cœli... 82 : Rouen 5. Exode. De infantibus Hebrseorum . . . 139 (Tommasi, Sabatier) : Leg-. Ambr. E. 53 inf. Vall. B. 7. Cas. 35 (155). Vat. 4220. Venise 1. I (143). Mordr. [Et de inf....] vall. paul. Monza. B. N. 1. 2. 3. 6. 8 (somm. 159). 25. 43. 46 (s. 157). 47 (t. 137). 49 (157). 53 (141). 54 (156; t. 158). "68. 11506 (157). 11514(148). 11532(149). 15177(138). 16743 (158 ; t. 159). Ars. 1(160). i{id.). S. Genev. 1. P [id.]. km. 5 [Et de inf... 109). Angers 1. 2 (137). 3. 7 (162). Chartres 13 (144). 157 (158). 432 (157). Dijon 2 (147; t. 129). 9^ Mars. 265 (140). Reims 1. Rouen 5 (144). Sens 1 (138). SouYigny. Tours 10. Grandval. M. Br. I. E. VU. Harl. 2805. add. 14788 (154). 15452 (159). 17737. 2810G. BDdl. auct. E inf. 1 (138). Zurich. Berne 3. Bamb. 5. 6 (141). 8 (153). Cologne 1. De nominibus filiorum Israël... 138 (Marcianay, Vallarsi) : B. N. 12 (t. 137). 11937 (139). —Les mss. B. i\. 26. 31. 10431. 11511 (216). 11534 (147). 11536 (91). 14232. 14233. 15475. km. 2. Bes. 3. Gren. 430. Tours 5. 6 [Hœc siint nomina...). 15 commencent par : Nomina filiorum... Ingressio Jacob in Egyptam... 81 : Compl ' . De ingressu Israël... 81 : Bamb. 1, LÉviTiQUE. Locutus est Dominus... 89 (Tommasi, Martianay, Vallarsi, Sabatier) : Leg-. Vall. B. 7. Cas. 35 (85). Vat. 4220. Pal. 3. Venise 1. 1 (88). vall. paul. Monza. Mordr. B. >'. 1. 2. 3. 6. 8 (84). 25. 43. 46 (90). 47 (88). 49 (i^/.). 50(86). 1. Les chiffres en ilalique indiquent l'absence de numéros dans les sommaires. Dans les manuscrits de ce genre, ce n'est que par exception que nous comptons les para- graphes des sommaires. 344 APPENDICE II. 53 (s. 85). 68. 1150G (87). 11514. 11532 (81). 11534. 11937. Am. 5 (08). Angers 1. 2. 7 (88). Chartres 13. 74 (Oi ; t. 90). 108. 157 (90). 132. Dijon 2 (80). 9^ Reims 1. Tours 10. M. Br. I, E. VII. Harl. 2805. Berne 3. S. Gall 75. Bamb. 5. Cologne 1. P/œcepit Domimis... 217 : B. N. 12 (87; t. 9G). 11511. Douai 1 (142). 2 (IGO). Sens 1 (161). hiib. (s. 162). De lahernaculo testimonii... 90 : B. i\. 16743 (t. 91). De hostils bobum... 30 : Corn pi ' , Quœ sit forma holocausti... (27) : B. N. 26. Si. i04Si. 11536 (45). U232. U23S. 15475. Am. 2. Bes. 3. Gren. 430. Tours 5. 6. 15. JN'OMBUES. Recognitio XII tribuum... 74 (Tommasi, Martianay, Vallarsi, Sabatierj : Leg^. (72). Vall. B. 7. Cas. 35 (72). Vat. 4220. Pal. 3. Venise 1. I (75). vall. paul. Monza. Mordr. B. N. 1. 2. 3. 6 (73). 8 (s. 72). 25. 43. 46. 49 [Descriptio...]. 50. 53 [De cognit.... 72; t. 74). 54 (s. 72). 68 (75). 11504. 1I50G (G9). 11514. 11532 (75). 11534 (t. 75). 16743 [De cof7>i....). Angers 1. 2. 7 (73). Bes. 3. Char- tres 13. 74 (7G). 108. 157 (75). 432. Dijon 2 (72). 9^ Reims 1. Tours 10. 15. Harl. 2803 (71). add. 15452. Bodl. auct. E. inf. 1. Berne 3. S. Gall 75. 77 (69). Bamb. 1 (72). 5. 6 (75). 8 (66; t. 73). Cologne I. Nomina et numerus XII tribùum... 7 3 : B. N. ^6. 31. 11511 (om. et num.]. 10431. 11536 (38). 14232. 14233. Am. 2. Bes. 3. Gren. 430. Sens 1 (s.; om. et mon.... 69). Tours 5. 6 [Omina...). 15. IS limer antitr ex prœcepto Domini... 78 : M. Br. 1. E. VII. Descriptio popiili... 29 : Compl' (t. 99). .hibet Domimcs Moysi... 78 : Rouen 5. Deutéronome. Verba quœ lociitus est Moyses... 155 (Tommasi, Martianay, Val- larsi, Sab.atier) : Leg-. Vall. B. 7. Cas. 35 (21). Vat. 4220. Pal. 3. Venise l. I (1G5). vall. paul. Monza. Mordr. B. N. 1.2 (s. 154). 6 (87). 8 (s. 144). 25. 26. 31. 43. 46. 49. 54 (t. 152). 68. 10431. 11504. 11506 (153). 11511 (Loquitur... 122). 11514. 11532. 11534 (s. ; t. 79). 11536 (38). 14232. 14233. 15478. 16743. Am. 2. Angers 1. 2. Bes. 3. Chartres 13. 74 (152). 108. 157 (158). 432. Dijon 2 (158; t. 151). 9". Gren. 430. Reims 1. Sens 1 (154). Souvigny (151). Tours 5. 6. 10. 15. M. Br. I. E. VII. Harl. 2805. Berne 3. S. GaH 75. Cologne 1. Explanatio legis a Mose... 25 : Corn pi * . II. Genèse. Opus deificum... 63 (Tiscliondorf) : Am. Maz. 1 [Opus Dei factum... 61). De creatione mwidi... 38 (Martianay, Vallarsi) : Théod. Puy. B. N. 10 (37). De operibus VII dierum... 3: B. N. 16267. E.KuuK. ISumeriis eorum... 18 (Martianay, Vallarsi, Tischondorf) : Am. Théod. Puy. Iiub. B. i\. 10 (15). 11549. Maz. 39 (17). Chartres 67. Madr. K. R. 1 (17). TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. 345 Rex novus in Egyptuni surgit... 19 : Maz. G. Li^viTiQUE. (Jbi lex holocaiistonim... IG (Martiauay, Vallarsi, Tischendorf) : Am. Théod. Puy (s. 17). hub. (t.). B. N. 10 [Ubi holocaustorii lex...). 11549. Maz. G. 39 (15). Chartres 67. Ambr. E. 53 inf. NoMURKS. Vbi prœcepit Dominus... 20 (Martianay, Vallarsi, Tischendorf): \m. toi. [Prœc....) niadr ^ [id.). ose. [Prœc... 18). Madr. E. H. 1. Théod. {Pi-œc....) Puy {id.; s. 19). /nib. Ambr. E. 53 inf. (22). B. N. 10 [Prœe....]. 11549 {id.). 15479 (33). Maz. G {Prœe.... 19). Chartres G7. Douai 2 {Prœc... 39). Dkutéroxome. Trcrns Jordanem jwpulo... 20 (Martiauay, Vallarsi, Tischendorf) : Am. Théod. Puy (s. 18). hub. B. N. 10 (19). 11549. 15479 (18). Chartres G7. Douai 1 (19). 2 {id.). Madr, E. R. 1 (22). Harl. 2803 (19). Ambr. E. 53 inf. (19). III. Genèse. De lucis exordio... 4G (Tommasi, Martianay, Vallarsi) : Madr- (15). compP (47). ose. (45). Madr. E. R. 1. 8. Division de compV (45). Vat. 4220. Regin. 5729. Pal. 3. Venise 1. I (45). B. N. 6 (s.). 7 (45; t. 81). 45. 48 (55; t. 44). 50 (47). U50G (44). 11938. Ara. 15 (48). 17 {id.). Cambrai 401 (50). Gren. 1. Harl. 2803 (45). 4772 (5G). Vienne 11G7. Bamb. 1. 8 (t. 84). Exode. De rege qui opprimebat... 21 (Martianay, Vallarsi) : Toi. (IG) madr^- (20). ose. Madr. E. R. 8. B. N. 7 (25; t. 83). 48 (20). 50 (25). 11938. 15478. Cambrai 401. Harl. 2803 (22). 4772 (25). Vienne 1167 (22). 1190. LÉviTiQUE. De X geueribus... 16 (Martianay, VaHarsi) : Toi. madr-. ose. B. N. 7 (21; t. 59). 11938. i5478. Cambrai 401. Harl. 2803. 4772. Vienne 11G7. Nombres. Voyez II. De nominibus principum... 50: B. N. 7 (t. 73). Cambrai 401. Harl. 4772. ose., pour Deut. (23). Deutéronome. De gestis que Moyses recolet... 14 : Toi. (t. 19). madr- (18). ose. (18; t. 14). Recapilutatio legis... 33: Cambrai 401. B. N. 7 et Harl. 4 772 ont, dans le texte, 54 chapitres. IV. Genèse. Ubi lex i^rimo fieri jubetur... 154 (Martianay, Vallarsi) : Vat. Regin. 5729. B. N. 25 (155). 43. Bamb. 6 (131). Division de Rouen 4 (155). V. Exode. Prœceptum obstetricihus . . . 94 : B. N. 9. 11539. 15479 (93). Am. 15 (97). 17 {id.). Douai 1 (9G). 2 {id.). Rouen 4 (9G; t. 97). Lévitique. Hostia de pecoribus... 68: .B. N. 9. 11539. 15479. Am. 15 (58). 17 {id.). Rouen 4 (69). Madr. E. R. 1. Nombres. De levitis non numerandis . . . 98 (Martianay, Vallarsi) : B. N. 9. 12 (om. non; t. 96). 47. Am. 15 (om. non). 17 {id.). Rouen 4. Deutéronome. De judicibus... 140 (Martianay, Vallarsi): B N. 9 (161). 12 (s. 141). 47. Am. 15. 17. Angers 7 (141). Rouen (141). IU6 APPENDICE II. VI. Genèse. De operibus VI dierum... 38. Exode. Surrexit rex novus... 28. LÉviTiQUE. De holocausto bovis... 25. Nombres. Numerati sunù... 24. Deutéronome. Verba que locutus est... 16 : B. N. 16267. VII. Exode. Jacob introibit in JEgyptum... 70. Nombres. JSumerus fUiorum Israël... 61 : Pentateaque de Tours. Dans Lyon 341, Gen. a 46 chap., Ex. 131, Lév. 141, Num. 43, Deut. 21 Josué et jT-ig-es. I. Josué. Promittit Deus Josue... 33. Juges. Judas eligitiir... 18 (Tommasi) : Leg-. Vall. B. 7. Cas. 35. Yat. 4220. Venise 1. I (33. 20). vall. paul. Monza. Mordr. B. N. 1. 2. 3. 5. 6. (s. 32. 16; t. 24. 16). 7 (33. 17). 8 (s. 32. 18). 25. 26. Si. 43. 46 (34. 19). 50 (33. 19). 54 (32....). 68. i04Si. 11504. 11506 (36. 17). 11511 (33. 17). 11514. 11532 (33. 17). 11534 (t. 34. 17). ii5S6 (35...). Angers 1. 2. 3. Chartres 13. 74 (32...). 108. 157. Bes. 3. Dijon 2. 9\ Reims 1 (33. 17). Souvigny. Tours 5. 6. 10 (35...). 15. M. Br. I. E. VII. Harl. 2798. 2803. Berne 3. S. Gall 75 (32. 18). Bamb. 1 (35...). 5. 6. 8 (38. 13). Cologne 1. II. Josué. Post mortem Mosi... 11. Juges. Post mortem Josiie... 9 (Martianay, Vallarsi, Tischendorf) : Am. Théod. Pay. hub. Madr. E. R. 1. B. N. 10 (10. 9). 11549 (Jos.). Maz. 6. Chartres 67 (12. 8). Douai 1 (Jos.) 2 [id.]. III. Josué. De verbis Dei ad Josue... 14. Juges. De Jade et Simeouis tribiibus... 10 : Toi. madr'-. toi-, ose. (14. 9). Lyon 337. Rouen 5 [Jud.). lY. Josué. De II exploratoribus... 19. Juges. Ubi loquitur angélus... 30: Compl * . V. Josué. Transite per média castra... 110. Juges. Adonibescch fugiens... 58 (Martianay, Vallarsi) : Ambr. E. 53 inf. [Transi; Jud. 110). B. N. 9 [Transirc... 107. 57). 12 (t. 107. 59). 47. Angers 7 (107. 60). Roueu 4. VI. Josué. Loquitur Dominus... 78: Add. 14788. VII. Josué. Confortât Dominus Josue... 14. Juges. Post mortem Josue... 1 i : B. N. 16267. Cambrai 401 (20. Post Josue Judas... 19; t. 60). Lyon 341 : Jos. : 15. Juges: 17. niitii. 1 Facta J'amc... 10 (Tommasi, Vallarsi): naul. Venise 1. 1 [Facta est James...). Vat. 4>20. B. N. 1. 3. 6. 10. 17. 11514. TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. 347 11534. 15177. 15478. 16743. Angers 1. 2. 3. 7. Dijon 9^ add. 15452. Zurich. S. Gall 75. 77. Bamb. 5. il. Eiimelech peregrinatur... (8) : B. N. 26. Si. 10431. 11536. 14232. 14233. km. 2. Tours 5. 6. 15. 111. De peregrinationibus llelimelech... 4 : B. N. 16267. Buth a 9 chap. dans B. N. 68. Les q\iatre livres clés !Rois. I. Samuel. Duo filii Heli... (Il Rois : Nwitium sceleris jubet . . .) 98. RoîS. Senectiis David, et Adoiiia... (IV Rois: Reg/inm Ochoziœ, qui cecidit...) 91 (Tommasi, Tischendorf) : Am. Icg-. Madr. E. R. 1 (pour Sam.). 8. Venise 1. I (47. 50. 56. Assumptio lic- ite... 32). I. 2 [Ass. Helie...). Vat. 4220. Ambr. E. 53 inf. {De II f. H.... 48. 50. De sea.... 58. De regno Oziœ pravum... 24). vall. B. N. 2 (48. 50 [t. 49]. 58. 33). 4. 5. 7 (pour Sam. 83. 24; t. 29. 40. 57. 63). 8 (pour Sam.). 9 (t.). 12 (18. 51. 58. 35). 25. 43. 47 (48. 50...). 50 (pour I R. 48). 11549. 15176 (99; 18. 18). 15479 (49. 50. 58. 178). 16745. Maz. 6 (48. 50. Dav. senuerot et Adonias... 57. Och. rex infirmus consulit Beelzebub... 33). S. Genev. 3. P (110. 55). Angers 7 (48. 50. 58. Ceciditque Och.... 33). Cambrai 401 (48. 50. 59...). Douai 1 (49. 47. 50. Ass. Hel... 33). 2 (46. 48. 61. Ass. Hel... 33). Reims 1 (Sam. 97). 22. Sou- vigny pour Sam. (95). M. Br. I. E. VU (92. 84). Harl. 2803. 4772 pour Sam. (90. 50). add. 14789 [De II filiis H... 48. 48...). 28106. Bodl. auct. E inf. 1 (46 ft. 26]. 50. 56. 34). S. Gall 242 et 1398* (fragm.). Zurich. Genève 1 pour Sam. "(97). Vienne 1167 (Sam. : 43. 47). 1190 (t. 91. 84). Bamb. 8. Mun. 6220 [Adonai). I Rois. De progenie Helcana... 44. II RoLs. Nuntium sceleris jubet... 44. III Ro:s. Senectus David, et Adonia... 52. IV Rois. Regnum Ochoziœ... 34 (Tommasi) : Vall. B. 7. Cas. 35 (43...). B. N. 8 pour III. IV Rois. I Rois. Oraiite Anna Heli... 80. II Rois. David nuntiiim mortis Suiil... 54. III Rois. David se/iescente, Adonias... IV Rois. Ochozias rex Israël cadens... 115 : B. N. 6 (s.; t. 91; 53. 84). Berue A. 9 pour I Rois (79). Lyon 337 pour I Rois. I Rois. 26 chapitres. II Rois. De nuntio mortis... 49. III Rois. De senectute David et quoniodo Adonias... 54. IV Rois. De eo quod Ochozias cecidit... 51 : Rouen 5. II. Samuel. Ubi oravit Anna.. . 135. Rois. Ubi Salomon tingui jubetiir . . . 220 (Martianay, Vallarsi) : Toi. (10. Reversio David... 19. Ubi pro calefacienda... 19. Praevaricationeni Moab... 16). cav. (82. 55. 28. 37). madr- (25. 19. 18. 10). ose. (25. 20. — \:->\ t. 20. 20. 18. 16). toi' (26. 19. 18. 16). compV pour llf. IV Rois. Théod. Puv. B. N. 45 (R. 218). 11929. 11937. Chartres 67 (R. 121). Division d'Or). IG**. Tours 14. hub. (t. 138. 218). 348 . APPENDICE II. I Rois. Oratio A/uie... 58. H Rois. Ubi mors Saul nuntiatur . . . 27. ni et IV Rois comme toi. : Compl ' . IV Rois. Vbi Dominus Eliam... (37) : Ose. III. I Rois. De Uelcana... 26. II Rois. De planctu David... 18. III Rois. De senecùvtc David, et Ahisag... 18. IV Rois. De allocutione aageli ad Heliam... 16 (Tommasi, Vallarsi) : Vérone 2 (43. 32; t. 35...). imul. B. N. 1. 3. 10 (IV R. 17). 40 (texte de Sam). 57 pour Sam. 79 (somm. de Sam. : 18. 17; t. : IV R. 17). 80 (IV R. 17). 81 (... 18. 19... ; t. : III. IV R. 19. 20). 82 (IV R. 17). 11504 pour II et III R. 11532 (I IL 24; IV R. 18). 1194G (24. 14. 18. 18; t. 47. 18. 51. 33). 15178 (II R. : Nuntiiim.,. 49; m : 64; iV : 73). 15478. S. Geiiev. 1. P (III R. : De Abia... 5; t. 8. 16. 18. 17). Angers 1. 2. 3. Chartres 13. 108. 157. Dijon 9^ Grandval. Harl. 2798. add. 15452 (28. 18. 19. 17). 17737. S. Gall 78. Berne 3 (IV R. 17). Bamb. 5 [id.]. Co- logne 1 [id.]. I Rois. De Uelcana... 19. II Rois. Planctiis David... 14. m Rois. De senectute David, et Ahisag... 18. IV Rois. De Helya rapto... 11 : B. N. 16267. I Rois. De Elchana... 30 : II Rois. Quod David nuntium sceleris... 31. IIIR. : 51. IV R. : 30. Bamb. 1. I Rois. De pâtre et matre Samuel... (30). II Rois. David cecidit virum... (23). III Rois. De senectute David et regno Salomonis... (10). IV Rois. Ochozias consulit Beelzebuh... (23) : B. N. 26. Si. 10431. 11536 (III R. 19; IV R. 14). 1423^. 14233. 15185 (If. III R.). 15468 (II-IV R.). 16747. Bes. 3. Gren. 430. Tours 5. 6. 15. Reg. Hisp. (31. 32...). Lyon 3il : 28, 47, 56 et 36 chapitres. Cli.roi:iiq.\ies. — Estlaer. I. I Chroniques. De Adam sequens generatio... 23. II Chroniques. De hostiis quas Salomon obtulit... 18 (Tommasi) : Toi. cav. madr\ tol\ compr- (24. 18) ose. (23. 17). Vat. 4221 (t. 21. 24). Venise I. I (23. 19). Théod. (42). Pny [id.). B. N. 6 (I Chr. ; s. 19). 15179 (II Chr. 19; t. 20). Maz. 102. Bes. 12 (43). Douai 1 (22. 18). 2(22. 20). Orl. 10 (40). Sens 2 (23. 19). Ilarl. 2799. add. 17738 (23. 19). 28107 [id.). EsDRAS. Quomodo Cyrus rex... 12 : Toi. cav. compl''. leg\ Venise I. I. Vat. 4221. Théod. Piiy. B. N. 6 (19). 134 (13). 11512 (3). 15179. Douai 3'\ Orl. 10. Rouen l. 3. Harl. 2799. Aruadel 125. add. 17738. 28107 (13). Mun. 6225 (t.). TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. ;)49 EsDiiAS. Samuhel mortuo... 5 : j\ladr. E. R. 1. Il EsDiiAS. Verba ISehemiœ... 7 (Tommasi) : Vat. 4221. II. I Chroniques, hescriptio nomîmim ah Adam... 104 (Tommasi). II Chroniques. Confortatas Salomon... 74 : Vall. B. 7. Cas. 35 (1 Clir. 109). B. N. 10 (IJI. 74). 11535 (i Glir. 99; t. 22). 11549 (110. 75). 1C743 (108. 74; t. 111. 72). Ars. 33. Souvigny (110. 73; t. 108. 74). adcl. 15452 (108...). Cologne 1 (111. 74). Chroniques. Calalogas generatiomun... 49: Bamb. 1 (II Chr. 52). ToBiE. Quod, Tobias in captivitate... IG (Tommasi) : Vall. B. 7. Cas. 35. ToBiE. De Thobia a Salmanasar... 15 : Ambr. E. 53 iiif. Judith. De regno Arphaxat... 23 (Tommasi, Tischendorf) : Am. Vall. B. 7. Cas,. 35 (22). Puy. B. N. 10 (21). Bamb. 1 [id.]. Esiher. de regno Assueri... 23 (Tommasi) : Vall. B. 7. Cas. 35 (22). Bamb. 1 (IG). 8 (15). III. I Chroniques. De Adam usque ad Jacob... (24). II Chroniques. J)e hostiis oblatis a Salomone... (33) : B. N. 26. Si. i04Sl. ii536 (I Chr. 25). i4r3î. 14233. 15468. 16747. Am. 2. Greu. 430. Tours 5. 6. 15. Reg. Hisp. Esdras. Cyrus in inicio... (21) : B. N. 26. 31. 10431. 11536 (3G). 14232. 14233. 15185. 16747. Bes. 12 (3G). Greii. 430. Tours 5. 6. 15. Reg. Hisp. (38). Bamb. 1 (3G). Esdras et Néhé.mie sont divisés ensemble en G5 cliapitres dans Am. 5 et 23, en 36 chapitres dans Rouen 223 (14. 22) et Reims 24, et en 38 dans Lyon 341. m Esdras a 9 chapitres, différents de la Vulgate, dans B. N. 201 ; 10 chapitres daus B. N. 20G et 16262 (autre division); 11 dans B. N. 15472 et Bes. 8; 12 dans Maz. 7 et B. N. 207 (autre division) ; 16 dans B. N. 211 ; 20 dans B. N. 208 ; 25 dans Lyon 333 et Rouen 311**; 26 dans B. N. 15473, et 27 chapitres dans B. N. 17. 26. 213. 22G. 233**. 10431. 15475. 17198. 17952. Ars. 119 et Rouen 311. ToBiE. De bonis operibus Tobise... 30 : B. N. 12. 26 (14). 31. 10431. 11536. 14232. 14233. 15179. 15468. 16745. ^6747. Am. 2. 5 (30). 22 [id.) Gren. 430. Tours 5. 6. Harl. 2799. add. 14788 (29). 17738. 28107. Judith. Arfaxat rex Medorum... 28: B. N. 12. 26 (15). 31. 10431. 11536 (27). 14232. 14233. 15179 (29). 16745 (id.). 16747. Am. 2. 5. 22. Gren. 430. Tours 5. 6. add. 14788 (27). 17738 (29). 28107 [id.]. Reg. Hisp. {De Arphasat... 25). EsTHER. De convioio Assueri... 22 : B. N. 12(23). 26 (8). 10431. 11536. 1423^. 14233. 15179 (17). 15185. 15468. 16745 (23). 16747. Am. 2. 5 (28). 22 (23). Douai 3^. Greu. 5 (31). 25. 430. Tours 5. 6. add. 14788 (9). 17738 (17). 28107 [id.). Reg. Hisp. {De rege Assuero et magno convioio ejiis... 10). Chroniques. Generattones ab Abraham,,, 72. 88. 350 APPENDICE II. EsDRAS. Prsecipie/ife Cyro... G7. ToBiE. Unde Tobias fuerit... 27. Judith. Arj'axat rex Egbathanis... 37 : Grenoble 5 s. 25. I Chroniques. Descriptio 7iominum... G. II Chroniques. Quod Salomon conjortatus... G. 1 EsDRAS. Quod Ctjrus anno I°... 4. Néhémie. De nuntio... 5. TOBiE. De virlutibus Thobie... 9. Judith. De pugna iaier Arphaxat... 8. EsTHER. De convimo i-egis Âssiieri... 10 : B. N. 16267. add. 15452 pour Chron. (108. 70). l Chroniques. Samuhel mortuo... 5 : Madr. E. R. 1. EsDRAS. Cyrus rex relaxât... 14: Douai 3*. IV EsDRAS. Tricesimo caplivitatis anno... 25 : Leg^. Lyon 341 : Chron. 26 et 33 chapitres, Esdr. 38, Ton. 13, Jud. 22, Esth. 23. Et. Langton : Chron. 12 et 20 cliapitres, Esdr. 35, Tob. U, Jud. 26, Esth. 22. Job. I. De Job et possessione ejus... 28 (Tommasi) : Cav. compl^'\ 7nadr\ tol\ leg' (29). Ambr. E. 53 inf. (30). Vat. 4221. B. N. 4 (texte : 6 « livres »). G (t. : 35 « livres » et 5 « parties »). add. 28107 (33). Dans S. Gall 14, Job est divisé en 5 parties; dans Berne A. 9, en 6 parties. II. De convivio filiorum Job... 29 (Tommasi) : Vall. B. 7. Cas. 35 (34). m. De origine Job... 36 (Tischendorf) : Am. Tliéod. Puy (s. 35). B. N. 2. 10 (37). 12 (t. 35). 2 Vat 4220. Venise 1. 1. H. Osée. De urore for/iicaria. . . 8. Joël. De famé et bellis... 5. SoPHONiE. Diversa pericula... 1 [am.). SoPHONiE. De reversione popiili.,. 1 (Vall.) : Am. Vall. D. 8. add. 15452. III. Osée. Ostenso quo tempore... 32. Joël. P remit ti t propheta exordium... 15 : * Douai 5. IV. Osée. Quo tempore prophetavit... 32. Joël. Alloquitur Joël senes... 6 : Rcri. Hisp. V. Osée. De eo quod jubetur propheta... 4. Joël. De eruca... 4 : B. .V. 1G2G7. Miacliabées. I Machabées. Vbi eversa Hierusalem... Gl. II Machabées. Ubi occisus est Antiochus . . . 55 (Tommasi, Sabalier, Tiscliendorf). Am. toi. (Gl. 54). cav. (59...) compl^. leg^-. sein. ose. Madr. E. R. 1 (60. 54). Vall. B. 7. Cas. 35 (59...). Ambr. E. 26 mf. (I M.) E. 53 inf. Vat. 4221. Venise 1. I (GO. 54). vall. paul. Monza. Mordr. B. N. 1. 2. 3. 4 (62. 53). 6. 10(61. 54) : 12. 25 (63. 55). 26. 11533. 14232. 14233. Reims 2. Tours 5. M. Br. I. E. VIII (60. 55). Harl. 4773 (62. 54). S. Gall 47. 75. Genève 1 (62. 55). Vienne 1167 (63. 57). Metz 7 (61. 53). Bamb. 1 (61. 56). 5,, etc. Il Machabées. Judxis fratribus... 12: Ambr. E. 26 inf. l Machabées. De potestate et extollentia Alexandri... 66 : Grenoble 5. 25. 41. l Machabées. Judsei edicto régis sacrificnre... : Amiens 2. I Machabées. De regno Antiochi... 25. II Machabées. Conceptio epistolarum... 25 : Reg. Hisp. I Machabées. De Alexandro magno... 8. II Machabées. Epistola habitantium... 8 : B. i\. 16267. liiVang-ilos. I. 1. Matthieu. Nativilas Christi in Bethléem Juda... 7 3. Marc. Et erat Johannes baptizans... 46. Luc. ïachariœ sacerdoti apparait angélus... 80. Jean, l'bi Johannes tesiimoniiim perhibet. . . 35 (Martianay, Sabatier, Belslieini; Abbott, Wordsworth) : // (Mt). r. ,p (74. 46. 78. 36) c (s. 74. 37. 79. 35 ; t. Le 83), ken. diirm. holm. IIIST. DE LA VUI.GA.TE. 23 354 APPENDICE II. arm. (Mt : N. Chr. sec. carnem... 75. 4G. 78. 3G). ept. (Le 82). B. ^. 252. 9394 pour Mt. 11553 [g'). 11957 pour Me Le Jo. 131G9 [g^] pour Jo. 15228 pour Me Le Jo (47. 77. 36; t. Le 81. Jo 38). Angers 2 (Me Le 78. Jo 34). Otho C. V. 2. Matthieu. Séries generationum ab Abraham usque ad Christian et nativi- tas Chrisli in Bethléem... l'I. Maug. De J. B. et Jhesu baptizato... 4G. Luc. De Zacharia sacerchte et sacrificio... 79. Jean. De divinitate Verbi... 3G : B. N. 6 (t. : 74. 47. 79. 35). Gren. 4i. 3. "Matthieu. 28 ehapitres. Marc. DeJ. B. Vbi Dominus . . . 51. Luc. De sacerdotio Zacharise . . . 88. Jean. De principio Vcrbi... 48: Cas. 35. 4. Matthieu. Generationum uomina et quod Abraham capul fidei sit... 81. Marc. De baptismo Johannis in Jordane... 46. Luc. Visio Zachariœ generandi Johannem... 73. Jean, l'bi Johannes testimonium perhibet... 35 (Wordsworlh) : B. N. 1. 3. 10 (Me: Et erat... 47. Jo : Phar... 14). 47. 110 pour Me. 263. 266. 274. 8851. 9385. 11959 pour Me Le Jo. 16746 (Me 48. Le 74). Nancy. Chartres 157 pour Mt. Dijon 2 pour Me Le Jo (52. 74. 36; t. Mt 100). 9'' pour Mt (35). Division de Reims 39. Irwin (t.) pour Jo. Grandval. Harl. 2823. add. 11848. Bamb. 5. Cologne 1. Ham. 248. 5. Mêmes sommaires, excepté : Matthieu. De nativitate Domini nostri... 11 : Monza (t.; 77. 47. 72. 34). Zurich (Mt 82). Berne 4 (62. 46. 74. 35; t. 82. 47. 77. 35). Hari. 2790 (Mt 87). 6. Matthieu. Generationum nomina... 81. Marc. Erat Johannes baptizans... 47. Luc. ÏMcharise sacerdoti appariât Gabriel angélus... 79. Jean. Johannes testimonium perhibet... 36 (Vezzosi) : Murbaeh. B. N. 11957 (Gen. omnia... 81. 48. 80. 38). 14407. S. Genev. 1. f° (Mt 82; t. 52. 39. 73. 36). Douai 12 pour Mt et Me [Et erat...). holni** pour Me Lfc Jo (Me 49; t. 79. 47. 78. 36). Bàle B. II. 11 pour Mt Me Le (80. 46. 76. Ubi Joh... 35; t. 88. 46. 74. 43). 7. Matthieu. Generationum nomina..: 80. Marc. Et erat... 46. Luc. Zach. sacerdoti... 78. Jean. Johannes... 36 : B. N. 250 (Mt sans somm.) Angers 1 (Jo sans somm.). 18. Amiens 26 (Le 79). 8. Les mss. Bodl. 155. add. 9381. B. N. 260. Chartres 31, ainsi que B. N. 5 et 8 pour Mt et Berne 85 pour Me Le Jo, ont les sommaires du ms. de Mmbacli avec les numéros des sections d'Eusèbe. 9. Matthieu. Genei-ationum omnia... 82. Marc. Vbi baplizatus est. De coliimba... 72. Luc. lacharias visa angelo quia... 25. Jean. Phai'issoorum levitse... Invenimus messiam... 13 : B. N. 277. 10. Matthieu. Generationis Christi de nominibus et quod Abraham... SI. Marc. De baptismo Johannis et de baptizato... 47. Luc. Visio)ie angeiica... 73. Jean. Ubi Johannes testimonium perhibet... 35 : KscurJal, Codex aureus. 11. Matthiku. De gcneralione Chrisli. De rcqi'isitionc tnagorum... 79. TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. 355 Les autres Évangiles connue au n" 4 : B. N. 269. 273 (pour Mt; 74). S. Genev. 5. P (id.). S. Gall 52. Reg. llisp. (pour Mt; 89). 12. Matthieu. Init. evangelii... Natus est Jhesus in Bethléem... Go. Marc. Erat Johannes baptizans... 46. Luc. De initio evangelii. Le nativitate... 11. Jean. De principio evangelii... 39 (Bianchini, Wordswortli) : Codex Forojuliensis. 13. Matthieu. Generationum nomina... Marc. De J. B... et de D. J. C. baptizato... Luc. De visione Zachariœ... Jean. Vbi in j^rincipio Verbum esse... Bodl. auct. E. inf. 2. 14. Matthieu. De paûrum nominibus... 90. Marc, De J. B... Baptizaf.us Jhesus... 28. Luc. 7Mzacha7Has angelo non credens obmutuit... 80. Jean. Pharisseorum levitœ . . . Invenimus Messiam... 21. B. N. 10438. II. Matthieu. Generationum xlii ab Abraham... 88. Marc. Esaiœ testimonio Johannes... 40. Luc. Prsefatio/ie Lucas Theofilo... 93. Jean. In principio Verbum Deus... 45 (Tommasi, Marlianay, Tiscliendorf, Words- worth) : Ain. Itrecht (Mt 87. Le 94). Alcum (Jo). M. Br. L B. VII (Mt 87). li.id. (Le 94). Harl. 2797 (somm. de Le Jo). 2799 (Mt 85). 2804 (Mt 81). add. 17738 (Mt 87). 28107. hub. pour Me Le (94) Jo (Mt : iV. Chr. magor. mun... 28). Durham A. II. 16 (Me), vall (somm. ; Le 94). paul. pour Me. Cas. 5 pour Le. S. André d'Avignon. B. N. 111 pour Le Jo (Mt. t. 89; Me : De baptismo Joh... 46). 265 pour Me Le (104) Jo (Mt : lY. Chr. magor. mun.... 28). 271 (Le 94). 9397 (Mt. t.). 15180 (Mt. 87). Division de B. N. 8847 (Le 92. Jo 46). Reims 2 (Le 94). Rouen 3 (Mt. 90). Bamb. 7. Mun. 27270 pour Me (47). Luc. Fuit in diebus Herodis... 45 : Cas 5**. III. 1. Matthieu. JSativitas Christi. Magorum mimera... 28. Marc. De Johanne Baptista... Baptizatus Dominus... 12. Luc. Zacharias viso angelo non credens obmutuit... 20. Jean. Pharisœorwn levitse... Livejtimus Messiam... 14 (Tommasi, Marliauay, Bianchini, Belslieim, Wordswortli) : JP (Mt). ïi**.jor. (om. viso) toi. (sonun. de Mt 74. Me. 13. Le : lacJi. ojjfe- rens...). compl^ (om. viso)'^ (Le : Zacc. offerens v. a... Jo 13). paul. (Mt Le Jo). Vat. 7016. M. Br. I. A. XVIII (Le : Z. off. v. a....). I. E. VI. Harl. 2797 pour Mt Me (10). 2798. 2826 pour Mt Jo. 2836 pour Mt. add. 5463 (Le 20). hub. pour Mt. bodl. (Le : Omutuit...) CCCC (Me 13. Le. om. viso, 13), big. (Mf, Le om. viso). Tliéod. (om. viso). Puy (id.). B. N. 4. 256 (om. viso). 257 pour Mt. 265 (id.) 268 (Le : Ommutuit...). 275 pour Mt. 324. 9386 [0mm....). 11535 (somm.; Mt 26. Le : 0mm.... 25). 11958 (Le : lace. oj. v. a....; Jo 13). 15176 pour Mt. 16742 (Le : Ob)n.... 24). 17968 pour Mt Jo. Ars. 1171 pour Me Le. Autun 3 (Me 13. Le om. viso). Epernay pour Mt Jo). Angers 20 (Le : Zach. autem non credens...). 356 APPENDICE II. Chartres 67. Clermoiit 1 (Me 13. Le om. viso. 13) Dijon 9*^** (oni. uiso. 22). Gannat. Souvigny (Mt 30). Genève 1 pour Me {...Oapt. J/iesus... 14) et Jo (15). 6 (29. 1^3. Le: 0mm.... 23. 14). Metz 7 (Me: ... Oapt. J/iesus... 13; Leom. viso. 19). Trêves 23 (id.). Ada. Bamb. 1 (Le 18). Berlin 1 pour Mt Me Jo. Mun. 27270 pour Le. (ora. viso). 4451 (... 0. Jliesus. om. viso). emm. pour Le Jo. holin** pour Mt. Juveneus a 28 eliapitres dans Matthieu. 2. Matthieu. Nativitas Christi. Mayi citm miineribus veniunt... 28. Marc. De Johwine Baptista... De baptismo Jhesu... 13. Luc. Zacharias viso angelo quia non credidit omuluit... 21. Jean. Pharisœorum levitœ... ad Nathanael loquitur... 14 (Tommasi, Martianay, Wordsworlh) : Cav* . leg^-. aem. ose. Reg. Hisp. pour Me Le Jo. Vall. B. 7. Vat. 4221 Venise 1. I. Pal. 47*. 50* (Le Jo). Urb. 3*. B. N. 2* (Le 20). 5 (Me Le Jo ; Mt t.). 8 (id.). 9 (Me 12. Le 17. Jo 13). 12. (Me 12. Jo 13). 26. Si [De nativ....). 257* pour Me Le Jo. 258. 259 (Mt 27). 261* 262. 264. 270*. 273* pour Me Le. Jo. 323. 325* pour Me Le Jo (somin. ; Mt : N. Chr. Adventus magorum... 24; t. 7 9. 47. 79. 36). 326. 8849*. 8850*. 9383*. 9394 pour Me Le (19) Jo. 10i38 (Mt : De patrum nominibus... 90. 28. 80. 21). ii5S6* (117. 51. 30. 25). 11955*. 11956*. 11958. 11959 pour Mt. 13169 [g-) pour Mt. i4232. i^TSS. 15176 pour Me Le. Jo. 15225 pour Mt (59; t. 58). i5410 [De nat....). 16267 (19. 12. 18. Jo : De fdioDei... 11). 16275 (somm. ; Mt : Nat. Chr. Adv. magor... 24). 17226*. 17968* pour Me Le. Ars 592* (Le 19). 599*. 1171* pour Mt. S. Genev. 5 Ppour Me Le Jo [Pharissei et levitse...). Maz. 2. Abbeville 1*. Angers 2 (Me 12. Le : Z. off. V. a. quia... Jo 15). Boulogne (Mt). Epernay pour Me Le. Orl. 10 (Mt, sans somm., 86. 48. Le : Qaod Zach. et Ilclizabeth... 82. 31). liowx'& 5 [De nat...). M. Br. Tib. A. 11. 1. D. 111. 1. E. Vlll (Me 10). Harl 2788*. 2795. 2797 pour Mt. 2826* pour Me Le. 4773 (32. Erat Joli.... 49. Zacharise sac. dicit angélus... 80. Inprinc. erat Verbum... 39). Eg. 873. add. 11849 (Le 22) Laud. lat. 102 (Me : De J. B. Ubi Jhesus baptizalur... 90. Le : Zacharix sac. app. ang... 79; Jo omis; t : 75. 95. 125.). Berne 4 (t. ; Me 12). Genève 1 pour Mt (32) et Le (42). emm. pour Mt Me. Karisr. aug. 207. Berlin 1 pour Le. Les mauuserits marqués d'un astérisque et, sans doute, d'autres eneore, ont pour Jean le sommaire n® 1 . 3. Matthieu. De nativitate Christi et de magis cum muneribus... 33 : S. Hilaire de Poitiers. 4. Matthieu. Genealogia Christi annumeratur . . . 50 . Commentaire de Uabun Maur. Lyon 341 : Mt... Me 49. Le 91. Jo 55. Actes I. Petrus loquitur de Juda... 53 : B. N. 11553. H. Ubi prœcepit Jhesas... 74 (Tommasi, Sabatier, Ranke) : Fuld. Madr. E. II. 1. Reg. Hisp. (68). Vall. B. 7. Vat. 4221. Venise 1. I (72). Monza. paul. Théod. Puy. B. N. 1. 3. 5. 6. 7. 8 (s. 75). 26'. 43 (76). 47. 104. 111. 250. 254. 8847 (t. 63). 11505 (s. 76). 11533 (s.). 11535 (71 ; t. 73). 11530 (6i). 13174. 14232. 14233. 15180 (75). Maz. 7 (72). 189 A. (73). Angers l (75). 2. Chartres 67. 157 (73). Dijon 2. 9''. Orl. 10. Souvigny (72 ; t. 76). Tours 5. Grandval. M. Br. l. E. Vlll (s. 71). Lansd. 453. add. 11852. 14789(73). Division d'arm. Diibl. A. 1. I. S. Gall 2. 72. 75. Zurich. Berne 4. Genève l. Vienne 1167 (77). Bamb. 1. 5 (72). Cologne 1. TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. 357 B. N. 93 : 40 chapitres. III. Post passionem suam... G3 (Tommasi) : Vall. Vienne 1190* (t.). Metz 7 {De passione... GO). Bamb. 7 {De passione... 61). B. N. 2. 4. 12 [De passionibus... 61 ; t. 63). llôOS (t.). 11533 (t.). Reims 2 (58). 22. Gren. 6. 'd. Harl. 2798 [Post resurr....). add. 17738 (id.). 28107. Man. 6230 [De passione... 61 ; t. GO). IV. Vhi divitur Theofilo... 70 (Tischendorf) : Amiatinus (sommaire). V. De conversatione Domini... G2 : Toi. cao. compl--^ cem. (61) leg^ (G3) ose. Primum quideni sermonem feci... G2 : Leg-. Bàle B. I. G (70). I. Romains. De nativitate Domini secundum carneni... 51 (Tommasi, Tischen- dorf). Am. compP (38). Esc. I. i. 1 (62; t. 48). Vall. B. 7. Cas. 35. Vat. 4221. Venise 1. I (65). vall. (70; t. 49). paiil. Ambr. B. 48 sup. (t. 52). E. 26 inf. (50; t. 60). Pistoie (49). B. N. 1. 2 ^t. 50). 3. 4. 5 (t. 50). 6 (t.). 8 (50). 12 (52). 47. 104 (70). 116 (50). 250. 252 (63). 11533 (G9 ; t. 50). 15176 (36; t. 34). 15180 (64). 16742 (53). 17250 (t. 49). S. Genev. 1. f° (74; t. 52). Angers 1. 2. Clerm. 1 (62; t. 73). Lyon 337. Orl. 10 (80; t. 76). Reims 2 (50). Sou- viguy (61; t. 53). Grandval. M. Br. I. E. VIII (29; t. 27). harl. (s. 49) Harl. 2798 (63). 2804 (70). add. 28107 (63). laicd. (67). Dubl. A. 1. 1. S. Gall 70. Bàle B. I. 6 (s. 50). Berne 4. Genève 1 (69). Vienne 1096 (67). Colmar 38 (22). Metz 7 (49). Cologne 1. Mun. 4577. 6229. 14179. Romains. De incarnatione D. N. J. C... 23 (Ranke) : Fuld. B. N. 10440 (s. 50). add. 17738 (63). 28107 (id.). Bamb. 1 (49). Romains. De nativitate Christi et ira Dei... 10 : B. N. 16267. I Corinthiens. De plenitudine divitiariun. . . 72 (Tommasi, Tischendorf, Ranke); Ain. fuld. compl^ (35). leg^. Vérone 74 (30; t. 38). Vat. 4221. Venise 1. I. Vall. A. 2. Ambr. B. 48 sup (73). Pistoie (71). B. N. 1. 2 (30). 3. 6. 9 (t.). 10 (2« somm.). 12. 250. 252 (67). 10440. 11533 (s. 31). 15180. Maz. 7. Clerm. 1 (71; t. 69). Dijon 9''. Orl. 10 (62). Souvigny (t. 69). Grandval. harl. Harl. 2804 (29). add. 17738 (37). 28107. laud. (67). Dubl. A. 1. 1. S. GaH 70. Bàle B. I. 6 (73). Vienne 1168. Colmar 38 (31). Metz 7. Bamb. 1 (71). Cologne 1. Mun. 4577. 6229. 14179. I Corinthiens. Ostendit se vocatus apostolus... Lyon 337. 1 Corinthiens. De divitiis gratie... 10 : B. N. 1G2G7. l. Corinthiens. De apostolo ad unitatem Corinthios coniponenlc... 71 : B. N. 116. S. Genev. 1. f° (t. 69). Angers 1 (72). 2 (id.). Lyon 333. 1 Corinthiens. Paulus vocatus apostolus... 79 : Orl. 10 (t. 23). I Corinthiens. De instructîone... 60 (Tommasi) : VaH. B. 7. Cas. 35 (59). H Corinthiens. De passionibus et consolationibus . . . 28 (Tommasi, Tischen- dorf, Ranke) : 358 APPENDICE II. Am. /uld. (29). compP (î-i). leg-. Esc. Vérone 74 [De consolât ionibus... 17). Vat. 4221. Ambr. E. 2G m/- E- 53 2V- (29) Pistoie. Vall. A. 2. B. N. 1. 2 [De cous... 17). 3. 6. 9 (t. 27). 10 (2« somm. 26). 12 (/>e coiîs... IG; t. 17). 116. 2.j0. 11533 (s. : De cons.... 17). 15180. 16267 (De coas.... 5). Maz. 7. S. Genev. 1 f" (t. 24). Angers 1 (29). Glerm. 1 (t.). Dijon "è^ (29). Lyon 333. Orl. 10. Sou- \igny (s. 29). Grandval. Harl. 2804 (De cons.... 16). laud. Gambr. T. C. B. 10. 5. S. Gull 70 (De pass. consolacionuni...). Bàle B. I. 6. Metz 7. Bamb. 1. 5 [De consolationc Domini... 22). Cologne 1. Mun. 4577 (om. et cons.; s. 27). 6229 (De passione... 27). 14179. II Corinthiens. Ostendit se apostolus esse... : Lyon 337. H Corinthiens. De copia passionis... 35 (Tommasi) : Vall. B. 7. Cas. 35. Galates. De resurrectione Domini... 37 (Tommasi, Tiscliendorf, Ranlîe) : Am.J'yfd. comjàV (13). leg-. Escur. (11) Vérone 74 (12). Vat. 4221. Ambr. E. 26 ////. E. 53 inf. Pistoie (36). B. N. 1. 2 (12). 3. 5. 6 (s. 36). 10 (2« somm.). 12 (12). 104 (38). 250. 10440 (36). 11533 (12). 16267 (4). Maz. 7. S. Genev. 1. f" (12; t. 11). Angers 1 (12). 2 (id.). Clerm. 1. Dijon 9»>. Lyon 333. Orl. 10 (t. 35). Souvigny. Grandval. harl. Harl. 2804 (12). laud. Cambr. T. C. B. 10. 5 (36). S. Gall 70. Bàle B. I. 6. Genève 1. Vienne 1168. Metz 7. Bamb. 1 (39). Cologne 1. Mun. 4577. 6229. 14179. Galates. De maledictione eorum... 21 (Tommasi) : Vall. B. 7. Ephésiens. De sanctis... 31 (Tommasi, Tischendorf, Ranke) : Am.fuld. compl' (12). leg-. Escur. Vérone 74 (10). Vat. 4221. Ambr. B. 48 »up. E. 26 inf. E. 53 inf. Monza. vall. paul. Pistoie (32). B. N. 1.2 (10). 3. 4 (30). G. 8. 9. 10 (2« somm.). 12 (10). 47. 104 (21). 116 (32). 250. 8847. 9553. 10440 (8). 11533 (10). 15176. 15180. Maz. 7. 189 A. S. Genev. 1. f (t. 30). Angers 1. Clerm. 1 (32; t. 30). Dijon 9^ Lyon 333. Orl. 10. Souvigny (t. 29). Grandval. harl. Harl. 2804 (11). laud. Cambr. T. C. B. 10. 5. S. GaH 70. 75. Bàle A. N. I. 3. B. I. 6. Berne 4. Vienne 1168. Metz 7. Bamb. 1. 5. Cologne 1. Wun. 4577. 6229. 14179*. Ephésiens. De electis ante... 18 (Tommasi) : Vall. B. 7. • •••• •• HÉimEUX : De Christo quod Deus sit... 39 (Tommasi, Tischendorf): Am. Icq-. œm. Escur. Madr. E. R. 1 (38). Vat. 4221. Vall. B. 7. Cas. 35 (38). x\mbr. B. 48 sup. (t.) E. 26 inf. E. 53 inf. B. N. 9. 116. 250. 252. 15180. 16267 (10). Maz. 7. S. Genev. 1 f°. Angers 1. 2. Clerm. 1 (t. 38). Dijon 9 ^ Lyon 333. Rouen 110. Souvigny. Grandval. harl. Harl. 2799 (20). Cambr. T. C. B. 10. 5. laud. (40). S. GaH 70 (38). Zurich (De Chr. quod sit circa Judeos...). Melz 7 (40). Bamb. 1. 5. Cologne 1. Mun. 14179. IlÉnREUN:. De Domino Pâtre j)er prophetas... 15 : CotiipP . Hi:i!iu:rK. \ar ratio deitatis Chrisli... 12 (Tommasi, Ranke) : 1. Siiilo du Cad. Vall. : Piiii.. : Gratias ago... 8. Col. : Gratins agimus... 10. 1 Thkss. : Gratins ngimvs... 10. II : Gratias agerc... 6. Co ms. n'a pas de sommaires entre I ïi.M. et. P1111.K.V1. Suite (lu Cod. Amiat., du Cod. Fidd. el de Cologne 1. Piul. : De prefhtjtcris... I9. Cor,. : J)e ttpe... 29. I Tiibss. : De npostolo... 25. II : Pe pcrsecxdionc... 9. I Tim. : De fahulis .. ao. II: De Eiinice... 24. Trr. : He Domino Pâtre... lO.Vmt. : De Philemone... 4. — Le ins. ]\. N. 1153,3 .1 les mêmes .«ommniros, divisés eu 8. 9. 7. 5. 8.6. .". el ;t rlta]). TABLE DES SOMMAIRES ET DES DIVISIONS DE LA BIBLE. 359 Vuld. Vat. Regi/i. 9. Hébreux. De Christo i/i nativUate Domiiii legenda... : Lyon 337. II. Romains. Voyez am. Romains. Primum quidem gratias agit... 40 : Madr. E. R. 1. Romains. Paiilus servus Dei... 28 : Add. 14790. I Corinthiens. Obsecro vos... 25 (Tommasi) : Vall. (t. 70) paul. Monza. Madr. E. R. 1. Théod. (argument). B. N. 4. 5 (s. 24). 8 (12). 9 (s.). 47. 104 (26). 8847. 9553. 15176. 16740. Maz. 189 A. Chartres 157 (17). Orl. 79. Reims 2. Rouen 320 (24). M. Br. I. E. VIII (26). add. 14790. S. Gall 75. Berne 4. {Obs. itaque vos...). Bàle A. N. 1. 3 (id). Genève 1 (id.). Bamb. 5 (id). II Corinthiens. Benedictus Dominus... 20 (Tommasi) : Vall. paul. Monza. Ambr. B. 48 sup. Madr. E. R. 1. B. N. 4. 5. 8. 47. 104. 8847. 9553. 15176. 16740. Maz. 189 A. Cliartres 157. Rouen 320. M. Br. I. E. VIII. add. 14790 (18). Berne 4. Bàle. A. N. I. 3. S. Gall 75. Genève 1. Galates. Miror quod sic... 12 (Tommasi) : Vat. Begin. 9 (5). vall. paul. Monza. Ambr. B. 48 sup. (11). Madr. E. R. 1. B. N. 2. 4 (10). 5. 8. 47. 116 (11). 8847. 9553. 15176. 16740. Maz. 189 A. Orl 79. M. Br. I. E. VIII. Berne 4. Bàle A. N. I. 3. S. Gall 75. Bamb. 5. Éphésiens. Voyez am. Éphésiens. Benedictus Bomiims... 10 : M. Br. I. E. VIII. Madr. E. R. 1 (9). Genève 1 (31). Hébreux. Multijarie et multis modis... 23 (Tommasi) : Vall. (t. : 12] paul. Monza. Vérone 74 (22). B. N. 2. 4. 5. 8. 12 (t. 21). 47. 104. 8847. 9553. 11533. 16740. Maz. 189 A. Chartres 157. Orl. 10 (21). Reims 2. Rouen 320. Harl. 2804. add. 14790 (22). Berne 4. Bàle A. N. 1. 3. Genève 1 (21). Vienne 1168 (22). III. Romains. Paiilus vocatus apostolus fidem... 18. I Corinthiens. Laudat CoHnthios... 18. II Corinthiens. Beus totius consolationis... 15. Galates. Quia non ab hominibus... 8. Éphésiens. Quia ante constitutionem... 8. • • HÉBREU.^. Quia in novissimis diebus... 15 : Toi. (I Cor. 19; II Cor. : Quia totius...] cao. compl'-. leg^ et - pour Rom. «m. (I Cor. 19). ose. (id.) Beg. Hisp. (id.). Théod. Puy. hub. B. N. 10 (Rom. 17 ; t. 30; Héb. t. 23). 26 (15...). 11535 (Rom. 17; II Cor. 14; t. 110; Héb. 16). ii536 (17. 19. 13...). 14232. 14233. 15470. 16747. 16750. S. Genev. 5. P. Chartres 67 (I Cor. 19). Gren. 430. Tours 5. Dans les bibles espagnoles et dans Théodulfe, les Épitres out une deuxième division en paragraphes que voici : RoM. 125. I Cor. 105. Il Cor. GO. G\l. 38. Éph. 40... Héb. 27. IV. Romains. Scitis quia... 11 (t. 31). I Corinthiens. Fidelis Deus... 11 (t. 44). 360 APPENDICK 11. II Corinthiens. De pressura... 6 (t. 27). Galatks. Miror quod sic... 5 (t. 20. Voyez II). Éphésiexs. hcfide... 6 (t. 13). Philippiens. Quoniam quidam Christum... 5 (t. 9). CoLOssiENS. Gratias agi/nus... 3 (t. 3). l Thessalonigiens. Quomodo ab idotis... 6 (t. 10). H Thessalonigiens. Ne terreaniini... 2 (t. 8). I TiiMOTHÉE. Bona est lex... 6 (t. 12). II Tlmothée. De persecutionibus... 3 (t. 6). TiTE. De coastitutioue... 2 (t. 5). HÉBREUX. Voyez fald. (Tommasi) : Vat. Régi II. 9. Ces sommaires sont ceux de Bamb. 5, de Zurich et de Rouen 110 pour I'hii.. (Bamb. Zur. 7; Ro. 8), I Thess. (5), II Thess. (Bamb. Zur. 4; Ro. 3). I Ti.m. [De bonani esse legem... 7), II Tim. (De persecutione sua...) et Tite. Ces mss. ont pour les autres épltres (Bamb. pour Ro.m. Il Cor. et Thess. — HÉn. seulement) les sommaires suivants : Romains. De jide eorum... 30. I Corinthiens. De apostolo conjurante... 25. II Corinthiens. De consolatione Domini... 22. Galates. De apostolo... 19. Éphésiens. De benedictione... 10. Colossiens. Videte ne... 5. Philémon. Qbsecro te... 2. HÉBREUX. Voyez ani. Ces derniers sommaires se retrouvent pour Rom. daus Dijon 9'' [De fide Roma- iiorum... 53), Maz. 7 et Rouen A, pour I Cor. dans Escur. (70) et pour II Cou. dans Harl. 2804. La division des Rom, en 30 chapitres se retrouve dans B. N. 8847, 9553, 1150) et 16740, Maz. 189 A, Rouen 320, Monza et Bàle A. N. I. 3. Le ms. 11505 n'a pas de sommaires, et les autres Épltres n'y sont pas divisées, à l'exception de I Cor. qui a 24 chapitres. Le fragment Monza I f a les sommaires suivants : R0M.\iNS. 4G chapitres, I Corinthiens. De schismatibus... 13. Colossiens. Videte ne... 3, I et H Thess, et I Tim. [Bonam esse legem... 7) comme Regin. 9. V. Romains, Voyez am. I Corinthiens. De instructione... GO. « II Corinthiens, De copia passionis .. . 35, Galates. De maledictione... 21. Ephésiens. De electis... 18. Phil. De sanctis... 13. Col, De fide... 12. I Thess. De evangelio... 13. II De ecclesise charitale... G. l Tim. De charitate... 14, H. De lacnjmis... 7. Tit. De ordinationibus... 7. Phm, De charitate Philemonis... 3. HÉBREUX. Voyez am. (Tommasi) : VaH. B. 7. Cas. 35. 552. 557. Vienne 1190* et Mun. 4577 et 6229 : HÉini. 125 chap. Lyon 341 : Rom, 28 chap. I Cou. 17. H Cor. 14. Gal. tl Kimi, Il Phil. 7. Pas de divisions dans la suite. TABLK DKS SOMMAIRKS KT DES DIVISIONS DE LA BIBLE. Îî6t El^îtres catlioliqiies. Jacques. De inimiconim insecutionihus... 20. l Pierre. De regenerationis invicta potentia... 21. [[ PiKRRE. De sanctis quos in hoc mundo... 11. Nean. De Verbo vitse... 20. (Tommasi, Ranke ; Martianay et Belsheim pour Jacques) : Vuhl. J}'. compV. sem. leg^ (Je. 18)-. Madr. E. R. 1. Ambr. E. 53 inf. Monza. ristoie. Vall. B. 7. Cas. 35. Vat. 4221. Veaise 1. I. Théod. Puy. hub. B. N. 1. 3. 4 (exe. Je.; I P. 20. II P. 10). 5. 6 (I P. 20). 8. 9. 10 (Je. 21). 12. 47. 104 (Je. 19). 230. 11505. 11533. 11535. 13174. Division de lem. (Je. 18. I P. 17) Maz. 189 A. Angers l. 2. Souvigny. Division de arm. Grandval. M. Br. I. E. Vlll (Je. 19). add. 11852 (Je. 19). Bodl. auct. E. inf. 2. Zurich. Berne 4. Bàle B. I. 6. S. Gall 75. Genève I. Vienne 1168 (18. 22. 10...) Bamb. 1. 5. 7. Cologne 1. Mun. 6230 (20. 20. 11. 19...). Jacques. Voyez fald. I Pierre. De ingencrationis invicta potentia... 21. II Pierre. De gratis vocatione... 11. l Jean. Johannis adnuntiat viam Domini... 20 (Tischendorf) : Codex À m ia tinus. Dans S. Gall 907, I Pierre a 15 cliap., Il Pierre 9, 1 Jean 16. etc. II. Jacques. Jacobus dispersis.., 12. l Pierre. Petrus electis scribens... 13. H Pierre. Simon Petrus fidèles salutans... 8. I Jean. Qiiod is qui verus... 15 (Tommasi) : Vall. paul. B. N. 2. 4 pour Je. 15180. S. Genev. 5 f° pour Je. Gren. 6. Reims 2. 22. Harl. 2799. add. 17738. 28107. III. Jacques. Gaudenduni in tentationibus.. 12. I PrERRE. Quod per Christi resurrectionem... 12. II Pierre. Gratia Dei nos affectos... 5. I Je.\n. De vita quam nobis adnuntiat... 10 : Toi. cav. compl^. ose. (.le. : Gaudium...) Jacques. Quod gaudenduni sit... 10. I Pierre. Quod benedictus est Deus... 9. II Pierre. De vitanda concupiscentia... 6. l. Jean, \oyez fuld... 9 : Reg. Hisp. Jacques. De gaudio temptationwn... 7. l. Pierre. Petrus electis scribens... 6. Il Pierre. De operibus fidei... 4. l Jean. Quod fil lus Dei... 5 : B. N. 16267. 362 APPENDICE II. Apocalj'pse. 93 (49). 104. 11533. 13174. 4221. Venise 1. I (49). Pistoie. Bamb. 1 (49). 7 (47). Mun. I. De ecclesîis septem... 48 (Tommasi) : Leg^\ B.. N. 1 (s.) 3 (id.) G (47). 9 (t. 49). 12. 1517G (t. 47). 15180 (42). 1G746. Chartres 67. Vat Madr. E. R. 1 (4G). Genève 1. Vienne 1168 (43) 6230 (46). II. Prssfatione Johannes... 38 (Tommasi) : Vall. B. N. 2. 4. 15176 (s.). Reims 2. 22. Harl. 2798. add. 17738. 28107 III. Johannes VII ecclesiis... 25 (Tommasi, Ranke) : Fuld. Vall. B. 7. paul. Monza. compV {Ubi scripsit VII heclesiis (t.) 3 (id.). 5. 7. (23). 47. 111. 116. 250. 11505 (s.). Maz. 7. 189 2. Chartres 157. Souvigny. Grandval. M. Br. I. E. VIII. add. 11852. arm A. Angers J. C. quam dédit... 2. Joh. VII seclessiis.. J. C. quam dédit... 13). Cologne 1. IV. Beatos esse qui servaverint... 34 : Toi. cav. compl-. leg^. ose. {Beati qui... De beatitudine legentium... 30 : B. N. 16267. V. Johannes de testimonio J. C... 18 : B. N. 11535. 11536 [2 A). 14Î32. 14Î33. 5. Reg. Hisp. (26). VI. De Salvatoris adventu... 04 : Rouen 3. VII. Prima visio inducit angelum... 7 : Gren. G. 41. ). B. N. 1. 1. [Apoc. 14). Zurich. Berne 4. Metz 7 [Apoc. 33). B. N. 10 (t. 40). 15i10. \m. 2. Chartres 259. Tours APPENDICE III STICHOMÉTRIE* Genèse. Versus UiDCC : B. iN. 1. G. 8. Bamb. Grandv. paul. S. Gali 133. IIILXX : BodI. auct. E inf. 1. Mille LXXXIIII : compP**. imCCGVIII : Eins. 1. IIIIDCCCG : Pentat. de Tours. Om. vall. Col. B. N. 11504. 11532. Ghelt. Exode. ïïï : presque tous les mss. S. Gall 133. Mille ducenti et novem : conipV **. Om. vall. B. N. 11504. 11532. Ghelt. Lkvitique. ÎÎGCC : vall. paul. B. N. 1. 8. G8. Barab. Grandv. Col. S. Gall 133. MGCC : B. 1\. G. nCCCC : B. N. 11504. IIDG : Pentat. de Tours. Om. B. N. 47. 11532. Ghelt. Nombres. iïî: les mss. et S. Gall 133. Om. vall. B. N. 47. 11532. Chelt. Deutkronome. ÎÎDC : vall. B. N. 1. 68. 11504. Àng-ers 1. Grandv. Col. Bodl. auct. E inf. 1 IIDCC : paul. S. Gall 133. IDCC quinquaginta : B. N. 8. Om. B. N. G. 47. 11532. Chelt. JOSUK. IDCCL : B. A. 1. 47. 50. 68. Bamb. Grandv. Col. T de Vercellone. S. Gall 133. 1. Collation comjDlèle des mss. Vallicellianus, Paulinus, B. N. 1 {V^ bible do Charles le Chauve), 6 (de Rosas), 9380 (Théodulpho), 11504 et 11505 (de S. Germain et de S. Riquien, 11532 et 11533 (de Gorbie), 11553 (ancien 15 de S. Germain, pour saint Paul), M. Br. add. 10546 (de Grandval), Cologne i, Bamberg 5, et des mss. de saint Paul, Vatican Reginensis 9, Munich 6229 et 14179, S. Gall 70 (Winitharius) et add. 11852 (Hartmut), ainsi que de la stichométrie publiée par M. Mommsen d'après un ms. de Cheltenham. Collation partielle des autres mss. — Dans le ms. B. N. 11504 et 11505, il y a des lacunes à la fin de Josoé, de II Rois, de Job et du Psautikk et il manque de II TiM. aux Hkbrbux. Dans B. N. 11533, il manque la fin des petits Prophètes. Dans le ms. B. N. 6, la fin manque depuis II Tm. La fin de I Tim. et celle des Hébreux manquent dans Heg. 9, celle des Hébreux dans Mun. 14179. — Les chiffres du ms. S. Gall 133, qui contient le môme texte que le ms. de Cheltenham, sont indiques lorsque ce ms. n'est pas d'accord avec celui de Cheltenham. 364 APPENDICE III. ÎDCCI : vall. paul. B. N. 11514. U de Vercellone. Om. B. N. 6. 11532. Chelt. Juges. ÏDGCL : vall. paul. B. N. 1. 47. 11504. 11514. Bamb. Grandv. Col. Bodl. auct. E iaj. 1. S. Gall 133. IDCCCL : B. N. 68. Duo milia DC'«^ : B. N. 60. Om. B. N. G. 11532. Chelt. Heptateuque. IHiint libri VII ver. n. XVIIIG : Chelt. UUTH. CCL : vall. B. N, 1. 11504. Bamb. Grandv. Col. S. Gall 133. CCI : Chelt. ICCL '.paul. B. N. 47. Om. B. N. G. 11532. IRois. iiCCC '.paul. B. N. l. 8. 10. 47. G8. 11504. Bamb. Grandv. Col. Bodl. auct. E inf^ 1. Chelt. IICC : vall. Vat. 4220. U de Vercellone. la quo s. LXXX ers [sic] : B. N. G. Om. B. N. 11532. 11^ Rois. IICC : les mss. Om. B. N. 6. 11504. 11532. m Rois. IID : les mss, Om. B. N. G. 11504. 11532. [J Rois. IICCL : les mss. îmCCL : B. jV. G8. Om. B. N. G. 11504. 11532. Les IY livres des Rois. Fùmt versus VIIIID : Chelt. (S. Gall 133 : VmD). I_Chroniques. IIXL : les mss. . Om. B. N. G. 11532. Bamb. Grandv. IL[ Chroniques. lie : les mss. Om. B. N. G. 11504. 11532. Grandv. ESDRAS, NÉHÉMIE et III ESDR.\S. Pas de stichométrie. IV ESDRAS. _ B. N. 11505, IV Esdr., III, 1 : I/ic. l. Ezrx quartus cum versus IIDC. Même ms., xv, 1 : hic. l. quintus Ezrse cum ver. IICGXXX. TOBIE. DCCCC : les mss. VIID : S. Gall 133. Om. B. N. G. 11504. 11532. Grandv. .liJUITU. le : les mss. Om. B. .\. G. 11532. Esther. DCC : les mss. VIIDCC : S. Gall 133. STICHOMÉTRIK. 305 Om. B. i\. G. 11504. 113 32. Chelt. IDCC : les mss. MDCCC : Chelt. B. N. 6 {Habet versus ÏDCCC^-^). Om. B. N. 11532. Col. Psaumes. V : vall. B. N. 1. Bamb. Grandv. Chelt. paul. (D). Versus 2606 canit ille : B. N. 10420. IIDXXVII : Copenh. n. f. roy. 1. Om. B. N. G. 11532. Proverbes. ÏDCCXL : vall. jiaul. B. N. 1. IGl. 11532. Bamb. Col. Laus. U. 9G4. IDCCL : madr-. ÎDCCCXL : B. N. 8. 11505. Grandv. Vat. 4221. Om. B. N. 6. Chelt. Egglésiaste. DCCC : les mss. DXXX : B. N. 10431. Om. B. N. 6. Chelt. • Cantique des Cantiques. CCLXXX : les mss. Mille octogentos : B. N. 11929. CCLXX : B. i\. 10431. Om. B. iN. 1. G. Chelt. Saiienge. ÏDCC : les mss. Om. B. N. 6. Chelt. Ecclésiastique. nDCCC : les mss. Om. B. N. 6. 11504. Chelt. Livres sapientiaux. Salomonis ver. VD : Chelt. (VID : S. Gall 133). Es AÏE. ÏÎÏDLXXX : vall. paul. B. N. 1. 8. 10, G8. 135. 11504. 11514. Graudv. Cul. Chelt. Om. B. N. G. 11532. Bamb. Jérémie (et Lamentations) : ÎÏÏÏCCCCL : les mss. IIIICCCCI : Bamb. Barugh. Pas de stichométrie. EZÉGHIEL. ïffCCCXL : B. N. 1. 8. 10. 135. 11514. 11532. Col, S. Gall 133. miCCCXL : B. N. G. niCCCCXL : B. -\. 11514. mCCCXI : patil. IIIDCCC : Chelt. Om. vall. B. N. 11504. Bamb. Grandv. Daniel. ÏDCCCL : vall. paul. B. A'. 1. 8. G8. 135. 11514. Bamb. Grandv. Col. ÏCCCGL : B. N. 11504. ICCCL : B. N. 10. 11532. Chelt. Om. B. xN. 6. Les grands Prophètes. 366 APPENDICE III. XVCCCLXX : S. Gall 133. Les petits Prophètes. ÏÏiDCCCC : B. N. 1. IIIDCCC : vall. paul. B. N. 10. 14. 135. 11514. Tours 21. BodI. auct. E. injr. l._GheIt. IIIIDGGC'' : B. N. 6. Om. Bamb. Grandv. Col. I_Maghabées. ÏÏCCC : vall, paul. B. N. 1. 8. 43. Ghelt. Om. B. N. 6. 17. 11505. Bamb. Grandv. II Maghabées. ÏDCCC : vall. B. N. 1. 8. Bamb. Col. Ghelt. TDGCGC : paul. B. N. 43. Duo milia DGGG : Vienne 1190. Om. B. N. G. 11505. Grandv. Ancien Testament. Erunt omnes ver. n. LXVIIIID : Ghelt. Matthieu. ÏÏUGC : les rass. Om. B. N. G. 11533. Marc. ÏDGG : les mss. Mille octogintos : B. N. 11929. 2860 : Vall. E. 16. Om. B. iN. 6. 47. 11505. 11533. Col. Luc. niDGGG : les mss. IIDGGGG : arm. IIIGCG : Ghelt. Om. B. N. 6. 47. 11505. 11533. Gol. Jean. ÏDGG : B. .N. 1. IDGGC : paul. B. iN. G. 8. 47. 258. Ghelt. IIGCC : arm. Om. vall. B. N. 11505 (mutilé). Bamb. Gol. Les IV Evangiles. Et facit totum VIIIIGCCC : arm. Actes. flÏÏbC : vall. B. N. 135. IIIDG : B. N. 1. 4. 6. 8. 47. 250. 11505. paul. Grandv. Col. Ghelt. Tria milia septingentos : B. A'. 11929. Om. B. J\. G. 11533. Bamb. Romains. DCCGGXL : vall. DGGGCXI : Regin. 9. B. ^'. 1. G. 8. 10, 47. 250. 11505. 11533. 11553. Mun. 14179. Bamb. Grandv. Gol. Maz. 189 A. Mille : S. Gall. 70. 83. Théod. B. N. 7. VI mil. XX : long**. Om. paîcl. add. 11852. Mun. 4577. G229. Ghelt. I Gouinthiens. DCCGGLXXX : B. >\ 1. 6. paul. Col. DGGGLXX : liegin. 9. B. N. 11533. DCCGGLXX : B N. 11553. i STICHOMÉTRIE. 367 DCCCCX : loH(j**. DCGCC : B. iN. 10440. Mim. 14179. Mille : S. GalJ 70. 83. Tliéod. B. N. 321. Om. vall. B. N. 8. 47. 11505. Bamb. Grandv. add. 11852. Mun. 4577. 6229. Chelt. II Corinthiens. CCXCII : B. N. 1. 4V 8. 250. 11533'. paul. Graudv. Col. Maz. 189 Â. DXG : S. Gall 72. long**, add. 11852. Mun. 14179. DCXG : S. Gall 70. 83. Théod. DLXXC : B. N. 11553. DXXII : B. N. G. Om. Regiii. 9. vall. B. N. 47. 11505. Bamb. Mun. 4577. 6229. Ghelt. Galates. CCXII : B. N. 8 (voy. Il Gor.). CCXIII : B. N. 1. 6. 250. Grande. Col. Maz. 189 A. Metz 7 -. CCXIIII : B. N. 11505. CGXCIII : Regiu. 9. S. Gall 70. 72. 83. Théod. long**, add. 11852. GGXGII : harl. GGLXIIIXC : B. i\. 11553. GGGXLIII : Mun. 14179. Om. vall. paul. B. N. 47. 11533. Bamb. Mun. 4577. 6229. Chelt. Éphésiens. GCGXVI : B. xN. S. Maz. 189 A. GGGXVII : B. N. 1. 6. 250. Grandv. Col. GGXII : B. N. 11533. GGXIII : B. N. 9553. GGXGIII : Miin. 14179. GGGXIII : long**. B. N. 11553. GGGXLIII : Regin. 9. Om. S. Gall 70. vall. imul. Théod. Bamb. add. 11852. Mun. 4577. 6229. Chelt. Philippiens. GL : Théod. add. 11852. GGVIII : long**. GGL : Regin. 9. Mun. 4577. 6229. 14179. GCLX : Orl. 16. GGGL : B. N. 11553. Om. S. Gall 70. vall. imul. B. N. 1. 6. 8. 47. 250. 11505. 11533. Bamb. Grandv. Col. add. 11852. Ghelt. COLOSSIENS. GGVIII: S. Gall. 70. Théod. B. N. 11553. lo7ig** . add. 11852. Mun. 4577. 6229. GGVIIII : Mun. 14179. GCLXVIIII : Regia. 9. Om. cseteri. I Thessalonigiens. GGXIII : B. N. 1. 6. 250. 9553. 11533. Grandv. Maz. 189 Â. GXLIII : Théod. B. N. 319. 11553. add. 11852. GXCIII : Regin. 9. long. Mun. 14179. GXGIIII : S. Gall 70. 72. 83. GGXGIII : Mun. 4577. 6229. Om. cseteri. 1. Après l'argument des Galates. 2. Après l'argument des Éphésiens. 868 APPENDICE m. II Thessalonigiens. CI : Mun. 4577. G229. CVI : long**. CVIII : B. N. 11558. Mun. 14179. CVIIII : Regin. 9. Om. cxteri. I TlMOTHÉE. CCXXX : B. N. 1.8. 250. 9553. 11505. 11553. Théod. Grandv. long**, mhl. 11852. CCXXXVIII : Man. 4577. 6229. CCVIII : B. i\. 9. CCGXXXV : Mun. 14179. Om. cseteri. II Tlmothke. CLXX : B. N. 11553. add. 11852. CLXXII : Théod. S. Gall 72. 83. B. N. 9. Man. 4577. 0229. 14179. CLV : Regin. 9. Om. cseteri. TiTE. XCVII : Mun. 4577. 6229. XGVIII : Mun. 14179. CXVII : Regin. 9. Théod. CLXXXII : B. N. 9. LXVII : B. N. 11553. Om. cseteri. Philémon. XXXIIII : Théod. B. N. 11553. add. 11852. Mun. 4577. G229. 14179. XLV : Regin. 9. Om. cseteri. Saint Paul, sans les Hébreux. V milia : B. N. 1155£. Fiunt omnes versus X epislolse Pauli n. XIII (S. Gall 133 : \7//^) : Glull Hkrreux. DCC : B. N. 11553. DCCIII : long**. DCGC : Mun. 4577. 6229. Om. cseteri. Saint Paul. Habet Aposto/us versifs IIIIDCCCCLXVIIIVI ' : B. X. 11553. F[ratre]s ver si siint VD : Mun. 4577. 6229. Épîtues catholiques. Pas de stichoniétrie, excepté : Epistolse Johann is III rr. CCCCL : Glielt. (S. Gall 13:) : CCCL). Epistolœ Pétri II ver. CGC : CheU. I Jean : GGLXXIIII : r. Apocalypse. ÏDGGC : B. N. 1. 250. 254. 11505. Grandv. Ghelt. Om. cseteri. 1. Voyez ci-dessus, page 321. APPENDICE IV TABLE DES ABRÉVIATIONS EN USAGE ET DE CELLES QUI SONT EMPLOYÉES DANS CE TRAVAIL I. ]M;aia\iscrits fie la VLilgate. Ada. — Codex Adse, Trêves 22. œm. — Bible de San-Millan. Madrid, Acaiiômie de l'Histoire, F. 180. am. — Codex Amiatinus, à la bibliothèque Laurentieiine. umhr. — Milan G. 139 inf. arm. — Book of Armagh. à Dublin. bodl. — Évangiles de saint Augustin, Bodl. Sô?. cav. — Codex Cavensis. CGC. — Corpus Christi Collège, Oxford, 122. CCCC. — Corpus Christi Collège, Cambridge, 28G. complu — Madrid, Université centrale, 31 (d'Alcahi). complK — II)., 32 (id.). compl\ — Ib., 33 et 34 (id.). 0. — Saint-Gall, 48. dem. — Codex Deinidovianus. dunelm. — Durham, A. 11. 16. dur m. — Book of Durrow, Dublin, A. 4. 5. em7n. — Évangiles de Saint-Emmeran, à Munich. Jab. — Liber conjrateniitatum Fabariensiuni, aux archives conventuelles de Saint-Gall. J'uld. — Codex Ftildensis. g\ — B. N. 11553 (pour les Évangiles seulement). g^. — B. N. 13169. gat. — B. N. n. acq. lat. 1587, Évangiles de Saint-Gatien. gig. — Gigas libroriim, à Stockholm. Grandv. — Bible de Grandval, M. Br. add. 10540. harl. (Ev.). — Harl. 1775. harl. (Paul Cath. Ap). —Harl. 1772. Iiolm. — Codex aureics de Stockholm. kuh. — Bible de Saint-Hubert, M. Br. add. 24142. ken. — Codex Kenanensis ou Book of Kells, Dublin A. 1.6. laud. — Bodl. laiid. lat. 102. legK — Léon, Chapitre de la cathédrale, G. leg^. — Léon, San-lsidro, Codex Gothicas Icgionensis. leg\ — Ib., 1, 3. HIST. DE LV YULGATE. 24 370 APPENDICE IV. lem. — Codex Lemovicensis, B. ^. 2328. lich. — Évangiles de Saint-Chad, à Liclifield. lind. — Book of LindisJ'arne, M. Br. Nero D. IV. long. — Codex longobardus, B. N. 335. madr^. — Madrid A. 2. mm. — Évangiles de Marmoatier, M. Br. Egerton G09. Mordr. — Bible de Mordramne, Amiens G. 7. 11 et 12. mt. — Évangiles de Saint-Marlin de Tours, Tours 22. midi. — Boo/i oj Mailing^ à Dublin. ose. — Bible d'Huesca. Madrid, Musée archéologique. ottob. — Vatican, Ottoboni, 6G. paul. — Bible de Saiut-Paul-hors-les-Murs. rush. — Évangiles de Rushwortli ou de Mac-Regol; Bodl. D. 24. sang. — Saint-Gall 1395. ston. — Évangiles de Stonyhiirst. Théod. — Bible de Tliéodalle, B. iN. 9380. toi. — Codex Toletamis, à Madrid. toP. — Tolède 2, 2. vall. — Codex Vallicellianys B. G. II. Anciennes versions et textes mêlés. Nonveau. Testament. a (Ev.). — Vercellensis (Bianchini). ^1 (Ev.). — Fragmenta Curiensia (Ranke, 1872; Batill'ol, 1884; Wtiitc, IS8G|. ambstr. (Paul). — Ambrosiaster (publié par les bénédictins, 1G8G). b (Ev.). — Yero7iensis (Bianchini). c JEv.). — Colbertinus (B. N. 254. — Sabatier; Belsheim, 1888). d (Ev. Act.). — Codex Bczse Canlabrigiensis (Scrivcner, 18G4). d (Paul). — Claromontanus (B. M. gr. 107. — Tischendorf, 1852). dem. — Vcmidooianus (le N. T. publié par Mattliiei, 1782). e (Ev.). — Valatinus, Vienne (Tischendorf, 1847). e (Act.). — laudianus F. 82 (Tischendorf, 1871). e (Paul). — Sangermanensis Petropolitanus (Sabatier; Belsheim, 1885). /■(Ev.). — Brixianus (Bianchini). / (Paul). — Augiensis (Cambridge, Tiinitij Collège, B. 17. 1. — Scrivener, 1859). ff (Jacques). — Corieiensis Petropolitanus (Martianay, 1G95 ; Wordsworth, 1885). f^ (Matthieu). — Corbeiensis Petropolitanus (Martianay, 1695; Belsheim, 1S8I). ,//■' (Ev.). — Corbeiensis, B. N. 17225 (Belsheim, 1887). g (Paul). — Uoernerianus Dresdensis (Matthœi, 1791). yi (Ev). — Sangermanensis 15, B. >'. 11553, pour les Évangiles seiilonuMit (Wordsworth, 1883). g'^ (Ev.). — Sangermanensis, B. N. 131G9. g^ (Act.). — Fragmenliim Ambrosianum (Ceriani, 18GG). gig. (Act. Ap., etc.). — Gigas Utn-oriim, Stockholm (Bjlsheim, 1879). h (Matth). — Claromontatins Valicanus 7223 (A. Mai, l.s28; Bjlsheim,Ks92l. "^ h (Act. Cath. Ap.). — Palinipsesto de Flenry, B. N. G400 G. (S. Berger, 1SS9). harl. (Paul Cath. Ap). — liarl. 1772. » a (Ev.). — Vindobonensis (Aller, 1791; Paulus, 1795). / (Ev.). — Rhedigcrin/nis, à Bro.'^lau (llaasc, 18G5). ABRÉVIATIONS. 371 m. — Spéculum faussement attribué à saint Augustin (Weyliricli, 1878). n (Ev.). — Saint-Gall 1394 (BatifToI, 1884; Wliitc, 188(1). 0 (Marc). — Ici. (Batiffol, 1884; White, 1886). p (Jean). — Saint-Gall 1395 (Hacklan, 1809; White, 188(5). y (Ev.). — Monacensis (White, 1888). (j (Cath.). — Fragments de Freisingen (Ziegler, 1876). /• (Ey.). — iisserianus (Abbott, 1884). r (Paul). — Fragments de Freisingen (Ziegler, 187 G). r- (Ev.). — Usserianus' (Abbott, 1884). /•- (l'aul). — Fragments de Gœttweih (Rœnsch, 1879). s (Luc). — Fragmentum ximbrosianum (Geriani, 1801; Wordsworth, ISSO). .V (Act. Cath.). — Fragmenta Vindoboneasia (Belsheim, 1880). t (Marc). — Fragmenta Bernensia (Ilagen, 1884; Wordsworth, 1880). appendicp: V ANCIENNES COTES DES QUELQUES MANUSCRITS ÉTUDIÉS PAR LES BÉNÉDICTINS I. Mianuscrit?; de Saiiit-Grermaiii. xuMÉnos DE 1677. NUMEROS DE 1735-1744. NUMEROS DU FONDS LATIN. 1 et 2 {Corb. major) 14 et 15 11532 et 11533 3 et 4 (Gorbie) 16 et 17 11504 et 11505 5 et G 19 et 20 11534 et 11535 7 23 11549 9 6i5 11937 10, 11, 14 et 12 (Gorbie) 82-85 11938-11941 13 (Gorbie) 657 11946 15 86 11553 IG 500 11951 17- et 780 661 11947 18 666 13171 19 {Co?'b. major) 88 11958 21 {Corb. minor) 1200 à Saint-Pétersbourg 23 (Gorbie) 669 13174 24 109 11964 32 (Gorbie) 105 11957 1G4 91 11536 G25 717 à Saint-Pétersbourg 777 663 (et 664-) 11955 Sans numéro 1199 13169 CORBIK (PABDESSL.S . FONDS FONDS LAT,!f Iti: COKBIK. 195 7 17225 II. Maiiiiscritr^ de Oolbcrt. MUMtUO.S DU COLBIKT. FONDS I.ATIN. 1 61 74 OS 5 s MANUSCRITS DKS BKNKDICTINS. '\T,\ NUMKROS DK COLI SERT. FONDS I.ATIS 57 et 158 {A)iicie/isis) 4 et 4 * 181 12 245 11 273 31 630 111 933 36- 2200 103 4051 254 G155 342 0180 319 IXI. Mlaiiviscrits dvi Hoi. ANCIEN FONDS. FONDS LATIN. 3563 45 3564 93 5367 G400 G Pour les autres manuscrits du fonds du Roi, on se reportera aux tables de concordance établies par M. Omont. Voir du reste, pour les manuscrits de Tours, de Reiras et de Chartres : E. Mangenot, Les Travaux des bénédictins de Saint- Maur et de Saint-Vanne sur les anciennes versions de la Bible, Amiens, 1888 {extrait de la Revue des sciences ecclésiastiques^ G^ série, t. Vil et VUI). APPENDICE VI DESCRIPTION DES MANUSCRITS 33ibliotlièqLiie de la ville d'Abbeville. i>'® 1 . Évangiles * ' . Environ 350™" sur 320. 198 lï". 2 col. de 32 1. Écrit en or sur pourpre. Le catalogue attribue ce ms. à la fin du viii° siècle. Commencement : Novum opus.. Fol, 189, Capitulare evangeliorton (les ff. 189-198 ne sont pas sur parchemin pourpré). Mutilé. Peintures. Rhu'tène et Durand, Voy. litt., t. II, p. 175; A. Ledieu, Cal. anal, des mss. de la bibl. d'Abheville, 1886, p. 3 (planches); Ada-Handschr., p. 87; Cat. des mss. des Déparle- ments, in-8o, t. IX, «0 4-, p. 4-09 (Ledieu). —P. 267. 356. ^fâibliotlT-èqiie de la ville d'Am.ien..«. rs" 10. Les quatre livres d'Esduas. 275°"" sur 185. 83 Cf. et une garde. 2 col. de 29 à 30 1. ix* siècle. — Fol. 1 : Inc. liber Ezre. In primo anno... Fin: ...ad devorationem ignis. Finitint quinque libri Ezrœ pro/œtoo. Deo gratias ago pro hoc facto perfecto. Gorl)ie 174. — Bensly, ouvrage cité. — P. 103. N"* 6, 7, 11 et 12. Parties de la Bible de Mordramxe. Corbie 64, 166, 165 et 155. — N° 6 : 370""»' sur 250. 250 IF. 2 col. de 24 1. Pentateuque. Les ff. 1-3, contenant le sommaire et la préface de la Genèse, ont été ajoutés après coup. — N° 7 : 300'"'" sur 205. 128 iï. 20 longues lignes. Fol. 1 (x® siècle cnv.) : liber S. Pétri Corbeiœ S. Àdalardi. Josiié-Uuth. — N** 12 : SGO"""" sur 195. 192 11'. 21 1. 1. Le f. 1 est un fragment de prière à Jésus-Chrisl en une belle semi-onciale. Livres sapientiaux. — K« II : 305'"'" sur 195. 96 iï. 23 à 24 1. 1. Machabées. viii'' .siècle. — P. 102, 343 et suiv. \ ÎN" 18. Psautier. 270">'" sur 170. 144 IT. 2 col. de 22 1. Admirables dessins verts et violets. ix.^ siècle. Corliie 175. — Nouveau traité de Diplom., t. VI, p. 233; HigoUol, Mém. de la Soc. des .intiq. de Picardie, l. III, 1810, p. 306 (planches). — P. i03. 1. L'aslrrisque indique les manuscrits que riiuUMir n'a i>:is vus. ANGKRS. AUTUN lUf) I3iblioth.eq.vie de la ville d'Angers. K° l. BiuLt:. Reliure ancienne en ais. 450'"" sur 340. 2 col. de 50 à 51 1. 2 volumes. T. I : 214 ff., y compris les deux dernières gardes et la première, qui est un fragment de commentaire sur les Évangiles. Fol. 1 v° (le recto est en blanc) : Deslderii... Genèse-Prophètes. Le premier cahier paraît refait très anciennement, de même que certains feuillets. — T. II : 207 ff. Job-Apocalypse. Fol. 207 (ix.®-x* siècle) : Laodicéens. Les deux dernières gardes du t. I (la dernière forme l'intérieur du plat) et le dernier plat du t. Il sont des fragments d'un rouleau des morts, i.^' siècle. De S. Aubin. — P. 220, 235 et suiv., 241, 255, 332, 341, 342, 34-3 et suiv., 363*. N° 2. Bible. Reliure à gros clous. 485'"'" sur 355. 2 col. de 45 1. 2 volumes. T. I : 308 ff et une garde. Fol. 1 : Desiderii... Genèse-Prophètes. — T. 11 : 323 ff. Job-S. Paul. Manque le commencement jusqu'à Job, i, 12. F° 323 : Laodicéens. De S. Aubin. — P. 221, 255, 332, 341,342, 343 et suiv. IN° 20. Évangiles. Reliure en grosses planches creusées. 305™'" sur 210 125 ff. plus 4 gardes. 31 1. I. Fol. 1, canons. Fol. 5 : Expliciunt canones .x. quos Eusehius Cesarieasis episcopus prima in grecum, Hiero?iinno postca in latiniuu dij'ertur sermonem in decem numéros ordinavit. Lege caufe prudeîitcrque, lector karissime. Fol. 7 : îndinide sanctse Trinitatis honomate nunc orditur evangelitim cata Matheum. Cliristi autem generatio... Manquent les 4 premiers versets de Luc. Fol. 125 : Explicit numerus evangelioram quatuor Mathei Marci Luce Johamies secundutn Hieronimum de statione gaudio libri ad vincula sancti Pétri civitate romana. ix^-x® siècle. Peintures. — P. 48, 355. Bibliotlaèque du. g*raiid séminaire d'Autnn. N** 3. Évangiles. Dérelié. 320'"'" sur 245. 188 ff. 2 col. de 20 à 32 I. — Fol. 1 v° : In notnine S. Trinitatis iyicipiiin [sic] canones vel prologus... Commentatio ponderum . . . Ratio annorum ab Adam usque ad Christum. 2 : Excerpta de libroS. Hicronimi pî'esb. : Omnis qui qualemcumque differentiam jacit... V» : Exe. de libro S. presb. Hyeronimi ad papam Gaudentium de his qui falsavit Eusehium Emesi- nus... Inc. ep. S. Hier, ad Bamasum ep. : JSovum opus... 4 v" : Mattheus in inJudea... Plu?'is fuisse... 1 y'^, canons, avec entrelacs ; arcades surhaussées en fer à cheval. 13 v°, vilaine figure du Christ entouré de deux c/jrubin et des quatre symboles des évangélistes, le tout dans 5 médaillons. 14 : Inc. excepta ex libro S. Hieronimi cujus est supra : Quantum ad meam propriam senten- tiam... Sommaire de saint Matthieu. IG : liber gêner ationis .. . On lit dans le texte même, mais en minuscule, un certain nombre de gloses accompagnées en marge du mot Exposicio. Le fol. 165 (Jean, v, 37-vi, 16) est déchiré sauf quelques mots. Il manque un cahier de Jean, xii, 11-xvii, 17. Fin (fol. 186) : Explccit S. Johannis liber novissemus. 2® col. : In nomine (voyez p. 90)... Au v** et aux ff. 187 r° et v° et 188, images des quatre évangélistes, sous des arcades à en- trelacs, leurs symboles sur leurs têtes. Catalogue général des mss. des Départements, in-4", t. I, p. 9 (Lilui). — P. 90, 355. 376 BALE. BAMBERG. BibliotlièqLVie de l'Université de 13âle. N® A. Y II. 3. Psautier greg-latin. 230'"" sur 175. 99 ff., dont 5 gardes. 19 à 24 lignes de grec. — En tête, f^ 2, on lit une hymne à sainte Brigitte [Alta aiidite ta erga...) et l'Épltre de Jésus- Christ ad Aivagarum : Deus meus et Pater (texte différent du texte ordinaire; ins. inconnu des auteurs).. . Fol. 98 v", extrait d'Alcuin. Wetlstein, Proleg. ad JS. T., Amsterd., 1730, in-4o, p. 9; F. Kellei-, trad. Reeves, p. 29 et pi. III ; H. Omont, Cat. des niss. grecs des bibliolh. de Suisse, Leipzig, 1886 (extniit du Centrolhlall fur Bibliolhekswesenj, p. 5. — P. 115, 11^. N° A. N. l. 3. Seconde moitié u'une bible. Reliure en ais. 520™'" sur 380. 174 ff. 2 col. de 51 1. (parfois davantage). Ma- chabées-Apocalypse. ix.*^ siècle. Fol. 174 v° : iste liber est Conradi Cleinherre sumUsarii ecclesie argentinensis ad tempus vite sue; post morlem predicli Conradi est frairum Carlusiensium sicut dona- lus est per domimim Johannem Mader summissarium ecclesie supradicte. Un assez -grand nombre des mss. de la Chartreuse de Strasbourg ont été donnés à la Cliartreuse du Pelit-Bàle à sa fondation, peu après 1401 : ainsi les mss. B. I. 6 et A. N. I. 2. ('e dernier ins., qui est une partie d'une bible du xi« siècle, porte la note : Islam partem biblie de- derunt propter Deum Valli heale Margarele ordinis Ca7Husiensis in Basilea minori venerabiles patres prior et convenlus ejusdem ordinis Cartusiensis prope Argentinam. Sur la bibliothèque de la Chartreuse de Strasbourg, voyez C. Schmidt, Livres et biblio- ilièques d Strasbourg, Mulhouse, 1877 (extrait de la Revue d'Alsace), p. 22. et ZurGesck. (1er àltesten Bibliotheken zu Sirassburg, Slrasb., 188'2, p. 19. Je ne sais lequel des anss. de Cleinherre est celui que Wettstein mentionne dans ses Prolegomena ad N. T., 1730, p. 85 etédit. Semler, 1764, p. 222. — P. 224, 332, 3il, 358 et suiv. N® B. I. 6. Parties d'une bible. Reliure ancienne sur ais. 480'"'" sur 345. 128 ff. (sauf erreur). 40 1. 1. Les If. -33-36, 45, 47, 50-53, 59, 63, 76, 78, 82-85 et 126 ont été refaits. — Fol. 1 : Primum qneritur... etc. Saint Paul. 37 : Actes. 49 : Apocalypse. 54 v° : Épitres catholiques. 60: Prophètes. Le f. 127 fait partie d'Auios ; le f. 128 est un frag- ment des Juges, x® siècle. Ancien n» A. G. VL — Fol. 3 : Tilulum secunda pars biblie anfiqiia lillera F. Xlll Cartvsiensiuin in Basilea. 127 v» : Isle liber est Conradi Cleinlierre ad tempus vite sue; post mortem ejtis est frairum Carlusiensium prope Argentinam. — Wettstein, Prol. ad N. T., 1730, p, 85. — P. 76, 130, 209. 338, 357 et suiv. N° B. II. 11. Évangiles. 295'"'" sur 210. 363 pages. P. 2 : Inc. Evang. sec. yiattheum. 3 : Plures fuisse... ■etc. P. 332, capitulare ecangeliorum. ix.® siècle. P. 1 : Carlusiensium in Basilea. P. 3 : Liber isle est Carlusiensium Bas., dalus eis ■ eeves (évèque de Down et Connoi), Memoir of llie Book of Armagh, 1861, et Proc. Roy. Ir. Ac, 3» série, t. H, 1891, p. 77; The book of Deer, p. xxxv; d'Arbois, p. Lviii ; K Hogan, Documenta de S. Palricio ex libro Armachano, 2 vol., Bruxelles, 1884 et 1889 (comparez Analecta BoUandiana, l. 1, 1882, p. 531 et Ir. eccles. Record, 3e série, t. VII, 1886, n» 7); Wli. Stokes, The tripariiie life of S. Patrick, t. I, 1887. p. xc; VVordsworth : D. Sigue usité : arm. — l\ 31, 340, 342, 354 et siiiv, 366. BoOK OF MULLING. 160"" sur 115. 2 colonnes inégales de 26 à 44 lignes. Les préliminaires et le texte copié à la fin sont en longues lignes et ont jusqu'à 40 lignes à la page. Cahiers de 12, 22, 17, 1, 28, 14 et 4 ff. ; 98 ff. Les 4 ff. de la fin contiennent un fragment de Matth., xxvi et xxvii et de Maug i-vi; ils sont étrangers au ms. Il manque une des figures d'évangélistes. ix° siècle. Facsimile dans Wostwood, Pal. sacra, pi. xix et Anglo-sax. mss., p. 93 et dans Gil- bert, pi. XX et XXI. The book of Deer, p. xxxv; Warroii, Uturgy of the Celtic church, p. 171. Sii,M)C : mull. — P. 33. DUBLIN. DURHAM. 381 N° A. 1. 6. BûOK or Kells. D'Ussher. — Wcslwood, Pal. sao-a, pi. xvi et xvii et Angl.-sax. mss., pi. viii-xi; Pal. Soc, pi. LV-Lviii, Lxxxviii et lxxxix; Gilbert, pi. vii-xviii; Todd, Vel. monum., t. VI, Londres, 1869, in-fol. ; déi-rit et colhitionné par Abbott, ouvrage ciià; Revne celtique, t. VI, p. Soi; Wordsworth : Q. Signe : keii. — P. 41, 353. N® A. 4. 5. BOOK OF DUURONY. VV. Reeves, Life of S. Columba, Dublin, 1857, in-4», p. 276 ; VYestvvood, Pal. sacra, pi. XIX et Anglo-sax. mss., pi. iv-vii; Gilbert, pi. v et vi; description et collation dans Abbott (cf. Hermat/tena, 1892, p. 199); Rev. celt., t. VI, p. 355. Signe : durni. — P. 41, 353. K° A. 4. 6. Évangiles. 2e ms. d'Usslier. — Abbott (collation et facs.). VS'estcott et Hort. : r-, — P. 42. No A. 4. 15. Codex Usserianus. Westwood, Pal. sacra, pi. xix ; Gilbert, pi. ii; description, édition complète et facsimile dans Abbott; Rev. celt., t. VI, p. 350 ; Pal. soc, N. S., pi. xxxiii. VYestcott et Hort : r. — P. 31, 353. N*» A. 4. 23. BooK OF Di.mma. 175""" sur 140. Vilaine minuscule irlandaise du ix® siècle. Hideuse décoration avec figures géométriques dans le genre du Book of Deer. Contenu dans un bel écrin du xiii^ siècle, paraissant en cuivre doré, à entrelacs, avec des cabochons, dont un en cristal de roche. — Warrcn, p. 16; The book of Deer, p. xxxiv. — P. 43. « Hoyal Irisli Academy «, DrLTDlin. ]N° D. II. 3. Missel Stowe. j40mm g,ji. 110. 111 iï. Saint Jean est écrit aux ff. 1-11, en longues lignes, de 26 à 31 à la page, d'une main qui semble du x® siècle. Tel paraît être égale- ment l'âge du missel. Au v" du fol. 1 1 est l'image de saint Jean, surmontée de l'aigle, dans un cadre formé d'entrelacs. B. Mac-Garlhy, Trans. R. I. A., t. XXVII (1886), p. 135; Warren, The liturgy and rilual of ihe Celtic chiirch, Oxford, 1881, p. 207; Wh. Stokes, The irish passages in the Stowe Missal, Calcutta, 1881, p. 16; d'Arbois, p. lxxxvii. Sur le précieux shrïne où était enfermé le nis. et qui a été fait, dans le deuxième quart du xi^ siècle, aux frais de deux rois de Cashel et d'Irlande, voyez en dernier lieu J.-H. Todd, Trans. R. I. A., t. XXXII 11859), Archœology, p. 1. — P. 4.2. !Bibliotlaèq[\ie du cliapitre de Du.rlT.amL. N** A. U. 16. Évangiles. Relié aux armes de révèclié. — 350°"" sur 240. 134 ff. 2 col. de 29 1. pour la r® main, 27 pour la 2* et 30 pour la 3^ 1" m. : Matth., ii, 13 et esto-Luc, XVI, 15 (tr. 1-23, 34-86 et 102). Très belle onciale du viii® siècle. BeHes initiales irlandaises à entrelacs (Pinitiale de Marc est surmontée d'une figure curieuse). En tête de Marc, une rubrique en semi-onciale irlandaise. Cahiers numérotés par une main saxonne. Luc commence à i, 27. Les ff. 11 et 71 sont mutilés. — 2^ m., ff. 24-33 et 87-101 : Matth. xxiii, 3-xxviii, 14 et Luc xvi, 15-xxiv. Semi- onciale saxonne du vju® siècle. — 3® m., ff. 103-134 : Je.àn i, 27 digmis-\^\, IG et XVI, 33-xxi, 8 ducentis. Semi-onciale qui paraît également du viii" siècle. JNi 382 DURHAM. EINSIEDELN. sections ni parallèles dans le 2^ ms., ni dans le 1", à partir de Luc. Le ms. a été mutilé au commencement du xviii*^ siècle par ordre des doyen et chapitre; les pages manquantes ont été données à Wanley et sont, au moins en partie, à Magdalen Collège, Cambridge, dans la collection de Pepys (renseignement dû à l'obligeance du Rév. Greenwell). Fol. GO v®, chartes de Hobert, èvêque de S. An- drews et de Thomas, archevêque d'York, en faveur de Durham, copiées au XIII® siècle. Fol. 101 v°, bulle en faveur de Durham, écrite au xiv* siècle. Attri- bué à Bède. VVestwood, Anglo-sax. mss., pi. xvii. Wordsworth : A. — Voyez p. 39, 355. iN° A. II. 17. Parties des Évangiles. Relié aux armes de l'évêché. — 345"»'» sur 270. 111 if. Les If. 1-102 consti- tuent un ms. anglo-saxon des Évangiles, écrit au commencement du viii* siècle à 22 1. 1., incomplet, comprenant Jean et Marc incomplets et quelques parties A >îfi de Luc. En tête de Jean, très belle initiale dans le genre du ms. de Lindisfarne, dans les tons verts et violets. Interpretatio. — Les If. 103-1 1 1 sont un fragment en onciale écrit à 2 col. de 22 l. : Luc, xxi, 33 cœ/««w-xxii, 26 et xxii, 33-xxiii, 44 horam. Hederx dans les titres courants. Les marges inférieures sont coupées; la hauteur actuelle est d'environ 250'"". La col. a 250 ou 255'"'" de haut et une largeur variable. Sections, parallèles. Écrit per cola et commata. Fol. 80 : Boye mese preost god preost. Mantat. Fol. 106 : Boge messe preosè god preosù. Aldred god Oiscop. The book of Dcer, p. xxxv. — P. 38. Bibliotlièq.\ie de l'abbaye d'Einsiedeln. > 1. Bible. Reliure ancienne en truie, avec coins. — - 480'"'" sur 375. Quelques-uns des premiers ff. ont été refaits au xv* siècle. Commencement : [Frater Ambrosius]... Desiderii... La Genèse commence à m, 9. Après la Genèse, image au trait, en rouge, représentant Dieu bénissant et sept personnages. Autres images dans le même style. Après les Évangiles, un capitulare Evangeliomm. Commencement du X® siècle. M. Geibert, lier aleiaannicum, 1765, p. 192; 2^ cilil., 1773, j». 20-4. — P. 132, 332, 363. N®* 5-7. BlULE SUIVANT l'ORDRE HES OFFICES. 285'"'" sur 195. Commencement du x® siècle. T. 1 : 012 p., 32 1. Desiderii... Genèse-Apocalypse, xxii, 6. T. Il : 522 p., 33 1. Ézéchiel-Esdras. Le t. Ill parait faire partie d'un autre ms. : 250'"'" sur 180. 305 lî. 28 1. I Rois, .\iv, 5-Macha- bèes. — P. 132, 338. N<» 17. Évangiles. 285"""' sur 195. 383 p. Commencement : ^iovam opus... Commencement du x« siècle. P. 383, un inventaire de reliques, ou sont mentionnés S. Colombau, S. Gall, S. Othmar et S. Magne. — P. 129, 133. 13ibliotlièq.u.c de la ville d'Epernay. V 1. ÉVANUILES d'EuDON. 265'"™ sur 210. 178 IX. écrits, dont 2 gardes. 23 1. 1. Fol. 3 : Ebo Remense (lecus... 164 v°, copitnlarc era/tge/iorum. Peintures. Minuscule d'or, ix" siècle. FLORKNCE. GKNÈVE. KARLSRUHK. 383 Mabillon, Annales 0. S. B., t. II, p. 5(J8; Gallia clir., t. IX, p. 34; De Rastanl, pi. cxix-CXMi ; Calnl., 1867, p. xi ; P. Paris, Comptes rendus de l'Ac. des Inscr., 4» série, t. VI, 1878, p. 97; E. Aubert, Manuscrit de l'abbaye de Haulvillers dit évangéliaire d'Ebon, Mém. de la Soc. des Antiquaires de France, t. XL, p. Itl, et à part, 1880; Diimniler, t. I, p. 623; Ada-Handsc/tr., p. 93 et pi. xxxv et xxxvi; Recueil de fac-similé à l'usage de l'École des Charles, ii» 139. — P. 1253, 278, 280, 355, 350. DBibliotliècjLiie Ijarirentieniie, à Florence. Codex A.miatinus *. Ce manuscrit est décrit clans le calnlogue de Bandiiii, Supplément, t. I, p. 617. Le texte a été publié par Tischendorf, Hrvse, Tregelles et P. de Lagarde. Voyez F. -F. Fleck, Wis- senschaftl. Heise, Leipzig, t. I," 1837, p. 129; K. Hamann, Zeilschr. f. wiss. TheoL, t. XVI, 1873, p. 596; P. Corsbon, Ja/trb. f. prot. TheoL, t. IX, 1883, p. 619; P. de La- garde, Mittheilungen, 1884, p. 243 ; de Rossi, La Biblioteca délia Sede aposlolica, Home, 1884, in-4o (extrait des Studi di Sloria e Diretto, t. V), Bibliotheca aposlolica Vaticana, Codices Palalini latini, t. I, 1886, in-4», p. lxxvii et La Bibbia offerta da Ceolfrido (comparez les auteurs cités en tète de notre travail); The Palssographical So- ciety, N. S., pi. Lxv et Lxvi (White); H.-J. White et W. Sanday, dans les Studia biblica, t. H, Oxford, 1890, p. 273 et 309; Th. Zalin, Gesch. d. neutestamentl. Kanons, t. II, i, 1890, p. 278. — P. 37, 157, 200, 333, 341, 344 et suiv. Bibliotlièqvie piibliq[\ie de Grenève. N° 1 . Bible. Reliure sur ais, à gros clous de cuivre portant les armes du cliapitre de Saint- Pierre. Fermoirs arrachés. — 600""" sur 380. 423 ff., sauf erreur. 2 col. de 58 I. Commencement : Frater Ambrosivs... Manque Matth., i-v, 22. Grandes initiales de genre italien, en rouge, jaune (dominant), vert, bleu et brun. x®-xi« siècle. — Aux If. 3 et 155 v», chartes genevoises, du xii® siècle. A la fin : Frcdericus Jannensis episc. hos libros dédit et (?) de sua addidit : Hanc itiprimis hislo- riam... Autre écriture : llos mense Christi constat (?) libamine pasci... Presbi- teri... Diaconi... Subdiaconi... F. Bonivard, Chronique de Genève, 1867, t. I, p. 64 (Bonivard cite un catalogue des cvèques qui a disparu;; Spon, Hist. de Genève, t. I, 1730, p. 21; J. Senebier, Catal. raisonné des mss. conservés dans la bibl. de la Ville et Rép. de Genève, 1779, p. 51 ; E. Mallet, Mém. et doc. p. p. la Soc. d'Hist. et d'Archéol. de Genève, t. II, 1843, ii', p. 6 et 20; H.-E. GaulUeur, Hisi. et descr. de la Bibl. de Genève, Neucliatcl, 1850- Lefort et Lullin, Regeste genevois, 1866, no« 276, 284 et 431. — P. 141, 337, 341, 347 et suiv. JN» 6. Évangiles. Reliure aux armes de Genève avec les mots : Geneven[si] BiBLiOTii[EG.Ej Bo- n[aventura] Vulc[anius] Brug[ensis] D. — 285"''" sur 205. 238 If., dont une garde en tête ; cette garde est un fragment de lectionnaire, du ix« siècle environ. 21 1. 1. Hederœ à un titre courant. Très belles grandes initiales à entrelacs très développés, de genre irlandais. Quelques initiales sont entourées de pointillés. Fol. 2 : Novum opus... F° 9-15 v", canons en couleurs très vives, viiiMx® siècle. Senebier, p. 63. — P. 57, 356. liibliotlièqiie grand-dncale de Karlsruli.c. Fonds de Reighenau, n*» 211. Évangiles. 2i5""" sur 160. Cahiers de 10 (T. Mutilé. Matth., iv, 18 Galileœ-jEx:^, xiv, 31. Interpolations liturgiques : lu illo tempore dixit Jhcsus discipulis suis, ix* siè- cle. — P. 56. 384 LAUSANNE. LÉON. !Biblioth.èqiie cantonale de Lausanne. N» U. 964. Bible. 335°"" sur 245. 509 ff. 2 col. de 4G à 53 1. Fol. 1 : Frater Ambrosias... 197 V r Psautier liturgique. 471, Interpretatio. Belle et riche illustration qui n'est pa^ dans le style traditionnel. Ms. paraissant méridional. xiii®-xiv® siècle. — P. 87. Arcliives de la cathédrale de Ijéon. N* 6. Seconde PARTIE d'une Bible. 370"" sur 240. 275 fF. 2 col. de 38 à 55 1. Ésaïe-Apocalyp.se. Peintures. Hederx x'^ siècle (920). N«> du xv« siècle : lui. — F. Arevalo, S. Isidori Opéra, t. II, p. 66 et 91 ; Egurén, p. 46; J. Tailhan, dans les Nouveaux Mélanges du P. Cahier, t. IV, 1877, p. 306; I*». Béer et J.-K. Diaz-Jimenez, Calâl. de los côdices de la S. Igl. cat. de Léon, Léon. 1888, p. X et 6. M. Béer reconnaît dans cette bible celle qui a été donnée en 928 par l'évoque Frunimius II. Scrivener : leon* (mieux : leg^}. — P. 17, 154., 333, 3il. N** 15. Palimpseste. 315™"" sur 210. 184 ff. 31 1. 1. Écriture visigotiiique paraissant du x* siècle. Ce ms. contient la traduction d'Eusèbe par Uufin; il est en très mauvais état Note arabe au fol. 120. L'écriture recouvre, pour la plus grande partie, la Lex romano visUjothoram, qui parait écrite au m" siècle. 80 fF. contiennent des textes bibliques écrits en deux colonnes, perpendiculairement à la deuxième écriture, d'une écriture lavée qui paraît une semi-onciale du vu* siècle environ. Les 11', du ms. biblique ont été plies en deux pour former le nouveau ms. Le ms. biblique semble avoir eu 76 1. à la colonne. On voit une grande lettre au commencement de chaque co- lonne. Au f. 22 v" il y a des notes marginales d'une écriture analogue à celle du ms. Les passages bibliques sont conservés dans les ff. 1-16 (1-6, fragments), 17 (titre courant : Hiezecielis) , 18, 20-23, 26-30, 35-45 (40 V, 2° col. : Jér., xxxvi, 14; le commencement de ce verset termine le fol. 41 v°, 2^ col.), 49, 52-54, 59-62, 67-69, 72, 73, 76-78 (77, V col., en bas : II Cor., v, 10), 83-85 (S4 . CorinthiosU—m,^', v°, r° col. :iv, 1),92, 110, \\h {y'' : Macabeorum I—\\,h\ et X, 7), 117 (I Jean, V, 3), 120, 121 (Act., xiv, 21; 2« col., xv, 24; v°, 2« coK : xvi, 38), 124-127 (124 v°, même feuillet plié que 117:1 Je.\n, iv, 2; 2* col. : v, 12; 125 v*^, 2" col. : I Chron., xxvii, 14), 132 (fragment), 133, 140 (v^ : Para- lypomenon //), 141, 144, 145, 148-150, 155, 156 [[Col]oscenses), 174, 181 et 182. R. Béer : La Estafela de Léon, 8 octobre 1887, El Carbayon d'Oviédn, 14 et 15 octo- bre 1887, Boll. de la R. Acad. de la IHsloria, t. Xll, ii (février 1888], p. 1U3, et Calâl., p. 16; S. Berger, Notice; Lex romana visigothorvm, édition fololipica, Madrid (sous presse). — P. 8. Arcliives de la collégiale de San-Isidro de I-.éc)ii. Codex gothigus Leuionensis. Beliure moderne en velours bleu, à fermoirs d'argent. — 470""" sur 345 517 ff. (Schepss, d'après M. Béer). 2 col. de 51 I. Notes arabes sur les marges Commencement du texte : Desiderii... Peintures. Année 960. Une collation complète de la preinière partie de celle bible (texte et niarge», faite en 1587 par l'évèque de Léon Fr. Inigillo et destinée par lui au cardinal Carafa, est con- LICHFIELD. LILLE. LONDRES. 385 sorvéc à la Vaticaue sous le n" 4^59. — Egurén, p 47; Verrellone, Variœ lecliones, t. l, p. xciii ; Tiiilhan, p. 307; S. Beigor, Notice. Scrivener : leun- (mieux : leg''). — P. 18, 154, 157, 334, 341, 343 et suiv. X° 1.3. Bible. 3 volumes. T. 1 : 540'"'" sur 375 ; 2 col. d'env. 45 1. : Genèse-Job; t. Il : 550"^"' sur 370; 2 col. de 45 à 47 1. : Psautier, Prophètes; t. III: 515""" sur 350; 2 col, de 40 à 41 I. : Tobie-N. T. IV Esdras. Peintures. Année 11G9. Egurén, p. 47; Tailiian, p. 307. — P. 21, 334, 341. Catliédrale de Lich-field. BooK OF S. Ghad *. Codex S. Ceaddae ou Gospel of Teliau. — Wcstwood, Pal. sacra et Anglo-sax. mss., ni. xxiK ; Pal. Soc., pi. xx-xxii et xxxv ; Bi-;i(Jsha\v, Collected papers, 1889, p. 458 ; vVe.stcoU, p. 1695; Scrivener : lich.; Woidswortli : L. — P. 43. I3ibliotlT.èq\ie de la ville de Lille. N° 15. Évangiles. Reliure en métal, fleurs de lis et cabochons. — 310"^™ sur 225. 133 ff. Gom- mencement : Novum opus... Les images de l'Annonciation et de la Nativité sont en tête de l'Évangile de saint Matthieu. En tête de l'Évangile de saint Marc, on voit le pape « S. Calixtus » aux pieds du Christ. Suit (xvii® siècle) le serment des sires de Gysoing : « Jou N. sire de Cisoing ou baillis ou provos jure sur me foy... que je voarderay les droits et les franquises de l'église de Gysoing... » A la fin, capitulare evangeliorum. — P. 285. Londres, MiLisée britaniiiq[Lie. Bibliothèque Gottonienne, Nero D. IV. Boop or Lindisfarne ou Évangiles DE Saint Guthbert. Très riche reliure en métal, avec cabochons et ornements à entrelacs, faite en 1853 aux frais de l'évêque de Durham, Edw. Maltby. — 335"'"' sur 255. 259 ff. 2 col. de 24 I. Gommencement (fol. 3) : Novum opus... Riche décoration. Écri- ture anglo-saxonne. Glose saxonne partout. Fol. 259, note relative à iEdfrith, èvê'iue de Lindisfarne (G98-721), à iEthilwald (évêque de 724 à 746), à l'ana- chorète Billfrith qui a fait la précieuse couverture et au prêtre Aldred qui a ajouté la glose : Itoc evangelium Deo et Cythberhto construxerunt. Au fol. 24 et plus loin, en tète de chaque évangile, on lit ua texte liturgique : Pridu [sic) natale Bomini. . . Le texte latin et saxon a élé publié de 1854 à 1865 par Stevenson et Waring et, en deuxième édition, en 1887, par M. W.-W. Skeat. CoUntion dans Wurdsworth (Y). Fac^ simile dans Westwood, Pal. sacra, pi. xlv et An.glo-sax. 7nss., pi. xii et xui; M.-l). VV^alt, T/te art of illuminaiing, 1860, pi. v; FaL Soc , pi. iii-vi et xxii ; Thompson, pl.'vHî-XL The hook of Deer, pi. xxxv; W. de Gray Bircii, Carlul. saxon., t. II, 1885, p. 306; G. Morin, Revue bénédictine, t. VIII, 1891, p. 481; le même, Liber Comicus {Anecdota Maredsolana, t. I, 1893), p. 4:26. — P. 39, 355. Ib., Otho g. V. Fragments DES Évangiles. 64 IT. Au moins 18 1. à la page. Fragments, de ^Iatth , xii, 47 à Marc, xvt, 20. Fol. 27, belle figure du lion de saint Marc. Entrelacs. Literpretalio. Écriture saxonne du vjii^ siècle. Débris du Coltonian fire. — P. 43, 354. HIST. DK IjI VULGVTE. 25 386 MUSÉE BRITANNIQUE. Ib., Vitellius F. XF. Fragments d'un Psautier irlandais. 170™™ sur 125. 30 lignes à la page. Endommagé par le feu. En tête (fragment (le lectionnaire), une horrible image représentant David. Au v° : lectio epistolai b. Pauli ap. ad Tytum [n, 11), et Es., xi, 2-6 et xxx.Yiir, 10-20. Les débris du Psautier, qui est « gallican », commencent avec le Ps. ix. Petite écriture onciale paraissant du i.nl®-x° siècle. — P. 44. In., Vesp. a. I. Psautier de Saint-Augustin. 775™™ sur 180. IGO ff. écrits. 22 1. I. Écriture onciale paraissant du ix^ siècle. Belles grandes initiales saxonnes. Psautier « romain », commençant au fol. 12 avec le Ps. ii, 4. Partout une glose saxonne. 141 : Pusillus eram (sur une feuille volante)... 142, Cantiques et hymnes [Splendor paternœ gloriœ... Creator omnium... Rex œter/œ Domine...). Les ff. 2-11 sont écrits, à 31 1., en une capi- tale ([Qi paraît plus récente. Ils contiennent les préliminaires du Psautier. 2 v : Omnis Scriptura divinitus inspirata... Nunc Damasi monitis... Psallere qui do- cuit... David filius Jesse... ISunc exposuimus ordi/iem Psalmorum..., etc. 9 ; Incipiè interpretatio Psalmorum. Primus Psalmus ad Cliristi personam pertinet. On a ajouté, comme fol. 1, une initiale de Psautier du xii^ siècle, et on a collé à la fin les armes de la troisième femme de Charles le Téméraire, Bourgogne parti d'Angleterre, et la devise « Bien en aviengne. C. M. (?). » — Wyatt, The an of illuminaUng, pi. vn ; Weslwood, Anglo-saxon mss., pi. Jii (vii^ s."); Pal. Soc, pi. xvui (vers 700); C. -A. S\vainson, The Nicene and apostle's creeds, 1875, p. 347; Thompson, Catal., pi. xii et XV. — P. 36. Vieux fonds royal. I. A. XVIII. Évangiles dits d'^Ethelstan. 260™™ sur 185. 199 ff. , y compris 3 gardes. Ornements avec entrelacs, verts et rouges. Le ms. s'arrête au fol. 192, à Jean, xviii, 21. Les leçons sont tontes C IfJ^)?- précédées des mots : In illo tempore. Les sommaires de Luc et de Jean sont in- titulés : brevis œoangelii degcstio cata Lucan, etc. Écriture paraissant du ix® au X® siècle. Les ff. 193-199 appartiennent à un autre ms. au moins aussi ancien. Ils contiennent les préliminaires [Novum opus..., etc.) mutilés au commence- ment. Thompson, Calai, p. 37. — P. 4-9, 355. 1b., 1. B. VII. Évangiles. 280™™ sur 215. 155 ff. 27 à 30 1. 1. Très belle écriture saxonne paraissant du QlON^ i^® siècle. Commencement: Novum opus... Fol. 8 : Pridu [sic) natale Domini... ^W li. Morin, Bcv. bénéd., t. VIII, p. 482 et Liber comicus, p. 4'26. — P. 39, 43, 355. Ib., I. D. III. Évangiles. 325™™ sur 210. 166 ff. 24 à 27 I. 1. Plusieurs mains. Fol. 1, canons. 7 v° : '''' Exulta jam angelica turba (neumes)... 8 : ISovum opus... — 9 (.\iii^-xiv« siècle) : Textus de ecclesia Roffensi per Godam comitissam III. \° siècle. — P. 43, 356. Ib., I. E. VI. Évangiles dits Biblia Gregoriana. Reliure de Henri 11. — 475™™ sur 350. 77 ff., plus 3 gardes, dont la 2* porte l'inscription du xiii® siècle : Liber S. Augustini Cantuariensis. 2 col. de 42 1. Plusieurs ff. sont écrits en or et en argent sur pourpre; les images des évangé- li.>^tes sont également sur pourpre. Fol 1 : llxc est spcciosa quadriga... 4-6, ca- 5j y nous admirables, avec entrelacs. Plusieurs feuillets manquent ; le ms. est mutilé à Ji:vN, XI, 37. Écriture saxonne du viii' siècle. De Lumlcy. — Weslwood, Archœol. Journal, t. X, p. 277 et 292, Pal. sacra, pi. xxi DIBLlOTIfKQUE DK HARLEY. 387 Cl Anglo-saxon mss., pi. Mv cl xv ; Pft/. «oc, pi. vu ; Thompson, Cfl(., pi. xvii et xviii. -- P. Sô; Xw. Bibliothèque de Uaulev, n° 1023. Évangiles. 200°'"' sur 150. 88 If. 28 1. 1. Commence à Matth./ xxiii, 25. Écriture irlan- daise qui parait environ du xiii® siècle. A la lin, d'une écriture un peu pins ré- cente : In hoc quinque libri... WcstcoU (facs.). - P. U. N° 1772. ÉpiTRES ET Apocalypse. 290"'"' sur 185. 14G ft". 28 1. 1. Le commencement des livres est orné d'un ad- mirable monogramme à entrelacs, sur fond blanc ou de couleur, formant le pre- mier mot. Nombreuses initiales à entrelacs. Fol. G v°, grande inscription runi(|ué. Fol. 1, préliminaires de saint Paul {Prinium quseritur..., etc.). 71 v°, dans l'Épitre aux Philippiens, une image très grossière, de couleurs verte, rouge, bleue et probablement jaune, représentant, sous une arcade romane (avec entre- lacs aux chapiteaux), un temple, au premier plan duquel est un homme pros- terné. L'arche est devant lui, ou plutôt derrière, car il regarde le bas de l'image. Sous la colonnade qui est au fond sont quatre hommes armés. Fol. 88, dans une roue: Sator tenet opéra. 121, Épitres catholiques. Le ms. s'arrête, dans 1 Jean, à IV, 18 (fol. 134 v°) ; une page et demie, restée en blanc, a été complétée d'une écriture française du ix® siècle. Fin : Apoc, xiv, 13. viiiMx® siècle. Déroba par Avinon y la Bibliothèque du Roi. — Collation partielle dans le Catalogue de Wanley. Thompson, p. 38. Tischendorf : harl. — P. 50, 287, 341, 357, 358. N° 1775. ÉVANOILES. Mazarin. Dérobé par Aynion à la Bibliothèque du P>oi. N» 4582 de Clément, vi'' ou vue siècle. — Westcott [facs.'\; Pal. soc, pi. xvi; Thompson, pi. ni. Tiscliendorf : karl. Wordsworth : Z. — P. 287. ' N° 1802. Évangiles. 165°'"' sur 125. 156 ff. 25 à 30 1. 1. Fol. 1 : Noviuu opus... Curieuses initiales irlandaises. Vlnlerprelatio des noms hébreux et les arguments des trois der- niers Évangiles sont intercalés après Matth., i, 17. Figures très grossières. Fol. 158 V" : Oroit do Maelbrigte Hua Maelvanaig, qui scribsit hune librum i[d est] in n' Ardmacha, etc. Comparez les notes des IF. GO v° et 127. Cette dernière note est datée de « la deuxième année après le grand orage ». Cet orage eut lieu, d'après les Annales des quatre maîtres, en 1137. Dérobé par Aymon à la Bibliothèque du Roi. — R. Simon, Bibliothèque critique, t. I, 1708, p. 271 ; J. Toland, Nazarenus, lettre II, Londres, 1718; W. Reeves, Proc. R. I. A., t. V, p. 45 et à part, 1851 ; Westcott (facs.); Gilbert, pi. xl-xliii; Pal. soc. pi. ccxii ; Wh. btokes, The Academy, 1887, no 784; Recueil de facsiinile à l'usage de l'École des Chartes, n» 351. — P. 44, 287. N° 2788. Évangiles. BÔô""» sur 245. 208 If. 2 col. de 32 1. Fol. 1 : Novum opus... Écrit en entier en onciale d'or. Fol. 6, canons; en haut de chacun sont les figures des évangé- listes. Fol. 12 v°, dans un rond de pourpre entouré d'un cadre en mosaïque : Hsec insunt evangelia ?minero quattuor... ; autour, des oiseaux; cadre formé ^/^ ^' d'entrelacs et de losanges. Fol. 13 v°, saint Matthieu sous un ciel hexagone; le livre qu'il tient porte les mots : Venite adoremus, etc. Fol. 14, admirable initiale à ligatures. A la fin, capitulare evangeliorum. viiiMx® siècle. De la collection- de J.-J. Charron, marquis de Ménars. — Thompson, CataL, p!, xxxix- 388 BIBLIOTHÈQUE DE HARLEY. XLi; Delisle, Bibl. Ec. Chartes, t. XLVI, p. 319; Ada-Handschr., d. 86 et pi. xxvi-xxviii. — P. 255, 2(37, 274, 350. N° 2790. Évangiles. Reliure à petits fers. — 320'"™ sur 220. 271 IT. Fol. 2 : Xovum opus... 20, canons. Dans l'arcade du fol. 23 se lit le nom de Gedeon. Interpretatio. Fol. t v°, note de Hugues, évêque de Nevers, attestant la pénitence subie par l'abbé de Notr^-Dame et Saint-Étienne. 19 v° : Me quicumque leyi.s, Hcrimaani sis memor, oro... Obticlit eclesite sihi comrnisssË meinorandus... Prœsiil me, fatcor... Me sancto Ct/rico... En dédit... 263 (x® siècle) : Hsec sunt nomina librorum qui sunt in armario S. Cyrici... Grosse minuscule du ix* siècle. Thompson, Caf,, pi. XLiv; Delisle, Bibl. Éc. Chartes, XLVI, p. 328; Ada-Handschr., p. 38. — P. 254, 255, 258, 354. iV° 2793. Psautier. 295'""' sur 225. 146 ff. 21 1. 1. Psautier « hébraïque ». Au fol. 32 v°, quelques mots en semi-onciale. Thompson, Cat., p 11. — P. 255. N° 2797. Évangiles. 200"'"' sur 200. 175 ff. 25 1. 1. Écrit entièrement en minuscule d'or. Fol. 1, (i\ )(|\| canons, sous des frontons en couleur lilas. 7 : Novicm opus... Écrit en entier en minuscule d'or. Fol. 163 : Incipiunt capitulare evatigeliorum de mini circula. IX® siècle. De Sainte-Geneviève. — .1. Fionteau, Kalendarium romanum nongentis annis anli- quiiis, Paris, 1652, iii-S»; Thompson, Cat., p. 28; Delisle, Bibl. Ec' Charles, t. XLVI, p. 324. — P. 270, 355, 356. N° 2805. Première moitié d'une bible. 515™"' sur 365. 237 ff. 2 col. de 51 1. Complété successivement au xi" et au XV® siècle. Les ff. 1-3 ont été refaits sur papier. ix° siècle. Tiiompson, Cat., p. 4; Delisle, Bibl. Ec. Chartes, t. XLVI, p. 321. — P. 213, 241, 343 et suiv. ^ N^» 4772 et 4773. Bible. 510"'"' sur 370. T. I : 301 ff. 2 col. de 50 1. Commencement : Fratcr Ambro- sius... Genèse-Prophètes. T. Il : 218 ff. 2 col. de 47 à 48 1. Proverbes-Apocalypse. Il manque la fin des Actes, depuis xxvi, 15, et le commencement de l'argument de l'Apocalypse. Peintures. Commencement du xiii® siècle. — P. 76, 333, 311, 345 et suiv. BiiiLioTHKQUE EuERTON, n° 609. Évangiles de Marmoutier. Reliure en maroquin rouge à petits fors. — 305"'™ sur 220. 102 ff 28 à 30 1. l. Fol. 1 : Novum opus... 3 v°, canons grossièrement exécutés. Saint Matthieu commence au fol.'- 8 par un monogramme saxon à entrelacs, avec des tètes d'oi- seaux. 45 v", une hideuse figure symbolique de saint Marc, avec une robe faite d'entrelacs. 78 v°, figure également laide de saint Jean. Lacunes de Matth., xiv, 32 à XV, 28 et de Marc, vi, 56 à Luc, vu, 23. ix* siècle. Fol. 1 : i\fajoris monaslerii congr. S. Mauri. 102 v» (xv s.) : Isie liber est de rccle- sia bealixximi .Martini. « (Inérin. » — Nouvemi li-aité de diplomaliqiw, l. III, p. 109, 134 et 342 ot pl. xx.\l\; Thomp>oii, Cat., \). 30; Delisle, Mss. disparus de Tours, {.\ulices cl extraits, t. XXXI, i, p. 178). lischendutf : mm. — P. 47. p. 22 MUSÉK BRITANNIQUK. MANUSCRITS ADDITIONNKLS. 389 Ib., 11° 104G. Livres SAPiiiNiiAUX. 310"'"^ sur 230. 48 If. Le premier ms. (fT. 1-1 G et 32-48) a 2 col. de 42 à 43 1. Minuscule anglo-saxonne arrondie du i.';^ siècle. Piiov., iv, 10 (le recto du fol. 1 est noirci). - Gant, et Sm.,iv, 10-xrjv, 13. — Le 2° ms. (IT. 17-31) est écrit /jer cola et co)ii)nat(i, entre le \iir et le i.s.® siècle, à 33 1. environ, en une semi- onciale anglo-saxonne. Sap., i, 1-Sir., i, 35. Acheté en 1843 à W. Pickering — Thompson, Cal., pi. xxvi, — P. 38, 350. BinLiOTHÈQUE Arundel, n** 125. Job et Esdras. 245'"'" sur 170. 98 ff. 20 1. 1. Les sommaires de Job sont écrits en une semi- onciale qui parait imitée sur celle de Tours, ix® siècle. — P. 255. Manuscrits additionnels, n'* 54G3. — Évangiles. 350""" sur 285. 240 ff., y compris la dernière garde, sur laquelle est écrite une homélie sur Ro.m., xi, 1 et suiv. (ix° siècle). 2 col. de 23 1. (27 dans les préliminaires). Hederœ. Fol. 1 v", canons. Le 2® cahier n'a que 7 ff. Fol. 5 : No- vum opus... Commencement du ix« siècle. VVeslcolt ifacs.); Thompson, Cat., pi. vii; Wordsworlh : BE. —P. 91, 355. N" 9381. Évangiles de S' Petrog's. Ancienne et grossière reliure en bois. — 2G0"*"^ sur 175. 141 ff., plus les gardes. 30 1. l. Fol. 1 : Novum opus... Au commencement et à la fin, notes rela- tives à l'affrancliissement des serfs des paroissiens de l'église de S' Petroc's, à Bodmin (x® siècle environ). Interpolations liturgiques : I/i illo tempore. Fol. 108 V®, figure grossière, composée de cinq cercles ; la tlgure du Christ occupait peut- être celui du milieu ; celles des évangélistes sont dans les autres. 133, capitu- lare evangeliorum. Minuscule du commencement du x® siècle, oîi les g et les r seuls sont irlandais. Thompson, Cat., p. 34; Bradshaw, Collected papers, 1889, p. 486. — P. 43, 354. N» 10546. Bible de Grandval. Reliure récente en velours, à coins en cuivre doré, avec figures allégoriques représentant l'agneau pascal, le crucifiement et les quatre évangélistes. — 505""" sur 3G5. 449 iï. 2 col. de 50 1. Fol. 1 v» (le recto est en blanc) : hic. Ep. S. Hie- ronimi ad Pavlinum... Peintures. Fol. 449 v% acte de propriété. L. Hug, Zeitschr. f. d. Geistlichkeil des Erzb. Freihurg, 18'28, il, p. 1 (facs.), et Einleilunçj in das N. T., 3^ éilit., 18:20, t. I, p. 476; Le Correspondant, t. I, p. 127, 15 septembre 1829 (signé Fs), et nombreux articles île journaux, cités par De Speyr; J.-H. de Speyr-Passavant, Descr. de la bible écrite par Alclmin de l'an IIS à 800, el offerte par lui à Charlemagne le jour de son couronnement à Rome, l'an 801, Paris, 1829; G. Hacnel, Catal. libr. mss., 183J, p. 281 ; F. Maiden, Alchuine's Bible in tlie Brilisk Muséum, The Gentleman' s Magazine, N. S., t. VI, 1836, Ji, p. 358, 468 et 580 (facs.) et à part; le même, The Athenseum, \SQd, p. 701, cf. 595; Westwood, Pal. sacra, pi. xxv; H.-E. Gaulieur, Mém. de l'inst. genevois, t. I, 1854, p. 177; Wyatt, The art of illumi- nating, pi. xviii s,; A. Quiquerez, Revue suisse des Beaux-Arts, 18 février 1877, p. 17 ; J.-ll. Rahn, Psalterium aureun, p. 58; Diimmler, Poetse lat., t. 1, p. 167 et t. 11, p. 692; Thompson, Cat., pi. xlii et xliii; Delisle, Bibl. Ec. Chartes, t. XLVI, p. 320 et L'Ec. calligr. de Tours, p. 8; Woi'dswortli : K; Leilschuh, Der Bilderkreis, p. 84; Ada- Handschr., p. 76. — P. 209 et suiv., 241, 255, 332, 341, 342, 343 et suiv., 363. N" 11848. Évangiles de Saint-Corneille. Splendide reliure du xiii^ siècle environ, en argent et argent doré, avec des pierres précieuses et des émaux représentant les évangélistes ; au centre, le Christ, repoussé. 2« face, l'agneau pascal, repoussé. Dans l'intérieur, des reli- ques. — 300"'"' sur 235. 219 lï". 23 1. 1. Fol. 1 v«, Novum opus... 20G v°, capitu- 390 MUSÉE BRITA>'NIQUE. LAMBETH. LYON. lare evangelioriun. 219, uû abaque : Matheus Ixvi... Peintures. Il manque un feuillet aviiit le f. 69. ix^ siècle. De la bibliothèque de Butler et de l;i bibliollièjue de Suchlelen. Parait provenir de Sainl-Corneille de Compiè^' le. — ïliompson, Cat., p. 2^. — W 250, 2>5 (bis), 258, 35-i. No 1 1840. Évangiles. 220"'"' sur 180. 183 (T. 25 1. l. Fol. 1 : Novun opus... 183 : Inc. capi[tu]la ev iiigelii per circuluin aiuii (ce texte n'a pas été copié). De la bibliothèque de Butler. — Thompson, Cal., p. 31. — P. 253, 255, 258, 350. >'° 118.J2. Nouveau Testament sans les Évangiles, de Hart.mut. 235"'"' sur 170. 215 ff. 23 à 25 1. 1. Hederœ. Fol. 1 : Vrinium intelligcre nos oportat... 8 v'', dédicace de Hartmut. De la bibliothèque de Butlec. — J.-G. Schelhorn, Memorcbilium hihliolhecve D. Raym. de Krafi P. I, L'Im, 1725, p. 8 (Amœnilates, t. 111, 2e éd., 1730, p. 8); F.-U. lliiberlin, Calai, hibliolhcci Chu, 1739; p. 1 M. Cerbert, lier u.. , ^. _ , ., , . .__,_. _ , , ,.. , ...... son, Letlers lo archdeacon Travis, Londres, 1790, p. 148; J.-A. Beng<'l, briefwechsel, 183(), p. 2(>0 (leltre du 3 juillet 1749 à Schelhorn); O.-T. Dobbin, The Codex Montfor- lian>is, Londres, 1854, in-4o, Introd., p. 44-; Scriven'^r, Inlrodncliun, p. 358; E. Neslle, Bevgel als Gekhrlcr, Tubingue, 1893, p. 58. — P. 12(3, 342, 356 et suiv., 303. L'Im, 1725, p. 8 {Amœnilales, t. 111, 2e éd., 1730, p. 8); F.-U. llaberbn, ?œ a H. Krafl de Delmensingen coUeclœ, jam venum proslanlis, t. 1, Il ; J.-A. BcuLçel, Apparalus criticus ad. N. T., éd. Il, Tubingue, 1763; alemannicum, S. Biaise, 1765, p. 193, el 2e édit., 1773, p, 204; R. Por- N» 24142. BniLE Dj) Sai.nt-Hudert. Ueliure au nom et aux armes de l'abbaye de Saint-Hubert. — 325"'"' sur 245. 248 ff. 3 col. de 02 l. Commencement : Gen., xlix, 0 in consilio. Fin : I Pierre, IV, 3 in luxuriis. Lacune de Osée, vi, 8 à la fin des petits Prophètes, ix.® siècle. Dolislo, Les bibles de Théodulfe, p. 30; Thompson, Cat., pi. xlv. Signe : hub. — P. 179, 331, 341, 343 et suiv. 13ibliotlièq[Uie du palais de LaixilDetli, à T^oiidres. Evangiles de Mag-Duunan. liiO"*™ sur 110. 210 ir. écrits. 20 à 25 l. 1. Fol. 1 v°, image grossière des quatre évangélistes. 3 v° : Mseielbrithus Mac-Dur nain isluni textani per tri(juadruni Deo digne dogmatizat. | Ast Mthelstanus Anglosaxona rex et rector Doruoer- nensi nielropoli dut per œoum. 20 : Chniid rex Anglie dédit ecclesie Christibrn- chiiini S. Bartholomci (droits de l'église de Canterbury sur Sandwich)... 1 11- 115 v°, notes en anglo-saxon, f Eadsige arceb. Peintures disgracieuses. Jolie écriture Une, irlandaise, du x® siècle. On a intercalé dans le ms. quatre peintures du xiii® s., représentant la Passion. Weslwood, Pal. sacra, pi. mm-xv qï Anglo-saxon mss., \\\. \.\ii; fiilbcrt, )d. wi ; d'Arbois, p. xcvii. — P. 43. Iîibliotllèç|[^le de la ville de I^yon. N** 327. Livres des Hois et Ciirgniques. 315"'"' sur 195. 289 (T. I" ms., iï. 1-191 : 2 col. de 25 à 26 l. Les 5 premiers (T. sont écrits en longues lignes. Il man |ne 10 IT. au commencement et le dernier caliijr est incomplet, l Bois, ii, 5 peperit-W Bois, xxv, 25 Faclum est. — 2" ms. : 24-25 lignes (le l^"" cahier en longues lignes, les stiivants à 2 col.), l Cuiion.- 11 CiiROX., XXXV, 7 subalantia. Fin du vin' siècle. — Fol. 158 V el 159 : Adal- berliis bonus clericus (ix* siècle). Fol. 288: Inclitns MnnriciKs wartir... (vin* ou IX* siècle). — P. 02. LYON. MADRID. 391 N" 351. Psautier. 290°'" sur 260 (Lyon). 103 If. à Lyon et G3 à Paris (Nouv. acq. lat. 1585 — Libri, 5). 13 lignes à li page, chacune d'environ 12 à 20 lettres. Corrections eu minuscule çursive et en semi-onciale mérovingiennes, vi^ siècle, Delisle, Mélanges de paléographie, p. 11, Album paléa graphique, pi. ix, et Cat. des mss. Libri et Barrois, p. 3 et pi. ir, 1 et 2; Pal. soc, N. S., pi. vin. — P. Gl, N° 35G. EsDRAS, Machauées et Esther. 345mm gur 19Q jjo ff., plus le fol. 57 bis. 19 à 24 1. 1. Le ms. commence avec le cahier B; le dernier cahier n'a que 7 iï. Fol. 1 : . . . et cum apendsset (NÉn., vin, 5). Au milieu du v. 12 du chap. xi de Néhémie, entre les mots Amsi et filius Zacharise, le copiste a inséré, par suite d'une interversion des feuillets dans le ms. qui a servi de modèle, Esdr., m, 10-Néh., vit, G (ff. 7-2G). Néhémie commence au fol. 18, avec le paragraphe vu. Fol. 30 : Expl. Ilœsdra sec. tebreiun. Lic.Confessio Hsesdre : Domine qui habitas in œternuni... 31 : Ejcpl. conf. Hesdre féliciter. Amen. In nomine Domini inc. liber Machabeoriim : Et factiim est... lOG : Hic ergo erit consumatio. Ameji. Deo gratias. Expl. liber Macchabeorum féliciter . Amen. Inc. liber Hsester. Anno secundo régnante Ar- taxerse... Fin: ... habitaremus forsitan. Commencement du ix^ siècle. vS. Berger, Notice. — P. 62. iN° 357. Évangiles. osQir.m gur 200. 239 ff. 21 à 22 l. l. Commencement : ^ovum opus... A la iiu, capitulare evangelioriim. ix** siècle. Delisle, Mém. sur d'anciens sacramentaires, pi. i.k et x; L'évangéliaire de S.-Vaast p. 13; Ada-Handschr., p. 96. — P. 255, 284, 286. ivradrid. Bibliotlaèqvie nationale. CODiiX TOLETANUS. Reliure en basane à fermoirs en forme de croix pattes. Titra : biblia uothlga. — 438"'"' sur 330. 375 ff. 3 col. de 63 à 65 1. (ordinairement 64). Cahiers nu- mérotés, d'abord d'après les lettres de l'alphabet, puis d'après les lettres arabes. Notes arabes sur les marges. Hederse. Quelques initiales représentant des oiseaux péchant des poissons. Commencement : ... multiplicamini (Gen,. i, 22). Plusieurs lacunes entre Gen., xix et xxv. Fol. 70 v°, après Ruth, table des rois de Juda et d'Israël. Psautier « hébraïque ». Le commencement de I Chrox. est écrit en 6 co- lonnes. Fol. 236 V** (avant la Sapience) : Hos libros qui scquuntur quamquam Hebrei inter canoiicas scriptuims non récipient scd iater aleograua lectitent... Fol. 35?, en tête des Épitres catholiques : Incipiunt prologus Jlieronimi. Qui intègre sapiunt... viii^ siècle. — 375 v°, 2® col. : \n nomine Domini, etc. No 2, \ de la bibliothèque du chnpitre de Tolède. — La collation de Piilomarcs a été publiée par J. Bianchiiii, Vindiciœ, p. lv et reproduite dans le t. XXLK de la Patrologie latine de Mign3. — F. Arevalo, S. Isidori opéra, t. 1, p. 307 et t. Il, p. 17 et 90; Egurén, p. 44; Munoz y Rivero, Paleografia visiqoda, 1881, p. 119 et pi. ix; P. Ewald et G. Lœwe, Exempta scripturce visigothicœ, 1883, pi. ix; Corssen, Ep. ad Galalas, p. 7; Vercellone : B; Tisclicndorf : loi.; Wordswortli : T. — P. 12, 331, 311, 345 et suiv. ^° A. 2. Première moitié d'une bible. 555""" Pur 385. 194 ff. 3 col. de 60 1. En tête, 3 ff. conteaant les généalogies de la Bible ; on y voit des arcs ar.ibes et des cercles espagnols. Fol. 4 : Deside- rii... xi° siècle. Fgurén, p. 19. Signe : madr"^. — P. 20, 338, 345 et suiv. 392 MADRID. N° A. 3. pREiMIÈRE MOITIÉ D'UNE BiBLK. 555""» sur 380. 192 ïï. 2 col. de environ 61 I. Commencement : Frater Am- hrosius... Genèse-Psaumes. Parait dater du commencement du xiii® siècle. Le ms. A. 5 (151 ff., 2 col. de 52-63 l. ; Sir. i, 28-Apoc.) parait en être la suite. Fgurén, p. 22 {Biblia 12). — P. 142, 332. N» E. R. 1. Bible. 2 volumes. 500"^"" sur 400. 2 col. de 51 1. T. 1 : 234 pages. Commencement : Frater Ambrosivs... Fin : Sap., i, 11. T. Il : Ésaïe-Évangiles (ceux-ci sont à la fin du N. T.). Écriture paraissant du xiii'^ siècle environ, très semblable aux écri- tures italiennes, mais espagnole. Très belles grandes initiales or et couleur, d'un style arabe. — P. '142, 333, 341, 345 et suiv. N° E. R. 8. Bible d'Avila. Reliure avec coins et fermoirs de cuivre. — 585'"'" sur 395. 428 ff. 2 col. de 58 à G2 1. Commencement : Frater Ambrosiiis... Écriture du commencement du xiii^ siècle, qui est, ainsi que la décoration, absolument dans le genre italien. On a placé en tête 2 feuillets, paraissant du xi« siècle ; le premier contient une très belle image de l'arche de Noé : le corbeau mange les yeux d'une tête hu- maine; au-dessous et au dos, la généalogie de Noè et le sacrifice de Noé. On a également inséré en tête du N. T. 3 ff. qui sont la suite des 2 précédents ; ces peintures représentent l'histoire de Jésus Christ jusqu'à la Pentecôte; elles sont de toute beauté, quoique grossières, par la vivacité des couleurs. On a intercalé, après le sommaire des Machabèes et avant Job, dont le commencement manque, le IIP et le IV® livre d'Esdras, copiés, peut-être par une main espagnole, d'une écriture française, postérieure, mais encore du xiii® siècle. Le Psautier est écrit d'une écriture française, à peu près la même. Entré récemment. — P. 23, 142, 332, 341, 345 et suiv. Miadrid. Bibliotli.èqne de 1'TJn.iversité centrale. N" 31. Première bible d'Algala. Belle reliure avec fermoirs, coins et clous de cuivre, aux armes de Cisneros. — 495""" sur 3G5. 339 lî. ; les 2 premiers ont été retouchés, et les ff. 44, 47, 48, 99, 197 et 338 ont été récrits au temps de Ximenès, dont le fol. 2 porte les armes. Nombreuses notes hébraïques en marge. Fol. 232 v°, en marge, traduc- tion arabe de IV Esdr., vi, 1 et suiv. ix'' siècle. Egurén, p. 17; Villa-Amil, p. 8; The Journal of Philology, t. Vil, p. 264; Scrivener: compl^; S. Berger, Notice. — P. 22, 157, 331, 341, 342, 343 et suiv., 303. N" 32. Second volume d'une bible (deu.kième bible d'Alcala). Reliure aux armes de l'Université d'Alcala. — 515"^™ sur 380. 137 IT. écrits. 3 col. de 64 à 65 l. Commencement : ... ara mortis (Prov. \ii, 8). Notes arabes. Certaines initiales sont arrachées. Hedercc. i.\.® ou x® siècle. Egurén, p. 18 ; Villa-Amil, ji. 0 ; Jovrnal of Philol., t. VII, p. 264 ; Scrivener : cotnp/^ — P. 15, 331, 341, N°' 33 et 34. Troisième bible d'Algala. Ueliure aux armes de l'Université d'Alcala. — 525"'"' sur 355. 101 et 120 IT. 2 col. de 50 à 52 1. Commencement (dans la Préface Frater Amhrosius) : ... Icc- MADRID. MAYHINGKN. MKTZ. 393 tionein diculiat. Nombreuses gloses sur les marges. Très mutilé. Le livre de Job est partagé entre les 2 volumes, xii^-xiii® siècle. Egurcn, p. 18; Villa-Amil, p. 11; Scrivoner : corti'pV. — P. 20, 331, 34j et suiv. ^Xadrid. !Bibliotlièq.\ie de l'Académie de l'Histoire. ]N'° F. 186. Bible de Sa\-Millan. 34Qmm gjjp 270. 250 fl". (sauf erreur), dont plusieurs sont dos fragments. 2 col. de 43 1. Le f. 1 n'est qu'un fragment. Le f. 2 commence : Ego ad Deum (Ps. liv, 17). Nombreuses lacunes. La fin est mutilée et peu lisible, mais l'Apocalypse semble avoir terminé le ms. x^ siècle. Ancien n» 22. — Ewald et Lœwe, Neues Arc/iiv, t. VI, 1881, p. 332, et Exempta scriplurœ visigoticse, pi. xxv ; Scrivener : œmil. — P. 16, 150, 338, 341, 351 et suiv. IMladrid. ISIiisée ardiéolog-ique. N° 485. Bible de Huesga. Reliure sur ais avec griffes. — 530"""' sur 360. 2 col. de 50 1. Commencement : Desiderii... A la fin de II Machabées : [A]ctefii{s eroum... (vers incorrects). Tan- dem finitis Yeteris Instrumenti Hbris, etc. A la fin : Adjuvante D. N. J. C. expl. V. ac N. Testainenti, etc. Quisqiiis o tu... ?iovissimtcm culmen. Amen, xii® siècle. Ewald et Lœwe, Neues Archiv, t. VI, p. 353; signe : ose. — P. 20, 157, 334., 341, 345 et suiv. JBibliotli.èqLiie princière d'aEttingen-Vs^allersteiii, à Mlayh.ing'en.. Manuscrit anglo-saxon des Évangiles *. Le ms. paraît, d'après le fac-similé, du viii« siècle. A la dernière page, on lit, en acrostiche : Laurentius vivat senio. Belles initiales avec entrelacs et têtes d'animaux. Fol. 1, vers : Quant in primo speciosa quadriga... Fin : ExjjI. Ev. sec. Johannem. Vive et fruere. W. Waltenbach, Anzeiger fur Kunde der deutschen Vorzeit, 1869, col. 289, traduit dans la Revue celtique, t. 1 (1870), p. 27; le même : Neues Archiv, t. XII, 1887, p. 234; A. Essenwein, Kunsl- u. Kulturgeschichll. Denkmale des German. nat. Mus., Leipzig, 1877, pi. m, cité par M. Voge, p. 385. — P. 52. Bibliotli-èqL^ie de la ville de Mietz. iN'o 7. Seconde moitié d'une bible. 450™-" sur 330. 331 ff. (sauf erreur). 2 col. de 40 1. Proverbes-Apoc. xviii, 20 Isetamini cœli et qui... Commencement du ix® siècle. Calai, gén. des mss. des Départements, in-4o, t. V (Quicherat) , p. 5. — P. 100, 331, 341, 352 et suiv. 394 MILAN. MONZA. Milan. Bibliotlièque Ambrosieniie. N" K. 26 iiif. Partie d'une bible. Reliure en ais du xv® siècle, où est marqué le chiffre 4. — /t'iô"*™ sur 295. 307 ff. et plusieurs ff. de garde, composés de fragments d'un livre liturgique pa- raissant du XI* siècle. 2 col. de 42 à 44 1. Plusieurs écritures. Chroniques-saint Paul. ix.*-x^ siècle. Fol. 307 (écriture paraissant du xin^ siècle) : Expl. cpistole Pauli numéro quaticordecim. Hanc bibliothecam ah Aicderico abbate usque in fi lient libri Regum jiissn est scribi, coiisumata vero et in tmo voluniine consuia ab Luniberto eiiguo abbate. Félix lector esse cognosce pro quo dicere ne pigeas (corrigé : pigeât) : Christe concède suorum veniam delictorum. Le ms. a été cor- rigé, ou plutôt interpolé au x® et au xi° siècle. Au fol. 94, entre les Chroniques et Job, on a copié, sur le recto qui était resté en blanc, d'une écriture du x*' siècle, un diplôme de l'an 901, émanant de l'empereur Louis IV, pour Rapertus, abbé de Bobbio, et pour Liutardus, évêque d'Alba. Ce diplôme est précédé (fol. 93 Y°) du titre : Libello de Albanense civitate. Ancien n» E 76 inf. Entré en 1606. Fol. 1 (xv® siècle) : Isle liber est monachoriim congregalionis S. Justine de ohservantia 0. S. B. residentium in monnslerio S. Co- lumbani de Bobio. Scriptus sub w» 4 (n° de 1461). xiii^ siècle (?) : Liber S. Coliim- bani de Bobio. — Peyron, p. 2 et 71; Wonlswonli, Old-latin bibl. Texts, V. II, p. xxi; E. Riggenbach, Neue Jahrbiicher f. dentsche T/ieoL, t. I, 1892, p. 556. — P. 138, 157, 338, 341, 351 et suiv. i\° E. 53 inf. Bible de Biasga. ■i85'""' sur 380. 169 ff. 2 col. de 49 à 51 I. Commencement : Desiderii... Ordre des ollices. Episenia. Mutilé. Fol. 109 : Inc. scripta Corinlhioricm ab ap. Paulinn... Inc. rescriptum Pauli ap. ad Corinthios . . . Explicit epistula ad Co- rinfhios tertia. Inc. ejusdcm Pauli ap. a\d Laodicenses]. . . x® siècle. En tcle (lu volume, une note du xviiie siècle : ... Hic codex fuit usque prœposihirœ SS. Pétri et Pauli de Abiascha in Lepontiis, atque a prœsentissimo inlcriiu pecunia redeinplus hoc anno MDCCLXXVI. — A. Cnrrièro et S. Berger, Rec. de Théol. et de Philos., t. XXII, p. 333 et à part; A. Haniack, Theol. Lileraturzeitung, t. XVll, 1892, col. 2; Th. Zahn, Theol. Literaturblatl, t. XIII, 1892, col. 185 et 193; P. Veller, LUer. Rundschau, t. XVIII, 1892, col. 193. —P. 143, 157, 338, 341, 343 et suiv. N» I. 01 Slfp. KvANdILES IRLAXD.MS. 225'"'" sur 170. 92 ff. 21 à 39 1. 1. non réglées. Semi-onciale irlandaise pa- raissant du VIII*' siècle. Notes en cursive mérovingienne. Fol. 89 (minuscule) : Deo se/nper grattas. Amen. Les ff. 90 et 91 sont palimpsestes. L'écriture la plus récentt> est une belle semi-onciale très ancienne : M.xttil, xxviii ; le texte infé- rieur est le célèhre fragment d'Ulphilas (Matth., xxy, 38-xxvi, 3 et xxvi, 05- xxvn, 1). Le fol. 92 contient 3 chartes de Bobbio, de l'an 1210. Entré en 1606. Fol. 1 (.\ine siècle?) : Liber S. Columbani de Bobio. — Pevron, p. 126. —P. 58. Arcliives do la Collég-iale de ^Mloiiza. N° G. 1. Bible. Reliure de Napoléon l«^ — 510""" sur 375. 391 ff. (sauf erreur): le dernier est une garde oii est copié un acte de 1301. 2 col. de 51 1. Fol. t : Desiderii... Après les petits Prophètes : Expl. Malachias proph. Deo gratias. Et il lad obsc- cramus ut oretis pro scriptorc si Deum habcalis protectorvm. Signé d'Amalricus. MONZA. MUNICH. 395 A.-F. Frisi, Memorie sloriche di Monza, t. III, Milan, 1794, in-4o p. 21; Corssen, Ep. ad Galalas, p. 10, et Ada-Handschr., p. 38. — P. 221, 241, 255, 332, 341, 343 et siiiv. N° l. f . Fragments m: la Bible. 200'"'" sur 190. jl IT. 26 1. 1. Commencement : ... parentes vestros (Tob., l\; 10). Fia du fol. 23 : ... ut firmiim (Jud., vin, 31). Fol. 24 : Romani sunt in par- tibus Italiœ... Saint Paul. Hederse. Plusieurs (f. arrachés, x® siècle. Frisi, t. m, p. 24, n» X; E. Riggenbadi, Neue Jahrbûcher, t. I, p. 553. — P. 139, 342. IBibliotlièqLVie royale de Miunicli. Clm. 4451 (Cimelie bij). Évangiles de Bamberg, Précieuse reliure comprenant un ivoire qui représente le baptême du Christ ; sur le deuxième plat, bel ivoire représentant FAnnonciation et la Nativité. — SOS"""» sur 210. 155 if. écrits. 28 l. l. Peintures. Fol. 1 : Novum ojms... 142, ca- pitulare evangeliorum. ix^ siècle. — P. 356, Cira. 4577. Épîtres de saint Paul. Reliure sur ais. — 255""™ sur 190. 95 if. plus 2 gardes. 2 col. de 28 à 30 1. Hederœ. Fol. A v°, charte allemande de Bjneiiktbjuern (1437). B : liste de re- liques (xi^ s.). Y° : Pictura hujus ecclesiœ fuit hœc... (x^ s.). 1 : Jamdudum Sautas... 91 v°, Épître de S. Jérôme à Eustochium : Audi filia... Notes liturgi- ques. viii®-ix^ siècle. De Benediktbeuern. — Une note du xyih^ s. reconnaît dans ce ms. un de ceux que Kisyla ou Gisèle, noinie et princesse de sang royal, a donnés à l'abbaye de Kochel (Pez, Thésaurus, L lit, m, col. 610; Bccker, ■ Ca^a/o.gi, n° 30; Catalogue; F. Daffner, Gesch. d. KL Benedikth., Munich, 1893. p. 369). — P! 209, 342, 357 et suiv, 366 et suiv. . Clm. G220. Livres des Rois. R.'liure sur ais. — 255'"°^ sur 170. 229 ff. 22 l. 1. Fol. 1 : Viginti et duas... Quelques gloses théotisques. Commencement du ix® siècle. Ue Freisingen. — P. 347. Clm. 6225. Job, Tobie, Esdras, Esther. Reliure en ais. — 250'^'" sur 170. 115 ff. 24 1.1. Fol. 1 : LinomineBei summi... Vir erat in terra Hus... 101 : Fnc. liber Hester : Ânno 2° régnante Artarxerse. . . 104 : In dicbus Asueri (Vulgate)... Fin : xi; 4. viiiMx^ siècle. Les ff. 7G-t15 sont palimpsestes et recouvrent les fragments du vu'' siècle publiés en 1883 par M. Ziegler. De Freisingen. — P. 62, 348. ■ Clm. 6229. Épîtres ds saint Paul. Reliure sur ais. — 250'"'" sur 155. 135 ff. 2 col. de 23 à 27 1. Fol. 1 : Jam- dudum Sautas... 129; Épître de S. Jérôme à Eustochium : Audi filia... Notes li- turgiques. A la fin, une note en runes. Copié sur le même modèle que le ms. 4577, VHiMx® siècle. De Freisingen. — P. 209, 342, 357 et suiv., 363. Clm. 6230. Actes, Épîtres catholiques. Apocalypse. Reliure sur ais. — 245""" sur 190. 126 ff. 20 à 22 1. l. Fol. 1 (dans le som- maire) : De rébus contrariis... Lacunes. Première moitié du ix® siècle. De Freisingen. — P. 357 et suiv. 396 MUNICH. NANCY. Clm. 6239. Jon, Tomi:, Judith, Esther, Reliure sur ais. — 21ô"'" sur 150. 103 ff. 20 1. 1. Fol. 1 : ...fieri jwtest (dans la préface de Job). 37 : Liber sennonum Tobie... 61 : A/uw duodecimo rcgni Ne- buccodonossor. . . 86 v*' : Anno 2° régnante Artarxserse... l'iii : x, 11. viiiMx* siècle. De Freisingen. — P. 62, 68. Clm. 1-4000 [Cimelie 55). Évangiles de Saint-Emmeran. Splendide reliure eu or, portaot l'image du Christ entourôe des quatre évangé- listes et de cfuatre scèues de l'iiistoire évangélique. Cette reliure a été exécutée par Aripo et Adalpert, sur l'ordre de Hamvold, abbé de S. Emmeran après 975, et réparée eu 1608. Un chatOQ de bague, placé au.\ pieds du Christ, porte un monogramme où on lit, à l'envers, les lettres AENT et probablement V. — 420""^ sur 320. 126 ff. 2 col. de 40 1. (42 dans les préliminaires). Écriture onciale d'or. Daté de 870 ou 871 et signé de Beringarius et de Liuthardus. Fol. 1, image de Uamvold. 2 : ISovum opus... 5 v°, image de Charles le Chauve; 6, triomphe de l'Agneau; v°, image du Christ; 7, canons; 16, image de S. Matthieu; v", le Lion de Juda; 46, image de S. Marc; v°, le Christ; 65, image de S. Jean; V, la Main divine; 120 v°, capitulare evangeliorum ; 126 : Bis quadringcnti volitant... J.-G. Eckharclt, Conim. de rébus Francise orientalis, 1729, t. 11, p. 563 (pi.); J.-B. (Kraus), Hatishona monastica, t. 1 (i» édil. du Mausoleum S. Emmerami de l'abbé Cœleslinus), luitisb., 1752, in-4o, p. 106; Mabillon, lier germaniciim, dans ses Vetera ana- lecta, p. 9; G. Sanftl, Diss. in avreum ne perveluslum SS. evangeliorum codicem ms. monasterii S. Emmerami, Raiisb., 1786, in-i»; C. Cahier, Nouveaux mélanges, t. 1, 1874, p. 47 et pi. v et vi, et t. 11, 1874, p. 78 et pi. ui-vi; Silvestre, pi. c.xxvi et cxxvii ; Labarte, Hist. des arts industriels, 2^ édit., t. I, p. 336 et 375 et pi. xxi.x et t. II, p. 210; J.-O. Weslwood, The bible of S. Paul, 1876, p. 33; Catal. codd. mss. bihl. reg. Monac., t. IV, n, 1876, p. 115; Ada-Handschr., p. 98. — P. 295, 356. Clm. 14179. Épîtres de saint Paul. 300""" sur 210. 127 ff. 22 1. l. Fol. 1 : In Cliristi nomine in hoc corpore con- tinentur epislolse Pauli numéro XIV... 2 : Paiilus ap. ad VU scribit ecclesias... Gloses au commencement. Quelques gloses théotisques. ix^'-x® siècle. De S. Emmeran. — P. 342, 357, 358, 363. ClnL 27270. Fragments des Évangiles. 350""" sur 255. 51 ff. 2 col. de 23 1. Fragments retirés de couvertures. Grosse onciale artificielle paraissant du viii^ siècle. Initiales à entrelacs, en partie pisci- formes. Les fragments des canons qui occupent les ff. 50 et 51 se distinguent du reste du ms. par le style et la couleur. Quelques leçons d'une ancienne ver- sion. Le sommaire de Marc finit par les mots : Expl. capilulatio parabolarum. Provenant peut-être de Freisingen. — M. Zucker, Repcrt. fur Kunsiwissenschaft, t. XVI, 1892, p. 26. — P. 355, 356. Trésor de la catliédralo de Nancy. Évangiles de saint Gauzelin. Précieuse reliure. — 305"""' sur 220. 227 ff. (Auguin). LUerpretatio. E. Auguin, Monographie de la cathédrale de Nancy, Naucv, 1882, in-^», p. 284 et 309 et pï. 1 et xii-xvi; A. Darcel, Exposition rétrospective de l'art français au Troca- déro, 1890, p. 13. — P. 247 et suiv., 255, 258, 354. ORLÉANS. OSWEGO. 397 I3ibliotli.èqL\ie de la ville d'Orléans. N"" 11 el 13. Parties de l'Ancien Testament. NMl : 340'"™ sur 240. 2G2 p. ^Cuissard). Le ms. commence au fol. 13. 2 col. de 28 à 29 1. Rois. Fol. 17, initiale française, jaune et rouge, avec entrelacs. — N* 13 : 251 p. 2 col. de 26 à 28 1. Initiale à entrelacs, d'un ton vert. Proverbes- Tobie. X® siècle. De Fleury. — C. Cuissard, Inv. des mss. de la hibl. d'Orléans, fonds de Fleuri/, Orl., 188.");' Ca^ gén. des mss. des Déyxriemenls, in-8^», t. XII, w^^ 14 et 16 (Cuissard). — P. 177. N"' 14. Prophètes. 37on.m gur 230. 492 IT. 2 col. de 24 1. jusqu'au fol. 133, de 30 1. ensuite. Notes liturgiques anciennes en marg'e. Pointillés rouges autour d'une initiale plus grande, à Es., IX, 1. IX® siècle. De Fleury. — Cuissard; Cat., nM 7. — P. 177. N" IG. Recueil de fragments bibliques, en écriture ongiale. Premier ms., (F. 1-10 : 275"*'" sur 200 (rogné par en bas). 2 col. de 32 1, Écrit per cola et commota. Corrections en minuscule du ix® siècle. Titres courants. Hauteur de la colonne : 230'"'" env. ; largeur : 80"'"'. Entre-colonnes : 27'""'. 1 Rois, VIII, 18 recjem-xi, 8 ; Il Rois, ii, 13-iv, 9 ad eos ; 111 Rois, vu, 27 et qi(attuor-\iu, ib perlegit dicens si (sic). 2® ms., ff. 11-18 : 225"'"' sur 130 (fortement rogné). 2 col. de 30 1. Rubriques. Col. : 195"'"' sur env. G5. Entre-col. : env. 40"'"'. Egcl., xii, 1 ve/iiat-CANT., ii, 7 milieu; ib., v, 15 species-\ii, 4 sicut (turris)] viii, 7 quasi-^A.p., i, 9; ib., n, lO-iii, 6 au?'um : v, 22 tamquam-\i, \Ç) propter illam ; vu, 27 et pe?'-\iu, 17 en- viron. 3® ms., ff. 19-25 : 38 l. ; 335"'™ sur 220. Titres courants. Cola et commata. Colonne : 275 à 287™" sur env. 95 ; entre-col. : env. 30™™. Es., vn, 9 non per- maaebitissiu, 9 quos ; xxix, 8 lassus-xx)L^ 29 cum tibia; .1er., xvii, 24 sabbati -xviii, 18 contra Hiereimiam)', Ez., xlii, Ç> propterea-\\Ai\, 8 iramea; xliv, 25- XLV, 15; XLVir, 9 et vivent-XL\ui, 10 deceni initia. 4® ms., ff. 26-30 : 23 1. l. 195™™ sur 120. I Thess., i, l-ii, 14; iv, 6 vobis- v, 1 non indigeitis); l Cor., ix, U evanfjelio-2'i; x, 29 ai(te?n-xi, 12 sicut mu- lier. Les deux premières lignes de l'Épitre sont en rouge. L'écriture a été repassée à l'encre. 5® ms., ff. 31 et 32 : 315™™ sur 240. 2 col. de 33 1. Titres courants. Colonne : 250™™ sur 90 ; env. 25™™ d'eutre-col. Cola et commata. Les deux premières lignes de l'Épître sont en rouge. Eph., vi, G-Phil., i, 27. Cartonné en 1825, parait-il. — Cuissard; Cal., n» 19. — P. 84-, 347, 350. Cabinet de ^M. Tli. Irwiii, à Os^veg•o. Évangiles écrits en or sur pourpre. Reliure en maroquin rouge. Un ex libris a été arraché du plat. Sur la garde : « Douglas et Lyderdale. 1300. Londini, 1747 ». — 370™™ sur 270. 2 col. de 30 I. Hauteur de la colonne : 272™™; largeur: 70, sans les initiales; entre-deux : 36™™. 144 ff. Parchemin épais, teint en pourpre de diverses nuances. Cahiers non nu- mérotés, qui se décomposent ainsi : Matthieu : 1. 8. 8. 8. 8. 4; Marc : 8. 8. 8. 3; 398 OSWEGO. OXFORD. Luc : 8. 7. 8. 8. 8; Jean: 7... (le groupement des 26 derniers feuillets ne peut être facilement reconnu). Djs feuillets ont été coupés avant ou après chaque Évangile. Iléglure à la pointe, en creux à la première et à la dernière page de chaque cahier. Titres courants en ouciale ou en capitale rustique d'or au com- mencement et à la fin des cahiers dans saint Matthieu, au premier feuillet de saint Marc (avec deux hederœ à la suite) et aux sept premiers feuillets de saint Jean. Les parallèles sont inscrits dans la marge intérieure ou dans l'entre-co- lonnes, en or; ils sont notés différemment dans chaque Évangile; ils ne sont pas marqués dans la plus grande partie de saint Marc et de saint Luc. Le mot soins, en rouge, ne se voit que dans les parallèles de saint Jean ; dans saint Matthieu, il est représenté par un S en or. Les numéros des sections d'Eusèbe sont eu rouge, mais ils ne sont marqués que dans saint Jean. Les chapitres sont marqués en or, de la première main, dans saint Jean seulement, et uniquement jusqu'à V, 1 (chapitre xi : division en 33 chapitres des manuscrits de Tours). Ni som- maires, ni arguments, ni accessoires d'aucune sorte. Une croix indique le com- mencement de quelques leçons dans saint Luc et dans saint Jean. Hamilton 251. — Cat. of mss., c/nefly from Ihe Hamilton coltecUon, 1889, n" 1 (facs.) ; W. Walteiibach, Neues Archiv. t. VUi, 1887, p. 313, et Sitzungsberichle de l'Académie de Berlin, 1889, p. 143; B. Quaritch's rough list, n» 99, p. 37. — P. 37, 259, 354.. Oxford. BibliotlièqLiie Bodléienne. Fonds Bodley, n° 857. Évangiles de saint Augustin. 245"'" sur 200. 173 ff. 2 col. de 29 1. Écriture onciale. Hederœ. Fol. 1 : Uô impleretur (Matth., iv, 13). En marge, notes hturgiques d'une écriture senii- onciale penchée fort ancienne. Ancien n» Bodl. D. 2. 14. — Westwood, Pal. sacra, pi. xi; Westcott : bodl. ; Words- worth : 0. — P. 35, 355. MÊME FONDS, n° 3964. Évangiles de Rushworth ou de Mag-Regol. Ancien n» Bodl. D. 24. — Ce ms. a été donné par J. Rushworth, membre du long parlement. On reconnaît dans le nom du copiste, Mac-Regol, un abbé de Birr {Queen's County, Irlande), qui vivait vers 820. L'Évangile de saint Matthieu est glosé en langue mer- rienne, les autres (comme le ms. de Lindisfarne) en langue northunibrique. — Publié de 1854 à 1865 aux frais de la Surlees sociely, saint Matthieu en 2e édition en 1887. Wost- woud. Pal., sacra, pi. xi.iv et Angio-sax. mss., pi. xvi; Gilbert, pi. xxn-xxiv; Pal. soc, pi. xc et xci; Westcott, p. 1095; Scrivener : rush.; Wordsworth : R. — P. 43. Fonds de Laud, lat. 102. Évangiles. Reliure aux armes de W. Laud. — 295"" sur 190. 210 ff. Fol. 1, canons. 9 : P/ures Juisse... Plusieurs écritures, x^ siècle. Fol. 14 : Non. jul. vigilia S. Ki- liani : Dominus qui sanctorum... Ane. n» 1315 : Marque de Laud : 1637. Fol. 1 (xive s. environ) : LXXX. Sancla quatuor evangelia cum concordantiis. — Westcott, p. 1696 ; Scrivener : laud. — P. 54, 350. Même fonds, lat. 108. ÉpItres de saint Paul. 260"" sur 200. 117 ff. 21 1. 1. Commencement: Vrimum queritur... Écriture saxonne paraissant du ix'' siècle. Signe : laud. — P. 4i, 341, 357, 358. l'oNDs Selden, n° 30. Actes des Apôtres. 225"" sur 180. 107 ff. 24 à 26 1. Écriture onciale paraissant au plus tôt du vni" siècle. Ms. saxon. Manque xiv, 27-xv, 32. OXFORD. PARIS. 399 Westcott ifacs.). — P. 44. Fonds Rawlinson, n° 167. Luc et Jean. 320'nm sup 245. tOG (T. 22 l. I. Grosse écriture saxonne du commencement du VJii® siècle. Décoration analogue à celle du ms. de Lindisfarne (jaune dominant). Lacune et feuillets déplacés entre les fF. 63 et 72. — P. 43. BODLEIAN AUCTARIUM, E. infrci 1 Ct 2. BiBLE. 523mm suj. 357 T. I : 315 ff. 2 col. de 46 1. Fol. 1 : Frafer Ambrosius... Ge- nèse à Job. Fol. 292 V'' : Job infantis suisque dictis... Si aiit fiscellam... Homo quidam erat in regione Auxitide.,. 303 : Hic interpretatur de syriaco libro. In terra quidem habitasse Auxitiden... Cogor... Sommaire... Vir erat in terra Hus... Fuerunt autem omnes dies vitse illius CCXLVIH. Ex hoc apparet eum quintum fuisse ab Abraham. Expl. liber Job. Habet versus IDCC. Job exemplar patientiae... — T. Il : 316 ff. Du Psautier, qui est double, aux Évangiles, qui terminent le N. T. P. de Lagarde, Mittheilungen, t. Il, p. 191. — P. 62, 68, 332, 3il, 343 et suiv., 363 et suiv. Oxford. « Corpus Cliristi Collège ». N» 122. Évangiles. 220mm gui- 145 in ff. plus 3 gardes. 31 1. 1. Belle écriture irlandaise parais- sant du XI® siècle. Fol. 1, canons. 5 ¥« : Inc. aléa evangelii quam Dubinsi episc. Benchorensis detulit a rege Anglorum id est a domu Adalstani régis Anglorum, depicta a quodam Francone et a Romano sapiente id est Israël... 7 : Novu?n opus... E. O'Gurry, Lectures, Appendix, p. 651 et 653 (facs.) ; Westcott : CCC. — Sur Dliui- bimisi, -f 951, voyez les Annals of the four inasters, Index, p. 669. — P. 43. î*aris. Bibliotlièq[iie nationale. Fonds latin. N<* 1. Première bible de Charles le Chauve. Reliure de Golbert. — 495""°» sur 375. 423 ff. 2 col. de 51 1. Fol. 1 et 2 : Rex benedicte... 4 y° : Frater Ambrosius... Bible du comte Vivien, bible de Metz ou bible de Golbert. Ancien fonds : 35612; Gol- bert. 1. — Meurisse, Hist. des év. de Metz, 1634, p. 27 ; Montfaucon, Mon. de la mon. fr., t. l, p. 300; Nouv. Tr. de DipL, t. 111, p. 133, Baluze, Capilularia, t. Il, col. 1278 et 1568; G.-F. Waagen, Kunstwerke, etc., 1839, t. lll, p. 246 ; Westwood, Pal. sacra, pi. xxvi; De Bast;ird, Peintures et ornements des mss., pi. cliii-clxxvi. Louan- drc, Les ans somptuaires, t. I, p. 38 et pi. xv-xviii; Labarte, Hisl. des arts indus- triels, Iro édit., t. m, p. 102 et 2^ édit., t. Il, p. 202; Barbet de Jouy, Notice du musée des souverains, 1866, p. 21; Le cab. des mss., t. 111, pi. xx, 4-6; L'Éc. calligr. de Tours, p. 7 et 15; P. Gorssen, Ep. ad Galatas, p. 9; F.-X. Kraus, Kunst u. Alterth. in Elsass-Lolhr., t. II, 1888, p. 570; Denifle, p. 481 ; Leitschuli, Der Bilderkreis, p. 84; Ada-Handschr., p. 80. —P. 157, 200, 209, 215 et suiv., 241, 255, 332, 341. 343 et suiv., 363. N® 2. Deuxième bible de Charles le Chauve. Belle reliure au nom et aux armes d'Henri IV. — 430"" sur 336. 444 ff. 2 col. de 52 1. Fol. 1 V®: Biblorum seriem... 4 \°: Prœfalio bibliothecse... Quicquid ab hebrseo... 5 v» : Frater Ambrosius... 444, sommaire de l'Apocalypse jusqu'aux mots : Item sancta civitas... Mutilé à la fin. Il manque un feuillet entre Dan., i, 1 et H, 44. 400 PARIS. Bible de Saini-Denis. Anciennes cotes : m. lxi (cote de S. Denis), 138 et 3561. Fol. 5 \o (en bas) : L. B; 6 (en bas) : B. — Baluze, Capitularia, t. il. col. 1566; Joraud, ouviage cité; Silvcstre, pi. clxxi; De Bastard, pi. clxxvii-clxxxi et Peinlin-es, orne- ments, etc., de la bible de Charles le Chauve, 1883; Wyalt^ The art. of illuminatuiq, pi. XX; Le Cab. des mss., pi. xxviii, 1 et 4; Mém. sur d'anc. sacram., pi. xi; L'Éva'n- géliaire de S.-Vaast, p. 12; F. Corssen, Ep. ad Galatas, p. 7; Leitsoliuh, Der Bilder- kreis, p. 85; Ada-Handsdir., p. 69. — P. 157, 200, 209, 255, 286, 287, 332, 341, 3i3 et suiv. N° 3. Bible du comte Roriuon. Riche reliure en maroquin rouge à petits fers. — 485"" sur 375. 409 \Y. 2 col. do 52 1. Fol. A (ix^ s.) : Notitia de areis S. Pétri Fossatensis monasterii. . 3 : Fraier Ambrosius... 393 (x® s.) ; Epistola Odonis abbatis monasterii quod ex antiquo Glannajolium appellatur ad Adalmodum... V° : li. ep. Fausti monachi œditoris vitse B. Maiiri. Suit la Vie de saint Maur. 407 v", continuation du po- lyptique de Saint-Maur-lès-Fossé, et diverses notes relatives à Saint-Maur. 408 v", acte de donation au bénéfice de Glanfeuil, relatif à la terre d' « Anast » et éma- nant d'Anowareth (847 ; copié au x^ ou au xi® siècle). 409 v° : « C'est li cens de Torci... » Ancien fonds : 3562; Inv. de 1622 : ccxxii. — Baluze, Guérard, Lebeuf et Bordier, cités par M, Delisle; P. Marchegay, Archives d'Anjou, t. I, 1843; p. 363 ; Le Cab. des mss., pi. XXV, 1 et xxix, 4; L'école calligr. de Tours, p. 9; P. Corssen, Ep. ad Galatas, p. 10; Ada-Handschr., p. 78. — P. 157,200, 209, 213, 241,255, 332, 341, 343 et suiv. K° 4. Bible du Pu y. 2 volumes. 535"" sur 330. T. I, 234 ff. : Gen. i, 2 terra autem-ioh. T. II, 195 ff., y compris 2 gardes: Psaumes-HÉBR., xii, 25 loquebatur. 2 col. de 40-i8 l. T. 11, fol. 97 (après Esdras ; 2*^ main) : Inc. Confessio Hesdrse : Dominus qui ha- bitas... 134 v*', entre les Machabées et les canons des Évangiles, Baruch, ajouté au xii^ siècle. Il n'y a qu'un fragment des Évangiles (ff. 138-140 v° : Matth., xxiv, 45-M.\RG, IX, 28). Notes liturgiques dans le texte, ix^-x® siècle. Ancien fonds : 3571 «^ et i3; Colbert, 157 et 158. — P. 62, 73,157,332, 341, 343 et suiv. N° 5. Première bible de Saint-Marti.\l. 505"'" sur 390. 2 col. de 51 l. T. I, 122 ff. et une garde : du Deutéronome au Ps. Lxxxvn,»ll. G cahiers sont omis entre Huth, i, 22 et Ésaïe; autre lacune a la fin de Daniel et au commencement d'Osée. Plusieurs initiales ont été coupées. T. II, 222 ff. , plus quelques gardes. Le fol. I est ajouté. Le volume commence par les cahiers qui manquent dans le t. I (Uutii, i, 22-Sirach). Lacune entre les Rois et ËCGL., i, 13. Fol. 131, splendides canons. 219 v° (en caractères lironiens) : Boueberlus (?) scripsil (Omont). Fol. 130 r" et v° et 219-221, nombreux documents relatifs à saint Martial et à son abbaye (xi* s.). Décoration remarquable, x*^ siècle. Ancien fonds : 3562 ^ et 3. g. Martial, 1 et 2. — (Catalogue; Boebmer-Miihlbncher, /?t'.r;M^a Imperii, 11° 879; Ducbesne, S. Martial, Annales du Midi, t. IV, 1892, p. 294. — P. 83, 157, 332, 341. N" G. Bible de Rosas. 4 volumes. 480"" sur 335. 110, 179, 164 et 113 ff. 3 col. de 50 à 51 l. Déco- ration remarquable. L'écriture change avec le fol. G2 du t. Il, pour les souunair- s et les préfaces ; la môme main a corrigé les Proverbes et semble avoir écrit \c t. 111. La iin manque, depuis Ai>()c., xxi, 14. x*^ siècle. N( ailles, 2. — Silveslrc, pi. cxxxiv; Bi^j.tUot, Mcm. soc. ant. de la Picaitlic, l. ili, p. ;26 ifacs.). — P. 24, 62, 130, 157, 333, 311, 313 eisuiv., 363. à PARIS. 401 iX" 7. BlltLE DE Mazarix. 510™™ sur 345. 366 ff. 2 col.' de 60 1. Commencement : Fr[ater] A?nbrosius... Il manque un feuillet avant le fol. A, un feuillet de II Pierre, m, 1 à I Je.\n, iv, 10 et un autre d'Apoc, i, 1 à v, G. Belle décoration, xi^ siècle. Ancien fonds : 3567. — 'Silvestre, pi. CLXxvn et CLXxviii. — P. 73, 130, 157, 332, 3il , 34-5 et suiv. N° 8. Deuxième bidle de Saint-Martial. 2 volumes. 530™™ sur 375. 2 col. de 50 1. T. I : Frater Ambrosius. Genèse- Psaumes. 226 fF. plus les gardes. T. II : 264 ff., plus les gardes. Rois-Hébreux. A la fin (de la même main) : Lie. sepistola beatiss. MarciaUs apostoli Aqidtano- rum principi {.sic) ad Burdegalcnses. Belle décoration, xi^ siècle, L'orJre des livres provient de l'interversion des cahiers dans le ms. 8. Ancien fonrJs : 3560 4 et s. g^ Martial, 3 et 4. — De Bastard, pi. ccxxxix-ccxliv; Wyatt, The art of illuminaling, pi. xxii. — P. 83, 157, 338, 341, 343 et suiv., 363 et suiv. N« 10. Bible. 570™™ sur 370. 364 ff. 2 col. de envirOQ 60 I. Commencement : Frater Ambro- siiis... Les grandes initiales sont accompagnées de quelques lettres en blanc sur fond noir ou rouge. L'initiale de la Genèse représente la création, la chute et l'expulsion du Paradis. Méridional. xii®-xm® siècle. Ancien fonds : 3560. Peiresc, puis Fouquet (Catalogue). —'P. 157, 182, 332, 311, Ui et suiv., 364. et suiv. N*'^ 45 et 93. Bible de Saint-Riquier. 505™™ sur 340. 2 col. de 42 l. T. l: 262 fT. {Desiderii... Genèse-Prophètes). T. II: 261 ff. (Job-Apocalypse). En tête des Évangiles, un capitalare evangelio- rum. Fol. 261 v'^ : In niediano altari hae continentur reliquise... ix® siècle. Ancien fonds : 3563 el 3564. 2 feuillets de ce ms., contenant le passage « des trois témoins », ont été dérobes par Aymon et ont été à Londres (Harl. 7551) jusqu'en 1878. — Sabatier, t. I, p. 706; S. Berger, Les reliques de S.-Riqxder , Revue de l'Orient latin, t. I (sous presse). — P. 93 et suiv., 200, 288, 331, 341, 345 et suiv. N° 47. Bible. 490™™ sur 370. 176 ff. 2 col. de 49 1. Commencement : Ex., xvi, 28. Lacunes de II Rois, XI, 1 à 1 Magh., y, 01, de II Mach., xv, 3 à Matth., vu, 26 et de II Thess., I; 1 à l TiM., n, 12. Ancien fonds : 3564»; Faure, 32. — L'Ec. calligr. de Tours, p. 10; Ada-Handschr., p. 38. — P. 213, 241, 332, 341, 343 et suiv., 363"et suiv. N°s 50 et 104. Bible. 575™™ sur 295. T. l : 215 ff. {Frater Ambrosius... Genèse-Prophètes); t. Il : 176 ff., plus les gardes (Psaumes-Saint Paul. Fol. 176, l'Épltre aux Laodicéens, ajoutée au xii® siècle). 2 col. de 54 à 56 l. dans le t. 1, de 57 à 58 dans le t. II. Italien, xi® siècle. Anciens n^^ : ccvii et 3575; clxxxiii et 3576. En lète du t. I (xiv« s.) : Anno m. c'-i setaç]esirno iiij fu la fami per tuto lu mundu e vauze lu tumenu de lu granu tr. xij. (même siècle). Pahnucius humilis serons vestre sanclitatis. (Même épo(|uc : ) Heli- gioso viro venerabili abbali S. Stephani de Nemore salutem in Domino. — P. 141, 157, 332, 341, 342, 343 et suiv., 363. HIST. DE LA VULGATiC. 26 402 PARIS. N<* 68. Partie de la Bible. 520™" sur 380. 199 ff., plus les gardes. 2 col. de 50 1. Mutilé. Ex., xn, 22- MiCHÉE, IV, 9. Lacunes, en particulier de Jér., lu, 1G à Dan., iv, 23. Ancien fonds : 3573^; Colbert, 61. — P. 213, 343 etsuiv., 363 et suiv. N*» 112. Livres sapientiaux et grands Prophètes. 295'"'» sur 250. 137 ff. 2 col. de 32 à 34 1. x^ siècle. Fol. 48 v» : In natale S. Maî'tiJïi. Igitiir Martinus... Ancien fonds : 3703^ Colbert, 2315. — P. 83. 90. N» 250. Nouveau Testament. 490""" sur 3G5. 105 ff., plus les gardes. 2 col. de 50 1. Fol. 1 : Novum opus... Ancien fonds : 3572. Au fol. 1, le n» 39 et la cote de Saint-Denis : xiii. iii^. mv^-^. nu. Wordsworth, Old.-lalin fdbl. Texls, u» 1, p. 50; Ada-Handschr., p. 38. — P. 209, 243, 339, 341, 354 et suiv., 306 et suiv. ÎS° 254. Nouveau Testament. Reliure de Louis-Pliilippe. — 260"^"" sur 170. 149 ff., y compris 3 gardes. 2 col. de 40 1. Fol. 1 : Phires fuisse... 84, Actes (2^ ms.). 2® moitié du xii« siè- cle. Méridional. Ancien fonds : 3039'-s; Colbert, 4051. Ms. de Rignac. Codex Colberiimis des Évangiles. — Sabaliei- ; Tiscbcndorf : c; Belslieim, Codex ColberLinus, Christiania, 1888; Words- ^vorlli. — P. 74, 339, 341, 353 et suiv. JN" 250. Évangiles. 315™"' sur 210. 177 ff. 2 col. d'environ 30 1. Fol. 1, canons. G y° : Matlieus ex Jitdœa... Manque le commencement de l'Épître à Damase {\ovum opus...). Le ms. original tinit au fol. 108, à Jean, vu, 39; la suite a été complétée, au x« siè- cle, jusqu'à Jean, xv, 22, où se termine le ms. Lacune de Luc, xvni, 39 à xxii, 64. Notes tironiennes sur les marges. Écriture onciale du vii'^ siècle. Ancien fonds : 37003-3 ; Colbert, 1895. S. Denis : xiii. iii^. iiii"''. vi. — Le Cab. des mss., t. m, pi. XL 1. —P. 91, 355. ]N° 257. Évangiles. Bjlle reliure au chiffre et aux armes de François I®'". — 300™™ sur 240. 200 ff., y compris une garde. 2G à 32 1. 1. Fol. l : JSovum opus... G y°, canons. 12 v°, le cruciliement. 13, image de saint Matthieu, avec deux vers, écrits en or sur pourpre dans le ciel : Mattheus humana quia cœpit promcre gentc... 187, capi- tulare evangelionim. Le nom de Jésus est écrit partout en lettres d'or. Anciens no» ccccxx, 448 et 3932. — De Bastard, pi. ci.xxxii-CLxxxviil ; ^yticc des objets exposés, p. 4i; Ada-IIandschr., p. 95. — P. 25o, 284 et suiv., 355, 356. N*^ 20 1. Évangiles. 280™™ sur 190. 149 ff. 30 l. 1. Fol. 5 : Novum opus... 13 \°. canons. 17 v° et 18, images de saint Matthieu et du Christ. 141, capitularc evangcliorum. ix° siè- cle. — Fol. 1-3 v°, morceaux liturgiques (.\i" s.). 149 v° : Inc. responsoria de S. Juiiauo ep. Ancien fonds : 3937 *-; Colbert, 1947; auparav;int. N. Le Fèvre et de Thon. — Pc Bastard, pi. ccx-cc\iv; Ada-Handschr., p. 83. — P. 252, 255, 258, 356. N" 2G3. Évangiles. 290™™ sur 220. 129 ff. 20 1. 1. Manque le' premier Évangile (excepté Mattm., PARIS. 403 XXV, 37-xxviii, qui est à la fin, ff. 121-129), ainsi que de Marc, x, 37 à Vincipit de saint Luc, et la (in, après Jean, xiv, 20. Le commencement des Évangiles est en onciale et en semi-onciale d'or, les premiers mots des arguments sont en on- ciale d'or, rouge et bleue. Les premiers mots de saint Luc sont écrits dans l'in- térieur de la lettre 0- ix® siècle. Ancien fonds : 3700'»; Colbert, ^2008. — P. 253, 354. N° 266. Évangiles de Lothaire. 325'""' sur 255. 221 11'., plus 9 gardes. 2 col. de 27 1. Fol. 1 \^ portrait de Lothaire. 2 v°, image du Christ. 4 : Novum opus... 12, canons, richement enca- drés ; les numéros en sont écrits en or dans des médaillons de pourpre. 207 v'', capitulare evangeliorum. Do la chambre des com[)tes de Blois. Anciens nos cioclvi, 1264 et 3705, Mabillon, Anna- les 0. S. B., t. II. p. 6ii5; Baluze, Capitularia, t. Il, col. 1279 et 1565; De Bastard, pi. cxL-CLii; Diimmler, t. II, p. 670; Le Cab. des mss., t. III, pi. xxv, 5; L'Ec. calligr. de Tours, p. 16; Ada-Handsc/ir., p. 78. — P. 250, 255, 258, 35i. N" 269. Évangiles. Reliure aux armes de Charles IX. — 225™"* sur 135. 276 iï., dont une garde. 21 1. 1. Fol. l, capitulare evangeliorum. 16 v*> : ISovum opus... Peintures gros- sières. Belle grosse écriture du ix® siècle. 275 (xv^ s.) : « A moss"" le doen de Limoges soient t)a]hée[s]... » Anciens n^^ dccxxxv, 792 et 3704. — P. 355. N° 274. Évangiles. 310"^" sur 230. 161 ff., dont une garde, plus le fol. 159 bis. 24 1. 1. Manque le commencement de saint Matthieu, ainsi que Luc, i-xviii, 22. Fol 2 v" : Novum opus... 151, capitulare evangeliorum. ix® siècle. Ancien fonds : 3706^ ; A. Faure, 7 — Ada-Handschr., p. 38. — P. 253, 255, 258, 354. N"» 281 et 298. Codex Bigotianus. 350""' sur 265. 216 et 49 ff. 21 1. 1. Grosse onciale du mii^ siècle. Les prélimi- naires sont en une belle capitale rustique. Les cahiers ont généralement 10 ff. Fol. I : Novum opus... Lacunes. Fin : Jean, xxi, 25. Ancien fonds : 3706 2 et 3 j Bigot, 5. Fol. 1 v» (xv^ s.) : Isle liber est de ecclesia S. Tri- nitaiis Fiscannensis. — Le Cab. des mss., t. III. pi. x, 1 et 2 et p. 214. Scrivener : big.; Wordsworth : B. — P. 50, 355. N° 305. Nouveau Testaient, sans les Évangiles. 315"'"' sur 240. 146 ff. 2 col. de 30 1. xi^ siècle. Ancien fonds : 3707»; Colbert, 2348. S. Denis : P. et m. lxiiii. —P. 100, 341 (bis), K" 309. Nouveau Testament, sans les Évangiles. 260"'"' sur 180. 164 ff., plus 7 préliminaires, contenant un fragment d'homi- liaire, qui se continue au f. 136. 28 à 30 1. 1. Les deux dernières gardes sont composées d'un fragment de droit canon (xii® s.). xi° siècle. Ancien fonds : 3939 3; Colbert, 3214. — P. 99, 341, 342. N" 315. ÉPÎTIŒS CATHOLIQUES, ACTES ET ApOCALYPSE. 490"'"' sur 275. 90 ff. 2 col. de 42 1. Mutilé. Commencement : Jacobus Dei et... Fol. 31 v"-90, homélies et citations des Pères, xii^-xiii® siècle. 404 PARIS. Ancien fonds : SOli^; S. Martial, 7. Fol. 90 v», note de 1477, dont il résulte qu'en celte année ce ms. a été donné à S. Martial pai' l'abbé Jacques [Joviujndi. — P. 83. >"» 32 1 . Nouveau Testament. 190""" sur IGO. 240 ff., plas 2 gardes. 2 col. de 30 1. Fol. 107 : Explicit qua- tuor cvaugelium. Obsecro, qui in hune codicem s. evangelii lectitabis, ul in tuis sacris peticionibus sim commoidabili.s, sic Christo Domino cjusque sanctis sis acceplabilis . Amen. Commencement du xiii® siècle. 236, calendrier, suivi d'un comput. Andcn fonds : 43 JG-^ ; Baluze, 615. — P. 77, 339, 341, 367. .N° 32 4. Évangiles. 103""" sur 118. 93 ff., plus les gardes. 401. 1. Commencement : Novum opus... En tête des Évangiles, l'image des évangélistes sur un fond vert clair, dans un cadre de couleurs vives. Fol. 84, capitulare euangeliorum. Fin du ix® siècle. Ancien fonds : 4305 3-3; Golbert, 0535. — P. 254. N" 341. Nouveau Testament, Reliure sur ais. — 180""" sur 115. 254 ff. et plusieurs gardes. 2 col. de 27 à 29 1. Cahiers de 10 If. Commencement : Maitheus ex Judsea... Sur la première garde, extrait d'une épître de Platon aux parents de Denys (ou Dion) de Syracuse, en latin. Méridional. Fin du xiii® siècle. Anciens n^^ cio.DCCCViii, 2106 et 4584. Sur la 3^ garde, v», les n^^ 34 (barré) et 36. Fol. 254 : 1479, die 18 fehruarii. Iste liber est fr. Genlilis de Camereno, quem posiieral sub pignore apvd viag. Barlliolomeunn de Firmo pro tribus libris. Qui postea emplus post morlem prefali mag. Bartholomci a rev. mag. Joackimo veneto pro nunc vicario generali provintie et provintiali electu fuit a predicto rev. vicario gratis illi resiilutus presentibiis hiis rev. magistris videl. mag. Francisco veneto olim provintiali et fr. Marino priore venelo, qui ad delendam omneni suspitionem mami propria presenlein scripturam fecit. — P. 80, 339, 342, N" 342. Nouveau Testament. IGO"*"" sur 115. 180 ff. 2 col, de 31 1. Le fol. 1 est endommagé. Méridional. Commencement du xm° siècle. Après l'Apocalypse, les jours égyptiens des huit premiers mois. Ancien fonds : 4381; Colbert, 6155. — P. 79, 339, 342. N° 343. Nouveau Testament, 195°'™ sur 125. 301 ff. 2 col, de 26 1. Grandes initiales avec grotesques. Mutilé. Commencement du xm^ siècle. Fol. 301 v°, court lapidaire en vers : Cives celestis patrie... Ancien fonds : 4306'; Colbert, 3672. — P. 80, 339, 342. N*^ 1152. Psautier de Charles le Chauve. Reliure ancienne avec cabochons, contenant deux ivoires sculptés. — 240'"'" sur 185. 173 (T, plus 2 gardes. Écriture onciale d'or. Fol, 1, image de David : Quattuor hic socii comitantur in ordine David. 2 : David fiiius Jessc... 3 v°, image de majesté. En haut, la Maiu divine : Cum sedeat Karolus magno corona- tus honore, Est Josiae similis parque ïheodosio. 4, ligure de saint Jérôme. 5, Psaulier gallican. 155 v", cantiques de l'A. et du N. T,, Te Dcum, Symboles de Nicée et d'Alhaiiase, 170, lilanic, avec les saints français et ceux du nord, où Dieu est invoqué pour Cliarles le Chauve, pour Hirmindrudis et leurs enfants. 172 V" : llic calamis... PARIS. 405 Ancien fonds : 4559'; Colbeit, 1339. Donn('' à Golberl en 1674 p;ir le chapitre de Molz. — Baluzo, Cnpitularia, t. II, col. 1276; De Bastaid, pi. cxci-cxciv; Louandie, cilc par M. Janitsciiek; Silvestro, pi. cxw; l\ Durand, Hev. arc/iéoL, t. V, 184S, p. "33; (>aluer, Mélanges, t. I, 1817-1849, p. ^7 et pi. x et xi; Labarte, IHsi. des arls industriels, 2^ éd., t. I, p. 375 et 434 et pi. xxx et xxxi, et t. II, p. 210 et 45U et pi. l; lîarbct de .louy, Nol. du Musée dos Souverains, p. 18; Le Cab. des mss., t. 1, p. 449 et t. lil, p. 32o'; Swainson, T/ie creeds, p. 3(53; Ada-Handschr., p. 97. — P. 297. N° 2328. ÉpItres catholiques, etc. (Codex LeiMOvigensis). 275""° sur 175. 125 ff. 2 col. de 33 à 35 1. Fol. 97, au commencement d'un cahier (semi-onciale grossière) : Sicb nomine S. Tritdtatis. In hoc codice co/di- neutur scriptam episto/as aposlolonim quas cojionicas [sic] vel catholicas ap- pellant hoc est numéro septem... Post has vero epislolas sequitur in hoc volu- mine exyjo^iVzo (ce commentaire manque), viii^-ix® siècle. Fol, 1 v°, note do 1224, écrite d'une grosse écriture qui ressemble à celle de B. Itier. Ancien fonds : 4055 4; S. Martial, 164 (Fol. 1 v°, n» CXXXVI effacé). — Catalogue ; Tischendorf : lem.; Wordsworlh. —P. 83, 361. i\° 8849. Évangiles. Reliure du xvi® siècle avec des cabochons et avec de riches sculptures, en cuivre repoussé, représentant le supplice de saint Etienne. Armes : un dextro- chère issant d'une nue et tenant une épée haute en pal entre deux besants (?). — 400""™ sur 285. 267 ff., dont une garde. 2 col. de 27 1. Écriture onciale du ix^ siècle. Les noms de Jhesus et Dominas sont écrits en or, de même que la première ligne des chapitres. Les premiers mots des Évangiles de saint Luc et de saint Jean sont écrits en capitale d'argent, en partie sur bandes de pourpre. Commencement : P/i^/'e5 7 wme... leintures. Suppl. lat., 664. — Ada-Handschr., p. 38. — P. 268, 356. JS® 8850. Évangiles de Saint-Méuard. 360™"" sur 260. 235 ff. 2 col. de 32 1. Fol. l v°, une grande image représen- tant un édifice ; les mots : Sanctus, sanctus Dominus, etc., y sont écrits en on- ciale d'or. En haut, les symboles des quatre évangélistes et, au-dessous, l'Agneau devant lequel sont les vingt-quatre vieillards. Fol. 2 : Plares fuisse... 6, la Fon- taine de vie. 7, canons. 17 v°, image de saint Matthieu écrivant : Thesaurisate vobis thesauros in cxlo. En haut de l'initiale de saint Marc, on voit le baptême de Jésus-Clirist ; en tête de saint Luc, Jésus imberbe sur son trône, la salutation et l'annonciation ; en haut des deux premières pages de saint Jean, de petites figures représentant les miracles de Jésus dans cet évangile. 223, capitalarc evangeliorum. Onciale d'or. Suppl. latin, 686. — Sur la couverture d'argent, Martène a lu l'inscription suivante : Hsec tabula facta est a domno Ingranno ubbate Inijus loci, anno incarnati Vcrbi MCLXVIIII... Librum aulem ipsum obtulit Lodoviciis pius imperator beato Sebastiano in receptione ejusdem martyris inclyli et PP. Grcgorii Urbis Romse. — Martône et Durand, Second voyage littéraire, p. 17; De Dasfard, pi. xciciv; Silveslre, pi. cxxiv; Ed. Fleury, Les mss. à miniatures de Soissons, 1865, in-A°, p. 1 (planches); Ada- Handschr., p. «9 et pi. xxxi-xxxiv. — P. 268, 356. N° 9380. Bible de Théodulfe. Restes d'une reliure en velours cramoisi, avec fermoirs. — 320'""' sur 230. 349 tr. 2 col. de 62 1. (40 dans les passages en onciale). Fol. 1-3 et 347-349 (poèmes de Théodulfe, préliminaires et conclusion), or sur pourpre; 146-169 (Psaumes) et 247-286 (Évangiles), argent sur pourpre. Les 11". 1 r^ 347 v'», 318 r'*, 349 r° et v° ne sont pas écrits. 1 y° : Quicquid ab hcbrœo... 3 (en croix) : V. J\ ideo dicitur... V (sous une arcade) : Ordo libroram W ac iS. T... 4 : Deslderii... 406 PARIS. Le commencement des livres et des principaux morceaux accessoires est en on- ciale d'or, les rubriques et explicit en onciale rouge. Dans les passades écrits en argent, les initiales sont en or, ainsi que les rubriques; dans les Évangiles, les premiers mots de chaque chapitre sont en onciale d'or, de même que les ini- tiales de chaque section. Fol. 019 v°, après l'Apocalypse : Brèves temporum per generationes et régna : Vrimus ex noslris Julia/ms africanus (Ghronographie de saint Isidore)... 321 y° : Quoniain, fili cam.s me (traité de nominibus hebrai- cis de saint Euclier)... Adonai in laliaum... 325, la prétendue Clauis de Méliton (titre en blanc) : Caput Domini ipsa divinitas... 338 : hic. capitula in Spéculum donini Augustini... 339, le Spéculum en abrégé. 3^40 v°, diplôme. 347, titre final, déplacé. 348 y° : Theodulfi versus : Codicis hujus opus... Quelques notes tiro- niennes. Suppl. lat., 687. — Martianay ctVallarsi; Sirmond et Jérôme Vignier, cités par M.Delisle; De liastard, pi. ri\-c\i; Delisle, Les bibles de Théodulfe, 1879, et Le Cab. des mss., t. III, p. 21; Album paléographique, 1887, gr. in-fol., pi. xviii (J. Havet); Dùiiimler, t. 1, p. 437 ; Corpus scriptor. eccles. lat. de Vienne, t. XII, ii, 1 (Augustini quod ferlur Spéculum, éd. F. Weyhrich, 1878) et t. XX.liI {Priscilliani 0pp., éd. G. Scliepss, 1889,i; P. Cors^en, Ep. ad Galatas, p. 7; Scrivener : theod.; Denifle, p. 4^1; Wordswortli : 0. — P. 149 et suiv., 331, 341, 344 et suiv., 363. • N° 9382. Prophètes. 270'"" sur 20j. 124 ff. 2 col. de 34 1. Semi-onciale saxonne du ix^ siècle. Ca- hiers de 10 ff. De Jérémie à Daniel. Lacunes. Suppl. lat., 1423. — P. 51. N" 9383. Évangiles. Reliure splendide. Au recto, un ivoire représentant le crucifiement. Bordure fort riche en or, avec émaux cloisonnés et cabochons : In cruce restituit Chris- tus, etc. — 310°'"' sur 2ôO. 2G4 ff. 17 à 20 1. 1. FoL 2 v°, canons, écrits en argent, les titres en or. 10 : Novum opus... 242, capitulare evangelioimm. Capitale rus- tique d'or sur pourpre. Suppl. lat., 650. De Metz. — De Bastard, Bull, du Comité de la Langue, t. IV, p. 666 et 861, et Peintures et ornements, pi. cv; Le Cab. des mss., t. III, pi. i, 4; Kraus, Kunstu. Altertli. in Elsass-Lothr., t. 111, p. 574; Ada-Handschr., p. 38. — P. 269, 356. N'^ 9385. Évangiles. 310'""' sur 250. 180 ff., dont une garde. 2 col. de 26 1. Fol. 1, en argent sui pourpre, 6 distiques : Promit aperta novœ... 2 : Novum optes... 9, canons. 18 : Mattheus e sacro totus spiramine f relus.. . Y°, image de saint Matthieu : Hoc Mat- thcus agens... 168, capitulare evangcliorum. 179 : Primus ab humana quia cœpit promere gente... V° : image du Christ. Conspicuus résides... Suppl. lat., 689. De C.-J.-M. Du Fay. — De Bastard, pi. cciv-ccvi ; Ada-Handschr., p. 83. — P. 252, 255, 258, 354. N" 9389. Évangiles u'Echternach. Reliure de Napoléon I". — 355"'"' sur 255. 223 ff. avec la garde. 2 col. de 25 1. Devant chaque Évangile, une grande et curieuse ligure de toute la page, avec entrelacs : Imago hominis... Fol. 1 : Orditur prologus canojtum... 15 v°, ïnterprclatio. Matthieu commence au fol. 19 par les mots : Christi autem gene- ralio sic crat, avec une belle initiale irlandaise à entrelacs. Écriture saxonne (lu vni'' siècle. Suppl. lat., 693. — Silvestre, pi. ccxxvi ; De Bastard, pi. i.\.\iv-l\\\ ; Woslwood, Amilo-sax. mss., pi. \xi; Le Cab. dos mss., pi. Xix, 8; Scrivenor : cpt.; Woniswnrtli : EP ; A. Beineis, Les mss. anciens d'Eclitcrnach conservés à la Bibl. nat., Luxomboui-g, 1889 {Publ. de l'Jnst. de Lux., t. .XL), p. 25; Voge, p. 380. — P. 52, 354. PARIS. 407 N" 9397. Fragments bibliques. M. 1-24 : Sap., i, 13-Sir., xx, 33. 2 col. de 25 1. ix«s. — 23-GO : Matth., v, 14-xv, 28 et Marc, i, 1-y, 32. Inachevé. 2 col. de 22 à 26 1. ix« s. — Gl-8i : Watth., i, 1-xxiii, 30. Fin du xii^ s. Les deux premiers fragments ont 28.j'"'" sur 215, le troisième 2G0 sur 185. Suppl. lat., Tviô. — P. 2-24. N» 10439. Saint Jean. Reliure de Charles X. — 70'""' sur 52. 263 ff., plus une garde. 11 lignes. Ca- hiers de 8 IT. Corrections et notes en une onciale contemporaine. Fol. 1 : In Dei no[mine] Ma{l)rin{'^)us hacse i/idignits pre[l)biter. Ora pro me. Y" : A t '•>• Le commencement est extrêmement endommagé. Fol. 2 : \ln pri/icip]io erat [^Vcr- bum]... Suppl. lat., 713. De Chartres. — P. 89. )i° 10440. Épîtres de sai.nt Paul. 215'""' sur 140. 116 ff. 26 1. 1. Petite minuscule paraissant de la première moitié du ix^ siècle. Fol. 2 : hi hoc corpore continentur epistolse Pauli... Lacu- nes, II TiM., Il, 20-fin, Hkbr., X, 25-fin. Le fol. 1, qui est une garde, est com- posé d'une pièce commençant par: A solis ot^iu..., paraissant du ix® siècle, où Cliaralus est nommé plusieurs fois et où on lit : 0 Columbane, stringe tuas la- crimas pro eo ad Dominum... Sur les marges des deux dernières pages a été écrite, au ix® siècle, une formule magique : ■\ Crux Christi... Fol. 90, fragment d'iiomiliaire. Suppl. lat., 223 6ù. — Méhisine, t. III, 1886, p. 219. — P. 120, 341, 357, 358. N°s 11504 et 11505. Bible. 525""" sur 340. 2 col. de 54 à 56 1. T. 1 : 199 ff. plus les gardes. Commence- ment : Frater Ambrosius... Fin : préface de Job : la terra quidem... Plusieurs lacunes. Manquent deux cahiers à la fin. T. II : 215 ff. (Proverbes-Apocalypse). Singuliers titres courants. Ainsi, à la fin d'un cahier : Et adliuc liber III Regum sum, et en face : Et in me liber III Uegum erit finitus. Le titre courant de la dernière page de l'Ecclésiastique est ; In calce consummationis libri hujus hila- risfuit aaimi monachus (trois mots, en signes tironiens, ont été lus par M. Omont). A la lin des Actes, titre courant : In calce hoc noli me protelare diu. Au fol. 205 bis du t. H, on lit une note du copiste, écrite barbarement en caractères grecs: Obsecro.te, lector... Au fol. 213 v° du t. II, alphabet samaritain et al- phabet hébraïque, le dernier avec l'alphabet grec et le premier avec l'interpré- tation allégorique usuelle des noms des lettres hébraïques. Entre les deux, l'abaque : Sator tenet opéra. Daté de 822. S. Germain, 3 et 4. puis 16 et 17. De Corbie. T. II, p. 212 v» (xv^ s.) : « Je suis de sainct Germain des prez. » — Nouv. Tr. de Dipl., t. III, pi. xl ; De Bastard, pi. cxn- €Xi\; Le Cab. des mss., t. III, pi. xxiv, 1; S. Berger, Quam notitiam, etc., p. 5. — P. 93 et suiv., 157, 332, 341, 344 et suiv., 363. N°' 11532 et 11533. Bible de Corbie. 445mm gm- 355 2 col. de 47 l. T. I. 217 ff. Fol. 1 : In principio... Genèse- Sirach. T. II. Prophètes-Apocalypse. 2 ff. (Sir., xxir, 8-xxiv, 29) manquaient dès le xm^ siècle. Fol. 242 v^ du T. Il : Adbreviatio Chronicœ : Adam cum esset centum '^'^ annorum. ix® siècle. S. Germain, 1 et 2, puis 14 et 15. — Nouv. Tr. de Dipl., t. III, p. 121, 131, 250, 339, 347 et 352; Martianay; Vallarsi ; Mon. Germ., Scr., t. II, p. 256; Le Cab. des mss., t. III, pi. xxvni, 6. — P. 104 et suiv., 130, 157, 333, 341, 344 et suiv., 363. 408 1A.RIS. N°^ 11534 et 11535. Bible, 465™°> sur 325. 2 col. de 43 à 44 1. T. I. (Genèse-Malachie) : 345 ff. ; t. II (Job-Apocalypse) : 348 If, Miniatures à fond d'or, à rinceaux romans, avec dra- g-ons. La première représente, en 14 médaillons, l'iiistoire d'Adam et d'Eve; elle est accompagnée des deux premiers mots en onciale d'or sur un fond de cou- leurs vives. En tête des Évangiles, les canons d'Eusèbe sont ornés de douze scènes bibliqaes, puis on voit un arbre de Jessé à 4 branches, et en haut 7 co- lombes, xii^ siècle. S. Germain, 5 et 6, puis 19 et 20. Le ms. était à Saint-Germain dès le xv^ siècle. — Delisle, Les collections de Bastard d'Eslang, 1886, p. 279. — P. 183, 331, 341, 314 et suiv. iN" 11553. Seconde moitié d'une bible. aOO""'» sur 320. 189 iï. (Le n° 83 a été omis dans la numérotation.) 2 col. d'environ 50 1. Les cahiers, qui ont en général 8 feuillets, sont marqués en tête, (le I-Z, puis de l-XllI. Manquent les cahiers K (Prov., xxvir, 7 — Sap., x, 1), X et Y (de 1 Magh., xiv, 1 à la fin de l'A. T). Fol. 89 : Novum opus... Y® (après la roue qu'a décrite M. Harris, et qui est en relation avec les sortes sanctorum), canons, sans couleurs. 92, sommaires des quatre Évangiles. Sections en marge, sans parallèles, ix^ siècle. S. Germain, 15, puis 80. — R. Estienne, Biblia sacra, 1540 : Ge. t.; P. Pilliou, De latinis SS. Bibliorum inlcrprelihus , 0pp. miscclL, 1609, p. 11 ; R. Simon, Hist. a-il. des versions du N. T., 1690, p. 107; S.ihatier; Tischcndorf : g ' ; Wordswortli, Old-latin bibl. Texls, 11° 1, 1883 (comparez les Additions and corrections imprimées en 1885 et le no m, 1888, p. 165) et Novum Testamentum (G); Bull, crit., t. V, 1884, p. 361 ; R. Harris, Amer. Journal of P/nlologi/, t. V, 1884, p. 93, et t. IX, 1888, p. 58. —P. 6)5 et suiv., 157, 332, 341, 354 et suiv., 363. .\° 11932. Bible. 350"" sur 210. 541 ff. 2 col. de 40 à 41 1. Réclames au milieu de la page. Commencement: Frater Ambrosius... Fol. 496, interprctalio. Les chapitres sont fort mal marqués dans les Évangiles, où il reste des traces d'une ancienne divi- sion, xm^-xiv^ siècle. Fol. 1 : Ex libris Johannis (?) Crespin (?) doctoris et canonici tJteologi Butlienensis. — P. 80, 335, 341. X" 11937. Première partie d'une bible. 275"'" sur 225. 179 if. 2 col. de 01 à 64 1. Hederœ aux titres courants. Gex., XMH, 20 Soclomorum-i'S. xcii, 5 nimis. ix^-x° siècle. S. Germain, 9, puis 045. — R. Kstienne : Ge. p.; Martianay; Delisle, Les bibles de Tliéodulfe; AYordsworth, Old-lat. bibl. Texls, n» 1, p. 49. — P. 178, 331, 317. ÎN" 11955, Parties des Évangiles, 270™" sur 220. 54 ff. 20 1. 1. Matth., m, 2-xxvi, 42; xxvii, 49-iin ; maiw:. i\. 46-xi, 13 et xn, 23-fin. Capitale d'or sur pourpre. S. Germain, 777, puis 663 ou 664-. — R. Estienne : Ge. aur.; Nouv. Tr. de Dipl., t. 111, pi. XNWiii et p. 43 et 98; Le Cab. des mss., t. lll, pi. i, 2; NYordsworfii, Old- lat. bibl. Texls, n» 1, p. 55; Ada-Handschr., p. 38. Ge nis. était déjà inroniplot liusipi'il lïit collationné, vers 1720, par J. Walker. Il en existe une copie, de la main de J. Dubicid, dans le ms. fi. N. 329. — P. 269, 356. >■'» 13169. Évangiles. 2 !.■>"'" sur 140. 160 ff. 24-30 1. l. Au fol. 1, un B initial, où ua aigle dévor.» un poisson. Commencement : ISovum opus... Sections sans parallèles, excepté PARIS. iOl) dans saint Jeau. Fol. 118, saint Jean. Cet évangile forme un autre ms. plus ancien (ix*-x° siècle) réglé à 24 1., où l'on voit les interpolations liturgiques : In illo tempore, etc. 155, capitiilare evaugclionim, où les jours sont marqués; on y a ajouté en marge, fol. 15G v°, la leçon de la fête de suint Maur. ix^ siècle. S. Germain, 1199. Au bas du fol. 1, le n» 121. Du Mans. — Tischendorf : o^. — P. .jh, 354-, 356. JN'" 13174, Actes, Épitres catholiques et Évangiles. 250'"'" sur 200. 139 ff. 20 1. 1. Fin du ix^ siècle. Sur le v° de la première garde est écrit (xii^s.) un fragment d'une chronique de Saint-Riquier. Le fol. 13G est un feuillet de la bible de Mordamne (21 1. 1., I Rois, i, 23-ir, 9). 139 (x«s.) : Abhas Ratoldus jacct hic... S. Germain, 23, puis 669. — P. 103, 361. N° 14407. Évangiles. 330"" sur 2G0. 141 ff. 2 col. de 33 1. Fol. 1 v°, canons à entrelacs. 8 : Mal- t/ieus ex Judsea... Episema. Fin du ix® siècle. Manquent les 5 derniers versets de Matthieu. S. Victor, 23. Ancien n^ 41. Signé : « L. Mnchon ». — P. 91, 354. A» 16262. Bible. 215"" sur 165. 488 ff. 2 col. de 49 1. Commencement : Frater Àmbrosius... Fol. 440, interpretatio. 487 v**, tables des Épitres et Évangiles, xiii^ siècle. Sorbonne, 1291. N» 61 de l'inventaire de 1338. Anciens n^^ S22 et 12 bis. — P. 80, 349. iN°« 16741 et 1G742. Bible. T. l: 380"" sur 270; t. 11: 330 sur 285. 2 col. de 35 à 36 l. T. l (Gen., xxxiv, 30-1, Rois, XVII, 23) : 174 ff . ; t. Il (Ghroniques-Âpoc, xx, 9) : 236 lï. 2® moitié du xii^ siècle. Des Feuillants. — P. 183, 331, 341. K° 17226. Évangiles. 305"" sur 230. 206 ff. 2 col. de 22 1. Les ff. 2, 204 et 205 ne sont que des fragments; le fol. 206 est composé de deux fragments, Jean, xviii, 37 (feuillet perdu avant le fol. 202) et Matth., xxm, 75 (fol. 81). Fol. 1 : Noviim opiis... Lacune avant le fol. 9. Lacunes de Marc, i, 15 à xiv, 13, de Luc, i, 1 à viii, 27, de XVI, 11 à 25, de Jean, i, 1 à ii, 14, de xviii, 29 à xix, 15 et depuis xix, 40. Onciale du \ii° siècle. Notre-Dame, 1 Us, auparavant A. 5. — Silvestre, pi. cxvii ; Le Cab. des mss., t. III, pi. Il, 10. — P. 90, 356. A'° 17227. Évangiles d'Adalbald. 275"" sur 190. 232 ff. 2 col. de 21 1. Hederœ aux titres courants. Fol. 1, canons. 5 : Mattlieus sicut in ordine... 221, capitularc coa/igelionuii . ix° siècle. Les ff. 111, 112 et 174-176 ont été refaits au xvi® siècle environ. Des Jacobins Saint-Honoré. — P. 243 et suiv., 258. K" 17968. ÉVANC.ILES. 230"" sur 175. 169 ff. plus un feuillet préliminaire en blanc. Les ff. 8i-S9 sont en blanc et représentent un cahier perdu (Luc, i, 1-v, 29); cette lacune 410 BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. ARSENAL. existait déjà au xvi® siècle. 26 1. 1. Fol. 1 : Novion opus,.. G, canons. 15 y", image de saint Matthieu. 155 v" (xi^ s.), Breoiarium cvaiKjelioram. 1G8 v* (même époque), oraisons. Notre-Dame, 284. Ant. Loisel. Provennnt de lieauvais. — Uc Bastard, pi. cxxiv-cxxvii; Ada-Handsclir., p. 94. — P. 279, 355, 356. Fonds Baluze, n° 271. Fragment d'une bible. ^Oô"""" sur 345. 8 ff. 47 I. 1. Le dernier feuillet porte la marqae du cahier xLYin (les lettres m sont grattées), xi^ siècle. — P. 183. NOUV. ACQ. LAT., U° 1587. ÉvANGILES DE SaINT-GaTIEN. Reliure de Libri. — 290'"™ sur 240, 109 ff. 29 1, 1. Fol. 1 v°, un dessin géo- métrique irlandais, composé de déroulés, avec des animaux. Pointillés rouges. Les premiers mots des Évangiles, ainsi que Christi avtem (Matth., i, 18) sont en grandes majuscules irlandaises. Cahiers de 10 fl". (le l^"" n'en a que 9). Ai som- maires, ni préfaces, ni divisions. Variantes et corrections de plusieurs mains (ix® s.), ix^ siècle. Libri, 14. De la main de Libri : Monasterii S. Zenonis majoris Veronse. Fol. 53, sur In marge inférieure : Pippimis rix Francorum. — Nouv. Tr. de Dipl., t. III, p. 86 et 383, pi. xxxvn et lv; Calmet ; Sabaticr; Tischendorf : fjat.; Delisle : Cat. des mss., Libri et Barrois, p. 7 (facs.). — P. 46. Même Fonds, n° 2334. Pentateuque a peintures. Reliure de Libii. — 370'"'" sur 320. 142 ff. 2 col. de 28 à 30 1. Écriture on- ciale du vii®-viii® siècle. Une main du ix° siècle a complété le texte en une belle onciale. Une page a été refaite en minuscule à la même époque. 19 grandes peintures. Fol, 1 v°, la création. 2, sous une arcade en plein cintre avec un beau rideau pourpre (en haut, deux oiseaux) : Li hoc corporc coiitinentur libri quinque ici est Bresith qiiam nos Genesim dicimus... 3 : In principio (2® main). 5, en marge, notes d'une belle semi-onciale très ancienne. Corrections de la même écriture. 49 v", après la Genèse : Contuli ut potui. IN ombreuses lacunes. Manque le Deutéronome. Libri, 13. De S. Gatien de Tours. — 0. v. Gebliardl, Tlie miniatures of thc Asltbnrn- ham Pentateucli, Londres, 1883, in-fol.; Pal. soc, pi. ccxxxiv et ccxxxv; Delisle, Notices et extraits, t. XXXI, i, p. 166, et Cat. des mss. Libri et Barrois, p. 1 ; S. Berger, Bull. soc. Antiq., 15 juin 1892. — P. 11, 346, 363. ]?aris. BibliotlièqLVie de l'Arsenal. N° 592. Évangiles, 335'"'" sur 230, 207 ff., plus une garde. 24 l, 1. Titres courants blanc sur pourpre. Les initiales des Évangiles sont peintes sur parchemin pourpré ; le commencement des Évangiles est écrit en lettres d'or (sur pourpre dans saint Matthieu). Fol, 1 (blanc sur pourpre, avec quatre rosaces grossièrement peintes! : Novwu opus... 12 v°, canons. 18 v", l'Annonciation et la Nativité. 08 v°, après le sommaire de saint Marc, le crucifiement (sur pourpre). 09 (do même) : Sepul- chrum uùi Joseph et Mchodcmics sepeliunt Dominum. 104 \°, après le sommaire de saint Luc : Sepulchrum Doniini. Non est hic, surrcxit sicut dixit. 105 : Pax vobis. Mitte maniun luam in latus mcum. 100, en tête de l'Evangile, dans l'initiale Q, l'image du Christ, 157 V, après le sommaire de saint .lenn : Ascensio Domini. 197, capilulare evangeliorum. xi* siècle. T. L. 33c. _ Voyez le Catalogue de M. II. Martin, t. I, p. 443. — P. 285, 356. ARSENAL. MAZARINE. 411 N'' 599. ÉvANCilLES. 260""" sur 185. 178 ff., plus une garde, sur le verso de laquelle est 6crit : In hoc textu lapides sunt sexies vigintiiiiminus. 2 col. de 28 1. Fol. 1 : Novuni opus... S, canons. 58, après saint Matthieu : 0R\ PRO ME (écrit en croix). 11 manque quelques feuillets. 167, capitulare evangeliorum. Minuscule d'or. T. L. 33b. _ De Bastard, pi. lxxxvjii-xc ; H. Martin, Cat., t. I, p. 451 ; Ada-Handschr., p. 8G. — P. !255, 267, 356. N° 1171. Évangiles. Splendide reliure. Recto : vermeil ciselé sur bois, cabochons; ivoire, repré- sentant la Vierge et l'enfant Jésus. Verso : le Christ, en argent niellé, sur un fond de fleurs de lys, genre xiv^ siècle, entouré des symboles des quatre évan- -gélistes. — 260""" sur 210. 214 ff., plus 5 gardes. 20 l. 1. Manque le commen- cement de rÉpitre à Damase. Fol. 7, canons. 17 (or, sur 5 lignes de pourpre) : Ex quibus est orties patribus honio Christus Iliesus, lu prima facie dat Mat- theus esse lerjendam... V°, image de saint Matthieu. 203, capitulare evangelio- rum. T. L. 35». — De Bastard, pi. ccvui et ccix; Delisle, Les collections de Bastard, p. 250; H. Martin, Cat., t. II, p. 322 ; Ada-Handschr., p. 102. — P. 254, 258, 355, 356. N° 8407. Psautier de Sedulius Sgottus. 215"'"' sur 150. 66 ff. 42 à 53 1. 1. Cola et commata. Les titres des psaumes ■et le premier mot de chacun sont écrits en latin entre les lignes. Les numéros des psaumes sont écrits à la fois en latin et en grec, en rubrique. Fol. 55 v°, les cantiques de l'A. et du N. T., l'oraison dominicale et le Symbole de Nicée, écrits en grec et en latin, le latin au verso des feuillets, le grec au recto. 64 y°, ex- traits prophétiques d'Orphée, d'Hésiode, d'Hermès Trismégiste, etc. (le grec et le latin sont sur la même page, le grec à gauche). Fol. 55, après le Ps. gli : ...2u-/aç Osw ejM ajxapxwXoç TrpaÇo., arjôuXioç axoxTOç eyoj sypa^j^a. Les trois derniers mots sont écrits après coup, peut-être de la même main qui a marqué les ac- ■cents sous forme de points. De M. de Paulmy. Théol., n» 111. Le ms. vient de Saint-Mihiel et il était auparavant à Saint-Nicolas-du-Pré, de Verdun. — Montfaucon, Pal. grseca, 1708, p. 235; H. O'mont, Mé- langes Graux, 1884, p. 313 (facs.) et Inv. des mss. grecs, t. 111, p. 351. — Sur Sedu- lius Scottus, vovez Diimmler, Neues Archiv, t. 111 (1877), p. 316; EJjert, Gesch. d. lat. Lit., t. Il, 1880, p. 191 ; H. Pirenne, Mém. cour. Ac. de Belg., t. XXXlll, Brux., 1882. — P. 116. î*aris. BibliotlièqLue Miazarine. N"^ 6 et 7. Bible. 5j0°"n sur 365. T. I. 326 ff. 2 col. de 39 à 40 l. Commencement : Desiderii... T. 11 : 326 ff. 2 col. de 40 à 41 l. En tête, on a ajouté au xm® siècle Baruch et l'Epitre de Jérémie, ainsi que le commencement d'Ezéchiel, déjà copié à la fin du T. 1. Lacunes, Hébr., m, 6-ix, 13 et xi, 7-xn, 28. Fol. 201, III et IV Esdras. Grandes et belles initiales à rinceaux, xi^ siècle. Des Cordeliers. A la fin : Jo. sacrista me jure possidet. Liber. — Bévue de Théol. et de Philos., t. XVIIl, 1885, p. 414 ; A. Molinier, Catalogue, no^ 3 et 4. — P. 103, 334, 345 et suiv. N° 102. Partie d'une bible. 3 3 S"*"" sur 220. 188 ff, 2 col. de 42 à 45 1. Ésaïe-Chroniques. xii"* siècle. De S. Victor (ancien n» : Aa. 19). — Molinier, n» 47. — P. 184, 331, 350 et suiv. 412 SAINTE-GENEVIÈVE. LE PUY. REIMS. ROME. P*aris. Bibliotlièqiie Sainte-Geneviève. iV A. 1. 3. fol. Bible. 3 volumes. 4G5""" sur 330. 208, 158 et 191 ir. 2 col. de 43 à 44 1, Inachevé, xii^ siècle. De Senlis. — C. Kolilcr, Catalogue, nos 4-G. — P. 18i, 331, 34-2, 347 et suiv. Trésor de la catliédrale du. Ir*u.y. BlUI.K DE TlIÉOUULFE. Reliure en velours rouge à clous, paraissant du xm« siècle environ. — 325""° sur 235. 348 If. et une garde. Cahiers de 10 iï., numérotés à l'angle supérieur de leur premier feuillet, en lettres grecques (non compris les préliminaires sur pourpre), de A à K0 (dernier cahier des Évangiles, qui ail ff.); la numérota- tion recommence après les Évangiles. 2 col. de 62 à G3 1. Fol. l v° : Quicquid ob liebi-cco... 3 (en croix): V. T. ideo dicilur... Y» (sous une arcade): Brèves ordinuni om/dum librorum V. et A'. T... 4° Dcsiderii... La description du ms. B. ]N'. 9380 s'applique à peu près exactement à celui-ci. Fol. 319 : Inc. Cluono- graphia U. Isidori : Primus ex iwstris... 321 v° : De nominibus hcbraicis : Ado- Hui in lutinum... 32G, la prétendue Clavis de Méliton, sans titre. 338, l'abrégé du Spéculum attribué à saint Auj^ustin, sans titre. 347 v° : Versus Theodulfi: Co- dicis liujus opus... Quelques notes tironiennes. Peiil-ctie l;i niiiuérot.-.lioti des cîiliieis ou grec est-elle contemporaine de l.i relinre et doit- ellr etrp attribuée à P. Mostaing. — Voyez les auteurs cités à propos du ms. B. N. 9380, y M. Delisle, i'iimniler, Weyhrich et Sclièpss, et en outre i'ii. llcdde. Annales de la Soc. d'(i()r. du Pvy, 1839, et Rec. de fats, à l'usane de l'Èc. des Chartes, n» 1-2(5. — P. 171, 331, 341, 344 et suiv. I3iljliotlièciiie de la ville de I^eini.?^. N"' 1 et 2. Bible d'HinGiMar. 420'""^ sur 340. 2 col. de 46 à 47 1. 2 volumes. T. 1 : 249 IT. Ff. 1-7, xi<^ siècle, l'ol. 1 v*^ : Desiderii... 3 : llœc singuloruui S. Scripturx proheniia... 4 : Frater Am- brosius... 7 : Ep. Jeronimi ad Exsuperanlium : Inter omnia... 8, Genèse. 104 v® (x® et xi« s.) : Quo ordine libri divini Icganiur pcr anni circuhmi. ïnprinns i.i septuagesima Pasclne eptaticum... Baruch a été ajouté au xi° siècle, T, II : 00 ir. (Psaumes-Apocalypse] Du ('lia|)itre. Aux ff. 7 v» et 249 yo du t. I«^ notes du xiii» siccle relatives au prêt de celle bible à l'abbaye du Val-dcs-Écoliers. — P, 281, 332, 341, 343 et suiv. I^ome. Eglise de Saiiit-Paul-liors-les-Mur.^. BlIlLE *. Relié en 1G45. — 440""" sur 360. 2 col. de 59 l. 333 11"., numérotés non sans erreurs. Fol. 1, image royale. Suit le serment de Robert' Guiscard. 2: Frater Anibrosius... \. Alcmauni, De Lateranensibiis parielinis, Wouw, l(i2r>, i;i~t«>, et 2^ édit., par Bollari, Rouie, IT.'tG, iii-4° ; (C. Maig.niiii), Inscr. unliq. Iiasiliviv S. Pauli, Rome, 1(554, iu-4o ; Tomuiiisi; iMabillun, Iter italiciim, 1724, p. (59 et 221 (planche); Biaichini, Vindiciiv, n. 3(i et 329; .\(ller, p. 1(52; Scroux d',\gincourt, Hist. de l'art }iar les inonuinents, l. V, 1823, ROME. SAINT-GALL. 413 P Uxt 47 et pi. cccxL-cr.cxLV ; J.-O. Westwood, TJic bible of Ihe monastery of S. Paul, . foid, 1870, iii-4o (38 pliotograpiiies de Parker); Deniflo, p. 481; Delisle, L'évangéliaire de S. Vaast, p. 17 et pi. vi ; Sciivener : paul. ; Ada-Uandsc/ir., p. 99. La description de nianchini est due à A. di Noce, ardievèquo de Uossnno. — P. 157, 200, 209, 292 et suiv., 337, 341, 343 et suiv., 363. Home. 13ibliotli.èqLi-T^t^ Vallicellane. iN° B. 6. Bible *. Reliure maroquin rouge sur ais. 340 à Sôô"*"" sur 305. 343 ff. 3 col. de 50 1. Fol. 1 : Lie. liber Bresith... 342 v° : Nomine pandeetei... Hœc dioina Dei... Pro me, quisc/iie legas.., Magiii magna Dei... NaïUa rudis pelagi... Perge libelle sacer... Fin : ...ut vigea/d, valeatit. Fol. 1 : BibliotJiecœ Statise. — Tommasi ; Riaiichini, Vindiciœ, p. 37 et 322; Evang. quadruplex, t. II, p. GOO (facs.); J.-G.-C. Adler, Biblisch-kritische Reise nach Rom, Al- loua, 1783, p. 162; Vercellone ; Tischendoif : vall. ; Corssen, Ep. ad Galatas, p. 7; De- nille, p. 471 ; Wordsworth : V. — P. 157, 192, 197 'et suiv., 332, 341, 343 et suiv., 363. Bibliotli.èq[iie conventuelle de Saint-Gall. N° 2. Pentateuque. Actes et Apogalyi'Se de Winitharius, Reliure du xv° siècle, véliu sur ais. — 507 pages. I®*" ms. : 250""" sur 175. 22 à 25 1. 1. Le ms. commence au milieu du sommaire du Lévitique, après lequel est écrit le sommaire des Nombres. Nombres et Deutéronome. Initiales soignées, avec poissons et entrelacs. Plusieurs mains, vm® siècle. — 2® ms. (p, 301 et suiv.) : 250""°^ sur IGO. Actes et Apocalypse. P. 489 : I/ic. passio B. démentis. La suite est également de la main de Winitharius, Initiales pisci- formes, plus simples. Marqué : R. — Voyez, pour tous les manuscrits de Saint-Gall, l'excellent catalogue de G. Scherrer, Verzeic/in. d. HSS. d. Sliflsbibl. v. S. Gallen, Halle, 1875. — P. 120, 356. N** 6. Chroniques, Esdras, Tobie, Judith, Esther. Reliure en ais. — 250'"'° sur 175. 230 p. 25 à 29 1. 1. Belle et assez grosse semi-onciale ronde de S. Gall, de la 2® moitié du vni' siècle. Deux écritures. Estlicr finit, p. 226, avec le chap. xv : Epistole régis Artaxerxis... non liabetur. Explicit. Inc. actus S. Martini. — P. 124, 128. N° 7. Livres sapientiaux et Chroniques, de Hartmut. Reliure du xv« siècle sur ais. — 240*"™ sur 175. 460 p. 22 à 28 I. 1. pour le premier ms., 22 pour le second. — P. 3, livres sapientiaux. 257, Chroniques. 460, dédicace de Hartiaut. P. 256, un portrait de Hartmut, qui paraît dessiné en 1462. — P. 126, 128. N" 8. Tobie. Demi-reliure recouvrant un fragment de missel en lettre de forme, — 155""" sur 115. 48 p, 19 à 20 1. ix« siècle. — P. 129. N° 9. Tobie, Judith, Esther et le Cantique des Cantiques. ReHure sur ais. — 205""" sur 130, 2 manuscrits. P. 1-261 (le n° 189 est écrit 2 fois) t 15 1, 1, (le dernier cahier: 19 1.). Seconde moitié du ix° siècle. Inter- rompu à Cant., IV, 4. — Le 2' ms. contient un glossaire. — P, 129, A\4t SAINT-GALL. ?î® 10. Job et Livres sapiextiaux. Reliure ancienne sur ais. — 1 85""" sur 150. ^j 77 p. (le n" 354 est marqué 2 fois). 17 1. 1. jusqu'à la p. 204. Depuis la page 205, le ms. est continué d'une deuxième écriture, à environ 17 lignes. Les titres courants de la première main ont ceci de particulier, qu'une syllabe seulement est écrite sur chaque page (comparez le ms. 83). Les cahiers de Job et ceux des Proverbes sont numérotés à part, néanmoins les divers cahiers semblent avoir été faits pour se succéder. P. 3 (écri- ture du 2* copiste): Hic su/it insignes sancti... 4 (f^ main), préface de Job. 103, préface des Proverbes, 105 : In hoc codicc contiaentur libri III i. e. Pro- vcrbiorum Ecclesiastcs Cantica Canticorum. La 2° écriture commence à la 2* page du Cantique des Cantiques. 223, Sapience. 292, Ecclésiastique. 475^ prière de Salomon : Et dcclinavit Salomon... (ialiuet, Diar. helvet., Einsiedelri, 1756, p. G5; F. Kellcr, trad. Hceves, p. 7. — P. 55, 1:29. N» 11. MÉLANGES BIULIQUES. Reliure en ais. — 220™™ sur 130. 53G p. S. Berger, Notice. — P. 121, 350. N** 12. Proverbes, Job, Maghabées, Néhémie. Ancienne reliure sur ais. — 230™™ sur 150. 346 p. Le premier ms., p. 1-134, est écrit à 27 ou 28 1. 1., d'une écriture qui parait de la 2« moitié du ix^ siècle; il comprend les Proverbes, Job et la dédicace de l'église de saint Michel archange. Le 2® ms. (p. 135-fm) est écrit à 2G l. 1., de la belle écriture usitée à S. Gall entre le vin" et le ix" siècle. Machabées. P. 291% Néhémie. 338 : Passio Mâcha- beorum. — P. 124, 350. N° 14. JoB, ToBiE, Judith, Esther, Esdras. Reliure du xv" siècle sur ais. — 310™™ sur 205. 339 p., y compris une garde. 23 1. l. Belle et grosse écriture de S. Gall, paraissant du commencement du IX'' siècle. P. 1 : Cogor... Hsec etiam additum. In terra quidem (2® m. quendam) habitasse Job Auxitiden il'' m. : Âuxitide)... P. 331, les Énigmes des trois jeunes gens, copiées par ordre de Notker. — P. 124, 130, 350. N" 17. Psautier grec-latin. 240™™ sur 185. 342 p. (Omont). Onciale. P. 1 et suiv., Matthieu-Marc, in, 17 en latin. P. 133 et suiv., Ps. ci-gl, suivis des Cantiques et de la Litanie de S. Gall. ix^-x° s. (Omont). Calmet, Diar. helvet., p. 65; Swîtinson, The creeds, p. 339; H. Omont, Cat. des mss- grecs des bihlioth. de Suisse, Leipzig, 1886 (extrait du Centralblatt fiir Dibliothekswe. son), p. 56. — P. 115. K" 19. Psautier « hébraïque » de HartiMUt. Reliure ancienne en peau sur ais. — 285™™ sur 240. 2 col. de 26 1. P. 3 : Scia quosdam... 134, dédicace de Hartmut, puis : Ordo qiialitcr liber psalmorum per diversos divi[di]tur aiiclores... 135 : Incipit numerus psalmorum. P. de Lagarde, Psalterium juxta Hebrœos, 1871. — P. 126. N** 20. Psautier de Wglfcoz. Reliure sur ais aux armes de Saxe (?). Garde : fragment de missel xylogra- pliique. — 310™™ sur 240. 301 p. 20 l. l. ix** siècle. Parait complété au xi" ou au xii'^ siècle. Sclierrcr. — P. 131. SAINT-GALL. 415 N° '22. PSALTERIUM AUREUM. Ancienne reliure en vélin rouge sur ais. — 3G6""" sur 270. 343 p. 20 à 23 1. 1. t : .\cmo me crcdat... 2, belle figure de David et des quatre psalmistes. 4 : Origo Prophétise David... David filiiis Jesse... 7 : Inqtiisitio S. Hier, qualis psalmiis jiicrit primo cantatus... 14, belle image: un saint prêtre, l'étole croi- sée, sous un gable roman. 13, Psaumes, Oraisons après tous les psaumes. Rahn, Psalterium aureum, 1878. — P. 131. -\° 23. Psautier de Folghard. Reliure ancienne en truie sur ais, avec chaîne. — 380"^™ sur 230. 3G.") p. (1-6 en blanc). 2 col. de 21 l. P. 7 : hic. Isetania : Kripis sXsrjaov... 17 : Apofo- gia saccrdotis (office)... 27 : Vsalterium Rome... 31, Psaumes. 36G, notes di- verses, du x^ au xHi® siècle. M. Geibert, Iter alemannicum (1765), 2^ édit., 1773, p. 96; Swainson, The creeds, p. 354; Rahn, p. 22. — P. 131. N" 28. Livres sapientiaux. Reliure ancienne en peau sur ais. — 365'"'^ sur 240. 265 p. 2 col. de 27 l. P. 262 : Explicitum Salomonem seciindum hebreum. Prudens quisquis leclor voliunen cum legeris istud, scriptori imperito veniam concède deposco et era- dere qiiod super est et non pegriteris aptare quse desunt. Amen. Commenca- ment du ix^ siècle. — P. 124, 128. IN" 30. Livres de Salomon. 210">'" sur 150. 103 p. 22 à 23 1. 1. P. 4 : In hoc codice continenttir très libri i. e. Proverbioricni Ecclesiastes Cantica Canticorum. Interrompu à Gant., mii, 1. ix^-xe siècle. — P. 129. N° 39. Prophètes. Reliure vélin sur ais, du xv** siècle, — 265""" sur 205. 467 p, 22 1. 1. B.lie grosse semi-onciale de la première moilié du ix^ siècle. P. 453, Raruch, ajoulé par ordre de Notker. — P. 130. N** 42, ÉsAÏE et Jérémie. Reliure sur ais. — 250""" sur 195. 266 p. 23 à 28 1. 1. La première des fVr.x picfaces de .lérémie commence ainsi : Hieremias propheta ob causam perjurii Sedechiœ... Fin du ix^ siècle, — P. 129. N» 43. ÉzÉGHiEL, petits Prophètes et Daniel. Ueliure du xv® siècle en peau sur ais, — 305™"' sur 210. 496 p. 20 I. 1. Belle et grosse écriture du commencement du ix® siècle. — P, 123. N" 44. ÉzÉGHIEL, PETITS PROPHÈTES ET DaNIEL. Ancienne reliure véliu sur ais. — P. 1-183 : 295"^"^ sur 210. 28 à 37 1, I. Hr- derœ. viii^ siècle. P, 183 : Ego Johannes... Le 2** ms., p. 184-368 est un traité de médecine, du ix° siècle. — P. 123, 352. N" 45. ÉzÉGHIEL, Daniel et les petits Prophètes. Reliure ancienne sur ais. — 260™™ sur 185. 345 p. 22 1. l. Fin du ix« siècle. La garde (p. 1 et 2) est formée par un débris d'un ms. grec oncial (W*^), — P, 126, 128, 352. /il 6 SAINT-GALL. N' -iG. ÉZÉCHIEL, PETITS PROPHÈTES ET DaNIEL, DE HaRTMUT. Reliure du xv« siècle sur ais. — 240""° sur 170. 376 p. 23 à 23 1. 1. luitiales rouges avec touches vertes et argent. Hederœ. P. 4, dédicace de Hartmut. Les p. G3 et 64 ont ét6 refaites au xv° siècle environ. Le premier feuillet, qui ser- vait déjà de garde à ce ms. au xiii° siècle, est un fragment d'un ms. des livres des Rois, écrit au viii« siècle à 22 1. 1. (IV Rois, xiv, 22-xv, 12). — P. 126, 128. N" 48. Évangiles grecs-latins. 230™"" sur 18.3. 193 ff. écrits. 17 à 21 lignes de grec. Écriture du ix** siècle. Le premier cahier, qui contient les préliminaires (en outre d'un poème apocryphe de saint Hilairc de Poitiers, écrit après coup), appartient à unms. latin des Évan- giles. Plusieurs mains. P. 129, description des miniatures d'un ms. grec. H. -G. -M. Rettig, Antiquiss. IV Evang. canon, codex Sangallensis, Zurich, 183'), in-4o ; Tischendorf : A et o; Pal. soc, pi. clxxix; Giegory, Prolegomena, p. 402 (fin ix^ s.); Omont, Cat. des mss. grecs de Suisse, p. 56 (ix^-x^ s.); S. Berger, Mém. soc. Anliq., t. LU, 1892, p. lU. — P. 114 N° 49. Évangiles. • 220°"" sur 173. 314 p. 2 col. de 23 (ou 26) 1. La garde est formée d'un frag- ment de missel en caractère de somme, P. 1 : Deus fccit Adam... Le commence- ment est écrit en capitale rustique jusqu'à i, 18 : Cliristi aiUem genei'atio sic erat... Le sommaire de Marc est intitulé : Inc. capilulatio parabolarum ejusdem. Après les 4 premiers versets de saint Luc, on lit, entre les lignes, de la main du peintre des rubriques : lait. S. evangelii sec. Lucam. En marge de ces versets, on voit les mots grecs auTOTixai et xa-rj/rjOriÇ ; les mots latins qui représentent le premier de ces mots n'étaient pas dans le texte. Dans saint Luc et dans saint .lean, il y a quelques interpolations liturgiques : In illo tempore, etc. Fin du ix^ siècle. Wordsworlh, iV. T., p. 40. — P. 69, 129. N" 51. Évangiles irlandais. Reliure en ais. — 293"*" sur 220. 268 p. 24 à 25 1. 1. Cahiers inégaux. Grandes initiales anguleuses irlandaises. P. 2, figure de saint Matthieu. 3 : Liber gêner ationis... 6, très belle page représentant une croix formée d'entrelacs. 7: Cliristi autem.,. 266, lo crucifiement. 267, le Christ entre deux anges qui sonnent de la trompette; il bénit, les doigts entrelacés. Aucun préliminaire ni accessoire; ni sections, ni parallèles. Un feuillet a été coupé entre Luc, xxii, 25 et 55. VIII® siècle. M. Gerbert, lier alam., 1773, p. 105 et pi. iv; F. Keller, Zurcher Milth., t. VII, 1851, p. 61 et pi. i-vi, IX et x, traduit p;ir VV. Rceves dans VlJlster Journal of Archseol., juillet 1860; Weslwood, Anglo-sax. mss., pi. xxvi; J.-R. Rahn, Gcscli. der bildenden Kiinste in der Schweiz, t. ï, 1873, p. 123; Waagen; Srlierrer. — V. 56. N° 60. Manuscrit irlandais de saint Jean. Reliure en ais comprenant deux beaux ivoires romans, dont le 2" représente des botes sauvages déchirant des animaux domestiques. — 270""" sur 103. 68 p. 26 1. 1. P. 4, affreuse figure irlandaise de saint Jean, en jaune et en rouge, entre deux becs d'oiseaux qui forment peut-être les montants de son siège, et sous son aigle. P. 5: In principio... Entrelacs et tètes d'animaux, viii^-ix» siècle. F. Keller, trad. Reeves, pi. iv. — P. 56. N° 63. iN'ouvEAU Testament sans les Évangiles. lUdiure sur ais. Les plats paraissent avoir été recouverts par un morceau de SAINT-GALL. 417 Virgile et par un morceau des Évangiles du vi° siècle {sang.). Les p. 223-22Gsonl remplacées par des feuilles de papier où sont collés deux fragments des mômes Évangiles. — 220™"» sur 190. 320 p. 2 col. de 22 1. Manque Act., ir, 29-37 (bourdon), xx, 6-xxi, 24 et xxii, 9-xxiii, 6. Lacune dans l'Apocalypse entre les p. 292 et 295. Fin : Apoc, xxi, 17 : gxliiii, avant la p. 229. Fin du ix« siècle. — l'. 129, 341. >'*' G8. Job, Tobie, Judith et Esther, saint Paul. Reliure du xv® siècle, vélin sur ais. — 230"'" sur 170. 1°, p, 1-20G: 23 1. l. Fin du ix^ s. Le ms. est interrompu après l'argument d'Esdras. — 2°, p. 207- 401 : 23 1. 1. x° siècle. — P. 129. N° 70. Épîtres de saint Paul, de Winitharius, Demi-reliure recouverte d'un fragment de missel incunable en caractère de forme. — 280'"'° sur 205. 258 p. 26 à 29 1. 1. P. 4 (les p. 1-3 sont en papier) : Primian queritur... 190: Explicet epistula ad Thessalomce/ises seciinda. Lie. argum. ad Hebreos : In primis dicendiun est... 222 : Explecit epistola ad Hebreos. Inc. argum. ad Timotheum. Les p. 88 et 89 contiennent un fragment de glossaire. Initiales parfois pisciformes. — P. 117, 341, 342, 357, 358, 3G3. N° 72. — Nouveau Testament sans les Évangiles. Reliure ancienne en ais. — 300'°'" sur 250. 33G p. (le n'' 138 est omis). 2 col. de 24 L P. 2 : Primuni intelligere nos... Lacune d'AcT. xxviii, 27 à Jac, ii, 10. 2^ moitié du ix« siècle. — P. 129, 341, 356. N« 75. Bible. Ancienne reliure vélin sur ais, marquée au dos : A. — 540'"'" sur 390. 840 p. 2 col. de 51 à 52 1. (davantage dans les Psaumes). Plusieurs mains. Milieu ou seconde moitié du ix® siècle. Corrections de plusieurs mains, du même siècle. P. 1 : Desiderii... Fin: Hébreux. Mm'r2T;Ada-Handsclir.. p. 38. — P. 127, 129, 332, 341, 343 et suiv. >^os 77-79^ 82 et 83. Parties de la Bible. X° 77 : reliure du xv® siècle sur ais. — 460'"" sur 355. 481 p. 30 1. 1. Initiales rouges avec touches d'argent, et d'or dans le premier cahier. Au commencement, deux belles initiales rouge, or et argent ; dans FI initial, des ligures géométri- ques de genre irlandais. La première page de la Genèse est écrite en grande et belle capitale, alternativement (ligne après ligne) d'or et d'argent. P. 3 : Desi- deî'ii... Lacune de Ex., xxxvii, 39 à Lév,, v. 16, de LÉv., xiii, 34 à xx, 9 et lie >'UM., X, 12 à XYii, 5. A la fin (en croix): Expl. liber Buth. N*» 78 : ancienne reliure de peau sur ais. — 420"»"" sur 315. 335 p. 28 1. Rois. P. 335 (garde, xiv® s.): Iste liber una cuni altero minori in quo est textus Pentatheucom et Josue Judicum et Ruth concessus est domino Rudol/o rectori ecclesie in Rumeshorn (Romanshorn) a monasterio S. Galli, qui pro eodem in recognicionem deposuit in predicto monasterio psalterium uni'm cum gloza or- dinaria Lire. Actum 27* die septembris 62 an7io. N° 79 : suite du précédent. 452 p. Touches d'argent dans les initiales rouges. Rubriques rouges et vertes, par lignes alternatives. Chroniques, Tobie (le der- nier feuillet seul en est conservé), Judith, Eslher, Esdras, Machabées. iN» 82 : 405""' sur 300. 546 p. (numérotées à tort au nombre de 551). 2 col. de 28 1. Initiales ornées d'or et d'argent. Rubriques et petites initiales rouges avec touches d'argent, jaunes, vertes et bleues. Prophètes. N*' 83 : reliure ancienne en vélin estampé sur ais. — 410"" sur 305. 420 p. HIST, DE LA VULiTATE. 27 4.18 SAINT-GALL. (le l^"" et le dernier feuillet sont des gardes), 2 col. de 27 1. Le titre courant de saint Jacques est partagé mot par mot entre les pages (comparez le ms. 10). Initiales rouges avec touches d'argent. Grandes initiales rouges, or et argent. P. 4. (belle grosse oncialc, alternativement rouge avec touches d'or et noire avec touches violettes): Hfec simt epistolse Pauli... Primum quœritur... Fin: Apocalypse, ix^ siècle. — P. 127, 128, 341, 344 et suiv., 366. N'^ 81. Livres sapientiaux, Jod et Tobie. Reliure ancienne sur ais. — 415""" sur 310. 363 p. (les p. 1 et 2 manquent). 28 1. 1. Belles grandes initiales en or, argent et rouge. Petites initiales rouges avec touches d'argent. Les p. 3j9-3G2 sont à 27 i. 1. ix® siècle. — P. 126. N" 242. Fragment des Rois. A la fin de ce ms., est un double feuillet, de 245""" sur 190. 24 à 25 1. 1. Il fait partie du ras. 1398\ 1 Rois, xvii, 24-xviii, 10. Sur ce ms., voyez SclieiTer. — P. 123, 347. ]S'° 907, Épîtres catholiques et Apogalpyse, de Winitharius. Titre : Winitharii vocabiilarium et excerpta ex DonatoS. Augustiao S . Biblia. — 250™"' sur 170. 319 p. Dans les Épilres, 25 l. 1.; 25 à 26 dans l'Apocalypse. P. 237, après Donat : Inc. prol. in epistola S. Jacobi apostoli : Jacobus aposto- lus... 251 : Explecit epistola S. Jacobi ap. et inc. ep. S. Pétri ap. ad gentis prima. Inc. prologus ejiisd. epistolœ : Discipulus Salvaloris... 266 : Inc. ejusd. secunda. Inc. prologus: Simon Petrus per fidem... 21 h : Inc. ep. S. Johannis ap. prima. Inc. prol. ejusd. ep. : Racionem verbi... 297; Inc. sermoS. Agustini ep... 302 (au milieu, après 2 tf. du glossaire): Inc. ejusdem (sic) testus. Apoca- lipsis J.-C... Fin: vii, 3. Initiales en rouge et jaune; l'une est en forme d'oi- seau, viii® siècle. Voyez Scheirer. — P. 121, 361. >'° 1395. Recueil. 1° p. 7-327, Codex Sangallensis des Évangiles. Ms. semi-oncial paraissant du MI® siècle. 2 If. de ce ms. appartiennent à la Société des antiquaires de Zurich et 4 à la bibliothèque de la ville de S.-Gall (n° 292); fragments dans le ms. G3. 2 col. de 24 l. 232"'"' sur env. 175. Colonne: 148""" sur 54 ; entre-col.: 20""". Matth., VI, 21-Jean, VII, 18. Lacunes nombreuses. Quelques mots du texte grec en marge. Hederœ. — 2** : p. 336-361, fragments d'un Psautier grec-latin. Ps. xxx-XLVii, avec lacunes. 270""" sur env. 170. 21 à 22 1. Le grec est écrit au recto, en lettres latines, le latin au verso. \^ siècle. — 3**: p. 370-390, frag- ment de Psautier. Onciale du viii° siècle. 200"'"' sur 140. 22 à 23 1. Hederœ, Pointillés. On y a joint, sans les coller, 4 petits fragments de Psautier en onciale. — 4° p. 430-433, Jean, xi, 1 i-44, irlandais (fragment de messe des morts). Voyez Scherrer. N» 1 : Tisdiendorf : san. — N» 4 : Relier, liad. Reeves, pi. iv; Weslcott et Ilort : p ; piibMc en tiernier lieu par M, Wliitc dans les Old-lat. bibl. Tcxts, 110 11^ 1886 (viiMiii« s.). — P. 31, 116. N« 1398'. Recueil. 1«: p. 1-8, 250™"' sur 180. 25 1. 1. I Rois, xv, 3i-xvii, 24 et xxviii, 23-xxx, 20. viii" siècle. Comparez le ms. 242. — 2": p. 9 et 10, fragment de IV Rois (xii, 18-xiii, 17), écrit à S. Gull au viii° siècle environ. 295""" sur 210; coupé en haut; 34 lignes sont conservées. — 3"*: divers fragments du x" siècle, tirés (le deux mss., Pun à 23 1. 1. et l'autre à 2 col. de 32 1. P. 238-241), Act., i-vi. Voyez Scherrer. — W 123, 347. SA1>T-GALL. STONYHURST. TOLÈDE. TOURS. 410 Arcllives coiaveiituelles de Saint-Grall. -N° 1 . Livre des confraternités de PPiEFFERS. r. i, très belle figure de saint Matthieu, de couleurs sombres, le bleu foncé dominant, sous un arc entouré d'entrelacs irlandais assez fins (ceux des colon- nades sous lesquelles sont inscrits les noms des moines, p. 21, G5, etc., le sont encore plus), avec l'image de deux paons. Têtes de monstres aux chapiteaux. P. 5 : lu nom. Dei et S. N. J. C. inc. Evang. sec. Mattheum (Matth., i-iv, 11; iv, 18-22; V, 1-12 cselis, etc.). Ces extraits de l'Évangile sont précédés de curieuses initiales à entrelacs, d'un art grossier, faites sur un modèle irlandais. En tète (les leçons sont les mots : hi illo tempore ou Dixit Jhesus discipulis suis. 2 col. de 30 1. P. 52, le lion de saint Marc, dans un quadrilobe. Au-dessous, deux aigles et du feuillage ; en haut, deux graes ; entrelacs de style irlandais. 94, le taureau de saint Luc, dans un quadrilobe, et au-dessous deux lions; en haut, deux coqs. 144, l'aigle de saint Jean, dans un quadrilobe; deux oiseaux en bas et deux en haut. Les listes des noms du Liber confraternitatum Fabariensium ont été publiées pnr ^]. p. Piper dans les ifonumenta Gerinaniœ, série m-A°, 1884, Voyez la description du ms. Signe : fab. — P. 57. Collèg-e de Stonyliurst. Saixt-Jean Voyez Westcott (facs.); Westwood, Pal. sacra, pi, xi; Pal. soc, pL xvii. On prétend (|ue ce ms. a été conservé à Durham dans la chasse de saint Cuthbert {f 687). — P, 39. Bibliotlièq[Ti.e dix cliapitre de Tolède. N® 2, 2. Deuxième volume d'une bible. 400'"'° sur 270. 144 ff. 2 col, de 43 1. Da Josué à Ps. lxxvii, 1. Hederœ. Notes arabes, xi® siècle. S. Berger, Notice. Signe : tol^. — P. 19, 150, 338, 346 et suiv. 13ibliotli.èq[Xie pxibliq[iie de Toure. N*> 10. Ogtateuque. 300'""' sur 2G0, 351 ff. et une garde; les derniers sont endommagés. 2 col. de 30 1. Fol. 1 v° : Desiderii... Le premier cahier est un peu postérieur et a été re- fait ; l'ancien ms. commence au f. 7 (Gen., ii, 8), Notes pour la lecture, ' et " et trait sur le mot, ajoutées vers le ix* siècle. Hederœ. S. Martin, 151. Note du xiii^ siècle environ : Liber S. Martini Turon. — A. Dorange, Catal., 1875. — P. 204, 246, 343 et suiv, >'° 18. Double version du livre de Job. 215mm gup 135 lOG ff. 20 1. 1. Fol. 1 v°: Cogor... Vir erat in terra Hus... 56: Job exemplar patie/Uiœ... 57 : Si aut fiscellam... V° : llo)no quidam erat in re- gione Auxitide... 100 : Hic interpretatur de syriaco libro in terra quidem... Les cahiers du 2^ ms., qui commence au fol. 57, sont numérotés à part, xi^ siècle. 420 TOURS. TRÊVES. Marraoutier, 3q"at"_ _ Martianay; Vallarsi; Dorange; P. de Lagarde, Hilth., t. H, p. 189. — P. 86, 350. N° 22. Évangiles de Saint-Martix, Reliure sur ais. — 310°"" sur 235. 289 fî. 2 col. de 25 (ou 26) 1. Ccrtaias caliiers sont numérotés à la fin, de la F° main, par des points. Écrit en entier en onciale d'or. Ni sections, ni parallèles. Fol. 1: Phcres fuisse... 8, canons, ornés d'oiseaux, 278 v°, le serment des rois de France, écrit en or vers le XII» siècle. 279 (xv*' s.), office. 289, serment des princes, en français, imprimé. iK* siècle. S Martin, 247. — Nouv. Tr. de Dipl, t. III, p. 50 et 161 et pi. xxxv et xlv ; Cal- niet; Doratige; Tischendorf : mt; Wordsworth : MT. — P. il, 272. N° 23. Évangiles. 290™"" sur 235. 193 ff. 211. 1. Belle décoration avec entrelacs et têtes d'oi- seaux. Fol. 1: Novum opus... 5, canons, avec des becs d'oiseaux très longs en- tre-croisés formant les gables, et pieds de lions à lu base des colonnes, ix® siècle. S. Martin, 174. — Dorange. — P. 285. Bibliotlièqrie de la ville de Trêves. i\° 7. Psautier latin et grec. Écrit en rouge du ix® au x^ siècle, d'une écriture qui ressemble à celle de S. Gall ou de Reichenau. Commencement (or sur pourpre), 12 vers: Hune epi- rjlosaûicm greco sermoae iihellum... Les premières pages, jusqu'au milieu du Ps. Lv, sont de la première main. Au-dessus des lignes, une main qui peut égale- ment être de S. Gall ou de Reichenau a marqué le grec. Cette glose s'arrête 2 pages avant la fin de la première encre. Voyez la description de ce ms. dans Keuffer, Verzeichniss der HSS. d. Stadtbibl. zu Trier, t. I. 1888. — P. 116. ]N'*' 22. Codex Ad^. La couverture en or enferme un célèbre camée où sont sculptées 5 (êtes et 2 aigles; d'après M. Hettner, il date des années 321 à 327 et représente Cons- tantin et Fausta, Crispus, Constant et Constantin 11. Autour du camée, on voit, disposées en croix, les images des quatre évangélistes avec des têtes d'animaux. Au-dessus de saint Jean, qui est en haut, un gros cabochon. Dans les coins, sous des gables, quatre figures posées sur des cabochons : « S. Johannes », « S. MaximiuKs » tenant un livre, et à ses pieds un abbé dont les armes repré- sentent un oiseau, « S. Ag^ric^ius » tenant une châsse, et « S. Nicetius », aux pieds duquel est un chevalier. Au-dessous, l'inscription : Hanc tabulam fieri fecit abbas Otto de Elten anno Domini MCCCCXCIX. Le cadre est formé de rin- ceaux et de cabochons. — 365°"° sur 245. 172 IT. Cahiers généralement de S IT.; les images des évangélistes n'en font pas partie. Écrit en or, à 2 col. de 32 1. Les leçons sont marquées en rouge par une croix et un F. Manque Marc, x, 3-3i et XIV, 51-xv, 7. Fol. 1 v": Inc. prœ/atio... 2 : Plures fuisse... G v°, canons. 15 v», image de saint Matthieu. 161, capitulare cva/tgcUoriDn. 172: Uic Hier est vitœ... Kculîer p 18- Die Trierer Ada-IIandsclirift; Dull. crit., t. XI, 1890, p. 227;A.Sprin- rQv, Gœll. gel. Ameigen, 1890, p. 633. — P. 262 cl suiv., 356. «e .N" 23. Évangiles. Reliure en ais. — 2 volumes. 305""" sur 225. 112 et 121 (T. (Keu(Ter). 22 à VENISE. VIENNE. 421 23 1. 1. Cahiers numérotés A-K, puis I-V. Écriture de la première moitié du i\^ siècle, paraissant du nord de la France. Commencement: Novicm opus... Avant les canons, 10 distiques : Matheus ex sacro totus spiramine fretus... Image du Christ, imberbe, entouré des symboles des quatre évangélistes. In- terpretatio, accompagnée des vers : Siiscipe, rcx, parvum magni modo )iiu/ius amoris, Quod tuus Albinus obtulit ecce tibi... T. II, p. 105, capitulaj-e evangc- lioriim. 120 v° (xv® s.), notes relatives à la consécration du grand autel de l'é- glise Sainte-Marie [ad Martyres] en 1017 et liste des reliques. T. I, fol. t, notes allemandes sur l'église de Bydburg (dans l'Eiffel), 1471 ; de même à la fin du volume. Donné par G. Hermès en 1823. — Keuffer. — P. 194, 356. Biblioth-èq^vie de Saint-Miarc, à Venise. Fonds latin, n° 1. Bible. 2 volumes, 630™"" sur 420. 2 col. de 58 1. Très beau ms. Commencement : Frater Ambrosius. La On des deux volumes a été refaite. T. I: Genèse-Psaumes; t. II : Proverbes-saint Paul, x® siècle. Signé de Bessarion. — Znnctti, Cat., t. II, p. 1 ifacs.); Valenlinelli, Bill. S. Marci, 1808, t. I, p. 193. — P. 141, 332, 341, 343 et suiv. I3ibliotlièq[Tae impériale de "Vienne. N"* 1167 et 1168. Bible. 540inm sur 355. 2 col. de 53 1. Superbe ms. T. I: 174 ff. Le fol. 2 est refait. Commencement: Frater Ambrosius... De la Genèse à Vincipit du Psautier. T. II: 171 ff., des Proverbes à saint Paul. Fol. 105, les Évangiles, qui semblent écrits plus tard, d'une écriture pins fine, sur 2 cahiers à part. Belle grosse écriture ronùe italienne, qui est du xi^ siècle d'après le catalogue et qui pourrait être plus ré- cente. T. I (xvi^ s.) : Hec pars hiblie est congr. S. Justine de Padua, deputata monasterio S. Severini de Neapoli, signala num. 21. — M. Denis, Codd. mss. t/ieol. Bibl. Pal. Vindob. catal., t. II, 1799, no» i et ii. — P. 142, 332, 341, 343 et suiv. N° 1190. Bible. Reliure de la Bibl. Imp., 1707, — 355™'" sur 275. 292 ff. 3 col. de 50 à GO 1. Fine écriture du ix^ siècle. Grandes initiales ornées avec entrelacs, en rouge, vert et jaune ; en tête de la Genèse, ces couleurs sont accompagnées d'or et d'argent. Quelques rubriques sont en capitale anguleuse. Les 15 premiers feuil- lets pourraient bien être un appendice, du reste contemporain. Voyez-en le dé- tail dans Denis. Denis, t. 1, 1793, p. 1; Tabulœ codd. mss. in Bibl. Pal. Vindob. (G. Halm), t. I, 1804, p. 203; Diimmler, t. I, p. 1G7 et 292. — P. 108, 157, 337, 341, 345 et suiv., 366. Trésor impérial et royal de Vienne. Évangiles du sacre. Couverture en argent doré, faite probablement à Francfort en 1440, et repré- sentant Dieu le Père, la Vierge à genoux, et dans les angles les évangélistes. Pierres précieuses. — 35 centim. sur 26 (De Bastard). 236 ff". 26 l. l. Commence- 422 ZURICH. ment: Novum opus... Canons. Image de saint Matthieu. Fol. 223, capitulare evangeliorum. Écrit en or. Superbe décoration. De Bastard, Bull, du Comité de la Langue, t. iV, p. 723; J. v. Arneth, Veher dus Evangeliarium Karl's des Gr. in der k. k.' Sc/iatzkammer [Denkschrift de l'Académie de Vienne, phil-hist. Kl., t. XIII, p. 85), 18G4, in-4o, 5 planches; Ada-Handsc/ir., p. 74. — P. 275. Bibliotlièque cantonale de Zurich., N° C. 1. Bible. 480"""' sur 370. 4-16 ff. (plus 5 IT. préliminaires); les 2 derniers ont été récrits au xv^ siècle; le fol. 155 a été refait entre le xiii» et le xiv^ siècle. 2 col. de 501. Titres courants avec hedeî-œ. Fol. A: Frater Ambi-osnis . . . B: hi hoc quinqua libri... 1 : Desiderii... J.-J. Scheuci)zer, Alp/iabetum ex dipl. et codd. Thuricensibus , Zurich, 1730, in-fol.' pi. XVI ; Wettslein, Proleg. ad N. T., 1730, p. 88, et édit. Semler, 1764, p. 229 i M. Gerbert, Iter alemanicum, 2^ édif., 1773, p. 53 et pi. il; Rahn, Psalteriura aureum, p. 58; Delisle, L'École calligr. de Tours, p. 8; Leitschuh, Der Bilderkreis, p. 78; Ada- Handschr., p. 74. — P. 207, 241, 255, 332, 341, 343 et suiv. TABLES TABLE DES PASSAGES DE LA BIBLE CITÉS. Genèse. I, 2 : 229, 238. Jb , 3 : 199, 238. Ib., 4 : 238. Ib„ 12 : 238. Ib., 15 : 238. Ib., 17 : 166, 199. Ib., 18 : 199. Ib., 19 : 199, 238. n, 25 : 238. iif, 15 : 38, 93, 198, 223, V, 22 : 238. \i, 13 : 151. \ii, 14 : 199, 220, 238. vin, 19 : 16G, 199. Ib., 21 : 150, 166. IX, 21 : 166. Ib., 23 : 166. X, 23 : 166. XI, 18 : 166. XII, 1 : 238. Ib., 16 : 166. XIV, 5 : 198, 238. Ib , 6 : 151. XV, 1 : 238. Ib., 18 : 165. XVI, 11 : 166, 239. Ib., 15 : 165. XVIII, 2 : 166. Ib., 4 : 166. Ib., 13 : 152. Ib., 28 : 165. XXII, 21 : 199. XXIII, 12 : 152, XXIV, 4 : 175. Ib., 24 : 165, 166. XXVI, 26 : 152. XXVII, 27 : 175, XXVIII, 2 : 198, 239. Ib., 9 : 166. XXX, 32 : 166 [bis). Ib., 37 : 166. XXXI, 25 : \Q&. XXXIII, 8 : 239. XXXIV, 8 : 1G6. XXXV, 19 : 152, 166. XXXVI, 24 : 152. xxxvu, 27 : 166. XLi, 15 : 199. W., 54 : 166, 199. XLVi, 5 : 96. XLVii, Il : 198. Ib., 15 : IG6 [bis). L, 10 : 239. Ib., 12 : 152. Exode. i, 13 : 152. II, 22 : 105, 180, XII, 16 : 220. XVI, 36 : 220. XX, 10 : 199. XXVIII, 42 : 93, 199, 220. XXXII, 15 : 93. Ib., 28 : 93. XXXIV, 28 : 141. XXXVI, 34 : 94. Ib., 38 : 94, 199. XXXIX, 1 : 132. Ib., 40 : 152. Ib., 41 : 132. Lévitique. IV, 2 : 141. XI, 2 : 199. XVIII, 14 : 199, 294. Ib., 17 : Ml. 4-2i TABLES. Nombres. m, 4 5 : 141. IV, 14 : 94, 2-29. VIII, 2 : 199. XI, 4 : 199. XXIII, 29 : 199. XXIV, 22 : 93, 180. Deutéronome. M, 13 : 180. Juges. MI, 23 : 199. ]().', 24 : 102, 229. XVI, 9 : 199. I Rois. 11, 19 : 162. IV, 1 : 152, 167. 10., 9 : 167. V, G : 152, 294. 10., 8 : 1G8. 10., 9 : 152, 290. //;., 10 : 1G7. MI, 11 : 1G8, \iii, 18 : 84, 167. . X, 1 : 84, 152. Ib., 2 : 84. 10., 11 : 81. 10., 12 : 84, 168. XI, 1 : 84, 152, 294. XIII, 6 : 168. 10., 15 : 294. 10., 21 : 167. XIV, 14 : 175. 10., 41 : 294. XVI, 11 : 168. XVII, 5 : 168, 199. //'., 34-35 : 105. 10., 36 : 97. XX, 12 : 94. XXI, 1 : 152. 10., 7 : 167. 10., 13 : 294. 10., 15 : 167, 294. XXII, 18 : 294. XXIII, 3 : 167. 10., 24 : 167. XXV, 31 : 167. 10., 44 : 167. xxvii, 5 : 1G7. xxix, 4 : 97, 1G7. II Rois. I, 18 : 1G8. III, 8 : 167. 10., 39 : 84, 153. IV, 6 : 84. V, 20 : 94. 10., 23 : 180. 10., 2\ : 167. VI, 20 : 9i, 153. XI, 13 : 168. XII, 1 : 167. 10., 7 : 153. XIV, 14 : 167. 10., 27 : 105, 153, 294. 10., 30 : 294. XV, 34 : 167. XVII, 3 : 180, 199. 10., G : 167. 10., 14 : 153. XIX, 4 : 97. 10., 11 : 105, 153. 10., 43 : 153, 175, 180, 294. XX, 19 : 175, 294. XXI, 2 : 153. XXIII, 12 : 294. III Rois. I, 8 : 153, 175. VII, 36 : 84. 10., 46 : 84. VIII, 6 : 84. 10., 66 : 96. XXI, 20 : 107, 153, 199. IV Rois. IV, 19 : 199. XXI, 26 : 94, 153. I Chroniques. XXVII, 3 : 230. II Chroniques. VII, 2 : 231. X, 19 : 156. XI, 12 : 156, 184. Néhémie I, 1 : 156. VIII, 1 : 96, Tobie. XIV, 17 : 128, liO. à PASSAGES DE LA BIBLE. 4^25 Job. XXIV, 24 : 240. 1, 2t : 97. Ib., 32 : 168. II, 7-9 : 122. XXV, 2 : 240. VI, G : 155. Ib., 10 : 168. XIX, 25 : 97. Ib., 20 : 155. xxxYiii, 15 : 122. XXVII, 17 : 240. XL, 3-9 : 86. Ib., 22 : 240. XLii, 14 ; 106. XXIX, 1 : 155. Ib., 16 : 87. Ib., 3 : 240. Ib., 27 : 168. Proverbes, XXX, 13 : 155. Ib., 14 : 155. m, 30 : 103. XXXI, 3 : 106. IV, 27 : 66, 105, 106, 168, 176, 178, Ib., 5 : 155. 200. Ib., 25 : 155, V, 4 : 155, 175, Ib., 29-30 : 64, 155. VI, 2 : 239. Ib„ 31 : 240. Ib., 11 : 66. Ib., 24 : 239. Ecclésiaste. Ib., 31 : 155. VII, 1 : 168. I, 1 : 155. VIII, 32 : 239. IX, 1-16 : 127. Ib., 34 : 239. IX, 15 : 239. Cantique des Canti Ib., 18 : 66, 168. ^ 7 II, 4 : 155. X, 4 : 168. VI, 12 : 84. Ib., 11 : 168. Ib., 18 : 239. VIII, 2 : 155. XI, 4 : 66. xii, 11 : 66. Sapience. Ib., 20 : 239. III, 3 : 156. XIII, 13 : 66, 168, V, 2i : 84. XIV, 6 : 155. VII, 18 : 64, 102, 128, 156. XV, 5 : 66, 168. X, 1 : 156. Ib., 10 : 240. XI, 14 : 66. Ib., 19 : 200, 240. XII, 1 : 66. Ib., 26 : 66. XVIII, 9 : 157. Ib., 27 : 168. Ib., 28 : 66. Ecclésiastique. XVI, 5 : 66, 168. Ib., 17 : 66. I, 31-33 : 103, 156, 168. XVII, 16 : 66, 168. iii, 23 : 224. XVIII, 3 : 240. Ib., 24 : m, 224. Ib., 8 : 66, 168. VI, 9 : 66. Ib., 22 : 66. Ib., 31 : 101, 103, 106, l57 XIX, 2 : 240, IX, 4 : 66, 101. Ib., 23 : 66. Ib., 11-12 : 66. XX, 11 : 66. , X, 15 : 157. Ib., 30, 240, XI, 15-16 : 156. XXI, 4 : 155, Ib., 20 : 156, Ib., 9 : 155. XII, 7 : 156. XXIII, 28 : 155. Ib., 16-18 : 66. Ib., 29 : 240. XIII, 9 : 156. Ib., 35 : 2 40. XV, 9 : 157. 426 TABLES. Ecclésiastique, xvii, 2 G : 156, XVIII j 9 : G7. XXI, 5 : 156. XXV, 25 : 156. XXXII, 14 : 66. XXXIII, 8 : 157, Ib., 32 : 67. XXXIV, 11 : 15(5. XXXV, 3-5 : 67, 156, 169. Ib., 18 : 67. XXXVI, 21 : 101. XXXVII, 12 : 64, 157. Ib., 33 : 156. XXXVIII, 17-18 : 67, 101. XLiii, 25 : 67, 101, Ib., 31-32 : 67, Êsaie. xiii, 5 ; XLI, 11 LUI, 1 : 94, 142. : 230. 97. Liv, 1 : 96. IV, 7 : 103, 107. Ib., 19 : 106. Jérémie. V, 14 : 157. m, 1 : 230. XII, 2 : 103, 106, 157, 169. XI, 6 : 154, 178, 230. Ib., 42 : 169, 180. XXV, 28 : 142, 154. Ib., 46 : 23, 97. u. Il : 94, 230, III Esdras. Baruch. I, 1 : lOG. m, 1 : 130. VI, 26 : 169. Ib., 27 : 169. IV Esdras. Ib., 30 : 169. VII, 35-36 : 9i. Ézéchiel. Matthieu. VII, 24 : 230. XVIII, 32 : 128, 136. I, 1 : 69, 122. XX, 16 : 96. Ib., 6 : 68. Ib., 31 : 230. Ib., 8 : 59. Ib., 39 : 106. Ib., 12 : 58. XXI. 1 : 230. Ib., 14 : 201. /6., 29 : 63, 142, 154, 177, 178, 180, Ib., 17 : 35, 157, 264. 184. Ib., 20 : 201, 232. xxiii, 33 : 230. Ib., 23 : 114. XXXII, 8 : 142, 200. Ib., 25 : 56. Ib., 10 : 142, 200, II, 4 : 56, 58, 68. XXXVI, 17 : 230, Id., 6 : 56. Ib., 7 : 56, 58. Daniel. Ib., 13 : 38. XIII, 15 : 96, 128. Ib., 22 : 38, Ib., 53 : 106. III, 3 : 56, 201. XIV, 42 : 96. Ib., 4 : 38. Osée. VIII, 13 : 128, 132, 135, 139, 177, 231 Habacuc. m, 1 : 106. Zacharie. IV, 14 : 128, 132, 135. I Machâbées. II, 64 : 169. VI, 46 : 169. XI, 14 : 157, 169. XIV, 21 : 106. Ib., 27 : 157. Ib., 28 : 157, 169. II Machâbées. PASSAGES DE LA BIBLE. 427 Matthieu, m, G : 269. Ib., 7 : 56. ïb., 9 : 201. Ib., 15 : 58. IV, 10 : 49, 58, 201. Ib., 16 : 201, 261. ib., 18 : 56, 230. Ib., 22 : 201. Ib., 25 : 38. V, 5 : 35, 38. . Ib., 6 : 56. Ib., 9 : 201. Ib., 11 : 56. Ib., 12 : 69. Ib., 19 : 58. Ib., 20 : 201, 231. Ib., 24 : 38. Ib., 33 : 261. VI, 9 : 261. Ib., 11 : 110. Ib., 12 : 34, 201. Ib., 13 : 34, 114, 201. Ib., 15 : 261. Ib., 16 : 35, 41, 49, 169. Ib., 25 : 91, 98, 114, 261. Ib., 30 : 114. Ib., 32 : 58. VII, 1 : 49. Ib., 2 : 68, 261. Ib., 5 : 261. Ib., 10 : 261. Ib., 11 : 261. Ib., 15 : 68. Ib., 22 : 38. VIII, 3 : 261. Ib., 5 : 201. Ib., 13 : 69. Ib., 20 : 49, 228, 261. Ib., 24 : 44. Ib., 26 : 261. Ib., 29 : 261. IX, 2 : 38. Ib., 10 : 201, 264. X, 3 : 68. Ib., 10 : 261 [bis). Ib., 12 : 34, 38. Ib., 23 : 49. Ib., 26 : 38, 261. Ib., 29 : 35, 44, 158. Ib., 31, 56. Ib., 36 : 201. XI, 15 : 106. Ib., 21 : 55, 232, 261. Ib., 23 : 201, 264. XII, 32 : 106. Ib., 37 : 201. Ib., 42 : 95.. XIII, 14 : 68, 264. Ib., 17 : 56. Ib., 32 : 201, 261. Ib., 35 : 96. Ib., 44 : 169. : 34, 35. 201. : 201. Ib., 55 XIV, 1 Ib., 18 Ib., 19 Ib., 22 Ib., 30 Ib., 34 201. 261. 38. 261. Ib., 35 : 34, 44. XV, 17 : 38, 201. XVI, 4 : 201. Ib., 6 : 56. Ib., 9 : 50, 228, 250. Ib., 10 : 50, 201, 229, 250. Ib., 20 : 201. Ib., 23 : 201. XVII, 4 : 201. Ib., 18 : 201. xviii, 8 : 201. Ib., 9 : 38, 232, 261. Ib., 10 : 31. Ib., 12 : 201, 232. Ib., 15 : 81. Ib., 21 : 201. XIX, 5 : 38. Ib., 12 : 201. Ib., 14 : 261. Ib., 20 : 201. XX, 5 : 202. Ib., 15 : 36. Ib., 17 : 38. Ib., 23 : 261. Ib., 28 : 36, 49, 54 [bis), 55, 69, 81 91, 95, 158, 298. XXI, 9 : 58, 202. Ib., 15 : 202. Ib., 17 : 55, 91, 247. Ib., 29 : 42, Ib'., 31 : 41, 42, 49, 106, 231. XXII, 19 : 36. Ib., 45 : 58, XXIII, 18 : 106. Ib., 25 : 34, 121. Ib., 34 : 201. XXIV, 15 : 201. Ib., 27 : 202. • Ib., 31 : 44. i28 TABLES. Matthieu, iir, 38 : 31, Ih., 43 : 202. //>., 49 : 202. xxv, i) : 202. K)., 14 : 34, 2G1. //>.. 22 : 202. th., 30 : 34. 10., 41 : 38, 232. XXVI, 9 : 34, 35. //',, 20 : 34, 58, 91, 95. I(>., 28 ; 106. //>., 32 : 158. 10., 3(5 : 201. 10., 43 : 68. 10., 70 : 34. 10., 72 : 202. xxvii, 16 : 58, 90, 91, 158, 231, 240. 10., 28 : 91, 201. 10., 32 : 240. W., 35 : 240. 10., 40 : 38. Ib., 41 : 158. 10., 46 : 58, 95, 106, 158, 202, 230, 232,240,250,261. //>., 19 : 44, 92. //',. 58 : 34. Marc. I. 3 : no. //>., 31 : 106. 10 „ 34 : 68. Ià„ 43 : 56. II, 22 : 68, 158. in, 6 : 202. M. 2 : 6v^. 10., 3 : 34, 58, 90, 91. 158. vni, 28 : 81. X, 20 : 202. XI, 1 : 49, 69. xn, 40 : 34. It», 42 : 34, 55. xiu, 6 : 158. i*., 18 : 44. 50, 55. '*.. S2 : 69. i^., S5 : 55, 230. xrv% S : 49, 55, 58. I* . U : 158. XYi, 20 : 229. Luc. II, 1 : 31, 55, 90. 10., 7 : 43. 10., 14 : 55. 10., 33 : 43, 55, 81. IV, 34 : 106. VI, 42 : 58. VII, 2 : 58, 230. VIII, 23 : 55. 10., 43 : 59. 10., 45 : 68. IX, 3 : 261. 10., 12 : 68. 10., 43 : 81. 10., 55 : 58, 59, G9. X, 21 : 34. 10., 42 : 34. XI, 2 : 35, 55, 90, 91, 98. 10., 4 : 55, 91, 98. 10., 36 : 59. XIII, 27 : 34, 50, 114. 10., 35 : 261. XIV, 23 : 34, 49, 50. XV, 21 : 34. 10., 31 : 34. XVII, 35 : 95. XVIII, 14 : 50, 55., 69, 91. 10., 18 : 90. 10., 28 : 81. XIX, 45 : 59. XXI, 8 : 91. 10., 38 : 49, 69. XXII, 5 10., 27 xxm, 2 31. 247. 44. là., 15 : 42, 57, 69, 114, 143, 158. 10., 37 : 59. 69. 69. 59, SI, 91. 44. 10., 45 Ib., 48 Ib., 53 xxi\*, 1 Jean. I. SS : 250. I, 42 : 43. 55, 58, 90. m, 5 : 90, 230. Ib„ 6 : 92, 158, ISO. V, 1-9 : S9. Ib^ 4 : 32, 34, SS. 43, ôO, 52, 57, 89, tôS, 230. vu. S : 202. /*., 29 : 91. M., 39 : 90, 95. \ YUI, 27 : 106. PASSAGES DE LA BIBLE. 429 Jean, xiii, 10 ; 56. Ib., 24 : 81. Ib., 25 : 81. Ib., 32 : 91. XIV, 1 : 136. XV, 1 : 56. XVII, 11 : 69, XVIII, 28 : 220. XIX, 30 : 31, 44, 49. XX, 16 ; 90. XXI, 6 : 45, 298. Ib., 24-25 : 56. Actes. I, 4-xiii, 7 : 77. II, 7 : 70. Ib., 33 : 74. Ib., 37 : 32, 161. m, Il : 161. Ib., 17 : 161, Ib., 22 : 161. IV, 8 : 81. Ib., 16 : 74. Ib., 17 : 106, Ib., 18 : 64, 150, 161, 176, Ib., 21 : 170. Ib., 31 : 161, 175. V, 15 : 120. Ib., 16 : 129. Ib., 17 : 32. Ib., 21 : 120, 161. Ib., 24 : 175. Ib., 29 : 32, 170. Ib., 34 : 96, 106, Ib., 36 : 161. Ib., 39 : 120, M, 10 : 32, 161. vu, 6 : 120, 122. Ib., 21 : 106, Ib., 24 : 81, 106. Ib., 42 : 106, Ib., 43 : 107, VIII, 4 : 82. Ib., 11 : 107, Ib., 20 : 175. Ib., 37 : 121, 235. Ib., 38-39 : 82, 121. IX, 5 : 120, 143, 161. Ib., 7 : 82, Ib., 17 : 161, 170, Ib., 40 : 107. X, 21 : 82. Ib., 25-26 : 82, 106. Ib., 41 : 161. XI, 1-xii, 8 : 25. XI, 1 : 82, 161. Ib., 17 : 106, 130, 161, 176. Ib., 27 : 82. XII, 1 : 120. Ib., 7 : 120. Ib., 18 : 120, 162. Ib., 21 : 162, XIII, 6 : 74, 96, 162. Ib., 14 : 120 [bis). Ib., 43 : 162. XIV, 2 : 32, 162. XV, 2 : 82. Ib., 4 : 82. Ib., 23 : 75, 107. Ib., 24 : 107. Ib., 29 : 32, 162. Ib., 31 : 70. Ib., 32 : 70. Ib., 38 : 75. Ib., 39 : 70. XVI, 1 : 33, 107. Ib., 12 : 120. Ib., 40 : 107. XVII, 6 : 70, 170. Ib., 7 : 107, Ib., 26 : 108. Ib., 27 : 32, 107. Ib., 28 : 107, 162. Ib., 32 : 107, XVIII, 2 : 96, Ib., 10 : 70. Ib., 16 : 120. Ib., 21 : 33, 96, 162, XIX, 11 : 162. XX, 14 : 203. Ib., 29 : 170, 203. Ib., 32 : 175. XXI, 1 : 162, Ib., 34 : 76, XXII, 26 : 98, 170. Id., 28 • 32. xxm, 18 : 70. Ib., 23 : 76. Ib., 25-26 : 70, 121, XXV, 22-23 : 120, 162. Ib., 24 : 32, 120. xxvr, 19 : 107. Ib., 32 : 82. XXVII, 15 : 95. Ib., 18 : 33. Ib., 30 : 96. Ib., 41 : Oi, 96. 430 TABLES. Actes, xxYii, 43 : 120. XXVIII, 15-31 : 77. 76., 15 : 203. Ib., 16 : 82, 96, 162. Ib., 19 : 76. Ib., 29-31 : 64, 74, 78, 82, 98, 107, 130, 162. Romains. I, 17 : 82 (bis). Ib., 27 : 95. Ib., 29-31 : 82, 120, 139 {ter). II, 24 : 170. Ib., 28 : 99. IV, 8 : 171. Ib., 18 : 32, 82, 159, 202, 233. VII, 3 : 95. Ib., 23 : 99. VIII, 26 : 71. Ib., 28 : 120. Ib., 36 : 120. Ib., 38 : 139 [bis). IX, 5 : 51, 71. Ib., 25 : 139, 233. X, 8 : 159. XI, 24 : 233. XII, 6 : 159. Ib., 27 : 233. xm, 1 : 120. Ib., 9 : 76, 120, 143. Ib., 11 : 234. xv-xvi : 314. XV, 19 : 159. Ib., 26 : 170. Ib., 30 : 32, 139, 159, 233. XVI, 24-27 : 139, 140. I Corinthiens. ", 16 : 76, 99, 143 . IV, 16 99. VI, G : 82. VII, 35 : 32, 71. VIII , 1- 4 : 139 [bis) IX, 24 71. X, 8:71, 95, 120, 170. !(>.: 13 : 120. Ib. 17 : 71, 82. XI, 24 : 32, 71, 96, 99, 139, 159 XV, 25 : 51. Ib. 54 : 99. Ib. 55- 50 : 159. xvr . 12 : 76, II Corinthiens. I, 6 : 159. Ib., 23 : 82. IV, 9 : 170. VIII, 18 : 82. Ib., 22 : 82. G-alates. II, 2 : 32, 159. Ib., 6 : 129. m, 1 : 120, 159. Ib., 6 : 159. Ib., 28 : 159. IV, 4 : 202. Ib., 26 : 159. V, 7 : 143. Ib., 22 : 129, 203, 233. VI, 1 : 159. Ib., 6 : 203. Éphésiens. II, 5 : 32, 99. IV, 25 : 233. Ib., 29 : 76, 159. V, 14 : 71. Colossiens. I, 19 : 82, 139, 235. III, 8 : 33, 99, 129, 136, 139, 231. 233. Ib., 21 : 120. IV, 18 : 203. I Timothée. II, 3 : 159. V Ib., 6 : 33, 51, 139, 143. Ib., 10 : 120, 159. III, 7 : 231. Ib., 16 : 140. V, 16 : 71, 159, 203. II Timothée. I, 13 : 139, 150. IV, 5-6 : 33, 139 (bis). Ib., 10 : 71, 120, 159. Tite. II, 7 : 139. PASSAGES DE LA BIBLE. 431 € : 170. 13 : 107. I, 12 : 159. V, 2 : 175. Ib., 12 : 159. Yii, -4 : 170. Ib., 6 : 175. x-xi : 51. X, 30 : 159. XI, 7 : 203. I, 1 : 28. V, 12 : 233. Philémon. Hébreux. Jacques. I Pierre. I, 10 : 107. Ib., 14 : 163, 180. Ib., 20 : 82. II, 5 : 175. Ib., 17 : 175. m, 1 : 51. Ib., 3 : 121, 163. Ib., 7 : 51, 150, 180. Ib., 8 : 51. Ib., 15 : 51, 107, 163. IV, 4 : 51, 64, 70, 128, 163. Ib., 12 : 33, 51, 163. ib., 14 : 33, 51, 107, 128. Ib., 17 : 163. Y, 3 : 163. Ib., 5 : 107. Ib., 12 : 107. Ib., 14 : 121. II Pierre. I, 13 : 51. Ib., 14 : 33, 163. Ib., 16 : 121, 163. Ib., 17 : 107. Il, 4 : 64, 121, 163, 17G. Ib., 7 : 100. Ib., 10 : 233. Ib., 13 ; 233. Ib., 16 : 233. Ib., 18 ; 233. m, 16 : 234. I Jean. II, 14 : 128. Ib., 17 : 51, 163, 175. Ib., 19 : 175. IV, 3-6 : 9, 163. Ib., 6 : 64. Ib., 8 : 64, 163. Ib., 21 : 175, V, 3 : 175. Ib., 3-16 : 10. Ib., 6 : 10, 70, 98, 163. Ib., 7-8 : 10, 27, 64, 73, 83 [bis), 103, 104, 107, 111, 121, 128, 143, 163. Ib., 16 : 10, 121. Ib., 20 : 70, 99. 14 : 128. III Jean. Apocalypse. I, 11 : 33, 136. XI, 19 : 33. XIV, 7 : 33. XV, 6 : 33, XYi, 7 : 143, 233, XXII, 19 : 33. Ib., 21 : 64, 143. 43-2 I. — TABLE ALPHABÉTIQUE. Algar (Lettre de Jésus-Christ à) : 376. Accent tonique : 183, 419. Actes des Apôtres (Anciennes versions des): ?5, 77, 115; textes mêlés: 27, 32, 33, 64, 70, 74, 77, 81, 98, 106, 110, 120, 143, 161. Ada (Ms. d') : 262 et suiv. Adalbaldus, écrivain : 244 et suiv. Adalpertus, orfèvre: 298. Adbreviatio chronicœ : 105. Adrien F"", pape : 276. Adrien, abbé de Ganterbury : 40. iEoFRiTH, évêque de Lindisfarne: 39. iELFRED : 377. JEmilianeus [Codex]'. 16. iËTHELSTAN (Mss. d') : 39, 49, 390. iETHELWEARD : 57, 377. .illTHiLWALD, évêque de Lindisfarne : 39, 385. Auneau DE Dieu (L') : 207, 210, 248, 296 ; triomphe de l'Agneau : 268, 296. Aigle (Image d'un) : 21. Aix-la-Chapelle: 193, 275, 276. Albarès (Monastère d') : 18. Albigeois : 79 et Errata. Algala (Mss. d') : 15, 20, 22. Alcuin : 185 et suiv., 210; Cornes: 188; commentaires: 189, 191; con- fession : 47 ; épître : 83 ; extraits : 376; poèmes: 93, 108 et suiv., 192 et suiv., 206, 208, 265, 29G, 413, 420 ; portrait : 206. Aldred, évêque de Gliester-le- Street : 39. Aldred, prêtre : 385. Alémanie: 55 et suiv. Voyez S. Gall. Alphabet hébraïque. Voyez Hébraïque. Altérations relatives à la Trinité : voyez I Jean, v, 7 ; à la personne du Christ : Matth., xxiv, 36 ; Marc, xiv, 61 ; Jean, i, 18 ; vu, 8 ; viii, 27 ; I TiM., III, 16 ; IJean, v, 20; au Saint- Esprit : Jean, m, 5-6 ; vu, 39 ; I Jean, V, G; à la Vierge Marie: Gen., m, 15 ; Matth., i, 25 ; à la prière pour les morts : IV Esdr . , vu, 36 ; II Mach . , XII, 46 ; harmonistiques : Matth., VI, 11. 25; VII, 9 ; Luc, ix, 3. 43; XI, 2-4 ; Agt., IX, 5-7 ; Rom., iv, 18 ; I Cor., X, 8 ; xi, 24; soupçonnée d'arianisme : Rom., ix, 5. Altzelle (Ms. d'): 285. Amalbigus, écrivain : 222. Amandus, écrivain : 217, Amata: 131. Amiatinus (Codex) : 37 et suiv., 109. Ambjosiaster : h , 118, 139. Anciennes versions de l'Ancien Testa- ment: 6, 19; de la Bible : 5 et suiv., 30, 370. Voyez Actes, Baruch,. Chro- niques, EsDRAS, Esther, Évangiles, HÉBREUX, Jean (S.), Job, Judith, Machabées, Paul (S.), Psautier an- cien et romain. Rois, Ruth, Salomon, Tobie. Angers (Mss. d') : 48, 220, 221. Angilbert: 99, 267, 268. Angleterre (Blason royal d') : 260. Anglo-normands (Mss.): 183. Anglo-saxons (Textes) : 34 et suiv. Aniane (Ms. d') : 194. Antoine Rustmann : 253. Apocalypse (lUusIration de 1'); 21C, 293 ; textes remarquables : 64. Apocryphes (Notes sur les) : 12, 25, 67. Archanges (Culte des) : 93. Aregarius, écrivain: 217. Aripo, orfèvre : 298. Arguments et préfaces des livres de la Bible: 32, 71, 81, 121, 133,180,228, 255, 375 et suiv., 418. Armagh [Book o/): 31 et suiv, Arnaldus : 248, 249. Arnoul (L'empereur) : 298, AsHBURNHAM (Mss. ci-dcvant de Lord): 11, 42, 46. Ato: 92. Auderigus, abbé: 138. Augustin (S.) : 24, 418. Voyez. >y c- culum. TABLE ALPHABETIQUE. 4:33 ÂuGUSTix do Canterbury (Évangiles de S.): 35; psautier: 3G. Aureiis [Codex) : 43, 259 et suiv., Psal- teriiim aureiim: 131. AusTRASiE : 52. Ava: 192. AVELLANA (MS. d') ! 1 i 1 . Avignon (Mss. d') : 80, 81. AviLA (Ms. d'): 23, 142. AviT (S.): 2. Bachiarius : 28. Badagium: 8G. Barnabites de Rome (Mss. des): 141. Bartholom/EUS de Fermo : 404. Barugh (Livre de): 63, 106, '108, 130, 154, 1G9. Beau VAIS (Ms. de): 279. BEDE le Vénérable: 39, 115. Bedwin : 378. Benediktbeuern (Ms. de) : 395. Bénévent (Ms. de) : 92. Beringarius, éciivain : 297. Besace destinée à porter un manuscrit : 31. Bessarion (Ms. de): 141. Biasga (Ms. de) : 143. Bigotianus [Codex]: 50. BiLLFRiTH, anachorète : 385. BoBRio (Mss. de): 58, 120, 138. Bsernerianus [Codex): 114. Boge, prêtre: 382. Bohémiens (Mss.): 74, 80. Bonebertus, écrivain: 400. BORGHÈSE (Ms.): 155. Brigitte (Hymne en l'honneur de S.) : 115. Brunighilde : 72. Calendrier: 39, 77, 404, 439. Canons des Évangiles: 12, 15, 16 [bis), 17, 19, 57, 207, 208, 209, 213, 215, 216, 221, 222, 224, 250, 252, 2b^bis), 202, 267, 278, 279, 375 et suiv. ; des Épitres de S. Paul: Voyez Con- cordia et P?nscillie/i. Canterbury: 34 et suiv., 43, 49, 183, 379. Cantique des Cantiques (Rubriques du): 138, 178, 200. Cantiques à la suite du Psautier: 24, G5, 103, 131 [bis], 377, 386, 404, 411, 414. Capitulare evangeliorum : 110, 2 7 G, 285, 374 et suiv. Cargassonne : 62, 77, 146, 179. Cassiodore : 41, 302, 303, 308. Catagh (Psautier): 44. Catalans (Textes): 24, 77. Catalogue d'une bibliothèque : 208, 383, 388. Cavensis [Codex) : 14. Ceolbreht : 377. Ceolfrid, abbé de Jarrow et de Wear- mouth : 37. Cervinianiis [Codex) : 94. Ces aire (S.) : 2. Chad (Ms. de S.) : 43. Chage (Abbaye de) : 253. Chameaux : 1 1 . Chapitres des livres de la Bible : 307 et suiv. Charlemagne : 118, 185 et suiv., 207, 210, 219, 260, 268, 270, 275, 276; prétendu autographe : 1 18, 1 19. Voyez Prière. Charles le Chauve: 120, 125, 215, 287 et suiv., 292,295, 296, 297 (6u)! Chartres (Mss. de) : 89, 92, 181, 188. Christ (Figure du) : 210, 216, 221, 251, 252, 253, 293, 296 [bis), 375 et suiv., 402, 405, 410, 416. Chroniques (Ancienne version des) : 19. Chrysographie : 259 et suiv. Coffrets contenant des manuscrits : 34, 381 [bis). Cola et commata (Mss. écrits pei-) : 35 [bis), 65, 85, 92, 97, 213,317, 318, 382, 388, 397, 411. Colbert (Mss. de): 74, 91, 215, 252, 253, 372. Cologne (Mss. de): 130, 212, 213. Cornes: 188. Complutensis [Codex). VoirALCALA. Comput : 54. Concordia epistolarum Patili: 209, 216, 313. Voy. Prisgillien et Peregrinus. Conrad Cleinherre : 224, 376. CoRBiE (Mss. de) : 68, 93, 101 et suiv., 298. Corinthiens (lll^ Épitre aux) : 143. Croix (Textes écrits en) : 14, 1 10, 150 ; d'Oviédo : 17. Crucifiement (Image du) : 49, 54, 284, 390, 402, 406, 410, 416. Cryptographie : 18, 297. Voyez Tiro- niens. HIST. DE LA VULGATE. '2S 434 TABLES. GuNÉuoNDE (L'impératrice) : 13t. CUTHBERT (S.) : 39. Cyprii:n, abbé : 72. Cysoinq (Ms. de) : 2S5. Dagulfus, écrivain : 276. Danila, écrivain : 14. David (Figure de) : 216, 293, 297 (bis), 335, 386, 404, 415. Dédicace (Imagede): 217, 292,296,297. Deer (Boofc of) : 43. Vemidoviamis [Codex] : 80. Deventeii (Ms. de) ; 285. Dimma [Book of) : 43. Domnach Airgid : 31. DoMKNicrs, écrivain : 94. Doublets : 33, 34, 41, 42, 50, 57, 69 [bis), 70, 71, 85, 100, 107 [bis], 128, 159, 162, 175, 199, 202. Dreux (Ms. de) : 182. DuBiNSi, évêque de Bangor : 399. DuNSTAN (S.), arclievèque de Ganter- bury : 30. Duriiam (Mss. de) : 38, 39, 43. Durrow [Book of) : 41. Eadsige, archevêque de Canlerbury : 390. Ebbon, archevêque de Reims : 278. Ecclésiastique (Rubriques de 1') : 200. EcHTERNAGH (Mss. d') : 52. École palatine : 277. Egmoxd (Ms. d') : 285. EiNSiEDELN (Abbaye d') : 131, 132. Éléphants : 24, 216. Eller (Ms d') : 280. Engelbirge (La reine) : 125. Episema : 71, 91, 394. Épîtres catholiques (Textes mêlés des) : 27, 28, 33, 51, 64, 70, 82, 98, 107, 110, 121, 163. Voyez S. Jean. Epternacetisis [Codex). Voyez Eghter- nagh. Erluinus : 254. EsDRAS (Iir et IV« livres d') : 21, 22, 24,94, 95, 103, 130, 326; coufes- sion : 24, 62. Espagnols (Textes) : 8 et suiv., 142, 153, 160. EsTHER (Ancienne version du livre d') : 22, 62, 138; note sur — : 24. Etienne, évoque de Médina Siilonia : 13. Etienne Langton, arclievôque de Can- lerbury : 30 i, 329. Eugher (S.) : 2, 406. EuGiPPius (Ms. d') : 52, 53, EuTiiALiLS : 307. ÉvANGÉLisTEs (Emblème des) : 210, 216, 251, 252, 253, 375 et suiv., 385, 405, 419; leurs images: 17, 19, 35, 216, 252 [bis), 254, 262, 263, 267, 268, 275, 278, 280, 284, 293, 295, 290, 375 et suiv., 386, 388, 402, 404, 405, 406, 410, 411, 416, 419. Évangiles (Anciennes versions des) : 5, 31, 59, 89, 137 ; textes mêlés : 23, 32, 34, 41 et suiv., 46 et suiv., 56 et suiv., 68, 69, 81, 90, 91, 95, 101, 114, 157, 261 ; du sacre : 275. Évangiles et Épîtres des dimanches : 39, 311, 312, 315; interpolations liturgiques au commencement des — : 56, 383, 409, 416, 419. Voyez. Cornes, Capitulare. FaBARIA. Voyez PPiEFFERS. FiELAN, écrivain : 55. Farfensis [Codex) : 179, 184. Faure (Ms. d'Antoine) : 213, 253. Fausta : 90. Fay (Ms. Dl) : 252. Fégamp (Ms. de) : 50. Ferdomnagh, écrivain : 31. Fleury (Mss. de) : 5, 51, 84, 85, 177, 289. FoLGHARD, écrivain : 131. Fontaine de vie (Image de la) : 248, 265, 268. Formules finales des mss. : 16, 52, 90, 92. Voyez Imprécations, Prière. Fortunatien, évêque d'Aquilée : 30S, 312. Franco, peintre : 399. Frango-saxonnk (École) : 282 et suiv., 293. Frédégise, abbé de Saint-Marliu de Tours : 189, 244 et suiv. Frédéric, évoque de Genève : lil. Freisingen (Mss. de) : 9, 321. FuLGULFUs, moine : 90. Gaile (Le chrislianisme en) : 7; intro- duction de la Vulgate en — : l et suiv. Gaizelin (S.) : 247. GÉDÉON, écrivain : 25 i. GÉNÉALOGIES dc la Bible : 17, 19, 20, 21, 69, 122. TABLE ALPHABÉTIQUi:. 435 Genèse (Illastration de la) : 8, 11, 19, 21, 24, 195, 207, 210, 215, 293, 392, 401, 407. Gentilis de Cameuino : 404. Gerfuidus, évoque de Laon : 191. Germ.\in (Psautier de S.) : 61. Gervais, évoque du Mans : 252. Gervais de Cuateauneuf : 182. Gigas librorum : 5. Gisèle : 148, 189, 192, 395. Gislebert, écrivain : 129. Glaxfeuil (Ms. de) : 214. Glastonbury (Ms. de) : 30. Glose interlinéaire : 135 ; — ordinaire: 133 et suiv. ; gloses dans le texte : 03, 97, 107, 142, 151, 154, 161, 162, 167, 168, 175, 180, 231, 233. Godesgalg (Évang'éliaire de) : 269. Grande-Bretagne (Le christianisme en) : 34. Grandval (Ms. de) : 209 et suiv. Grec (Connaissance du) : 34, 113 et suiv., 131, 249, 407, 416, 418. Gregs-latins (Mss.) : 30, 113 et suiv. Grégoire de Tours : 3 et suiv., 24. Gregoriaaa [Biblia] : 35. Grimaldus, abbé de S.-Gall : 125 (bis). Guillaume de la Mare : 220. GuNDOHiNus, écrivain : 90. Hamilton (Mss.) : 253, 259, 285. Hartmut, abbé de S.-Gall: 125 et suiv. Hautvillers (Ms. d') : 278. Hébraïque (Alphabet) : 407. Voyez Notes, Interprétation. Hébreux (Ancienne version de l'Épitre aux) : 51 ; cette Épitre déplacée : 120; omise : 114. HÉRiMAN, évêque de Ne vers : 254. Hermann, archevêque de Cologne : 212. Hermintrude (La reine) : 292, 297. Hilaire DE Poitiers (S.) : 6, 32, 309, 416. IllNCMAR : 281, 282. Histoire évangélique (Illustration de r) : 17, 35, 115, 285, 293, 385, 390, 405, 408, 410. Holgundus, écrivain : 47. Hubertianus [Codex]. Voyez Saint-Hu- bert. Huesga (Ms. d') : 20. Hymnes : 115, 131, 386. Imprécations à la fin des mss. : 13, 20, 126. Ingobertus : 292. Ingrannus, abbé de Saint-Médard : 405. Interpolations déplacées : 102, 107, 200, 203. Interprétation des noms hébreux : 16, 63, 71, 254, 380, 3S2, 384, 385, 387, 408, 409. loNA (Abbaye d') : 41. Irlandais (Textes) : 29 et suiv. ; en Europe : 46 et suiv., 114 et suiv., 158, 201, 261. Irwin (Ms. de M. Th.) : 259 et suiv. Isidore de Séville (Extraits d') : 13, 16, 17, 19, 20, 21, 22 [bis], 24, 63, 71, 84, 110, 150, 173. Itala .-6,141. Voyez Anciennes Versions. Italie du Nord (Textes de I') : 6, 137 et suiv. Ivoire (Reliures en) : 54, 395, 404, 406, 411, 416. Jarrow (Abbaye de) : 37. Jean (Ancienne version de la V^ Épitre de S.) : 9 et suiv. ; mss, de l'Évan- gile de S. — : 39, 89. Voyez Melli- TUS. Jean, archevêque de Cordoue : 13. Jean, écrivain : 17, 18. Jean Crespin : 408. Jean II, évêque de Constance : 123. Jérôme (Représentation de l'histoire de S.): 215, 293; image de— : 109, 251; 297 ; notes attribuées à S. — : 24, 07, 70, 94 ; extraits de S. — : 375, 412, 415; glose tirée de S. — : 151. Joachim Venetus : 404. Job (Ancienne version du livre de) ; 19, 86 ; traduction de S. Jérôme d'après les LX.X : 20, 86, 87, 122; conclu- sion du livre de — : 76, 87, 106, 399 ; illustration de ce livre : 21. JoNAs (Illustration du livre de) : 24. Judith (Ancienne version du livre de) : 19, 20, 22, 25, 67, 68, 95, 96, 101. Juvengus (Vers de) : 70, 109, 195. Kells [Book of) : 41. KiLiAN (Mss. de S.) : 53, 54. Kipand : 124. KoGHEL (Ms. de) : 395. Kraft de Delmensingen (Mss. de Ray- mond) : 125, 126. Languedociens (Textes) : 72 et suiv. 436 TABLES. Laodigéens (Épilre de S. Paul aux) : IG, 23, 99, 127, 34t, 342. Laon (Mss. de) : 143, 191. Lai>idairk en vers : 404. Laurentius, écrivain : 52. Legionensis (Codex). Voyez San-Isidro, Lemovicensis [Codex) : 83. Léon III, pape : 270. LiBui (Mss. dérobés par) : 11, 4G. Limoges (Mss. de) : 83, Voyez Saint- Martial. LiNDiSFARNE (Mss. 4e) : 39, 43, 53, Lion de Juda (Image du) : 210, 296. Litanie : 48, 103, 377, 40 i, 414, 415. LiuTHARDUS, écrivain : 297. Liutward, évoque de Verceil : 130. Llandaff (Ms. de) : 43. Loches (Ms, de) : 221. Loisel (ftts. d'Antoine) : 279. LoiisGH (Ms. de) : 2G8. Lothaire (Évangiles de l'empereur) : 250; Psautier de — : 297; Ms. attri- bué à — : 212. Louis le Bèuue : 298. Louis le Dédonnaire : 18G, 2G8, 29G. LuNiBEiiTUS, abbé : 138, Lupus, écrivain : 92. Lyon (Mss. de) : 61 et suiv., 80, 81. Mag-Durnan, écrivain : 43. Mag-Regol, écrivain : 43. Maghabées (Ancienne version des li- vres des) : 9, 22, 23, G?, G8, lOG, 138 ; passion des — : 124 ; illustra- tion de l'histoire des — : 24, 293. Waeielbrithus, écrivain. Voyez Mag- Durnan. Maelbrigte, écrivain : 44, Main divine : 207, 217, 29 G [Ois). Ma-iesté (Figure de) : 250, 29G, 297. Voyez Dédigage. Maneuius, écrivain : 183. Mans (Mss. du) : 48, 252. Manuscrits datés : peu avant 54 G : Juld. ; peu avant 71G : am. ; G98- 721 : lind. ; 755 : Autun 3 ; 7G0- 770 environ : S. Gall 2, 1 1 , 70. 907 ; 7G0-781 : S. Gall 44; avant 781 : Mordr. ; 781-783 : Godescalc; avant 795 : Vienue G52; avant 803 : Ada : avant 814 : Abbevillc 1; 801-818 ; Théod., Pu y; 812 : arm.; vers 820 : rush.; 822: B. N. 11505; avant 834 : B, N. 17227; avant 835 : Épcr- nay ; avant 840 : Nancy ; vers 840- 850 : bibles de Tours (Monza G. 1 . Angers 1. Bamberg 5. Zurich G. 1, Berne 3 et 4. Grandval, Cologne l, B. N. 1. 3. 47) ; 843-855 : B, .\. 26G ; 841-8G0 : Harl. 2790 ; 841- 883 : S. Gall 7. 19. 45. 46. 75. 77- 83. M. Br. add. 11852; 835-865 : B, ]V, 2. 257, Lyon 357 ; 842-869 : paul. ; avant 8G9 : B. N. 1152; 870 ou 871 : emm. ; avant 882 : Reims 1 et 2. 38; avant 912 : S. Gall 14. 39 ; 920 : leg ' ; avant 926 : Mac- Durnan; 960 : leg^\ avant 1116 Chartres 67; entre 1119 et 1124 Lille 15; 1138 : Harl. 1802; 1162 leg^', 1183 : Valvenera. Margellus ou Mœngal, écrivain : 1 1 5, 129. Marghiennes (Mss. -de) : 91. M argus, moine de S. Gall : 117, 12G. Marinus, écrivain : 89. Marmoutier (Ms. de) : 47. Marseille (Ms, de) : 81, Martin (Textes relatifs à S.) : 32, 83. Matthieu (Commencement inauthen- tique de l'Évangile de S,) : 69, 122. Maurice (Textes relatifs à S.) : 48, 62. Mazarin (Bible de) : 73. Meaux (Ms. de) : 253. Méliton (Clavis de) : 173. Voyez Mel- litus. Mellitus, auteur de la Vie de S. Jean : 63. Menendus, abbé de S.-Isidro de Léon : 21. Mesmes (Ms. de) : 149 et suiv. Metz (Mss. de) : 52, 100, 215, 219, 251, 269 [bis), 270, 271. Moïse (Illustration de l'histoire de) : 210, 216, 293. Montmajour (Ms. de) : 253. MoNTi'ELLiEB (Ms. dc) : 76, Mordramne, abbé de Corbie : 102. MiiUing [Book of) : 33. MuRRAGH (Ms. de) : 209. Naples (Texte de) : 39 et suiv., 53. Narbonne : 77, 146. iNEUSTim: (Textes de) : 4G. Nevers (Ms. de) : 254. NicderniUHSter (Ms. du) de Ralisboiuio : 296. TAIJLK ALPHABÉTIQUK. i;n NoAiLLKS (iMs. de) : 24. Notes d'au hébraïsaut : 179; des cor- recteurs : 12, 52, 127. NoTiNG, évèqae de Brescia : 125. NoTKEii Balbulus : 130. Notre-Dame (Ms. de) : 90. Nouveau Testament (Mss. du) : 75, 79, 80, 243; sans les Évangiles: 99, 126, 127, 129. Oberwesel : 90. Obitiaire de S.-lsidro : 2 1. OEttingex-Wallerstein (Ms d') : 52. Ogamique (Écriture) : 42. Ordre des livres de la Bible : 2G, G3, 150, 197, 294, 301 et suiv., 331 et SQiv. ; des livres du N. T. ; 75, 339 ; des Épitres de S. Paul : 119, 139, 221, 341 ; des lectures aux otïices : 122, 306, 412. Orose (Traité d') : 83. Orthographe alémanique: 123, 120; espagnole: 12, 77, 150, 204. Osce/isis {Codex) : Voyez. Huksga. Ottoboni (Ms.) : 94. OviÉDO (Ms. d') : 8. Padoue. Voyez S.-Justine. Palimpseste de Bobbio : 394 ; de l'Es- curial : 8 ; de Fleury : 5 ; de Frei- singen, 6, 395 ; de Léon : 8 et suiv. ; de Wurzbourg : 6. Pasteur d'Hermas : 67, 71. Patrick (Textes relatifs à S.) : 31, 48. Paul (Illustration de l'histoire de S.) : *216, 293; ancienne version de ses Épitres : 71, 114; textes mêlés : 32, 51, 71, 82, 85, 111, 120, 139 [bis], 159, 202. Voyez Corinthiens, Hé- breux, Laodicéens, Pierre. Paulinus, écrivain : 118. Paulinus [Codex] : 292. Peintures. Voyez Agneau, Aigle, Apo- calypse , Canons des Évangiles , Christ, Crucifiement, David, Dédi- cace , ÉVANGÉLISTES, FONTAINE DE vie, JÉRÔME, JONAS, LiON DE .lUDA, Main divine. Majesté, Moïse, Paul, Pentateuque. Pelage (Textes attribués à) : 32, 33. Pentateuque à peintures : 1 1 . Pépin le Bref : 410. Peregrinus : 15, 16, 18, 19, 28, 42, 43, 121, 160, 181 et suiv. la passion 19 {(>ia], 83, 90, PFJii-'iERS (Ms. de) : 57. Pierre et Paul (Note sur des SS.) : 75. Pierre Damikn, cardinal : 141. Pierre, abbé de Hautvillers : 278. Pierre de Villars, archevêque de Vienne : 81. PisTOiE (Ms. de) : 184. Pontifroid (Prieuré de) : 251. Prière pour l'écrivain ; 17, 20, 28, 42, 47, 51, 67, 70, 124, 223, 244, 404, 407, 415 ; pour les empereurs : 103, 120, 404, 407. Prisgillien : 8, 15, 16, 18, 19, 20, 22, 27 et suiv., 86, 160. Voyez Pere- grinus. Proverbes (Textes remarquables du livre des) : 65, loi, 105, 110, 155, 168. Prum (Mss. de) : 194, 212. Psautier ancien : 15, 61 ; bilingue 115, 116 ; douhlc : 51, 148, 399 gallican : 15, 22, 24, 61, 62, 103 108, 131, 182, 200, 386 et suiv. hébraïque: 15, 16, 19, 20 [bis], 24 63, 97, 105, 115, 126, 155, 255 39 1 ; retouché d'après l'hébreu : 1 79 irlandais : 44 ; liturgique : 255, 384 quadruple : 130, 131 ; romain : 30, 65, 141. PuY (Mss. du) : 73, 171. Quisius, moine : 16. Raban Maur (Extraits de) : 135, 377. Uadon, abbé de Saint- Vaast : 108 et suiv. Raimond-Bkrenger, comte de Pro- vence : 253. Rainier IV, comte de Hainaut : 378. Ramvold, comte : 206. Ramvold, abbé de S.-Emmeran : 297. Ranghin (Ms. de Fr.) : 76. Rathbold, écrivain : 70. Ratisbonne (Mss. de). Voyez JSieder- miiiLUter et S.-Emmeran. Ratoldus (Épitaphe de), abbé de Gor- bie : 104. Reighenau (Mss. de) : 56, 114, 115, 116, 130, 133 et suiv., 179. Reims (École de) : 278 et suiv. Reliques : 250; listes de — : 96,99, 209, 382, 390, 395, 401. 438 TABLES. Rkliuiœs anciennes et précieuses : 148, 212, 2r)0, 252, 208 (bis), 270, 275, 278, 282, 298, 385, 389, 395, 390, 406, 411, 416, 420. 421; re- niarfjuables : 383, 392, 399, 402; avec cliaine : 415. Voyez Besagk, Coffrets, Ivoires. HiGEMARCH (Psautier de) : 44. UiGNAC (Ms. d'Et. de) : 75. Robert Bernard (Maître) : 80. RORERT GUISGARD : 292. RocHESTER (Ms. de)-: 43. Rodez (Ms. de) : ,80. Rodrigue, évêque de Calahorra : 25. Rouer, écrivain : 182. Rois (Ancienne version des livres des) : 19. RoMANUSj juif : 399. Romanshorn. Voyez Rudolfus. RoRiuON, comte du Maine : 214. RosAS (Ms. de) : 24. RûTRUDE, fille de Gharlemagne : 189, 214. Rudolfus, curé de Romanshorn, 417. RuNiQUES (Inscriptions) : 51, 395. RusHWoiiTH (Ms. de) : 43. RuTH (Ancienne version du livre de) : 22. S..., écrivain : 124. Saint-André d'Avignon (Ms. de) : 80. Saint-Arnoul de Metz (Ms. de) : 52. Saint-Aurin d'Angers (Mss. de) : 220, 221. Saint-Corneille de Compiègne (Mss. de) : 250. Saints Côme et Damien (Abbaye des) : 18. Saint-Denis (Mss. de) : 91, 100, 243, 287, 291, 298. Saint-Emmeran (Mss. de) : 193, 295. Saint-Gall (Mss. de) : 31, 55, 50, 113 et siiiv. Saint-Gatien de Tours (Mss. de) : 1 1, 40. SAiNTE-GENEViiiVE (Mss. dc) : 183, 270, 412. Sajnt-Germain-des-Prés (Mss. de) : 48, 01, 05, 93, 178, 209, 372. SAiyr-liunERT (Ms. de) : 179. Sainte-Justine de Padoue (Ms. do) : 142. Sainte-Marie ad Martvuks (Ms. de) : 141. Saint-Mautial de Limoges (Mss. de) : 83. Saint-M.\utin-i)ES-Chami'S (Ms. de) : 271 . Saint-Martin devant Metz : 270. Saint-Martin de Tours (Mss. de) : 47, 202, 20 i, 217. Saint-Maur-lès-Fossé (Ms. de) : 214. Saint-Maximin de Trêves (Abbaye de) : 200. Saint-Médard de Soissons (Ms. de) : 208. Saint-Ouen (Psautier de) : 51. Saint-Paul-hors-les-Murs (Ms. de) : 292. Saint-Riquier (Mss. de) : 93 et suiv., 99, 207 ; chronique de — : 409. Saint-Vaast d'Arras (Mss. de) : 108 et suiv., 284, 285, 291. Saint-Victor (Ms. de) : 91, 184. Salomon (Ancienne version des livres de) : 122; prière de — : 38, 157, 200, 240, 414. Salomon lit, évêque de Constance : 130, 133. Sanctius, écrivain : 19. Sanctus Stephanus de Nemore (Ms. de) : 142. San-Isidro de Léon (Mss.de): 18, 19,21. San-Millan (Ms. de) : 10. Sant-Petroc's (Ms. de) : 43, 389. Sapienges (Textes remarquables des deux) : 22, 38, 60, 94, 97, 101, 102, 105, 122, 138, 150. Saragosse (Ms. de) : 20. Sections d'Eusèbe : 158; sans paral- lèles : 408 [bis] ; mss. sans — : 398, 410, 420. Sedulius Sgottus, écrivain : 110. Senlis (Ms. de) : 184. Septbianie (Textes de la) : 147 et suiv. Voyez Languedociens. Servandus, évoque de Baza : 13. Servandus, écrivain : 37. SÉVILLE : 13. Sibylle chrétienne : 02. SiGiLAUs, écrivain : 251. Sigvaldus, écrivain : 217. Simon, abbé de Chage : 253. SiNTRAM, écrivain : 131. SoKiNiES (Ms. de) : 285. Sommaires des livres de la Bible : 38, 57, 70, 92, 101, 108, 110, 111, 122, 139, 151, 182, 183, 191. 198, 208, 213, 221, 228, 236, 237, 289, 294, 307 et suiv., 343 et suiv., 380, 386, 390. ilO SONiD, écrivain, 42. TABLE ALPHABÉTIQUE. 439 Sortes suHv forum : 69, 72. Spéculum uttribué à S. Augustin : 5 et suiv., 104, 172, 173. Statianus [Codex] : 197. Stavelot (Ms. de) : 285. Stighométrie : 31 G et saiv., 363 et suiv. Stowe (Ms.) : 42. Strasbourg (Ms. de la cathédrale de) : 131 ; de la Chartreuse : 76, 224, 370. Symbole d'Athanase : 103, 377, 404. Te Deum : 103, 377, 404. Teliau (Ms. de) : 385. Théodulfe : 146 et suiv. Théodore, archevêque de Canterbury : 36, 40. Théotisques (Gloses) : 395, 396. Thierry II, comte de Hollande : 285. Thomas, sénéchal de Gervais de Chà- teauneuf : 182. Tironiens (Caractères) : 72, 93, 402, 406, 412. Titres courants remarquables : 93, 407, 414, 418. ToBiE (Ancienne version du livre de) : 19, 20, 22, 25, 67, 68, 95, 96, 101. 138. ToDi (Ms. de) : 141. Tolède (Mss. de) : 12, 19, 22, ToRBAGH, abbé d'Armagh : 32. Tours (Mss. de) : 11, 46, 47, 83, 202, 204, 206 et suiv., 243 et suiv. Ulurinus, évoque du Mans : Ulm (Ms. d') : 126. Vsserianus (Codex) : 31, 42, Utreght (Ms. d') : 38. 48. 197 et suiv. écolâtre de Strasbourg 131. 62 et Valligellianus (Codex) Valvenera (Ms. de) : 25 Yeiiuilius, écrivain : 51. VlGTOR^ Vigturus : 72. Vienne en Dauphiné (Mss. de) : suiv., 81. ViMARA, écrivain: 17, 18. Vivien, comte de Touraine : 217. Vosevius .-90. Voulte (Ms. de La) : 81. VuLGANius (Bonaventure) : 383. Walafride le Louche : 133 et suiv. Wearmouth (Al)baye de) : 37. Wernigerode (Ms. de) : 80. Wilfrid, archevêque d'York : 36. Winitharius, écrivain : 117 et suiv. WoLFGOz^ écrivain : 131. Wurzrourg (Mss. de) : 53 et suiv. Xanten (Ms. de) : 276. Ximenès (Le cardinal). Voyez AloalÂ. Zurich (Mss. de) : 129, 207. Vu ET LU, en Sorbonne, le il) octobre 189^, par le Doyen de la Faculté des Lettres de Paris, A. HIMLY. Vu ET PERMIS d'imprimer : Le Vice-Recteur de l'Académie de Paris, GRÉARD. ADDITIONS ET CORRECTIONS Page 39, ligne 10, Ikez : iEdfrith. Page 57 (Berne 671). Corrigez les mots relatifs à Adalward d'après la description des manuscrits, p. 377. Page 79, note 4. A la fin du ms. B. N. 13151, qui est italien (170 millim. sur 1 15, fin du xiii* siècle), on trouve, à la suite d'un calendrier francis- cain, une hrevis summula contra herrores notatos heretichorum, où sont énoncées les doctrines des heretici de Brugutia (lisez Burgaria), de Con- corecio, de Balolo (ou Bagnolo) et des Albigenses. Ce traité est suivi d'un choix de passages bibliques à opposer à ces diverses sectes. TABLE DES MATIERES Pagos. Préface vu Liste des principaux ouvrages qui intéressent VUistoire de la Vulgale . . xxii PREMIÈRE PARTIE. LES TEXTES PRIMITIFS. Chapitre I. — De r introduction de la Vulgate en Gaule 1 1 . Saint ÂYit 2 2. Grégoire de Tours 3 3. Les anciennes versions 5 Chapitre II. — Les Bibles esjjagnolcs 8 1 . Textes antérieurs à Tinvasion arabe S 2. Le Codex Toletanus et le Codex Cavensis 12 3. Royaume de Léon et haute vallée de TÈbre 15 4. Castille et Catalogne 22 5. Priscillien et Peregrinus 2G Chapitre III. — Les textes irlandais et anglo-saxons 29 t. Anciens textes irlandais 30 2. Canterbury et Lindisfarne 34 3. Textes mêlés 41 Chapitre IV, — Les Irlandais en Europe 46 1. Neustrie 46 2. Austrasie 52 3. Alémanie 55 DEUXIÈME PARTIE. LES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. Chapitre I. — Des Pyrénées à la Loire 61 1. Lyon et Vienne Gl 2. Le manuscrit 15 de Saint-Germain G5 3. Le texte languedocien ~>~ 4. Limoges, Tours et Fleiiry 83 Chapitre II. — Le nord de la France ^^-^ 1 . Anciens textes des Évangiles 89 2. Les bibles de Saint-Riquifr ^^ 3. Metz 100 4. Corbie et Saint-Vaast • • • 101 442 TABLE DES MANIÈRES. TROISIÈME PARTIE. SAINT-GALL ET l'iTALIE DU NORD. Pages, Chapitre I. — Manuscrits grecs-latins 113 Chapitre H. — Winitharius et son temps 117 Chapitre III. — Hartmut et son école 125 Chapitre IV. — FAnsiedeln et Reichenau. La Glose ordinaire 132 Chapitre V. — Bobbio et Milan 137 "' QUATRIÈME PARTIE. LA BIBLE DE THÉODULFE. Chapitre I. — Théodulfe 145 Chapitre II. — Le manuscrit de Mesmes. La première main 149 1. Pentateuque 151 2. Les livres des Rois 152 3. Les Prophètes 154 4. Hagiographes 155 5. Livres deutérocanoniqiies 156 6. Évangiles 157 7. Épîtres de saint Paul 159 8. Actes des Apôtres 161 9. Épîtres catholiques 1G3 Chapitre III. — Corrections et variantes 1G5 1. Pentateuque 165 2. Les livres des Rois 1G6 3. Les Proverbes 168 4. Hagiographes et Apocryphes 168 5. Nouveau Testament 169 Chapitre IV. — La bible du Pmj 171 Chapitre V. — Les destinées du texte de Théodulfe 177 1. Les manuscrits de Fleury 177 2. Le manuscrit 9 de Saint-Germain 178 3. La bible de Saint-Hubert 179 4. Le fragment de Copenhague 181 5. Le Saint-Paul de Peregrinus 181 CINQUIÈME PARTIE. ALCUIN ET LES BIBLES DE TOURS. Chapitre 1. — Ckarlemagne et Alcuin 185 Chapitre II. — Le Codex Vallicellianus et VOctateuqnc de Tours 197 Chapitre III. — Les bibles de Tours 200 1. Les grandes bibles de luxe 20lî 2. Manuscrits dissidents 220 Chapitre IV. — Le texte des bibles de Tours 225 TABLE DES MATIÈRES. 443 SIXIÈME PARTIE LES GRANDES ÉCOLES CAROLINGIENNES. Pages. Chapitre T. — Adalbald et Vécole de Tours 243 Chapitre II. — L'école cknjsographique 259 Chapitre III. — Les écoles du nord de la France 278 1. Ebbon et Hiiicmar 278 2. Les Évangiles franco-saxoiis 282 3. La deuxième bible de Charles de Chauve 287 4. Le Codex Paulinus et les Évangiles de Saint-Enimeran 292 SEPTIÈME PARTIE. HISTOIRE DES PARTIES ACCESSOIRES DU TEXTE DE LA BIBLE. Chapitre I. — L'ordre des livres de la Bible 301 Chapitre II. — Les chapitres et les sommaires des livres de la Bible. . . 307 Chapitre III. — La stichométrie 31G Conclusion 3.?8 APPENDICES. Appendice I. — 1. Ordre des livres de la Bible 331 2. Ordre des livres du Nouveau Testament . 339 3. Ordre des Épîtres de saint Paul 341 Appendice II. — Table des sommaires et des divisions de la Bible .... 343 Appendice III. — Stichométrie 363 Appendice IV, — Table des abréviations 3G9 1. Manuscrits de la Vulgate 3G9 2. Anciennes versions et textes mêlés 370 Appendice Y. — A^iciennes cotes de quelques manuscrits étudiés par les bénédictins 372 Appkndice VI. — Description des manuscrits 374 TABLES. I. — Table des passages de la Bible cités 423 H. — Table alphabétique 432 m. — Table des matières 441 Nancy, imprimerie Berger-Levrault et C»"^ ^ I THE IWSTfTUTP OF IfEOIAFVAL STUOfES SO 3 7' >; -^ W^'^>